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lundi 30 novembre 2009

Pour Faire Passer la Pillule... En Attendant Chomsky

Comme je sais que l'article suivant, qui nous révèle TOUT sur Chomsky, risque de paraître indigeste, surtout après le repas vespéral, ce petit intermède pour vous détendre et vous placer dans les meilleurs dispositions. Une playmate pour les messieurs, et un playboy pour les dames !

La Vérité Sur Chomsky

Dans un commentaire récent, P. citait le nom de Chomsky qu’il associait au volapuk, cette langue artificielle dérivée de l’anglais. Connaissant le personnage, j’imaginai bien qu’il ne me lançait pas cet os au hasard. Il n’en fallait pas plus pour que je prenne mon bâton de pèlerin, et parcoure la toile en quête d’informations. J’eus rapidement confirmation que Notre Leader avait une idée derrière la tête : il savait que ce type allait me passionner moi un esthète de mots. Vous pourriez me dire : moi les mots, c’est de l’Hébreu ! Et concernant Noam Chomsky vous auriez raison. Ce linguiste né à l’orée des années 30 du siècle dernier, d’origine juive, a révolutionné l’approche du langage en se faisant les dents sur sa langue d'origine. Sans se faire mal.

Jusqu’ici la linguistique dans le courant structuraliste (faites-moi penser de vous parler de Levi Strauss un de ces jours), s’appuyait sur une approche comportementaliste, « behaviouriste » du langage. On n’expliquait pas le langage dans son essence même, on ne faisait que le décrire et en tirer des règles empiriques captives de la langue étudiée. On tentait d’en faire une étude expérimentale, dans la droite lignée des sciences « dures » telles la physique et la chimie, dans les quelles les hypothèses sont issues de l’observation puis confirmées par des lois démontrables mathématiquement. Comme corollaire le langage était perçu comme un savoir acquis, fortement influencé par le milieu et le compagnonnage.

Pour Chomsky, le langage est inscrit dans les gènes. Chaque enfant naît avec dans son cerveau les briques élémentaires nécessaires à l’apprentissage d’une langue, ou même de plusieurs. C’est d’ailleurs l’argument premier qu’il brandit à ses détracteurs : Comment un nouveau né pourrait-il acquérir le langage, s’il n’était pas doté d’une grammaire élémentaire, gravée en dur dans ses hémisphères qui lui permette d’aborder la complexité d’un langage évolué dès les premières semaines de son existence ? S’il ne possédait pas cette boite à outil primordiale, le nouveau-né serait même incapable de discriminer le son d’un mot du bruit d’un quelconque événement naturel.

C’est donc en 1957 que sa publication, posant les bases de la Grammaire Générative et Transformationnelle (GGT) fit l’effet d’une bombe dans le Landerneau Compassé de l’Establishment Linguistique. Le langage ne surgissait plus ex nihilo d’un esprit vide, mais se structurait autour d’un ensemble d’outils biologiques : la Grammaire Universelle, corpus de règles langagières communes au swahili au mandarin, comme au français ou à l’anglais. Du même coup, la linguistique passait dans le champ des sciences humaines, de la psychologie et des neuro-sciences.

La GGT (attention : piège ! rien à voir avec la CGT) décrit donc le processus de Génération d’un discours à partir du concept, jusqu’à son expression orale par le biais de phonèmes. Au cours de cette opération, les phrases générées (structure profonde) subiront une transformation afin que leur expression se traduise par la phrase prononcée (structure superficielle). Le fond et la forme en quelque sorte, l’un et l’autre interagissant pour produire du sens (dans le meilleur des cas : quand on écoute un footballeur on se prend à penser qu’un million d’années d’évolution seront encore nécessaires).

Au passage Chomsky distingue compétence et performance, dans l’expression du langage. Tout humain normalement constitué est réputé « compétent » pour comprendre et parler sa langue maternelle. Seuls certains sont capable de « performance » c’est à dire d’une maîtrise totale d’une ou plusieurs langues, afin de produire un discours parfait.

Ce dernier point me ramène à un article sur un thème similaire : Selon son auteur, chacun d’entre nous a un sens inné de la mélodie, en gros il est programmé pour ça. Instinctivement nous savons si un enchaînement de notes sonne juste ou pas, et nous sommes aptes naturellement à décoder les consonances ou dissonances d’accords. Et pourtant personne ne nous a appris la technique musicale. C’est quelque chose qui est inscrit en nous.
Cependant si nous sommes compétents en la matière, c’est à dire aptes à en comprendre le discours même si nous n’en maîtrisons pas le codage, nous sommes loin d’être performants : n’est pas Hendrix ou Mercury qui veut !

Nous en savons quelque chose nous autres les UFR, qui brandissons avec allégresse notre inexpérience et notre amateurisme comme des enfants de chœurs le saint sacrement. Nous égrenons les répétitions en une liturgie désormais bien huilée, moi psalmodiant mes litanies en déchiffrant mon bréviaire, les choristes entonnant le répond, sur la musique sacrée de notre Leader et ses musiciens.

