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mercredi 8 septembre 2010

AU Theâtre Ce Soir : Ce A Quoi Vous Avez Echappé Lors de La Soirée de Liz

Spéciale dédicace à Catou, Florence, Valérie, Odile, Sylvie, Catherine, Lolo, Françoise et Bien sûr Liz.


- LGLDLVDL -

Pièce avec récitant, en trois actes et trois tableaux.
Accompagnée des indications scéniques de l’Auteur
D’après le script collectif original retranscrit par C. Richebois
Produit en annexe.


L’argument :
Il s’agit d’évoquer des tranches de la vie d’une jeune femme, son parcours spirituel et professionnel, ses passions, au travers de trois tableaux dont le fil conducteur est constitué par des extraits de la chanson qu’elle préfère : Capitain Flam.

Acte I Scène 1 :
La scène est vide. Se découpant dans la pénombre, un pupitre est installé dans la lumière.
Un homme s’approche, il est en queue de pie, torse nu sous la veste, un plastron blanc remplace la chemise. Un nœud papillon complète l’aspect solennel. C’est le récitant.
Il porte dans ses bras un très gros livre. Il se racle la gorge, ajuste ses lunettes. De sa bouche il sort un chewing-gum et regardant autour de lui, pour vérifier que personne ne l’observe, le colle discrètement sous un montant du praticable. Il pose le livre sur le pupitre et l’ouvre au hasard, feuilletant les pages. Il marque un temps d’arrêt puis discrètement, en regardant toujours par en dessous ses verres en direction du public, il le retourne et poursuit ses recherches, s’arrêtant sur tel ou tel passage.

Le récitant : Si nous sommes réunis ici ce soir… (il fait un clin d’œil à la salle pour signifier aux intimes qu’il s’agit là d’un private joke) si cette foule d’amis est rassemblée autour de notre hôte, Liz, c’est bien sur pour célébrer un évènement unique, un de ces temps forts qui ne surviennent qu’une fois dans la vie d’un homme, surtout si en l’occurrence cet homme est incontestablement une femme. Une femme ravissante, élégante, intelligente, en un mot : désirable !
Il tend le bras et de sa main fébrile tente d’atteindre Liz dans l’assemblée. Son visage se déforme, animé de tics nerveux, puis il semble à grand peine reprendre le contrôle de lui-même, et d’une voix tout d’abord mal assuré :
Le récitant : Mais la passion m’égare…

Le récitant : Ce sont en effet cinq décennies que Liz peut contempler du haut de ce belvédère cinquantenaire sur lequel nous avons choisi de faire une halte tous ensemble, afin de contempler le riche paysage de sa vie aventureuse, aux multiples facettes, en un mot exaltante !

Mais comment exprimer notre amitié pour cette personne ? Comment lui communiquer… notre… amour ? Peut-être en essayant de tourner quelques pages récentes de ce qu’il est convenu d’appeler « Le Grand Livre De La Vie De Liz ».
C’est bien sur un livre magique. Ça ne se voit pas mais il compte quelques 18250 pages. Une par jour.
Je le feuillette devant vous afin d’y picorer quelques évènements marquants.
Celui-ci par exemple… (Le récitant rit à la lecture)
Ou bien celui là… (le récitant fait mine de rougir, cachant son visage pour simuler une forte émotion) euh non, pas celui là, c’est un peu trop olé olé.. (Le récitant regarde Pierre) : Eh ben, tu ne m’avais jamais raconté celle-là ! (se tournant vers Liz) : Mes compliments, Liz !

Le récitant farfouille dans les pages, en continuant de ronchonner, puis s’arrête enfin sur un chapitre : Ah !
Dans le chapitre 40 verset 12 alinéa 5 : Je lis…..

A ce moment la première SAYNETE se met en place, celle de la kermesse.
Cette partie fait la part belle à l’improvisation dans les dialogues des différents comédiens.

Le récitant (s’adressant au public) :
Ah, oui, je dois vous préciser que mon livre magique a la propriété de projeter des hologrammes à mesure que j’en fais la lecture.
Vous allez avoir l’impression que des êtres vivants évoluent devant vous, comme les personnages sur une scène de théâtre. Il fait des gestes de magicien, des trémolos dans la voix : Magie poétique de l’évocation, retour à l’émerveillement de l’enfance, nous voici projetés au cœur d’un marché de Provence …
Il chante (mal : ce n’est pas un effet scénique, il est affligé d’un handicap vocal, mais ce comédien a été imposé par la production contre la volonté de l’auteur) :

Le récitant : Voulez vous ma belle du thym de la garrigue, un peu de safran et trois kilos de figues…
Non ! Pardonnez moi, je me suis trompé de pièce, il s’agit d’une kermesse...
Il s’efface dans une chorégraphie de mouvements mystérieux des bras…

