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jeudi 29 novembre 2007

Chanson à Texte

Cette chanson a remporté
Tous les concours les plus cotés
Pour ses nombreuses qualités
Dont sa métrique maitrisée
Mais il faut aussi c’est certain
Saluer bien bas son refrain
Bien calibré en proportion
D’une enquête menée auprès
D’un excellent échantillon
De personnes sélectionnées

Cette chanson est certifiée
Conforme à la norme ISO
C'est-à-dire propre et carré
Comme indiqué juste au verso
Totalement sans adjuvants
De synthèse ni colorants
Sans saveur ni aucune odeur
Méthode du docteur Pasteur
Insipide et aseptisée
Et aucun sucre rajouté

Cette chanson a fait l’objet
De nombreux tests rigoureux
Dont une étude en soufflerie
Une épreuve d’intégrité
La vérification du jeu
Par un passage au banc d’essai
Enfin agrée par décret
A la société des auteurs
Elle bénéficie du cachet
De la confrérie des lecteurs

Suite a son autorisation
Expresse et inaliénable
D’écoute au moyen du câble
On peut aussi la podcaster
Seulement par dérogation
A la loi de propriété
Dont on dit qu’il est fait mention
Légale dans le présent livret
Je vous remercie de votre attention
C’est la fin du dernier couplet

(refrain)

Je pourrais chanter le bottin
Que personne n’entendrait rien
Je pourrais même la mimer
On s’en fout elle est formatée
Chanson actuelle
Chanson de gesteS
Une ritournelle
Et rien qui reste

mercredi 28 novembre 2007

Poune Text 2

en voila une de plus, pour ses soirées d'hiver [de Pierrot ndt]


Toi la jolie femme que je ne connais pas
Ce matin ,on s'est vu pour la première fois
C'était tôt,vers 8 heures ,j'allais chercher mon pain
Comme toujours,tête en l'air,j'n'ai pas serré mon frein
Ma voiture t'as heurté,je crois qu'c'est le destin
Tu es sortie de la tienne ,avec sourire en coin,

Quel bonheur ce sourire,en ce matin d'automne
J'n'ai plus peur,même du pire,faut pas que je m'étonne
Ta présence m'a suffit,pour vouloir dans demain
De l'amour de la chance,enfin ce petit rien
Qui fait que toute la vie,on attend lendemain
En sachant qu'il f'ra beau,même avec un temps d'chien

Sous tes yeux qui riaient,tes lèvres étaient plissées
D'un sourire moqueur et un rien amusé
Tu l'a su tout de suite ,que je'n saurai quoi dire
Surement pour m'aider,tu as éclaté de rire
Tu m'as dit qu'les dégâts allaient m'couter très chers
Qu'il faillait que j'te paye un café ou une bière
C'était vraiment gentil,je n'le meritais pas
Et quand on s'est assis,au fond du bar-tabac
J'avais deja compris que tu s'rais toute ma vie

Il a suffit d'un jour,il a suffit d'un rire
J'ai croisé ton regard,j'aurais voulu t'offrir
Toutes les fleurs des champs ,toutes les pétales des roses
J'aurais voulu pour toi,tout l'argent que j'n'ai pas
Et t'embrasser toujours comme une première fois

J'ai noté ton portable,je t'ai serré la main
J'suis rentré mettre la table,et puis ,je n'y peux rien
Comme un con que je suis,j'ai perdu le papier
Sur lequel j'avais pris toutes tes coordonnées
Maintenant,il me reste ,comme souvenir de toi
Dans mes yeux ton regard,sur ma main ton parfum
Et j'ai aussi surtout, sur le bord de mes lèvres
Le gout de ce baiser que je n'aurai jamais

Il a suffit d'un jour,il a suffit d'un rire
Pour connaitre l'amour et en vivre le pire
A toi la jolie femme que je ne connais pas
Je garde ton souvenir, je ne t'oublierai pas

voila avec toutes nos productions ,il a plu qu'a travailler ce flemasse de pierrot

pounet



Envoyé par Anonyme à U N D E R T A K E R S le mercredi 28 novembre 2007 18 h 51 CET

Poune Text 1

Tiens ce matin , le soleil était plein
ça c'est un signe , comment s'ra t'il demain
J'ai tous les jours plus de mal a m'lever
Est-ce que j'vieillis et qu'demain j'vais crever

Je déraille ,je défaille ,quand je pense a mon travail
J'en ai marre, j'suis tocard, j'aurais du etre un anar !
Avec des photos d'moi, comme le che guevarra
Les gens me trouv'rai beau, pareil qu'fidel castro !


Bon c'est midi , l'soleil est au zénith.
J'vais m' faire un steak , avec beaucoup de frites
Une bonne bière ,pour faire passer tout ça
Mais pas d'dessert, j'suis déjà bien trop gras !

Je déraille ,je défaille, je viens d'tomber d'mon cheval
Dans une mare, ce tocard, m'a pris pour un canard !
Pas de photos de moi quand je suis dans la boue
Avec cette tête là , j'vais passer pour un fou

Quand viens le soir, je me sens epuisé
J'ai rien foutu de toute la journée
Moi ça me tue ,de tourner de virer
D'être vaincu sans avoir essayé

Je déraille ,je défaille , j'ai vraiment pas l'moral
Y'a des jours ,y faut dire que tout vas tres tres mal
Si j'avais du courage ,j'partirai, je fuirai
Mais il faut être sage, j'ose même pas essayer


Hop ,c'est la nuit ,pas d'soleil de minuit
J'vais pas m'coucher ,car j'entends d'la musique
Sur ! c'est mes potes ,ils ont une sacrée trique
Pas une fausse note,ils jouent avec les tripes !

Je déraille je défaille, mais sans déc ,faut qu'j'y aille
La guitare la batterie, y a bien que ça qui vaille
Finalement ,c'était une bonne journée
Car elle s'achève ,en faisant c'qui me plait

poune

Chanson d'Amour V2.0

Alors c'est toujours le même gars, mais il a rencontré une femme différente, plus sophistiquée, moins portée sur l'humour, le style prof, littéraire en tous cas. Elle veut surtout pas qu'on l'aime juste pour son apparence, mais aussi qu'on lui fasse comprendre qu'elle en a dans la tête. Une intello, un peu ennuyeuse parfois, mais tellement raffinée.