La dernière de nos rencontres a été correcte. Après une courte revue des évènements de la semaine précédente, notamment le séjour vénitien de notre bassiste, je me suis encore battu avec l’usine à gaz qui me sert de pédale d’effets pour qu’elle veuille bien la mettre en veilleuse coté Larsens. Les voix ont toujours autant de mal à se détacher du foisonnement orchestral, ce qui au bout de trois ans est assez désespérant et ne conforte pas mon espoir que nous puissions régler le problème en live pour le concert prochain, ni d’ailleurs que nous puissions le régler « un jour ». J’y vois une sorte de fatalité, d’autant que de nombreuses lectures sur les forums de discussion tournent autour de cet éternel combat de la restitution vocale.

Les chanteurs s’y désespèrent à longueur d’articles en un lamento misérabiliste sur le sort mauvais qui s’acharne injustement sur eux, chacun y allant de son truc pour que ça soit moins pire, appelant à sa rescousse la surenchère électronique, le branchement miraculeux, le port d’un casque antibruit, ou pour les plus désespérés les errances les plus improbables : pastilles au propolis, dispersions des ions négatifs, médecines douces, rebouteux, shamans, mésothérapie pharyngée, coachs artistiques, pattes de lapins mérinos, prêtresses du Candomblé, exorcisme des musiciens (Satan sort de ce corps), cures de sommeil, sacrifices d’animaux, automutilations, meurtres, cours de chant.

Pour ma part je m’étais pourtant fait une raison au fil du temps, jusqu’à ce que cet appareil sournois me redonne espoir. En vain. L’espoir déçu est ce qu’il y a de plus dur car il faut refaire tout le cheminement qui vous a conduit à la sérénité, avec une certitude que cette fois c’est cuit, et que désormais il faudra vivre avec.

dimanche 29 novembre 2009

Plus Immobile qu'Un Poteau

On se demande toujours, en regardant Le Barde, quel est le secret qui lui permet contre vents et marées de rester totalement immobile tout au long d'un concert, tandis que tous s'agitent autour de lui, comme s'ils étaient filmés en pixillation avec un intervallomètre différent.

C'est que notre Jésou a un truc : Il y a quelques années il a participé à la finale de Koh Lanta. Il a passé 27 heures 18 minutes et 7 secondes sur un poteau,au milieu d'un lagon infesté de requins. Les autres sont morts d'ennui (pas vraiment d'ennui, mais bouffés par les requins quand ils sont tombés dans le lagon, d'épuisement).

Durant tout ce temps, s'est-il confié, je me suis concentré sur ma rythmmique avec ma style-Fender, et surtout l'image de la table de la cuisine, théatre de tant d'émois, est restée présente à mon esprit, telle un phare éclairant les ténèbres.

Je crois a-t-il conclu que c'est là le secret de mon imperturbable immobilisme, de ma sereine indifférence face aux évènements extérieurs : je voulais coiffer le poteau au poteau. Et j'ai gagné.
Ne vous inquiétez pas, pour l'Oxbridge, je serai là et bien là, et je ne faillirai pas !

Air Bass

Vous n'êtes pas sans connaître les aptitudes de Pascou pour l'air guitare, cette discipline qui consiste à faire comme si on joue de la guitare, mais sans guitare fut-ce une basse. Il en a même fait son violon d'Ingres. Amateur éclairé à ses débuts, il a acquis une grande virtuosité qui fait de lui l'égal des plus grands. Dans cette démarche qui pousse chacun d'entre nous à proposer d'autres moyens de faire rayonner le groupe étant donné nos limitations, il a notamment participé aux championnats interdépartementaux d'air guitare en salle section basse et en a rapporté une petite notoriété. Meilleure présentation à la séance de confirmation de Monluçon, il a été élu "très prometteur en classe ouverte" aux recontres de Perpignan (dans la section Bass à Poil Soyeux de plus de 80 kilos). C'est d'ailleurs l'objet de la photo présentée ci-dessous. Selon les délibérés du jury, c'est surtout sa composition faciale -yeux fermés et sourire béat- qui a remporté l'adhésion. Pour l'Oxbridge il prépare un solo muet d'une excellente facture se murmure-t-il dans les milieux autorisés.

Polaroïd

Lolo adore le cheval, c'est sa passion. Quand je lui ai demandé ce qu'elle pourrait faire pour améliorer l'image du groupe, elle n'a pas hésité. Elle a décidé comme Lady Godiva en son temps, de faire le tour des boulevards, nue, uniquement vêtue de sa chevelure afin de faire La promotion des UFR, vu que les affiches et les flyers de l'Oxbridge sont rares.
Kéké et moi étions présents. Elle a fait sensation. Avec mon Polaroid j'ai fait cette photo, qui se révèle devant vous. Kéké quand à lui a pris un cliché dont lui seul a le secret. Immortalisée dans l'instant où son regard a croisé le notre, elle nous offre son port alangui et fier, son corps en harmonie avec la jument qu'elle monte.
C'est ainsi qu'elle arrivera à l'Oxbridge le 4 décembre.







samedi 28 novembre 2009

Le Toucher du Carré


Afin d'améliorer son toucher, le Carré tient à éprouver la flexibilité de chacune de ses baguettes en poussant les contraintes jusqu'aux limites du matériau.
Ce geste devenu automatique, développé au départ pour le test de compliance des baguettes, sera intégré dans son solo lors du concert de l'Oxbridge.

