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dimanche 27 juillet 2008

Pour les Membres Féminins des UFR

J'ai trouvé cet article sur le blog mis en lien en fin de la chronique "L'homme vient de Mars..." Quelle merveilleuse époque que celle des sixties en France
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Voici quelques extraits édifiants d’un " Manuel scolaire d’économie domestique ". Cet ouvrage, édité en 1960, était à destination des femmes pour leur enseigner l’art d’être une épouse parfaite. Une liste aberrante de propos sexistes écrit malheureusement il y a à peine une génération. Ce qui fait actuellement grincer les dents semblait être une banalité autrefois. Même si le respect de la parité peut encore se discuter aujourd’hui dans certains domaines, ce texte montre toute l’avancée sociologique importante amenée avec Mai 68.


Faîtes en sorte que le souper soit prêt
Préparez les choses à l’avance, le soir précédent s’il le faut, afin qu’un délicieux repas l’attende à son retour du travail. C’est une façon de lui faire savoir que vous avez pensé à lui et que vous vous souciez de ses besoins. La plupart des hommes ont faim lorsqu’ils rentrent à la maison. La perspective d’un bon repas fait partie de la nécessaire chaleur d’un accueil.

Soyez prête
Prenez quinze minutes pour vous reposez afin d’être détendue lorsqu’il rentre. Retouchez votre maquillage, mettez un ruban dans vos cheveux et soyez fraîche et avenante. Il a passé la journée en compagnie de gens surchargés de soucis et de travail. Soyez enjouée et un peu plus intéressante que ces derniers.

Rangez le désordre
Faîtes un dernier tour des principales pièces de la maison juste avant que votre mari ne rentre. Rassemblez les livres scolaires, les jouets, les papiers, etc. et passez ensuite un coup de chiffon à poussière sur les tables.

PENDANT LES MOIS LES PLUS FROIDS DE L’ANNÉE
Il vous faudra préparer et allumer un feu dans la cheminée, auprès duquel il puisse se détendre. Votre mari aura le sentiment d’avoir atteint un havre de repos et d’ordre et cela vous rendra également heureuse. En définitive veiller à son confort vous procurera une immense satisfaction personnelle.

Réduisez tous les bruits au minimum
Au moment de son arrivée, éliminez tout bruit de machine à laver, séchoir à linge et aspirateur. Essayez d’encourager les enfants à être calmes… Soyez heureuse de le voir. Accueillez-le avec un chaleureux sourire et montrez de la sincérité dans votre désir de lui plaire.

NE VOUS PLAIGNEZ JAMAIS S’IL RENTRE TARD À LA MAISON
Ou sort pour dîner ou pour aller dans d’autres lieux de divertissement sans vous. Au contraire, essayez de faire en sorte que votre foyer soit un havre de paix, d’ordre et de tranquillité où votre mari puisse détendre son corps et son esprit.

Ecoutez-le
Il se peut que vous ayez une douzaine de choses importantes à lui dire, mais son arrivée à la maison n’est pas le moment opportun. Laissez-le parler d’abord, souvenez-vous que ses sujets de conversation sont plus importants que les vôtres.

Ne l’accueillez pas avec vos plaintes et vos problèmes
Ne vous plaignez pas s’il est en retard à la maison pour le souper ou même s’il reste dehors toute la nuit. Considérez cela comme mineur, comparé à ce qu’il a pu endurer pendant la journée. Installez-le confortablement. Proposez-lui de se détendre dans une chaise confortable ou d’aller s’étendre dans la chambre à coucher. Préparez-lui une boisson fraîche ou chaude. Arrangez l’oreiller et proposez-lui d’enlever ses chaussures. Parlez d’une voix douce apaisante et plaisante. Ne lui posez pas de questions sur ce qu’il a fait et ne remettez jamais en cause son jugement ou son intégrité. Souvenez-vous qu’il est le maître au foyer et qu’en tant que tel, il exercera toujours sa volonté avec justice et honnêteté.

Lorsqu’il a fini de souper, débarrassez vite la table et faîtes la vaisselle
Si votre mari se propose de vous aider, déclinez son offre car il risquerait de se sentir obligé de la répéter par la suite et, après une longue journée de labeur, il n’a nul besoin de travail supplémentaire. Encouragez votre mari à se livrer à ses passe-temps favoris et à se consacrer à ses centres d’intérêts et montrez-vous intéressée sans toutefois donner l’impression d’empiéter sur son domaine. Si vous avez des petits passe-temps vous-même, faîtes en sorte de ne pas l’ennuyer en lui parlant, car les centres d’intérêts des femmes sont souvent assez insignifiants comparés à ceux des hommes.

A la fin de la soirée
Rangez la maison afin qu’elle soit prête pour le lendemain matin et pensez à préparer son petit déjeuner à l’avance. Le petit déjeuner de votre mari est essentiel s’il doit faire face au monde extérieur de manière positive. Une fois que vous êtes tous les deux retirés dans la chambre à coucher, préparez-vous à vous mettre au lit aussi promptement que possible.

BIEN QUE L’HYGIÈNE FÉMININE
Soit d’une grande importance, votre mari fatigué ne saurait faire la queue devant la salle de bain, comme il aurait à la faire pour prendre son train. Cependant, assurez-vous d’être à votre meilleur avantage en allant vous coucher. Essayez d’avoir une apparence qui soit avenante sans être aguicheuse. Si vous devez vous appliquer de la crème pour le visage ou mettre des bigoudis, attendez son sommeil, car cela pourrait le choquer de s’endormir sur un tel spectacle.

En ce qui concerne les relations intimes avec votre mari
Il est important de vous rappeler vos vœux de mariage et en particulier votre obligation de lui obéir. S’il estime qu’il a besoin de dormir immédiatement, qu’il en soit ainsi. En toute chose, soyez guidée par les désirs de votre mari et ne faîtes en aucune façon pression sur lui pour provoquer ou stimuler une relation intime.

Si votre mari suggère l’accouplement
Acceptez alors avec humilité tout en gardant à l’esprit que le plaisir d’un homme est plus important que celui d’une femme. Lorsqu’il atteint l’orgasme, un petit gémissement de votre part l’encouragera et sera tout à fait suffisant pour indiquer toute forme de plaisir que vous ayez pu avoir.

Si votre mari suggère une des pratiques les moins courantes
Montrez-vous obéissante et résignée, mais indiquez votre éventuel manque d’enthousiasme en gardant le silence. Il est probable que votre mari s’endormira alors rapidement.

Vous pouvez alors remonter le réveil
Cela permettra d’être debout peu de temps avant lui le matin pour lui tenir sa tasse de thé à sa disposition quand il se réveillera.

samedi 26 juillet 2008

Mars/Venus : Zéro Zéro Après la Série de Tirs au But



Vénus et Mars. sandro Boticceli

L'Homme Vient de Mars, La Femme de Vénus

Exceptionnellement, je suis invité à la répétition du mercredi soir (on m’a filé une wildcard).
Depuis trois semaines, j’étais plutôt évité. Je suis agréablement surpris : ces derniers temps ce n’est pas souvent qu’on fait appel à moi pour participer au groupe. En revanche je soupçonne des raisons bassement triviales à ce soudain intérêt pour le chanteur des UFR : D’une part, c’est moi qui ai tous les micros, et d’autre part il faut remonter la sono. On a besoin de bras. C’est donc en tant que manutentionnaire et technicien qu’on a bien voulu me convier à cet opus en la SJM, Impasse des Clématites. L’ampli de scène n’est pas en super forme. Les baffles surtout semblent avoir souffert du voyage à Montpellier. Une cosse d’un contact s’est cassée à gauche, une soudure a sauté sur la prise jack à droite. Pendant que Phil et moi nous employons à trouver une solution, les cordes s’enferment dans leur bulle et règlent leurs instruments ou s’exercent. Les femmes quand à elles se réfugient dans l’attente. J’ai déjà dit ma lassitude, partagée par tous, face à ces incessants et interminables problèmes d’installation, de réglages et de pannes. Je confirme ce sentiment, avec la force conférée par l’expérience. Après tout, dans un mois, nous entamerons notre troisième saison. Le temps file, dans peu de temps nous serons des amateurs avertis, toujours aussi médiocres, mais expérimentés ! Je prends conscience que c’est la première chronique à prédominance musicale depuis un moment. Ces dernières semaines, j’étais plutôt dans le reportage touristique ou le compte-rendu de soirée ou de week-end ; je faisais dans le mondain. Ça fait du bien de se recentrer sur le sujet principal du présent blog.