Elle a besoin qu'on mette les formes, qu'il y ait des travaux d'approche, des interrogations, de la culture, de la retenue, de la patience, voire un peu de souffrance dans une relation compliquée. Elle n'est pas à prendre, elle se donne, elle offre. Mais pas souvent.

Il faut capter le moment ou elle s'abandonnera, ou elle baissera la garde, et redeviendra une femme, tout simplement.


Je gravirai la montagnes
Même si la peur me gagne
Je vendrai mon destin
Pour qu’il devienne tien

J’avalerai ma fierté
Pour être à tes cotés
J’immolerai mon ombre
Sur l’autel des jours sombres

Je serai extatique
Adorateur mystique
Des formes silencieuses
De tes courbes exquises

Je cueillerai à véprée
Ton parfum de rosée
Aux fragrances d’orange
Quand ton humeur change

J’écouterai la brise
A mon oreille surprise
Du souffle de tes lèvres
D’une fraicheur de givre

Enfin tu prononceras
Les yeux mi-clos déjà
Les mots sourds qu’on ne dit
Qu’entre amants assoupis

Je ne saurai te répondre
Inutile exercice
Qui ne voudrait traduire
Que de vains artifices

Tu es mon amarante
Ma précieuse infante
Celle qui est et sera
Restes et sois à moi


(refrain)

Chaque fois que tu me dis
Et c’est pour qui tout ça
De ta voix de paradis
Je fonds comme un yeti

Chaque fois que tu me dis
Et c’est pour qui tout ça
Je grimpe en haut du ciel
Je tutoies le soleil

bon, on le voit, au final, ça revient au même, au fond.

lundi 26 novembre 2007

C'est Pour Qui Tout Ca ?!

J'en ai marre qu'on me colle une étiquette de sombre contestataire dont les textes désespérant appellent au suicide collectif.

voici donc quelque chose de plus léger, une chanson d'amour...



Pour qui tout ça ?

Mon amûr
J’escaladerai les murs
Avec mes seuls fémurs
Je fendrai des parpaings
D’un léger coup de rein

Oh mon âme
J’avalerai des larmes
En te rendant les armes
J’immolerai mon corps
Sur l’autel de l’effort

Ma tendresse
Je serai romantique
Et d’humeur artistique
J’inventerai des caresses
Inconnues dans le guiness

Mon aimée
Je cueillerai dans les près
Ton parfum préféré
Et je te le mimerai
En dansant balinais

Et tu me diras
Me r’gardant par en bas
Et c’est pour qui tout ça ?
En offrant ta plastique
A mon regard oblique

Et je te dirai
Mon poussin ma coquine
Ma petite lapine
Mon renard ma p’tit’ fouine
Ma belette ma féline

J’écouterai
Tes sanglots en argot
Les jolis trémolos
De ta voix contralto
Quand je te gratte le dos

Et tu riras
A mes blagues de blondes
Mon regard sur le monde
Quand j’épluche les crevettes
Que j’imite la chouette

(Refrain)

Chaque fois que tu me dis
Et c’est pour qui tout ça
De ta voix de paradis
Je fonds comme un yeti
Chaque fois que tu me dis
Et c’est pour qui tout ça
Je grimpe en haut du ciel
Je tutoie le soleil...

OOOooooYeeââââaaaahhhhhhhhhheuhhhhhhhraha ! (bad tripes)

Hein, y a du sentiment non ?

!
!
!
!
!
!

Dans l'euphorie du moment je n'en avais pas conscience. Mais à la relecture, j'ai le net sentiment que c'est avec ce texte que je vais déclencher une vague de suicide collectif !

jeudi 22 novembre 2007

Le Concert des 50 ans à Woodsport 29/9/2007

Cliquez ci-dessous :
woodsport.wmv

Au fait, la playlist refonctionne. j'ai mis en écoute en attendant mieux, une séance d'enregistrement du 15 juillet 2007.

PK// n'a pas Aimé

PK//* n’a pas aimé ! enfin, modérons cette formule lapidaire par une relation de la soirée qui précisera son sentiment. Le groupe était presque au complet ce mercredi, seuls manquaient les choristes.
Odile notamment était crevée d’autant que le mercredi soir, elle prend un cours d’espagnol. Elle souhaiterait à ce propos que les répètes soient déplacées au mardi ou au jeudi pour alléger un peu sa charge de travail.

J’étais inquiet concernant ma voix car depuis plusieurs jours j’ai des maux de gorge et des problèmes pulmonaires. Pousser la note m’irrite et je pars dans des quintes de toux cataclysmiques et douloureuses. J’ai essayé de ne pas trop tirer sur les cordes et finalement à part sur Jumping et sur Caroline, c’est passé.
La présence de PK// nous a permis de retrouver nos repères et c’est avec plus d’allan que nous avons couru notre marathon musical. Jésou a expérimenté sa nouvelle pédale, et nous a sorti un très bon son (rappelle-toi Christian : 67). Le volume sonore était correct ce qui m’a bien aidé dans mes efforts pour ne pas éructer les titres plutôt que de les chanter.

Au terme de l’exercice, Pierrot nous a fait écouter les trois morceaux perso en préparation. De l’avis de tous, (et du Kéké, présent pour l’occasion) Bête de scène sort clairement du lot. Il a des vrais airs de Tube. Mais PK// n’a aimé ni Dead Line, trop mou à son goût, ni « Les singes » dont l’arrangement Bayou Country l’a laissé perplexe. Déjà qu’en temps normal son visage est d’une impassibilité qui suscite l’admiration (ce qui rend précieux le moindre de ses sourires), je vous laisse imaginer à quoi peut ressembler un PK// en proie à la perplexité ! Il juge le dernier titre hors contexte. En somme avec ce rythme Cajun à la Zacharie Richard, nous sommes trop loin de nos bases.

C’est fâcheux, car j’adore cet opus. J’aime justement son coté décalé à tout point de vue : le fait que la mélodie enlevée tranche avec les sombres paroles et le parti pris exotique me semblent pouvoir apporter une respiration quelque part au milieu de notre concert.
C’est frais, ça me plaît !