Flying Guitar Hero


Nous l'avons toujours dit : outre le jeu approximatif des guitares, les rythmes trop binaires, la basse ominprésente, les claviers anémiques, et les voix improbables qui désservent des compos sans originalités sur des textes consternants, le problème majeur des UFR, c'est leur immobilité. Pour améliorer le rendu visuel, P. S'exerce seul, au bord de la mer, dans la tenue de scène qu'il va inaugurer à l'Oxbridge, à des chorégraphies acrobatiques propres à masquer tout le reste...

Pour Jésou

 
Parfois, on a envie de sortir de son cadre de référence.
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Jeu de Flechettes

 
J'espère que ce n'est pas ce qui va nous arriver (métaphoriquement) pour le concert dans le Pub Angais...
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mardi 24 novembre 2009

Un Animal de Compagnie


my pet!

J'ai adopté ce furet. je l'ai appelé Poun. Il aime bien l'alimentation carnée, c'est celà qui lui procure sveltesse et souplesse. après avoir cliqué sur l'animal, observez sa vivacité, son coté espiègle, et n'hésitez pas alors à lui donner à manger, en cliquant sur "more"

lundi 23 novembre 2009

L'Intersexualité du Phasme

Depuis quelques temps, les répétitions se multiplient. On travaille en groupe comme d’habitude. Mais aussi en comités plus restreints. La section cordes s’est réunie dimanche dernier et la section chant lundi. Je crois que c’est bénéfique à chaque partie, chacun pouvant prendre le temps de travailler telle ou telle difficulté dans une ambiance moins surchargée.
Pour ce qui me concerne c’est avec Odile, Lolo et Pierrot que ça se passe. On reprend chaque morceau en acoustique, comme je l’ai expliqué dans un précédent compte-rendu. Cette fois, c’est chez Lolo que nous avons travaillé. Nous avons passé le reste des titres en revue, lolo notant scrupuleusement sur ses portées en quelle tonalité chacun devait chanter.
A la fin nous étions plutôt satisfaits, recevant même une appréciation favorable de Philou : « c’était pas mal » a-t-il sobrement commenté. Ce qui dans sa bouche a valeur de louanges enthousiastes.

Cependant il y a loin de la coupe aux lèvres, et la mise en application de ces exercices n’est pas toujours aisée. Il y a deux difficultés :
La première tient aux conditions dans lesquelles nous chantons. Quand c’est en acoustique nous chantons moins fort, nos voix se posent mieux, avec un rythme beaucoup plus lent. Dès que nous nous retrouvons à la SJM, l’électrification et la présence de la batterie nous obligent à chanter plus fort, et notre interprétation en est très modifiée. En ce qui me concerne, je dois en plus gérer ma pédale d’effets qui est sensible au larsen, ce qui me rappelle des jours sombres que je croyais révolus. Je passe mon temps à jouer avec la pédale d’expression pour ajuster le volume. Et je me retrouve dans la même situation que les guitaristes, devant jongler avec mes réglages et mes niveaux sonores, finissant par me perdre dans l’infinie possibilité de choix, superposant les effets jusqu’à oublier le sens initial de ce que je recherche.

Je ne m’entends plus, avec ce cercle vicieux qui se met en place qui m’entraine à modifier ma voix dans les graves et les aigus pour m’adapter aux limitations de ma tessiture confrontée au jeu puissant des instruments. Sans compter que le fait de trafiquer l’appareil me déconcentre, me rend nerveux, et me conduit à faire des erreurs dans le texte ou à louper un enchaînement.
Pour les filles le problème est différent : Elles ont choisi des tonalités précises lors de nos séances acoustiques mais lors des répètes en groupe, elles ont du mal à retrouver spontanément ces intonations. Le fait que nous chantions ensemble induit aussi un phénomène de parasitage de la mélodie sur le contrechant, les choristes devant lutter contre la tentation de chanter à l’unisson et ainsi de perdre leurs repères. Pour finir nous nous sommes retrouvés fréquemment dans une situation où les choristes chantaient plus fort que le chanteur. D’aucun dira que ce n’est pas plus mal, cependant cela ne respecte pas la logique des choses. C’est un peu comme si la batterie couvrait tous les autres instruments.

Mais malgré cela, les uns et les autres progressent. Ca commence à bien sonner, d’autant que lors de la dernière répétition Pascou ne s’est pas présenté à la SJM, pour d’obscures raisons de voyage anniversaire à Venise. L’absence de la basse fort heureusement ne s’est pas remarquée, le clavier de Lolo ayant aisément remplacé cet instrument dont au demeurant on se prend à s’interroger sur sa véritable utilité. Le clavier dans les notes basses produit notablement moins d’infrasons, ce qui est toujours ça de gagné pour la lisibilité de l’ensemble et dégage un peu le paysage musical fortement encombré d’artefacts sonores aussi divers que variés. Même d’un point de vue simplement physique nous avons été gagnants : un quintal de viande manipulant avec désinvolture une basse au manche interminable, ça fait le vide autour de soi ! Les guitaristes ne cachaient pas une légère satisfaction teintée de soulagement à l’idée d’une séance au cours de laquelle ils pourraient évoluer dans un peu plus d’un demi mètre carré d’espace vital.
Mais tout de même l’Ultrabassiste m’a manqué : quand il pratique l’air guitare, j’aime regarder son visage béat aux yeux clos qui dodeline souplement au rythme de Phil le K. Il offre un coté apaisant, et puis c’est une sorte de baromètre de notre performance musicale, un peu comme ces statuettes en porcelaine d’un goût très sur qui se teintent en bleu ou en rose au grès des variations hygrométriques : quand le bassiste sourit c’est qu’on n’est pas trop mauvais ! Espérons que d’Italie l’énergumène ne nous ramène pas quelque instrument en forme de mandoline, et qu’il ne se prenne pas de passion pour le bel canto !
Mais dans ce cas il devra redéfinir son pseudonyme, changeant Ultrabassiste pour Hypergondolier par exemple.