Acte I scène 2 :
La scène se met en place : deux femmes s’avancent. On les voit parler sans les entendre, des figurants s’affairent à planter le décor : une table de camping recouverte d’un grand drap qui en cache les pieds représentant un étal, supportant des objets hétéroclites dont un casque de vélo. Des acheteurs gravitent autour, se débrouillant pour ne pas cacher les deux protagonistes.
L’une d’elle est Liz, on le sait parce qu’une figurante habilement dissimulée par des vêtements sombres tient une pancarte précisant, à la manière d’une bulle de bande dessinée se terminant par une flèche : Liz. Par ailleurs elle est coiffée et habillée d’éléments seventies très « vintage » dont on sait que son modèle est très friand.

Les machinistes disparaissent et désormais on entend la conversation. Les deux femmes papotent, de ce qu’il y a à vendre, de la générosité des donateurs, du pasteur qui supervise la manifestation, de la douceur exceptionnelle de cette soirée printanière, d’anecdotes spécifiques à cette manifestation.
Elles interagissent avec les acheteurs qui farfouillent, marchandent peut-être.

C’est dans ces dialogues qu’on fait appel aux qualités d’improvisation des comédiens.

Le récitant lui-même se joint à la scène. Il cherche puis pique dans le tas de vêtement une veste rouge à paillettes, celle-là même que Philou avait portée lors de son anniversaire, Le récitant la dispute à un acheteur qui semble lui-même intéressé ; ses traits sont ceux de Philou. Le récitant se met torse nu. Seul le plastron cache désormais son opulent coffre d’athlète velu. Il enfile le vêtement, semble se regarder dans un miroir, se retourne et demande au public si cela lui va, puis l’ôte et remet sa queue de pie.

L’amie de Liz pour conclure la saynète demande à cette dernière :

L’amie : Tout de même Liz, après toutes ces années passées à organiser cette kermesse, comment fais-tu pour garder autant d’envie et d’énergie, pour ne pas te lasser ?
Liz : (répondant modestement) Et bien tu sais je crois qu’envers et contre tout, j’ai toujours su garder LA FLAMME !

La, comme un diable sort de sa boite, le casque de cycliste jaillit de l’amas de fringues. Dessous il y a une personne habillée d’un ensemble cycliste aux couleurs de Capitaine Flamme, avec une belle cape flashy.
Elle entonne le refrain de Capitaine Flamme tandis que les participants de cette fresque se rassemblent et reprennent la chorégraphie et chantent à l’unisson.

Capitaine Flamme disparait en virevoltant derrière les figurants qui à leur tour s’éparpillent et se mêlent au public. les éléments du décor sont rapidement escamotés pendant que le récitant réapparait sur le devant de la scène, feuilletant son Grand Livre.

Acte II scène 1
Le récitant : La Kermesse, c’est je crois un de ces rendez-vous annuels auxquels beaucoup d’entre vous ont participé à des titres divers et qui ont contribué à souder l’amitié qui vous unit à Liz. Mais sait-on la somme de travail, de peine, d’angoisse, mais aussi de satisfactions et de chaleur que cela lui a procuré ?
De la chaleur, de la flamme, c’est ce dont elle aura besoin dans le chapitre suivant consacré à l’une des grandes passions de Liz : la cuisine.

Le récitant s’efface à nouveau, les éléments du décor suivant se mettent en place rapidement.
Un plan de travail (la table de camping) sur lequel deux feux sont grossièrement représentés par des roues de vélo d’enfants. Derrière ce plan deux personnes dont on surprend le début de la conversation. L’une d’elle est toujours accompagnée, en arrière plan par la figurante discrète qui indique la présence du rôle principal par une pancarte nominative levant tout doute sur son identité…

