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vendredi 14 mars 2008

Révélations : Les Dessous en Cuir de Phil le K//


Afin d’étoffer notre press book, nous avions rendez-vous dans un grand studio nîmois avec le photographe mondialement connu sur la place de Nîmes Pascal Rollin. Il a photographié quasiment toute la population des visiteuses médicales du Languedoc et de la région PACA, ainsi que la quasi totalité de ses clientes, enfin les moins touchées par l’age et les intempéries de la vie. Il se gargarise de les avoir fait poser dans sa fétichissime « chemise en jean » dont le tissus usé a frotté contre des générations de poitrines de toutes formes et dimensions.

Le fait que ce studio soit aussi le lieu de ses activités dentaires nous a dans un premier temps intimidé.Nous étions perdus dans une pièce aux dimensions lilliputiennes, au milieu des moulages plus ou moins salubres de dents multicolores, des fraises et des daviers, entourés d’un scialytique inquiétant et d’un tube radiogène qui avait appartenu à Roentgen lui même, étant donné son état avancé de vétusté manifeste. Cela me fit évoquer la mémoire de Marie Curie et de ses travaux sur le radium, ainsi que ses premières expériences sur les Rayons X sur les champs de bataille de la grande guerre. Nous avions de la peine à trouver nos repères et surtout à rentrer dans le jeu, inquiets que nous étions de finir sur le fauteuil, attachés par des sangles sous les durs rayons des sunlights, en bute aux pires exactions, sans secours aucun.

Une étoffe grise avait été grossièrement tendue contre un mur, sans doute récupérée dans une friperie d’Emmaüs, peut-être même léguée à l’association caritative par l’abbé Pierre lui-même après qu’elle lui ait servi de houppelande durant le terrible hiver 54. Fixée au moyen de pinces à linge sur un invraisemblable échafaudage à l'équilibre instable, Elle figurait le lieu de notre exhibition. Tapi derrière son appareil sur Pied, le « Maître » ricanant nous exhortait à une décontraction difficile à atteindre compte-tenu des circonstances.

J’ouvris le bal laborieusement, prenant des poses ridicules devant mes comparses hilares afin de détendre quelque peu l’atmosphère. Ma palette d’émotions étant réduite, c’est par des grimaces plus ou moins outrancière que je tentai de transmettre ma rock attitude à l’objectif plutôt subjectif de notre Daguerre nîmois. Nous procédâmes ainsi par passages successifs, ponctués de détentes nécessaires après la pénible exposition de nos corps fatigués, à l’impitoyable jugement de la plaque sensible.
De sensible il n’y avait d’ailleurs même pas la plaque, puisque désormais c’est au travers d’une manipulation numérique et de son traitement clinique que passe une image qui n’est plus révélée, mais désormais interpolée et manipulable à l’envie par des imagiciens dont les agissements n’ont rien à envier au douteux talent des artistes du KGB qui fabriquaient la réalité au grès des poussées d’eczéma des maîtres du Kremlin.

Notre séance donna cependant lieu, une fois notre imagination débridée par un alcool de sureau offerte dans un « package » comprenant aussi un pastis maison, par un client étonamment satisfait de la presattion technique de notre dentiste sur son ratelier, donna lieu donc à un débordement d'inventivité à base d'accessoires divers et de postures insolites dont nous espérons qu'elles resteront cantonnées au strict domaine privé et aux recherches des futurs musicologues sur les résurgences du rock des seventies au cours de la première décennie du XXIè siècle.

Ainsi figeâmes-nous pour la postérité, diverses postures acrobatiques, dont deux poiriers et quelques arbres droits. Nous posâmes assis, accroupis, à quatre pattes, debout, alanguis, de dos et de trois-quart, avec et sans chapeau, la cigarette à la main, la guitare brandie figurant tel ou tel ustensile aratoire, la cymbale provoquante, sportive ou artistique, le micro intimiste ,vengeur, et obscène. Nous offrimes à l'objectif le groupe en pature, et le torse à demi dénudé mais incroyablement classieux du bassiste aux regards de tous.

Ceci nous amena lors des entractes, à disserter sur l'exhibition et ses manifestations chez le kiné et le dentiste. L'un et l'autre nous narra quelques situations cocasses où le besoin de soins du moins à visée thérapeutique n'était pas la motivation première. Phil Le K conclut cette série « d'histoire de chasse » comme on les nomme dans le milieu médical par un péremptoire :  « Moi j'ai eu des dessous en cuir ! ». Il y eut un léger blanc, le temps pour chacun d'assimiler l'information, vite suivi d'une précision : « Non, pas moi, une cliente ». Ouf ! Pendant un court instant nous avions cru que notre kiné, pris dans un besoin de confidences, avait décidé de faire son outing et de révéler enfin, derrière une nature réservée, quelque bouillant instinct qui couvait.

Cette peopolisation de notre association, en ces temps où le paraître est plus important que l'être ou le faire, ne fut pas sans suciter une certaine gêne chez moi. Mais las, la médiatisation est à ce prix, sacrifions donc sans complexe au rite.
C'est d'ailleurs avec le plus vif intérêt que nous assisterons à la deuxième sénce photo, qui rassemblera Lolo, Odile, Jésou et Alain. Fort de notre expérience, nous pourrons très utilement conseiller nos amis.

5 commentaires:

Pascale a dit…

"donna lieu donc à un débordement d'inventivité à base d'accessoires divers et de postures insolites dont nous espérons qu'elles resteront cantonnées au strict domaine privé ..."

Kéké ? Je veux ces clichés !

Ah ! Et puis penser à revêtir une combinaison de plongée lors de ma prochaine séance de kiné... Je suis choquée que le secret professionnel ne soit pas de mise dans ce milieu médical, à l'instar du secret de la confession, et je n'ose imaginer (ô my gode !) ce qui peut circuler au sujet de mes dessous (choisis pourtant avec soin).

Anonyme a dit…

"les dessous"...
il y a des mots qui me feront toujours rêver...

Pascale, je prépare un CD rien que pour toi, sur les Undertakers, sur leurs vies, et même leurs vies d'avant... d'avant qu'ils ne soient célèbres...
on ne leur dira rien sinon je vais me faire engueuler, comme d'hab !
kéké

Anonyme a dit…

pour etre vraiment precis veuillez noter que les dessous de ma patiente etaient en cuir bleu ciel ce qui est assez original et enfin pour rassurer Pascale sache qu'a aucun moment je n'ai donne de nom le secret professionnel est bien garde donc tu pourras continuer à mettre les dessous qui te plaisent ou qui lui (le kine)plaisent.

phildar

Anonyme a dit…

Suite aux commentaires que je viens de lire, ma décision est prise: d'abord, j'arrête mes séances chez le kiné même s'il jure ses grands dieux qu'il respecte l'anonymat et blablaba et blablaba.........

D'autre part,pour la séance photo en double mixte des retardataires,
il n'est absolument pas question que les depravés du premier tour y assistent pour des raisons de salut public. Déja qu'à notre âge faire le poirier relève du défit, s'il faut qu'on se casse la gueule en public je dis: NON!

Odile la réboussière

Anonyme a dit…

suite aux precedents commentaires,j'ai pris ma decision !
Je m'arrache des dents pour devenir quinez de jolies quadra encuirées

pounet le fête y schyste