Le bilan des dernières répètes est positif. Nous faisons de réels progrès ; à mon oreille d’amateur j’ai l’impression que ça commence à jouer juste et collectif. Ceci en grande partie grâce au Leader qui est sur tous les fronts dans son rôle de coach : les cordes, les voix… il ne manque plus désormais que la rythmique pour bénéficier de ses conseils éclairés. Il va falloir établir un planning maintenant, le dimanche soir pour les guitares et la basse, le lundi ce sera le chant, et le mardi le tempo, avec les bass-batt et la guitare rythmique. Le mercredi restera consacré aux travaux de groupe. Sans compter que l’activité créatrice doit continuer : pas question de sacrifier l’imagination sur l’autel du travail !

Un signe qui ne trompe pas nous est envoyé par les filles. Jusqu’ici leur implication me semblait relativement superficielle. Bien sur elles fournissaient un gros travail, mais avec comme une arrière pensée de sursitaire, dans le style « on participe, mais ce n’est pas l’affaire de notre vie ». Lolo notamment ne cachait pas ses interrogations quant à la pérennité de sa présence parmi nous. Elle regardait notre groupe en spectatrice amusée, à l'instar de l’entomologiste Jean Rostan étudiant l'intersexualité des Phasmes et la parthénogénèse traumatique : avec un regard clinique et distancié nimbé d’un étonnement joyeux. Cependant ces derniers jours, pour la première fois j’ai eu le sentiment qu’elle commençait à prendre plus de plaisir à notre aventure, et qu’elle en venait à éprouver cet esprit de corps qu’on retrouve chez les gens unis par un but commun qui les transcende.

Le bruit court qu’un déménagement des Desimeur pourrait se produire dans les prochains mois. Dans cette éventualité, Lolo a déjà prévu une pièce dans sa nouvelle et grande maison pour accueillir nos répétitions. Si ça ce n’est pas de l’implication et un démenti cinglant à toutes les hypothèses alarmistes qu’on aurait pu échafauder sur le départ de nos filles et leur perte de motivation, je veux bien qu’on me coupe les co…rdes vocales.

Si je voulais conclure cette chronique sur une note chiffrée, je vous communiquerais le nombre 17, qui représente le total des titres de notre répertoire, et dont nous maîtrisons l’interprétation. A cela il faut ajouter trois autres morceaux, le collectionneur, le cochon et chanson de geste qui pour l’instant sont en stand by faute de temps.
Pas de répit pour les Fossoyeurs donc, a l’orée d’un concert décisif et d’une rentrée en studio imminente.

mercredi 11 novembre 2009

Balade A Westminster

Nous étions réunis ce dimanche soir à l’annexe de la SJM, dans Turteldove Street, pour une répétition un peu particulière. En effet seule la section chant était conviée, afin de travailler les chœurs, les harmonies et le placement des voix. Nous avions décidé de nous mettre dans des conditions uniquement acoustiques, sans micros ni amplis, P. n’ayant apporté que sa guitare sèche pour nous accompagner.

Lolo Odile Pierrot et moi étions assis, livrets de chant en main, enregistreur branché, sans trop savoir comment débuter la séance. C’est une chose de dire « on va s’intéresser aux harmonies » c’est une tout autre affaire que de mettre l’intention en pratique. Par quelle chanson commencer ? Devions-nous mettre de coté les anglo-saxonnes ? Comment allions-nous distribuer les voix ? Devait-on se concentrer uniquement sur les refrains ou bien sur les chansons dans leur globalité ? Autant de points un peu flous qui bloquaient le démarrage.
Finalement nous choisîmes de commencer d’une manière simple en suivant l’ordre des titres du livret. C’est donc ecolosong qui servit de laboratoire de nos expériences vocales.

J’entamai le couplet, et ce fut une expérience étrange de chanter mezzo voce sans l’habituelle cavalerie d’instruments au son mégaphonique. Je n’avais plus de repères, paradoxalement je m’entendais trop, et le propre son de ma voix me parut dans un premier temps surprenant. Elle se détachait avec un relief saisissant dans le silence de l’écoute, uniquement portée par les accords précis de la guitare. Il me fallut quelques mesures pour me caler. Mais une fois cette ajustement effectué, ce fut un réel bonheur d’interpréter ces titres qui dans ce contexte perdaient leur coté rock agressif pour prendre des allures de balades intimistes.