La protagoniste : (on reconnait Maité car la comédienne a pris une voix de basse aux accents gascons et sous ses vêtements des rembourrages expriment le gabarit de la célèbre cuisinière) : …Moi, pour cette recette, je cuisine plutôt au beurre, je trouve que c’est plus digeste que l’huile... Bien que j’adore l’huile d’olive bien sûr. Mais pour notre recette d’aujourd’hui je pense que l’huile n’irait pas. Faisant signe à Liz :
Tiens, passe-moi le beurre.
Liz lui tend une tablette de beurre. C’est une boite peinte en noir, avec un motif blanc figurant le plastron d’un pasteur.
Maïté :
Ah, je vois que toi aussi tu utilises du beurre pasteurisé !?
Liz : oui pour notre plat d’aujourd’hui « les Grenouilles de bénitier au beurre » je préfère utiliser du beurre pasteurisé. C’est un peu moins orthodoxe, et pas très catholique mais avec ces bestioles il faut prendre des précautions. Quand on les sort du bénitier elles n’arrêtent pas d’agiter leurs cuisses. Si on les pasteurise de suite dans le beurre ça les calme instantanément !
Maïté : Oui, sage précaution. Mais moi tu me connais : je sais les calmer les bestioles récalcitrantes. Elle brandit un immense rouleau à pâtisseries. Bon, où sont-elles ces grenouilles ?
Elle farfouille puis brandit deux brochettes sur lesquelles sont enfilées des effigies en carton coloré de grenouilles. Leurs bras et leurs cuisses s’agitent sous les mouvements rapides de Maïté qui de l’autre main fait mine de les calmer à coups de rouleau à pâtisserie. En coulisse des comparses poussent des coassements vigoureux, synchrones avec les mouvements désordonnés des batraciens de carton.

Liz : Tu vois, elles n’ont pas l’air bien tranquilles ces grenouilles. A croire qu’elles savent déjà ce qui les attend et surtout qu’elles ont beaucoup à se faire pardonner ces grenouilles!

Maïté : Allez ! Dans la marmite les grenouilles !
Maïté les plonge dans un grand récipient, et tente de recouvrir d’un couvercle, mais les grenouilles protestent et essayant d’en sortir.

Liz : Ne faisons pas souffrir inutilement ces créatures de Dieu. En aparté à Maïté : Je me demande où tu les as péchées d’ailleurs ! ... Elle se penche sous la marmite :
Zut ! Le feu n’est pas allumé. Tu peux me passer un briquet ?

Maïté : Je n’en ai pas

Liz : (elle se fouille un peu, cherche sur la table).
Moi non plus !
Mince, (se prenant la tête à deux mains et l’inclinant de droite à gauche) : Comment allons –nous faire ?

Soudain, sortant de l’ombre, virevoltant, sous les accents du chœur de sa chanson, Capitaine Flam surgit à nouveau et brandit une monstrueuse allumette (briquet, torche, chalumeau, enfin un truc GROS)
Capitaine Flam (prenant une pose de super-héros): Ca, c’est un travail pour Capitaine Flam ! Et il allume le feu sous la marmite dans un nouveau et virulent concert de coassements des chœur s(prévoir un extincteur, et peut-être un pompier de service).

« Le rideau se baisse » sur cette deuxième scène tandis que les deux femmes se répandent en remerciements et baisent mains et pieds et cape du sauveur en costume de cycliste qui fait le modeste sous leurs louanges pendant qu’un comparse agite les grenouilles au bout du fil d’une canne à pêche, leur faisant danser une gigue effrénée aux accents de capitaine Flam.

Acte II scène 2 :
Le récitant se présente à nouveau :

Le récitant : Que d’émotions, cher public. Je vois que dans vos yeux d’enfants scintillent mille étoiles devant cette évocation rafraîchissante !
Mais ne nous laissons pas distraire, il est temps d’aborder notre dernier chapitre. Sans doute le plus ludique parmi les activités de Liz.
Il tourne à nouveau les pages du Grand Livre.

Le récitant : Ah ! Ca se passe dans un cimetière. (Pour camper une atmosphère plus appropriée, il fredonne la bande originale des dents de la mer)
Pendant ce temps les « machinistes » ont changé de décor. Dans du carton sont grossièrement dessinées des pierres tombales et des croix.

Acte III scène 1 :
Liz,est habillée d’un tailleur très strict, un cartable à la main. Ses cheveux sont tirés en un chignon impeccable et de grosses lunettes apportent la sévérité requise à ce nouveau rôle. A ses cotés un couple de personnes, plutôt BCBG, la femme de son coté arborant un look totalement CPCH –collier de perles carré hermès-.
Ils marchent parmi les croix. Au fil de leur déambulation, les croix sont déplacées, pour figurer les le parcours du trio au long d’ allées interminables. Soudain « apparait » toujours découpé dans du carton un mausolée. Deux colonnes et un chapiteau tenus par des figurants.