Ne boudons pas notre plaisir, je suis heureux de retrouver l’ambiance studieuse de nos séances. Pour l’occasion j’ai mis un Tshirt de chanteur très tendance, de marque Diesel, largement échancré aux manches et dégageant mon encolure virile, que j’ai testé sur l’assistance.
Ils le trouvent très bien. On me dit qu’il moule parfaitement mon corps et met en valeur ma musculature puissante. Quelques médisants ont bien fait allusion à une connotation gay de cet accoutrement, mais je n’en ai cure, je vois bien là la marque d’une sourde jalousie et suis sur que mes fans ne s’y tromperont pas et sauront récompenser mes efforts vestimentaires, de leurs encouragements.

J’ai apporté la bouteille de boisson ambrée que m’avait confiée Pounet. En effet il n’avait pas voulu l’emporter chez lui à l’issu de notre petit week end cévenol afin d’être à l’abri de toute pulsion tentatrice. Il est des pudeurs qu’il faut savoir respecter, des détresses muettes dont on sait qu’elles ne peuvent être apaisées, et des efforts louables, hélas concernant notre ami, voués à l’échec, qu’on doit saluer. Lui au moins ne projette pas sur d’autres sa propre dépendance. Nous savons bien que l’activité artistique est génératrice de tensions et de stress, et que l’inspiration est une femme volage qui séduit puis se dérobe tour à tour, tourmentant le créateur au delà du raisonnable. Cependant il n’est pas très « sport » de désigner son prochain, sinon à la vindicte populaire, du moins à la cancanière hilarité, tandis qu’on a soi-même développé une addiction coupable à toutes sortes de substances plus ou moins licites, réprouvées même dans les contrées les plus permissives du globe. C’est pourquoi tout au long de la soirée j’ai rappelé chacun à la tempérance, comme je l’avais fait déjà à la « Soirée Casino » de tantôt. Il me souvient qu’un ami cher s’effraya de ma consommation de whisky tandis qu’avec un autre ils s’enfilaient consciencieusement une bouteille entière de vin blanc. Mais là bien sûr il s’agissait de dégustation ; le vin avait de l’arôme et pas mal de cuisse, il se mariait parfaitement avec les futurs crustacés. Il est vrai que dans l’inconscient collectif le whisky a une connotation pochtronnesque dès lors qu’on en boit plus de trois verres, quel que soit leur contenu réel. Mais lorsqu’on boit un verre de bière, de pastis, de vin ou de whisky, et de limoncello, c’est toujours la même proportion d’alcool qu’on ingurgite
Et je fais abstraction de ceux là, touche à tout, pistachiers, qui sirotent allègrement des quantités d’alcools variés, dans l’illusion qu’absorbés en petites doses mais en de nombreux flacons ils en amoindriront les effets émollients. Grâce à Dieu (choisissez celui qui sied à votre appartenance confessionnelle), me concernant, je suis joyeux et volubile, même à des doses homéopathiques là où mes contemporains restent d’un marbre le plus pur après absorption d’un gallon de bourbon. Il est donc du dernier chic de déceler chez moi les premiers effets, d’en détailler les manifestations : le teint verdâtre, les poches sous les yeux, l’œil qui frise, le dard altier, que sais-je .. , d’en supputer les évolutions et d’en projeter la conséquence logique : Le canapé ! En guise de défoulement, je devrais être plus radicalement démonstratif, et faire dan l’agressif, le brutal, l’outrancier, le méchant. C’est bien, le méchant ! On peut pisser un peu partout, traiter les gens de sodomites, vomir ses immondices verbaux au grès de ses déambulations : marquer son territoire en quelque sorte, et mettre le souk. On se défoule, on s’en paye une bonne tranche, on lance des vannes bien grasses. Ça a tout de même plus de gueule que les canapés. Je pense que ça alimenterait les conversations beaucoup plus efficacement, et permettrait aux exégètes amateurs de ma vie en société d’avoir plus de matière encore dans leur quête exhaustive.

L’info importante pour moi, c’est le plaisir de retrouver notre batteur, le très carré Phil le K, en congés depuis plusieurs semaines nous a-t-on dit, raison pour laquelle il n’avait pu monter avec nous au refuge domanial de l’Esperou. Dans l’attente de Laurence, nous échangeons quelques mots. Ainsi, après le cor de chasse, la guimbarde et le violon, sans compter le piano et autres instruments à cordes pincées, voilà que notre Leader Maximo veut investir d’autres domaines de compétence artistique. Ainsi se murmure-t-il qu’il voudrait se mettre à l’harmonica, et taquiner la basse.
Lolo arrive enfin, échappée de quelque réunion mondaine ce qui nous permet de débuter la répétition.

Cela fait un mois à peu près que je n’ai plus chanté dans le groupe, ni réécouté notre musique. Avec Odile, dans la 107 familiale, nos avons passé en revue rapidement l’ensemble de notre œuvre. Un brin d’appréhension m’étreint (de nuit) au départ du marathon, mais en définitive il semble bien que ma mémoire procédurale, celle qui fait en sorte que ma voiture se conduise toute seule quand au petit matin je vais au travail, ait enregistré dans ses dossiers les informations nécessaires. Je retrouve le plaisir de l’interprétation, et il me semble même que ma technique se soit améliorée. Je me garde bien d’interroger mes amis sur ce dernier point, bien trop sur que je suis de la réponse mitigée qu’ils me feront.

Les révisions terminées, c’est la partie créative qui nous intéresse maintenant. Pierre m’a fait l’honneur d’habiller deux de mes textes sans trop les modifier. Pour le premier il s’agit de « Docteur », un texte présenté il y a quelques mois dans ces colonnes sous le titre « psychotrope ». Comme souvent, j’ai tendance à faire des textes longs, Pierrot a un peu élagué, tout en conservant le sens général. J’avais basé ce texte sur une construction assez répétitive qui se déroulait tout au long d’une petite histoire comptant la dépendance, la solitude d’un homme sous psychotropes. Ce dernier n’en concevait aucune amertume et contemplait avec un humour désabusé le déroulement de sa vie quotidienne. Pierrot y adjoint un refrain, qui finalement résume bien l’esprit du récit. Notre guitariste a le sens de la formule, il sait rassembler des idées diffuses en un condensé drôle et percutant. Il faut l’interpréter sur un boggie très soutenu. Le fil mélodique est plutôt standard, mais sa structure très carrée et quasi mathématique permet des variations intéressantes pour chacun des musiciens. C’est ce qui fait tout son intérêt. Ainsi Jésou a-t-il l’occasion de taquiner le solo, et le Carré peut laisser libre cours à son imagination jazzy. C’est un morceau parfait, modulaire, on peut le continuer à l’infini, l’adapter au plus près de notre ressenti par rapport au public. Je le verrais bien pour un rappel.

L’autre titre se nomme « Oublie ». Je l’avais présenté dans ces pages également, il y a un bon moment. Mais avec tous ces concerts qui se sont succédés au printemps, nous n’avons plus guère eu le temps d’explorer de nouvelles voies. C’est une œuvre de pure fiction, qui relate l’agacement d’un homme face aux demandes réitérées de sa compagne de faire ci ou ça. En gros, si j’ai bien mordu l’esprit du texte, le narrateur aimerait bien que sa partenaire le lâche un peu. La mélodie une fois de plus est au rendez vous, ainsi que le sens du refrain de notre Leader maximo. Je gage que ce nouveau titre sera une des nouvelles pièces maîtresses de notre panoplie. Cependant les deux filles présentes, Odile et Lolo, ne rendent pas suffisamment justice au travail remarquable de l’auteur. Comme souvent les femmes sur ce genre de sujet sensible, elles ne gravissent que le premier degré, alors que bien sûr il faut grimper plus haut, et percevoir l’humour derrière la manifestation machiste. Malgré mes explications de texte, et les guillemets avec lesquels j’en ai accompagné les outrances volontaires, je ne suis pas certain d’avoir convaincu nos deux partenaires.

Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus, affirme John Gray dans son célèbre bouquin.
Au-delà de la caricature, du cliché, de l’outrance, du propos réducteur, il est indéniable que la conjonction planétaire de ces deux espèces humaines est moins fréquente qu’une éclipse totale du soleil. Doit-on le regretter ?

J'ai tendance à répondre non

mardi 22 juillet 2008

Le Véritable Hôtel de Shining


Le véritable hôtel de Shining, l'hôtel Stanley dans le Colorado. On voit bien les similitudes avec l'Ermitage. Même coté inquiétant.

Au petit matin, Pascou grimpe seul à l'observatoire de l'Aigoual et contemple le lever de soleil dans la fraîcheur vivifiante.