PK// n’en a toutefois pas démordu et sans faux semblants, nous a informé qu’en définitive ce serait bien : pendant que nous jouerions ce morceaux, il pourrait aller boire un café. Il est vrai que pour lui, la rythmique est d’une rare simplicité (poum tchak), pour ne pas dire anémique ce qui ne l’enthousiasme pas outre mesure.
Du coup les langues se sont déliées, et Pascou nous a avoué que Cathou n’était pas enthousiaste non plus. Là aussi ça pose un léger problème car elle se proposait de nous accompagner au violon… jusqu’à ce qu’elle entende la chanson !

La création musicale n’est pas chose aisée, et je me mets à la place de Pierrot pour qui ces compos sont comme des rejetons qu’il porte et enfante sous nos yeux ébahis. Et quand je parle de Pierrot, je pourrais aussi inclure les paroliers. Tout changement de mot dans mon texte est comme une aiguille qu’un sorcier vaudou enfoncerait dans une poupée envoûtée dont les avanies me seraient transmises par les paroles démoniaques du mage. Ça me torture, je me décompose à mesure qu’on critique et commente ma création. Ça me contrarie, car j’ai l’impression que c’est à mon moi profond qu’on inflige une sanction, sur lequel on porte un jugement. Les sentiments d’injustice, d’incompréhension ne sont pas loin, avec comme une rancœur latente difficile à contrôler. On n’y peut rien : c’est viscéral

Ça n’a rien à voir avec la justesse des observations formulées. Car à mon sens, en matière d’art (même mineur) la beauté de l’œuvre n’est pas intrinsèque à l’objet mais n’existe qu’au travers du regard ou de l’oreille de celui qui la découvre et lui donne du sens. Son sens.

Et puis c’est tout l’intérêt de jouer en groupe. Ce dernier se nourrit de l’apport de chacun, de sa sensibilité, de son vécu, de son background culturel. C’est un creuset où s’opère l’alchimie subtile de l’expression artistique. Les ingrédients sont connus, mais leurs proportions sont un mystère dont on ne contrôle pas le mélange. Et je ne parle là que de l’appréciation d’un titre par les membres du groupe. Après validation par tous, encore faudra-t-il que le public adhère. Devons-nous jouer pour nous, ou pour le public ? C’est la question de fond ! en ce qui me concerne, je ne serai pas l’artiste maudit et incompris qui pourfend la critique et méprise le public. Moi ce que je veux, au fond de mes tripes, c’est que ça bouge, que ca hurle, trépigne, danse, chante, invective, siffle, applaudisse. J’veux que ça bouge. Je suis une bête de scène. Et je suis sûr que c’est pareil pour les copains.

Donc tant qu’à faire, acceptons les critiques, pour autant qu’elles soient motivées, quitte à défendre notre bifteck âprement pour en réfuter l’argument. Il vaut mieux un avis franc et circonstancié, qu’un consensus mou de sympathie. Ces remarques sont partie intégrante de l’acte de création, elles orientent, définissent, affinent, infléchissent, recentrent et déterminent le produit final, celui que nous soumettrons aux consommateurs.

Dès lors pas de lézard, si nos créations plaisent, on les garde en l’état, sinon, eh bien on les remet dans la forge, et on façonne autre chose, en frappant sur l’enclume de notre imagination avec le marteau de l’acharnement, dans une gerbe d’étincelles géniales, dans la chaleur sidérale de l’inspiration.


Par ailleurs, deux engagements en vue semble-t-il, dont un en mai pour l’anniversaire du kéké, et la perspective de la fête de la musique qui nous tenterait bien.

Allez Pierrot, on retourne au boulot, propre et carré, faut qu’ça pète !



*PK// : Phil le Carré

mardi 20 novembre 2007

Attention au Scorbut

Enfin les affaires reprennent ! depuis ces dernières semaines, nous sommes entièrement accaparés par l’enregistrement. Nous jouons et rejouons nos morceaux connus en délaissant l’apprentissage de nos nouveaux titres. C’est normal bien sûr, il y a des priorités, Mais c’est un peu comme les marins de Christophe Colomb : quand on mange de la conserve au bout d’un moment le scorbut guette ! Le besoin de produits frais se précise à mesure que les dents se déchaussent : il est temps de se ravitailler au port le plus proche et faire provision de fruits (surtout les citrons : c’est plein de vitamines et ça agrémente très agréablement le ‘Ti Punch).

Pierrot grâce à l’enregistreur numérique que je lui ai (modiquement) vendu a beaucoup travaillé sur les textes que Pascou et moi lui avons confiés. Il a pu faire trois véritables maquettes, de petits bijoux, trois arrangements très originaux de style différents mais qui ont pour point commun l’invention et la surprise.

« Bête de scène » s’affirme comme un véritable Tube, dans un rock enlevé au refrain efficace, la guitare y fait des merveilles, l’accompagnement des couplets a été retravaillé, les ponts sont très accrocheurs. « Dead Line » s’exprime pleinement dans une composition qui rappelle JJ Cale. C’est très agréable à écouter, le contraste entre le style décontracté de la mélodie et la teneur du texte qu’elle porte est saisissant. « Les singes » (pas de titre pour l’instant) ont pris l’accent cajun, et c’est un bayou country qui les met en scène avec des ponts en finger picking du plus bel effet. Je suis sûr que ça en surprendra plus d’un parmi notre public, et que l’auditoire aura plaisir à reprendre le refrain, admirablement porté par une mélodie simple qui s’imprime directement dans le système limbique, notre vieux cerveau reptilien : celui des émotions.

En l’absence du Kré, nous constatons que les guitares se font plus discrètes. L’éternel débat de l’œuf et de la poule, transposé ici en « les guitares et la batterie » n’est pas près d’être tranché. Qui est à l’origine de la monté du niveau sonore lorsque nous jouons : les guitares, qui obligent les drums à jouer plus fort, ou la batterie, qui contraint les cordes à une amplification vertigineuse ?