Liz : Ah, voici notre mausolée témoin. Comme vous le voyez, il s’agit d’une demeure de caractère sise en un terrain joliment arboré. Et si vous vous penchez de ce coté, là, entre les deux cyprès, on peut voir la Tour Magne. (elle s’approche du « mausolée ») A l’intérieur il y a toutes les commodités. De part et d’autre nos résidents pourront reposer chacun dans leur espace privatif. Au milieu on a aménagé des stations de prière. Elle montre du doigt. Ici et là, les lieux de rangement personnalisés pour accrocher l’art funéraire de votre choix, et entretenir des plantes adaptées, et là dernier raffinement (son visage s’éclaire sous l’emprise d’une sorte de béatitude) : La prise Internet, pour rester connecté en permanence à DeathBook ne nouveau service en ligne pour connaitre en continu l’actualité de nos chers disparus.
Elle indique la porte :
Bien sur, nous privilégions la sécurité. Ce double portail en ferronnerie d’art est équipé de fixations trois points et d’une serrure électronique. A l’intérieur tout est sous surveillance vidéo et radar. Au moindre mouvement une alarme de 110 décibels retentit et ça téléphone au commissariat le plus proche ainsi qu’à la permanence de la Maison du Protestantisme. La tranquillité et la sécurité de nos êtres chers est à ce prix !

Les visiteurs : ils font des gestes d’approbation, discutent à voix basse entre eux. Madame circule, semble examiner ici et là. Nouveau conciliabule :
Nous le prenons !

Tout le monde se serre la main tandis que Liz brandit un compromis de vente. En fond sonore l’Alléluia de Haendel retentit joyeusement. L’ambiance est conviviale, les deux visiteurs s’éloignent, Liz leur fait des signes de la main comme à des amis venus passer quelques jours en vacances. Ils disparaissent. Liz reste seule. Elle semble préoccupée, se tourne, cherche...

Liz : Zut ! C’est eux qui m’ont amenée. C’est ballot : Comment vais-je faire pour rentrer à la MDP (ndlr : Maison Du Protestantisme) ?

Comme par magie, apparait de derrière le mausolée Capitain Flam. Il est sur un vélo. Sa cape vole au vent (aidée par deux comparses qui courent derrière et agitent le tissu).
Il stoppe devant Liz. Elle semble abasourdie. Il descend du vélo et le lui tend, en un geste théâtral.

Captain Flam : (emphatique) Un problème de Transport ? Captain Flam est là pour ça !
(Il se tourne vers le public) : Captain Flam sera toujours là pour vous et venir en aide aux faibles et aux opprimés.

Le reste de la troupe se rassemble autour de Liz et de Capitain Flam et tout le monde entonne en chœur le refrain de Capitaine Flamme et reprend la chorégraphie, invitant le public à participer.
Pendant ce temps le récitant refait son apparition, présentant les acteurs de la troupe.

Acte III scène 2 :
Le récitant (avec des accents de bateleur): dans le rôle de Liz : Catou Richebois.
Capitaine Flam : Florence Isemberg.
Maïté : Laurence Desimeur.
Celle qui désigne Liz en permanence: Valérie Jean.
Et l’ensemble des amis de la Compagnie du Cercle, dont rappelons-le la profondeur n’a d’égale !
Pour conclure, les décors n’étaient pas de Roger Hart.
Les costumes n’étaient pas de Donald Caldwell.
Et la mise en scène n’était pas de Jean Villard ni la chorégraphie de Maurice Béjard !

Valérie se dégage de la troupe, désigne le récitant :
Valérie : Dans le rôle du récitant : Pascal Richebois ! (elle l’embrasse tendrement sous les ovations du reste de la troupe)

Acte III scène 3 :
Le récitant :
Et maintenant Liz ; si tu veux bien t’approcher pour prendre possession de ton cadeau : Il s’agit d’un superbe vélo électriqueeeeeeeeeeeuh !
Il énumère ses caractéristiques à la manière de la voix off des jeux télévisés présentant l’ensemble de cadeaux offerts au gagnant :

Le récitant :
…Un moteur de 500 watts avec chaudière à granules de bois qui lui permettra de parcourir quotidiennement une centaine de kilomètres grâce à l’autonomie des ses batterie au lithium rechargeables en soixante douze heures. Un superbe porte bagage, un panier pour faire les courses sur l’avant, un très puissant phare halogène en option et un catadioptre à l’arrière alimentés par une dynamo importée de Kiev. 22 vitesses par sélecteur shimano et deux freins à disque, le tout suspendu par des amortisseurs à gaz réglables de dernière génération. Que les roues de 26 pouces en alliage de titane aux terres rares équipés de pneumatiques en boyaux de gnou, gage de célérité et de robustesse, te transportent toujours plus avant tout au long des cinquante prochaines années, et que nous puissions à nouveau nous retrouver pour encore feuilleter le Grand Livre de Ta vie, Chère Liz, c’est mon souhait le plus cher.
Bonne soirée à tous, et que la fête commence !

Il tend le micro à Philou et s’éloigne, la troupe entoure Liz qui prend possession de son vélo…

Annexes :

1 : Les notes de Catou.




2 : Le brainstorming

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