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dimanche 1 mars 2009

Interview des Inruckoptibles #3 : Lolo, la Pianiste

Odile, notre grand reporter, va à la rencontre de Lololalolo, pianiste des UFR pour une interview surprise. L’entretien se déroule dans l’atelier d’encadrement de Lolo « Théo et Vincent ». En ce samedi après-midi il y a foule, et ce n’est pas sans mal qu’Odile parvient à recueillir les propos de son amie. Cette dernière, vêtue de son ample blouse blanche parsemée de taches de couleur, ses cheveux de geai défaits, se tient près de la superbe machine à commandes numériques dont elle a fait l’acquisition récemment. À la main elle tient une tasse de thé brûlant. Les chalands sont partis, il est 18 heures, l’ambiance est calme. Toutes les conditions sont désormais réunies pour un entretien d’exception qui nous permettra de connaître mieux notre jeune encadreuse aux multiples talents.

O : Bon, lolo, c’est parti. Il va falloir que tu répondes de façon concise et rapide…

L : C’est un piège !

O : Ouais, c’est le père Mazet qui a encore sévi.

L : Rires

O : Il va donc falloir que tu répondes à ces quelques questions. Il y en a 98, donc tout va bien.
De quel évènement rapproches-tu ton année de naissance ?

L : (Long silence) Euh… rires, Alors je n’y ai pas réfléchi. De quel évènement ? Euh…. Voilà ! A peu près ça ! Il faut que je regarde sur mes tablettes.

O : Sans réfléchir !

L : Je ne sais pas, j’ai oublié de regarder le journal. Je ne sais pas ce qui s’est passé en 65, à part ma naissance qui fut quand même un évènement mondialement reconnu. Les rois mages, tout çà : Jésus !

O : D’accord : la naissance de Jésus ?

L : Jésus ! J’étais le Jésus de ma mémé.

O : Ah ben oui ! Peux-tu nous raconter une anecdote de ton enfance ?

L : Je n’ai pas eu d’anecdotes dans mon enfance. J’étais battue.. Y a quelqu’un qui arrive. Oh flûte on ne s’en sortira pas Odile. (Un client). Je ne sais pas Odile, pas d’anecdote.

O : Même pas un fennec ?

L : Si, le fennec. Un gros fennec. Elle était gentille, elle s’appelait Fleurette. (Elle s’adresse au client qui s’approche : Bonjour).

Odile coupe momentanément l’enregistrement. Magie du différé, il reprend instanténément.
O : Bon, alors, une anecdote de ton enfance ?

L : J’ai donné une claque à ma grand-mère. Parce que j’étais malade tout le temps, on me faisait des piqûres, et il y avait un rituel, il fallait que je fasse des bisous à toute ma sainte famille avant qu’on me fasse ma piqûre, et un jour ma grand-mère s’est approchée pour faire son bisou, et je lui ai filé une taloche ! A la place du bisou. Elle ne m’a pas grondée. Parce que j’étais son jésus, quoi. Voir la question précédente.

O : Drôle de jésus quand même : Jésus il a dit quand on te donne un coup, tends l’autre joue. Toi tu donnes un taquet d’abord (rires).

L : Oui moi je donne des coups !

O : Parle nous de ton premier 33 tour ? Acheté ou volé ?

L : Alors je crois que mon premier 33 tours je l’ai acheté. C’est ma tata qui l’avait acheté, et qui me l’avait offert. Et c’était Dave. Parce que j’aimais beaucoup Dave ! Vraiment, toujours, je l’aime beaucoup. J’aimais beaucoup Frédéric François aussi. Mais j’ai évolué depuis. Mais Dave, je suis restée…. Dave !

O : Ton premier contact avec un instrument… de musique ?

C’était à l’école, en maternelle. Je me rappelle. Et ma maîtresse, d’école hein, avait un piano à air je pense, sur laquelle on jouait d’une main et de l’autre main… Tu me diras que je fais des gestes en même temps (rires), de l’autre main on pompait ! C’était un piano Shadock ! Et alors la maîtresse jouait un morceau, elle s’était trompée. Et je lui ai dit : Madame, vous vous êtes trompée ! Déjà je n’aurais pas dû, et elle m’a dit « et ben puisque tu es si maligne, viens le jouer à ma place ». Et je l’ai joué sans me tromper. Et c’est le lendemain que j’ai commencé mes cours de piano.

