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samedi 5 avril 2008

M58 Beta

C'est donc avec le plaisir d'être lu par une nouvelle contributrice aux messages sibyllins, « Vale » dont par ailleurs les mensurations par elle dévoilées me portent à une rêverie quasi érotique, que j'entame la relation de la dernière séance de répétitions en notre immuable salle Jim Morrison.

Les lieux me semblent désormais appartenir à la mémoire collective du groupe, et je ne pourrais envisager de ne plus sacrifier hebdomadairement aux rituels qui s'y rattachent. L'arrivée, le joyeux bordel autour de la table de la cuisine chargée de souvenirs sensuels, le café, la descente de l'escalier, l'entrée dans la salle et sa forêt de pieds et de lutrins dont les racines se prolongent par l'entrelacement de câbles courant sur le tapis persan jusqu'au tableau de bord de notre sono. Le réglage des guitares, les roulements de caisses de Phil, puis les profondes vibrations de la fender basse du Pascou. Il faut ajouter à cela, en cette circonstance, la réhabilitation du synthé de Jésou, dont la richesse instrumentale dépasse de loin les basiques sonorités du piano de Mathieu. Bruno et son chalumeau magique ont su restituer au Casio ses fonctionnalités un temps altérées.

Par ailleurs Odile se présente munie d'un nouveau gadget.
Son histoire mérite qu'on s'y arrête un peu.

Or donc les jours précédents La choriste aux blanches mains m'avait confié ses difficultés à faire entendre sa voix dans le joyeux bordel instrumental ambiant. Malgré mes tentatives de réglage de niveaux, son chant restait en retrait, et elle devait s'égosiller pour émerger à la surface sonore du groupe. Au bout du second titre sa gorge était déjà en feu (non Jésou, je t'arrête tout de suite, sa gorge était en feu D'AVOIR CHANTE !). Elle me confia la mission de lui trouver un micro plus adapté. C'est donc chez Milonga, que je me présentai afin d'y chercher bonheur. J'errai un moment parmi les marchandises, notant au passage un superbe saxo à « seulement » 380€.

Les vendeurs étaient tous occupés, je ne trouvais pas le présentoir des micros, et j'étais un peu perdu.Une jeune vendeuse s'en aperçut, qui m'aborda très gentiment. Hélas elle ne semblait pas très versés en technique de prise de son et se montra un peu floue dans ses méritoires tentatives pour guider mon choix.
Fort heureusement, et j'y vois là une fois encore, une manifestation du « doigt de Dieu », un type qui passait par là vint au secours de ma charmante hôtesse :

- M58 !
- Pardon ? M'enquis-je.
- M58, le Shure M58, c'est ce qu'il faut à votre choriste. C'est un produit qui existe depuis 40 ans, tous les chanteurs l'utilisent. C'est la référence en la matière. Sa capsule est exceptionnelle !

Il y avait une capsule dans les micro.. c'était déjà une information intéressante. J'allais devenir un pro de la capsule.

- Avec ça votre choriste ne se fatiguera plus la voix inutilement, me rassura le quidam.
S'éloignant de moi, il poursuivit, comme à la cantonade :

- Vous le trouverez dans la vitrine au fond du magasin.
Tandis-qu'il s'éloignait, il continua de psalmodier : M58, M58, puis tourna au coin d'un rayon.

Ça me faisait l'effet de l'annonce faite à Marie par l'ange Gabriel. Ce type surgi de nulle part, puis retournant au néant. Avais-je réellement vécu cet instant ? Ou bien était-ce à nouveau une manifestation de mon esprit trop fertile ?

Je fus tiré de cette rêverie naissante par la jeune vendeuse :

- Voilà Monsieur : M58, tout au fond du magasin.

Dans la vitrine, il trônait, au coté d'autres exemplaires de microphones. Certains, sans fils, étaient reliés à des centrales HF dignes de la régie-son de l'ORTF de la grande époque. Un vendeur providentiel passait par là, momentanément désoeuvré. Je me jetai sur lui comme les choukas sur un champ de sorgho.

- En effet, je vois que Monsieur est connaisseur me fit il en réponse à mon adresse polie. Le M58 c'est la rolls du micro. Le modèle n'a pas bougé depuis...
- ...40 ans, le coupai-je. Et puis il a une capsule parait-il, poursuivis-je, fier de mon savoir tout neuf, euh une capsule, euh, remarquable ?!
Je vis dans ses yeux que je venais de gagner son respect.

Déverrouillant la vitrine, il sorti avec précautions le M58, le tenant comme un prêtre son goupillon avant de bénir les rameaux.

- Voici la bête.
- Ouaouh, la vache.

