Website Ribbon

lundi 31 décembre 2007

A l'An Qué Vin

dimanche 30 décembre 2007

Les Chacals de la Nuit du Désert de Gobi

A quoi ça sert que le webmaster se décarcasse, si les lecteurs ne font aucun effort ? Je suis très déçu par votre attitude, permettez-moi de vous le dire.
Mais je ne suis pas étonné, on sait bien que la population peine à se mobiliser autour de sujets forts et que la plupart des gens se contentent de suivre sans s’impliquer.
Comportement moutonnier typique, par ailleurs paradoxal car ce sont les mêmes qui manifestent leur mécontentement autour d’un ballon de blanc ou un 51, au comptoir.

Et je ne veux pas entendre parler de prétextes fallacieux, du style « c’est les fêtes, on n’a pas le temps d’écrire un petit mot ».
Elles ont bon dos les fêtes.
Même en Belgique, que je sache, l’Internet passe, et je ne doute pas qu’il existe, dans la famille de certain que je ne nommerai pas par pure bonté d’âme, un ordinateur branché sur le réseau capable d’envoyer un petit message. Au pire un cybercafé ne doit pas être bien difficile à trouver. Loin des yeux loin du cœur, l’adage se confirme hélas, de bien sinistre façon.

On ne répète plus, le CD est en stand by… Les mecs en vérité je vous le dis : in y a une couille dans le potage, et à mon avis la deuxième ne doit pas être bien loin.
D’ailleurs Jako, si tu me lis, donne moi de tes nouvelles ! Ou en est la postproduction, la balance des pistes, la couleur, le relief, le son « garage », la jaquette ? Il faudrait qu’on trouve une date pour finaliser tout ça.

Je ne mentionne même pas le compositeur. Il y a quelques semaines encore, j’avais quotidiennement un aperçu de ses compos, qu’il m’envoyait obligeamment en mail. J’étais le témoin privilégié de son génie créatif.
Désormais : plus rien ! La panne sèche, le silence radio. Pierre, ressaisis-toi, tu es sur une mauvaise pente, celle de la paresse. Je pense que c’est là matière à exprimer une résolution sincère pour le nouvel an : Celle de se remettre enfin au travail et de continuer à produire les œuvres de qualité dont tu nous a servi déjà des exemples remarquables.

J’excuserai le batteur, dyslexique des doigts, dont les mains sont modifiées afin de mieux agripper les chairs et les baguettes, et qui rechigne à les impliquer dans des travaux épistolaires.
A chacun selon ses talents, le sens de la mesure vaut largement celui de l’écriture.

Mais je ne pourrai ignorer le lourd silence du guitariste rythmique, dont par ailleurs nous connaissons la verve, l’humour aiguisé, la finesse de ton et le sens de la formule. Non content de ne nous avoir jamais offert ce texte ravageur que nous attendons depuis des lustres, il ne nous gratifie même plus d’un quelconque commentaire.

Le Baou de Camplanier est un peu à part, on le sait la période des bilans, qui s’est terminée il y a quelques jours, reprend le premier janvier, ce qui lui laisse peu de temps à consacrer à la vraie vie, ce qui lui vaut notre mansuétude en la circonstance.

Cependant je n’aurai pas la même indulgence pour nos fans. Les Fans constituent un élément incontournable du groupe de rock. Au travers de leur admiration, et de ses manifestations (louanges, cadeaux, déclarations d’amour..) le groupe trouve ses repères et se construit. Et là plus rien ; le chantier est en panne faute d’ouvriers. Ils sont en RTT j’imagine ?!

Je veux dire : si je ne prends pas les choses en mains PERSONNELLEMENT, rien ne bouge. Vous savez combien je suis attaché au groupe, mais franchement, parfois j’ai l’impression de porter cette formation à bouts de bras. Je comprends que vous autres musiciens vous concentriez sur l’aspect artistique, et oserai je dire narcissique de votre travail, et que moi je sois là pour mettre les mains dans le cambouis, mais à force c’est usant !

En plus je suis de très mauvaise humeur, je n’ai pas eu la promotion que je souhaitais. Une sombre histoire de politique hospitalière, les jeux d’alliance, de pouvoir, les cliques, les chapelles. J’étais un pion dans un échiquier dont je ne maîtrisais pas les règles.
Bon ceci dit il n’y a pas mort d’homme, sur le métier je remettrai mon ouvrage en temps opportun.

Heureusement le Papa Noël m’a consolé en m’apportant une guitare « style Fender ». Elle est superbe, jupe noire avec un petit chemisier blanc fermé par trois boutons. Elle plaira au Kéké.

Par ailleurs, la compagnie du cercle commence à s’agiter pour les préparatifs du réveillon. La célébration se passera chez les Thevenon. Une quinzaine de personnes devraient répondre « présent ! » à la convocation.

Pas la peine de répondre, je sais bien que j’écris ceci comme si c’était du fin fond du désert de Gobi, solitaire, abandonné aux chacals de la nuit de ma déshérance, et aux sombres sollicitations de l’unique amie des désespérés : la boisson ambrée.

vendredi 28 décembre 2007

Blanches Mains

jeudi 27 décembre 2007

Le Barde

mercredi 26 décembre 2007

Au SPB (Studio de la Pierre Blanche)














dimanche 23 décembre 2007

Le Génie de l'Ingé-Son

Jako m’a appelé vendredi. The show must go on ! Le studio de la Pierre Blanche reprend du service pour continuer les enregistrements individuels.
C’est avec un brin d’excitation que j’ai tourné l’angle de l’église réformée du chemin de la Pierre Blanche, empruntant son parcours tortueux et étroit, puis engagé ma fidèle 405 dans la pente abrupte et cahoteuse de l’accès au temple nîmois de l’enregistrement.

Les guitaristes étaient déjà en action, penchés sur leurs amplis, tentant de déchiffrer le mystérieux algorithme de leurs réglages baroques et incertains. Jako, technicien précieux, les aidait dans cette tâche, prodiguant conseils et soins avec ce calme courtois qui le caractérise.

Il a été décidé de procéder séparément pour chaque musicien. Un micro a été placé devant l’ampli. Un casque sur la tête, Christian puis Pierre se sont pliés à l’exercice.
Il ne faut pas le cacher, c’est long et fastidieux, il faut trouver le bon son, pas trop saturé, mais qui se rapproche suffisamment de ce qu’ont l’habitude de jouer les musiciens. On joue seul, sur l’enregistrement, casque sur la tête et j’imagine bien que cette situation est génératrice de stress.

D’autre part la difficulté est accentuée par deux facteurs :

Le premier tient au fait que lors de l’enregistrement initial, PleK n’a pas toujours compté le même nombre de mesures pour débuter les morceaux. Le calage initial des guitaristes est donc difficile à mettre en place.
Le second a pour origine les guitares, qui n’étaient pas bien accordées lors de la première séance ; c’est entre autres pour cela qu’il faut recommencer les enregistrements de leur partie.

Les instruments sont désormais « en phase » mais l’hygrométrie ambiante est traitresse : l’accord ne tient pas et les cordes se détendent constamment. Mais surtout lorsque Jako envoie l’enregistrement, les guitaristes sont déroutés par l’impression qu’ils jouent faux. Alors que c’est l’enregistrement original qui n’est pas dans la bonne tonalité.
Cela induit un sentiment de malaise et d’imprécision. Le jeu des musiciens est perturbé dans cette concentration permanente qui est la leur. Ils ne peuvent se lâcher, occupés qu’ils sont à se caler sur un tempo imposé, dans un contexte tonal biaisé. On ne retrouve pas la spontanéité débridée des sessions live. Ce sera tout l’art de l’ingénieur du son que de ré-insuffler de la chaleur dans cette composition un peu froide, mais tellement plus précise.

Quand on joue ensemble, une somme de signaux nous aident à nous synchroniser, le rythme général s’adapte en temps réel, on se regarde, on s’observe. On le sait bien dans une conversation, quelle qu’elle soit, l’essentiel du message passe par la gestuelle, les attitudes, les mimiques. Tout cela est perdu, et ne reste que l’information sonore à laquelle se raccrocher pour accomplir sa partie.

Je salue donc le courage de mes amis qui doivent à partir d’une information appauvrie, tronquée, déformée, reconstruire un jeu fluide et spontané.
Ainsi le rendement s’en ressent : il leur faut trois heures pour refaire deux morceaux. : Beaucoup plus lent que prévu.

Mais je tire aussi mon chapeau à la patience de Jako. Il se plie imperturbable aux exigences de star de mes compagnons (par exemple le réglage du « retour » par le casque qui n’est jamais bon !). Son oreille absolue lui permet de détecter les imperfections, les corriger au besoin, ou encore proposer de réenregistrer la piste.

Je suis parti vers 11h30, un peu inquiet : allions-nous surmonter cette nouvelle épreuve, et en nous transcendant restituer correctement l’essence de la passion qui nous habite ?

C’est le lendemain, dimanche, que j’ai eu la réponse à cette angoissante question métaphysique.

Avec Odile nous avions rendez vous chez Jako à 14 heures pour l’enregistrement voix et chœurs. Au passage nous avions pris Alain chez lui.
En fait l’orchestre au complet s’est du coup retrouvé au studio de la Pierre Blanche pour cette séance incontournable.

Nous avons ainsi eu le plaisir d’apprendre que les guitares en avaient fini et que leur captation était dans la boite. Bel exploit des guitaristes. Pugnacité, volonté farouche d’atteindre l’objectif fixé, chance, autant de raisons qui ont conduit nos valeureux musiciens jusqu’au bout d’eux même.

