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vendredi 9 avril 2010

That's Entertainment !

Pascou m’a convié à une mini écoute critique le week end dernier. Jako lui avait fait passer une maquette presque aboutie, mixée, sans les chœurs, de quatre de nos compos. Et là… le choc ! Après toutes ces semaines de doutes et de déceptions, j’ai découvert des morceaux équilibrés, très homogènes, dont les instruments étaient parfaitement distribués dans l’espace stéréophonique, avec un détail sonore étonnant. Un produit quasiment abouti, et prêt à consommer. La voix était bien posée au sein de l’orchestre, détaillée, intelligible, sobre, à part sur un morceau, oublie, qui conservait encore un vocal enregistré à partir du micro shure.

La différence entre cette captation et celle faite avec le micro de studio était flagrante. Mon interprétation est apparue floue, étouffée, sourde.
Cependant au-delà de la voix, qui reste pour moi un élément primordial on le comprendra, ce sont les instruments qui m’ont bluffé. Sincèrement à l’écoute de ces morceaux, j’avais l’impression que l’enregistrement avait été fait par des musiciens de studio ! Bien sûr je n’ai pas la prétention de connaître grand-chose à la musique, mais en tant qu’auditeur lambda, tout m’a paru en place, « propre et carré » avec une ambiance sonore restituant une interprétation que j’ai trouvée inspirée. Disparue la froideur des prémaquettes précédentes, il y avait une âme et du plaisir dans ce que j’ai écouté sur la chaine Bose, dans le salon des Richebois.

Je n’étais pas le seul d’ailleurs à avoir ce sentiment. Poun bien sûr était emballé, mais surtout Ktou a apprécié. Elle qui, de son propre aveu, est avare de compliments a trouvé des paroles très positives pour qualifier cette nouvelle mouture.

Egalement j’ai beaucoup apprécié l’énorme travail de notre pianiste, Lololalolo. Je sais à quel point les séances d’enregistrement ont été éprouvantes pour elle, mais ça valait le coup. Le piano contribue à rendre chaque morceau identifiable. Ses accords sont comme une signature, qui s’imprime dans le cerveau de l’auditeur, et seront la future ritournelle dont chaque chanson a besoin pour s’imposer dans le cœur d’un public.

Pour le reste, ce qui frappe c’est l’impression d’harmonie entre toutes les parties, de synchronisation. Cela donne l’impression d’une complicité entre les musiciens, même si l’on sait qu’une grande partie de l’enregistrement live initial s’est enrichie de rajouts ultérieurs et que certaines envolées ont été enregistrées presque note par note.

C’est vraiment à travers cette restitution qu’on imagine le travail de l’ingé-son, qui a su restituer l’esprit du groupe. Il a travaillé comme un photographe du studio Harcourt sur le portait d’une vedette. Il a sublimé le meilleur des UFR, éclairant ici, gommant là, jouant sur la profondeur de champ et l’angle de prise de vue, appliquant tel ou tel cosmétiques aux endroits adéquats pour effacer un pli amer, une ride, ou un grain de peau imparfait. Il nous donne à entendre une version idéalisée du groupe, une quintessence de notre savoir faire. Cependant même si l’image est belle, elle ne peut exister et perdurer, et se confronter au réel que si à la base il y a un matériau suffisant. Ce matériau existe, il n’est pas factice. Jako a simplement rassemblé et condensé les éléments épars de nos compétences individuelles, les a débarrassés de leurs scories. Il les a présentés dans une vitrine sonore comme s’il proclamait: « Voilà ce qu’ils savent faire ! Ils ne le font pas tous ensemble ni en même temps, mais quand tout va bien, c’est ça qu’on peut entendre ! »

On pourrait crier à la falsification et dénoncer une tromperie sur la marchandise. Mais en même temps on ne fait pas travailler Elisabeth Huppert au lever du lit. On la prépare, on la met en forme pour qu’elle soit parfaite au moment de la prise. C’est ainsi que ça se passe dans le monde du spectacle. Illusion. Mais cette image que Jako a créée c’est désormais à nous de nous en servir, de nous en inspirer de l’exploiter, et si elle nous convient, de nous rapprocher le plus possible de ces UFR idéalisés que Jako a façonnés.

En tous cas je commence à penser que le CD finalement pourrait aboutir à quelque chose de pas trop mal, dont nous pourrions même tirer une certaine fierté.

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