Alain V.2.0 a donc suppléé la défection du batteur, empêché pour cause de mal aux cheveux semble-t-il, tandis’qu’Alain « Original Brand» se préserve pour une occasion plus sérieuse. Odile à répondu présente à la convocation du Barde et bien nous en a pris car depuis quelques jours j’ai des problèmes de gorge et de respiration. D’aucun me parlera de cigarette, j’incriminerai plutôt un problème allergique concomitante à une surinfection laryngée. Ce qui est certain c’est ma difficulté à pousser la note dès le troisième morceau. Incapable de chanter à la tierce, encore moins à la quinte, (en serai-je jamais capable d’ailleurs ?) je me réfugie dans la toux –on a les quintes qu’on peut- pour happer quelques bribes de ce précieux mélange qu’on appelle l’air, tel le gobi cité tantôt dans une chronique précédente, peu après qu’Alain lui ait manifesté bucalement sa tendre affection au cours d’une soirée particulièrement arrosée.

Odile pallie donc avec brio cette infirmité vocale aiguë pour courir le marathon musical un peu laborieux de la soirée. Nous ne sommes pas au top de notre forme. Il faut dire que le K/// (prononcer câ-raies) est devenu un élément indispensable de notre formation dont la défection se fait cruellement sentir.

C’est par conséquent la deuxième partie de soirée qu’il faudra retenir comme « Le Jour où ils ont entendu pour la première fois les titres de ce CD qui a cartonné dans tous les charts, même qu’ils étaient sûrs que ça ferait un tabac ». Avec Jésou et Pounet, nous avons convenu qu’il serait nécessaire de nous attacher la fidélité du Leader Maximo en lui offrant quelque compensation (à définir), afin qu’il ne tente pas de filer à la concurrence.

dimanche 18 novembre 2007

Fleur de Province

C’est Dimanche, je n’ai toujours pas fait le C.R. de notre dernière séance d’enregistrement. Shame on me ! Nous nous sommes réunis mercredi soir à 20h30 chez Jacquot le magicien des ondes. Seuls les musiciens et moi-même étions présents puisque nous en sommes encore à la prise de son des instruments. C’est désormais dans la boîte pour la batterie et la basse. Il reste quelques retouches ici et là pour notre Pounet, qu’il devrait réaliser en solo avec l’ingé-son un jour prochain.

Les guitares sont entrées en action sur deux titres désormais « propres » rythmiquement. Le Jésou a d’ailleurs acheté par internet une nouvelle pédale qui va lui permettre de rivaliser en complexité avec le tableau de commande de Pierrot. Comme ce dernier, l’appareil de Christian dispose d’une pédale façon accélérateur . J’imagine les solos, quand l’un va vouloir tirer la bourre à l’autre ! Attention aux dépassement dangereux face aux poids lourds du tempo que sont Phil et Pascou .

Une petite remarque concernant les conditions de travail : Jusqu’ici on se tenait à 6 ou 7 dans un placard de 3 mètres carrés, tandis que notre batteur s’ébattait dans un splendide studio de six mètres par quatre. Maintenant qu’on n’a plus besoin de lui, est-il toujours nécessaire de s’entasser dans le réduit sus-cité. On se prend les pieds dans les fils, on marche sur les pédales, on frôle l’accident oculaire permanent par insertion intempestive des manches de guitares dans des orbites fragiles. Nicolas, qui a fait quelques prises de vue, était bien en peine de trouver assez de recul pour restituer l’ambiance de la séance.

Par ailleurs j’ai encore été confronté à une situation de harcèlement de la part de mes camarades, qui s’ajoute aux vexations multiples dont je suis la cible. Vous le savez, j’expérimente beaucoup en ce moment dans ma fidèle 405, du fait que mon auto-radio s’est mis aux abonnés absents. Ainsi c’est dans ce bureau roulant que j’ai dicté mes deux derniers textes et que j’en prépare d’autres, c’est dans ce même studiomobile que j’exerce ma voix.

En l’absence d’Odile, j’ai fait la partie voix pour New York. J’ai trouvé une tessiture et une intonation très particulières, dont j’étais plutôt fier. J’ai donc livré au groupe cette interprétation, après un léger gargarisme de boisson ambrée. A l’issu de ma prestation, Phil s’est approché de moi, fustigeant ma voix sans ambiguïté. Pierrot quant à lui a trouvé des similitudes avec stéphane Eicher, Jésou penchant plus pour Dutronc, Tous s’accordant, en un moyen terme douteux, sur Charlotte Julian.

Alors là, je dis : Halte au Feu. Temps mort ! Il m’a déjà fallu encaisser Gérard Rinaldi ; Eicher et Dutronc passe encore, ma fois c’est plutôt agréable, mais CHARLOTTE JULIAN, la fleur de province, là je m’insurge.
Je suis un artiste tout de même, avec une sensibilité exacerbée, un NéGo démesuré, une susceptibilité hymalaïenne, que j’ai mis sous le boisseau, toute honte bue, afin de n’être pas taxé d’individualisme. Je me fonds dans le moule, accommodant mon chant aux errances musicales de mes copains, acceptant stoïquement de ne pas entendre pa propre voix, soumis que je suis au diktat de la corde. j’estime avoir au moins droit à un minimum de respect pour mon travail. Vous allez voir qu’un de ces jours, à force de conditions de travail dégradées devenues insupportables, je vais te leur coller aux fesses la CGT-Musique, ça va leur faire drôle ! Qu’ils se préparent pour la lutte finale !

Mais restons positif, le verre à moitié plein (surtout si c’est de la boisson ambrée) est toujours préférable à son homologue à moitié vide. Par conséquent je me bornerai à constater que le disque avance, avec lenteur et rigueur, sous la houlette bienveillante de Jacquot.
Nous nous faisions toutefois la réflexion, Pierrot et moi, que cette technique d’enregistrement, qui appelle successivement chaque intervenant à jouer sa partie, est certes très satisfaisante sur un plan technique, puisqu’elle gomme les imperfections inévitables d’un jeu « sur le vif », mais elle induit une certaine froideur dans l’interprétation. Le musicien enregistré n’a plus le support actif des autres ; il manque les regards complices, les petits gestes de la tête, les repères visuels sur les reprises, et l’émulation qu’entraîne le groupe.