Tandis que tout le monde s'active, Pierrot, une dernière fois vérifie sa mèche rebelle et sa barbe savemment mal rasée. C'est le beau gosse du groupe, il doit maintenir sa réputation. Il a tendance à parler un peu tout seul, c'est un solitaire, l'artiste du groupe, il s'est inventé un copain. son index. hélas son copain s'est rapé le crâne sur la corde de mi de sa guitare, il ne dit plus grand chose le pauvre.

Les douches. ces dames se livrent à leurs ablutions matutinales. Oups, mais qui est celle-ci ? Notre pudeur légendaire nous interdit de donner un nom.

C'est le moment de la ballade. Au milieu des arbres, on marche au petit bonheur. C'est fantastique la marche. Mais attention, il n'y a pas de guide. Dernières arrivées Sylvie et valérie ont bien cru qu'elles n'allaient pas s'en sortir
Ici, Jérôme. il essaye d'ouvrir une porte qui coince, après de longs mois d'inoccupation. Il est un peu énnervé

Mais Jérôme est un hôte attentionné, "je vais aller vous chercher une bonne bouteille lance-t-il à la cantonnade"

Les deux jumelles, Lise et Florence sont fatiguées. Elles vont aller se coucher.Elles ont la chambre 237 (clin d'oeil cinéphilique). Elles ne sont pas près de dormir..

Le couloir qui mène aux chambres. Au fond, la suite nuptiale de Catherine, victime d'hallucinations, on le sait désormais. Souvenez-vous, dans le film, il y avait la vieille femme plus très en forme dans la baignoire.

Pascou et Philou sont très intimes. Avant de partir ensemble en vacances, ils aiment s'isoler et parler de tout et de rien

Le Baou, incorrigible, veut ranger sa moto à l'étage. "A la maison, elle dort aux pieds de mon lit", se défend-il !

Aux apéros, Mitch s'occupe personnellement du service, avec le style qu'on lui connait. L'ambiance est très festive. Epuisé, Mitch le soir se repose un instant dans l'un des canapés de l'hôtel.
C'est le repas, Catou est exemplaire : "Qui c'est qui voudra du roti ?" demande-telle.

Le soir on (Pierrot) joue de la guitare, on écoute de la musique. L'ambiance est très détendue. Lolo très en forme interprète son célèbre "j'ai encore rêvé d'elle". jérome l'accompagne à la percussion.
Mais il est temps de partir, il va falloir ranger. malgré nos précautions, nous ne sommes pas à l'abris d'avoir oublié une ou deux petites choses qui trahiraient notre séjour. Bonne Maman Isenberg est très à cheval sur la bonne tenue du lieu et veille à ce que tout soit impeccable. In ne faut pas la décevoir.

Fini le Week End. Il faut rentrer. dans les voitures tous sont silencieux, se remémorant avec nostalgie les merveilleux moments passés ensemble.

Crédit Photo : Pascal Rollin (c)MMmultimédia 2008

UFR En Code Barre 2D : Le Nouveau Logo du Groupe


Si vous possedez un portable Nokia N95, ou un téléphone muni d'un lecteur de code-barre, vous pouvez lire ce rébus. Sa simple lecture vous dirige sur le site des UFR. Mâgique ! par ailleurs je verrais bien ça comme pochette de notre nouveau CD. tu photographies le Boitier avec ton téléphone, et tu vas directement sur le site du Groupe : Marketing !

Les UFR Entourés de Leurs Fans



dimanche 20 juillet 2008

L'Esperou Jour 2 : Rivière Sans Retour

Le Dimanche la journée commence tôt. A 5h30 Pascou monte sur le pont afin de réveiller le chalet. La contemplation du panorama de l’observatoire du Mont Aigoual alors que le soleil se lève est à ce prix. Ça s’agite dans les chambres, quant à moi je reste sagement couché. J’attends. Mais après en avoir discuté avec Jérôme, promoteur de la ballade, il apparaît aux yeux de ce dernier que le temps est trop brumeux pour tenter la course, Pascou nous transmet le message. Nous nous rendormons, fiers d’avoir « presque » accompli l’exploit. On était « à ça » (mouvement du pouce et de l’index qui se rapprochent presque à se toucher style pied à coulisse). Mais L’Ultrabassiste ne l’entend pas de cette oreille. Contre l’avis du spécialiste, au volant de son 4*4 il s’élance à l’assaut du sommet. Un vent violent souffle déjà, mais il le brave et assiste au grandiose lever du soleil radieux au dessus des crêtes lointaines. Bon, en redescendant il va acheter les croissants et le journal, et je crois que de cette matinée, ce serait surtout ce dernier point qu’il faudrait retenir.

Je me lève vers 9 heures et me précipite pour faire ma toilette. J’espère ainsi ne pas ralentir le groupe pour la future ballade. On en a parlé la veille, et je me fais une joie d’affronter les cailloux de la route et toutes les joyeusetés liées à ce type d’activité. Je ressens un appel compulsif pour la Nature, et la perspective d’en partager les bienfaits avec mes compagnons m’excite comme une puce.Tandis que tout le monde est attablé pour le petit déjeuner, prenant soin d’occuper toutes les chaises avec une opiniâtreté qui confine au sacerdoce, je me dirige vers la cuisine afin de surveiller la préparation du café, et d’en protéger la percolation des prédateurs de tous poils qui ne manquent pas de roder autour de la cafetière telles des hyènes faisant cercle autour d’un animal blessé gisant près du trou d’eau. Plus tard nous partons, après que Jérôme à 11h passées, ait procédé à ses ablutions matinales (pour un type qui voulait voir le soleil se lever…. ) Nous nous retrouvons vers midi sur l’observatoire du Mont Aigoual. Au loin les sommets s’alignent sur 399 degrés (dont 39 d’alcool).
C’est merveilleux l’air est limpide, pas une poussière dans l’air, si on fait abstraction bien sûr des moutons qui s’envolent sous l’effet des violentes bourrasques. En contrebas le troupeau s’égaye, quelques moutons noirs font comme un étrange parallèle avec certaines de mes connaissances. Certains boucs et quelques chèvres tentent de résister en s’agrippant par les cornes à quelques maigres buissons alors que descendant de l’observatoire Catou munie d’un faux nez, toujours fantasque et imprévisible, déclame des rimes de sa composition qui se perdent dans le vent. Nous sommes arrivés en deux groupes. Les plus courageux ont emprunté les voitures alors que les paresseux ont préféré venir à pieds, tranquillement. Il est 13 heures, déjà il nous a fallu ranimer Philou et Pascou, morts de faim. En effet ces derniers ont l’habitude de manger à midi PILE, leur horloge biologique bat la chamade et carillonne depuis une heure dans leur ventre affamé.
Mais rien ne leur sera épargné par nos diaboliques châtelains. Nous redescendons dans la vallée et stoppons nos véhicules près d’un lac. Un cours instant je me dis : chouette, on va pécher, comment ont-ils appris que j’étais un fondu de pèche sous toutes ses formes ? J’ai encore en mémoire les fabuleuses parties que nous faisons régulièrement, Alain et moi au Chambon sur Lignon. Quels hôtes merveilleux, quelle délicate attention me dis-je en moi-même. Et s’imposent à mon esprit ces images du passé où je me plantais l’hameçon dans le doigt en même temps que des bouts de vers, où d’un lancer souple et élégant je prenais la ligne dans les arbres, puis faisait tomber le moulinet ans l’eau, attrapant les truites par le dos et brisant les canes comme Jacky Chan les tibias.

J’ai tout faux ! En fait nous continuons. J’apprends que nous allons explorer la vallée du Bonheur, (le nom déjà est un programme en soi), et au bout du chemin nous recueillir devant les ossements de quelques saints en une abbaye miraculeusement préservée. Il est 14 heures. Résolu à en terminer au plus vite, Philou mène un train d’enfer, suivi loin derrière par Alain et la majeure partie du groupe. Je reste en arrière pour récupérer les retardataires, ce qu’en cette période de tour de France, je nommerai le grupetto. Espérant trouver dans la forêt quelque nourriture, Pascou s’enfonce et disparaît rapidement, nous ne le reverrons plus. Les rescapés doivent traverser un troupeau de vaches, puis un torrent avant d’atteindre enfin l’abbaye.
Les vaches sont bien négociées par tous, en revanche le torrent prend des allures de rivière sans retour. Le Bonheur s’écoule, parmi les rochers et les pierres qui sont autant d’obstacles à son cours tumultueux. En ce qui me concerne, aidé par ma conditions physique parfaite et des pieds de cabris, je surmonte les difficultés du guet, il n’en est pas de même pour tous, certains doivent poser pied à terre si je puis dire, c'est-à-dire dans l’eau. Ils ne s’en rendent pas compte, mais ils sont à deux doigts de nager dans le Bonheur ! Ajoutons qu’ils sont fortement perturbés par quelques jets de pierre au moment de leur passage, ce qui m’est épargné, ayant la chance d’avoir mon coûteux appareil photo entre les mains. Nous atteignons l’abbaye. Enfin il parait que c’est une abbaye d’après une vieille dame qui se tient là, sur une pierre, semblant guetter les randonneurs.
Parce que sincèrement, m’aurait-on dit que c’était les ruines d’une épicerie fine moyenâgeuses, que je n’aurais pas démenti. La dame, âgée de 85 ans, lutte depuis quarante ans pour restaurer l’ensemble des édifices. Elle est docteur en économie, licenciée en droit. Visiblement ses diplômes ne lui ont pas permis d’accélérer les choses car au bout de toutes ces années de bénévolat, il ne reste encore que quelques murs à moitié effondrés et un encadrement de porte sommairement restauré. Je ne suis hélas pas très « visite guidée », je préfère flâner librement. Mais j’écoute tout de même les premières explications de notre guide improvisé. Je vous en fais grâce. Il est question de guerres de religion, de flux migratoires, de mercenaires, de pillages, de destructions, de reconstructions.

