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lundi 30 juillet 2012

Et de Deux ! Epoustouflant !

Dans les gradins de cette piscine olympique, pendant que Yannick défilait et recevait les houras du public pour sa médaille d'or sur 200m, nous avons entraperçus Didier. Le père. On a partagé son émotion, sa fierté. Et dans la foulée je suis allé mettre un petit message sur le mur du héros, sur FB, de la part des UFR.

Pascou : C'est Quand Que Tu Te Mets A La Contrebasse ?

dimanche 29 juillet 2012

UFR Partenaire Officieux des J.O. Soutient Yannick AAAAAAAAAAAAGNELLLLL

L'or en 4*100 nage libre pour le fils de Didier, le partenaire infirmier de NOTRE PIERROT. Toutes nos félicitations pour cette médaille à Notre Leader, artiste, génie musical, et désormais pour ainsi dire champion olympique par la palme gauche. Cette gloire rejaillit par ricochet sur les Undertakers fans de la première heure !



samedi 28 juillet 2012

JukeBox Béguine By "Swingbox" Jérôme



Depuis deux séances, nous accueillons Jérôme I. C'est un batteur de Jazz. Il est équipé d'un régulateur de vitesse qui ne lui permet pas de dépasser les 100 bpm. Pour nous autres UFR, dont les morceaux oscillent entre 140 et 160 bpm : c'est une révolution ! Outre que nous devons apprendre à jouer nos morceaux sur des rythmes swing, il nous faut également adapter notre jeu et nos chants à cette contrainte drastique : une lenteur nouvelle qui se révèle impitoyable au jeu approximatif, nous oblige à plus de rigueur sous peine de mettre en évidence nos graves lacunes techniques. En revanche cela colore nos titres de teintes différentes, pas déplaisantes du tout, très ludiques même. Ca titille en outre l'imagination de notre pianiste, la sublime Lololalolo qui n'hésite pas à proposer des arrangements et des sonorités de clavier différentes. 

C'est ainsi que notre titre déjà ancien JukeBox a bénéficié d'un relooking majeur, qui rend cette compo méconnaissable aux oreilles de nos fans les plus avertis, sur des rythmes chaloupés, dans un style vaguement antillais, et un accompagnement de banjo surprenant.

Mention spéciale à notre batteur officiel, Phil le k, qui s'est aimablement effacé le temps de quelques séances et n'a pas hésité à se transformer en coach afin d'aider SwingBox J. à s'approprier notre répertoire dans le bref délai qui lui est imposé pour devenir opérationnel. Merci également à Phil, auteur de cette vidéo : Excellente idée de basculer l'appareil à 90° à mi-chanson pour mieux dérouter le spectateur et ajouter une contrainte supplémentaire lors du montage !

mercredi 25 juillet 2012

Un Rocker A l'Ancienne, Comme On Les Aime

lundi 23 juillet 2012

Le Wagon Bleu



Les Ladybird'z en Concert à Viol Le Fort

On se donne rendez vous chez les A. sur le Jean Jaurès à 19h30 devant le mythique Garage, haut lieu de rencontre de la feria, ce vendredi soir pour une virée style Magical Mystery Tour à Viols Le Fort, du coté de St. Martin de Londres au nord de Montpellier. Le rendez-vous était organisé de longue date par Jérôme I. . Depuis quelques années il a pris l’habitude de fréquenter ces fêtes nocturnes organisées par le Wagon Bleu, une association qui restaure, présente et utilise des voitures anciennes. Participent à l’aventure Max et Geneviève R., les Smith, Les Ritchwood, Florence et Jérôme I., Eric et Catherine A. Hélas notre Leader, P., souffrant n’est pas de la partie, mais il nous a confié Lizz son épouse. On se répartit dans les voitures. Nous montons dans l’espace Peugeot d’Eric, qui nous offre six places (assises). Le trajet passe par Quissac car l’important trafic des vacances nous laisse craindre de grosses difficultés sur l’autoroute. La route est agréable, peu fréquentée. Nous saluons à la hauteur du Pic Saint Loup, le domaine de l’Hortus, vin agréable au palais. Nous mettons un peu plus d’une heure pour atteindre notre destination.

Sur place les bas-cotés sont encombrés de véhicules et nous devons cheminer un moment avant de trouver un parking libre. Jérôme nous donne nos places. Nous voici armés pour brandir nos sésames à la billetterie. En arrivant vers le lieu, j’entends la voix de Janis Joplin. Je pense tout d’abord que c’est une sonorisation que passe l’organisation avant le concert. Mais en pénétrant sur le terrain déjà noir de monde je suis très surpris de découvrir que le concert a déjà commencé, et j’ai un choc : si je ne savais pas que la chanteuse est morte il y a trois décennies, je jurerais de la voir en chair et en os sur cette scène. Petite taille, cheveux frisés, des vêtements baba seventies, et une VOIX bluffante, les mêmes intonations, le même voile rauque, ces accents gouailleurs parfois, qui transmettent une incroyable émotion.

Nous essayons de traverser la foule dense. Des chaises ont été installées sur plusieurs rangs, encerclant un parquet de danse peint à ma gauche ; tout autour de moi plusieurs dizaines de personnes s’agglutinent autour d’ilots constitués par des bidons industriels. Des bouteilles de rosé ou de champagnes, des verres de bière, des barquettes de frites et de francforts rouges copieusement arrosées de ketchup et de mayonnaise, grasses à souhait en encombrent les surfaces, signe que la soirée a débuté il y a un moment déjà. Nous avançons vers le long bar qui borde à main droite le terrain, faisant face à la scène située à cinquante mètres. Cette dernière, surmontée d’un château d’éclairage se trouve surélevée d’un mètre par une bute naturelle herbeuse. Derrière, surprenant, un wagon restaurant fait office de mur. C’est un wagon des années soixante me semble-t-il, bleu nuit, dont je comprends facilement que c’est lui qui a donné son nom à l’endroit. A proprement parler il y a un léger abus de langage puisque en matière de transport de passagers on parle de voiture, le terme wagon étant réservé au transport de marchandise. Mais il faut le dire ce léger distinguo n'est pas la préoccupation du moment ! Au bar les hommes s’occupent des rafraîchissements tandis que les femmes attendent, encore un peu désorientées par l’affluence. Le prix des consos est unique : 2€, et pour ce prix-là on en a pour son argent. On est loin des doses homéopathiques à 2cc le verre servies dans les débits professionnels. Ici le personnel amateur à la main généreuse !
Plusieurs des personnes derrière le comptoir sont habillées aux couleurs seventies, dont des enfants en vêtements chamarrées et coiffures affros. Je me rapproche de la scène, « Janis » interprète Bobby McGee, Summertime, Mercedes Benz et tous ces titres qui m’ont enthousiasmé lorsque à 15 ou 16 ans J’avais acheté le 33 tour. Les gens écoutent, accompagnent de leur corps les accents rythm and blues de Joplin, et sur la piste quelques couples dansent.