C’est donc moi qui ai entamé les festivités, en ce début d’après-midi, fort de cette nouvelle rassurante, et désireux à mon tour de relever le défi. Je ne vous cache pas que l’exercice ne fut pas aisé, avec tous les ostrogoths derrière la baie vitrée, rigolant et plaisantant, perturbant sans commisération mes laborieuses vocalises.
Heureusement un fond de « café » me donna du courage pour braver leurs quolibets et entamer ce marathon solitaire avec vaillance et détermination. Les premières mesures me trouvèrent tétanisé, la voix chevrotantes telle celle d’un Julien Clerc parkinsonien. Et Proud Mary fut le témoin impuissant de mes efforts méritoires pour maîtriser une voix pour le moins fantasque. Après quelques essais je pu tout de même l’apprivoiser suffisamment pour progresser dans notre répertoire, aidé en cela par un Jako imperturbable, rassurant, qui sut canaliser mon énergie et me guider au long des titres.

J’en donnerai pour exemple l’interprétation pour le moins décalée de Jumping Jack Flash que je commis cet après-midi. Une première fois je tentai de la chanter comme d’habitude, essayant de plier ma voix aux intonations d’un Mick Jagger improbable. De guerre lasse, je chantai un couplet un ton en dessous, et là ce fut la révélation : Jako nous fit réécouter cette version et me conseilla de poursuivre dans ce sens. Le résultat fut étonnant, à des années lumières en tous cas de toute référence, sinon peut-être celle d’un Tom Waits. Nous venions de revisiter Jumping grâce au génie de l'Ingé-son!

L’enseignement à en tirer, et nous remercions Jako de nous l’avoir fait toucher du doigt, c’est qu’à l’hommage plus ou moins fidèle, qui de toute façon ne remplacera jamais l’original, il faut préférer l’interprétation libre, iconoclaste. A quoi bon refaire du Stones ? Au travers de cette interprétation, nous nous sommes approprié l’œuvre, et en avons fait du Undertakers.

Merci Jako.

Il me fallut deux heures pour boucler ma partie. Je cédai la place aux choristes qui jusqu’ici avaient patiemment attendu leur tour. Alain, Odile, mais aussi, Pascal et Philippe contribuèrent à l’enrichissement. Pierre notamment fit la deuxième voix sur Proud et Whatever, tandis qu’Odile nous donnait une remarquable version de New York., énergique, très rythmée. Je pense que pour l’occasion, sans se concerter, nous avons tous donné le meilleur de nous-même, réinjectant dans cette œuvre un peu froide de par sa construction, toute la chaleur des répètes. Le son « garage » comme le qualifie Jako.

C’est sur nos compos que l’apport des chœurs m’a paru le plus bénéfique. A l’écoute, l’énergie éclate sur les refrains. C’est particulièrement vrai sur Ecolosong : on a l’impression qu’une émeute gronde en arrière plan de Nicolas Hulot, tandis que sur ProtestSong, les râles d’Alain accompagnent et soulignent ma mélopée contestataire.

Et puis la présence d’Odile est indispensable, sa voix féminine aère les chœurs. Nos voix sont globalement graves : elle apporte de la fraîcheur et équilibre l’ensemble. C’est tellement vrai que nous avons enregistré une piste de chœur uniquement pour elle.

Il ne reste désormais que quelques détails de guitare et de basse à régler. Pascou, absent pour quelques jours, a concédé, à Jako qui le suppliait muettement, le droit de faire quelques notes sur notre album à la basse. Merveilleux Pounet qui a senti à quel point Jako brûlait de faire partie de l’aventure, et qui avec sa pudeur légendaire a prétexté une incapacité afin de ne pas froisser notre Ingé-son.

A 19 heures tout était bouclé. En deux jours, ce qui n’était jusqu’ici qu’une ébauche, est devenu un OMNI (objet musical nettement identifié) qui cristallise en quelques bits informatiques, l’état de notre art un an après la formation du groupe.
Modestement, je ne peux m’empêcher d’être fier des Undertakers, de leurs progrès et du résultat.

I’m proud to be a part of it…

vendredi 21 décembre 2007

I Have a Dream

Compte rendu de la réunion du mercredi 19 décembre.

Je suis arrivé un peu en retard ce mercredi, impasse des climatites. Je n’avais pas eu le message de Pascou sur mon portable nous convoquant pour 21 heures.
Les autres étaient déjà en salle et accordaient leurs instruments. J’entendais les notes à mesure que je descendais les marches de l’escalier qui conduit à la catacombe Jim Morrison.
Dans ma tête, j’avais l’idée qu’on avait proposé de déplacer la répète du mercredi au jeudi afin qu’Odile, la choriste puisse venir plus facilement. Heureusement au dernier moment une sorte d’attirance impérieuse m’avait enjoint de faire le déplacement. Et c’est comme dans un état second que j’avais fait le trajet depuis Bouillargues.

Quand j’ai pénétré le Saint des Saints, j’ai lancé un joyeux « salut les Jeunes » à la cantonade. Sans doute mes camarades, trop occupés à régler leurs instruments, ou bien assourdis par les exercices de PK// à la caisse claire, n’ont-ils pas entendu mon adresse, car ils ne m’ont pas répondus.

Je ne m’en suis pas offusqué, j’ai vaqué à mes occupations, sortant mon micro HF et branchant mon bazar à l’ampli que j’ai allumé. Je me suis éclairci la voix, plaisantant avec l’un et l’autre. Etrangement, aucun ne me répondait. Comme s’ils ne me calculaient pas, comme disent les djeunz. Ils plaisantaient entre eux, parlant de moi comme si j’étais absent. « Vous charriez les mecs, leur lançai-je. D’accord j’ai eu un léger retard, mais je suis là maintenant.

Pierrot s’est tourné vers moi, mai j’ai eu le sentiment que son regard me « traversait » et à travers moi s’adressait à pascou.
Bon, qu’est-ce qu’on fait ? Pascou lui a répondu : « Bah tu sais, c’est pas la première fois qu’il nous fait le coup ce con. Il fait sa Diva. « Ouais tu as raison Pounet sous prétexte qu’il porte le groupe à bouts de bras, Mitch commence à se la péter coupa Jésou.
« Bon, je l’appelle. Joignant le geste à la parole, Pounet sortit son portable. Au bout de quelques secondes il se tourna vers Pierrot : « Putain jamais connecté. On se demande à quoi il lui sert son portable.
« On s’en fout le coupa Pierrot. Allez on y va. Tant pis pour lui.

Je suivais ce dialogue surréaliste, médusé. Que se passait-il ? Avais-je une fois encore traversé les dimensions ? Je leur étais transparent. Je n’existais pas !

« Eh les mecs, super votre scène ! Vous avez répété ça quand ? Non, vraiment on s’y croirait. Vous avez un sacré talent de comédien. Mais c’était comme si je m’adressais au vent, un vent qui emportait mes paroles au loin.

« Allez il nous fait chier ce con, on y va, jappa Pk//. « Ouais tu as raison, avec ses grands airs, il commence à nous les briser menu menu renchérit jésou.
« Ok, par quoi on commence, concéda Pierrot ? Bah comme d’habitude, un petit marathon de chauffe conclut Pascou.
"Allez c’est parti lança Pierrot, c’est quoi déjà le premier titre ?
« Merde Pierrot, depuis le temps, ça devrait être su : Prout Marie !
« Ah oui, autant pour moi.

Tandis que les premières mesures s’égrainaient, je m’assis, trop abasourdi pour protester. On nageait en plein délire. J’en profitai pour me rouler une cigarette et me servir un fond de boisson ambrée. J’attendis ainsi que ce soit mon tour, et m’apprêtai à chanter « left a good job in the city… », Pierrot me prit de vitesse et entonna le couplet avec une maîtrise à couper le souffle. Sur le refrain, les autres firent le contrechamp avec une justesse de ton sidérante.

De mieux en mieux. Une mutinerie.
Je restai donc coi jusqu’à la fin du morceau.

« Eh ben dis donc, Pierrot, tu te débrouilles sacrément bien sans le Mitch. Tu sais vraiment tout faire, tu es un homme orchestre à toi tout seul, complimenta Pascou mielleusement. « Ouais, ça nous change de d’habitude coupa Jésou, perfide. « Depuis le temps que je vous le disais, rajouta PK// fielleusement.
« Vous me gênez, minauda Pierrot. Mitch reste un très bon interprète. Je suis sur qu’avec quelques cours il pourrait s’améliorer, et puis c’est quand même notre copain, et vous savez combien ce groupe lui tient à cœur. Ca lui briserait le cœur si on le virait.

« Il va quand même falloir que quelqu’un le lui dise, on ne peut pas continuer comme ça éructa Jésou ; quand Jako lui a dit qu’il avait la voix de Rinaldi, je pensais qu’il comprendrait… mais non ! Il s’accroche, il est persuadé que c’était un compliment en plus !
De mieux en mieux… Ils profitaient de mon « absence » pour balancer sur mon compte. Jusqu’à quand allait durer cette mascarade ?
Je me resservis un fond de boisson ambrée, tirant nerveusement sur ma cigarette, ne perdant pas une miette de la conversation.

Le marathon s’étira au long de la demi heure suivante. Le plus dur dans tout ça, c’était la complicité, le plaisir qui se dégageaient de leur jeu.

Entre deux morceaux Jésou rit : « Quand je pense qu’on est obligé de faire une répétition pour lui, et une autre le jeudi pour nous !
« il ne se doute toujours de rien s’étonna Pascou ?
« non, il est tellement narcissique, il se rend compte de rien, mort de rire !
Oui mais ça ne peut pas durer comme ça, tous les mercredi j’ai l’impression qu’on régresse coupa PK//, on perd du temps, il nous déconcentre dès qu’il ouvre la bouche, et en plus il chante faux.

« Sans compter ce qu’il nous oblige à chanter ! Je ne sais pas comment lui avouer ça, mais ses trucs d’intello à base de pseudo philosophie de comptoir, comment veux tu les mettre en musique ?

