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dimanche 28 septembre 2008

Pourquoi J'aime le Foot

Voici deux vendredi déjà que je me rends au stade des Costières pour aller voir le match de foot.
« Comment, répondra le sceptique, « Mitch au foot ? Et pourquoi pas Pascou à la basse tant qu’on y est ? Vous avez raison incisifs lecteurs, il y a dans cette association de mots quelque chose de profondément antinomique tant vous le savez je répugne à passer des heures devant 22 types qui courent (dans le meilleur des cas) dans tous les sens pour faire rentrer un objet sphérique d’un empan de diamètre (rappelons qu’un empan correspond à peu près au BT ou distance bi-tétons) dans un parallélépipède ouvert sur une surface correspondant à celle d’un studio d’étudiant, défendu par un bipède souvent fermé (confère le potentiel émotif de Barthez lors d’interviews toujours passionnantes et enrichissantes).
Il faut toutefois que j’explicite dans quelles luxueuses conditions d’accueil se déroule le match, pour le supporter inconditionnel des crocodiles que je suis désormais.

Comme pour prendre l'avion, il faut se présenter une heure avant l'embarquement, et tout produit illicite est interdit (laguiole, saucisson, baguette,foie gras etc..).

19h : Pot d’accueil chez Philou, mécène, protecteur des arts et des lettres, et aussi des sportifs.

19h15 : Prise en charge par Jérôme Isenberg et covoiturage jusqu’au stade. Parfois il est là à 19h10 parfois à 19h20, parfois il attend devant la porte, et parfois à l'angle de l'avenue Carnot sans trop préciser lequel : c'est ce qu'on appelle le principe d'incertitude d'Isenberg. Il faut le savoir et en tenir compte dans le temps de trajet.

19h30 : Arrivée devant le stade, on écarte les autres véhicules pour que nous puissions accéder à la place qui nous est réservée au parking VIP.

19h 40 : Arrivée dans la loge après avoir été salué avec déférence par l’ensemble du petit personnel. Une jeune personne sobrement vêtue d’un tailleur strict nous a accueillis joyeusement à l’entrée de notre espace privatif. Momo, la maman d’Alain passe en général vers ce moment, afin de faire un bisou à son fils chéri, voir s’il ne manque de rien, s’il est bien habillé. Elle lui offre un petit gadget publicitaire, ce dernier soir c’était une écharpe aux couleurs de Nîmes Olympique.

19h45 : Une sorte de coup de feu me surprend en pleine conversation avec les autres membres de l’élite : Jésou, Hubert, Alain, Jérôme et Philou notre généreux amphitryon. Pas de panique, c’est le bouchon de la bouteille de champagne qui vient de sauter ! Pour me calmer je me sers un canapé joliment présenté avec ses petits compagnons sur un élégant plateau.

19h55 : Consultation de la feuille de match. Qui joue, qui est sur le banc de touche, qu’a mangé l’entraîneur avant de venir. C’est à ce moment que nous commandons la deuxième bouteille de champagne et deux ou trois autres plateaux de tapas afin de surmonter l’émotion qui enfle au rythme des tambours du bronx des supporters.

20h : Ca commence. On se concentre. J’essaie de repérer de quel coté jouent les nîmois. En général ils sont en rouge alors que l’équipe adverse non : ça m’aide à m’y retrouver. Il y a beaucoup de noirs aussi, et une paire de maghrébins. C’est la tendance en ce moment. En général les nîmois commencent doucement : « ils prennent leurs marques » il ne faut pas s’inquiéter même si ça s’éternise. Les nîmois c’est comme ça ! C’est d’ailleurs le moment où l’équipe adverse en profite pour fusiller le gardien nîmois, de préférence sur une mésentente entre les défenseurs. Les commentaires vont bon train : « il n’y a pas de fond de jeu », « où sont les fondamentaux ? » « Le terrain est gras », « l’arbitrage est nul ». J’ai choisi une place assez pratique, en deuxième rang et centrale, qui me permet de bien voir l’action mais aussi de me lever et me déplacer facilement. J’en profite pour faire passer les plateaux et le champagne pour désamorcer un peu les débats animés.
J’évite de regarder vers ma gauche. En effet, comme nous sommes la première loge de la rangée, nous voyons derrière la vitre de séparation, les fauteuils alignés des handicapés et autres personnes à mobilité réduite qui ne manquent pas de nous regarder avec insistance tandis que nous nous restaurons. C’est très gênant. J’en ai glissé un mot à Philippe. Bien sûr il n’est pas question de déplacer nos amis handicapés, mais peut-être pourrions-nous changer de loge pour la prochaine saison.

