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samedi 26 avril 2008

L'Hymne à la Voix

J'appelle Jésou ce mercredi soir. La veille j'ai été invité par Nicolas. Il m'a cuisiné une bavette avec de petits légumes qu'il avait achetés le matin même aux halles. Déglacé à la crème fraîche, comme le prépare sa mère : un régal. En conséquence de l'heure tardive de mon retour, je suis crevé et j'explique à Christian que je ne viendrai pas pour la répétition. Mais Pascou ne l'entend pas de cette oreille ! Il m'appelle à son tour pour me signifier que ma présence est requise car il ne nous reste que deux répétitions avant notre premier concert de pentecôte. Sans compter la grosse échéance du 24 mai à Woodsport.
Il a raison : je me dois à mon public.
Je m'exécute donc malgré mon état d'extrême fatigue.

C'est le premier soir où il fait suffisamment doux pour que nous puissions prendre le café sur la terrasse. Le printemps commence à s'installer.
En attendant l'arrivée de Pierrot nous parlons comme à l'accoutumée des journées précédentes, et aussi de la répète du samedi soir.

En effet nous nous sommes réunis de manière impromptue ce samedi dernier, profitant en cela d'une absence de nos femmes pour cause de restaurant. Phil n'ayant pu se libérer, Alain faisant le bilan d'une vie consacrée aux chiffres, c'est le « premier carré » qui s'est retrouvé à la salle Jim Morrison. En l'absence de batteur, Alain V2.0 a repris du service. Cela nous a confirmé la certitude que Phil nous est vraiment indispensable. La mécanique ne remplacera jamais l'âme de l'artiste qui imprime à nos création et nos reprises sa perfection métronomique. A ce propos, Phil, nous avons décidé la prochaine fois, de te faire boire une bouteille entière de limoncello : Il est temps que tu explores ton coté obscur, et que tu nous montres à quoi ressemble Phil le Hyde quand il déjante. Donc prépare-toi, travaille un solo délirant, on veut que tu « mouilles le maillot ». C'est pas normal qu'en fin de séance de larges auréoles de sueur ne trempent pas tes dessous de bras, et que ta chevelure parfaite ne présente aucune imperfection ! D'ailleurs il faut également que tu soignes ton images, donc comme tu le disais, un tatouage tribal sur le bras, peut être un anneau à une oreille me semblent une base acceptable avant des transformations plus lourdes.

Ceci dit, il y a eu comme une petite émotion à retrouver l'ambiance des premiers jours, celle où se jetaient, dans un garage de tôles ondulées par de froides soirées d'hiver les bases du groupe qui s'appelait encore « les green cool chili pépères ». Nous avons bu au plaisir que nous avions de nous retrouver ensemble toutes les semaines. Nous avons passé de longues pauses à refaire le monde, à médire sur tel ou tel et à parler cul. Vers la fin, sur les variations de Pierrot sur notre Blues, spam, il y avait cette atmosphère que j'aime, un peu onirique. Les accords et les impros se déroulaient bien au delà de la durée légale de la chanson, Pascou la basse sur le ventre, jouait allongé sur les fauteuils, Jésou assis accompagnait Pierrot qui, délaissant la guitare scandait les phrases musicales de Jésou à la batterie. Les petits plaisirs simples de l'existence, finalement. Nous évoquâmes la possibilité de prendre un « coach musical » comme le nomme Jésou. Un type qui connaisse la musique et puisse nous apporter son aide dans les arrangements. Pas tout de suite, car de toute façon pour l'heure les jeux sont faits : nous sommes condamnés à travailler les morceaux acquis à ce jour. Pascou et Jésou ont pensé à Antoine Sarkis, mon collègue de travail d'Avignon. Électrochoc salutaire puisque Pierrot, vexé, nous répondit qu'il n'etait point besoin d'un quelconque Sarkis pour coacher Lolo, et que lui Pierrot donnerait toutes les indications nécessaires à notre pianiste pour qu'elle puisse nous accompagner sur un maximum de morceaux.

Le temps de narrer cette soirée dont les qualités musicales valent moins que l'ambiance dans laquelle nous avons baigné, Pierrot arrive.
C'est au tour de Pascou de nous raconter son retour de chez les 2Z la veille. Il y avait tarot, comme toutes les semaines. Le jeu s'accompagne en général de quelques boissons, ce qui fut le cas encore. On the way home, les Richebois furent arrêtés pour contrôle d'identité et de taux d'alcoolémie. Outre qu'il n'avait pas ses papiers, Pascou présentait aussi une ébriété très légère. « vousz tombez mal » répondit-il joyeux au pandore. Heureusement, il fut reconnu par un des policiers : Nicolas, de la Bac, un type du club de karaté de Catou. C'est ainsi que Pascou fut sauvé par ce deus ex machina miraculeux.