« Prends le truc là, dead zone… « Pierrot tu veux parler de Dead Line, le corrigea en riant Pascou ? « Oui voilà dead machin, on dirait un roman, il y en a deux pages.. C’est plus du Rock N Roll, c’est la Chanson de Roland…

« Bon allez on s’y remet se fâcha PK//, j’aimerais bien qu’on finisse ces merdes et qu’on attaque bête de scène. « C’est puissant, ça c’est du vrai Rock. Faut dire qu’avec le texte parfait de Pascou, je comprends que ça t’inspire Pierrot.
« Tu es trop indulgent avec moi, c’est juste que les trucs de Mitch, ça m’endort, en plus je ne comprends même pas la moitié de ce qu’il raconte. Parfois, je dois lire à haute voix pour essayer de déchiffrer le sens. J’ai l’impression de mettre le vade-mecum en musique.

Il partit d’un grand éclat de rire et claqua la main de Jésou, hilare.
« Putain, heureusement qu’il n’est pas là, le ténor du rock, il en prend comme aux boules ! S’esclaffa Jésou. « Qu’est-ce qu’on est bien entre nous, soupira-t-il.

« Et pourtant ce soir, je ne sais pas pourquoi, j’ai comme un malaise, j’ai l’impression d’être oppressé, comme si son ombre planait autour de nous, s’inquiéta Pascou.
« Tu es trop sensible Pascou, ou alors c’est laboisson ambrée.
« Allez joue. « On en est où, là ? Interrogea Pierrot.
« Merde Pierrot, ça devrait être su : Caroline !
Tandis que Pierrot lançait Caroline, je sentis ma tête tourner, le flou se faire autour de moi. Je m’évadai de mon fauteuil, planai au dessus de la scène, puis ce fut le néant.

mardi 18 décembre 2007

La loge de sainte Anastasie

La loge de sainte Anastasie, vue par Pascou.



Le hall d'entrée, sur la droite les portes des loges, et annexes.
Au mur, l'affiche de notre concert.
Les deux premières portes mènent aux bains et autres thermes.
A l'arrière plan, une groupie en faction (une indiscrétion lui a signalé que nous venions en mai).



Notre loge-suite. Jésou au premier plan est venu en repérage.

lundi 17 décembre 2007

Fils de Noire

En fouillant dans mes archives, j'ai retrouvé le scan ci-dessous.



C'était il y a 15 ans déjà !

Sur l'image agrandie, le jeu consiste à mettre un visage sur chacun des membres du groupe des "fils de noire".
On remarquera que le dessin est plutôt fidèle : On voit bien qu'il y a 15 ans nous avions plus de cheveux !

Au passage, le texte a donné lieu à un rap qu'Odile et moi avons chanté devant nos amis navrés...

dimanche 16 décembre 2007

Merci kéké

ce soir nous étions chez les Desimeur, avec Coco et Danielle. petite soirée informelle....
Le CD de Jako a été bien accueilli....

La poire du mas du Juge est toujours aussi bonne.
de retour de la soirée, une petite photo du kéké qui ne s'est pas ennuyé non plus visiblement...


samedi 15 décembre 2007

Excellents Auspices, ou de bon Augure ?

Ce matin, alors que le jour dardait à peine sous un manteau lourd de nuages gris, je poussai mes volets dans l’air acide et biseux.
La nuit avait été cruelle avec moi, m’entraînant dans de longues songeries insomniaques dont je n’avais pas éprouvé le poids depuis de longs mois. De fait le moment est charnière : à la poursuite que je suis de buts sans cesse renouvelés, je me débats dans une promotion difficile, une cinquantaine fébrile de frénésie contenue, et un groupe de Rock dont j’ai plaisir à avouer qu’il m’habite comme rarement j’ai eu une passion dans ma chienne d’existence.

Il était 10 heures donc ce samedi matin, lorsque ouvrant la fenêtre je constatai qu’un essaim de flocons virevoltait indolemment dans ce silence particulier propre aux temps neigeux. Le Palmier en face, en bute déjà aux affres de l’agonie due à la gourmandise assassine d’un papillon tueur, portait sur ses palmes le poids de cet hiver septimanique comme une prémonition d’une mort annoncée.

La veille au soir j’avais reçu mon aîné, la chair de ma chair, pressé qu’il était de m’exhiber sa nouvelle conquête. Elle était vêtue de noir dans un fourreau ajusté, et je ne la reconnus pas tout de suite dans la pénombre d’un hall chichement éclairé dans ces heures vespérales qui précèdent la cérémonie patriarcale du dîner.

Avec infiniment de pudeur contenue, il me la présenta gauchement, hésitant, troublé, mais fier, comme un jeune juif présente son prépuce circoncis aux hommes de la famille le jour de sa bar mistva.

Devant mes yeux incrédules, il fit jouer la fermeture éclair du fourreau de sa promise, et lentement dénuda cette dernière. Odile détourna les yeux, j’écarquillai les miens. Sa peau était de lait, comme la jeune bourgeoise longtemps cachée du soleil par une mère trop possessive et désireuse de préserver ses trésors du regard cupide des hommes.

Avec infiniment de précautions, il la dégagea enfin. Elle ne faisait aucun bruit. Elle se tenait là, au milieu du hall, silencieuse, un peu gauche.
Enhardi, un sourire radieux découvrant des dents parfaites, son beau visage baigné de larmes, il la caressa doucement, lui arrachant quelques harmoniques discordantes qui s’évanouirent aussitôt que sonnées, dans la lourde pesanteur de notre silence stupéfait.

Je l’ai achetée à Milonga cet après midi, nous précisa le fils prodigue. Elle déchire, hein ? ajouta-t-il dans son langage fleuri. 99 euros. Je pensai à Begbéder, qui lui pensait en francs.
J’y suis allé avec mon pote Fabrice. Lui aussi il s’est remis à la guitare. Je songeai par devers moi que je n’avais pas souvenir que mon fils se fut « mis » à la guitare à un quelconque moment de son existence, mais que bon, aux âmes bien nées etc..

Une « style Fender » d’un blanc immaculé, polie comme la Bentley du King, avec un manche en bois blond et une visserie étincelante. Des micros cuivrés, plus la housse, plus le support pour la poser, plus le bidule pour accorder la guitare, plus l’onglet : 99€ !

Qui dit que la musique ne se démocratise pas ?

Ceci dit la musique se démocratise, mais pas l’apprentissage. Car pour l’instant, difficile de déchiffrer au-delà des gratouillages généreux et frénétiques, le thème majeur de Trust dont il voulut me régaler.

De mon coté, fort de mon expérience trentenaire je produisis avec aisance un sol de très bonne facture, que j’enchaînai d’un ré péremptoire. Je conclus ma composition d’un remarquable barré, un fa me semble-til, qui arracha des larmes à l’assistance et alluma dans les yeux de mes enfants cette lueur d’admiration que j’aime à y trouver.

Me voici donc enfin prêt pour mon prochain outing. En effet quoi de plus noble qu’un chanteur de Rock, balançant avec désinvolture un mi, puis d’un mouvement souple faisant basculer la guitare dans le dos pour le reste du concert ? Ca va me plaire je crois !

Par ailleurs répétition sans histoires ce mercredi dernier, qui a réunie les musiciens et le chanteur autour d’un marathon correct mais peu inspiré.
Par chance j’avais pris la précaution de monter le son de mon micro afin qu’à l’enregistrement on prête moins l’attentions aux nécessaires imperfections du jeu de mes acolytes peu frénétiques.

Jésou nous a indiqué qu’il avait fait passer le CD à l’organisatrice du festival de Sainte Nitouche (comme aime l’appeler le Kéké). Espérons que le système auditif de la personne ne sera pas trop aiguisé, ainsi que sa capacité de jugement, ou que par égard pour Bruno, élève de son fils au cours de guitare, et compte tenu de la participation financière non négligeable nécessaire à cet apprentissage, elle abaisse un peu la barre des admissions en notre faveur.

Ce qui nous amène à Jako…
On peut raisonnablement pense que c’est grillé pour le CD dans les bacs à Noël, mais il reste un espoir pour Pacques, ou au pire pour la féria, bien qu’elle tombe un peu tôt en mai cette année. En effet depuis la captation du couple bassbatt, et quelques drops ici ou là, il reste les deux guitares, et accessoirement les voix à enregistrer. Sans compter la post-production.
Mais nous gardons le moral !

En même temps ça nous laisse du temps pour travailler les 14 compositions perso à notre actif, d’autant que Pierrot traîne un peu ces temps-ci, arguant qu’on l’inonde de textes. Textes au demeurant exceptionnels, tout le monde en atteste.

Bête de scène en tous cas est en très bonne voi(e-x). On en est au stade du calage, ça fait une dizaine de fois qu’on le joue, ça commence à bien couler.
D’autre part le leader maximo a dans sa musette deux Rocks, qui s’annoncent sous d’excellents auspices (ce qui est de bon augure).

mercredi 12 décembre 2007

Le Commensal

J ai beaucoup de qualités
Gentil sérieux et pondéré
Toujours en amitié fidèle
Bien aimable et plein de zèle

On appelle ma présence
Dans les soirées bals et cocktails
Pour entretenir une ambiance
Conviviale et Superficielle

Je suis l’ami le compagnon
Le chevalier servant rêvé
Chacun me confie ses secrets
Et vient m’offrir sa confession

Baissons le dôme du silence
Sous le sceau de la confidence
Je parcours les jardins secrets
J’en foule au pied l’intimité

J’ai beaucoup de qualités
Gentil sérieux et pondéré
Je suis le confident parfait
Vers lequel on peu s’épancher

Oui je sais avec le sourire
Ecouter vos lamentations
Et aussi très bien en vivre
Grâce à mes indiscrétions


Je suis le commensal
Parasite intégral
Je vis et je profite
Sur le dos de l’élite

Un Petit Courage

Il était plein de courage
Il n’hésitait pas à manger
Ses yaourts même après
La date limite dépassée
au péril de sa santé
Ce type était vraiment barge

(Même pas mal !….)

