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lundi 2 juillet 2007

l'Ecotaxe de Lamartine (dimanche 1er juillet)

Je passerai rapidement sur les achats du jour. Ca devient une routine désormais : chaque rencontre nous ramène son lot d’enquèstres qui viennent peupler la salle Jim Morrison. Ainsi cette fois-ci, c’est Christian qui a craqué et s’est payé le même ampli que Pierre. J’ai rapidement fait les comptes : Sous le capot des Undertakers, il y a un moteur de 680 Watts en additionnant tous les amplis disponibles. Pratiquement un cheval-vapeur ! ou un chauffage de salle de bain, ou le moteur d’une piscine de bonne taille. L’avantage des nouveaux amplis, c’est qu’ils peuvent servir de retour, car le fait de les brancher sur l’ampli de scène ne shunte pas leur haut-parleur comme sur les modèles que nous avions jusqu’ici. Pour ce qui est de la partie vapeur du cheval précité, ce n’est pas encore demain que ça remplacera la machine à expresso, mais la Nespresso le fait si bien par ailleurs… Question équipement, nous voici donc parés à affronter le public ; reste désormais, pour continuer dans l’analogie automobile, à apprendre à piloter notre formule 1 et surtout en acquérir le talent, car pour l’instant, et j’écris sous le contrôle de Pierrot : « Nous ne sommes pas prêts ».

C’est vers 20h30 que nous avons rallié ce dimanche soir, la terrasse des Fabre. En définitive les Charras n’ont pas passé leur week-end en amoureux à Collioure du fait d’une météo très incertaine. Encore que ça puisse se discuter : quel meilleur temps qu’un week-end pluvieux pour favoriser, dans le confort douillet d’une chambre, le rapprochement propice de deux êtres que tout sépare dans la vie quotidienne ? Le beau temps, et son cortège ennuyeux d’excursions, de ballades et autres visites, ne peut que parasiter l’essentiel d’une démarche amoureuse qui reste quand même, quoi qu’on en pense, comment dire cela poétiquement… l’intimité des corps ? Mais nous n’avions pas oublié l’anniversaire de notre leader maximo, et l’avons fêté grâce à Sylvie qui a confectionné un gâteau au yaourt et au Nesquick de très bonne facture (je le mettrais toutefois en « deux », derrière l’île flottante, dans mon panthéon personnel des entremêts). Rendez-vous moins tardif qu’à l’accoutumée, motivé par le désir de ne pas terminer trop tard, et celui de préserver les voisins en ces nuits d’été où le son pénètre avec gourmandise dans les habitations par les ouvertures maintenues béantes afin de rafraîchir les pièces. Le rocker, bien qu’artiste, sait adopter un comportement citoyen.

A ce propos, eût égard à notre quasi kiloWatt de consommation horaire potentielle, il me semble que nous devrions, à l’instar d’Artus Bertrand, qui compense ses photos aériennes en payant l’écotaxe sur les émissions de carbone, participer nous aussi à cet effort écologique. On n’écrit pas ecolosong impunément, ce n’est pas Pascou qui me contredira.
La tonne se négocie semble-t-il aux alentours de 70 $. Le kilowatt quant à lui, « émet » 1,3 centimes d’euro d’équivalent carbone. Une cinquantaine de répétitions, soit 100 heures, ont entraîné une dégradation de l’atmosphère dont le coût revient à 1,3 euros. On peut donc en déduire que nous avons produit 24,14 kilos de carbone au cours de nos répétitions. Bien sûr dans ce scénario, je prends pour hypothèse que nous aurions joué ampli à fond durant deux heures à chaque fois. Cependant durant 4 mois nous n’avions que nos ridicules ampli de tarlouzes, dès lors je considère que notre contribution à la dégradation de la planète se situe plutôt dant une fourchette de 3 à 5 Kilogrammes.
Ce qui compte-tenu de l’énergie développée par le groupe, me parait très dérisoire. A tout le moins le bilan énergétique me semble-t-il très positif.

Mais alors, une autre interrogation me vient : les cigarettes. Et là, c’est très difficile de trouver une quantité de CO2 émise par cigarette ; néanmoins j’ai trouvé dans un forum cette information intéressante : On rejette environ huit fois moins de CO2 en fumant une cigarette qu'en mangeant un morceau de sucre (5g) mais dans les deux cas cela n'a pas d'impact sur le réchauffement climatique car il s'agit de végétaux et non de carbone fossile. Ainsi, que le tabac de la cigarette se décompose, ou bien qu’il brûle, il dégagera la même quantité de CO2 ; enfin une bonne nouvelle ! Donc, et par conséquent, nous pouvons continuer !

Ce que nous avons fait avec entrain, en buvant notre café vespéralement dominical, avant de nous engouffrer dans l’antre magique des possibles musicaux,ce lieu étrange où opère mystérieusement l’alchimie créatrice qui nous anime. Philippe était absent, c’est donc Alain « évolution » qui l’a remplacé. Alain V1.0 était lui-même excusé, pour une raison qui m’échappe mais dont la légitimité ne fait aucun doute. La section rythmique amputée, le chant hémiplégique d’un de ses membres (de droite), la formation était donc réduite. Pourtant je n’ai jamais eu autant la sensation de foule que ce soir. Etait-ce la pléthore d’appareils au volume conséquent qui obéraient une grande partie de l’espace disponible, ou bien la plantation de pieds en tous genres (pieds de micro, pieds de lutrin, pieds de chaise, pieds humains) qui rendait toute progression en ligne droite incertaine et dangereuse ? La réponse se situe certainement au confluent de ces deux hypothèses.

