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lundi 27 octobre 2008

400

C'est le 400ème message. J'avais loupé le trois-centième. Ca fait quelques jours que je me dis : le 400ème, il faut pas passer à travers. Je me l'étais gardé de coté, j'avais même interrompu la Saga du Barde pour l'occasion. Pourtant j'en ai encore sous le coude concernant le Barde. Il y a tellement à dire. Son son aspect immobile, c'est chaud à l'intérieur du Barde. Ça bouillonne, ça fourmille, c'est un pine à tout beau qui ne demande qu'à rentrer en érect... en éruption. Mais cela attendra un peu. Pour là 400ème édition du billet du mercredi je voulais que ce soit un feu d'artifice, une apothéose, un Everest, un condensé de ce qui peut se faire de mieux en matière de chronique. Même si bien sûr je triche un peu : il n'y a pas eu 400 répétitions. Tout au plus la moitié. Appelons cela une licence poétique.

Et puis je suis là, seul, dans ma somptueuse chambre d'hôtel, avenue de Friedland, à cinquante mètres de l'arc de triomphe, allongé au milieu de ce lit que le général De Gaule n'aurait pas renié. L'hôtel Napoléon. Déco empire, atmosphère surannée, cosy, cossue, bourgeoise. Une petite roumaine en livrée rayée est venue préparer le lit pour la nuit, déposant sur le drap replié en triangle, une friandise. Elle avait un sourire malicieux, et de la musique dans la voix.

A la télé ils passent Voyage au Bout de l'Enfer. Et à cet instant Robert de Niro « Michael » dans le film, a dans son viseur ce superbe cerf, dont la ramure se découpe sur le ciel bleu lacéré par les monts enneigés en arrière plan. Il le tient au bout de son canon, le dix-corps n'a pas conscience du danger. De Niro finît par tirer en l'air. Il laisse s'éloigner l'animal, qui disparaît sereinement derrière des rochers.

Cette solitude après la frénésie de ces jours de congrès, de visite des stands des constructeurs, de mondanités commerciales sur fond de cafés et de mauvais champagne, de courses en taxi et de rames de métro, cette quiétude luxueuse m'entraînent à la méditation. Et quand le Mitch médite, ce n'est jamais vraiment très bon. IL se perd dans les méandres de ses pensées, il disparaît en lui-même et perd le contact avec le concret. Il se dilue dans la mélancolie, devient rêveur, ses propos tournent à l'incohérent.

Mais pas cette fois.

Je voudrais profiter ce cette occasion pour saluer nos contributeurs réguliers. Plus de 2600 fois, ils ont bien voulu accompagner mes errances de leur prose fertile drôle truculente, émouvante critique et caustique. Je les en remercie avec une émotion réelle. Même si certains, certaines, se font trop rares.

Je crois, cher Kéké, que les pages du bouquin que tu voulais que j'écrive sur notre petite communauté se noircissent en ce moment. C'est un ouvrage collectif. C'est une tranche de nos vies. Un reflet de ce que nous sommes, de ce qui nous rapproche, de ce qui nous lie. Même si le prétexte en est la chronique de quelques fossoyeurs, en filigrane on brosse ici un tableau plus large. Celui d'une poignée d'irréductibles luttant contre l'empire de la trouducuïtude ambiante, si on me pardonne ce néologisme. Ce qui nous rassemble, c'est au delà de la la musique le désir farouche de nous abstraire de la connerie, d'en être épargné. Un peu comme si nous luttions contre une maladie, une épidémie, qui gagnerait principalement les gens de nos âges, déjà englués dans leur suffisance, la sclérose de leurs certitudes, et leur benoît bien être de parvenus respectables.

Je m'égare. Grâce à Dieu, nous ne sommes pas touchés par cette gangrène. Et si parfois nous en présentons les symptômes, nous utilisons une prophylaxie efficace, l'humour et l'autodérision : traitement salutaire !

Dans un travail d'écriture, surtout s'il est à visée professionnelle, il est toujours commode d'utiliser le canevas classique : bilan et perspective. La première partie du présent rapport est donc achevée : c'était le bilan.

Pour les perspectives, tout est ouvert ! Après presque deux ans, je ne saurais dire comment va évoluer le bolide UFR, tant nous avons du mal à en diriger la course folle. Certaines fois il nous semble le maîtriser enfin, d'autres il nous apparaît que rien n'est acquis et que tout est à recommencer. La dernière répétition était de cet ordre. Pas la pire... mais loin d'être la meilleure. Cependant, même si ce n'était pas là notre top niveau, la séance s'est déroulée dans la bonne humeur. Au moins avons nous pris du plaisir à défaut d 'atteindre le zéro défaut. D'ailleurs notre principal biais est identifié depuis belle lurette : Nous jouons trop fort ! Occupé à vociférer, je suis en peine de me concentrer sur autre chose. Par ailleurs les répètes ne sont pas vaines. Le lent travail de répétition finira par porter ses fruits. Un jour.... bla bla bla
J'ai du dire ça une cinquantaine de fois au cours des deux dernières années! Sans doute une application de la méthode Coué, un voeu pieu, une manière de ne pas trop désespérer. Et toujours en fond, cette recherche de la répète parfaite, mais surtout du concert parfait.

Sagement, au cours des séances, je m'en tiens à un objectif minimal dans ma pousuite de la perfection : me rouler la cigarette parfaite. Au moins dans ce domaine, je ne suis pas trop mauvais !

Pierrot continue son travail de composition sur les textes que nous lui fournissons. Il nous a produit un ovni surprenant, qui se chante à la vitesse d'une balle de fusil et produit sur l'auditeur le même effet que les dards du tazer pénétrant la chair du délinquant : un sorte d'épilepsie catatonique électrique. Ça m'apprendra à écrire des textes abscons à rallonge.

Je suis trop bavard pour être un bon parolier de chanson !

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