Je l’ai observé une fois
Et je n’en croyais pas mes yeux
Traverser un passage clouté
Sans même regarder le feu
J’en suis vraiment resté sans voix
Oh c’était une tête brûlée

(Trop cool !…)

Ce mec a eu la volonté
Je me demande s’il est normal
De dire oui à la mariée
Devant la foule assemblée
Il faut du cran il m’a scotché
Ce gars est loin d’être banal

(C’est pour moi !…)

C’est un malade c’est un furieux
Il est vraiment très courageux
Du reste il s’est spécialisé
Dans le but de se démarquer
Dans le tout petit courage
Le courage à deux balles

(Je suis un visionnaire !….)

(refrain)

Mini courage, format de poche
Pour le voyage, ou à consommer
Mini courage, format de poche
A prendre à deux mains pour l’éprouver

lundi 10 décembre 2007

Boisson Ambrée

Quand le Undertakers est au complet
On fait le bœuf jusqu’à point d’heure
Et quant on est tous contents
Quand les doigts sont fatigués
Quand mon gosier de fumeur
Me signale qu’il est grand temps
De faire la pause
On se pose

On sort la boisson ambrée
J’aime sa belle teinte blonde
On boit la boisson ambrée
Et puis on refait le monde

Parfois quand un morceau est laborieux
Quand les drums peinent à trouver le tempo
Quand les guitares sont en dedans
Quand la basse se fait des nœuds
Quand les chanteurs prêchent le faux
Je fais signe qu’il est grand temps
De faire la pause
On se pose

On sort la boisson ambrée
J’aime son odeur de tourbe
On boit la boisson ambrée
Et puis on refait le monde

J’aime quand une compo sonne bien
Quand le batteur envoie toute la sauce
Quand la guitare déménage
La basse scande les notes
Les choeurs déchirent le refrain
Quand tout le monde a la rage
Alors C’est la pause
On se pose

On sort la boisson ambrée
On la passe à la ronde
On boit la boisson ambrée
Et puis on refait le monde

dimanche 9 décembre 2007

Bob Denard

Courtisé des chasseurs de tête
Je suis un vrai mercenaire
Et toute ma vie entière
Est programmée je le confesse
Dans l’unique but que je sois
Un chevalier un winner
Un shogun parmi les rois
De l’industrie, du tertiaire

Prêt à tout pour parvenir
Au sommet de la hiérarchie
J’utilise sans états d’âme
Les méthodes du commando
Pour faire tomber les vizirs
Bien installés dans leur bureau
La cœrcition est mon arme
Le management mon alibi

Comme tous les mercenaires
Je dois ménager mes arrières
Je suis solitaire et méfiant
Je connais trop les méthodes
Des petits cons qui me lèchent
La main avant de la mordre
Ces jeunes shoguns insolents
Sans foi ni loi qui me traquent

Bob Denard tu es mon phare
Quand tu t’es éteint vieux briscard
J’ai senti mon corps frissonner
Ainsi que meurent les éléphants
Je vais sans doute me retirer
Je n’ai ni remords ni tourments
La vie est un fruit succulent
J’y ai mordu à pleines dents

(refrain)

Bob Denard
Tu es le phare
Qui éclaire
Ma carrière
Mercenaire

autre refrain possible :

Bob Denard
contre tout chacal
l'aventurier
contre tous guerriers

La Chanson du Dimanche

Un Site très drôle, et musical sur lequel je vous conseille de vous attarder :

lachansondudimanche


samedi 8 décembre 2007

Rock Intimiste

Pas de répète ce mercredi, Jésou a perdu son papa et l’a enterré vendredi matin. J’en profite pour lui adresser l’amitié des ses potes du Undertakers.

Cependant en vue de notre passage à Sainte Anastasie en mai prochain, nous avons demandé à l’excellent Jako de nous faire une prémaquette avec les morceaux enregistrés chez lui. En fait seul le couple BassBatt est finalisé, les autres instruments et la voix ne sont que les pistes enregistrées afin que nos amis de la rythmique puissent se caler. Néanmoins c’est acceptable, en tous cas c’est carré, à défaut d’être totalement propre.
Egalement, il manque la guitare de Jésou, ce dernier n’ayant pas accordé son instrument lors des prises de son. Jésou : Ça devrait être su !

Nous nous sommes donc retrouvés, trois des UFR, Pierrot Pascou et moi, jeudi soir, afin d’avoir la primeur du CD.

Installés confortablement pour écouter notre production, c’est avec la plus grande attention que nous avons écouté les 6 plages de la galette. Le plus surprenant est le coté « dépouillée » du CD : la guitare de Christian brille pas son absence, et ça transforme l’atmosphère générale, toujours rock and roll, mais plus intimiste, d’autant que la voix, bénéficiant d’une prise de son irréprochable, est beaucoup lus présente. Les chœurs aussi nous semblent indispensables, Il faut absolument qu’ils figurent sur l’enregistrement définitif.

On notera que ne figure pas sur cette maquette le titre "Proud Mary", ni notre mythique "Whatever". Est-ce un oubi, un choix délibéré de Jako ? Quoiqu'il en soit c'est dommage : sur les quatre titres anglais de notre répertoire, c'est avec Whatever celui avec lequel je me sens le plus à l'aise. Mon cauchemar c'est encore et toujours Caroline. J'ai beaucoup de mal dans certaine aigus, et aussi de même que dans le refrain de Jumping, à tenir les notes longues.

Sans conteste, ce sont nos compos qui se sortent mieux de l’épreuve. Les morceaux anglais s’en tirent honorablement, malgré quelques imprécisions du chanteur et du guitariste. Il faut toutefois préciser que ce n’étaient là que des pistes de travail qui ne sont pas destinée à figurer sur l’enregistrement final.

Je hais par contre mon interprétation de New York, de Téléphone. Je ne suis pas du tout dans le ton, encore moins dans le tempo. Il est vrai que là encore ma voix n’était présente qu’en support à la rythmique, et qu’en plus cette chanson est interprétée par Odile en temps normal.

Finalement un produit propre, perfectible, à même de donner toutefois une idée de notre savoir-faire.

Pour conclure cette soirée d’analyse critique, Pierre nous a passé deux titres : Paranoïa, dont il a aussi écrit le texte, et « marre » sur un texte de Pascal. Deux titres qui commencent à avoir de la gueule puisque ce sont déjà des deuxièmes moutures.

Elles sont bien dans la filiation de notre production perso, très rock, et les textes s’inscrivent parfaitement dans notre « ligne éditoriale » dont on peut dire qu’elle est l’expression de notre maturité un peu désabusée.

Satisfecit donc, pour une soirée critique mais constructive.

mercredi 5 décembre 2007

Enfin de la Gaîté !

Là vous verrez y a de la joie, du rire de la bonne humeur. enfin.

Grâce aux psychotropes, ma vie est un dimanche
Je ne parle pas de la dope mais des pilules blanches
Qui jalonnent mon chemin depuis toutes ces années
Merveilleuses prothèses de la vie en société

Quand je pars travailler, j’y vais en sifflotant
Je monte dans le bus, joyeux, en chantonnant
Quand J’attrape le métro c’est le sourire aux dents
Je m’assois au bureau, le boulot c’est bandant

Toute ma journée se passe dans la gaité
Même le petit chef n’entame pas mon entrain
Devant ma feuille excel j’arrive à prendre mon pied
Et puis quand vient le soir j’espère le lendemain

Après les heures sup. je rentre en sifflotant
Je monte dans le bus, joyeux, en chantonnant
Quand J’attrape le métro c’est le sourire aux dents
Je glisse ma clé dans la porte, à dix heures c’est bandant

Dans mon joli deux pièces de 33 mètres carrés
J’vivais avec mon ex, qui l’avait décoré
Maintenant c’est le bonheur je l’ai tout entier pour moi
Je regarde le clown triste au mur en face de moi.

J’massois dans le canapé, je le fais en sifflotant
J’allume la télé, joyeux, en chantonnant
Quand j’attrape ma bouteille c’est le sourire aux dents
Et je bois au goulot, d’être seul c’est bandant

grâce aux psychotropes, dimanche c’est le paradis
Je vais fumer ma clope dans un square près d’ici
En évitant les crottes de nos amis les bêtes
Je regarde les gosses jouer dans le même périmètre

Quand je pars promener tout seul en sifflotant
Je ne prends pas le bus, je marche en chantonnant
A travers les rues vides, et le sourire aux dents
Je m’assois sur un banc les loisirs c’est bandant

Je m’assois sur un banc…

mardi 4 décembre 2007

La Bande des Quatre

Ras le bol, j'arrive pas à écrire joyeux. Ca m'énerve.


Ce sont les nouveaux cavaliers
Chevauchant depuis la nuit des temps
Leur défroque ils ont abandonnée
Pour se parer des plumes du paon

Mais nous autres simples fossoyeurs
Avons flairé leur odeur fétide
Par-delà des peuples la torpeur
Nous révélons leurs coups homicides

Charité : business
Médiatique : business
Religion : business
Politique : business

Jadis ils entraînaient un cortège
De maladies et de sortilèges
Sur leur passage se flétrissaient
La bonté l’amour et la beauté

Désormais ils se sont convertis
Aux principes du monde présent
Aidés par un nouveau clergé blanc
Adorant des idoles sans vie

Charité : business
Médiatique : business
Religion : business
Politique : business

Il est temps que notre épiphanie
Révèle enfin de leurs avanies
Les effets sournois et délétères
Leur acide humilie notre terre

Ils étaient quatre ils le sont toujours
Et dans l’allégresse générale
Une indifférence amorale
Pillent l’âme ainsi que des vautours.

Charité : business
Médiatique : business
Religion : business
Politique : business

dimanche 2 décembre 2007

Conjugal Song

un oeuvre de pure imagination....


