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mardi 28 septembre 2010

Etre Aware et Surveiller Ses Arrières

C’était hier mon anniversaire. En soi ce n’est pas un fait bien important, ce qui l’est en revanche beaucoup plus c’est que cela signe trois ans et neuf mois de collaboration au sein des UFR. Et ça, c’est beaucoup plus intéressant. Je n’en reviens toujours pas que cette idée qui nous est venue pour renouveler un peu le genre de la « chanson d’anniversaire » ait perduré et constitue désormais une part non négligeable de notre quotidien. Si donc j’avais un souhait à formuler en ce jour de re-naissance, ce serait bien évidemment que cette aventure continue for ever.

Je ne peux pas songer à cet anniversaire sans évoquer Jean Claude Vandame au travers de sa célèbre expression : Il faut rester aware. Pourquoi cela ? Questionneras-tu, lecteur curieux. En cette ère numérique, connectée, qui fait la part belle aux réseaux sociaux, j’ai reçu de nombreux messages d’encouragement. Mais jadis cela passait par la lettre ou le téléphone, voire le télégramme. Aujourd’hui c’est par le biais de plusieurs sms, quelques messages sur facebook, deux ou trois mails, des commentaires sur le blog, et une poignée de coups de fils plus une jolie carte de vœux (délicatement fourrée d’un chèque) que me sont parvenus les messages de sympathie de mes proches et amis, sans compter le traditionnel souhait oral, de personne à personne, un peu old fashioned mais tellement attachant surtout s’il est accompagné de quelques effusions. Autant de vecteurs d’information qui nécessitent une attention de chaque instant et l’obligation d’être Aware sous peine de passer à coté d’un petit mot gentil !

L’anniversaire, c’était le thème choisi par notre Lolo pour prétexte à la petite collation de fin de répète mercredi dernier. Champagne et pain d’épice, avec un rien de beurre pour faire glisser. Association originale et savoureuse qui fut le fil rouge de notre débriefing de fin de séance. Seul le Carré fit l'impasse sur le beurre, déclarant, péremptoire et lyrique : Mon pain d'épice, je le mange sans artifice ! Nous convînmes que cela pourrait être le point de départ d'une nouvelle compo pâtissière. Bien sur on parla des deux morceaux travaillés en cours de soirée : Sweet Home Alabama et Le Cochon, délaissés depuis des lustres, dont nous refîmes l’apprentissage ma fois avec un certain bonheur, et dont les vidéos vous sont proposées dans ces colonnes. On tenta d'aborder Tush des ZZtop, mais sans réel entrain, trop de lacunes restant encore dans le jeu des musiciens.

Cependant le Sujet principal de cette fin de soirée roula sur notre intention commune d’arrêter de fumer.
On se posa la question cruciale : Mais quel était donc le (censuré de censuré de fils de censuré) qui avait eu cette idée de merde ?
Chacun se renvoya la balle, Poun accusant Jésou, ce dernier rejetant la faute au bassiste, Pierrot et Le Carré comptant les points, tentant de remonter aux origines de l’affaire.

Quant à moi je me tins coi. Car je savais très précisément qui avait été l’initiatrice de cette action : Odile ! Hantée par la maladie d’un ami très cher, dont on pouvait imputer l’origine à une tabagie compulsive et intense, elle faisait le siège depuis des mois de ma citadelle enfumée. Vaillamment je résistais aux assauts. Un instant de faiblesse, peut être une trop grande fatigue consécutive à une semaine particulièrement chargée, me fit baisser la garde un soir. Il n’en fallut pas plus pour que ma moitié investisse ma forteresse jusque là inexpugnable et en pulvérise les défenses : je donnai mon accord, repoussant à un avenir lointain l’échéance fatale. Pas si lointain que ça en définitive puisque dans quelques jours, le trente septembre à minuit, la peine sera effective.

On compara la volonté de l’un et de l’autre, on recensa les stratégies de combat, on évoqua les tentatives avortées, les échecs cuisants, les petites victoires, on donna des recettes infaillibles, les trouvailles technologiques et électroniques, on se repassa les adresses de thérapeutes efficaces aux technique exotiques, on se lamenta beaucoup. Lolo surtout nous expliqua ses appréhensions face à l'arrêt brutal de la nicotine ; elle décrivit de manière effrayante les effets dévastateurs du manque sur l'organisme, assimilant les symptômes à ceux d'une descente d'acide. Mes cheveux hérissés par des visions apocalyptiques n'étaient pas retombés que Pierrot en rajouta une couche en nous mettant abruptement et en termes précis en garde contre les dérèglements du métabolismes, notamment les problèmes de transit intestinal nécessitant une absorption massive de pruneaux pour combattre la constipation induite. L'atmosphère se refroidit considérablement, et nous fûmes bientôt plongées dans les plus sombres pensées !

Pour aider chacun à lutter contre le manque et la démotivation, on s’accorda sur un châtiment à la mesure de l’enjeu en cas de récidive, propre à galvaniser la cohésion des troupes : Le ou la première qui reprendrait la cigarette serait condamné à être sodomisé par l’ensemble des autres. On le voit : pas de demi-mesure !
Cependant on se mit d’accord sur le fait que quoi qu’il arrive, en cas de défaite de l’un d’entre nous, ce serait Baoulinda qui trinquerait en premier et passerait à la casserole. Les femmes se déclarèrent même prête à se munir d'ustensiles adaptés pour mener à bien l'opération. Il nous avait accompagnés de ses commentaires quotidiens tout au long des derniers moments de liberté, décomptant avec un empressement joyeux et suspect chaque jour passé, il était normal que lui entre tous partage notre calvaire au nom de cette solidarité dont il s'était prévalu.

Cette résolution unanime nous remonta le moral. Chacun s’imprégna de cette image mentale au moment de se séparer, et j’ai le sentiment que plus d’un secrètement, eut le vif espoir que bientôt l’un ou l’autre craque…

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