Certains d’entre nous lâchent la visite et attendent en contrebas. Nous en profitons pour nous reposer un peu. Il est presque 14 heures. Devant ramener mes compagnons moins agiles à bon port, je décide de partir un peu avance avec mon grupetto afin de ne pas trop retarder le groupe. C’est à une allure soutenue que nous faisons le chemin du retour. Nous retrouvons Pascou, qui au mépris du règlement du parc a ramassé des brassées de fleurs, des essences rares, et les offre à sa Catou. La dernière randonneuse, Sylvie, éprouvée par les difficultés de la marche, soutenue par Sainte Valérie, franchit la ligne d’arrivée peu avant 14h30.

Jérôme a mis je crois la barre très haut pour ce week-end : hébergement somptueux, accueil remarquables, repas copieux, soirée chaleureuse, observations, randonnées et visites. Tout y est !

L’apéro débute aux alentours de 15 heures, et le repas, vers 16. A 17 heures tout est bouclé, il ne reste plus qu’à nettoyer et remettre en ordre l’Ermitage. Les motards partent en premier, suivis successivement par les uns et les autres. Nous prenons congés à notre tour, non sans inonder les Isenberg de multiples flagorneries, et autres louanges afin de bien leur faire comprendre que c’est quand ils veulent pour remonter !

samedi 19 juillet 2008

La Tirade de Catou : Grand !

Pastiche,pardon Edmond
-Vous...vous êtes...heu...lunatique
-Très
-Ha!
-C'est tout?
-Mais...
Ah!Non!C'est un peu court jeune homme
On pouvait dire...,Oh!Dieu!...Bien des choses
En variant le ton,-par exemple,tenez:
Réaliste:-moi,Madame,si j'étais lunatique
Il faudrait me priver de tous mes droits civiques
Compréhensif:ma pauvre petite poupée
Contre vents et marées vous devez naviguer
Flagorneur:si la lune m'était contée
O,ma beauté,vous en seriez la déité
Scientifique:troubles bipôlaires déraison
Les psychotropes apportent la guérison
Philosophique:à l'image du monde
Sont les inconstants,imprévisible et fantasques
Instables et capricieux mais toujours dans la ronde
Dramatique:-comment vivre avec vous si changeant
Seul,délaissé,vous verrez,vous resterez en plan
Envieux:le temps d'une chanson,d'unregard
Que d'émotions Madame vous devez éprouver
Quand le bonheur succède à la morosité
Fébrile:-accordez moi cette danse
Avant de repousser,hautaine,mes avances
Interrogatif:-m'aimez-vous ou m'haissez?
Le savez vous vous-même,pauvre écervelée*
Pitre:lune à tics et tocs drôle de tactique
Ironique:qu'il est dommage que votre orgueil
Lui,ne fluctue pas au rythme de votre humeur
De temps en temps nous nous reposerions
Agressif:Et alors c'estoui?Ou bien c'est non?
C'est beau,c'est laid,c'est bon,c'est mauvais,nul,sublime
Tu viens?Tu viens pas?Me parles-tu?Tu te tais?
Maître Yoda:grand est ton coeur,droite est ta voie
Pure est ton âme mais jamais sage ne sera
Voilà ce qu'à peu près,mon cher,vous m'auriez dit
Si vous n'eussiez écrit du fond de votre lit
Sans certitude aucune mais aussi sans envie
Un jour de pleine lune,acculé au dépit
Triste ,esseulé,amer,ne voyant que des êtres
Flotter leur insoutenable légéreté
Merci pour le service et maintenant chantez.

catou

vendredi 18 juillet 2008

Répète du Dernier Mercredi, par Poun

je comptais bien te remplacer au pied levé pour faire un compte rendu de la repete d'hier,mais n'ayant pas ton talent de conteur,ni ton extraordinaire memoire,,pour relater nos aventures musicales avec la precision d'un chirurgien cardiaque,je me degonfle lamentablement
de plus deux autres motifs me font penser qu'il vaut mieux ne pas relater dans le detail notre petite reunion d'hier
d'une part ,je suis quasi certain qu'avec ton talent ,tu dois pouvoir sans problemes nous raconter avec precision tout ce que nous avons fait en ton absence,et ceci sans rien oublier !
d'autre part meme si je te le concede tu n'es pas souvent absent nous sommes bien obligé de constater qu'a chacun de tes manques : il se passe quelque chose d'extraordinaire,ne voulant donc pas te remuer un couteau rouillé dans une de tes plaies encore fraiche ,il vaut mieux que je m'abstienne de te parler des deux dernieres creations que nous avons vu naitre en direct sous nos oreilles ebahies de plaisir
c'est cruel,je sais bien, de penser que lennon etait absent lors de la premiere creation d'imagine,ou que jagger ,c'etait fait porter pale quand les rolling on interpreté pour la premiere fois I can't get now
Tu as loupé ça,ce doit etre difficile a vivre pour quelqu'un qui possede une telle sensibilité,il vaut donc mieux que je n'en rajoute pas une couche ,en te decrivant par le detail tous le bonheur qui nous a envahi durant la soirée
sache toutefois que tu nous a vraiment ,mais vraiment cruellement manqué,
A vrai dire ,ce sont surtout les micros qui nous ont manqué,etant donné que suite a notre dernier concert ,tu les a tous raflé,sans te donner la peine d'en ramener ne serais ce qu'un seul a la salle jim morrison
poun

jeudi 17 juillet 2008

L'Espérou jour 1 : Shining

Quand la demeure familiale des Isenberg est apparue à travers les trouées des frondaisons, en bordure du chemin d'accès difficile, je crois que tous nous avons eu un choc visuel. Il s'agit d'un ancien relais de chasse construit au début du siècle précédent, puis étendu d'une aile dans le même style austère et monumental. Du pur granit de presque un mètre d'épaisseur, sur deux étages. des fenêtre nombreuses en éclairent la façade, un bow window aux larges baies, protégé par un volet roulant intérieur en souligne l'angle gauche. On remarque, du coté opposé, appendue sous le toit, une cloche de bonne dimension, récupérée du bateau du grand-père, et au pied du mur une fontaine qui coule en permanence à fort débit, alimentée par l'une des sources de l'Hérault naissant en amont. L'ermitage, tel est le nom de l'endroit gravé sur le fronton de l'édifice qui culmine à plus de dix mètres de hauteur, se situe dans une clairière herbeuse, bordée sur l'avant d'un canal étroit alimenté par la source.

La forêt, tout autour, domine les bâtiments, et imprime à l'ensemble un sentiment d'où l'inquiétude n'est pas absente. On ne peut s'empêcher de rapprocher cette vue de certaines images du Shining de Kubrick, dont on se souvient que l'imposant hôtel isolé dans les arbres était réellement un des personnages du film. En cet après midi de dimanche, alors que le temps est plutôt clément, malgré une température de 12°, les rayons du soleil jouent avec les nuages et éclairent les pierres sombres. On imagine en revanche une perspective moins rieuse au plus profond de l'hiver, ou par temps d'orage. Jouxtant le bâtiment principal qui m'évoque un manoir qui ne déparerait pas un paysage d'Écosse, le « chalet » peut accueillir trois familles. Il paraît petit à coté de son grand voisin, mais c'est une construction respectable, autonome dans ses fonctionnalités dont on s'accommoderait bien en manière de résidence principale. Un domaine de neuf hectares s'étend tout autour, constitué en majorité de feuillus et résineux dont les troncs serrés et les nombreux branchages morts jonchant le sol indiquent un entretien peu fréquent.