Les filles se joignirent à moi au refrain, à l’unisson tout d’abord, afin que tout le monde s’accorde sur la mélodie principale. Je pris conscience que mon chant n’étais pas exempt d’une certaine imprécision. Non pas que je chantais faux, mais plutôt que je ne plaçais pas toujours ma voix de la même manière d’une interprétation à l’autre, et que par ailleurs sur les refrains je partais aussi bien sur la mélodie que sur une tonalité dévolue normalement aux chœurs, ce qui déroutait les choristes.

Je m’astreignis donc à laisser de coté l’aspect fantasque de mon interprétation, pour m’en tenir à la mélodie de base dont je ne variai plus tout au long du titre. Cela permit aux choristes de se caler, et de choisir chacune une tonalité haute et basse. Bien sûr ce fut difficile pour moi de ne plus varier d’une note, j’avais le sentiment de me contraindre, de produire un jeu plus plat et convenu, et de perdre ainsi la fantaisie qui je le pense est un atout sur scène. Cependant cela sécurisait Lolo et Odile qui purent travailler très sérieusement leurs refrains. Elles étaient les grimpeuses empruntant une partie escarpée du GR20 au dessus de Solenzara, j’étais leur via ferata.

Ce ne fut pas facile pour elles de placer leur voix. Quand on chante en chœur il faut lutter contre l’impulsion première de le faire à l’unisson, et on doit se concentrer très fortement sur son interprétation, en occultant presque les autres chanteurs, afin de ne pas dévier de sa ligne mélodique. P. regretta que n’ayons pas de clavier sous la main, ce qui aurait facilité la recherche des harmoniques. En effet lorsqu’on plaque un accord de piano il est beaucoup plus facile d’assigner à l’un ou l’autre l’une des notes de l’accord. A la guitare, les composantes de l’accord sont moins identifiables, surtout pour des béotiens comme nous, auxquels on ne peut pas donner d’indication claire du style, « toi tu chantes à la tierce supérieure, et toi à la tierce inférieure ». Pour nous cela ne représente rien, pour travailler il nous faut entendre physiquement la note à reproduire, et surtout la mémoriser, pour la retrouver ne serait-ce que quelques minutes plus tard. L’enregistreur nous facilita cette opération. Nous pûmes à la demande revenir sur tel ou tel passage, et constater à quel point un décalage simple des voix peut apporter un plus indéniable à l’interprétation.

Nous travaillâmes ainsi au long d’une petite dizaine de titres, prenant conscience de nos voix, éprouvant le plaisir de nous entendre, et de participer au chœur. Nous identifiâmes cependant un problème récurent : malgré le fait que je chantais le moins fort possible, les filles demeuraient à peine audibles. P. dut leur en faire souvent la remarque pour que petit à petit elles augmentent leur volume sonore. Il y avait encore une certaine gêne de leur part, essentiellement due à la peur de ne pas placer la bonne note au bon moment. Il y eut quelques moments d’anthologie notamment sur whatever. Dans la dernière partie du refrain « I will take you home in the midnight train again » P. proposa que les filles accompagnent ma voix par des AHHHHH modulés. A l’écoute de l’enregistrement, nous eûmes l’impression d’être transportés dans l’abbaye de Westminster, et d’entendre les chants célestes de jeunes choristes anglicans en aube blanche. Ce qui on en conviendra revisite radicalement l’esprit des Status Quo ! De même une version très épurée de Jumping Jack Flash, parfaitement restituée dans sa simplicité par l’enregistreur, nous exposa sons un jour nouveau ce titre des Stones, comme si un Iggy Pop apaisé avait voulu le chanter pour quelques happy few, juste accompagné par un Eric Clapton intimiste.

Nous conclûmes cette séance passionnante par une réflexion commune : Cela était bel et bon, mais serions nous capable de reproduire en concert ces belles harmoniques, d’autant que l’échéance du 4 décembre était toute proche ? Et pour l’heure ce travail n’allait il pas avoir un effet inverse sur celui escompté, en semant la confusion dans nos esprits ?
De même à titre personnel je nourris quelques inquiétudes quant à l’introduction pour la prochaine répète de la pédale-voix acquise récemment. Encore des réglages, des atermoiements, des choix à faire, qui risquent de nouveau de brouiller les cartes.

mardi 10 novembre 2009

Il Est Arrivé !





lundi 9 novembre 2009

OstAlgie


C’est aujourd’hui l’anniversaire de la chute du mur de Berlin. Cela me rappelle l’année 1973. Dans le cadre d’un séjour linguistique organisé par Monsieur Beck, prof d’allemand au lycée Feuchère, nous sommes partis cet été-là à Brunswick, près de la frontière est-allemande.
Je me souviens de notre séjour à Berlin durant cette période, j’avais 16 ans, l’empreinte sur nos esprits de la dualité Est-Ouest était omniprésente. Nous vivions dans cette crainte sourde d’un dérapage entre les deux blocs.