Hélas un organisateur se présente sur scène et décrète une pause d’une heure « afin de se restaurer un peu et de permettre au groupe de se reposer». C’est dans cet intervalle que les Ritchwood nous rejoignent, Catou ayant terminé tard à son cabinet. Ils se mettent rapidement dans l’ambiance du lieu, quelques bouteilles de rosé aidant à la cohésion du groupe dans une ambiance décontractée et bon enfant générale. Jérôme avait pris les places pour ce concert, mais trois personnes se sont désistées. Il échange ces billets contre des bouteilles de champagne. J’en profite pour lui demander combien nous lui devons. Il me répond : Rien ! Je proteste bien sur avec véhémence, insistant pour payer mon écot. Il me répond qu’il s’agit d’une opération de « sponsoring constructif ». Sur cet argument je m’incline, fier de participer à la bonne marche du commerce, heureux d’avoir porté ma pierre à l’édifice du redressement national.

C’est finalement l’heure de la deuxième partie du concert. L’organisateur se présente sur scène et entame un discours détaillant les buts et les activités du club. Il encourage tout passionné à se rapprocher de l’association « uniquement s’il est parrainé par un membre, et de préférence un membre confirmé ! Il poursuit en précisant que les banquiers, financiers et économistes ne sont pas les bienvenus « nous nous sommes aperçus qu’il ne servent à rien explique-t-il sévèrement, « de même que les politiques qui sont priés de rester chez eux continue-il, envoyant au passage un signe amical à quelques représentants de la mairie présents « que je remercie pour la logistique, et notamment les chaises du concert. « par contre, nous accueillons avec plaisir les gens qui ont un métier utile, nous avons par exemple dans l’association un excellent boucher-charcutier ! Il conclut son petit speech en introduisant à nouveau le groupe « qui va cette fois-ci interpréter des titres soul et disco.

Je demande à quelqu’un comment s’appelle cet orchestre. On me répond que ce sont les Ladybird’z. Plus tard, après un passage sur leurs sites internet, je comprendrai que cela veut dire coccinelles. D’ailleurs cet insecte est posé près de  l’un des fûts de la batteuse. J’apprendrai aussi que trois des membres, la batteuse la bassiste et la chanteuse-saxophoniste sont parentes, puisqu’elles portent le même nom. Les musiciennes apparaissent, elles ont changées de tenues. On est plongé dans les années Disco !

Jésou, Philou, Lolo, Odile et moi nous asseyons au premier rang. C’est une explosion de sons et de rythmes souls, on en prend plein les yeux et les oreilles. Ce groupe de fille dégage une incroyable énergie et déroule tous les standards de l’époque. C’est propre, chacune est en place, on sent qu’il y a derrière tout ça des années de travail. Je remarque tout de même que la chanteuse de temps en temps consulte son livret de chant : je ne suis donc pas le seul a avoir besoin de cet outil pour me caler.  Derrière moi, je peux apercevoir les points de lumières qui éclairent les deux régies son et lumières et régulièrement Cathy la Leader les interpelle pour régler tel ou tel niveau de retour. Les spectateurs ont envahi la piste et se déhanchent à l’unisson, encouragés par Cathy qui ne ménage pas sa peine pour animer le concert. C’est une showgirl, elle sait parfaitement chauffer le public qui inexorablement se rapproche de la scène, pousse les chaises, envahit le talus qui le sépare encore des musiciennes et termine au bout d’une heure à moins d’un mètre de la chanteuse en transe au saxo qui visiblement prend énormément de plaisir à cette fraternisation. Je note d’ailleurs le plaisir qui anime ce groupe. Ces filles sont heureuses de jouer, de jouer ensemble. On sent beaucoup de complicité.

Le concert se termine. Nous nous rapprochons du bar pour nous restaurer. Les tournées circulent, l’instant est agréable. Le concert est terminé mais les gens ne sont pas pressés de partir. Dans un coin je remarque une étrange moto. Il s’agit d’un modèle ancien, mais le cadre à été habillé par un mannequin qui représente une femme en levrette dont le fessier ferait office de réservoir, opportunément placé pour que les cuisses du pilote puisse l’épouser confortablement.. Inexplicablement je vois dans cette installation grivoise une sorte de métaphore de cette fête. Pas de prise de tête, de la décontraction,  de l’humour, de la distance. On ne se prend pas au sérieux, on peut se laisser aller sans craindre de choquer tel ou tel.

Alors que tourne une nouvelle distribution de gin tonic, j’ai la surprise d’entendre à nouveau les Ladybirdz. Elles sont revenues sur scène et reprennent le show. Cette fois elles retournent vers des choses plus blues, rythme and blues, mais toujours avec cette énergie et cette passion qui caractérise leur travail. Elles s’en donnent à nouveau sans compter, chacune prenant le relai à la voix. Je note d’ailleurs que toutes savent chanter, et chantent bien, à l’image d’Elodie la guitariste. Elles sont excellentes aux chœurs. Nous retournons vers la scène, au contact des musiciennes. Angela la Batteuse marque avec fougue le tempo, Cathy improvise superbement au sax et n’hésite pas à engager le combat sur des impros avec la guitariste Elodie. Jésou encourage la bassiste, Valérie, et Isabelle aux claviers. Il me dit : « ils n'en ont tous que pour les Leaders, moi je veux encourager celles qui sont derrière ». Il ne ménage pas sa peine, leur fait des signes du pouce, marque le rythme, encourage de la voix, réagit aux solos de l’une ou l’autre : il est conquis !