Jérôme accompagné de Pierrot et Kéké sont arrivés en fin de matinée, ils ont ouvert la maison et préparé les conditions de notre accueil, vers 14 heures. Des tables et des chaises ont été installées dans l'herbe, que nous recouvrons rapidement de tapas et boissons divers. L'après-midi nous permet de choisir et aménager les couchages. Pour notre part, nous logeons en compagnie des Fabre et des Richebois dans le chalet. Catherine, dont on connaît les manifestations intempestives lors de son sommeil, hérite de la chambre nuptiale. Les autres se partagent les chambres restantes dans le bâtiment principal. La distribution des lits nous amène à visiter les lieux. La pierre règne à l'extérieur, mais à l'intérieur c'est le bois qui prédomine et installe une ambiance douillette et chaleureuse, en particulier dans les deux grandes pièces à vivre, équipées de cheminées. La salle à manger notamment, abrite un âtre de taille imposante, ornée de carrelages vernissés sur son manteau, dans lequel ont été ménagées deux petites alcôves munies de bancs permettant de s'asseoir près du foyer. La température ayant notablement chuté sous un ciel très variable, celle-ci remplit parfaitement sa fonction pour réchauffer l'ambiance.

Mais avant de profiter du feu, nous explorons une partie du domaine, empruntant une draille qui nous conduit jusqu'à la source alimentant l'Ermitage. Info ou intox, Florence nous signale que ce petit trou d'eau au milieu des mousses est la naissance de l'Hérault. Cela nous amène à tirer des plans sur la comètes pour une commercialisation de cette eau de source. Nous estimons que nous pourrions transformer le domaine en une société d'exploitation des bienfaits de ce liquide de montagne, exempt de toute pollution et assurément utile pour la santé. Nous pourrions raser quelques arbres et construire une usine de production et d'embouteillage, le sentier serait sans gros travaux aménagé afin d'y favoriser l'accès des camions nécessaire à la distribution des palettes d'eau. D'autre part le domaine accueilleraient des clients fortunés qui sur place profiteraient des eaux, au sein d'un complexe de santé adapté. Une petite mise de fond serait nécessaire, à laquelle nous contribuerions à hauteur de nos moyens respectifs, la majeure partie du financement étant bien sûr dévolue à « Daisy », notre éternel bailleur de fonds.

A l'apéritif de midi, succède celui du soir, le kir est à l'honneur chez les dames. Lolo nous a préparé sa célèbre Pasta Asciutta dont nous rappelons brièvement les proportions : Pour 16 personnes, 16 kilos de spaghettis, trois kilos d'oignons, quatre cagettes de tomates émondées et pelées, et une vingtaine de litre d'huile d'olive. Prévoir quelques kilos de parmesan. Et du pain. Pour saucer. La soirée se termine en toute quiétude, dans une ambiance cosy, dans le salon. Pierre a apporté sa guitare, nous la grattons à tour de rôle. Nous évoquons la dernière répétition du mercredi, qui s'est déroulée en l'absence de la section chant. Le boogie semble avoir le vent en poupe, surtout dans le duo guitare/basse qui paraît se dessiner. Il semble par ailleurs que l'habitude jusqu'ici d'habiller nos textes d'un arrangement par Pierrot pourrait être modifiée : désormais la composition serait la base de notre travail et les textes conçus afin de coller à la musique. Nous attendons donc avec impatience les futures productions de Pierrot... ainsi que Christian, qui nous a dévoilé un air qu'il a composé. Du changement en perspective donc pour les répètes à venir. Pour ma part, partageant le goût du jazz avec Jérôme, je verrais bien une petite collaboration informelle avec ce dernier pour quelques essais voix sur des airs jazzy.
Notre vieille rivalité patrons salariés trouve son point culminant au cours de la soirée, qui voit autour de la table ancestrale en ce bastion libéral, les poings se lever et les gorges entamer l'Internationale ! Jérôme n'en revient pas, et précise que c'est la première fois que ce chant a retenti dans ces murs. Il ajoute d'une voix étranglée par l'émotion, espérer que ce soit la dernière.

La soirée se termine sur la promesse de se retrouver le lendemain vers 5 heures et demi, afin d'assister au lever du soleil depuis le sommet de l'Aigoual.

mercredi 16 juillet 2008

Le Bonjour de l'Alcoolique

Hélas, il me faut être sérieux, pour une fois. Et ce billet sera donc un billet d'humeur. J'ai pris l'habitude de ne pas trop donner d'importance aux choses, et de préférer la dérision et le second degré, la légèreté et un certain détachement, à une attitude plus sentencieuse et basée sur des certitudes et des jugements qui par définition sont toujours partiaux et sujets à interprétation.

Cependant, ce Week End chez les Isenberg a suscité en moi quelques interrogations, et, partant, des inquiétudes. J'ai vécu cette réunion comme une expérience. Et, comme dans toute expérience, il y eut un observateur. J'ai déjà parlé, peut-être de manière prémonitoire, du fameux principe d'Heisenberg, selon lequel la présence de l'observateur modifie les conditions de l'expérience. J'ai le sentiment que c'est un peu ce qui s'est passé. On a été observé, on s'est senti observé, on a pas assez observé. Nous ne sommes pas suffisamment conscient du caractère très spécifique du microcosme que constitue notre groupe d'amis. Au fil des années, nous avons accumulé une foule d'évènements communs qui ont forgé nos relations. Également, chacun d'entre nous, comme finalement dans toute société humaine, occupe un rôle, résultat à la fois de ses penchants naturels mais aussi du regard des autres. Et puis on aime bien en général mettre dans une case chacun, l'esprit humain est ainsi fait qu'il aime simplifier, et la case, la catégorie, facilitent l'analyse des relations complexes dans un groupe.

Nous sommes donc le résultat d'ajustements successifs, chacun trouvant sa place, et finalement jouant le rôle qu'un consensus tacite a défini pour lui. Ainsi Philou est le riche de service, Jésou parle de cul, Valérie est la sainte, Alain le sportif, Pierrot l'artiste et le beau mec, Pascou est bougon, Lise est la prot, Catou est lunatique, Sylvie pratique, Lolo gamine, Odile cuisine, Catherine n'a pas sa langue dans sa poche, Kéké carbure au pastis et au « charme », et moi.. et moi... Et moi j'ai écouté les échanges de propos qui se sont tenus alors qu'en compagnie de Pascou et Pierre nous allions fumer, entre la poire et le fromage, dans le coin salon. Il en résulte que je manque de savoir-vivre, que je suis bourré en permanence, et que je fais collection de canapés.

Çà fait un moment que je constate cette tendance lourde. Il est de fait que j'y ai contribué, tant j'ai bien compris les mécanismes du groupe et les processus qui ont conduit à cela. Je n'hésite pas à en rajouter dans l'auto-caricature, et je force avec délectation le trait. C'est toujours amusant de lancer quelque chose et de voir comment ça évolue. Même si de temps en temps on constate que ça marche trop bien ! Mais ça ne prête pas à conséquence puisque la force de notre amitié rattrape tous les dérapages. C'est d'ailleurs pour ça que nous constituons une communauté pérenne : malgré nos différences marquées, et le grand écart qu'il peut y avoir entre tel ou tel, nous avons en commun une sorte d'indulgence pour les faiblesses, et une admiration pour les points forts de chacun.

Mais il y a un écueil. C'est quand notre groupe se frotte au monde réel, celui des Autres. Nous avons tous en mémoire la soirée chez les Somaens, où les outrances acceptées entre nous, se sont confrontées à l'incompréhension des convives présents. Ils nous ont catalogué , de manière assez négative, et pour ma part je n'ai plus jamais eu de contact avec eux. On se rappellera à l'inverse la soirée catastrophique avec les Creach. 10 ans de purgatoire pour retrouver des gens charmants il y a quelques semaines.

Le second degré a ceci de dangereux qu'il présuppose des connaissances partagées, une connivence faite d'anecdotes, de private jokes, de situations, de valeurs communes. Hors du contexte, il passe difficilement la rampe. On en devient facilement victime.. ou bourreau.

Nous savons qu'il n'y a que peu rapport entre l'image que chacun d'entre nous véhicule, ainsi que l'image collective qui est la notre, et la vérité profonde de ce que nous sommes. Chacun de nous porte un masque, c'est sa vitrine, c'est la partie de lui qu'il veut bien présenter aux autres, c'est aussi cette partie que les autres croient discerner derrière les reflets d'un verre déformant teinté de leurs propres valeurs.