O : Déjà tu étais douée…

L : …et fainéante !

O : Est-ce que ça t’a aidé pour emballer les garçons et si oui raconte ?

L : Ah, parce que il y avait marqué le garçons ou les filles, alors…

O : Les garçons !

L : Oui, ça m’a aidé pour emballer les garçons parce que je leur prêtais mon piano en fait. Il y avait des garçons qui venaient à la maison, ils voyaient cet instrument ils voulaient le toucher, alors comme ils jouaient beaucoup mieux que moi, je les badais forcément. Donc j’emballais parce que je les badais. Il s’appelait Mathias !

O : As-tu des influences, des références musicales ?

L : Oui, j’en ai plein. Alors j’ai Dave. Donc, Frédéric François ça m’a un peu passé, Maxime Leforestier, Patty Smith, Trust, ACDC, ZZ Top, la Clique des Joints… voilà ! Non, la Bande des Joints. (ndlr : j’ai fait une recherche sur internet. à part de multiples références à la « bande à joints » aussi appelée calicot, qu’on utilise pour le placo, rien sur ce groupe cité par Lolo. Questionnée Odile m’a révélée que la clique des joints, c’est nous !)

O : Tu es plutôt Eddy Mitchell ou Dick Rivers ? Et explique.

L : Eddie Mitchell, parce que il est trop drôle quand il est bourré sur scène. Et après ça s’améliore, hein Odile, on était ensemble au concert. Et puis il est trop mignon, en plus c’est un bon acteur, tout ça. Non, Eddie Mitchell.

O : Penses tu que les UFR soient un boys band ?

L : (Silence) Non. (Re-Silence) Non !

O : « Non », ok : Mais c’est trop court par contre.

L : (Rires) Non parce qu’un boys band ça ne joue pas de la musique déjà, ça ne fait que chanter des trucs niaiseux. Et puis d’abord il y a des filles, ça ferait un boys and girls band ce serait trop long. Non ça ne joue pas de la musique, un boys band. Ils sont tous VACHEMENT beaux. Nous on est tous vachement beaux mais quand même, c’est vachement plus musclé un boys band. Ca montre son torse non velu à tout le monde

O : Ca va faire plaisir à quelques uns !

L : (Rires), Ca danse et voilà. Et puis ça a tout plein de cheveux ! Un boys band chauve c’est pas possible ! Et puis c’est jeune, vachement jeune.

O : Eh ben, je ne sais pas si il y en a qui vont aimer ta réponse, mais on continue : Comment travailles-tu, quelles sont tes sources d’inspiration, as-tu des habitudes, des rituels avant de travailler ?

L : Travailler… Le piano… Je ne le travaille pas. D’abord ça se remarque (rires) Des fois, dans l’urgence, quand je sens que vraiment… je travaille un petit quart d’heure, histoire de me remémorer le truc. Je ne travaille pas je n’ai pas l’habitude. Non je ne travaille pas, c’est là où ça pêche, je ne travaille pas, comme les AUTRES. En fait personne ne travaille !

O : Pour toi qu’est ce qui est le plus important, le studio ou la scène ?

L : Ah je ne sais pas parce que je n’ai jamais fait de studio. Alors je ne sais pas.

O : Ah oui c’est vrai. Bon et bien tu vas connaître ça bientôt.
En concert, préfères-tu les petites ou les grandes salles ?

L : Les grandes, parce qu’on ne voit pas les gens, comme ça. Les grandes salles avec l’électricité et la lumière qui vont sur la scène et pas sur les gens. donc tu ne les vois pas : leur gueule déconfite et tout ça.

O : Ca t’éblouit un peu

L : Voilà, mais je préfère être éblouie plutôt que de regarder des gens atterrés et qui se cassent !

O : En concert préfères tu les petites ou les grandes fans ?

L : Ca veut dire quoi ça les petites ou les grandes fans ?

O : Eh ben les fans, les groupies qui sont là…

L : Petites, de taille ?

