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lundi 7 juillet 2008

L'Homme de L'Air

1er chapitre de "l'homme de l'air où comment utiliser ses potes"
Roman contributif à quatre mains de Catou Richebois et Mitch Mazet

La pluie frappe les verres fumés que porte Pascal pour cacher sa peur. Cela fait un mois que Pascal a peur. Suspendu à son parachute,il atterrit et le choc de ses pieds sur le sol dur de la piste propage des ondes le long de son corps,qui se mêlent à celles insidieuses,qui par vagues lui déchirent l'estomac et l'empêchent de prononcer une seule parole.
Il se secoue,pour chasser ses frissons,se débarrasse de ses sangles et se dirige en courant vers l'illusion de refuge du coffee-bar de l'aéro-club. C'est un homme grand,solide,encore jeune et seules les épaules affaissées traduisent l'accablement récent.

Ses jambes torses et grêles flageolent encore de l'expérience traumatisante qu'il vient de vivre. Dans la chaleur moite de l'orage, ses verres fumés sont embués et des ruisselets de sueur coulent le long de son échine et collent contre sa peau son éternelle chemise à carreau qui ne le quitte jamais , sous la combinaison violette et parme prêtée par le club,. D'un geste rageur il retire maladroitement son casque, découvrant une chevelure emmêlée qu'aucun coiffeur n'a fréquentée depuis des décennies. Pascal Lahïen grommelle en titubant, derrière lui la sculpturale monitrice Virginie, s'avance avec assurance, un sourire narquois au coin des lèvres. Sa combinaison d'un blanc immaculé moule parfaitement son corps athlétiques aux courbes harmonieuses.Ses longs cheveux blonds flottent librement autour d'elle, jouant avec l'averse qui s'abat. Elle a du batailler pour convaincre Pascal de sauter dans le vide depuis l'étroite porte du Piper. A bouts d'arguments elle l'a violemment précipité dans le vide, puis s'est élancée à sa suite en un saut de l'ange parfait. Elle a habilement manœuvré, se jouant des turbulences de l'appareil, puis étendant son corps afin de se diriger vers le paquet de chiffons sales qui filait devant elle à 300 kilomètres heures. Filant à sa poursuite, la jeune femme se dit que décidément, ces baptêmes de saut devenaient pénibles. Elle eut le temps de récapituler sa liste de courses pour le supermarché avant de rejoindre son client. Elle stabilisa son vol au niveau de l'homme terrifié, et prit le temps de cadrer la caméra avant de la déclencher.

Rejoignant à présent Pascal Lhaïen sur le tarmac détrempé, elle sourit mentalement : après les rodomontades de l'homme avant de monter dans l'appareil et la tranquille assurance qu'il affichait devant ses amis, ce dernier ne sera pas déçu ! Elle a particulièrement apprécié le déclenchement automatique du parachute du pauvre homme, qui l'a violemment freiné dans sa chute. Elle imagine les sangles passant entre les cuisses serrant cruellement ses « bijoux de familles » et entend encore le hululement d'effroi de ce qui ressemblait à un pantin manipulé par quelque divinité espiègle. Et puis l'atterrissage a été de toute beauté, un modèle du genre. Elle espère que l'objectif a bien fixé pour la postérité l'élégant vautrage de l'aspirant parachutiste quand au dernier moment un coup de vent l'a déporté sur un buisson d'épineux. Elle se dit qu'en définitive c'est pour ces moments qu'elle fait ce métier.

Une sirène hurle.Exercice d'alerte sur la base aérienne. Pascal accélère sa course,sa sueur et l'eau de septembre mélées.
L'ouverture sombre et maternelle semble soudain s'éloigner.
Pascal s'arrête. Un cri sortant de toutes les cavités de son corps s'élève,aussitôt éteint par les trombes d'eau crevant un ciel toujours plus noir.
Il s'avance vers la porte fugitive.
Virginie bloque la porte : « attends ! »

to be continued....

8 commentaires:

Anonyme a dit…

vous ne saurez jamais la date...
je veux pouvoir pisser peinard dans mon froc !

kéké

The Undertakers 5 a dit…

tu ne veux pas savoir ce que le héros va faire avec la belle Virginie ? ca m'a l'air bien engagé entre eux..

Anonyme a dit…

des Virginie, j'en ai connues plusieurs, c'est laquelle ?
si c'est Saabine, j'aurais bien aimé et j'aimerais bien faire des trucs avec ...
kéké

Anonyme a dit…

Le pas de Pascal se fait lourd,le sol gluant.Il souffle.Il est seul.Il a froid.Il a mal.Et ,s'arrêtant à nouveau,secouant ses doigts livides,il murmure "oh, Virginie,pourquoi m'as-tu abandonné?"
Des voix mélées et étrangement aigues tentent de s'échapper du baraquement.La porte,emballée d'une lumière glauque,l'attire irrésistiblement.
Les voix enflent,le brouhaha s'amplifie.Pascal reconnait sa propre langue.Est-ce possible,n'es-il donc pas perdu?
Il jette un oeil,qu'il récupère aussitôt,par la vitre sale,juste le temps d'apercevoir trois individus hagards,exaltés,micro en bouche,casque aux oreilles,masque à gaz élégamment portés sur la poitrine,dans une lumière bruyante et un vacarme étincelant.
"fantastique,extraordinaire,incredible,dément,nous sommes chers spectateurs au coeur de l'action" clame l'obèse exténué et enthousiaste.
Pascal sent une bouffée de bonne chaleur heureuse se répandre.Il est sauvé,ce sont les siens,c'est bien sa chère langue maternelle qu'il entend.

The Undertakers 5 a dit…

Ktoo, ça se situe quand dans le récit, ce passage ? on les a laissé devant la porte du coffe bar il me semble, et Virginie est juste derrière Pascal, non ? ou bien est-ce une version alternative ?

Anonyme a dit…

c'est super bien parti ce roman feuilleton,peut etre un peu confus au depart mais le temps que tous les protagonistes trouvent leur place et que les auteurs se syncronisent et je sent que ça va chauffer
Une petite deception,tout de meme que vous ayez choisi cette hyenne de kéké comme heros,ah ! c'est sur,il va y en avoir des coups bas et des rebondissements abracadabrantesque avec un champion comme celui là!

poun lecteur assidu

Anonyme a dit…

juste une precision en passant SVP

C'est qui l'obèse ? philou ?
c'est pas gentil ça,il est a peine un peu envellopé

Anonyme a dit…

Virginie......
rien que ce prénom, ça m'excite !
la sueur, la pluie, le sol gluant ...
houaaaouuu !
kéké