La pluie fait son apparition, quelques gouttes sans grandes conséquence, mais cela suffit au staff technique pour se mobiliser, se précipitant pour couvrir de bâches les régies et les appareils sensibles de la scène. La chanteuse annonce qu’il va falloir arrêter, mais le public n’en a cure, et rugit comme un animal en colère pour exiger que le concert continue. Vaillamment les Ladybirdz font face, sous les ovations de la foule qui s’est à nouveau rapprochée des micros, entourant le groupe comme pour un bœuf improvisé, reprenant les refrains avec la force que procure le grand nombre et la communion. C’est un moment intense, empli d’émotions qui m’envoient des ondes de plaisir pur dans tout mon corps.

Dans un dernier titre les filles concluent, nous remerciant pour notre accueil, notre chaleur. Nous les ovationnons longuement, puis les rangs se défont, chacun repartant en groupe vers les parkings. Je regarde l’heure : Il est 1h. Les Ladybirds on joué durant plus de trois heures. Elles ont interprété une cinquantaine de titres. A mon avis elles en ont encore autant sous le coude ! Lorsque nous avons quitté le groupe, Cathy était épuisé et avait du mal à souffler dans son sax. Avant de partir, Le Barde s’est approché de la pianiste et lui a demandé si c’était les musiciennes qui démontaient et rangeaient le matos. Isabelle Bonfiglio lui a répondu que oui. Quelle santé ! C’est d’ailleurs le seul point en commun entre elles et nous, parce que là on touche du doigt la différence entre un groupe amateur et les professionnels. Par la suite sur leur site, j’ai regardé la longue liste des dates de concert de l’été, les villes de passage. Elles sont sur la route dans la région quasiment chaque jour. Elles doivent avoir une cinquantaine de dates.

Il ne nous reste plus qu’à inonder notre Maître de Cérémonie, Jérôme, de remerciements pour cet incroyable moment, avant de monter dans les voitures et entreprendre le trajet du retour, en le sommant de penser à nous pour la prochaine édition du concert du Wagon Bleu.

samedi 21 juillet 2012

Une Variation Sur la Soirée de Poun, Façon Slam

En repensant au concert du 13 juillet, j'ai laissé divaguer mon imagination, me suis demandé si je ne pourrais pas transposer, m'en servir pour raconter une histoire un peu différente, mais qui garderait peut-être l'esprit de départ, qui rendrait un peu de l'atmosphère du lieu, et de l'esprit de l'homme.  au départ je voulais en faire quelque chose de carré, avec des vers bien calibrés. Et en faire un petit clin d'oeil à nos amis Marie-Cécile et Christophe. et puis d'une manière un peu autonome, le texte s'est déstructuré, m'a quelque peut échappé, s'est déconstruit,  prenant la forme d'une conversation au cours de la soirée entre deux participants qui ne se connaitraient pas forcément, échangeant quelque mots sur le mode "smalltalk". 

Nous avons abordé plusieurs genres musicaux, et à ce jour n'avons jamais exploré le Slam. Je me vois bien, Grosse Tête Malade, réciter ce texte sur des battements jazz et swing. Une fois que j'aurais appris les deux pages et demi de ce récit aux vers laissés en semi-liberté.