L’Allemagne était pour moi une petite Amérique cela faisait cinq ans que j’y faisais des séjours réguliers, et j’avais à chaque fois l’impression de découvrir une autre civilisation, plus libre, incroyablement en avance sur le monde étriqué qui était le mien à Nîmes à cette époque. Les jeunes y étaient plus autonomes, les rapports familiaux plus détendus, et je découvrais les grandes tendances qui allaient déferler sur la France avec plusieurs mois de retard. Bien sûr je pense que le fait d’être lâché avec une cinquantaine de jeunes comme moi en totale immersion loin du cadre familial influençait ma perception de ce pays. Mais tout de même, c’est là-bas que j’ai mangé mon premier hamburger, et que j’ai découvert les grands groupes du rock du moment, et fumé mon premier joint. Et c’est au cours de l’un de ces voyages que j’ai eu mon premier flirt. Accessoirement c’est un an plus tôt, en 1972, que j’ai pour la première fois croisé le chemin d’Odile.

Pour atteindre Berlin en car, il fallait franchir un long couloir autoroutier qui s’enfonçait à travers le territoire est-allemand. Comme le bloc communiste voyait d’un très mauvais œil cette verrue occidentale en plein milieu de la RDA, l’autoroute n’était pas entretenue. Son infrastructure datait de l’Allemagne Nazie. Le béton s’effritait par plaques, les voies étaient truffées de nids de poule. Le voyage fut donc interminable. Pour rentrer dans Berlin Ouest, nous avons dû attendre des heures dans le car. Les Douaniers sont montés dans le bus avec nos passeports, examinant chacun d’entre nous attentivement. Nous avions pour consigne de ne surtout pas faire les marioles. Nous nous regardions, échangeant des plaisanteries à deux balles qui cachaient mal notre nervosité. Coté est-allemand on ne voyait pas les choses avec humour, et même des gosses de 16 ans étaient susceptibles de dissimuler quelque dangereux fauteur de trouble.

Lors de notre séjour Berlinois, nous étions logés dans une auberge de jeunesse dans un quartier un peu excentré. Le soir nous avons visité le centre ville, et j’ai eu le sentiment d’être « là où les choses se passent », c’était foisonnant, intense, joyeux. Nous avons emprunté le Kurfürstendam le Kudam comme disent les berlinois, et nous sommes recueillis devant la Gedächtniskirche l’église du souvenir, que les allemands surnomment aussi die Holenzahn la dent creuse car de l’édifice initial il ne reste plus qu’un chicot éventré et noirci, martyrisé par le pilonnage des bombes soviétiques. Le lendemain nous avons pris le U Bahn, le métro, pour nous rendre à l’est. J’ai encore le souvenir des recommandations expresses de nos accompagnateurs. Ils étaient tendus et inquiets : surtout se tenir tranquille, pas d’excentricités. Dans la rame de métro régnait une atmosphère étrange mêlée de crainte et d’excitation. Un peu comme quand on monte dans le train fantôme. On sait que c’est sous contrôle, mais bon : tout peut arriver.

De fait dès les premières stations en secteur est-allemand, nous avons compris que de l’autre coté on ne rigolait pas. Sur les quais des VoPo en arme surveillaient les rames. Comme le métro serpentait entre des secteurs occidentaux et soviétiques les stations alternaient : du coté ouest sous un éclairage puissant une foule de gens attendant la rame, affairés, vivants, de l’autre les quais étaient désertés et crépusculaires, les lieux vétustes comme figés dans les années soixante.

Après une visite de quelques monuments et lieux commémoratifs au cours de laquelle nous n’avons pu descendre du bus, nous avons emprunté la célèbre Unter den Linden Allée « sous les tilleuls » qu’on peut comparer aux Champs Elysées parisiens. Pour rejoindre la Potsdammer Platz. L’impression que j’en garde, c’est que malgré le fait que ce soit un jour de semaine, les grandes artères et les trottoirs étaient comme vidés de leurs habitants et leurs véhicules. Il n’y avait pas un chat. Un silence impressionnant régnait dans cette métropole. On percevait physiquement la chape de plomb politique qui la recouvrait. Il y avait un grand magasin qui s’étendait sur plusieurs étages. J’ai été frappé, au vu de la dimension ahurissante des locaux, par la pauvreté des marchandises proposées. Le choix était anémique, et le retard technologique flagrant. Les postes de radios étaient d’un autre âge, les chaines HiFi prenaient des allures de mastodontes, les télés monstrueuses restituaient une image noir et blanc de piètre qualité sur des écrans plus sphériques que rectangulaires. Alors que chez nous depuis plusieurs années les appareils électroniques étaient habillés de plastiques, en RDA ils prenaient encore des allures de meubles, habillés de bois vernis façon palissandre. Les prix convertis en francs étaient astronomique, les chalands très rares. On avait l’impression d’une vitrine garnie d’échantillons censés démontrer la supériorité de la technologie est-allemande, exposés avec une dérisoire fierté. Comme si le régime avait voulu ainsi proclamer : nous aussi savons faire des biens de consommation, pas besoin d’aller à l’ouest pour ça.

