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mardi 29 mai 2007

La Feria des Mercenaires (24, 25 mai)

Pfffff ! ca m’épuise d’avance de relater les évènements des derniers jours ! Le lecteur s’en fiche, qui se contente de parcourir d’un œil distrait ma prose laborieuse en rentrant du boulot, comme on lit la page nécrologique de midi libre aux toilettes en se disant que bon sang on a bien de la chance, mais que quand même, en détaillant les avis, les dates de naissance commencent dangereusement à se rapprocher de la notre (et je vous rassure : pas de manière asymptotique hélas).

Enfin je parle pour ceux qui me lisent, (je veux dire par là : qui ne s’arrètent pas au premier paragraphe) car les autres au mieux regardent les images ou écoutent les titres, tant de l’avis général ma loggorhée brouillone est un rempart à toute forme de réflexion approfondie et favoriserait plutôt cette douce somnolence qui nous prend à l’heure espagnole quand après une grillade et quelque rosé de la région on fait trois pas sur la terrasse en jetant une œillade amoureuse au moelleux confort du canapé du salon dont on a tiré opportunément les volets afin d’y maintenir une pénombre propice et une fraîcheur salvatrice. J’ai des noms ! et j’en connais qui trembleraient si je devais m’épancher plus avant.

Quoiqu'il en soit, les autres se dorent la pilule et se prélassent dans une douillette quiétude, Pascou fait ses games, Jésou explore de nouveaux phrasés, et Pierrot pond cinq mélodies originales à chaque texte qu'on lui soumet, Alain euh.. Alain... ! Bref ! Tandis que ces fainéants faignassent, moi je peste, je jure, j'invective, je sue, je me triture les circonvolutions, je me perds en circonlocutions afin de péniblement blanchir la page noire de ce présent écritoire, dans l'espoir vain de traduire un peu ces quelques heures partagées dans une entreprise commune qui n'emprunte pas à la démolition les méthodes radicales.

Allez, ça y est, la digression vient de s’inviter au banquet littéraire ( dans le sens bourratif du terme) et me détourne de l’objective chronique des évènements. Je me morigène pourtant à longueur de temps : Le Factuel, michel (dans l’intimité j’aime me déboubler, ce qui me repose car en général ma pensée schyzophrénique se scinde en une multitide de personnalités contradictoires qui tirent à hue et à dia ma psyché tourmentée)…
Le Factuel disai-je donc, « ce dont on peut attester, ce qui est observable : le Réel », m’indique opportunément le dictionnaire des synonymes.

Donc Monsieur le Président de la Cour, quels sont les faits ?
Mon client, monsieur Mazet, n’est pas un mauvais bougre, Monsieur le Président. Un peu fruste, à la limite du rustique, il n’a pas toute sa tête ; et c’est pour cette raison, Monsieur le Président, que dans la nuit du 24 au 27 mai de cette année, alors que la féria bat son plein, il ne se souvient plus de la totalité de ses action répréhensibles, ni n’a le courage d’en relater le menu.

Tout de même faut-il s’arrêter un instant sur la soirée du 24.
Nous convenons d’observer la concur.. les confrères dans leur milieu naturel : Une bodega.

Elle est mitoyenne de la galerie de notre joyeux mécène d’ami dont je tairai le nom (ça me fait penser à Harry Potter : on ne doit pas dire Voldemor dont le simple fait d’en évoquer l’image mentale vous expose au mal absolu ; sauf que dans le cas de notre Pygmalion c’est plutôt d’une pudeur discrète, ben rare par les temps qui courent, qu’il s’agit). Ambiance bon enfant, qui rappelerait celle de Dax ou Vic, si j’y avais seulement mis les pieds. Mais bon, j’imagine que ça doit être comme ça.

Or donc, en cet endroit où le vin coule à flot, Pierrot nous a convié à écouter le groupe d’un sien ami, Jérôme, batteur de son état.

J’apprends que ce groupe n’a pas de nom, et qu’il est constitué de mercenaires. Un groupe mercenaire, j’aime assez l’image. La présence d’un tuba lui confère une coloration festive, la voix du chanteur nous renvoit aux lendemains de fête quand une barre d’acier trempé nous traverse les deux hémisphère de part en part et résonne comme un diapason hémiplégique au rythme des ondulations d’un sol incertain et que la bouche peine à guturer quelques onomatopées rauques (serais-je jaloux ?).

De l’avis de Pierrot le guitariste solo est remarquable, et le batteur irréprochable. Les titres sont bien choisis, reprenant la variété swingante des annés 70 : Zanini, Dutronc, Gainsbourg. Hélas les conditions accoustiques sont déplorables, le plafond à la hauteur de cathédrale escamote le son qui se perd en réverbérations parasites. En guise de retour ils ont une petite chose aux allures de bonzai, parfaite sûrement pour sonoriser ses toilettes, mais peu à même de renseigner le groupe sur le jeu de chacun. Heureusement le public est acquis et ovationne les fils spirituels d’un Bob Denard de la musique.

Soirée interessante donc qui nous apporte beaucoup d’enseignements : Le Retour est primordial ! Ne pas escamoter une balance préliminaire dans le lieu de concert : ça peut éviter de petits désagréments. Ne pas convier l’ancien chanteur du groupe : ça peut vous couler votre prestation ! Ah oui, également ne pas installer la scène sur le lieu de passage des serveurs qui vont à la cave pour réapprovisionner le bar : ça déconcentre ! Mais aussi : du moment que les titres sont bons et qu’il y a du rythme, et en plus si le public est bourré : TOUT passe !

Deuxième fait marquant de la vie trépidante de mon client, Monsieur le Président : la répétition du vendredi après-midi.
Après m’être levé comme les poules (celles qui se lèvent vers 11h du matin depuis qu’elles ont zigouillé le coq qui s’obstinait à saluer le lever du soleil, juste au moment où elles rentraient de virée), je me suis donc rendu « au studio » rejoindre le groupe au complet. Etait présent un public nombreux venu assister à ce showcase impromptu en l’honneur de Vincent, l’ophtalmo de l’impossible qui a mis un point d’honneur à explorer toutes les cataractes de la terre (aux USA, au Mexique, à marrakech ), et qui ne savait pas encore qu’on ne DOIT PAS aller au Lulu bar (le bar gay local) le crane rasé, le Tshirt taille S et le jean moule-burnes quant on est hétéro. On a les yeux qui piquent après.

Nous avait rejoint Philipe « Ferio » (orthographe approximative) batteur de son état. Bon, là un petit détail : je l’ai confondu avec Jerôme qu’on avait vu la veille, et j’ai mis un moment à comprendre ma méprise ; il devait se demander qui était ce mec si chaleureux qui semblait le connaître intimement. Ce qui n’enlève rien à son talent car après une ou deux répètes « à vide » de chaque morceau, il a rythmé nos titres comme s’il avait été là depuis le premier jour.
Alain, bon prince, a bien voulu lui céder les baguettes le temps d’une séance. Les filles étaient là : Cathou, Odile, Sylvie. Nele de retour d’Angleterre et donc a priori très critique quand à la qualité de notre Rock nous a également honoré de sa belgitude.

On a fait un triomphe ! j’en avais les larmes aux yeux. Quel public chaleureux ! Pour les remercier nous leur avons servi un Marathon Musical grandiose de six chanson expédié en 23 minutes, applaudissement compris.
Un grand moment.
C’est pour ces instants là, de pur bonheur, qu’on se donne du mal. Notre passion est un sacerdoce, leur passion notre rétribution….

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