Conjugal Song

Tu veux me mettre la pression,
Et me dicter tes conditions,
Ne l’prends surtout pas sur ce ton,
Je vais la jouer à ma façon

Envisage le point de croix
Ou bien remets-toi au Yoga
Et s’il te plait oublie tout ça
Je ne te suivrai pas par là.

Je ne tondrai pas le gazon
Je n’éplucherai pas les oignons
Je n’peindrai pas le mur du fond
Je n’f’rai pas la chasse aux moutons

Là-dessus tu peux faire une croix
Pratiquer l’art floral chinois
Et s’il te plait oublie tout ça
Je ne te suivrai pas par là.

Comptes pas sur moi pour l’addition
Au restaurant ça pas question
Oublie tout de suite cette pensée
Je suis un héros fatigué

J’en ai assez d’porter ma croix
De rester zen en face de toi
Et sois certaine au moins de ça
Je ne te suivrai pas par là

J’en ai soupé de ces corvées
Dont tu m’inondes à sassiété
Toutes ces taches imposées
Tout ce qui me plait c’est chanter

Alors ma belle si tu crois
Me dompter d’un signe du doigt
Il vaut mieux oublier tout ça
Je ne te suivrai pas par là

Je ne porterai pas ton sac
je ne dépannerai pas ton Mac
ne monterai pas tes étagères
Ne pendrai pas ta crémaillère

Et va donc voir chez les croates
Si l’herbe est plus verte là-bas
Et je t’en prie oublie tout cà
Je ne te suivrai pas par là

Protection d'Une Oeuvre Musicale, quelques Notions

Extrait de Audiofanzine

La protection des œuvres musicales
Obtenir la protection légale de son oeuvre

Y a-t-il des formalités à respecter pour obtenir la protection légale de son œuvre ?
Contrairement à certaines idées reçues, il n'est pas nécessaire que l'auteur d'une œuvre musicale procède à des formalités préalables - et notamment un dépôt de partition ou d'enregistrement - pour voir son droit sur l'œuvre reconnu. Le Code de la Propriété Intellectuelle pose en effet pour principes :

Article L111-1
L'auteur d'une œuvre de l'esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d'un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous.
[…]

Article L111-2
L' œuvre est réputée créée, indépendamment de toute divulgation publique, du seul fait de la réalisation, même inachevée, de la conception de l'auteur.

Article L113-1
La qualité d'auteur appartient, sauf preuve contraire, à celui ou à ceux sous le nom de qui l'œuvre est divulguée.

Dès lors, le compositeur d'une œuvre musicale bénéficie des droits attachés à l'auteur du seul fait de sa création et sans formalité aucune contrairement à ce que l'on rencontre dans d'autres domaines du droit de la propriété intellectuelle tel que le droit des marques où des formalités d'enregistrement préalable doivent être faites pour que le droit soit reconnu.

Cette règle est intéressante mais elle ne doit pas faire oublier l'importance du dépôt de l'œuvre. En effet, le dépôt n'a pour autre dessein que de préconstituer une preuve de l'origine de l'œuvre. A quoi bon invoquer le bénéfice du droit d'auteur si l'on n'est pas en mesure de démontrer que l'on est le créateur de l'œuvre sur laquelle on prétend disposer de droits.

Dans la pratique, l'exemple le plus classique est celui du musicien qui demande à rencontrer un avocat pour lui exposer son cas :

Auteur compositeur, il a interprété une de ses œuvres à l'occasion de répétitions informelles avec un chanteur et a eu la surprise de découvrir quelques semaines après leur dernière rencontre que l'ex ami chanteur avait enregistré un disque reprenant intégralement l'œuvre susvisée et prétendait en être l'auteur, bénéficiant au passage de la présomption de l'article L113-1 du Code de la Propriété Intellectuelle.
Malheureusement, l'auteur compositeur véritable de la musique n'a pas eu le réflexe de préconstituer la preuve de sa paternité sur l'œuvre en procédant par exemple à un dépôt de partition ou de support d'enregistrement chez un huissier de justice ou auprès d'un syndicat professionnel.
De surcroît cette œuvre n'a pas été intégrée dans le répertoire d'une société d'auteurs (SACEM, SDRM).
Dans ce cas, l'auteur spolié qui entend légitimement faire valoir ses droits pourra se trouver en position difficile pour démontrer qu'il est bien le créateur de l'œuvre.

On comprend alors que, s'il n'est ni obligatoire ni indispensable, le dépôt de l'œuvre peut se révéler fort utile. Comme susmentionné, certains syndicats professionnels tel que Syndicat National des Auteurs Compositeurs offrent pour des sommes souvent modiques la possibilité de déposer ses œuvres.

Enfin, même si aucun dépôt n'a été réalisé, tout espoir n'est cependant pas écarté dans la mesure où celui qui prétend être le véritable créateur de l'œuvre pourra en apporter la preuve par tous moyens. Il a par exemple été jugé que l'exécution d'une œuvre par un compositeur devant plusieurs auditeurs suffisait à constituer la preuve de la création (Cour de Cassation, 1e Chambre Civile, 14 novembre 1973, Gazette du Palais 12 février 1974).

samedi 1 décembre 2007

Notre Premier 8000

Ce mercredi est une de ces rares répètes depuis tous ces mois écoulés où un seul être nous manque…. Et tout n’est pas dépeuplé !
Pierrot a déclaré forfait. Il n’est pas venu. Privé de Lead Guitar que faisons-nous là ? C’est avec appréhension que nous entamons notre nième marathon.

Mais alors que les musiciens accordent leurs instruments et que chauffent les amplis, alors que les volutes de fumée s’élèvent paresseusement et nimbent la salle Jim Morrison d’une clarté floue, tandis que je gargarise ma gorge d’un dé à coudre de boisson ambrée et que je lance mon traditionnel « paris bordeaux le mans » Bruno (ou est-ce Cyril ?) déboule dans la pièce et tend un téléphone au Barde.

Je n’y prête pas attention tout d’abord. Mais soudain le ton de la conversation m’intéresse. Le soliloque de Jésou m’indique qu’il s’agit du groupe. Il semble répondre à une personne qui lui demande si nous sommes libres le 31 mai. Jésou, navré, lui indique que le 31 nous sommes obligés de faire un effort pour une connaissance qui fête ses 50 ans. Il est de ces moments rares où l’esprit travaille en surmutipliée, et tout se fait limpide. Comme au lendemain d’un orage, avant que le mistral ne se lève sur un ciel dégagé, quand je peux observer d’une bute près de chez moi à l’ouest le Pic Saint Lou et au levant le Mont Ventoux. Plus de cent kilomètres de panorama.
« demande-lui à quelle heure nous devons jouer »
Christian s’interrompt et questionne :
« C’est à quelle heure le concert ? …. Ça commence à 16h ? »
Nous nous regardons :
« Et bien c’est bon alors »
le dialogue se poursuit entre Jésou et son interlocuteur puis il raccroche.

« Alors les mecs, c’est du lourd. Voilà le topo :
« C’est le prof de guitare de Bruno. Ce dernier lui a parlé de notre groupe, et de notre « enregistrement en studio. Du coup il a appelé pour nous proposer un contrat le 31 mai à « Saint Gervasy.
(tous) à Saint Gervasy ?!
« Ouais, ils inaugurent une salle des fêtes ou un truc dans le genre et pour l’occasion ils « organisent une sorte de fête de la musique. Il y aura plusieurs groupes qui se succèderont à « partir de 16h. Il nous a inscrit pour 18h. Comme ça il y aura du monde.
« Combien de monde, le coupe Pascou.
« Entre 5 et 8000 personnes »

Un silence se fait. Le nombre s’installe dans nos têtes. 5 à 8000 personnes. C’est incroyable.
Seul le bourdonnement des amplis se fait entendre dans la salle Jim Morrison. Nous ne bougeons pas. Chacun tire nerveusement sur sa cigarette, terrassé par la nouvelle.
5000 personnes, c’est 50 fois plus que notre plus gros concert s’extasie Pascou. Et même s’il n’y en avait que 1000…. On n’y arrivera jamais.
Phil ajoute, lapidaire : « On n’est pas prêts ! »

Par contre ça va être chaud s’il faut qu’on amène le matos pour 18h, et qu’on remballe tout pour aller chez le Kéké après.
« Y a pas de problèmes », rassure Le Barde : il y aura une scène avec tout le matériel déjà installé. Les amplis, les micros, une batterie ; Il n’y aura qu’à amener nos guitares.
Putain…..
Il nous faut un quart d’heure pour calmer notre excitation, ressasser les informations, planifier déjà cette soirée. Deux concerts à la suite : On est fou !

Notre premier 8000 !


L’après midi même j’avais écouté Maurice Herzog à la radio. Il retraçait son exploit de 1950, l’ascension de l’Anapurna avec le Guide Louis Lachenal, puis la difficile descente qui lui valut d’être amputé de ses doigts, gelés. Dans sa voix vibrait encore l’exaltation de l’heure qu’il avait passée au sommet d’un des toits du monde. Alors qu’il contemplait longuement, seul, les sommets alentours, un sentiment de bonheur indescriptible le submergea, comme une avalanche. Une expérience mystique en quelque sorte, qui a conditionné la direction qu’a pris son existence par la suite.

Nous en sommes là : notre premier 8000 ! sauf que si Herzog a du faire l’ascension sans oxygène, de notre coté nous n’aurons pas ce problème : Nous sommes des bêtes de scène, c’est notre oxygène !

Forts de ce projet fou, nous courons ce marathon avec un entrain redoublé. De mon coté, pour pallier l’absence de Pierrot, je me charge de tous les solos guitare…. A la voix ! depuis le temps que je les entends ces solos, je les connais par cœur .
Nous visitons notre nouveau titre « bête de scène » qui commence à se fluidifier et prendre sa place dans notre répertoire, comme un liquide épais prend la forme du récipient qu’on lui destine.