En fait ça rappelle la télé, quand on regarde un match de rugby. Bien installé dans son fauteuil on suit l’action en son cœur même, centrée sur quelques joueurs. Mais cette analyse télévisuelle se fait au détriment de la vision d’ensemble qu’on a lorsqu’on est assis dans les tribunes du stade : le déploiement des deux équipes, les irrégularités qui échappent à l’arbitre, et surtout l’émotion qu’on prend en plein corps en sont absentes.
A ce stade, on a encore le sentiment d’une certaine platitude, c’est trop propre, trop carré ! peut-être devrons-nous changer notre guitare d’épaule pour le deuxième CD, celui qui rassemblera nos compos perso, et faire des prises de son sur le vif, quite à devoir recommencer les morceaux pour atteindre notre niveau d’excellence ( !).
Très certainement aussi, l’expérience de Jacquot contribuera à réinjecter de l’émotion dans les captations réalisées.

Un bilan positif quoiqu’il en soit. La rigueur est payante. Les répétitions contribuent aux automatismes du groupe. L’apprentissage de la technique d’enregistrement est passionnant. Nous faisons l’expérience de la difficulté des choix. Ces derniers façonnent et précisent l’image future de notre formation, et la spécificité du Groupe. Ce qui fera qu’on puisse dire, rien qu’à l’écoute d’un de nos morceaux : C’est les Undertakers, je reconnais leur patte !

mardi 13 novembre 2007

Allegorie : Saint Michel L'Archange Terrassant le Dragon



Guido Reni, S. Michel Archange, Rome, église des Capucins

Dans cette allégorie, essayons de décrypter, au delà de l'apparence figurative religieuse, le vrai sens de la scène représentée.

C'est une commande, comme souvent à cette époque. Le peintre a voulu rendre hommage à l'un des commanditaires, Mitch ; ainsi la créature céleste est elle représentée sous les traits de cet homme, chanteur dans un groupe de ménestrels.

Ses traits sont tourmentés car il lutte contre le mal et en repousse les attaques.

On distingue parfaitement, malgré les restaurations successives parfois maladroites, les armes du groupe sur la cuirasse de l'ange. On peut lire, enchassé dans le crâne qui figure la vanité des choses humaines le mot "UNDERTAKERS". Ce qui signifie "fossoyeurs". On devine que la mort n'est pas loin, comme l'atteste d'ailleurs la pelle croisée d'un luth qui lui fait écho. Mais de quelle mort est-il question ?

celle du ménestrel, ou bien celle du groupe ?

Non, il faut y voir la mort d'un système moribond basée sur des règles commerciales archaïques. replacé dans son contexte, cette oeuvre décrit les grandes mutations technologiques qui ont agité la production et la distribution des oeuvres musicales, s'affranchissant des supports pour n'être plus qu'information binaire et dématérialisée.

la représentation de l'archange fait bien sur allusion au Divin. "Qui est comme Dieu" en est la traduction littérale. Pourtant les ménestrels étaient des profanes.
Sans doute faut il voir là une manière détournée de saluer le génie des paroliers de la troupe. "Au commencement était le verbe" semble nous dire l'auteur du tableau.

La cuirasse indique l'invincibilité face à l'adversité. Certainement une allusion au combat de ce groupe indépendant et régional contre l'impérialisme des grandes Majors.
Dans la main gauche, l'archange tient une chaîne. Elle personnifie l'ancêtre des systèmes de reproduction sonographique : la chaîne hifi.

Avec sa lance-micro, Saint Michel terrasse le Dragon. Il s'agit du Diable bien sûr. si on regarde attentivement, on reconnait sous les traits démoniaques, le visage contrefait de Gérard Rinaldi, le chanteur des Charlots : un groupe de ménestrel dévoyé.

Les Charlots sont pour le peintre la négation de toute création musicale. Il voit en eux la corruption et l'avilissement de l'art musical, dans ce qu'il a de mercantile et d'abêtissant.

La lance, le glaive divin, symbolise on l'aura compris la justice. la Justice et le droit des hommes. Le message est clair :

Le bon musicien est un parolier, il chante (c'est le micro au bout de la lance). Il se protège des méchants grâce à sa foi, mais aussi en s'appuyant sur des règles de justice. Il s'agit là sans nul doute, d'une référence à la SACEM.
Cette dernière protège les auteurs et les compositeurs contre les malveillances du monde des affaires et son corollaire : le plagiat.

La posture athlétique de l'ange, ses ailes déployées, attestent le talent non seulement vocal, mais aussi chorégraphique du chanteur. C'est une bête de scène, un artiste complet.

La présence du rocher sur la gauche (Rock en anglais) est limpide ; Le peintre s'est ainsi amusé à indiquer sans ambiguité le genre musical de ce groupe de ménestrels : le RocknRoll.

dimanche 11 novembre 2007

200ème Message : Chez Jacquot





















Et c'est le DROP !

Quelle Journée ! Je ne pensais pas qu’une séance d’enregistrement puisse être aussi épuisante. Et c’est une sensation que j’ai partagée avec l’ensemble de mes camarades. Mais essayons de faire un rapport circonstancié de cette session de captation.

Après un rapide café chez Christian, nous avons rejoint le studio de Jacquot dans le jour naissant de cette fraîche matinée de novembre. Il s’insère au rez-de-chaussée d’une villa perdue au fond d’un ancien sentier d’âne quelque part dans le quartier de Castanet (chemin Pierre Blanche). Le studio occupe l’emplacement habituellement dévolu au garage. Il en a d’ailleurs les dimensions standard : 25 à 30 mètres carrés. Une cloison percée d’une baie au double vitrage sépare le studio proprement dit de la régie.

Jacquot est un personnage souriant, à l’abord facile. Le contact s’établit rapidement. Lui le professionnel sait nous mettre à l’aise et gommer les niveaux d’expertise qui nous séparent.
Pendant que Phil déballe et assemble sa batterie (il a fait l’acquisition de nouvelles cymbales qui sonnent incroyablement mieux que les anciennes), nous buvons un café apporté par la charmante maîtresse des lieux accompagné de très bonnes fougassettes de notre ultrabassiste.

C’est l’occasion pour Jacquot de nous expliquer l’objectif de cette session : la Prise de son de la batterie et de la basse, qui constitueront l’ossature des captations futures, instrument par instrument. Cette phase est donc essentielle, elle conditionnera l’ensemble de notre travail en aval. La batterie est bardée de micro ; pas moins de six seront nécessaire à une restitution fidèle du jeu de notre batteur.

