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samedi 15 octobre 2011

un Jeudi de Nîmes des UFR

Ce jeudi une partie des UFR avait rendez-vous au Fox Taverne afin de rencontrer JC le patron. Le but était de fixer une date de concert. Hélas, après avoir commandé une pinte de Foster en attendant le reste du groupe, j’appris par la jeune femme du bar que JC ne viendrait pas : Raté !
J’étais entouré d’une petite foule de jeunes gens dont je m’interrogeai sur leur présence en ces lieux tandis qu’en plein cursus scolaire on les aurait espéré penchés sur leurs cours en vue de la prochaine interro surprise. « Et après on s’étonne, grommelai-je à leur encontre alors que je remarquai leurs chemises particulièrement moches. et puis je me souvins que j’avais lu cette consigne du Fox sur FB : « Soirée étudiante Vauban !! L1 L2 L3 !!! Les art app’ vous invitent à mettre votre plus belle (moche) Chemise !! une bouteille au choix offerte à la chemise la plus originale !! Ils avaient opté pour «moche » !

A leur arrivée J’informai mes amis de l’échec de notre mission du soir, mais cela n’entama pas notre plaisir à partager un moment, même si l’absence de la pianiste et du batteur jeta un voile d’ombre sur la fête (un rien de flatterie n’engage à rien). Pour compenser notre déconvenue, Nous décidâmes de promener un peu. Pierrot dirigea nos pas vers un établissement proche, récemment ouvert, ambiance cosy, feutrée qui contrasta avec la bruyante exubérance du pub. Quelques tables étaient occupées par des clients silencieux, l’ambiance était plutôt froide et compassée, style restaurant tendance branché-chic qui se la pète un brin mais dont on sent confusément qu’il risque de se ramasser rapidement. Nous commandâmes des boissons, et nous assîmes à l’extérieur afin de mieux profiter de la brise vespérale, et de la conversation de la jolie barmaid venue fumer un cigarette pour se remettre de l’explosion soudaine d’un verre alors qu’elle préparait le morito de Jésou.

Pierrot avait l’espoir de rencontrer l’un des patrons de ce tout nouvel endroit pour lui proposer nos services musicaux. Il connaissait l’homme et espérait l’apitoyer sur notre sort de musiciens fauchés. Nous jouions de malchance : il venait de partir ! Et de toute façon l’intention de la direction était plutôt de proposer des sessions ouvertes où tout un chacun pourrait proposer son talent (open bar en quelque sorte). Ce qui ne faisait pas du tout notre affaire. Non pas que nous doutions de notre talent, mais plutôt que nous nous voyions mal nous pointer un soir avec tout notre matos sous le bras (sono et batterie incluses) pour jouer les espontanero entre deux chanteurs d’occasion mal accompagnés par quelque pianiste de circonstance. Dans le même esprit que le Haddock café en son temps.

Nous étions ensemble et devisions gaiement de tout et surtout, me semble-t-il, de rien. Nous finîmes nos verres et nous interrogeâmes sur un prochain lieu à visiter. Finalement notre Leader nous entraîna vers le Flaherty, pub irlandais, à l’autre bout de la rue Général Perrier.
Pendant que nous marchions, cette déambulation nonchalante et nocturne m’évoqua les soirs de feria et la visites des débits de boissons festifs. Les odeurs d’urine et Le monde en moins.

Nous fendîmes la foule des noctambules du Flaherty. Le brouhaha habituel était couvert par les accents rock d’un groupe qui attira notre attention. Pendant que Pierrot tentait de s’approcher du bar pour commander des Perrier nous primes place à une table haute faisant face à la « scène », en fait un petit espace que remplissaient les musiciens et leur matériel, coté boulevard le long des tables en terrasse. Il s’agissait d’un trio bass/batt guitare. Ils jouaient Nirvana, Police, Stones, Red Hot, des Blues bien lents et lourds… enfin tout ce qu’on aime. Nous les écoutâmes une bonne demi-heure, conquis. Le batteur surtout était remarquable : un sens du rythme incroyable, une énergie à revendre, occupant la scène, et de plus, comme Phil Colis, il chantait. Le guitariste était excellent, et le bassiste nous fit un numéro sur les Red Hot.


A l’entracte nous sortîmes, discutant entre nous de cette bonne surprise de la soirée. Pierrot avisa le guitariste, qui se rafraichissait sur la terrasse. Nous nous approchâmes de lui et le félicitâmes pour la prestation du groupe. Il nous parla un peu de leur parcours.


C’étaient des professionnels qui tournaient sur la région entre Montpellier et Avignon, il connaissait et jouait avec le batteur depuis douze ans. Mais il se produisait avec d’autres groupes également. C’était un mercenaire, comme ses deux acolytes. C’était à ce prix qu’il vivait de sa guitare. Le batteur était né en 1963, il me semblait que c’était le pus âgé des trois. Il donnait des cours de batterie et tenait un magasin de musique à Lunel-Viel. Nous les interrogeâmes sur le montant de leur cachet. Le guitariste nous apprit que pour ce style de soirée en bar, ils ne pouvaient guère demander plus de 400 €, les patrons de bar devenant de plus en plus pingres. De plus les pros subissaient la concurrence des amateurs qui avaient tendance à casser les prix. Par contre lorsqu’ils jouaient lors de manifestations plus importantes subventionnées par des collectivités style Conseil Général, les cachets pouvaient grimper facilement à plusieurs milliers d’euros. Le groupe s’appelait « Joker ». On discuta encore un moment, constatant que le niveau d’expertise ne changeait rien aux problèmes rencontrés et notamment ceux liés au son, ce qui nous mit un peu de baume au cœur après la leçon de musique que nous venions de recevoir.
Nous les quittâmes enfin vers 23h30 tandis qu’ils retournaient sur scène. Nous passâmes la remontée du Général Perrier à minimiser leur talent et embellir le nôtre, si bien qu’arrivés à la Maison Carrée, à force d’arguments et de persuasion empruntés à la méthode du docteur Couet (1857-1926), et celle de l’autohypnose, les musiciens décidèrent de ne pas se suicider tout de suite !

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