En général la première mi-temps se termine de manière assez chaotique pour Nîmes et une certaine lassitude gagne la loge. On guette alors l’affichage du score. Au dessus s’égrène le temps :

20h43 : On se lève comme un seul homme ! Visiblement sur la pelouse il ne se passera plus grand-chose, et l’instant est stratégique. Nous ouvrons la porte à toute volée, empruntons au pas de course notre escalier privatif (un peu raide, il faudra le signaler) et fonçons jusqu’au restaurant : On y sert un apéritif et des canapés à l’entracte euh à la mi-temps pardon. Là, après avoir montré patte blanche nous attendons devant les jeunes personnes en tailleur strict et au sourire Colgate : On ne peut rentrer que lorsque le coup de sifflet retentit. Dès que c’est fait, i faut s’imaginer les chevaux de courses fonçant au coup du starter devant les tribunes. Nous repoussons, dignement, tout le monde sur notre passage afin d’atteindre (avec dignité, et sans en avoir l’air) les CANAPES.
Là nous suivons une technique mise au point par Hub : celle du post-it comme la qualifiée Jésou. Je soulève d’un doigt un canapé, je le retourne sur celui d’à coté. C’est devenu un sandwich. On peut pratiquer ainsi sur toute un alignement de canapé. C’est à ce moment que déboule la horde des pique-assiettes. Ils arrivent de plusieurs cotés à la fois, en une marée humaine inquiétante. On a juste le temps d’embarquer un pain surprise et quelques verres, plus une dizaine de « post-it » avant de regagner, après avoir salué quelques connaissances, le havre sûr de la loge.

21h : Deuxième mi-temps. C’est pas gagné, nous sommes menés au score. Xavier, le jeune Monsieur Loyal du Lieu passe de loge en loge afin de recueillir le sentiment des abonnés. En général avec Hub. Il n’est pas déçu ! Xavier débute par un prudent : « on sent qu’il y a de l’envie, mais que nous avons du mal à concrétiser » et Hubert lui dit le reste, sur l’inimitable ton primesautier et courtois qui est le sien. Xavier bat prudemment en retraite sur une dernière pirouette à type langue de bois, du style « on fera mieux la prochaine fois ».

La deuxième mi-temps se poursuit. La bouteille de rosé circule pour nous soutenir : nous supportons l’équipe depuis une heure déjà. C’est à ce moment :

21h10 : Que Philippe choisit de vider sa vessie. Ce ne manque pas : les crocodiles en profitent sournoisement pour se réveiller et planter l’unique but nîmois de la soirée. Nous exultons, affirmons que nous l’avons toujours su, que s’ils veulent les nîmois sont les meilleurs, et que ceci et que cela, et que si par ailleurs Philippe pouvait retourner pisser, on ne sait jamais,ça pourrait aider. Ça nous amène doucettement jusqu’à :

21h45 : Nîmes au mieux fait match nul. On considère dans ce cas que « il y a eu un beau match, surtout en deuxième mi-temps ». On prend congés, plutôt satisfaits, de la jolie demoiselle en tailleur strict et au sourire poli. Et empruntons de nouveau l’escalier privatif (décidément il est très raide, c’est un vrai casse gueule).

21h50 : Après avoir montré patte blanche à nouveau, et rendu les cartes d’abonnement à un Philou méfiant (tu l’as rendue ta carte, toi ?) nous prenons place à la table.

22h : C’est une table pour 6. Mais en fait nous sommes sept. Car soudain surgit J.P. A. notaire bien connu sur la place, qui lui aussi partage une loge avec ses amis. Mais ces derniers sont tellement soporifiques que J.P. A. préfère se saborder en mangeant avec nous. Le repas est plutôt bon, on peut de notre table observer le balais des officiels, notamment celui qu’on surnomme pour d’obscures raisons GAZEAU MAUDIT, son fils et son élégante belle fille, ainsi que le staff technique qui entoure et protège l’entraîneur. Ce dernier est laconique et fermé comme il se doit d’un entraîneur d’une équipe qui a grappillé 6 points sur 21 possibles, maintenant ainsi l’équipe au bord du gouffre de la relégation.