O : Je suppose

L : Pour les garçons c’est pareil ? Je préfère les grands !

O : Ah oui pardon.

L : Les grands fans… ouais (elle réfléchit) Tous, remarque, il peut y avoir de bons petits fans ! Du moment qu’ils sont bons : petits ou grands…. (Elle éclate de rire). Peu importe !

O : Peu importe le flacon…

L : …Pourvu qu’on ait l’ivresse !

O : Préfères tu jouer des reprises ou des compos ?

L : Des compos parce qu’on ne peut pas faire le rapport avec l’original. Y a pas de marque déjà, on ne peut pas dire oh p… c’était mieux les autres.

O : Raconte nous un moment de pied total au sein des UFR.

L : IL faut que je me concentre, il faut que je recherche loin dans ma mémoire. Un moment de pied total…(elle souffle) euh… Joker ! Un moment de pied total. Pied… Tu ne vas plus avoir assez de bande là.

O : Non mais attend, il y a la suivante là : Raconte nous ton pire moment dans le cadre du groupe.

L : (La réponse fuse) Oui alors le pire…

O : (Rires) de suite c’est beaucoup plus facile !

L : Je me souviens j’étais chez mon fils, c’était la deuxième soirée. Chez Mathieu D. où c’avait été un carnage. La choriste s’était fait harceler par un fan bourré. C’avait été terrifiant. TERRIFIANT. Vraiment

O : Je crois qu’on a tout le même PIRE moment.

L : Oui ça c’est le pire. Je crois que là où je m’étais régalée c’était à l’anniversaire de Kéké. C’était très sympa, on avait un SUPER public, c’était pas mal. C’était un bon moment. Mais le pire c’était chez Mathieu.

O : Penses tu qu’on puisse jouer à l’eau claire ?

L : Non ! Parce que c’est comme tout : l’alcool ou bien les petites euh (elle fait un geste de fumeur) ça aide à transcender son art. Tu vois ? Je veux dire : je prends des cours de peinture depuis récemment, et j’ai eu le même problème, j’ai essayé de faire une plume, et je n’y arrive pas, la plume. Et la dame m’a dit : tu devrais te droguer avant de venir. Je lui ai dit « oui, un petit joint ? » elle m’a répondu, « non, vu ton niveau, il faudrait t’attaquer à plus gros ! »
(Odile s’esclaffe de rire). Alors je pense que la musique, c’est pareil. Ca me ferait le plus grand bien. Et peut être qu’on deviendrait géniaux.
Non : pas à l’eau claire. Les meilleures répètes qu’on ait faites c’était celles où on était un peu allumés. Ou alors c’était les meilleures répètes parce qu’on se rendait moins compte.. Qu’on n’est pas terrible des fois. Il faut qu’on soit un peu embrumés pour moins se rendre compte de la réalité.

O : Oui mais il faut pas l’être trop non plus, parce qu’alors c’est catastrophique.

L : Ah oui, mais on s’en fout on est bourré, on se rend pas compte.

O : Mais les autres si !

L : Ah mais il faut que tout le monde soit bourré ! Et puis c’est des répètes, quand il n’y a personne.

O : Te considères-tu comme une artiste ?

L : Non. Je n’ai pas la définition du mot artiste. Qu’est-ce que c’est un artiste ? (Elle réfléchit) Oui, remarque pourquoi pas, on des artistes à part. je ne dirai pas à part entière, mais ouais, pourquoi pas, je ne sais pas ce que c’est un artiste. Moi non, mais les autres oui. Ca peut être rigolo d’être artiste, ça fait chic, ça fait bobo. Oui, c’est bien, je kiffe artiste.

O : L’amitié, est-ce un moteur ou un frein dans un groupe de rock ?

L : Pour moi c’est un moteur, parce que si je ne vous aimais pas, ça fait un moment que j’aurais arrêté, personnellement. Je n’y vais QUE parce que je les aime bien (rires), et que c’est rigolo. Non, si je jouais avec de gros cons, ça ne m’intéresserait pas, d’un autre coté.

O : Vous chantez la vieillesse, les années qui passent, la fatigue et le spleen, et les illusions perdues. Souhaitez vous poursuivre dans le rock gériatrique et dépressif ; voudriez vous aborder d’autres thèmes ?