Sur la place comme nous avions soif nous avons acheté des bouteilles de coca. Sauf que ça s’appelait du Sinalco Cola. La forme de la bouteille était similaire, et la couleur de la boisson identique. Mais le goût n’avait rien à voir. Avant de pénétrer la frontière, on nous avait obligés à changer des marks de l’ouest contre des marks de RDA, en précisant que nous devions tout dépenser car les ost marks restants ne seraient pas changés lors de notre retour. Nous aurions bien voulu, mais nous constations qu’il n’y avait RIEN à acheter ! A ce propos Odile m’a raconté une anecdote : tandis qu’avec ses copines elles buvaient leur Sinalco sur la place, près d’une fontaine, un couple les a abordées. Ils désiraient changer de l’argent contre des marks ouest allemands. Elles ont décliné l’offre et le couple s’est éloigné. Aussitôt après deux hommes se sont approchés pour demander aux filles ce que leur avait dit le couple... Tout au long de notre séjour à Berlin, nous avons été surveillés. Pour finir ce récit je parlerai de la gigantesque cafétéria du centre ville. Elle paraissait similaire à une cafétéria Casino avec son système de self service, ses tables alignées. Mais là s’arrêtait la comparaison : sur le long linaire conduisant aux plats chauds, des alignements d’assiettes contenant la même entrée puis le même dessert, et au moment de choisir son plat : Il n’en était proposé qu’un type.

Depuis j’ai repensé à cette visite qui a frappé nos esprits d’adolescents. Je me suis dit que nous avions perçu cette RDA avec nos yeux d’occidentaux, et que notre foisonnement de marchandises, notre aisance, l’illusion que nous avions d’un total libre arbitre teintaient de manière un peu trop caricaturale notre interprétation de la situation de ce pays du bloc communiste à travers un prisme très matérialiste. De la même manière que les populations de l’Est étaient formatées par une propagande omniprésente, peut-être l’avions nous été, de manière plus insidieuse nous aussi.

Cependant au-delà de ces aspects cosmétiques, une chose demeure intangible : le long des stations est allemandes les hommes en armes étaient bien réels. Bien réel aussi était le Mur derrière lequel nous pouvions contempler la Brandenburger Tor et le Bundestag. Ce mur qui empêchait les uns et les autres de revoir leurs familles et ceux de l’Est de faire un libre choix de société.

Comme toujours en matière humaine, ce qui est primordial c’est le choix.

Le VidéoClip du Train de Ta Vie

samedi 7 novembre 2009

Pourquoi j'ai Quelques Raisons d'Espérer...

Parfois nous nous demandons à quoi nous ont servi ces trois années de répètes. Dans les moments de doute, il est salutaire de se souvenir d'où nous venons. Et quand nous avons un petit coup de blues, ça fait le plus grand bien ! Seul le batteur je crois s'en sort avec les honneurs. C'est dire.
Un qui a bien tiré son épingle du jeu aussi, c'est le bassiste. pour se sortir de ce boxon il a trouvé La Solution. Observez le attentivement : Il ne joue pas ! c'est le premier bassiste a faire de l'air guitare AVEC guitare. Fort !

Pour une Pensée Non Aristotélicienne

Avertissement : ce qui suit est une oeuvre de fiction, et ne saurait refleter totalement les convictions de l'auteur.

J’écoutais récemment une émission, sur la Radio d’Etat. C’était André Glucksmann qui dissertait sur les fondamentaux de la philosophie. Pour lui les deux écoles princeps de la pensée se déterminent autour de notions portées par Socrate et Heidegger. Pour Socrate le philosophe ne peut que poser les questions métaphysiques. De part sa nature humaine, et donc limitée, il n’est pas en mesure de répondre à ce qui le dépasse. Selon Heidegger au contraire, le philosophe se doit de répondre aux questions existentielles. De facto si on partage la vision de ce dernier, l’homme est ontologiquement apte à percer les mystères du pourquoi et du comment, puisque s’inspirant de Leibnitz, L’Etre et l’étant sont intimement liés et participent l’un de l’autre.

Pour transposer cette angoisse existentielle dans le monde du rock, je paraphraserai Leibnitz : Pourquoi il y a-t-il du Rock, et pas tout simplement RIEN ? Parce que le Rock est une émanation de l’homme et qu’à ce titre il ne pouvait pas ne pas exister. Le rock est inhérent à l’homme. Le Rock « Est » au sens Leibnizien, en ce qu’il est une manifestation de l’aspiration de l’homme à comprendre le Grand Tout. Au même titre qu’une religion, une philosophie ou toute autre tentative communautaire d’aller au-delà de l’horizon de nos évènements les plus prosaïques.

Cela me conforte dans ma conviction que le rock n’est pas simplement un divertissement pour vieux nostalgiques des seventies, ou adolescents échevelés hystériques accros au bit rate asymptotique. Le rock se doit d’éclairer les auditeurs sur les grandes interrogations. Si la musique incite à la débauche d’énergie corporelle et au partage des émotions, il appartient au texte de susciter le questionnement et la réflexion. On doit tirer un trait sur les contenus anémiques d’inspiration anglo-saxonne, et porter un message susceptible d’élever le public. Le rock sera pédagogique ou ne sera pas.

C’est pourquoi je m’attache, ainsi que Pascou, à donner des textes qui contiennent du sens. Ecolosong est emblématique de cette démarche. A l’inverse, P. pour qui Leibnitz et Heidegger sont de dangereux activistes, prisonnier de sa vision aristotélicienne du monde, produit des textes ludiques dont le récent « Dans le cochon tout est bon » est un exemple. Son approche est respectable bien sûr, qui fait la part belle à la forme au détriment du fond et présuppose chez le rockeur lambda le QI d’un pétoncle.

