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mardi 10 juillet 2007

La Mosquée Rouge et les Rockers

Une petite Brève, pour vous dire jusqu'à quel point je suis impliqué dans le groupe et à travers lui, la célébration de notre Mythique Status Quo, si cher au Bassiste du XXIè siècle :

Je regardais les informations de vingt heures à la télé avant hier soir. On y parlait du soulèvement des islamistes intégristes au Pakistan, à Islamabad.

Retranchés à l'intérieur de la Mosquée Rouge, puissamment équipés d'armes automatiques de grenades et de lance-roquettes, détenant plusieurs dizaines d'otages, dont des femmes et des enfants, les fanatiques tenaient tête aux forces légalistes du général Musharraf, président démocratiquement élu. cette situation insurrectionnelle durait depuis plusieurs jours déjà, et on sentait bien que la tension montait, à mesure que les ultimatums réciproques se soldaient par des échecs.

(ici photo de la mosquée Bleue d'Istambul, je n'ai pas trouvé de photo de la rouge !)

Et puis soudain, alors que j'étais fébrilement en train de manger des samoussas à la brandade, en solidarité avec le monde musulman, tentant valeureusement de ne pas me brûler le palais avec les petits triangles croustillants qui sortaient juste du four, j'entendis cette phrase qui me jeta dans un abîme de perplexité :

STATUS QUO à la Mosquée Rouge d'Islamabad.

je restai bouche bée devant cette incroyable nouvelle : Nos Idoles, nos Gourous, avaient fait le déplacement au Pakistan pour tenter de dénouer une situation désespérée, sauver des dizaines de gens, et tout ça par la seule force de la musique. Mieux que Bob Geldorff et son Band Aid pour l'Afrique, mieux que Michael Jackson et son action envers l'enfance malheureuse, plus fort que Madonna et ses adoptions médiatiques : Nos Guitar Heroes, avaient bravé tous les dangers pour se porter à l'aide de populations malheureuses, au risque de se faire empaler par des Mollahs dont on sait l'engouement primesautier pour la musique en général, et le Rock en particulier, américain de surcroît.

Les Status Quo avaient donc une conscience politique en plus de leur simple talent d'artistes. les status Quo s'inquiétaient pour le reste de la planète. Une bouffée d'amour m'envahit, le monde n'était pas complétement pourri : Les Rockers les plus endurcis se mobilisaient !
Je levai la tête de mon assiette afin de mieux voir : Peut être aurais-je la chance de les apercevoir, hélitreuillés directement au sommet d'un minaret, ou encore courant avec guitares et bagages sous les feux croisés, à la merci d'un friendly shot ? Hélas, je ne vis que Barbus et fantassins, agitant les bras, vociférant, prenant des allures de matamore, lançant menaces, imprécations et fatuahs. Pas de Status Quo.
J'interrogeai donc odile, craignant d'avoir mal entendu. A l'énoncé de ma question il y eut un blanc. Puis Odile, rassemblant ses zygomatiques nerveusement crispés dans une tentative désespérée de les empêcher de s'étirer jusqu'aux oreilles, entre deux hoquets, m'expliqua qu'en effet il y avait bien eu Status Quo à Islamabad, mais LE status quo, pas LES Status Quo.

Une espèce de stase, de moment "entre deux", au carrefour des possibles, où la poussière soulevée par les chars et les bottes, et les colonnes des réfugiés qui fuient la guerre, retombe doucement dans l'attente d'un Deus Ex Machina. On sentait bien que ça pouvait basculer de n'importe quel coté.
Sauf que dans ce genre d'endroit, ça ne peut basculer que d'un seul coté.

J'appris aux nouvelles du lendemain que La mosquée Rouge était tombée, avec son cortège de ruines, de morts, de désolation, de répressions, de tragédies individuelles..

les Status Quo étaient repartis, me dis-je...
Aux dernières nouvelles, les Status Quo sont allés sur d'autres théâtres d'opération : Ils sont allés sauver les populations opprimées de Las Vegas, pour une série de concerts.

Pendant quelques secondes, dans mon esprit distrait, il y avait eu un petit spasme, un peu comme le diamant saute un sillon du vynil fatigué, sur le tourne-disque de nos dix huit ans, celui de nos années candides, où nous pensions que rien ne pouvait arriver, que le monde suivrait le chemin de ces fusées qu'on voyait décoller de Cap Canaveral, et qui nous émerveillaient encore. Mais le diamant est usé, le disque trop creusé, et toujours la pointe retombe dans le même sillon, celui de l'histoire qui sans cesse a le hoquet, et qui joue à se faire peur pour le faire cesser.

5 commentaires:

Pascale a dit…

Ce post est aussi croustillant que les samoussas à la brandade (perso, je préfère à la viande)! Il se déguste sans fin (jeu de mot!).

The Undertakers 5 a dit…

ca va trop vite, je n ai pas le temps de lire les commentaires que déjà une nouvelle appréciation tombe. ca me change, moi qui avait un commentaire par mois en gros ! mais ca ne fait rien, j'assumerai !

Pascale a dit…

Fallais pas te plaindre que personne ne laisse de commentaire. J'suis bonne fille, j'aime pas voir les gens malheureux.

The Undertakers 5 a dit…

qui a dit que je me plaignais ? pour une fois que je trouve quelqu un dans mon entourage qui n'a aucun problème pour se servir de l'outil internet.. si tu savais, aimable commentatrice, au quel point c'est frustrant d'etre entouré d'une bande de cromagnons néanderthaliens, ca me rappelle ma mère qui était infoutue de programmer une cassette vhs sur son magnetoscope il y a 25 ans.. au contraire, c'est un ballon d'oxygène, enfin une personne NORMALE ! ca va commencer à devenir amusant (les undertakers, si vous m'écoutez.....), surtout je t'en prie NE PARS PAS !!

Pascale a dit…

Une personne Normale ? Moi ? c'est intéressant comme postulat...

Mais non je ne pars pas, j'suis une vraie arapède, et puis je m'amuse trop ! :-))