La phase de réglage fut longue et douloureuse, dans un contexte de panne de l’ampli de scène, celui qui traditionnellement nous sert pour les voix. Seule la baffle gauche consentait à fonctionner. Il y a des paires de Baffles qui se perdent ! si je puis dire. Après quelques tests, nous avons tout de même diagnostiqué un câble défectueux. Je hais les câbles, je les abhorre je les abomine, je les déteste. Ils s’entremêlent, ils traînent, on se prend les pieds dedans, on les arrache, on les tire, on ne se rappelle plus à quoi ils correspondent, on est obligé de les suivre à quatre pattes pour en deviner l’usage.De plus le cable prend la poussière, il souille la main qui le saisit, il ne se love jamais correctement, il prend un malin plaisir à faire des 8. Le câble est une invention du Diable. Le câble nous a été envoyé par l’enfer pour stigmatiser toutes nos passions, nos fureurs, pour générer tensions et impatience. Le câble fait ressortir ce qu’il y a de mauvais en nous, il est l’instrument du mal. D’ailleurs le câble est serpentiforme, sinueux et sournois, comme cet autre serpent, symbiote d’un pommier de sinistre mémoire. Objets inanimés avez-vous donc une âme ? S’interroge Lamartine ; je mettrais ma main à couper qu’il pensait au câble. L’âme cuivrée du câble, son âme dure, retorse, aux accents métalliques… Je le maudis ! Vade Retro Câblanas !

Ca, c’est fait…

Phil nous a manqué. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, gémit Lamartine (le même, sans doute quelques jours après). Rien de plus vrai concernant notre batteur. En quelques séances il s’est rendu indispensable. Ainsi, lors de notre briefing de pré-répète, personne n’était là pour nous presser à commencer, et par la suite, son rythme HUMAIN, ses observations, ses relances ont fait cruellement défaut. Reviens Phil. Tout est pardonné !
C’est donc au son synthétique et binaire d’un processeur nimbus sans imagination que nous avons repris Whatever. Autant le dire, sur le plan musical, cette soirée n’aura pas été un modèle de perfection. Mais elle aura permis à nos musiciens à cordes de caler un peu leur matériel, d’en explorer les possibilités, la musicalité. De même la section chant aura profité de la séance. Au cours de l’après midi, Odile et moi avons beaucoup travaillé les chœurs de Caroline, avec des succès divers. Mais sur Whatever, j’ai vraiment ressenti du plaisir à chanter à deux en « bi-ton ». Je faisais le contre-champ tandis qu’elle interprétait la mélodie, et j’ai mieux compris la signification de l’expression « chanter à l’unisson ».

Cette répète s’est concentrée sur nos standards : Whatever, Proud Mary, Caroline, Jumping Jack. Caroline reste encore un obstacle coté chant. Mélodiquement c’est loin d’être aussi simple que ça n’en a l’air, surtout lors du refrain à plusieurs voix. Odile et moi-même avons profité du moment pour faire des essais. C’est aussi à ça que servent les répètitions : explorer des voies. Certaines sont sans issues, d’autres débouchent sur des progrès. La démarche expérimentale, finalement : échec/succès.
Les conditions de l’expérience étaient difficiles en ce que nous avons joué fenêtres fermées pour les raisons explicitées en début de ce billet. La chaleur est montée assez rapidement, malgré les efforts louables du ventilateur pivotant. Détail cocasse : on a observé une migration des musiciens vers la zone la mieux ventilée. Ainsi vers la fin, étions nous tous concentrés sur deux mètres carrés !
Bien sûr nous avons cassé une corde au cours de cette séance. Vous aurez compris que le « nous » est de pure forme. Qui, sinon Pierrot aurait pu casser une corde ? Le fait nouveau tient en ce que maintenant, plus besoin de changer la corde, on change la guitare et hop ! ni vu ni connu je t’embrouille, je continue !

Au chapitre des faits divers, signalons la naissance des chiots de Rixie, la Dogue du Caucase. Bien qu’en petite forme, elle a tout de même mis bas onze micro-molosses. Ceux-ci croissent sous le regard émerveillé de Jésou qui leur donne la tétée. En effet Elodie a rapatrié sa « couvée » à l’impasse des Climatites pour l’été.
Il me semble qu’ils ont tous des noms en K : Ktatpulte, Kterpilar, Ksimodo, Klassotherapie, Klachnikov, Kramasov, Klipète, etc….
La mise bas s’est passée dans de bonnes conditions. La chienne léchait le museau de chaque rejeton lors de sa sortie, sauf pour l’un d’entre eux qui s’est présenté par le siège, ce qui a déconcerté la maman et eu pour conséquence un léchage postérieur. Signalons l’abnégation d’Elodie, qui aspirait les mucosités bronchiques des chiots directement au museau. Rien que d’y penser en l’écrivant, j’en ai des frissons.
Longue vie aux chiots et à la maman. Et comme le dit Lamartine, qui à mon sens s’est un peu moins cassé cette fois-ci, enfonçant la porte ouverte d’une démagogie larmoyante du style « c’est pas bien de tuer les zanimo, à mort la corrida » : Tuer les animaux pour se nourrir de leur chair et de leur sang est une des infirmités de la condition humaine.
Ouais.. à voir.

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