J’ai rencontré leeloo à cette soirée, de Poun
Vous connaissez Poun, non ?
Mais si ! Ce gars, ce type, ce mec
Je ne sais pas ce qu’il fait dans la vie
Un musicien je crois,
Un bassiste de surcroit.
Ah ah, oui, pourquoi pas : Poun le Rocky Rackoon !
Il joue dans un groupe… j’ai oublié le nom.
Une histoire de boxeur ou de catcheur
Idéal pour un groupe de rockers !
On m’a dit que c’était le type là-bas, avec la guitare
Qui avait trouvé ce nom barbare…
En tous cas Poun ne fait pas dans le high tech,
Pas de DJ, de musique en boîte et tout ce fatras,
Quand tu lui dis Guetta, il tire dans le tas !
Non : Soirées à l’ancienne rien de mondain.
On pourrait dire que c’est fait main :
Ça mange ça boit, ça rit, ça joue… et ça chante aussi !
Là dernièrement pour te dire le climat
Y avait même un karateka qui nous a fait des katas !
Non ce ne sont pas des suhsi :
Je ne supporte pas ces trucs collants à base de riz
Chez le Poun c’est du roboratif,
Du cochon, ou bien du rosbif,
De la cuisine qui tient au corps.
Avec des boissons d’homme des alcools forts.
Délicieusement vintage le Poun ; affreusement provincial
Avec lui rien de guindé. Ca ne marche pas au fluide glacial.
Tu rencontres un tas de gens, des amis, des musiciens,
Tiens, sans trop chercher, tu trouverais même ses voisins
Enfin bref, tu vois ce que je veux dire mon ami !
Les soirées de Poun c’est une métaphore de la vie !
Mais je m’égare de quoi parlions nous déjà ?
Ah oui Leeloo, que tu vois là-bas…
Leelo c’est ce genre de fille, quand tu la vois
Chacun de tes sens se met en émoi
C’est une grande et belle brune
Rien à voir avec la jet-setteuse commune
Qui se pavane dans les soirées
Non plutôt, je dirais pour la qualifier : surprenante !
Tu ne t’attends pas à la trouver là.
Mais en même temps, s’il elle n’y était pas,
Tu te dirais : c’est pas une soirée de Poun !
Bon, c’est sur tu n’y verra pas Dany Boone
Mais une fille comme ça, dans un fête comme ça :
C’est d’une logique implacable, ça a force de loi !
Parce que si on va par là,
Entre toi et moi,
Je n’ai aucune raison d’être ici !
Ce n’est pas mon monde, ce n’est pas ma vie,
Mais chez Poun, ça marche comme ça :
On se choisit, on se coopte, on s’adoube pourrait-on dire
Et dans les soirées de Poun, la magie c’est ça
On se mélange, les extrêmes s’attirent !
Et ça tombe bien, Leelo était là
Un verre à la main à quelques mètres de moi
Mystérieuse troublante mais très rieuse
Tu vois… une fille… comment le dire précisément?
Attachante, simple, pas bêcheuse, plutôt malicieuse
Qui ne se la jouerait pas Adjani, évidemment.
L’artiste distante,  pénétrée de son rôle
Et du poids de ses responsabilités :
Ah non, ce n’est pas le style cage aux folles !
Avec Leeloo rien de tout ça. On a parlé de tout, de rien
On a écouté les musiciens
Et sa beauté qui aurait pu m’entraver
M’a fait un écrin à certaines pensées…
Sous son regard bienveillant
Je me suis senti différent,
Plein de charme et d’esprit ; non pas que j’en manque d’habitude
Mais là j’ai changé de magnitude !
Plutôt que de parler je l’ai écoutée.
Et ici on touche au plus profond
De l’intérêt même des soirées de Poun :
On y vient pour écouter, s’intéresser, partager…
Les gens sont si différents dans le fond.
Tout cela a duré un moment, et puis mon épouse nous a rejoints
Présentations, léger babil… ma femme m’a dit tiens :
Je viens de discuter avec un monsieur très intéressant.
Elle parle comme ça ma moitié, elle dit pas « type » ou « gars »
Non, elle dit « un monsieur » pour un mec comme toi.
« Il s’appelle Gérard je crois, il est dans la finance,
Il m’a parlé des banques Halal et de leur incroyable croissance…
« Ah mais je vois que vous avez fait connaissance
Avec mon mari, quelle coïncidence !
A souri Leeloo avec un mouvement du corps
Elles ont ri toutes les deux et j’en souris encore
C’est ça les soirées de Poun : mélange, brassage,
De styles, de genres, de milieux et d’âge…
Leeloo s’est éloignée, happée, engloutie par d’autres hasards,
Moi j’ai picoré les conversations ici et là, jusque vers le bar.
En repensant à Leeloo je me suis dit que je ne savais pas
Quel était son prénom ! Juste qu’en la voyant la première fois
Son physique gracile et sa poitrine de garçon
M’avaient fait penser à la Leeloo de Luc Besson
Le cinquième élément, vous savez « multipass »,
La gold mastercard des guerriers de l’espace.
 Pendant que je chantais dans les chœurs, Honky Tonk Woman
Je l’ai vue s’immerger dans un groupe de gens..
Comme elle aurait pénétré les frondaisons d’une forêt
Elle a disparue à mes yeux distraits.
Et j’ai pensé : promenons-nous dans les bois
Pendant que Leeloo n’y est pas.
Et j’ai fredonné ces mots d’une voix enfantine
Comme un gamin chanterait une comptine
Promenons-nous dans les riches bois
Pendant que Leeloo n’y est pas….

vendredi 20 juillet 2012

Les Jeudis de Nîmes

Ambiance estivale ce jeudi soir à Nîmes. Nous avions rendez-vous avec les J. et les R. au pied de la cathédrale pour une balade, une flânerie dans les rues piétonnes où nous avons pu admirer ce superbes oeuvres d'art à base de bouteilles de propanes ouvragées et de chaines de vélo. Très hipe, très branché, assez swagg pour tout dire. En attendant Lololalo la pianiste nous avons écouté, place de l'horloge un groupe assez sympa : Merci Marlène (lien FB). Le chanteur (que nous n'avons pas entendu) était un bateleur de première ! il a déniché dans la foule un guitariste, "Dorian" qui nous a fait un petit show impromptu sur des accords de blues. un peu facile -il possédait à la perfections ses gammes pentatoniques-, mais efficace et toujours apprécié du public qui raffole des effets faciles. Mais cette opportune trouvaille d'un guitariste au milieu des touristes belges m'a semblé un peu suspecte, je ne suis pas loin de penser qu'il s'agissait là d'un compère, complice d'un effet scénique bien travaillé en amont. A signaler un excellent batteur, qui dynamisait avec enthousiasme et imagination les titres par ailleurs assez basiques pour autant que j'aie pu en juger sur les deux morceaux écoutés. A noter enfin que le groupe bénéficiait d'un ingé-son avec une malle-régie très acceptable. 

Hélas deux défections pour cette petite soirée nîmoise : Le Leader cloué sur son trône par une tourista ca-ta-clys-mi-que, et Philou, rentré épuisé d'une réunion de travail (hum) à Perpignan. 

Nous avons conclu cette promenade dans le marché par un excellent repas à l'Esclafidou (sur la place éponyme) où je me suis bardé de joues de loup et de gambas en écoutant le répertoire des Beatles interprété à la perfection par les Little : le nom de ce groupe aux dires de notre Poun qui n'a pas hésité à se déplacer pour les écouter de plus près. Leur concert a duré deux bonnes heures (le service à l'Esclafidou est un peu long), et tous les titres des Fab-4 y sont passés pour notre plus grand bonheur. Sur le dessert nous avons écouté une chanteuse de rue, une mimi-pinson qui chantait a capela avec une voix à peine fragile, incroyable dans les aigus, et s'accompagnait d'un tambourin. Minimaliste, empreint d'émotion, sur un répertoire traditionnel. Elle aurait beaucoup plue à notre P. 

voilà : c'est tout les amis !






En Attendant Que Les Musiciens Du Groupe Veuillent Bien Parler De Leur Concert...

l'un des musiciens éphémères des UFR pour le Concert Solex s'exprime, sur un sms que j'ai volé à L'UltraBassiste.

mercredi 18 juillet 2012

Ca Serait bien Qu'On Travaille Ce Titre

En plus, iln'y a pas grand chose à mémoriser : moi ça me va très bien !