Nous avions deux possibilités concernant l’enregistrement : soit nous options pour des conditions « live » dont la restitution est plus chaude et spontanée, mais ne permet aucun droit à l’erreur, soit nous procédions en plusieurs prises, rendant plus difficile l’expression collective de « l’âme » du groupe, mais apportant plus de souplesse et permettant un droit à l’erreur.

Nous avons choisi la seconde solution, qui n’a cependant pas exonérée les autres musiciens de contribuer au travail de Phil et Pascou, bien au contraire.

La matinée s’est déroulée en prises de son diverses afin de régler les niveaux d’entrée de chaque instrument et de la voix. Les chœurs ont été dispensés de cette étape, ils interviendront plus tard. Nous avons travaillé sous l’œil intéressé de Gabriel, un voisin de Jacquot, guitariste reconverti dans la batterie à la suite d’un accident à la main l’empêchant de plaquer des accords.

En fin de matinée, après le réglage voix, Jacquot m’a indiqué que j’avais un « certain timbre » qui en tout état de cause « n’était pas neutre » ! j’ai ruminé l’info durant le repas de midi pris au Bar de Castanet en compagnie du groupe et de mon fils Nico et son copain Fabrice (un guitariste d’ailleurs) qui nous ont rejoint pour passer l’après-midi avec nous.

Après avoir laissé Pascou et Pierrot faire une courte sieste dans leur véhicule, nous avons regagné le studio.
A mon arrivée dans la régie, entre deux réglages, Jacquot m’a dit :
« j’ai réfléchi, ta voix me rappelle celle d’un chanteur »,
Me remémorant l’avis de Michel Creach il y a quelques mois, je lançai, plein d’espoir
- Jimmy Page ? Jim Morrison ? David Bowie ? Joe Coker ?
« Non, m’a-t-il répondu, un français »
- euh… Johny Halliday ? Jacque Higelin ?
« Non, non, je pensais à ce type, là, qui jouait dans un groupe des années 70.. ils ont fait plein de films.. »
- Non, je ne vois pas….
« Mais si, les comiques.. ah oui : les Charlots ! »
- Quoi ?! tu veux dire Gérard Rilnaldi, l’auteur des Paupiettes de Veau, de Merci Patron, et du Petit Bois derrière chez Moi ??!!?
« Oui !! c’est ça : Rinaldi ».
………………………………………………………………………………….*
- Euh… Et c’est un compliment ?
« Oui, absolument, c’est un très bon chanteur »
- Bon…. Me ressaissant, après l’annonce d’une telle filiation, évitant le regard goguenard de mes amis, j’ai lancé, péremptoire :
- Allez, c’est pas le tout, ‘faut y aller maintenant, parce que c’est pas là qu’ça touche !

Il nous a fallu une heure et demi pour finaliser le premier morceau… Nous avons commencé par Ecolosong car la partie de basse était la plus simple pour Pascou. Par contre c’était de mon point de vue la plus difficile pour Notre Phil. Il nous a fallu plusieurs prises pour nous mettre dans le bain. C’était une expérience passionnante pour moi car pour la première fois depuis janvier j’ai entendu ma vraie voix. En effet les guitaristes ont été bridés dans leur folie sonore par un Jacquot diplomate courtois mais efficace, et j’ai bénéficié d’une prise de son professionnelle avec micro sur amortisseurs, et Hygiaphone en tissus devant, comme Madonna ( qui d’après notre ingénieur du son chante avec un micro pour grosse caisse lors de ses séances en studio ; c’est le seul qu’ils ont trouvé pour traduire correctement sa voix ).

Ah tiens, à ce propos, ça me fait penser à un scoop que nous a révélé Jacquot (baissons le dôme du silence). De source sure, Johny Halliday, à force de sniffer de la coque, aurait brûlé ses cloisons nasales, qui seraient désormais remplacées par une prothèse en argent. Le problème c’est que l’argent noircit. Nous en avons conclu qu’il devait faire des instillations de miror pour nettoyer tout ça !

Le monde du chobiz est ainsi, plein de grandes et petites nouvelles. Ce qui m’amène à vous en communiquer une, d’importance :
Phil le Carré n’est pas si carré que ça ! En effet la finalisation de sa partie de batterie sur EcoloSong n’a pas été sans peine. Comme l’a dit (en aparté) Pierrot, à moins que ce ne soit le Barde :
« la prochaine fois qu’on recrute un batteur, on lui fera passer une audition ! »
Ca nous a en tous cas appris une notion fondamentale du travail en studio, paradoxalement partagée par le monde de l’ovalie : Le Drop.

Cela consiste à remplacer une partie infime du morceau par une nouvelle prise. Un travail chirurgical dont notre ingé-son s’est acquitté avec maestria. C’est une sorte de couper-coller sonore qui évite de rejouer tout le morceau (mais qui prend tout aussi longtemps). C’est à cette occasion que nous avons retrouvé l’aspect carré de notre Phil qui n’a pas hésité à faire dropper des passages dont personnellement je n’ai pas entendu la moindre imperfection. Mais j’imagine, lorsque ce sera mon tour, que je serai tout aussi tatillon vis-à-vis de quelque chose qui sera figé pour l’éternité ( !) et traduira notre talent à l’instant T. sachons mesure garder : sur l’ensemble du répertoire, Le Carré n’a usé de ce droit que quatre ou cinq fois. L’Ultrabassiste quant à lui bénéficiera d’une session de rattrapage personnalisée. Jacquot m’a confié, à l’abris des oreilles, qu’il y avait un Grôs travail en perspective. Cela m’amène d’ailleurs à mettre en garde le musicien lambda contre le danger potentiel d’une discussion en régie. Naïvement, nous pensions que l’épaisse cloison qui sépare cette dernière du studio isolait efficacement les spectateurs du musicien enregistré. C’était compter sans les micros ! le moindre chuchotement est fidèlement restitué dans son casque. Prudence donc !
Nous l’avons appris à nos dépends.

