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mardi 1 novembre 2011

Pour Eviter les Acouphènes Penser A se Mettre Un Canard Dans le Pavillon !

Je me disais ce matin, en réfléchissant brièvement à ce que je pourrais bien écrire sur les dernières répètes, que l’année 81 avait vu le départ de trois artistes d’exception : Lennon, Marley et Brassens. Trois musiciens que le style musical séparent mais également chers à mon cœur, comme dirait Philippe Meyer, qui parle un peu comme ça, qui présente une émission radiophonique sur la chaîne d’état, consacrée en priorité à la chanson française. Au passage je conseille particulièrement la rubrique « la chanson con » qui révèle des joyaux oubliés-et oubliables- de la production nationale.
Vous remarquerez que cela souligne bien mon coté éparpillé, cette déambulation de l’esprit qui m’entraîne rapidement vers des horizons très divers, me fait dériver, oubliant du même coup le sujet initial.

Revenons-y donc, en concluant ce faisant sur la diversité des univers musicaux  et la prépondérance de la personnalité des interprètes sur leur œuvre. Je ne sais pas si les textes, ou les musiques des trois artistes cités plus haut auraient eus le même rayonnement s’il n’avaient pas été portés, et de quelle manière, par Lennon Marley ou Brassens. D’ailleurs qui écoute du Brassens à l’heure actuelle ? Et ce ne sont pas les reprises que j’en ai écoutées, par tel ou tel chanteur du moment qui me contrediront. Il y avait une telle adéquation entre les compos  et l’homme que je ne vois pas qui de nos jours serait capable de reprendre le flambeau de manière crédible.On parle de musique intemporelle… Brassens serait –il « temporel » prisonnier de son époque, incapable de traverser le temps à l’instar de Gainsbourg ?

Dans cette réflexion sur le fond, la forme et la diversité musicale s’inscrit la visite de notre ami Sarkis, musicien chrétien. Sa dernière –et unique- apparition à l’une de nos répètes remonte à trois ans déjà. Lololalolo n’était pas encore la pianiste de notre formation. J’étais donc très intéressé par son avis, à ce stade de notre parcours, à quelque mois de l’achèvement d’un premier quinquennat.  Antoine est un excellent musicien, qui partage avec notre Pierrot  ce don fabuleux de tirer quatre notes de n’importe quel instrument du moment que tu les laisse seuls quelques minutes afin que l’un apprivoise l’autre. Il fait partie d’un groupe plutôt orienté « variété mystique » évoluant le plus souvent dans des manifestations religieuses : rassemblements chrétiens ou accompagnement musical du culte dominical. Il est plutôt attiré par le swing et le jazz avec un net penchant pour le gospel.

Je n’étais pas extraordinairement en voix ce soir-là, et c’est sûrement l’une des raisons de sa réflexion de fin de séance : « Vous avez fait d’énormes progrès, mais là où vous êtes les meilleurs, c’est sur vos compos ! Les reprises sont bien, j’aime beaucoup, mais vos compos : on sent que vous les vivez, que vous prenez du plaisir, que vous êtes en phase, c’est vivant, ça balance. Il nous conseilla de développer les chœurs, se tournant particulièrement vers Lolo dont il nota la justesse du chant mais déplora sa timidité sonore.
A la table de débriefing, devant un verre de mirabelle il donna un satisfecit à chacun d’entre nous, insistant sur le respect du tempo des différents acteurs, ce qui allégeait considérablement le rendu final. Notre son était meilleur, apaisé, mieux maîtrisé, beaucoup plus clair. Il n’y avait plus cette impression de cacophonie que nous donnions quelques années auparavant. Bien sûr chacun d’entre nous rosit sous les compliments, c’est toujours agréable quand on se fait papouiller l’âme. Nous étions un peu dans cet état d’esprit de l’écolier qui reçoit un bon point de l’instituteur, d’autant qu’il fit son commentaire un peu comme un Maître fait son cours magistral : debout, avec infiniment de sérieux, de bienveillance et un choix prudent de mots propres à ne pas blesser.

Je me dis qu’il avait voulu nous ménager, mais le lendemain, à l’hôpital où il travaille comme manipulateur, il me réitéra ses bonnes appréciations, concluant « qu’à son âge, il n’avait plus l’envie de passer la pommade et que si ça n’avait pas été bon, il l’aurait dit ». Dont acte.

Ce dernier mercredi, je m’attendais un peu à retrouver Jean Paul, le saxo freelance. Cependant s’il y eut bien du sax au menu, ce fut celui de P. qui avait travaillé les Blues Brothers.
De la même manière que Le Carré avait eu pitié de nos oreilles en adoptant des baguettes fagot pour diminuer le bruit de sa batterie, Le Leader nous présenta une charmante peluche jaune, un canard, qu’il enfourna la tête la première dans le pavillon de son instrument. En effet cela réduisait notablement les décibels et nous permit de conserver un niveau sonore acceptable. C’était plutôt drôle de voir ce canard le cul à l’air, les pattes en l’air, comme coincé dans le trou du saxo pendant que notre Pierrot jouait. Il joua d’ailleurs bien. Il avait fait de gros progrès par rapport à sa dernière tentative. On constata qu’il maîtrisait mieux son souffle, son doigté, son phrasé ce qui donna lieu à de très jolis moments sur les solos ou les breaks des BB. En corollaire, quand P. est au sax, il ne peut pas jouer de la guitare en même temps, ce qui oblige Lolo ou Le Barde a beaucoup plus de présence et de vigilance pour soutenir l’ensemble. Donc pour les autres musiciens,  fini de baguenauder durant les solos de guitare ou de jouer mezzo voce : Les voila propulsés en première ligne.

On joua pas mal de titres, on s’aperçut que certains pouvaient bénéficier de quelques lignes de sax, tandis que ce n’était pas nécessaire pour d’autres. On en déclara tout de même cinq ou six « éligibles au sax ». P. promit de travailler là-dessus. On continua parallèlement à fouiller dans les archives pour reprendre certaines compos des débuts que nous avions délaissées au profit des nouveaux morceaux. Bien nous en prit ! Nous eûmes parfois l’impression de les découvrir !

À mesure que je les exhumais des profondeurs de mon carnet de chant l’un ou l’autre d’entre nous ne manquai pas de s’exclamer « Mais…. C’est de nous ça ?! » A quoi je répondais « Oui Pascou ! EcoloSong c’est de nous, c’est même toi qui a écrit le texte ! »

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