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dimanche 28 mars 2010

Vacance de Poste

Je ne sais comment vous l’annoncer avec ménagement car j’imagine à quel point Odile était appréciée dans le groupe, et d’ailleurs je remercie ceux qui ont témoigné leur sympathie à notre choriste en la circonstance, de vive-voix ou par téléphone en tentant de la faire revenir sur ce choix, mais je vais être brutal : Odile aux Blanches Mains quitte notre formation. Je me fais l’écho de ses paroles de regrets : pour des raisons personnelles elle ne peut plus continuer à accompagner notre aventure. C’est avec beaucoup de tristesse qu’elle s’est résolue à cette décision. Elle est consciente que ce départ survient en plein enregistrement du CD, mais elle a noté avec soulagement la rapidité avec laquelle une solution de remplacement a été trouvée, et souhaite à la nouvelle choriste, Ktou beaucoup de succès.

C’est sous le coup de ce changement important pour moi que je me suis rendu à l’hebdomadaire séance de répétition à la SJM. Tout le monde était donc présent si l’on excepte notre pianiste qui avait rejoint Odile à la soirée bibliothèque des filles, qui se tenait chez notre Valérie. On m’a rapporté que Valérie avait confectionné de succulents desserts, dont un gâteau au chocolat qui a été très apprécié. A tel point qu’il a été servi déjà amputé de moitié, Le Baou et Laura s’étant jeté dessus à peine sorti du four, comme une compagnie de sauterelles décimant un champ de sorgho. La soirée terminée, le fourbe comptable avait attendu que toutes partent, dissimulé derrière en encadrement de porte, pour donner le signal de l’hallali et achever les restes encore fumant du dessert. A son retour dans la cuisine, Valérie ne put que constater la parfaite propreté du plat, comme s’il avait été léché par un couple d’animaux affamés. Il trônait fièrement sur la table, deux cuillers posée dessus, comme en manière de défi : pour mieux signer le forfait et désigner les coupables dont la fourberie est allée jusqu’à se précipiter dans les chambres et simuler le sommeil pour mieux dissimuler leur incivilité.

De notre coté c’est avec un grand plaisir que nous avons investi l’Antre des Possibles Musicaux. Dès le départ le Carré nous a donné le ton de la soirée en décidant d’utiliser les baguettes fagots afin de diminuer le son de la batterie. Cela a permis aux musiciens à leur tour de baisser le son de leurs amplis, et au chanteur de retrouver un peu les conditions de studio. A ce propos, j’en parlais avec Lolo un soir chez Jako : ni elle ni moi n’avons l’habitude de nous entendre, et c’est toujours avec une grande surprise que nous recevons les remarques des musiciens lors des séances d’enregistrement car elles tombent un peu comme des coups de tonnerre dans un ciel serein : Cela fait des mois que nous jouons ou chantons de la même manière, et tout soudain on nous dit qu’il ne faut pas s’y prendre de cette manière… Ce qui nous déconcerte : soit tout le monde ronge son frein depuis des mois et profite de l’occasion pour nous recentrer, soit on ne nous entendait pas !

Mais plutôt que de se poser en Calimero, il est plus intéressant de positiver et de travailler à une progression de la qualité de notre musique. Donc pas de soucis, point de rancœur, c’est le résultat qui compte et hardi petit !
Ce mercredi donc a été l’occasion d’un marathon musical de printemps. Nous avons repris toutes les compos à l’exception du Cochon. Chaque titre a été mené tambour battant (c’est le cas de le dire) à la satisfaction de tous et surtout de Poun qui n’a pas tari d’éloges, estimant à chaque morceau « qu’on ne l’avait jamais joué aussi bien ! ».

Puis nous avons enchaîné sur les reprises. Ces dernières ont été plus laborieuses car depuis des semaines que nous sommes polarisés sur les titres du CD, nous avons complètement laissé tomber le reste. Les accords ont donc parfois été longs à venir, et même certains rythmes hésitants. J’ai eu pour ma part beaucoup de mal avec New York que j’ai chanté avec une voix d’outre-tombe, qui me fit penser qu’avec une voix pareille on ne m’aurait jamais laissé atteindre la Big Apple : j’aurais carrément été refoulé au portique de l’embarquement de Charles de Gaulle, ce qui m’a rendu encore prégnante l’absence d’Odile qui a incarné ce titre depuis ses origines.
Mais, est c’est le principal, le plaisir est revenu. Après ces deux derniers mois où nous avons eu l’impression de tourner en rond, il a été très rafraîchissant de se lâcher et de réintroduire un brin de passion dans notre interprétation. C’est pourquoi à la pause nous avons chacun exprimé notre joie à retrouver l’osmose des débuts. Jusqu’ici nous avions joué à l’eau claire, ce qui est désormais une règle, mais pour sceller à nouveau le pacte musical qui nous lie depuis trois ans, Jésou nous a servi un verre de boisson ambrée rapportée d’Espagne par Sylvie lors d’un championnat canin. Ah ! qu’est-ce que ça fait du bien, de s’en jeter un petit avec les copains..

Après la pause, on a décidé de se lâcher en parcourant quelques titres des années soixante, juste pour le plaisir. L’un de nous lançait un titre, et P. recherchait quelques instants les accords ; j’allais de mon coté faire un tour à l’étage pour trouver les paroles sur internet, puis nous improvisions. C’était approximatif, foutraque et déjanté, mais bon Dieu que c’était bon !

Ce qui a fait dire au Barde que l’orchestre de bal, c’est vraiment bien, et qu’on devrait abandonner toutes ces conneries de création pour se lancer dans le bal du samedi soir. Il est vrai qu’il n’y a rien de tel d’une mélodie des sixties pour réveiller une audience endormie. Mais quand même, un bon Bête de Scène bien balancé, ou un Docteur Bonheur de derrière les (baguettes) fagots n’ont rien à envier aux Oldies pour raviver les ardeurs d’un cinquantenaire un peu assoupi au terme d’un arrosage mal maîtrisé.

Reste une interrogation : Notre choriste partie, quid de la suite ? Y aura-t-il un transfert de compétence vers la pianiste et le guitariste solo, voire, on peut tout imaginer : le batteur, le guitariste rythmique et même le bassiste ?... ou bien devrons nous organiser des auditions afin de trouver la perle rare ? En tous cas c'est là un nouveau défi à la cohésion du groupe : une décision collégiale qui satisfasse tout le monde.

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