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mardi 11 octobre 2011

Un Point a Mi-Parcours

Je ne sais pas ce qui se passe depuis quelques mois : Je repousse constamment le moment du compte-rendu de répétition. Un blocage. Pourtant ce ne sont pas les évènements intéressants qui ont manqué, et cependant une sorte d’angoisse m’envahit à l’idée de devoir remplir mon devoir hebdomadaire. Là tout de suite j’ai des difficultés à me les remémorer tous mais avec un petit effort je dois bien pouvoir en extraire un ou deux des tiroirs de mon souvenir…

Ainsi ce projet de se produire au Fox Taverne dans les mois qui viennent, forts que nous sommes d’une pratique effrénée de nos nouvelles reprises, lesquelles nous ont permis de renouveler des pans entiers de notre répertoire : J’avais rencontré un soir le propriétaire emblématique de notre pub habituel, JC, qui avait donné le feu vert pour un nouveau rendez-vous avec notre public. « C’est quand vous voulez » avait il lancé avec enthousiasme lorsque je l’avais abordé au milieu d’une foule d’ados un tantinet ragaillardis par des linéaires de shooters bigarrés. Nous devions confirmer une participation au cours du mois d’octobre, mais les impératifs des uns et des autres n’en ont pas permis la concrétisation. Il faut admettre que aucun d’entre nous n’a poussé à la roue pour accélérer le processus décisionnel tant nous avions conscience de n’être pas prêt. « On n’est pas prêt » est une espèce de leitmotiv, un gimmick, une incantation, dont nous aimons agrémenter nos propos lorsque la conversation aborde le sujet d’un hypothétique concert.

En l’occurrence, il ne s’agit pas là d’une affectation mais d’une vision très claire de nos limites. A l’inconscience des débuts nous avons substitué une prudence sans doute excessive, mais également nous avons revu à la hausse notre niveau d’exigence. Le simple plaisir de se produire sur scène ne nous suffit plus : Nous voulons en plus faire partager un moment de qualité et retirer une certaine fierté de ce que nous faisons. Arrogance ? Présomption ? Ignorance et candeur ! Le ridicule ne nous faisait pas peur il y a cinq ans, d’ailleurs nous n’en avions pas conscience, mais désormais, en tout cas en ce qui me concerne, c’est quelque chose de très présent à l’esprit : J’ai trop le souvenir cuisant de certains rires pour risquer d’en essuyer d’autres. J’ai beaucoup d’humour ( !) mais j’ai HORREUR d’être le con dans le dîner éponyme.

Toutefois ces réserves s’effacent lorsque je considère les progrès du groupe, notamment notre pianiste qui lorsqu’elle se concentre et qu’elle oublie de se dénigrer apporte un plus incontestable à notre formation, mais aussi notre guitariste rythmique qui a effectué un saut qualitatif impressionnant. Son jeu est plus précis, plus fluide, plus sensible. Un signe qui ne trompe pas : Il n’hésite pas à se mettre DEBOUT lorsque la passion le prend, pour jouer tel ou tel morceau. Et puis comment ne pas mentionner cette habitude charmante qu’il a, entre deux morceaux, de siffloter un truc en nous mettant au défi d’en découvrir l’auteur, ou de jouer des phrases musicales sensées nous rappeler des groupes mythiques de notre enfance AU MILIEU des morceaux qu’on travaille, de préférence totalement à l’opposé sur un plan stylistique, surtout quand il le joue pendant le pont, le break, ou préférentiellement lorsque j’entame a capella –et seul- le début d’un titre, ce qui invariablement m’incite à penser qu’à cet instant précis, celui où je me concentre, il est, lui, à des années lumières de là, déconnecté, dans son monde, et en tous cas pas dans celui qu’il pourrait partager avec moi avec un rien d’attention. Mais je m’emporte.

Occupés à travailler nos reprises depuis plusieurs mois, nous avons délaissé nos compos, et je le regrette, car comme le font remarquer plusieurs d’entre nous : nous ne sommes jamais meilleurs que sur nos propres titres. C’est normal finalement : nous n’avons pas besoin de copier et adapter, nécessairement moins bien –dans les cas les plus favorables- ce que d’autres beaucoup plus expérimentés ont déjà fait avec succès. Avec nos morceaux nous ne supportons aucun élément de comparaison : Nous sommes nous-mêmes, un point c’est tout ! D’ailleurs il se trouve toujours quelqu’un en salle lors de nos concerts pour réclamer tel ou tel titre qu’il a apprécié. Parfois, lorsque nous sentons que la spontanéité ne sera peut-être pas au rendez-vous (les artistes de scène sentent ces choses-là), nous n’hésitons pas à provoquer le destin en demandant à Sylvie F. de lancer depuis la foule un judicieux « une autre » un peu comme le pêcheur dominical appâte le maquereau depuis la barque à quelques encablures de la plage du Grau du Roi.