Nous nous regardâmes, avec cette connivence des gens qui partagent les mêmes valeurs.
Brisant le charme de cet instant magique, je poursuivis:

- Mais alors, par contre j'ai un petit soucis ; J'ai une voix qui a tendance à porter, le M58 est donc idéal pour moi. Mais je destine cet objet à mon épouse, dont la beauté par ailleurs illumine chaque instant de ma vie. Elle a une voix moins puissante. Je ne conteste bien sur pas les qualités sonores du M58, mais qu'en est-il de sa sensibilité ?

Il fronça les sourcils, et son expression devint soucieuse.
- Oui, je vois... il réfléchit un court moment : J'ai la solution ! (un instant j'avais cru que nous allions échouer à quelques mètres du but, je repris espoir, buvant ses paroles)
Sortant un nouveau micro, il me le présenta ; son corps en acier bleuté accrocha la lumière d'un spot, et ce reflet m'éblouit momentanément. Il me le tendit comme un officier du ministère de l'armement me présenterait la nouvelle roquette a visée laser nocturne par interpolation GPS. J'eus du mal cependant a lui faire lâcher l'objet, comme s'il était soudain réticent de se séparer d'une telle merveille de la technologie.
- Je vous présente le M58 « BETA », lança-t-il avec emphase. La ferrari des micros. Avec une toute nouvelle capsule, beaucoup plus sensible. Le modèle est fabriqué depuis 10 ans, mais on les garantit à vie.
- Putain, éructai-je en un souffle..
- D'ailleurs on va l'essayer en conditions réelles ! Suivez moi !
Nous allâmes à un ampli de scène. Un truc qui avait dû sonoriser Bercy, un monstre. Il brancha tour à tour les deux micros, et je les testai en reprenant « Bête de Scène ». Indifférents dans un premiers temps je m'aperçus que les visiteurs du magasin marquaient l'arrêt. Et des murmures admiratifs parcoururent les lieux. J'entendis même quelques râles de femmes... Mais je n'étais pas là en séance promo, modestement je conclus l'affaire.
- En effet, l'évolution Beta est convaincante : elle est plus pêchue. Je la prends !
Et alors là, un évènement inattendu : Le vendeur me dit,

- Attendez-moi une minute, je vais ranger l'autre micro, puis je vous rejoins à la caisse. Le gars partit, je musardai un peu en attendant ; je vis au loin mon vendeur en conversation avec un de ses collègues et un client. Longue conversation. Ils me rejoignit et le vendeur me dit, désignant le client, visiblement désapointé :
- Ce monsieur n'a pas de chance, il voulait justement le M58 Béta, et vous avez pris le dernier.

Je me tournai vers le client et m'excusai d'avoir raflé l'objet de ses convoitises.
et il me répondit très sérieusement :
- C'est pas grâve, je sais où est votre voiture, je vais lui crever les quatre pneus !
Après ça qu'on ne vienne pas me parler de violences dans le sport : le monde des saltimbanques est bien pire !

Le reste n'est que détails sans intérêt et péripéties de l'histoire (du rock).

Revenons donc à notre séance. Tout le monde s'installe, et je repense à mon dialogue avec Lolo, concernant le titre de Leny Kravitz présenté par Phil le K la semaine précédente. Bon, c'était dans la confusion du moment, on l'avait écouté rapidement, et pour tout dire ça ne m'avait pas laissé un souvenir inoubliable. Du coup je ne m'en étais guère préoccupé durant la semaine. C'est pile poil par ce morceau là qu'on débute ! Et bien sur j'ai l'impression que tous les autres l'ont travaillé, eux. Il y a eu des échanges de mails nombreux sur les accords ,les partitions. Lolo a même acheté un logiciel d'écriture de partitions. Je me retrouve donc un peu désemparé devant cette agitation autour du titre de kravitz. Heureusement j'ai conservé le texte de la chanson, et je déchiffre tant bien que mal, annotant à mesure les arrêts, reprises, ponts, breacks, solos etc..

Lolo est magistrale, on voit bien qu'elle a répété comme une perdue durant la semaine. Le synthé en plus passe bien. Bon, mon soucis c'est que je découvre les paroles à mesure que je les lis, et que la mélodie qui n'est déjà pas le style de ritournelle à la banana split que vous chopez en deux minutes, a du mal à imprégner ma mémoire. Je annone donc plus que je ne chante ce morceau, avec en plus la même énergie que je mets à interpréter les Status Quo. Comme I'll be waiting est censé être un slow, le résultat est assez space !
On passe une petite heure là-dessus. C'est une première approche ! Ça va se faire, on va rentrer dedans. Mais pas sûr qu'on y arrive avant le 24 mai.