L’après-midi s’est poursuivie ainsi, à une moyenne d’un titre par heure. J’ai eu le bonheur de découvrir ma voix. D’en explorer la richesse, la tessiture, les intonations, la charge émotionnelle. Il est vrai qu’en 10 mois de répétitions, j’avais le sentiment de m’époumoner à travers un masque de peintre carrossier, devant le ressac de l’océan par jour de grande marée, à l’équinoxe, alors qu’un supertanker s’approchait machine en avant toute dans un concert de cornes de brume, tandis-que des mouettes disputaient aux goélands un banc de sardines pourchassées par des phoques hurleurs par vent d’Ouest au milieu des coups de tonnerre de l’orage approchant.

Je plaisante bien sur… mais il est vrai qu’aussi bien la finesse de répétition que la relative quiétude du niveau sonore ont permis une restitution parfaite du jeu de chacun, avec une froide acuité, magnifiant le meilleur, mais aussi le moins bon.

En fin de séance, n’y tenant plus, les deux guitaristes ont desserré le carcan en demandant à l’ingénieur, des distorsions et une modification du niveau sonore. C’est par conséquent dans des conditions plus habituelles que s’est terminée la journée. J’ai ainsi appris que dans cette configuration les guitares me « volaient » mes médium. Je vais donc être vigilant désormais !

Jacquot semble avoir plutôt apprécié nos compos, quoique sa naturelle bienveillance puisse avoir masqué un amusement indulgent. Quoiqu’il en soit, il a joué le jeu avec les amateurs que nous sommes, nous donnant le sentiment de notre importance. Il nous a fait bénéficier de ses conseils, ses remarques, ses suggestions, ses critiques. Notamment en matière de droits d’auteur, si nous désirons nous protéger efficacement, il nous faudra déposer nos titres à la SACEM. Cette procédure est automatique en cas de gravage de la matrice sur CD en vue d’une commercialisation.

Alors que la nuit s’est installée au dehors, au bout de 5 heures de répétitions, nous sommes fourbus, mais heureux. Rendez-vous est pris pour le mercredi suivant, à l’heure de la répétition hebdomadaire, afin de finaliser les prises et poursuivre la captation des autres musiciens. Nous nous séparons peu après.

La séance de débriefing du soir, chez l’Ultrabassiste, rassemble le groupe et les épouses, ainsi que les Desimeur. Autour d’excellentes pizzas, nous avons du mal à lutter contre un sommeil inhabituel.

Le boulot d’artiste n’est en définitive pas une sinécure.

jeudi 8 novembre 2007

Preterits

Quasiment à la veille de notre entrée en studio, c’était la dernière répétition, ce mercredi. Rendez-vous était donné un peu plus tard que d’habitude car Alexis recevait des amis pour le dîner. Une raclette semble-t-il. Avec un flan dont j’avais repéré la barquette à l’issu de la soirée, et dont les deux cuillers prélevées par mes soins à titre d’échantillons étaient excellentes.

Le groupe s’accordait déjà quand Odile et moi arrivâmes, tandis qu’Alain regardait l’équipe de Lyon à la télé. Je n’avais pas mes baskets, mais le double marathon musical reprenant les ‘tubes’ de nos concerts se passa excellemment (pas d’ampoules). Nous déroulâmes sans fatigue notre Rock, d’autant que Pierrot avait acheté une pédale multi-effets somptueuse qui altéra de manière surprenante et ludique la sonorité de la Fender, déroutant par la même occasion les partenaires pourtant rompus aux fantaisies impromptues du lead guitar.
L’objet outre les nombreux boutons d’usage et les afficheurs rouges clignotants qui signaient son origine HighTech, était muni d’une pédale façon accélérateur dont notre Leader maximo ne se priva pas d’user sans modération aucune et avec une joie enfantine bien que discrète qui faisait plaisir à contempler.

Le Jésou quant à lui héritait de l’ancien pédalier de Pierrot et goûtait enfin à l’indicible plaisir de la distorsion. Il maîtrisa rapidement le mécanisme et son utilisation à tel point que je me pris à penser que ses rapides progrès constitueraient un exemple utile à notre compositeur, régulièrement empêtré dans ses effets. Le barde immobile d’un pied alerte et sûr jonglait habilement avec les réglages de la machine sans influence néfaste notable sur le niveau sonore produit. Ce qui nous changeait un peu. Mystère de la création artistique et de l’interprétation musicale.

A la pause cigarette, que nous dûmes passer en plein vent sous le vague prétexte que la fumée indisposait un choriste, au cours des échanges informels qui accompagnent traditionnellement ce rituel, nous parlâmes du prochain enregistrement en studio. Nous convînmes qu’il n’était pas nécessaire que toute la troupe se présente à 9h30 chez Jacquot. Les choristes par exemple pouvaient en faire l’économie. Les véritables hostilités ne débuteraient qu’en début d’après-midi, après le repas tiré du sac, avec l’enregistrement de la batterie et du bassiste.

Alors que la conversation portait sur les chiens et leur décès parfois soudain, Phil nous narra une histoire touchante : le griffon de quatorze ans et demi de son père venait de décéder. L’âge canonique de l’animal était d’autant plus étonnant que c’était un chien de chasse. Emmené fréquemment dans les marais pour y chasser le gibier d’eau, la bête aurait du s’y « épuiser » selon les termes du Carré. Poursuivant, Philippe nous apprit qu’il avait été chasseur durant trente ans, mais qu’il avait cessé cette activité à la suite du rachat des Salins du Midi par des américains. « Les Salins » louait depuis trois générations une chasse à la famille de notre batteur. Les salauds de bouffeurs de hot dogs n’avaient pas renouvelé le bail, mettant du même coup à la porte manades, élevages et chasses privées. Depuis Philippe à raccroché le fusil.