VENUS
Shocking Blue


A goddess on a mountain top
Burning like a silver flame
A summit of beauty and love
And Venus was her name.

She's got it,
Yeah baby,she's got it.
I'm your Venus,
I'm your fire at your desire.

Her weapons were her crystal eyes
Making every man mad,
Black as the dark night she was
Got what no one else had.

She's got it,
Yeah baby,she's got it
I'm your Venus,
I'm your fire at your desire.


Quand Les Fans Se Lâchent... (Ils Sont bien Meilleurs Que Nous !!)

A vous entendre, il semble
Que la musique se fasse sans note….


A l’ombre de la lune, 
Sur la place à musique
A chacun, à chacune,
Il est une belle mosaïque,
Qui se mire avec des airs
Dans le vernis des guitares.

Et sous l’arbre de l’imaginaire
Pointe un groupe de joyeux fêtards.

Les frères du rock se lancent
Sur le ‘’do’’ du chanteur, Miche,
Et tous avec son obédience
Jouent habilement et sans triche,
Avec l’indulgence de Pierrot le leader
Et du délicat percussionniste Philippe.
Pascou tout en basse et sans pudeur,
Rythme avec Christian son équipe,
Lololalolo joue sur un piano assis,
Un cochon sur un solex qui balance,
Accolé d’un nouveau sax à facétie
Jean-Paul, qui se risque avec insolence.

Dans un égarement, ils se sont unis
Et le roll on se rocks est heureux
Le temps s’évapore si vite, sa manie,
Que la petite aiguille se fout d’eux
Et ne pourra séparer cette complicité
De ce groupe Undertakers et ce à perpétuité….. 


De la part de nouveaux fans convertis
Marie-Cécile & Christophe

lundi 16 juillet 2012

Solex Jet 27 And Rock N'Roll : Ce Que Vous Devez Savoir Si Vous Avez Manqué Le Concert

Je ne sais pas pourquoi, j’étais d’une rare sérénité pour aborder ce concert du Family Tour cru 2012. Pendant qu’Odile aux Blanches Mains finissait de se préparer pour la soirée, j’avais arpenté le long couloir de notre maison en chantant une dernière fois tous les titres afin de me chauffer la voix, sans trop forcer, mais en montant en puissance afin de préparer mon autre viril organe au marathon vespéral. Après les inquiétudes qui étaient les miennes avant d’aborder certaines de nos dernières échéances, qui me plongeaient dans des angoisses incoercibles, ce fut très reposant de se rendre à Ritchwood Hall le cœur léger, avec même un sentiment d’excitation, et juste suffisamment de ce stress positif qui vous remplit d’énergie.

Arrivé vers 19h30, j’entendais déjà les accents de la Fille du Père Noël, tandis que les membres du groupe déjà présents faisaient leur balance sur le matériel installé. Je n’eus plus qu’à brancher ma pédale et mon micro et faire quelques essais voix pour être opérationnel, remerciant silencieusement ceux de mes amis qui avaient pris leur journée afin d’installer le gros du volumineux matos nécessaire à ce genre d’entreprise. Le KreaX arrivé en même temps que moi installa son Korg ® avec un peu plus d’efforts car le support du clavier s’assemblait comme un meuble Ikea® avec visserie et clés Allen. Intérieurement je me réjouis d’avoir choisi le chant, et la simplicité du matériel nécessaire à sa pratique. Tout le monde était là, sauf le batteur, et le saxophoniste. Pierrot m’appris que le Sax-Symbol, suite à sa dernière répétition en demi-teinte, nourrissait beaucoup d’inquiétudes quant à sa participation, en proie à la nervosité et au doute. Je convoquai à ma mémoire des moments similaires dont nous avions chacun à notre tour traversé les affres, et j’eu des pensées compatissantes pour notre nouveau membre. En même temps je me dis que cela au moins prouvait s’il en était besoin l’engagement de notre Jean-Paul : S’il était inquiet, c’était qu’il avait le souci de participer au succès de notre soirée : Notre réussite lui tenait à cœur !

Le temps fila, les ombres des façades s’allongèrent sur l’esplanade de dalles en quinconce délimitée par une architecture de théâtre antique qui tient lieu de terrasse à la villa des R.. Elle prit des tons d’or ancien sous les rayons du soleil rasant qui teintaient les bleus des volets de tons irréels et chauds, auxquels faisaient écho les camaïeux de verts provençaux des végétations environnantes. Les gens arrivaient par petits groupes, ralentissaient quelques instants devant la scène puis se dirigeaient vers le pool-house où Clara et Alice (auréolées de leur succès universitaires) les accueillaient au bar pour leur servir des rafraîchissements. J’eus le plaisir d’accueillir deux membres de notre groupe-ami avignonnais : Bruno le bassiste et sa compagne Solange, ainsi que Claire la batteuse des Warm’up. Ils étaient venus en motos, nous discutâmes quelques minutes, je les présentai aux amis présents puis les dirigeai vers l’abreuvoir au milieu d’une foule de plus en plus dense. Entre-temps Le Carré nous avait rejoints. En professionnel il se porta au chevet de sa batterie hâtivement installée pour en vérifier la disposition et en régler les accastillages. Les musiciens percolèrent à travers la foule des convives afin de boire un verre pour évacuer les tensions résiduelles et saluer les uns et les autres dans cet enchevêtrement de conversations qui caractérise les rassemblements mondains. Le Sax-Symbol apparut, accompagné de son épouse. Je le trouvai serein, rasséréné, souriant. Il m’avoua avoir connu un moment de mou après sa dernière répète, qu’il mit au compte d’une trop grande fatigue, mais ajouta qu’il avait travaillé durant les deux derniers jours pour rectifier le tir. Nous partageâmes mon livret de chant pour régler les derniers détails de ses interventions, précisant ici ou là les solos, breaks et ponts susceptibles de constituer des zones d’incertitude dont on sait que le musicien a horreur, surtout en concert. Moins que la précision de l’interprétation, ou la justesse de tel ou tel, ce sont les hésitations qui créent les ruptures de rythme qui sont les plus perceptibles aux oreilles du public et lui procurent des sensations désagréables.