C'est pourquoi j'ai conçu un certain malaise concernant ce séjour. Comme me l'expliquait Odile, je ne suis pas sûr de l'avoir mérité. Il est de fait que je n'étais pas préparé à ça. Le cadre somptueux, la demeure étonnante, le passé séculaire qui l'habite, les traditions qui se sont instituées, le décès récent du Pater Familias : C'était assez nouveau pour moi. Comme une sorte de solennité. Il m'a semblé à certain moments que j'étais en décalage. Bien qu'objectivement je n'étais pas bien différent de d'habitude. J'ai continué à agir avec légèreté, à assumer mon personnage, sauf que ce n'était pas le même public. Il me semblait qu'il y avait des enjeux que je n'appréhendais pas bien. J'ai eu le sentiment à plusieurs reprises que j'avais faux. Un peu comme lors d'une embauche, le crucial moment de l'entretien. Ai-je donné les bonnes réponses, ai-je envoyé les bons signaux ? Et aussi : « fallait-il que j'envoie les bon signaux ? » Y avait-il un réel enjeu pour moi ? L'amitié s'accommode -t-elle de bienséance et d'un savoir vivre de bon aloi ? Doit-on respecter les codes ? Et d'ailleurs, quels codes ?

Que chacun se rassure, j'ai passé un excellent week-end. Nos hôtes étaient adorables, et j'ai aimé chaque instant que j'ai passé à l'Esperou. Le reste n'est que de la prise de tête, mais je suis certain que certains d'entre nous, à un titre ou à un autre, y ont réfléchi.

Une chose tout de même : je me permets rarement des jugements sur autrui, étant conscient de mes nombreuses imperfections et lacunes. Je ne suis pas à l'abri du péché de médisance, j'en ai fait les frais plus souvent qu'à mon tour, et la gifle de Sylvie lors de cette soirée des 25 ans de Mathieu était méritée. C'est salutaire. Ça recentre. J'aimerais que nous nous recentrions ensemble. Et sortions un peu du carcan des idées reçues. Ma première contribution est celle-ci : Comme Nous Tous, à part deux ou trois exceptions féminines, je suis un alcoolique mondain, le plus souvent sans ivresse ; je pratique le week end, mais pas en semaine, sauf le mercredi, en compagnie plus qu'active de certains des membres du groupe, plus silencieux et moins laudatifs de la boisson ambrée, mais tout aussi efficaces. Par ailleurs j'ai du mal à rester longtemps assis. C'est pourquoi j'ai besoin de marcher, ou de m'allonger dans vos canapés. Mais rassurez-vous, je vais changer. Je contrôlerai mieux mes actions. Surtout devant de nouveaux amis. J'ai déjà travaillé sur mon caractère, j'en ai gommé certaines aspérités néfastes, j'éviterai les canapés désormais. C est promis.

Pour nos amis Isenberg, je ne sais pas si vous lisez ces lignes. Quant à moi j'ai pris beaucoup de plaisir en votre compagnie, sache Jérôme que la CGT je m'en fous comme d'une guigne, que c'est une survivance saugrenue d'une époque où j'ai eu besoin de l'aide de ce syndicat et que je leur garde une sorte de loyauté pour l'aide apportée, La rivalité patrons employés est factice, elle fait partie d'un jeu, et nous n'interprétons l'internationale que depuis 15 jours, c'est une sorte de comique de répétition dont nous seuls goûtons le sel. J'aime les vieilles pierres, mais je ne supporte pas les guides, j'aime marcher, mais pas tout droit. Je suis moi aussi, comme la plupart d'entre nous, un de ces bobos, un bobo de droite tendance bons sentiments, un bobo de base plein de contradictions comme tout un chacun, capable de dire tout et son contraire à quelques minutes d'intervalles. Florence j'aime ta folie, ta gouaille, j'aime que tu fumes, j'aime que tu parles Allemand mais je sais que tout ça n'est que la partie émergée de l'Isenberg. J'espère que nous continuerons à faire route ensemble, au rythme de chacun.

Prochainement : le CR du Week End, les Photos du Week end.

samedi 12 juillet 2008

Aventures Charentaises, Jour 6 : Le Miel de Nanette

Je contemple à travers le pare brise le déroulement des bandes discontinues sous le capot de notre fidèle 107. J'ai pris le premier quart ce matin, et après nous être arrêtés après Bordeaux, c'est Odile qui a pris le relais, épaulée par le petit Tom qui a du mal à se réveiller. Il a voulu nous faire faire demi tour après la pause, pour retourner sur Bordeaux, et depuis quelques kilomètres il s'est mis dans la tête de nous faire rouler à 100 km/h. Le ballet des essuis-glace s'accélère depuis quelques minutes, la visibilité diminue sensiblement, les Charentes et leur temps clément sont déjà loin !

Hier il y avait un parfum de départ, ainsi je ne suis pas allé au rituel marché quotidien, qui se tenait « en haut » près de l'ancien hôpital. Bien que livrée à elle-même Odile a su rester raisonnable et s'est contentée d'acheter une queue de lotte pour le soir, afin de conclure cette semaine maritime sur le plan gastronomique. De mon coté, j'ai fait une petite ballade dans les environs immédiats, et ai nettoyé la cheminée dont la dalle de pierres réfractaires était couvertes de scories tombées du conduit.

L'après-midi fut également calme et sans grandes aspérités, consacrée à la lecture l'écriture et au repos compensateur de notre périple de retour.
Vers 18h, les deux moiselles vinrent chercher Odile pour se rendre chez la marchande de fromages et dépositaire de miel. Outre quelques maigres achats personnels, Odile revint une heure plus tard avec une monstrueuse cagette de 8 kilos de miel. Nanette, mère adorée de Philou, en fait une consommation. effrénée. Il semble que les abeilles de Charentes, nourries au Pineau, produisent un miel à nul autre pareil ! Ajouté à cela les 20 litre de Pineau pour la famille Desimeur, et les 10 kilos de Gros Grillon (modérément maigre celui-là) de Philou, et vous jugerez de l'état du coffre de notre pugnace 107.

Candides, nous pensions pouvoir sauter un apéro pour notre dernier soir, et goûter la quiétude de cette fin de séjour dans l'intimité de notre couple. C'était compter sans les deux moiselles qui firent l'assaut d'Odile afin que nous allions boire un dernier verre en l'honneur de notre départ. Deux pions de whisky plus tard, nous étions libérés de nos obligations, et pouvions nous attabler devant une savoureuse lotte aux champignons et aulx en chemise, accompagnés d'une ratatouille parfaitement compotée.

Un bol de fraises conclut ce repas, et marqua la fin de nos vacances saintongeaises.

vendredi 11 juillet 2008

Aventures Charentaises, Jour 5 : A Cayenne C'est Pas le Bagne

Je crois que ce jeudi aura constitué le point culminant de notre séjour saintongeais. Pour commencer, je préciserai que la journée fut placée sous le signe du BEAU TEMPS, n'en déplaise à certaine langue de vipère qui mit en doute, tantôt, la capacité de cette splendide région à offrir des conditions climatiques favorable à la découverte de ses lieux.

Cela nous donna l'occasion de nous rendre au marché « du bas » celui de la gare.
Nous trouvâmes des moules de Charons (la Rolls des moules) et des langoustines. Ces dernières étaient magnifiques, luisantes encore d'avoir été péchées quelques heures plus tôt par de fiers marins bravant une mer d'huile pour notre plus grand plaisir.

Les langoustines étaient destinées au repas de midi. Odile les prépara à la poêle, au beurre et au persil. Ce fut divin. Accompagnées de Bourgueil elles firent chanter leur saveur iodée, et leur sucs explosèrent dans notre bouche en un camaïeu composite (comme souvent les camaïeux) , alors que leur chair ferme et douce à la fois caressait notre palais et jouait avec nos langues gourmandes.
Le produit, et rien que le produit, frais, à peine transformé, voilà notre credo depuis des années avec Odile. Point de barrière entre la langoustine et nous, point de cache misère saucier, ce qui me fit dire en la circonstance que « bon sang, finalement, la cuisine c'est pas saucier ! ».

Un fromage fermier constitua le pont entre le monde de la mer et celui des champs, qui agaça nos papilles agréablement en préparation des meilleures fraises dont j'ai le souvenir. Toutes les qualités réunies en un seul fruit : fermeté, parfum, sucre, forme, couleur. La fraise parfaite. La fraise miraculeuse, dans la quelle je vis la manifestation d'une volonté supérieure qui par ce signe nous signifiait (comme souvent les signes) que cette journée approcherait la perfection.

Tôt dans l'après midi, nous demandâmes au Petit Tom de nous guider vers la côte. Nous avions pointé sur la carte une destination non encore explorée à ce jour : La Tremblade. Sacrifions au rite de l'aparté en précisant que la Tremblade ne s'apparente en aucune façon à la tremblante du mouton ou à son équivalent bovin la maladie de la vache folle. Point de référence pathologique ici, les vaches pies que nous avons croisées étaient dans une forme quasiment olympique on les devinait affutées comme une lame de Thiers et prêtes à s'envoler pour Pekin dans l'heure si nécessaire.