La SJM (Salle Jim Morrison) accueille donc ce soir l'équipe quasi complète en l'absence d'Odile, partie en vacances avec Valérie au Chambon. On commence la répète. Je ne sais pas pourquoi, j'ai un bon feeling, je sens d'agréables vibrations dans le déroulement de cette soirée. C'est surprenant comme une humeur peut changer d'un instant à l'autre. Venu un peu à contre-cœur, je me retrouve dans un état d'esprit proche de l'euphorie. Tout se déroule à la perfection, à part les deux ou trois premiers morceaux qui sont entachés de discordances que nous imputons à Jésou avant de reporter nos soupçons sur la basse en aulne 24 carats de Pounet. Eh oui Poune, même la fender doit être accordée régulièrement ! Le barde, innocenté, peut entamer son traditionnel concours de décibels avec le leader maximo. Nous commençons notre travail par I'll be Waiting. Nous la reprenons quatre fois, et ça commence à porter ses fruits, de même que Highway to hell. On peut même espérer les intégrer à notre répertoire dès les concerts de mai. Lolo a bien travaillé ; sur Lenny Kravitz bien sûr mais aussi sur les accompagnements des autres titres. En attendant l'expander qui devrait compléter son piano, elle tire le meilleur du synthé casio. Waiting se finalise, tous les intervenants sont en place, de même que sur Highway ; Marre trouve son final, ainsi que Bête de scène. Je me paye d'ailleurs le luxe, sur ce dernier, de surprendre mes partenaires en tenant une note interminable sur le dernier refrain : Oxygèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèneuuuuuuh !

J'arrête dans un silence religieux. Les regards sont tournés vers moi, empreints de surprise, de crainte, et de respect. On me félicite. Je réponds, plein de gloriole que j'en avais encore sous le coude et que j'aurais pu tenir encore un moment comme ça à pousser mon « contre ut ». Je précise qu'adolescents je savais tenir une apnée qui me permettait de parcourir quatre longueurs de bassin olympique à la piscine Pablo Neruda. Un perfide me fait remarquer que Pablo n'était pas une piscine olympique... Jusqu'où se niche la mesquinerie de certains !

Concernant la partie vocale, au risque de vous paraître bien présomptueux, j'estime avoir fait un gros travail pour améliorer autant que faire se peut ma prestation. Et sincèrement pour une fois j'ai bien aimé ma contribution de ce soir. Je sens ma voix en place, bien dans le tempo, avec une amplitude, sonore et en fréquences, améliorées. J'essaie de tirer le maximum de ma voix limitée, et le travail finalement peut compenser les imperfections, en tous cas dans le cadre que nous nous sommes définis. Je n'avais pas idée avant de commencer cette aventure, à quel point la voix pouvait être aussi un instrument. Pour en jouer il faut en découvrir les capacités, les limites, savoir à certains moments contourner certaines difficultés. J'ai appris aussi que la voix partait d'en bas et qu'on pouvait la moduler sans mettre en jeu des muscles qui la bloquent. C'est surprenant. J'avoue que je jalouse les musiciens, et le miracle qu'ils produisent avec leurs doigts. Cependant mon sentiment évolue à ce sujet. Je me sens plus à ma place. J'ai un rôle à jouer moi aussi.

Tout au long des répétitions, les satisfactions ne sont pas toujours au rendez-vous. Nous avons souvent le sentiment que ça n'avance pas, que c'est médiocre, et le découragement s'installe facilement. Et puis il y a des moments magiques où tout se met en place, ou ça coule de manière fluide, comme une évidence. Nous sommes à l'unisson, nous partageons une même expérience. C'est je crois pour ces petits moments de bonheur pur que je m'investis dans ce groupe.

En manière d'épilogue, je voudrais signaler que pour la première fois Phil a manifesté des signes de fatigue. Je crois qu'à défaut d'avoir mouillé le maillot, il en avait tout de même plein les bras.
C'est bon signe.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

tu revient quand tu veux ;)

et j'ai toujours ton portable chez moi !!!


bisou.

nicolas

The Undertakers 5 a dit…

je passerai le prendre demain dimanche matin, ok ?

Anonyme a dit…

oki pas de souchi :):)

je prepare l'apero :p:p


boisson ambré FTW (for the Win )


nico

Anonyme a dit…

vu que tu avais pas ton tel. c'est sur que le + pratique pour communiquer c'est le blog!
Dans le style ça n'a rien à voir avec la musique mais j'ai envie de le dire,je t'ai fait un petit poeme,vu que tu trouves que je ne dis plus rien.
Au temps de la comète
J'ai fait une bluette
Et je l'ai fredonnée
Elle s'est envolée
La comète est allée
Muet je suis resté.
Le ciel et les étoiles
seront bientôt la toile
Où la chanson perdue
Tracera un chemin
vers un nouveau matin.
Bon c'est pas top mais ça m'a fait plaisir.
Catou

The Undertakers 5 a dit…

Catou, je crois qu on tient le texte du slow perso qui nous manque!

encore un couplet comme ça ; je verrais bien la chanson rencontrer la comette au petit matin.

un refrain qui se retient, et c'est dans la poche.

allez on s'y mêt !

The Undertakers 5 a dit…

merde je suis con, la bluette c'est la comete... chui pas un rapide..

bon ben la comete-bluette va visiter des mondes morts, et alors ils refleurissent grâce à son passage, ou bien deux désespérés la voient passer, et paf, ça va mieux. un type est dehors, il fume, il tousse, la comete-musicale traverse le ciel et patch ! il arrête de fumer...

un truc comme ça avec un message réconfortant dedans. et toujours un refrain qui se retient.

à toi Catou