Je buvais mon deuxième baby (en accord avec le règlement intérieur de notre groupe) lorsque Catou vint me signaler qu’il « serait temps de s’y mettre ».

Nous convergeâmes vers la scène, traversant la foule d’une soixantaine de personnes disséminées par grappes sur les gradins improvisés par la topologie du lieu, surfant sur une onde de frémissements et de commentaires. Ce fut le concert discordant habituel d’instruments et de micros qu’on règle et qu’on teste pendant que le public se rapprochait de la scène et qu’au loin j’apercevais un trio retardataire : la famille Jaquot, portant leurs guitares, marchant du pas allègre de ceux qui sont déterminés à se confronter à la concurrence. Là, c’était du lourd : nous allions jouer sous le regard de plusieurs musiciens aguerris : Les Warm’up, les Jaquot –Frédérique, Jako et leur fils César- ainsi qu’un voisin professeur de musique, sans compter Myriam la sœur de pierrot, excellente guitariste, auteur-compositeur de surcroît. Faire un concert n’est déjà pas si aisé, le jouer devant un parterre de pairs, tenter de les convaincre est un défi que je décidai de relever, avec l’aide des sept musiciens embarqué comme moi dans cette aventure. Un chanteur, sept musiciens, je me pris un instant pour une Blanche-Neige très décalée, entourée de ses sept nains. Les regardant tour à tour, je m’interrogeai sur le nom de chacun : qui serait Prof, ou Joyeux, Simplet, Atchoum ? puis me rappelai que notre pianiste, La brune Lololalo, ferait une princesse beaucoup plus crédible, entraînant ses sept petits amis dans la danse sensuelle de ses doigts, entonnant « Un jour Mon Prince Viendra » sous le regard amoureux des nains partant au boulot.

Et le boulot, c’était ici et maintenant ! Il y eut ce moment particulier, durant lequel l’espace-temps s’étire comme si nous étions pris au piège d’une singularité, quelque part au delà de l’horizon des événement, quand le temps n’a plus de sens, et qu’en tous cas il ne file pas à la même vitesse que pour les observateurs sagement restés en deçà. D’ailleurs je ne vis plus le public, piégé que j’étais dans notre bulle d’incertitude, mes yeux perdus au delà de la frontière délimitée par l’alignement des pieds de micros et les lutrins. Les sons extérieurs s’estompèrent, se confondant en une sorte de ressac sourd. Je me tournai tour à tour vers chacun de mes partenaires, observant leurs gestes, leur posture, les traits de leur visage, l’acuité de leur regard. Nous étions les yeux dans les yeux, chacun guettant l’hésitation de l’autre, essayant de capter les émotions dans une dernière tentative muette de se rassurer avant l’assaut qui se préparait. Pierrot fit un rapide tour de scène, m’interrogea du regard, puis fit un signe au carré, qui de quatre coups de baguettes lança notre machine sur les rails de son destin musical.

Le Barde déroula sa rythmique soutenue par un Ultrabassiste solide, sur laquelle vint se greffer la section sax, je décrochai le micro de son pied et me jetai dans la bataille, scandant mon commentaire improvisé au grès de mon inspiration avant de rendre la main aux musiciens. A cet instant, je me dis que ça se présentait bien : les musiciens étaient en place, notre Jean-Paul pile dans le tempo, le rythm and blues des Brothers coulant spasmodiquement à travers nos corps jusque vers l’auditoire qui commença à marquer le rythme. Sweet Home Chicago ne fut qu’une formalité, mais je déplorai, sur la Fille du Père Noël qu’on n’entendit pas mieux Lololalolo. Pourtant lors de la balance, elle avait réglé son micro parfaitement, et l’essai que nous avions fait sur ce titre m’avait satisfait. Mais là une fois de plus notre duo était asymétrique, sa voix se perdait quelque peu et sur d’autres titres je remarquai que le clavier était très en retrait. Plus tard Lolo m’expliqua qu’on lui avait demandé de baisser son volume. Obéissante, elle s’était exécutée avec un peu trop de zèle. Cependant le public l’entendit suffisamment pour que plus tard Jako nous adresse un satisfecit sur ce titre, saluant cette appropriation originale qui nous permettait de nous démarquer d’une nième reprise de ce morceau.

Nous roulâmes pour la suite, sous un petit tunnel de compos, dont j’expliquai à mesure à l’intertitre les secrets de leur fabrication afin de maintenir le public près de nous et l’empêcher de décrocher vers les buffets ! J’enfilai comme sur un collier les petites perles que sont Chuppa Chups, BrocknRoll et Juke Box avant de faire une halte sur Sweet Home Alabama. Je me sentais bien. Le titre est difficile pour moi car je l’interprète à l’octave supérieur, et suivant l’état de ma gorge je suis parfois en limite de contrôle mais là : un petit miracle ! ma voix était facile, souple et réactive à mes sollicitations, j’avais le sentiment d’avoir une réserve incroyable de puissance et d’octaves à ma disposition et me fit violence pour rester dans les rails et ne pas me perdre dans des variations préjudiciables. J’attaquai Le hit des Lynnyrd Skinnyrd avec aisance et plaisir, tentant d’imprimer à mon phrasé les accents trainants du sud des States, altérant à volonté la rugosité de ma voix pour mieux en souligner certains passages. Il y eut un petit flottement à un moment, mais le KreaX sut prendre le relais pour canaliser les énergies et tout rentra dans l’ordre. Le Cochon et Bête de Scène ne posèrent aucun problème, applaudis par les aficionados du public. Le Cochon d'ailleurs bénéficia d'un traitement spécial puisqu'emportés par notre enthousiasme nous le conclûmes à la hussarde, amputant la bête d'un couplet sur le champs de bataille de notre interprétation. Notre Leader aime ce titre, qu'il a écrit et composé, mais les références charcutières sans doute l'incitent à joindre le geste à la parole et couper dans le lard à la première occasion ! quoi qu'il en soit le public ne s'aperçut de rien, à part peut-être certains qui durent s'étonner qu'il ne soit plus fait mention des rillettes dont on tartine copieusement la bête dans la version originale. Après la rage de Bête de Scène, Love In Vain, parfaitement introduit à la guitare par le Barde fut une oasis musicale où je pus reposer un peu ma voix, et me laisser aller à l’émotion. Ce blues a des allures de slow, je m’y vautrai avec délectation aux accents mélancolique de l’harmonica du Leader.