Nous parlons encore longuement après la répète. Nos voix se mêlent, nous avons le sentiment que tout est possible et qu’une machine s’est déclenchée, un 13 janvier 2007, dont nous ne savons pas très bien comment réguler le mouvement. Nous savons bien, malgré Calder et ses machines, que le mouvement perpétuel est une abstraction, mais à cet instant, notre souhait le plus ardent est que la machine Undertakers trouve son rythme de croisière sans s’emballer, le plus longtemps possible.

jeudi 29 novembre 2007

Chanson à Texte

Cette chanson a remporté
Tous les concours les plus cotés
Pour ses nombreuses qualités
Dont sa métrique maitrisée
Mais il faut aussi c’est certain
Saluer bien bas son refrain
Bien calibré en proportion
D’une enquête menée auprès
D’un excellent échantillon
De personnes sélectionnées

Cette chanson est certifiée
Conforme à la norme ISO
C'est-à-dire propre et carré
Comme indiqué juste au verso
Totalement sans adjuvants
De synthèse ni colorants
Sans saveur ni aucune odeur
Méthode du docteur Pasteur
Insipide et aseptisée
Et aucun sucre rajouté

Cette chanson a fait l’objet
De nombreux tests rigoureux
Dont une étude en soufflerie
Une épreuve d’intégrité
La vérification du jeu
Par un passage au banc d’essai
Enfin agrée par décret
A la société des auteurs
Elle bénéficie du cachet
De la confrérie des lecteurs

Suite a son autorisation
Expresse et inaliénable
D’écoute au moyen du câble
On peut aussi la podcaster
Seulement par dérogation
A la loi de propriété
Dont on dit qu’il est fait mention
Légale dans le présent livret
Je vous remercie de votre attention
C’est la fin du dernier couplet

(refrain)

Je pourrais chanter le bottin
Que personne n’entendrait rien
Je pourrais même la mimer
On s’en fout elle est formatée
Chanson actuelle
Chanson de gesteS
Une ritournelle
Et rien qui reste

mercredi 28 novembre 2007

Poune Text 2

en voila une de plus, pour ses soirées d'hiver [de Pierrot ndt]


Toi la jolie femme que je ne connais pas
Ce matin ,on s'est vu pour la première fois
C'était tôt,vers 8 heures ,j'allais chercher mon pain
Comme toujours,tête en l'air,j'n'ai pas serré mon frein
Ma voiture t'as heurté,je crois qu'c'est le destin
Tu es sortie de la tienne ,avec sourire en coin,

Quel bonheur ce sourire,en ce matin d'automne
J'n'ai plus peur,même du pire,faut pas que je m'étonne
Ta présence m'a suffit,pour vouloir dans demain
De l'amour de la chance,enfin ce petit rien
Qui fait que toute la vie,on attend lendemain
En sachant qu'il f'ra beau,même avec un temps d'chien

Sous tes yeux qui riaient,tes lèvres étaient plissées
D'un sourire moqueur et un rien amusé
Tu l'a su tout de suite ,que je'n saurai quoi dire
Surement pour m'aider,tu as éclaté de rire
Tu m'as dit qu'les dégâts allaient m'couter très chers
Qu'il faillait que j'te paye un café ou une bière
C'était vraiment gentil,je n'le meritais pas
Et quand on s'est assis,au fond du bar-tabac
J'avais deja compris que tu s'rais toute ma vie

Il a suffit d'un jour,il a suffit d'un rire
J'ai croisé ton regard,j'aurais voulu t'offrir
Toutes les fleurs des champs ,toutes les pétales des roses
J'aurais voulu pour toi,tout l'argent que j'n'ai pas
Et t'embrasser toujours comme une première fois

J'ai noté ton portable,je t'ai serré la main
J'suis rentré mettre la table,et puis ,je n'y peux rien
Comme un con que je suis,j'ai perdu le papier
Sur lequel j'avais pris toutes tes coordonnées
Maintenant,il me reste ,comme souvenir de toi
Dans mes yeux ton regard,sur ma main ton parfum
Et j'ai aussi surtout, sur le bord de mes lèvres
Le gout de ce baiser que je n'aurai jamais

Il a suffit d'un jour,il a suffit d'un rire
Pour connaitre l'amour et en vivre le pire
A toi la jolie femme que je ne connais pas
Je garde ton souvenir, je ne t'oublierai pas

voila avec toutes nos productions ,il a plu qu'a travailler ce flemasse de pierrot

pounet



Envoyé par Anonyme à U N D E R T A K E R S le mercredi 28 novembre 2007 18 h 51 CET

Poune Text 1

Tiens ce matin , le soleil était plein
ça c'est un signe , comment s'ra t'il demain
J'ai tous les jours plus de mal a m'lever
Est-ce que j'vieillis et qu'demain j'vais crever

Je déraille ,je défaille ,quand je pense a mon travail
J'en ai marre, j'suis tocard, j'aurais du etre un anar !
Avec des photos d'moi, comme le che guevarra
Les gens me trouv'rai beau, pareil qu'fidel castro !


Bon c'est midi , l'soleil est au zénith.
J'vais m' faire un steak , avec beaucoup de frites
Une bonne bière ,pour faire passer tout ça
Mais pas d'dessert, j'suis déjà bien trop gras !

Je déraille ,je défaille, je viens d'tomber d'mon cheval
Dans une mare, ce tocard, m'a pris pour un canard !
Pas de photos de moi quand je suis dans la boue
Avec cette tête là , j'vais passer pour un fou

Quand viens le soir, je me sens epuisé
J'ai rien foutu de toute la journée
Moi ça me tue ,de tourner de virer
D'être vaincu sans avoir essayé

Je déraille ,je défaille , j'ai vraiment pas l'moral
Y'a des jours ,y faut dire que tout vas tres tres mal
Si j'avais du courage ,j'partirai, je fuirai
Mais il faut être sage, j'ose même pas essayer


Hop ,c'est la nuit ,pas d'soleil de minuit
J'vais pas m'coucher ,car j'entends d'la musique
Sur ! c'est mes potes ,ils ont une sacrée trique
Pas une fausse note,ils jouent avec les tripes !

Je déraille je défaille, mais sans déc ,faut qu'j'y aille
La guitare la batterie, y a bien que ça qui vaille
Finalement ,c'était une bonne journée
Car elle s'achève ,en faisant c'qui me plait

poune

Chanson d'Amour V2.0

Alors c'est toujours le même gars, mais il a rencontré une femme différente, plus sophistiquée, moins portée sur l'humour, le style prof, littéraire en tous cas. Elle veut surtout pas qu'on l'aime juste pour son apparence, mais aussi qu'on lui fasse comprendre qu'elle en a dans la tête. Une intello, un peu ennuyeuse parfois, mais tellement raffinée.

Elle a besoin qu'on mette les formes, qu'il y ait des travaux d'approche, des interrogations, de la culture, de la retenue, de la patience, voire un peu de souffrance dans une relation compliquée. Elle n'est pas à prendre, elle se donne, elle offre. Mais pas souvent.

Il faut capter le moment ou elle s'abandonnera, ou elle baissera la garde, et redeviendra une femme, tout simplement.


Je gravirai la montagnes
Même si la peur me gagne
Je vendrai mon destin
Pour qu’il devienne tien

J’avalerai ma fierté
Pour être à tes cotés
J’immolerai mon ombre
Sur l’autel des jours sombres

Je serai extatique
Adorateur mystique
Des formes silencieuses
De tes courbes exquises

Je cueillerai à véprée
Ton parfum de rosée
Aux fragrances d’orange
Quand ton humeur change

J’écouterai la brise
A mon oreille surprise
Du souffle de tes lèvres
D’une fraicheur de givre

Enfin tu prononceras
Les yeux mi-clos déjà
Les mots sourds qu’on ne dit
Qu’entre amants assoupis

Je ne saurai te répondre
Inutile exercice
Qui ne voudrait traduire
Que de vains artifices

Tu es mon amarante
Ma précieuse infante
Celle qui est et sera
Restes et sois à moi


(refrain)

Chaque fois que tu me dis
Et c’est pour qui tout ça
De ta voix de paradis
Je fonds comme un yeti

Chaque fois que tu me dis
Et c’est pour qui tout ça
Je grimpe en haut du ciel
Je tutoies le soleil

bon, on le voit, au final, ça revient au même, au fond.

lundi 26 novembre 2007

C'est Pour Qui Tout Ca ?!

J'en ai marre qu'on me colle une étiquette de sombre contestataire dont les textes désespérant appellent au suicide collectif.

voici donc quelque chose de plus léger, une chanson d'amour...



Pour qui tout ça ?

Mon amûr
J’escaladerai les murs
Avec mes seuls fémurs
Je fendrai des parpaings
D’un léger coup de rein

Oh mon âme
J’avalerai des larmes
En te rendant les armes
J’immolerai mon corps
Sur l’autel de l’effort

Ma tendresse
Je serai romantique
Et d’humeur artistique
J’inventerai des caresses
Inconnues dans le guiness

Mon aimée
Je cueillerai dans les près
Ton parfum préféré
Et je te le mimerai
En dansant balinais

Et tu me diras
Me r’gardant par en bas
Et c’est pour qui tout ça ?
En offrant ta plastique
A mon regard oblique

Et je te dirai
Mon poussin ma coquine
Ma petite lapine
Mon renard ma p’tit’ fouine
Ma belette ma féline

J’écouterai
Tes sanglots en argot
Les jolis trémolos
De ta voix contralto
Quand je te gratte le dos

Et tu riras
A mes blagues de blondes
Mon regard sur le monde
Quand j’épluche les crevettes
Que j’imite la chouette

(Refrain)

Chaque fois que tu me dis
Et c’est pour qui tout ça
De ta voix de paradis
Je fonds comme un yeti
Chaque fois que tu me dis
Et c’est pour qui tout ça
Je grimpe en haut du ciel
Je tutoie le soleil...

