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vendredi 21 novembre 2014

Sympathie For The Devil : French Touch

Je suis dans l’air du temps je suis de tous les temps
Je navigue grand-largue j’embarque les mécontents
J'ai la culture d'une huitre je fabrique des perles
J'en connais un chapitre quand la connerie déferle
Des perles que j’enfile parfois malgré moi
Mais toujours dans le but de faire parler de moi
J'en fais comme qui rigole et pas besoin de filtre
Pour que tout ça percole je n'ai aucune limite
Je saute à deux pied joints un peu dans toutes les flaques
Et si l’eau est boueuse ça me file la niaque
Les rumeurs j’en raffole surtout les moins licites
Et leurs embardées folles me ravissent et m’excitent
J’aime les combats perdus les matchs joués d’avance
Et les parties truquées qui ne doivent rien à la chance
Pas besoin d'un arbitre pour siffler la mi-temps
Car quand je fais le pitre je le fais à plein temps
Je me mets au pupitre comme un conférencier
Je balance mes épîtres j'prends des airs d'initié
Pour tous les fasciner j’peux en pleurer des litres
J'en débite des stères jusqu'à ce qu'ils m’admirent
Je ponds au kilomètre des phrases sans substance
Mais qui plongent au coeur des peurs de l’assistance
Des éléments de langage façonnés par mon staff
Donnent souvent le change en évitant les gaffes
Je connais mes limites et je préfère louvoyer
Que de me casser la tête à bosser des dossiers
Mais à travers la vitre de mon plafond de verre
Je vois toujours plus haut je vois toujours plus loin
Sans bien sûr l’altruisme d’un Pierre de Coubertin
Au-delà des diatribes de mes feintes colères
Aux accents hypocrites autant qu’éphémères
Je suis une outre pleine de la soupe des autres
Je leur sers ce qu'ils veulent et coiffé de la mitre
D'un prélat gras et veule j’accomplis mes rites
Je me roule dans la bauge des fossoyeurs d’espoir
Vêtu des attributs d’un tribun dérisoire
Je mens et j’harangue mes boniments de foire
J’arrive à me persuader que je suis de bonne foi
Et que j’y crois c’est sûr, foi de moi, croix de bois
Rackettant mes proches pour leur faire les poches
Comme la bonne amie des soirées tupperware
Je leur fourgue du moche j’vis de leur pétoche
Je suis un politique je suis entrepreneur
Je présente je critique je fais du journalisme
Surtout pire que tout je suis un intellectuel
Philosophe de talk show assidu des débats
J’y installe le chaos à grands coups de coups bas
Je nage dans l’eau trouble d’un merveilleux bordel
J’vis de leur pauvre haine j’vis de leur pauvre peur
Je jouis de leur malheur je jouis de leur bêtise
Je m’nourris de leur rancoeur et ris à leur traitrise
Et je sème les graines de tous leurs extrémismes
De toutes leurs fleurs du mal je suis les éclosions
Et de leurs champs d’horreurs je fête les moissons
Je suis celui qui est depuis la nuit des temps
Je suis je suis je suis je suis le grand satan

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