L : Oui mais là on n’a pas trop le choix, parce que c’est l’auteur qui nous fait une grôôsse déprime. Mais moi j’aimerais bien aborder d’autres thèmes. Qu’est ce qu’on pourrait aborder comme thème ? On n’a pas parlé de..

O : De cul peut être ?

L : Si, on en a parlé de cul.

O : Ohaa, rapidement..

L : Ouais, non, de…

O : L’alcool !?

L : L’alcool, les joints tout ça, on n’en a pas parlé, trop.. Mais bon, la gériatrie… il en faut pour tous.

O : Quel est celui des membres du groupe que tu détestes le plus ?

L : Ca c’est pas gentil. (Une pause) Je les déteste tous. Je déteste surtout Pierrot. Pierrot je le hais, parce qu’il sait tout faire (elle souffle), c’est pénible je trouve ces gens. C’est chiant, il est détestable. Il prend une guitare, il sait jouer de la guitare, il prend une batterie, il sait jouer de la batterie, il prend un piano.. Et toi tu t’escrime, et lui « mais c’est facile, il n’y a que trois notes » et lui il t’en fait quinze. Non, je le déteste, je déteste Pierrot.

O : Es-tu superstitieuse, as-tu un rituel avant de jouer en répète ou en concert ?

L : Non, en répète le rituel c’est de boire le café dans la cuisine avant de descendre. De dire aux autres de brancher les petits fils. Voilà c’est mon rituel, je dis aux autres : « j’arrive pas à brancher mon piano, aidez-moi ». Et du coup ils me mettent mes bouts de tuyaux à leur place. C’est le rituel ! (rires).

O : A ton avis, laquelle de tes qualités est indispensable au groupe ?

L : Joker… Je ne pense pas être indispensable au groupe (rires). A part faire chier, je ne sais pas. Non, aucune. Mon Dieu non.

O : Comment vois tu le groupe dans huit ans quand il fêtera son jubilée?

L : Mon Dieu.. euh.. En chaise roulante ? Je ne sais pas, de quoi on pourra parler dans huit ans ? (Elle réfléchit) J’espère qu’on sera tous là (rires).

O : Dans huit ans, ce sera la fête des 60 ans, ce sera super !

L : J’espère qu’on sera meilleurs. J’espère qu’on aura pris des cours. Le but, d’ici huit ans, il faut qu’on arrive à prendre des cours. Pour qu’on devienne meilleur et qu’on arrive à faire un truc sympa. Ce serait bien. C’est mon projet pour les huit prochaines années d’arriver à amener tout le monde à prendre des cours. Chacun dans son domaine, on prend des cours. Et on s’organise (rires). Voilà, on n’est pas organisé, d’ici huit ans, il faut qu’on soit OR-GA-NI-SES !

O : Enfin, tu as quartier libre pour déverser ton venin, défoule-toi on est prêt à tout lire !

L : Non, je n ai pas de venin. Non, c’est rigolo. On est nuls, mais… Ouais, je trouve qu’on est de plus en plus pires en fait. L’autre jour quand Michel a enregistré le machin, je me serais pendue. J’ai écouté trente secondes, je n’ai pas pu. Ca m’a fait vachement de peine. Ou c’est son machin (ndlr : l’enregistreur numérique) qui est minable, ou c’est nous qui sommes terrifiants. Parce que c’est vrai que quand on joue on est content de nous parfois, pas toujours, mais des fois on est vachement contents. Et puis quand on écoute après je me dis : merde si les gens nous entendent comme ça (elle soupire)… C’est terrible. Alors est-ce qu’on doit encore se montrer à des gens, leur faire écouter « ça », ou faut-il le garder pour nous ?

O : Il faut peut-être le garder pour nous.

L : Voilà ! Il faut peut-être que ça reste dans le cercle restreint. Et putain, il faut prendre des cours !

L’entretien s’achève brusquement sur cette dernière recommandation en forme de supplique. C’est la fin de la bande !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

trop tard, j'ai entendu, mais vous me connaissez : top secret, je suis une tombe !
kéké