Il me faut mentionner un petit incident, mineur : avant d’entamer Love In Vain, et introduisant ce dernier, j’eus la surprise de voir mes amis musiciens tout à tour déserter la scène pour aller se désaltérer et ramener une boisson. Je fus le seul, impuissant, à rester la bouche seiche, attendant que chacun veuille bien reprendre sa place. C’est mort de soif que j’entrepris la fin de notre marathon, sauvé tout de même peu après par ma compatissante épouse qui m’amena un verre. Egalement, pour mémoire, entre deux titres, durant une respiration verbale à type de logorrhée dont j'ai le secret, j'eus la surprise d'entendre mon téléphone sonner (erreur de débutant : je ne l'avais pas mis en mode avion). Petite gêne, que devais-je faire ? le laisser sonner ? répondre ? j'eus l'angoisse que ce soit un producteur ou un tourneur qui tente de nous joindre. Je le sortis de la poche et le portai à mon oreille ( la droite, je n'entends rien de la gauche) devant un public amusé. Il s'agissait de Nicolas, mon fils, qui attendait devant le portail pour qu'on lui ouvre ! Note pour Pascou : penser à poster un videur à l'entrée, pour les retardataires (et la billetterie).

Solex fut bien interprété. On sent qu'il manque encore un peu de pratique, on est encore dans l'exécution, il faut qu'on acquière la spontanéité sur ce titre, comme sur nos autres compos. Mais il fut bien reçu, je vis les gens s'agiter dessus, ce qui est prometteur pour son avenir. Hit The Road ne posa pas de problème majeur. Restait le dernier titre : Le James Brown, I Got You. Là il me faut avouer que ce fut mon unique écueil de ce concert. J’éprouve depuis le début un réel souci à caler les cris de James, et surtout la reprise de couplets sur le rythme du Carré, je pense que suite à un ou deux incidents de ce type, nous avons l’un et l’autre une petite appréhension quant à ma capacité à rester en rythme. Décontenancé par mon entame approximative, Le Carré stoppa la machine. Il s’ensuivit une petite discussion improvisée, dont on aurait presque pu croire qu’elle faisait partie du spectacle. La deuxième tentative fut plus correcte, bien qu’il me fallut escamoter une ou deux syllabes pour rester dans le jeu.

Le concert s’acheva sous les applaudissements, et un rappel insistant qui bien sur nous ravit. Comme tous les chanteurs, quand ils tiennent le devant de la scène, je suis un rien cabotin. Les manifestations de sympathie me mettent en joie, m’exaltent. Nous nous fîmes un peu prier, mais nous leur donnâmes finalement Jumping Jack Flash, valeur sure dont nous étions à peu près certains de nous tirer sans trop de soucis. Malgré 13 titres au compteur, je ne faillis pas à la voix, et c’est sous une ovation que je rendis le micro après avoir convié l’assistance à un rafraîchissement salvateur.

L’après concert est toujours un moment particulier, on sort épuisé d’une fatigue apaisante, comme après un bonne journée de ski, pour autant que je me souvienne de mes années sportives, il y a de çà des décennies, avec en même temps ce petit blues post partum familier désormais, cette légère mélancolie, ce sentiment de décalage, comme une redescente de sommets où l’air vous a saoulé : heureux d’en avoir fini, et désespéré de n’y être plus. On croise les gens, on écoute un peu distraitement au début leurs commentaires, encore sur un autre plan de la réalité, encore en l’air, comme une sorte de Jet Lag, un décalage entre l’orchestre et le public le temps que s’accorde leurs montres psychologiques. Et puis, après le premier verre, le premier tapas, on atterrit doucement, et on devient plus attentif, plus réceptif aux paroles des autres.

Louanges, mots d’encouragements, témoignages de sympathie, sensations, émotions, on absorbe tout comme un sopalin, on se l’approprie, on s’en nourrit, on compare avec ses propres impressions. On est surpris par ce qui a touché le public, qu’on attendait peut être sur un autre morceau. L’un ou l’autre nous admoneste gentiment de n’avoir pas joué tel ou tel titre de notre répertoire, laissé de coté pour cette occasion. Bien sur on guette les avis des musiciens du groupe, on cherche à être rassuré : « c’était comment ?! Tu es sûr ? « Oui tu as raison on a été pas mal ce soir. Et puis aussi : l’inquiétude par rapport aux commentaires des autres musiciens présents, auront ils apprécié ? « Eux » auront descellé les imperfection de notre jeu.. Seront-ils charitables, compatissants, critiques ? Les uns et les autres furent chaleureux. Leur avis est important pour nous, on veut espérer qu’il est sincère.

La sincérité, c’est ce que nous cherchons dans les paroles des personnes qui nous abordent. Comment en juger, comment faire la part des choses ? Ainsi ce commentaire d’un auditeur : « Cette fois-ci vous avez vraiment été bons. Et on se prend à se souvenir qu’il a dit la même chose l’année précédente en pareille circonstance : où dois-je placer le curseur de son objectivité ? Est-ce une manifestation d’amitié, ou bien ai-je été vraiment bon ? Le doute, toujours et encore, partagé par notre Leader à qui j’en faisais la remarque. Mais las, foin des appréciations des autres. Qu’est-ce que j’en pense MOI ? MOI je suis satisfait. Nous avons rempli notre contrat. Nous avons diverti sans être ridicule les gens présents, et surtout nous y avons pris du plaisir. Un signe qui ne trompe pas : Eric M. nous proposa une date le 25 août pour son anniversaire. Mais il y aura un problème : Le Carré sera absent. Jérôme I. pourrait le remplacer pour l’occasion. Mais aurons-nous le temps de répéter pour qu’il puisse s’intégrer au groupe ?

