Website Ribbon

dimanche 8 février 2009

Délivrance

Vous vous souvenez sûrement de ce film, Délivrance. Dans les premières scènes les personnages, des amis partant pour une randonnée, s’arrêtent dans une station service. Ca se situe dans le sud profond, le pays des rednecks, ainsi nommés, en raison de leur nuque brûlée par le soleil. C’est le pays des bouseux, des petits paysans, où l’on vit en circuit fermé. Les mariages consanguins sont monnaie courante, avec leurs lots d’enfants attardés, de pauvreté et de chaumage endémique, d’abrutissement par l’alcool et une morale puritaine et sectaire mâtinée de racisme latent qui tiennent lieu de culture. Dans la maison attenante, typique du sud, sous la galerie qui l’entoure, un jeune autiste égraine quelques notes sur son banjo. L’un des randonneurs a une guitare. Il joue en arpège quelques accords, recueillant l’attention de l’autiste qui à sa suite, en écho, reproduit les lignes musicales. S’ensuit un duo d’anthologie qui d’ailleurs constitue pour moi l’intérêt principal de ce film surtout si l’on met en regard l’autre point culminant : le viol du petit gros par les bouseux excités.

C’est à la même scène (celle du banjo) que nous avons eu le privilège d’assister mercredi dernier. Après notre marathon, il nous restait à aborder la nouvelle chanson de Pierrot « Broques comme des vioques », un hymne poignant à la jeunesse et à la maîtrise de notre rock. Dans le rôle du randonneur : Pierrot, dans celui de l’autiste génial : Jésou. Le premier enseigna à l’autre les accords tandis que ce dernier les reproduisit, maladroitement tout d’abord, puis avec une assurance croissante à mesure que l’apprentissage progressait. C’était beau de les voir tous les deux se répondre en un dialogue de plus en plus fluide et habile. Plus rien n’existait pour eux dans la pièce que leur communion artistique, le reste des musiciens et la section vocale occupant l’intervalle à se désaltérer, commenter les dernières nouvelles de la crise, et fumer quelques cigarettes. A la fin, le beau visage de Jésou était transfiguré, à l’instar de l’expression de pure joie qu’on pouvait lire sur les traits de l’autiste. Un moment d’émotion pure.

Sylvie était en petite forme et s’était déjà couchée quand nous arrivâmes deux heures plus tôt. Odile avait apporté une bûche de Noël dont les tons verts qui en saupoudraient la surface produisirent les meilleurs effets quand nous fîmes l’obscurité dans la pièce. Tout le monde s’extasia à la vue de cette bûche qui éclairait de manière fantomatique les visages des convives attablés. La couleur luminescente fort heureusement n’influa pas sur le goût du dessert qui se révéla très subtil et sans aucun rapport avec celui, par exemple de quelque fromage à pâte persillée qui aurait dépassé la date de péremption. Ce dont nous prîmes acte, avec un réel soulagement, d’autant que dans l’intervalle Sylvie s’était levée et que nous ne désirions pas ajouter encore à son malaise.

Par ailleurs nous saluâmes le retour du ski de notre batteur titulaire (tutellaire ?), qui ne prit pas trop ombrage de son remplacement d’un soir. Pour me faire pardonner je lui donnai même un CD contenant la reproduction de la répète qu’il avait manquée. Antoine fut à nouveau loué, avec véhémence par Jésou qui ne tarit pas d’éloges sur la participation, les conseils éclairés et surtout les appréciations laudatives dont il fut l’objet. D’ailleurs tout au long de la répétition, nous ne manquâmes pas afin de chasser nos doutes, de quêter l’approbation de Jésou avant d’attaquer telle ou telle difficulté ou pour entamer le morceau suivant, Le Barde étant désormais nimbé d’une aura de respect et d’admiration. Il est devenu notre référence, notre phare dans la nuit, celui qui indique le cap.

En l’absence de Pascou cette semaine, j’ai reçu mandat du Barde pour proposer au musicien poly compétent intérimaire une nouvelle participation, en tant que bassiste cette fois-ci.

Rassurez-vous, mon tour est à venir : Je suis moi-même en congés la semaine suivante.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ENCORE !!!
kéké

Anonyme a dit…

je ne veux plus que ceusses qui prennent des congés en parlent !
ça me fait dépresser !
bande de faignasses !
kéké