OOOooooYeeââââaaaahhhhhhhhhheuhhhhhhhraha ! (bad tripes)

Hein, y a du sentiment non ?

!
!
!
!
!
!

Dans l'euphorie du moment je n'en avais pas conscience. Mais à la relecture, j'ai le net sentiment que c'est avec ce texte que je vais déclencher une vague de suicide collectif !

jeudi 22 novembre 2007

Le Concert des 50 ans à Woodsport 29/9/2007

Cliquez ci-dessous :
woodsport.wmv

Au fait, la playlist refonctionne. j'ai mis en écoute en attendant mieux, une séance d'enregistrement du 15 juillet 2007.

PK// n'a pas Aimé

PK//* n’a pas aimé ! enfin, modérons cette formule lapidaire par une relation de la soirée qui précisera son sentiment. Le groupe était presque au complet ce mercredi, seuls manquaient les choristes.
Odile notamment était crevée d’autant que le mercredi soir, elle prend un cours d’espagnol. Elle souhaiterait à ce propos que les répètes soient déplacées au mardi ou au jeudi pour alléger un peu sa charge de travail.

J’étais inquiet concernant ma voix car depuis plusieurs jours j’ai des maux de gorge et des problèmes pulmonaires. Pousser la note m’irrite et je pars dans des quintes de toux cataclysmiques et douloureuses. J’ai essayé de ne pas trop tirer sur les cordes et finalement à part sur Jumping et sur Caroline, c’est passé.
La présence de PK// nous a permis de retrouver nos repères et c’est avec plus d’allan que nous avons couru notre marathon musical. Jésou a expérimenté sa nouvelle pédale, et nous a sorti un très bon son (rappelle-toi Christian : 67). Le volume sonore était correct ce qui m’a bien aidé dans mes efforts pour ne pas éructer les titres plutôt que de les chanter.

Au terme de l’exercice, Pierrot nous a fait écouter les trois morceaux perso en préparation. De l’avis de tous, (et du Kéké, présent pour l’occasion) Bête de scène sort clairement du lot. Il a des vrais airs de Tube. Mais PK// n’a aimé ni Dead Line, trop mou à son goût, ni « Les singes » dont l’arrangement Bayou Country l’a laissé perplexe. Déjà qu’en temps normal son visage est d’une impassibilité qui suscite l’admiration (ce qui rend précieux le moindre de ses sourires), je vous laisse imaginer à quoi peut ressembler un PK// en proie à la perplexité ! Il juge le dernier titre hors contexte. En somme avec ce rythme Cajun à la Zacharie Richard, nous sommes trop loin de nos bases.

C’est fâcheux, car j’adore cet opus. J’aime justement son coté décalé à tout point de vue : le fait que la mélodie enlevée tranche avec les sombres paroles et le parti pris exotique me semblent pouvoir apporter une respiration quelque part au milieu de notre concert.
C’est frais, ça me plaît !

PK// n’en a toutefois pas démordu et sans faux semblants, nous a informé qu’en définitive ce serait bien : pendant que nous jouerions ce morceaux, il pourrait aller boire un café. Il est vrai que pour lui, la rythmique est d’une rare simplicité (poum tchak), pour ne pas dire anémique ce qui ne l’enthousiasme pas outre mesure.
Du coup les langues se sont déliées, et Pascou nous a avoué que Cathou n’était pas enthousiaste non plus. Là aussi ça pose un léger problème car elle se proposait de nous accompagner au violon… jusqu’à ce qu’elle entende la chanson !

La création musicale n’est pas chose aisée, et je me mets à la place de Pierrot pour qui ces compos sont comme des rejetons qu’il porte et enfante sous nos yeux ébahis. Et quand je parle de Pierrot, je pourrais aussi inclure les paroliers. Tout changement de mot dans mon texte est comme une aiguille qu’un sorcier vaudou enfoncerait dans une poupée envoûtée dont les avanies me seraient transmises par les paroles démoniaques du mage. Ça me torture, je me décompose à mesure qu’on critique et commente ma création. Ça me contrarie, car j’ai l’impression que c’est à mon moi profond qu’on inflige une sanction, sur lequel on porte un jugement. Les sentiments d’injustice, d’incompréhension ne sont pas loin, avec comme une rancœur latente difficile à contrôler. On n’y peut rien : c’est viscéral

Ça n’a rien à voir avec la justesse des observations formulées. Car à mon sens, en matière d’art (même mineur) la beauté de l’œuvre n’est pas intrinsèque à l’objet mais n’existe qu’au travers du regard ou de l’oreille de celui qui la découvre et lui donne du sens. Son sens.

Et puis c’est tout l’intérêt de jouer en groupe. Ce dernier se nourrit de l’apport de chacun, de sa sensibilité, de son vécu, de son background culturel. C’est un creuset où s’opère l’alchimie subtile de l’expression artistique. Les ingrédients sont connus, mais leurs proportions sont un mystère dont on ne contrôle pas le mélange. Et je ne parle là que de l’appréciation d’un titre par les membres du groupe. Après validation par tous, encore faudra-t-il que le public adhère. Devons-nous jouer pour nous, ou pour le public ? C’est la question de fond ! en ce qui me concerne, je ne serai pas l’artiste maudit et incompris qui pourfend la critique et méprise le public. Moi ce que je veux, au fond de mes tripes, c’est que ça bouge, que ca hurle, trépigne, danse, chante, invective, siffle, applaudisse. J’veux que ça bouge. Je suis une bête de scène. Et je suis sûr que c’est pareil pour les copains.

Donc tant qu’à faire, acceptons les critiques, pour autant qu’elles soient motivées, quitte à défendre notre bifteck âprement pour en réfuter l’argument. Il vaut mieux un avis franc et circonstancié, qu’un consensus mou de sympathie. Ces remarques sont partie intégrante de l’acte de création, elles orientent, définissent, affinent, infléchissent, recentrent et déterminent le produit final, celui que nous soumettrons aux consommateurs.

Dès lors pas de lézard, si nos créations plaisent, on les garde en l’état, sinon, eh bien on les remet dans la forge, et on façonne autre chose, en frappant sur l’enclume de notre imagination avec le marteau de l’acharnement, dans une gerbe d’étincelles géniales, dans la chaleur sidérale de l’inspiration.


Par ailleurs, deux engagements en vue semble-t-il, dont un en mai pour l’anniversaire du kéké, et la perspective de la fête de la musique qui nous tenterait bien.

Allez Pierrot, on retourne au boulot, propre et carré, faut qu’ça pète !



*PK// : Phil le Carré

mardi 20 novembre 2007

Attention au Scorbut

Enfin les affaires reprennent ! depuis ces dernières semaines, nous sommes entièrement accaparés par l’enregistrement. Nous jouons et rejouons nos morceaux connus en délaissant l’apprentissage de nos nouveaux titres. C’est normal bien sûr, il y a des priorités, Mais c’est un peu comme les marins de Christophe Colomb : quand on mange de la conserve au bout d’un moment le scorbut guette ! Le besoin de produits frais se précise à mesure que les dents se déchaussent : il est temps de se ravitailler au port le plus proche et faire provision de fruits (surtout les citrons : c’est plein de vitamines et ça agrémente très agréablement le ‘Ti Punch).

Pierrot grâce à l’enregistreur numérique que je lui ai (modiquement) vendu a beaucoup travaillé sur les textes que Pascou et moi lui avons confiés. Il a pu faire trois véritables maquettes, de petits bijoux, trois arrangements très originaux de style différents mais qui ont pour point commun l’invention et la surprise.

« Bête de scène » s’affirme comme un véritable Tube, dans un rock enlevé au refrain efficace, la guitare y fait des merveilles, l’accompagnement des couplets a été retravaillé, les ponts sont très accrocheurs. « Dead Line » s’exprime pleinement dans une composition qui rappelle JJ Cale. C’est très agréable à écouter, le contraste entre le style décontracté de la mélodie et la teneur du texte qu’elle porte est saisissant. « Les singes » (pas de titre pour l’instant) ont pris l’accent cajun, et c’est un bayou country qui les met en scène avec des ponts en finger picking du plus bel effet. Je suis sûr que ça en surprendra plus d’un parmi notre public, et que l’auditoire aura plaisir à reprendre le refrain, admirablement porté par une mélodie simple qui s’imprime directement dans le système limbique, notre vieux cerveau reptilien : celui des émotions.

En l’absence du Kré, nous constatons que les guitares se font plus discrètes. L’éternel débat de l’œuf et de la poule, transposé ici en « les guitares et la batterie » n’est pas près d’être tranché. Qui est à l’origine de la monté du niveau sonore lorsque nous jouons : les guitares, qui obligent les drums à jouer plus fort, ou la batterie, qui contraint les cordes à une amplification vertigineuse ?

Alain V.2.0 a donc suppléé la défection du batteur, empêché pour cause de mal aux cheveux semble-t-il, tandis’qu’Alain « Original Brand» se préserve pour une occasion plus sérieuse. Odile à répondu présente à la convocation du Barde et bien nous en a pris car depuis quelques jours j’ai des problèmes de gorge et de respiration. D’aucun me parlera de cigarette, j’incriminerai plutôt un problème allergique concomitante à une surinfection laryngée. Ce qui est certain c’est ma difficulté à pousser la note dès le troisième morceau. Incapable de chanter à la tierce, encore moins à la quinte, (en serai-je jamais capable d’ailleurs ?) je me réfugie dans la toux –on a les quintes qu’on peut- pour happer quelques bribes de ce précieux mélange qu’on appelle l’air, tel le gobi cité tantôt dans une chronique précédente, peu après qu’Alain lui ait manifesté bucalement sa tendre affection au cours d’une soirée particulièrement arrosée.

Odile pallie donc avec brio cette infirmité vocale aiguë pour courir le marathon musical un peu laborieux de la soirée. Nous ne sommes pas au top de notre forme. Il faut dire que le K/// (prononcer câ-raies) est devenu un élément indispensable de notre formation dont la défection se fait cruellement sentir.