Je suis extrait de mes réflexions par Myriam, la sœur du Leader : elle aimerait bien gratouiller un peu, comme lors du précédent opus du Family Tour. Je la conduis vers la guitare de P. elle s’installe et commence à plaquer quelques accords. On m’appelle, je m’éloigne quelques minutes. A mon retour elle n’est plus là. Que s’est il passé ? Je la cherche du regard. .. Elle nous avait enchanté l’année précédente de ses accompagnements sur des standards de la variété. Nous avions chanté jusqu’au bout de la nuit dans la cuisine d’été, ses accords ponctués par les « libertad » vengeurs de notre Pierrot et les tequilas frappées de Poun. Mais je n’ai pas le temps de m’appesantir, déjà Jésou prend une guitare sèche et invite Philou à chanter « Mon pays si beau » l’hymne des pieds-noirs. César s’approche et s’accorde, puis Le KreaX et P… mais finalement dans la confusion de l’instant tout se démêle, Phil chante deux couplets puis s’éloigne.

Tandis que je vais et viens parmi les groupes, je croise Claire et Bruno -les Warm’Up. Ils aimeraient bien jouer un titre avec nous. Le temps de demander à Poun et Phil la permission d’utiliser la basse et la batterie, Jaquot s’empare de la guitare de P. et Cesar de celle du Barde. Claire prend possession de la batterie, Bruno se saisit de la basse. J’écoute un instant les improvisations de ce groupe de circonstance. Ca sonne bien. On a le sentiment qu’ils ont toujours joué ensemble ! Jésou me regarde et s’interroge : « Michel, c’est bien nos guitares qu’ont Jako et Cesar ? « Oui Christian, pourquoi ? « Alors explique-moi pourquoi elles ont pas le même son quand on joue, nous ? Me rétorque-t-il en s’esclaffant. On m’appelle : Claire veut que je chante avec eux. Les Cactus. Je n’ai pas les paroles. Qu’à cela ne tienne, vive internet ! Je les charge sur mon iphone et me cale tant bien que mal.. On embraye avec Honky Tonk Woman, même technique : plus besoin de livret de chant ! Jésou, Vincent et Alain se mettent aux chœurs et nous partons dans un délire autour du titre des Stones. Je suis heureux de retrouver aux choeurs Alain, L'Undertaker des premières heures. Je me souviens des répètes dans le garage de notre Leader, au mois de janvier, par un froid polaire, alors qu'il était le batteur historique du groupe -Alain V1.0- battant dans les premiers jours sur une batterie improvisée, le couvercle d'une boite de biscuits en guise de charleston et un tonneau de lessive comme caisse claire. Je crois que c'est lui qui a inspiré notre son "garage" ! Devant la scène un ou deux couples se forment et dansent. On enchaîne avec Venus des Shocking Blue, et les musiciens se déchaînent sur les riffs légendaires de ce groupe pendant que je déchiffre les paroles sur les 3 pouces et demi de mon smartphone d'une voix rauque à la Tom Waits.  Pour faire bonne mesure, le groupe se reforme pour jouer Ecolosong et Docteur Bonheur, qui nous avaient été réclamés par plusieurs personnes. On rejoue Sweet Home Alabama, on rajoute en prime le confortable Whatever You Want des SQ, dont la particularité tient en ce que ce fut le premier morceau que nous ayons travaillé et qu'à ce titre il est l'un de ceux que je peux chanter sans avoir les yeux rivés sur mon livret. Nous sommes au Paradis !

En point d’orgue de cette soirée d’anniversaire, Philou rassemble les convives autour de Poun. Nous lui avons offert, pour deux personnes, un cours de cuisine par le chef de l’Oustaou de Beaumanière. Au décours de cette cérémonie émouvante, Sensei William, ceinture noire de karaté petite soixantaine au compteur, nous fait exceptionnellement une démonstration de son art et de sa puissance de concentration en exécutant, exhibant à nos regards ébahis son torse puissant d’athlète, une série de Kata qui allument dans les yeux des filles des étincelles d’envies sous le regard soupçonneux de Bouba le labrador.

Par la suite les musiciens se présentent à nouveau sur la scène et improvisent sur des airs de Jango Reinhardt, des boogies d’Arthur Smith, puis The Girl From Ipanema, tous se succédant pour improviser une phrase musicale. J’arrive même à caler la Mer de Trenet sur un blues emmené par les Jaquot père-mère et fils. On termine avec des reprises de Brassens. Communion, magie de l’instant. Partage. Ca ne pourrait jamais finir.

Vers 4h du matin on se retrouve au bar de la cuisine d’été devant un Jet 27. La scène s’est apaisée sur les derniers arpèges au piano du voisin professeur de musique qui nous a interprété la mélodie de Blackbird des Beatles, ses nappes musicales faisant un contrepoint mélancolique aux accents rock précédents. C’est une transition agréable alors que nous refluons vers la cuisine d’été. On est bien, la musique s’est arrêtée, les voisins peuvent respirer. Je regarde mes amis, j’éprouve un élan de tendresse, j’aimerais les prendre chacun dans mes bras afin de prolonger l’instant… Surtout les filles ! On se sépare vers cinq heures moins le quart.

Le lendemain lorsque j’appelle Pascou, il me raconte que le dernier carré a veillé jusqu’à sept heures moins le quart, il a débouché la bouteille de whisky hors d’âge que nous lui avions offert, et en a dégusté à petites lampées le liquide ambré au goût tourbé en mangeant l’omelette qu’il venait de faire cuire tandis que César affamé, engloutissait le plat de pâtes qu’il s’était préparé en cuisine.

Une soirée ordinaire des Undertakers !

dimanche 15 juillet 2012

Family Tour Solex Edition : Notre Kéké Etait Là et A Tout Vu !