Non, en l'occurrence il s'agit un port situé au bord de l'estuaire de la Seudre, au large duquel l'île d'Oléron est reliée à la terre par un gigantesque pont. Autant le dire, La Tremblade ne nous laissa pas un souvenir impérissable, ni d'ailleurs la station balnéaire proche : Ronce les Bains. Ce sont des lieux de vacance standards, avec leur cortège de commerces s'alignant le long des deux rues principales se coupant à angle droit. Une villégiature familiale et populaire. On était à mortes eaux, et la grève découverte s'étendait à perte de vue.
Quelques vacanciers, en nombre clairsemé en ce début de vacances de juillet, fouillaient la vase et les trous d'eau en quête de coquillages. D'autres paressaient, le dos appuyé à la digue protégeant les pavillons, de tous styles et aux nom évocateurs, proches. Nous appréciâmes le calme du lieu cependant. Un légère brise tempérait la chaleur, qui ne mettait pas en péril l'équilibre de mon chapeau sur mon front chenu.

Nous écourtâmes donc notre séjour à la Tremblade, intimant au petit Tom de nous diriger vers un lieu plus pittoresque. Il nous fit franchir le pont de la Seudre en direction de Marennes. Le village en soi n'a que peu d'intérêt, si ce n'est une gigantesque église qui en domine d'une quarantaine de mètre les habitations. Il faut dire qu'en leur temps les hordes Nazzi firent le ménage sur cette côte et que les armées alliées terminèrent le travail de superbe façon, laissant peu de bâtiments séculaires debout.
Le hasard nous fit emprunter une route longeant un canal doublant la Seudre.
Cela menait à la « cité de l'huitre ». les berges du canal, laissant apparaître ses infrastructures en cette période de maraie basse, étaient occupées par une multitude de pontons, en bois, dont certains très anciens avaient visiblement résisté aux déprédations teutonnes. Des cabannes de toutes matières firent leur apparition, rappelant les cabanons longeant le canal aux abords du Grau du Roi.
Chacune d'elle était un étal d'huitres et de moules. Tour autour s'étendaient des bassins. Des bateaux en alu à fond plat, paraissant copiés sur les barges de débarquement alliées, munis de roues étaient garés à proximité. Peu de touriste en défiguraient les abords, ce dont nous nous félicitâmes. Nous longeâmes un bâtiment au nom prometteur : « l'aventure de l'huitre » qui nous rappela que nous avions de fait pénétré dans la Cité de l'Huitre ! Poursuivant notre lente promenade, nous stoppâmes au bout de la jetée. Deux restaurants se partageaient le lieu. Le petit Tom nous indiqua que nous étions à Cayenne. Mince me dis-je, comme le temps passe. Déjà à Cayenne. Il s'agissait bien sûr de « la Pointe » de la Cayenne.

Aucun événement notable ne vint troubler notre retour sur la Foucherie. A notre arrivée je fus hélé par Yves qui m'invitait à tirer le pineau avec lui. Nous pénétrâmes dans la fraîche pénombre de son caveau, situé en face de sa maison. Nous fûmes rejoints par Jean-jacques, un type bedonnant très coquet d'une cinquantaine d'année, à la couperose installée, et au nez lunaire (les cratères). En effet outre un Tshirt ventant les bienfaits d'une boisson alcoolisée et la jolie boucle d'oreille qui ornait une oreille touffue, il arborait fièrement en sus d'une calvitie respectable, une queue jaunâtre de cheveux habilement maintenue par un chouchou. Çà lui donnait un aspect babacool, renforcé encore par le bermuda un peu passé et les tongues chaussant ses pieds « intéressants », un cas d'école en tous cas qui aurait fait la joie d'un congrès de podologie, Françoise Thévenon en tête. Le paysan n'est plus ce qu'il était, ma brave dame. Nous testâmes de concert le précieux vin tiré directement du fut de 180 litre qu'Yves remplit chaque année. J'appris qu'outre du vin et du moût, il faut compléter la barrique de 45 litres d'eau de vie pure pour obtenir un Pineau à 17°.

Le temps de faire mes emplettes et celles de la famille Desimeur, Guy débarquait chez nous. Il était 19h. Dans un cabas notre cousin avait apporté une tarte à la rhubarbe et aux groseilles confectionnée par ses soins. Quant à moi je finissais de nettoyer les deux kilos de moules de Charon achetées le matin. Quelques crevettes grises et des tomates cerise multicolores remportèrent l'approbation de notre écologiste voisin. Il y avait du jazz en fond, nous devisâmes politique, art et littérature tout en mangeant les moules. Le Bourgueil fit son apparition dont les propriétés libératoires sont connues depuis que Jean Carmet en fut l'apologue. La soirée se poursuivit ainsi de plaisante façon jusque vers 23 heures.

Forts de l'assurance du devoir accompli, nous regagnâmes l'étage, dans les craquements chaleureux du plancher de bois, et ne tardâmes pas à nous endormir.

jeudi 10 juillet 2008

Aventures charentaises, J4 : Un Gros Grillon Maigre, S'il Vous Plait

Les congés c'est épuisant ! N'en déplaise à certain grincheux dont le conservatisme primaire frôle le ridicule, et rappelle tous les « primaires » du passé, antiaméricanisme, communisme, avec leur cortège de couteaux entre les dents, ou plutôt, en la circonstance, de davier. la période de vacances n'est pas du temps perdu. Il permet au cadre du service public de se ressourcer, de recharger ses batteries, de se refaire une santé. Si tu veux soigner tes malades, soigne-toi donc toi-même a dit Confucius. En plus au cours de ce séjour, je travaille sur ma voix, mon organe, mon instrument. J'espère que chacun des UFR en fait autant, et met l'été à profit pour exercer son talent et sa technique. Je m'entraîne sur Louis Armstrong, je travaille ma montée chromatique, j'explore ma tessiture. Seul au milieu de la forêt de feuillus, environné du silence de la nature à peine troublé par les trilles du merle moqueur et le cri de l'orfraie, je peux enfin développer mes variations sans exploser ma gorge pour espérer m'entendre.

Grôôôsse journée que ce mercredi, dont je prends conscience que ce sera une nouvelle occasion de répète manquée. L'évènement marquant du jour est l'exceptionnel beau temps qui a régné toute la journée. Un ciel bleu, une légère brise marine tempérant les ardeurs d'un soleil débonnaire : Une journée COMPLETE sans passages nuageux ni ondées, nous n'avions pas vu ça depuis des années. Nous avons été réveillé (relativement) tôt par l'aspirateur d'Yves qui partant dans deux jours voir son fils à Miramas a décidé de pratiquer un toilettage en profondeur de sa Renault 21. En fait à l'heure où j'écris ces lignes, 18 heures, il est toujours à l'œuvre. Il s'est même adjoint l'assistance d'un copain mécano semble-t-il qui a ausculté chaque organe du véhicule. Regardant sous le châssis avec une baladeuse, d'un ton très docte, il a mis en garde notre cousin sur l'état de faiblesse de la boite (de vitesse je présume), qui risquait de le lâcher sur l'autoroute.. J'ai pris part à la conversation en faisant remarquer que ce n'était pas bien grave, rentrant sur Nîmes le lendemain, nous pourrions les ramasser sur la route ! Çà l'a rassuré.

Au marché « du milieu » qui se tient en partie dans les halles, nous avons trouvé des jonchées. C'est une sorte de faisselle qui se présente dans un fuseau de paille tressée afin d'en exprimer le petit lait.
On déguste ce dessert avec un filet d'eau de vie. Nous, on a essayé au Pineau : le top ! Et puis nous avons craqué pour deux petits homards que nous allons faire griller ce soir.
Les grillons dont je vous ai parlé hier se présentent principalement sous deux formes : « le Grillon », qui rappelle les rillettes, et le « Gros Grillon » qui est découpé dans la cote du porc, dans son insertion à la vertèbre. Selon Odile elle est cuite dans un court bouillon aromatisé. Le mieux, lors de l'achat, est de préciser : « un morceau de gros grillon MAIGRE ». Sinon on se retrouve avec un truc de deux kilos, plus ou moins racorni en fonction de la date de cuisson et horriblement gras. Le fin du fin est bien sur de manger du grillon avec Philou à coté, et de demander à ce dernier d'accompagner la dégustation d'une de ces stridulations mélodieuses dont il a le secret.