C’est par conséquent la deuxième partie de soirée qu’il faudra retenir comme « Le Jour où ils ont entendu pour la première fois les titres de ce CD qui a cartonné dans tous les charts, même qu’ils étaient sûrs que ça ferait un tabac ». Avec Jésou et Pounet, nous avons convenu qu’il serait nécessaire de nous attacher la fidélité du Leader Maximo en lui offrant quelque compensation (à définir), afin qu’il ne tente pas de filer à la concurrence.

dimanche 18 novembre 2007

Fleur de Province

C’est Dimanche, je n’ai toujours pas fait le C.R. de notre dernière séance d’enregistrement. Shame on me ! Nous nous sommes réunis mercredi soir à 20h30 chez Jacquot le magicien des ondes. Seuls les musiciens et moi-même étions présents puisque nous en sommes encore à la prise de son des instruments. C’est désormais dans la boîte pour la batterie et la basse. Il reste quelques retouches ici et là pour notre Pounet, qu’il devrait réaliser en solo avec l’ingé-son un jour prochain.

Les guitares sont entrées en action sur deux titres désormais « propres » rythmiquement. Le Jésou a d’ailleurs acheté par internet une nouvelle pédale qui va lui permettre de rivaliser en complexité avec le tableau de commande de Pierrot. Comme ce dernier, l’appareil de Christian dispose d’une pédale façon accélérateur . J’imagine les solos, quand l’un va vouloir tirer la bourre à l’autre ! Attention aux dépassement dangereux face aux poids lourds du tempo que sont Phil et Pascou .

Une petite remarque concernant les conditions de travail : Jusqu’ici on se tenait à 6 ou 7 dans un placard de 3 mètres carrés, tandis que notre batteur s’ébattait dans un splendide studio de six mètres par quatre. Maintenant qu’on n’a plus besoin de lui, est-il toujours nécessaire de s’entasser dans le réduit sus-cité. On se prend les pieds dans les fils, on marche sur les pédales, on frôle l’accident oculaire permanent par insertion intempestive des manches de guitares dans des orbites fragiles. Nicolas, qui a fait quelques prises de vue, était bien en peine de trouver assez de recul pour restituer l’ambiance de la séance.

Par ailleurs j’ai encore été confronté à une situation de harcèlement de la part de mes camarades, qui s’ajoute aux vexations multiples dont je suis la cible. Vous le savez, j’expérimente beaucoup en ce moment dans ma fidèle 405, du fait que mon auto-radio s’est mis aux abonnés absents. Ainsi c’est dans ce bureau roulant que j’ai dicté mes deux derniers textes et que j’en prépare d’autres, c’est dans ce même studiomobile que j’exerce ma voix.

En l’absence d’Odile, j’ai fait la partie voix pour New York. J’ai trouvé une tessiture et une intonation très particulières, dont j’étais plutôt fier. J’ai donc livré au groupe cette interprétation, après un léger gargarisme de boisson ambrée. A l’issu de ma prestation, Phil s’est approché de moi, fustigeant ma voix sans ambiguïté. Pierrot quant à lui a trouvé des similitudes avec stéphane Eicher, Jésou penchant plus pour Dutronc, Tous s’accordant, en un moyen terme douteux, sur Charlotte Julian.

Alors là, je dis : Halte au Feu. Temps mort ! Il m’a déjà fallu encaisser Gérard Rinaldi ; Eicher et Dutronc passe encore, ma fois c’est plutôt agréable, mais CHARLOTTE JULIAN, la fleur de province, là je m’insurge.
Je suis un artiste tout de même, avec une sensibilité exacerbée, un NéGo démesuré, une susceptibilité hymalaïenne, que j’ai mis sous le boisseau, toute honte bue, afin de n’être pas taxé d’individualisme. Je me fonds dans le moule, accommodant mon chant aux errances musicales de mes copains, acceptant stoïquement de ne pas entendre pa propre voix, soumis que je suis au diktat de la corde. j’estime avoir au moins droit à un minimum de respect pour mon travail. Vous allez voir qu’un de ces jours, à force de conditions de travail dégradées devenues insupportables, je vais te leur coller aux fesses la CGT-Musique, ça va leur faire drôle ! Qu’ils se préparent pour la lutte finale !

Mais restons positif, le verre à moitié plein (surtout si c’est de la boisson ambrée) est toujours préférable à son homologue à moitié vide. Par conséquent je me bornerai à constater que le disque avance, avec lenteur et rigueur, sous la houlette bienveillante de Jacquot.
Nous nous faisions toutefois la réflexion, Pierrot et moi, que cette technique d’enregistrement, qui appelle successivement chaque intervenant à jouer sa partie, est certes très satisfaisante sur un plan technique, puisqu’elle gomme les imperfections inévitables d’un jeu « sur le vif », mais elle induit une certaine froideur dans l’interprétation. Le musicien enregistré n’a plus le support actif des autres ; il manque les regards complices, les petits gestes de la tête, les repères visuels sur les reprises, et l’émulation qu’entraîne le groupe.

En fait ça rappelle la télé, quand on regarde un match de rugby. Bien installé dans son fauteuil on suit l’action en son cœur même, centrée sur quelques joueurs. Mais cette analyse télévisuelle se fait au détriment de la vision d’ensemble qu’on a lorsqu’on est assis dans les tribunes du stade : le déploiement des deux équipes, les irrégularités qui échappent à l’arbitre, et surtout l’émotion qu’on prend en plein corps en sont absentes.
A ce stade, on a encore le sentiment d’une certaine platitude, c’est trop propre, trop carré ! peut-être devrons-nous changer notre guitare d’épaule pour le deuxième CD, celui qui rassemblera nos compos perso, et faire des prises de son sur le vif, quite à devoir recommencer les morceaux pour atteindre notre niveau d’excellence ( !).
Très certainement aussi, l’expérience de Jacquot contribuera à réinjecter de l’émotion dans les captations réalisées.

Un bilan positif quoiqu’il en soit. La rigueur est payante. Les répétitions contribuent aux automatismes du groupe. L’apprentissage de la technique d’enregistrement est passionnant. Nous faisons l’expérience de la difficulté des choix. Ces derniers façonnent et précisent l’image future de notre formation, et la spécificité du Groupe. Ce qui fera qu’on puisse dire, rien qu’à l’écoute d’un de nos morceaux : C’est les Undertakers, je reconnais leur patte !

mardi 13 novembre 2007

Allegorie : Saint Michel L'Archange Terrassant le Dragon



Guido Reni, S. Michel Archange, Rome, église des Capucins

Dans cette allégorie, essayons de décrypter, au delà de l'apparence figurative religieuse, le vrai sens de la scène représentée.

C'est une commande, comme souvent à cette époque. Le peintre a voulu rendre hommage à l'un des commanditaires, Mitch ; ainsi la créature céleste est elle représentée sous les traits de cet homme, chanteur dans un groupe de ménestrels.

Ses traits sont tourmentés car il lutte contre le mal et en repousse les attaques.

On distingue parfaitement, malgré les restaurations successives parfois maladroites, les armes du groupe sur la cuirasse de l'ange. On peut lire, enchassé dans le crâne qui figure la vanité des choses humaines le mot "UNDERTAKERS". Ce qui signifie "fossoyeurs". On devine que la mort n'est pas loin, comme l'atteste d'ailleurs la pelle croisée d'un luth qui lui fait écho. Mais de quelle mort est-il question ?

celle du ménestrel, ou bien celle du groupe ?

Non, il faut y voir la mort d'un système moribond basée sur des règles commerciales archaïques. replacé dans son contexte, cette oeuvre décrit les grandes mutations technologiques qui ont agité la production et la distribution des oeuvres musicales, s'affranchissant des supports pour n'être plus qu'information binaire et dématérialisée.

la représentation de l'archange fait bien sur allusion au Divin. "Qui est comme Dieu" en est la traduction littérale. Pourtant les ménestrels étaient des profanes.
Sans doute faut il voir là une manière détournée de saluer le génie des paroliers de la troupe. "Au commencement était le verbe" semble nous dire l'auteur du tableau.

La cuirasse indique l'invincibilité face à l'adversité. Certainement une allusion au combat de ce groupe indépendant et régional contre l'impérialisme des grandes Majors.
Dans la main gauche, l'archange tient une chaîne. Elle personnifie l'ancêtre des systèmes de reproduction sonographique : la chaîne hifi.

Avec sa lance-micro, Saint Michel terrasse le Dragon. Il s'agit du Diable bien sûr. si on regarde attentivement, on reconnait sous les traits démoniaques, le visage contrefait de Gérard Rinaldi, le chanteur des Charlots : un groupe de ménestrel dévoyé.

Les Charlots sont pour le peintre la négation de toute création musicale. Il voit en eux la corruption et l'avilissement de l'art musical, dans ce qu'il a de mercantile et d'abêtissant.

La lance, le glaive divin, symbolise on l'aura compris la justice. la Justice et le droit des hommes. Le message est clair :

Le bon musicien est un parolier, il chante (c'est le micro au bout de la lance). Il se protège des méchants grâce à sa foi, mais aussi en s'appuyant sur des règles de justice. Il s'agit là sans nul doute, d'une référence à la SACEM.
Cette dernière protège les auteurs et les compositeurs contre les malveillances du monde des affaires et son corollaire : le plagiat.

La posture athlétique de l'ange, ses ailes déployées, attestent le talent non seulement vocal, mais aussi chorégraphique du chanteur. C'est une bête de scène, un artiste complet.

La présence du rocher sur la gauche (Rock en anglais) est limpide ; Le peintre s'est ainsi amusé à indiquer sans ambiguité le genre musical de ce groupe de ménestrels : le RocknRoll.

dimanche 11 novembre 2007

200ème Message : Chez Jacquot