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lundi 25 juillet 2011

L'Ecorché Des Fossoyeurs


Celui-là, il ne faut pas l'écorcher plus !
Je me demande à qui est destinée cette étude anatomique : des étudiants en médecine ? des artistes peintres ou sculpteurs ?
Également, si je comprends que cette planche puisse présenter des vertus pédagogiques en exposant l'ossature et une partie de la musculature humaine, je m'interroge sur la présence du rhinocéros. Il n'est même pas écorché ! Qu'est-ce-qu'il fout là ?!

Après examen Odile me fait remarquer qu'on a l'impression que le squelette met la main aux fesses de la bestiole. D'une manière presque familière. Donc il le connaît ? Il s'apprête à marcher, car il soulève le pied gauche. Peut-on en conclure qu'il invite l'animal à avancer ? Mais il y a un mur en face. Sont ils dans un zoo, ou encore dans une salle d'exposition d'un musée ? Le rhino est peut-être empaillé. Dans ce cas il s'agit d'une mise en scène et cela me rappelle la tradition des cabinets de curiosité, très en vogue entre la renaissance et le XIXème siècle. Des aristocrates, de riches collectionneurs rassemblaient des objets exotiques, des animaux empaillés, des armes, des fossiles, des minéraux, des herbiers de provenance et d'époques diverses afin de les montrer à leurs amis et connaissances. La tradition des encyclopédistes, et le concept de l'honnête homme aux connaissances pluridisciplinaires dans sa définition des lumières, dont Léonard de Vinci fut un précurseur. Ces cabinets de curiosités étaient les ancêtres des musée actuels. Le choix des pièces exposées relevaient plus du coup de coeur ou de l'opportunité que d'un réel travail de compilation et de classement. Un peu à la manière des touristes actuels lorsqu'il ramènent des objets de leurs diverses destination et les posent sur des étagères sans se soucier de cohérence. Ainsi tout celà était-il  le plus souvent très hétéroclite. D'où cette idée que cette gravure représente une pièce du cabinet de quelque riche collectionneur, dont on peut imaginer qu'avec un brin de facétie, il aimait faire des associations insolites ou cocasses entre ses acquisitions.

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