On refait le monde, on refait le match, plusieurs fois, en variant les possibles et les repentirs. Et en général dans notre version remasterisée du match : on gagne. On parle de tel ou tel qui est venu avec sa maîtresse, ou de tel autre encore qui projette quelque action commerciale d’envergure. On constate qu’il n’y a plus de fric, on déplore une politique qui étrangle l’entrepreneur, on mange, on parle on rigole… Xavier le monsieur bons-offices de la soirée demande l’attention de tous et proclame le résultat du match (des fois qu’on n’aurait pas bien suivi) et des autres matchs de la soirée, puis il pose devant le cameraman de télé miroir pour un commentaire circonstancié.

23h30 : on a mangé le dessert, bu deux cafés, fumé notre cigarette sur le grand balcon qui longe toute la façade du restaurant, en contemplant en face les nageuses qui s’entraînent dans la piscine. Il est temps de partir.

A dans 15 jours pour une nouvelle soirée sportive.

Voilà pourquoi j’aime le foot désormais. Pour tout ça et cette incroyable émotion qui nous prend, quand les chœurs des supporters enflent et qu’ils rythment de leurs encouragements les actions de leur équipe. J’aime regarder ce qui se passe sur le terrain, ce qui se passe dans les tribunes, j’aime écouter les théâtraux débordements verbaux de mes amis, j’aime crier et hurler, j’aime contempler et participer au spectacle de la vie.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

cher M undertaker 5,
puis-je vous rappeler que ce blog est censé etre consacré a la musique rock et non pas a vos sordides peregrinations chez les manchots

vous faites ce que vous voulez de vos soirées, mais ayez la gentillesse de ne pas nous gaver avec les elucubrations d'une vingtaine d'abrutis décérébrés courant apres un ballon ,rond qui plus est ! (encore il serait ovale ,je pourrais comprendre)
je vous signale qu'a eu lieu mercredi dernier,a la salle jim morisson une repetition tres interessante dont pas mal d'entres nous auraient aimé avoir un conte- rendu detaillé
Gacher votre indeniable talent ,a decrire les agitations vehementes de debiles mentaux dans un stade au trois quart vide(du moins je l'espere),voila qui est bien dommage.

P.S : Si le week end prochain vous allez assister a un match de hockey sur gazon, Merci de ne pas nous en rendre compte !


P.S 2 :puisque comme vous l'intitulez,vous aimez le foot,je vous suggere de creer un blog a la gloire de cette noble activité,et de ne plus polluer le notre!dont je pensais(certainement par erreur) que vous en etiez le pilier fondateur !
Bien a vous

poun le deçu

Anonyme a dit…

OUPS ! La gaffe
j'avais pas vu la suite du blog et le magnifique resume de la sceance de mercredi qui s'y trouve
le rouge de la honte me monte aux joues et cher undertakers 5,je te presente mes plus plates excuses

Me pardonneras-tu un jour?

Bon ,ceci dit, pour le hockey sur gazon.....sois gentil, fais l'impasse

poun le repenti

The Undertakers 5 a dit…

très estimé Monsieur Poune.

j'ai bien lu votre message en date du 29 septembre.

Jour de la Saint Michel faut-il le préciser, MAIS CA TOUT LE MONDE S'EN FOUT.

Ah ça pour appeler mon épouse et lui souhaiter son anniversaire, alors là tout le monde se bouscule et j'ai fait le standardiste à longueur de soirée pour endiguer le flot des appels dégoulinants de mièvres encouragements pour l'année future d'Odile.

Mais pour célébrer, en la personne de votre serviteur la fête de l'Archange Michel, "chef parmi les anges", celui qui est "pareil à Dieu", "préposé aux meilleurs des hommes, et à la garde du peuple" alors là bien sûr il n'y a plus personne !

Mais ça n'est pas grâve. je suis habitué à ces vexations.

De toute façon tout fout le camp, les traditions, la morale, les valeurs familiales, et ce pilier que constitue l'amitié s'effrite et s'effrondre, emporté par la poussière du temps et les assauts des injustices de tous ordres.

On ne pense qu'à sa petite personne, l'individualisme forcené est élevé au rang de vertu cardinale.

Mais la fin est proche, en vérité je vous le dis. déjà la fureur Divine est en train de chasser les marchands du Temple.

le Temple de l'argent, la Bourse, dont nous révérions les effets bénéfiques depuis des décennies part en couilles, et ses serviteurs, les banquiers, traders, courtiers, fuient la banqueroute Mondiale, emportant dans leur sillage ovin, les zélateurs de tous poils, petits rentiers, professions libérales, boursicoteurs frileux.

En vérité je vous le dis, L'Armageddon est proche, qui balaira comme de vils fêtus toute cette chienlit.

Heureusement, Le Général n'est plus là pour le voir.