C'est par un parcours lotosong que nous poursuivons les festivités. Rien de rare. Le son est très fort, Pierrot casse deux cordes d'un coup, Jésou est crevé et sa participation s'en ressent un peu. Même PleK saute parfois des temps. Odile et Lolo par contre sont irréprochables. Au moins ça me permet de travailler ma « voix du ventre ». Cette technique est vraiment payante pour moi. Depuis que je m'y exerce, ça me permet de mieux respirer, de moins pousser les notes, et d'augmenter un peu ma montée vers l'aigu. Je négocie donc de manière plus fluide Caroline par exemple. Et de la même manière , les finaux, notamment celui d'ACDC ressemblent un peu moins au cri de détresse de l'animal qu'on égorge.

Le M58 Beta quant à lui a fait merveille, Odile l'a précautionneusement rangé dans sa petite trousse en Skaï avant que « le dernier ne ferme la porte et n'éteigne la lumière... »

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut à toute l'èquipe :je tiens à m'excuser pour mon absence à la scéance photo du kéké de cet A-Midi mais j'étais à PORT-CAMARGUE pour deshiverner le célébre CLAMADOR...
Mitch tu comprends l'importance de ce moment dans la vie d'un marin -Ouvrir les coffres du bateau,mettre en place le génois,installer les écoutes ,vérifier les drisses,faire tourner le moteur aprés les réglages de routine....etc
Et puis la premiere sortie en mer de l'année avec ma charmante èquipiere avec un vent de force 3-4,un pur bonheur...
Quand vous voulez pour une ballade iodée.je prends les inscriptions pour le prochain challenge d'hiver dans la baie de PORT-CAMARGUE.
Le baou marinier.

Pascale a dit…

Quel ponton Clamador ?

The Undertakers 5 a dit…

Salut Pascale. Ca faisait un moment.. Lolo me disait hier soir : Tu crois qu'elle boude Pascale ? on ne la lit plus.. Je lui ai dit "mais non !" elle se resource. Pendant que tu te resourçais, y a une nouvelle qui a débarqué sur le blog. On sait pas qui c'est. Très mystérieuse.

Et pour Alain, son bateau n'est pas sur un ponton, trop commun. Il est au bout de la rue de la lune, devant une marina.

Anonyme a dit…

dis moi, Mitch, t'es pas bourré, ce soir?
kéké

Anonyme a dit…

"on" m'a dit, à propos de bateau, que tu avais eu le mal de mer hier soir, à cause de la voiture...
kéké

Pascale a dit…

C'est pas parce que je ne cause pas que je ne lis pas.

J'ai vu débarquer la "nouvelle". Mystérieuse mais pas silencieuse... Faudrait voir à pas traiter mon groupe de rock préféré de "tarlouzess" ! Et puis ces mensurations 100-60-100, c'est pas une femme, c'est un diabolo !

The Undertakers 5 a dit…

Ohhhhhh Pascale !
:-)

Plutôt que diabolo, je dirais comme disent les anglais un look hourglass, sablier. c'est d'ailleurs le profil adopté par les femmes jusqu'à la fin du XIXè siècle. la taille très prise dans un corset bien serré. hmmmmm ! éminemment suggestif.

en plus par manque d'air ça leur procurait lors d'efforts trop intenses, ou d'émotions trop vives ces pâmoisons si touchantes. L'homme se sentait puissant alors quant il administrait les sels à son aimée afin de lui faire reprendre ses esprits. J'imagine Vale en robe à crinoline, à biarritz, se promenant sur la jetée, du temps de Napoléon III, croisant d'autres couples de la bonne société, allant au casino, ou s'apprêtant à prendre ses eaux à la station balnéaire, son teint pâle, sa blancheur de nacre protégés par le taffetas blanc d'un chapeau cachant un peu son visage encadré de longs cheveux noirs ramenés en un chignon compliqué. le rouge carmin de son fard à lèvre comme unique tache de couleur au milieu du pur et virginal blanc de sa toilette.

Non moi je dis banco pour le 100/60/100.

The Undertakers 5 a dit…

bon, les enfants je suis chez les 2Z en ce moment, Mathieu me confirme notre engagement pour le mercredi de la feria. A l'ancien Camera. Une scène gigantesque. en plus on aura notre LOGE, avec toutes les commodités. Et on aura UNE POURSUITE.

et puis cerise sur le gateau, le jury de la nouvelle star sera là. et c'est pas une blague. notamment philippe Maneuvre.

Donc on met les bouchées doubles. On répète tous les soirs à partir de maintenant.

Restez connectés pour d'autres infos, à mesure qu'elles me parviennent.

Pascale a dit…

Dommage qu'il n'y ait pas Lio, son décolleté est plus intéressant que celui de Manoeuvre...

The Undertakers 5 a dit…

justement, ils seront tous là. Lio, la caution-voix du jury sera là aussi.