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mardi 6 avril 2010

800 !


800, c’est le nombre de messages publiés depuis le 13 janvier 2007, date de création de ce blog. Huit cents billets qui brossent comme il est indiqué au fronton de ces colonnes « une chronique subjective d’un groupe de rock amateur ». Compte-rendus de répétitions, chroniques d’évènements communs, récits, fictions, reportages, interviews, fausses infos, délires oulipesques, dialogues, pièces, poèmes et textes de chansons, photos glanées sur le net, vidéos de répétitions et de concert, enregistrements, photomontages, humour, dessins, concours, playmates, tous les genres sont abordés au travers du filtre de la personnalité complexe, partiale, mythomane, mais tendre de son webmaster.

Cela ressemble un peu à la terrasse d’un café, où l’on vient pour passer un moment, « espincher » regarder passer les gens. Il y a les habitués, accoudés au comptoir du zinc, qui serrent la main du patron et discutent un moment de leur passion commune ; on retrouve aussi les occasionnels, sympathisants, amis de passage, et inconnus qui rentrent puis sortent, amenés là par le hasard des recherches Google. Certains deviennent assidus, bien que muets, d’autres repartent après avoir parcouru quelques pages.

Mon souhait serait que ces anonymes dont je sais qu’ils lisent le blog, laissent un témoignage, des réactions, des avis, des critiques, des encouragements –nous en avons tellement besoin-afin que ce lieu sorte de son intimité un peu nombriliste pour susciter autour de notre travail mais pas seulement, des échanges qui à leur tour nourriront le contenu de ces pages.

Mais ces 800 billets ne doivent pas cacher les quelques 4000 commentaires publiés, expression libre (à UNE regrettable exception près) des contributeurs de ce lieu. Un espace de création, mais aussi de dialogue, qui tente d’accompagner la fabuleuse saga des UFR, et reflète ses joies, ses peines, ses humeurs, ses coups de blues, ses hésitations, les mouvements qui l’animent, ses rencontres avec le public, sa progression difficile et parfois douloureuse mais tellement passionnante.

Le foisonnement de pages de ce blog est à l’image de ce que traverse le groupe dans l’apprentissage de sa pratique musicale. Nous faisons l’expérience de tout ce qu’un vrai groupe de rock doit affronter pour se développer. Et toute la chaîne de la production est abordée petit à petit, avec tout ce que cela comporte de nouvelles découvertes en matière de techniques et d’organisation. Depuis ses débuts il y a un peu plus de trois ans, on n’imagine pas la somme de travail qu’à nécessité pour chacun d’entre nous le simple fait de maintenir un niveau acceptable de technique amateur. A mesure que nous développons notre offre musicale, nous devons repousser sans cesse ce « mur du son » dont la résistance augmente en proportion de nos exigences. Il nous faut de plus en plus d’énergie pour progresser, c’est parfois usant, mais tellement enrichissant aussi.

Tout cela ne peut se faire que par la volonté de chacun de nous. Il faut avoir un vrai désir de travailler ensemble. Les individualités s’affrontent pour mieux collaborer. Ce groupe est en fait une métaphore de l’expérience humaine, qui condense en un microcosme dense, resserré, toute la palette des interactions sociologiques complexes qui sous-tendaient déjà la vie d’une tribu il y a 40000 ans.

Une tribu, c’est un peu ce que nous sommes, liée doublement par la musique et l’amitié trentenaire pour certains.

Dans toutes les tribus il y a un chef, mais aussi des chasseurs. Des chasseurs de sons. Parfois la chasse est bonne, et on fait bombance, parfois on rentre épuisés et déconfits après avoir suivi les traces durant de longues heures d’un son insaisissable. Alors le soir autour du feu, la tribu se lamente sur le sort qui s’acharne, invective les Dieux et interpelle son shaman.

Nous avons un Shaman. Un guérisseur de sons. Un médium entre les Dieux de la musique et les être rampants chétifs et craintifs que sont les UFR.
Jako est notre shaman. Il connaît l’art difficile des assemblages de sons. Il sait comment capturer l’accord insaisissable, il connaît l’art du drop, il dompte les tempos, les plie à sa volonté, il détecte la corde mal accordée sur l’arc du chasseur, et armé de son sampler, il force les notes à rentrer dans le rang. Mais par-dessus tout il connait les chasseurs de son, il sait leur faiblesse, leurs doutes, leurs limites. De la glaise informe que nous lui apportons, arrachée à la boue du marigot craquelé de notre imagination, trop longtemps délaissé par les ondées bienfaitrices de la saison des pluies, il façonne le son, il le sculpte, lui donne sa forme, la forme du Son des UFR, ultime but de notre quête mystique.

Ce blog va donc continuer à vous conter, jour après jour, la geste des UFR, et de son shaman, Jako aux Doigts de Son, en espérant vous distraire un peu des vicissitudes alarmantes de ce monde.

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