Pour conclure cette soirée, nous interprétâmes pour Alain « Bête de Scène », dont nous répétâmes le refrain à l’infini, en une mélopée improvisée et joyeuse, goûtant les mots comme des fruits murs dont le jus épais coulait dans nos gorges sans étancher notre inextinguible soif de sons et de rythmes, partageant ainsi les plaisirs simples et sauvages des tribus africaines abreuvées de saké, agitant leurs sagaies, au son profond et lancinant des tamtams dans la moiteur sensuelle du crépuscule tropical.
Alain se joint à nous au bout d’un moment (il est vrai que le refrain « comme une bête de scène, c’est mon oxygène » était assez difficile à mémoriser). Toutefois dans sa candide ferveur il confondit « scène » et « sexe » ce qui donna une petite touche érotique à sa partition.
D’ailleurs l’idée nous plut : « Comme une bête de scène, c’est mon oxygène » sera désormais remplacé par : « comme une bête de sexe, j’utilise durex », plus convivial.

lundi 5 novembre 2007

A boire et à Manger

On dit que j'écris des chanson trop sombres, qu'elles ressemblent à des raps de banlieue.
Qu'elles ne reflètent pas les plaisirs simples de la vie, ni les moments rares de l'existence.
Aussi ai-je décidé de revoir ma copie et de vous soumettre cette chanson "à boire et à manger" (je conseille un bourgueil pour accompagner et un whisky 21 ans d'âge, un Knokando, en apéritif) fruit d'une collaboration nocturne avec Regis Marcon chef à Saint Bonnet le froid.

Chanson gourmande donc, dont les rimes riches vont s'accorder je l'epère d'un accompagnement ad hoc du grand Pierrot. Une ballade peut-être, avec de longs rifs moelleux. Mais rocknRoll toujours, bien sûr.

Trucs et Machins (Fastfood vs Transgénérationnel)

Pris par un déménagement flash, puis par un week end de Toussaint montagneux, je n’ai pas eu le temps de relater ici les dernières nouvelles du Front Undertakers.

Mercredi dernier nous avons eu une répétition surprenante puisqu’elle m’a permis de retrouver enfin un enregistreur digital perdu depuis plus d’un mois. En fait c’est Christian qui a accompli ce miracle en soulevant un coussin d’un des fauteuils de la salle Jim Morrison.
C’est une réelle bénédiction car entre-temps j’avais, chez Milonga, fait l’acquisition d’un nouvel appareil superlativement meilleur que son prédécesseur. J’avais convenu avec le marchand de musique qu’il s’agissait là d’un échange de matériel, et très gentiment il avait accepté de me vendre le nouveau sans encore récupérer l’ancien : le temps que je le retrouve.
Ce qui corrobore plus ou moins l’annonce que j’en avais faite à Odile et au groupe…..

Bon, en fait je croyais avoir perdu ce (censuré) d’appareil lors de notre concert russe à Avignon. J’en avais donc racheté un autre. Pour faire passer la pilule j’avais longuement raconté à Odile que je m’étais fait reprendre l’ancien.
J’ai eu l’air très con quand Jésou a exhibé l’objet tel un trophée, demandant à la cantonade à qui il appartenait puis se tournant vers moi, si ce n’était pas le mien.
Difficile de justifier la présence d’un bidule « repris » par Milonga quinze jours avant !
Il y a des moments comme ça dans l’existence où on se demande ce qu’on fout là, et où on se dit que le poids de l’univers pèse sur de bien frêles épaules. Ça frise le ridicule j’en conviens.

Le poids du mensonge et de sa découverte, ses conséquences stochastiques par rapport au fait initial. Putain merde à cinquante balais je peux m’acheter un gadget quand même, alors pourquoi aller inventer une histoire ?
En analysant un peu les faits, mon histoire à moi était plus belle. A mes yeux du moins. Bien sûr il y avait aussi le désir de ne pas apparaître comme gaspillant l’argent du ménage avec un nouvel ustensile qui irait immanquablement grossir la cohorte des caméscopes vhs, magnétoscopes bétamax et v2000, téléviseurs, ordinateurs, cartes informatiques diverses, téléphones portables, chaînes hifi, appareils photos, lecteurs de DVD, baladeurs, et dizaines de dispositifs à l’obsolescence inéluctable qui encombrent notre garage depuis plusieurs décennies.
Odile et moi avons de ces pudeurs, l’un dissimulant à l’autre tel ou tel achat, au nom de ne je ne sais quelle justification auto-moralisatrice dont en définitive chacun se contrefout (si ce n’est notre banquière).

Ça renvoit également au regard que je porte sur cette surenchère techno-commerciale permanente et qui est assez lucide. Au fond à quoi correspond ce désir d’acheter des objets, de les amasser ? D’un point de vue macro-économique on comprend bien que l’humanité sous son présent avatar soit condamnée à une perpétuelle course en avant si l’on ne veut pas que le modèle actuel s’effondre. La vision écologique de l’objet éternel, tel le couteau du grand-père qu’on se transmet de père en fils, est belle et j’aime cette idée de l’artefact chargé émotionnellement, qui délivre quand on le prend une kyrielle de souvenirs puissants et évoque d’autres temps, d’autres personnes et une sorte de continuité transgénérationnelle. Et pourtant je m’entoure de ces objets fast-food, de la même manière que je me jette sur le premier MacDo venu après avoir déjeuné dans un grand restaurant.

Une sorte de boulimie. Le désir d’adorer l’icône plutôt que le Dieu ? l’objet plutôt que le concept ? la forme plus que le fond ? rester à la surface des choses, surfer sur les tendances, fashion victime, gadget addict…

Et au Final, quoi ? ces vidéos qu’on ne regarde jamais ni aujourd’hui ni demain puisque la lecture en sera impossible, ces photos qui s’entassent par milliers et qu’on ne sait pas classer, ces écrits que moi seul lirai. Peut être en définitive le nœud est-il là : cette masse de choses ne serait que l’inconscient désir de laisser une trace de soi, de lutter contre l’éphémère, l’effacement de la mémoire.

Ceci dit je suis bien content d’avoir retrouvé ce machin bien que Jésou, cruel, ne se soit pas privé de me rappeler à l’envie que désormais j’avais DEUX enregistreurs, etc.

Par ailleurs nous avons appelé Jacquot, du studio d’enregistrement. Nous allons chez lui le samedi 10 novembre. Le programme se déroulera comme suit :

9h30 : arrivée, prise de contact, installation du matériel, réglages, balance, répète.
12h : apéro repas.
13h30 : prise de son. D’abord tout le groupe, puis instrument par instrument.
19h : fin des hostilités.


That’s all Folks !

dimanche 4 novembre 2007

Un Parfum de RocknRoll



...Quand Jean-Paul Gaultier rend hommage aux Undertakers... avec l'aide du kéké