Pour le reste, pendant que nous lisions cet après-midi Nous avons eu le taille-haie du voisin, le compresseur d'Yves, juste sous la fenêtre, ce qui a contribué à nous garder éveillés, remercions donc nos sympathiques voisins. Pour ma part j'ai gardé la maison tandis-qu'Odile faisait une balade près de la voie ferrée. Elle nous a ramené un splendide bouquet de fleurs des champs sous le regard attendri des vaches.
Par la suite j'ai moi-même fait quelques centaines de mètre en terrain forestier. Je n'ai pas manqué de rendre mon GPS afin de vérifier constamment ma position. Loin de la civilisation comme nous le sommes, il est tellement facile de se perdre.

Ce soir, pour conclure en beauté cette journée touffue, nous allons chez les deux moiselles afin d'y prendre l'apéritif. Prudemment, à la question que me posait Gisou avant-hier sur mon éventuel intérêt pour le scrabble, j'ai répondu ; NON. Il y a des limites à la convivialité !

Il est une heure du matin. Gisou m'a impressionné : elle adore le whisky. J'ai dû, par politesse, l'accompagner. De surcroît, nous avions l'avant-veille avoué notre appartenance à un groupe de rock. Ce soir nous avons dû faire la preuve de notre talent et chanter, a capella, New York. Ces demoiselles ont beaucoup apprécié notre duo ! De retour de ce traquenard, nous avons dégusté notre homard. C'est vraiment bon le homard, et copieux. A la fin du repas, Yves a débarqué. Il nous a tenu la grappe jusqu'à maintenant.
Odile et moi nous n'en pouvons plus ! Ils doivent drôlement s'emmerder à la Foucherie pour sauter sur le premier touriste venu. Jusqu'ici il n'y a pas eu un soir où nous n'ayons eu un apéro avec l'un ou l'autre ! Attends bouge pas, je ne sais pas si je vais tenir le rythme jusqu'à la fin du séjour : demain soir c'est Guy qui vient manger à la maison !

Je n'avais pas idée qu'il y aurai tant de mondanités durant notre séjour.

mardi 8 juillet 2008

Aventures Charentaises, Jour 3 Le Champ de Bouba

Dans cette fabuleuse aventure que constitue notre escapade Saintongeaise, il est parfois nécessaire de se poser un peu. Après tout, il s'agit là de vacances, et non d'une opération commando. La journée ici, du fait du décalage horaire est plus longue, et il fait jour jusqu'à plus de dix heures du soir. Il faut en tenir compte et savoir gérer son effort en conséquence.

Hier soir, le cousin Yves a répondu à notre invitation en se présentant vers 19h30. Il était accompagné de l'un de ses amis, habitant également le village. Pour les initiés, il s'agit du voisin direct de « Madame Irma » la voyante infralucide à l'entrée du hameau (je dis « infralucide » car cette dame fut incapable de prédire l'heure de notre arrivée. Et ainsi de permettre à la liesse populaire de saluer notre passage) Le gars, Michel, « attends bouge pas » est électricien à EDF. Yves lui avait demandé de venir relever le compteur électrique, profitant ainsi de notre présence. Globalement, il a bien fait de relever le compteur AVANT l'apéritif. Car un peu guindé au départ, la réunion s'est notablement réchauffée. Il faut dire qu'entre prolétaires, on s'en est donné à cœur joie ! Tiens, d'ailleurs amis cadres, c'est bien, nous allons pouvoir travailler beauuuuuuucoup plus, désormais. 235 jours par an. Ça inclut les fériés. Bah on n'en avait guère besoin après tout. Ça les a beaucoup fait rire mes copains de la CGT ! A part ça on a discuté chasse et pèche, il est vrai qu'avec moi ils étaient tombés sur un expert. C'est dommage je n'ai pas pensé à leur raconter l'histoire de Jésou :celle des sangliers et du chasseur qui leur découpe une cuisse, en met une sur l'épaule gauche, une autre sur l'épaule droite et.... vous connaissez la suite.

Ce qu'il y a de bien avec Saintes, c'est que comme à la Samaritaine, il se passe quelque chose tous les jours.
Coté marché, par exemple, il y en a un quotidiennement. Aujourd'hui c'était le « marché du haut ». Nous avons fait le tour des étals et avons jeté notre dévolu (un dévolu de 783 gramme tout de même) sur des pommes de terre de l'île de Ré ;
chez (à bride) Labatud, le poissonnier, nous avons acheté des Sétaux (soles portion), des bulots, des gambas, et un petite barquette de fraises marat des bois n'attendait que notre venue pour conclure ce marché. Il faut dire qu'Odile, je ne sais trop pour quelle raison, ne fait plus confiance à Patarin, poissonnier jusqu'ici habituel de nos séjours saintongeais. Il n'y avait pas de jonchets, mais nous avons trouvé des gros grillons dont nous avons fait découper une tranche. J'étais dans une super forme, il est vrai que tôt le matin, Odile avait poussé jusqu'à Saint James, près de Taillebourg pour trouver du pain sous flamme qu'elle avait grillé et tartiné de confiture d'abricots de notre jardin.

Le midi nous avons déjeuné de soles et de patates rissolées de l'île de Ré avec le très bon Bourgueil acheté la veille. Il était bien frais, par la fenêtre ouverte les rayons du soleil éclairaient la table, nous étions là, assis de part et d'autre, et je me suis dit que le paradis s'il existait pourrait avoir les teintes d'une journée comme celle-ci.

L'après midi fut consacrée à la nourriture et au repos de l'esprit : lecture sur les chaises longues dans le parc et sieste. Le thé agrémenté de pains aux raisins ponctua vers 16h une journée déjà riche ; la promenade digestive d'une petite heure sur le chemin périphérique de la Foucherie nous mena vers ce que nous nommons désormais « le champ de Bouba ».
En effet c'est à cet endroit précis qu'il y a un an, le placide chien de Pascou fit son marché parmi les brebis locales. On se rappelle le caractère enjoué de l'animal, et son coté affectueux qui fit l'unanimité de tous. Le propriétaire semble s'en être souvenu car cet année, nul ovin ne vient troubler de ses bêlements ineptes la quiétude du lieu. Le champ est vide, et on devine que tous se terrent en prévision de l'arrivée des touristes.

Cette petite promenade commémorative nous permit d'attendre 19heures. En effet notre cousin Guy, frère de Yves, nous avait convié à un apéritif alors que nous passions devant chez lui. Le pineau fut au rendez vous, servi en blanc et en rouge devant notre indécision.
Alors que nous étions assis sur la terrasse, contemplant par delà le potager, les prairies et les champs en contrebas, bordés au loin par la lisière des forêts de feuillus, Guy nous montra un animal sous un pommier à une centaine de mètres. Il s'agissait d'un jeune sanglier attiré là par des pommes tombées d'un arbre voisin. Guy nous raconta que le jeune animal s'aventurait depuis un champ de hautes herbes proche, et qu'il avait pris ses quartiers d'été dans le coin. En effet nous nous approchâmes jusqu'à une dizaine de mètres de lui sans qu'il en conçoive aucune frayeur.

Tout en devisant des inégalité du monde présent et des gaspillages de la société de consommation, nous contemplions le jeune sanglier qui s'affairait à quelques mètres, indifférents aux vicissitudes humaines, tout à sa recherche, en phase avec la nature. Nous le regardions, tournant ostensiblement son postérieur comme dans un geste de bravade, ses sabots plantés dans le sol, son postérieur frétillant, sa queue agitée, le groin fouissant le sol. Nous nous disions que le maître du monde, à cet instant précis ou le soleil rasant de 21h projetait les ombres du noyer sur la prairie en contrebas et que la température vespérale à peine tempérée par la une légère brise baignait son corps sous les pommiers, ce maître du monde n'était pas celui qu'on croyait.

Je me dis que l'humanité, d'un point de vue cosmique, ne valait pas mieux que les morpions s'égayant dans le pubis hirsute d'une prostituée centenaire. Tout à notre désir de prospérer, anarchiquement, nous étions indifférents aux cris de détresse d'une terre déjà à l'agonie et notre belle intelligence dont nous étions si fers, ces progrès dont nous nous enorgueillissions, n'étaient que pets insignifiants au regard de l'éternité de l'univers.

Le pinot engendre ce genre de mélancolie, surtout quand on en mélange les rouges et les blancs.
Nous rentrâmes, enlacés, vers notre logis et nous délectâmes de gambas et de bulots, ainsi que de fromage de chèvre frais et affinés achetés dans l'après-midi à une vendeuse itinérante.

Alors que je rapporte les faits de la journée, assis dans la salle commune de la maison de village sise ruelle du puits à la Foucherie près du Douhet, je me dis que peu de choses ont d'importance et que tout le reste n'est que gesticulations sans grand intérêt.