Cependant lorsque je parle de P. je ne peux m’empêcher d’évoquer Platon, chroniquant les grecs de son temps. Bien que la Grèce antique soit une nation maritime, les grecs craignaient la mer. C’est ainsi que l’Odyssée d’Ulysse, qui aurait put se dérouler au rythme estival d’une croisière Paquet, d’autant qu’elle clôturait une guerre de Troie particulièrement éprouvante et promettait le retour vers Ithaque et les faveurs de Pénélope, l’Odyssée donc est une longue suite d’horreurs maritimes qui ont balloté notre héro de Charybde en Scilla, c’est le cas de le dire. Platon rapporte donc que les Grec craignaient la mer, et en conséquence portaient un regard très mitigé sur les marins, ces êtres bizarres qui n’avaient pas peur d’affronter les périls sur des flots incertains. Les marins avaient une réputation sulfureuse.

P. est un marin. D’ailleurs une des ses chansons est tout entière consacrée à la métaphore maritime. Doit-on s’en méfier ? Loin de moi cette idée. P. est notre Ulysse. Il barre notre coquille de noix afin d’éviter récifs, courants contraires et hauts fonds, et c’est lui qui régulièrement nous détourne des suaves mais perfides chants des sirènes. Pour un marin, P. a sacrément les pieds sur terre, quoique régulièrement, son comportement nous rappelle la complexité du personnage.

Ainsi lors de la dernière répète s’est-il affublé d’une longue perruque blonde à la Johny Winter avec de grandes lunettes à persiennes façon Polnareff.

Ce qui m’amène aux répétitions.
Depuis quelques mois, je suis moins assidu à la relation exhaustive de nos rencontres à la SJM. Il est vrai que statistiquement le déroulement diffère peu d’une fois sur l’autre et qu’il est difficile d’en extraire des évènements susceptibles de mettre l’une ou l’autre en valeur. Globalement sur les cinq ou six dernières un sentiment mitigé se dégage. Une déception liée à une certaine impression de stagnation, voire de régression, mais aussi l’idée que tout de même, de ces errance émane quelque chose de positif : même si sur l’instant nous ne jouons pas bien, chacun d’entre nous je pense expérimente des choses nouvelles et tente de progresser. Bien sur, sur l’instant cela donne une impression de cacophonie, mais au final je suis certain que nous bénéficierons de cet apprentissage permanent et qu’on se retrouvera à la coda. Il est vrai que nous avons peu de temps dans la semaine pour travailler de manière personnelle les morceaux, et que les répètes sont le lieu où chacun de nous tente d’évoluer dans sa technique. Ainsi devons nous jongler avec les individualités et le groupe.

Pierrot a fait l’acquisition d’une nouvelle pédale. Une gigantesque plaque bardée de réglages et footswitches. Il en explore les possibilités. Le Barde quant à lui retrouve les vertus du son non saturé. Phil le K. commence à se lâcher. On remarque qu’il teste des enchainements, et qu’il se lance dans de petites impros qui je l’espère vont bientôt se concrétiser et lui donner le courage de nous offrir le grand solo de batterie que nous attendons tous. Dans l’un de nos derniers titres, « Le Cochon », j’aime beaucoup son rythme qui me parait plus complexe que le tempo binaire habituel. Il est excellent aussi dans le « train de la vie ». Lolo accompagne toujours plus de morceaux avec une maîtrise qui s’affine, et les chœurs se mettent lentement en place avec des tentatives d’harmonies parfois approximatives mais prometteuses. Le jeu de Poun est de plus en plus fluide et j’ai l’impression qu’en ce qui me concerne, ma voix commence à se mettre en place. J’attends d’ailleurs ce fameux processeur vocal qui devrait m’aider en ce sens. C’est pourquoi malgré les déceptions éprouvées ici et là, je suis globalement positif quant à notre avenir.

En valeur absolue nous possédons une vingtaine de titres à notre répertoire, dont les trois quarts sont des compos. Nous allons bientôt être en situation de pouvoir faire un choix parmi eux, au grès de notre humeur ce qui de fait nous permettra de franchir encore un pas dans l’histoire de notre groupe.

Je suis certain que le troisième anniversaire des UFR célèbrera le succès de notre concert du 4 décembre. Cela nous permettrait plus de sérénité, plus d’assurance, même si une grande humilité doit sous-tendre notre démarche. Nous sommes des amateurs, limités. Mais pour faire un rapprochement avec le monde de la BD : Reiser ne savait pas dessiner. Ca ne l’empêchait pas de produire des planches féroces et drôles. La technique n’est qu’un véhicule. Avec une simple deuche, des types aventureux on traversé tout le continent asiatique. Il y a quelques jours, au Haddock Café, les musiciens ont applaudi un groupe de filles. Elles n’utilisaient qu’un ukulélé et un mégaphone. Ce qui ne les a pas empêchées d’avoir un franc succès. La musique est notre continent, ayons l’inconscience de ces explorateurs, notre seule limite c’est celle de notre imagination.

Ou bien, l’imagination serait-elle le principal écueil de notre entreprise ?

lundi 2 novembre 2009

La Soirée Pfeiffer : Annif Surprise