J’en ai parlé tantôt, en matière de textes nous sommes prolifiques puisque j’ai recensé 55 titres à notre actif. Certes leur qualité est inégale, et leur structure est souvent mal adaptée au format rock, mais en tous cas leur nombre témoigne de la vitalité de notre groupe. Et je sais que Pierrot est à même de les remanier pour qu’ils rentrent dans le moule. De toute façon nos chansons sont certes rock pour certaines, mais plusieurs tirent vers quelque chose de plus pop et swing. By the way, certaines mélodies ont été retenues par des corps aussi célèbres et prestigieux que les pompiers ou ambulanciers, ou encore police-secours : aux dires de P. elles sont bi-tons. Elles se jouent sur deux accords ce qui navre notre compositeur. Il n’a pas encore bien intégré (et c'est tout à son honneur !) que de nos jours, un hit, un tube, enfin un truc qui se retient, s’arrache, se vend et s’achète, se joue et se chante sur deux notes. Le fin du fin étant de DIRE le texte (et là pour le coup, P. serait plutôt d’accord, me concernant).

Parmi nos textes, j’aimerais bien qu’on puisse en adapter un pour le slow. Car à part le Love In Vain des Stones, dont je pense que c’est l’une de nos meilleures adaptations, il nous manque une chanson perso plus calme, à même d’allumer dans les yeux des filles ces lueurs amoureuses et humides teintées d’espoir nimbé de désir que tout mâle bien constitué souhaite y découvrir.

Il me faut également souligner les efforts de notre Leader pour diversifier notre offre musicale : Il souhaite introduire une section cuivre qui serait indispensable pour certaines de nos reprises. Il a acheté dans ce but un saxo. C’a été l’occasion d’en apprendre beaucoup sur l’instrument à vent. A ce qu’on m’a dit, celui-ci s’accorde ; le bec muni de sa anche est d’une manipulation délicate, il faut savoir pousser l’air dedans (avec la bouche), le son semble en sortir un peu par hasard et sous des formes variées, et c’est capable d’en remontrer coté décibels au décollage d’un Jet en bout de piste. On ne peut pas mettre de sourdine, a-ton répondu à ma question pressante –et il n’existe pas à ma connaissance de saxo fagot-. Si les premiers essais nous ont un peu déroutés, il faut saluer le travail aussi acharné que discret de P. car le dernier enregistrement d’un standard du jazz qu’il nous a envoyé par mail est très prometteur (et rassurant).

Il a également proposé à Jean Paul, ami saxophoniste de participer épisodiquement à l’aventure. Là aussi nous avons touché du doigt l’équilibre fragile au sein d’un groupe, qui peut se rompre lors de l’introduction (spéciale dédicace à Jésou) d’un nouvel élément. Le travail musical en groupe c’est l’acquisition de la technicité nécessaire, mais également le développement d’habitudes de travail et d’une grande complicité. On doit pouvoir jouer ensemble sans réfléchir constamment à ce qu’on fait par le biais d’automatismes acquis à force de répétitions. Bien sûr c’est beaucoup plus simple si on commence tous en même temps, et si de surcroit on a la chance qu’un type expérimenté et suicidaire veuille bien passer les cinq premières années à coacher les autres en faisant abstraction de son propre intérêt musical.

Accueillir un nouveau membre, avec un instrument aussi complexe –et bruyant- que le saxo (et il y en a deux), c’est nécessairement perturber un équilibre déjà précaire et remettre en question le travail de chacun. Surtout lorsqu’il s’agit de prendre sa place parmi des gens qui travaillent ensemble depuis bientôt cinq ans et dont le degré d’expertise n’est pas suffisant pour absorber sereinement ce rajout. Il faut donc apprivoiser ce nouvel instrument. Nous avons choisi de le faire avec prudence, en l’incorporant progressivement, à mesure que Pierrot et Jean-Paul, qui répètent ensemble par ailleurs, seront à même de nous proposer de nouvelles participations dans les quatre ou cinq titres de notre répertoire nécessitant des cuivres (en sachant que le saxo n’est pas un cuivre !)

Celui que j’appellerai l’intermittent de notre cénacle est quelqu’un d’attachant, dont l’enthousiasme et l’implication sont incontestables, Il a le sens de la relation, il n’est par réfractaire à la rigolade, participe volontiers aux tournés de boisson ambrée. De plus c’est un amateur éclairé puisqu’il « connait la musique », je veux dire par là qu’il sait déchiffrer une partition, ce qui déjà le démarque de plusieurs d’entre-nous ! Autant de qualités utiles pour participer à notre aventure, quelle que soit la forme qu’elle prendra.

Et voila. Trois pages... Je me souviens maintenant : c'est pour ça que j'hésite désormais à faire des compte-rendus de répètes !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

hier soir, donc jeudi, nous avons assisté à un concert du groupe JOKER
et là j'ai compris enfin pourquoi il faut que je retourne à mon passe temps favoris "LA COUTURE"
Jésou "l'ancien guitariste rythmique"
Adieu

Anonyme a dit…

Moi, j'ai brulé ma guitare et mon piano,transformé mon sax en pot de fleurs , me suis rasé la tête, acheté un grand pyjama orange et une paire de clochettes.
Hare Krishna
P.avartishivaetvishnu

Anonyme a dit…

je viens d'essayer de me pendre avec la corde de mi, elle a pété je me suis fracassé le cocsis
Je vais réessayer avec la mi-grave

Jésou "celui qui ne jouera plus jamais de la guitare après ce qu'il a entendu Jeudi"

The Undertakers 5 a dit…

Le batteur et le guitariste ne chantaient pas extraordinairement bien... Mais ils ont encore une grande marge de progression, qu'ils ne désespèrent pas. Moi-même parfois j'ai des moments de doute. Pour le reste c'était bien ;-)