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vendredi 6 avril 2007

le Noir le Blanc et les deux Jolies Filles. Séance du 4 avril 2007

Il y a les poetes maudits. Au Quebec on trouve la môôdit’ cette biere brassée par Charlebois. Nous, les Undertakers, nous avons la Chanson Maudite.
Je ne sais pas ce qui se passe avec notre Protest Song ; nous n’arrivons pas à rentrer dedans. Autant l’Ecolosong a d’emblée trouvé une forme presque aboutie, autant avec ce Protest Song, nous ramons de séance en séance. Pierrot a pourtant composé une ligne mélodique superbe, lourde et lancinante, hypnotique et noire. Inexpliquablement cela ne suffit pas. Nous éprouvons un sentiment de malaise vis-à-vis d’elle. Elle peine à trouver sa place. On a tout essayé : tempo lent, interprétation style Sex Pistols, ligne de basse plus présente, remaniement du phrasé, avec et sans batterie (ça c’est un mauvais exemple : TOUS nos morceaux ont une version avec et sans batterie), on a même tenté de faire le refrain sur un rythme de valse. Rien n’y fait. Ca ne fonctionne pas. Et pourtant on l’aime cette chanson. En ce qui me concerne, mais vous me direz que je suis peut-être de parti pris du fait que je l’ai écrite, j’ai un petit faible pour elle. Justement parcequ’elle est rebelle.
Cette chanson, c’est une adolescente, elle est entière, elle ne connait pas le gris, elle ne discerne que le blanc et le noir, et dans son manichéisme elle ne fait pas de concession. On dirait que du fait du sujet dont elle parle, elle met un point d’honneur à nous rendre la vie difficile. Elle emmerde les vieux quinquagénaires que nous sommes, elle se moque de nous, elle nous nargue. Elle se laisse approcher parfois, mais c’est une petite allumeuse. Avec la montée de sève de ce début de printemps, dans sa robe légère aux allures gothique d’anarchiste, elle nous aguiche. Puis quand nos mains tremblantes semblent la toucher enfin, elle pirouette et nous laisse insatisfaits. Elle joue avec nos nerfs la coquine, et elle le sait. Mais l’adolescence n’a qu’un temps, et je gage qu’à force nous allons l’apprivoiser.
Elle finira par revenir vers nous, au terme de sa période d’insoumission, comme toutes les jeunes filles de bonne famille. C’est une protestante, ça c’est sur. Et nous connaissons bien les protestantes, on sait que dans leurs jeunes années elles sont volontiers turbulentes, et que plus d’une fois elles ont fait le mur pour rejoindre l’élu de leur cœur, ou simplement pour faire la java avec les copines. Mais on sait également qu’après cette période insouciante, le sens des responsabilités reprend ses droits, et le devoir sa primauté. Si Protest Song est une chanson de devoir, ce sera le devoir d’insoumission : Un hymne au sens critique et à l’indépendance, un chant sombre de colère, mais aussi d’espoir en l’intelligence de chacun, et sa capacité à résister aux sirènes consensuelles.
Car parfois, je l’avoue, et j’en éprouve une grande honte, le consus m’habite (j’en parlais encore hier avec une copine de cheval). Mais je me dis que si la musique etait un insecte, Le rock en serait le dard subversif. Et toutes les femmes aiment le dard, c’est ainsi. « Protest » n’échappera pas à son destin : Il a été écrit !
Voila pour la phase entomo-politique de ma chronique.
Concernant la séance proprement dite, l’apprentissage continue. Nous travaillons sur les chœurs en ce moment. On est à des années lumière… (ça me fait penser qu’il faut que je vous parle de la théorie des cordes dans un prochain article, c’est fascinant), on est à des années lumières donc des Beatles, ou des Queen, dont la perfection harmonique touchait au sublime, voire au Divin peut-être, au génie sûrement. Cependant il est assez jouissif d’unir sa voix aux autres, et par petites touches, habiller une chanson, comme un grand couturier drapant à même le corps du mannequin l’étoffe précieuse, en souligne et met en valeur la silhouette.
C’est Ecolosong qui a le plus profité de ce travail à façon. De petits problèmes de synchronisation ont rapidement été évacués, les voix se sont calées. Chacun a proposé ses améliorations et le résultat, perfectible encore, commence à nous satisfaire. Ecolosong est une chanson de plaisir, elle est dérangeante bien sûr, mais sans aigreur ni causticité. C’est une fille sans chichi, elle pose les problèmes et sans grandiloquence, avec sincérité, avec le bon sens qui la caractérise, elle nous brosse un constat sans fard. C’est une fille saine, bien batie, elle marche cambrée et fière, ses cheveux défait virevoltent librement. Quand elle sourit, ses lèvres pleines découvrent une dentition parfaite, et la lumière envahit l’espace autour d’elle. Elle est généreuse et maternelle. Sa poitrine pleine, à peine cachée par un chemisier de coton écru, bouge librement au grès du pas alerte de sa propriétaire. Ses mollets sont fermes, qui se prolongent par des pieds chaussés sans prétention de talons plats. Quand on la voit s’éloigner, le balancement de ses hanches, qui mettent en mouvement le tissus d’une jupe d’été aux formes souples, focalise notre œil ému de tant de grâce simple.
Je vous parlerai peut-être dans un prochain billet de leur copain SPAM. Un sacré lascard celui-là !
A mon avis, notre prochain ajout au répertoire ne devrait pas être mal non plus : Boom Boom Boom de Johny Lee Hooker ! Ca va déménager ! Protest et Ecolo n’ont qu’à bien se tenir : entre le cockney anglais, et le noir de la louisiane, elles auront fort à faire.

2 commentaires:

mauricette a dit…

L'écrivain n'a pas pu s'empêcher de retomber dans ses erreurs.Il ne doit pas être protestant,lui.
Un peu plus court ,jeune homme.

The Undertakers 5 a dit…

qui es tu Mauricette ? tu fais partie de ceux qui preferent les depêches de l'AFP aux longs développements ? Non, kéké je t'ai reconnu, tu es demasqué !