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lundi 11 août 2008

le Fourbe, La Hyène et le Complice

On ne dira jamais assez la duplicité de notre Pierrot. J'ai laissé quelques jours passer avant d'en narrer un flagrant exemple afin de ne pas me laisser emporter par une ire légitime et vengeresse. Les mots blessent parfois et il faut en manier l'enchaînement avec infiniment de précautions tant il est facile de se faire plaisir au travers d'une prose acérée. D'autant que la voix et ses inflexions ne sont pas là pour en modérer l'impact, alors que les yeux du lecteur sont prompt,eux, à transmettre la sécheresse d'une écriture parfois cryptique qui n'a eu le temps de percoler longuement à travers le filtre sensible de l'interprétation des gestes et signes pour en tempérer les effets sur sa cible.

En bref, voici l'histoire. Contacté samedi dernier par notre infirmier libéral préféré, afin de participer à une grillade festive nocturne, j'en profitai pour excuser mon absence à la répétition du mercredi précédent. Ce qui entre parenthèses en explique l'absence de compte-rendu. Le Leader Maximo se montra conciliant, m'indiquant qu'en la circonstance ils avaient « un peu avancé » dans le travail sur nos dernières compos, en compagnie de Jésou et Phil le K. Il ne se montra pas prolixe, mais laissa entendre que la répétition s'était bien passée. Je me confondis encore en excuses, rampant virtuellement à ses pieds en signe de contrition. Il accepta magnanimement mes balbutiements embarrassés, dans lesquels je parvins péniblement à glisser que cette absence était consécutive à un épuisement général dû à un repas l'avant-veille, mal négocié. Sur ce, j'acceptai l'invitation avec une joie d'autant plus enthousiaste que je mesurai l'ampleur de ma faute et la faveur qui m'était accordée.

C'était jeudi. Je vécu donc deux jours de calvaire, à culpabiliser sur mon absence à la SJM pour cause de sieste alors que mes amis, mes frères, avaient trimés pour la collectivité tout une soirée durant. Je louai silencieusement leur assiduité, je saluai leur abnégation, cherchant avec désespoir quelque moyen de leur manifester ma reconnaissance.

Il se trouve que la veille Françoise avait appelé Odile pour nous inviter à une grillade festive et vespérale (c'est la saison). Mon épouse avait dû décliner l'offre, pour des causes similaires à celles évoquées plus haut.

C'est donc en toute candeur que nous rejoignîmes le groupe chez les Charras, le samedi soir, entre chiens et loups. La soirée était agréable, le température acceptable après plusieurs jours de semi canicule. C'est alors que j'appris, au décours d'une conversation animée et joyeuse, que notre hôte, celui que je nommerai désormais « le Fourbe Charras » ainsi que les Fabre, que je qualifierai de « complices » s'étaient rendus à cette fameuse invitation des Thèvenon du mercredi. Et qu'ils y avaient passé un assez agréable moment, ma fois. Je ne fis pas tout de suite le rapprochement. Je continuai donc à écouter distraitement le récit de leur soirée lorsque soudain l'info se fraya un chemin vers mes centres de la discrimination. Ils firent leur travail de tri parmi toutes les données parasites à type de « conneries de milieu d'apéro » et transmirent à mes ères cognitives un signal d'alerte. Un peu genre la cloche à fin d'un round de boxe, ou la sirène des policiers de la BAC quand ils fondent sur le maghrébin de la cité, accompagnée d'un gyrophare bleu tournant frénétiquement à l'intérieur de mon crâne, dardant des rayons bleus par les pupilles dilatées de mes yeux hagards.

Je me tournai vers Pierrot et m'enquis, suave mais déjà distant :
« Dis-moi, peux tu m'expliquer, immonde scolopendre, comment as tu pu à la fois te goberger au repas des Plagnes et trimer sur les accords de « Oublie-ça » Impasse des Clématites ?
Ubiquité ? Téléportation ? Lévitation transcendantale ? Micro trou noir ?
Je vis son visage se décomposer, le fourbe mettait bas son masque, et ce n'était pas beau à voir ! Son mutisme mâtiné de bégaiements et les maladroites justifications dont il émailla une excuse incompréhensible confirmèrent la justesse de mes doutes.
J'avais été berné, bafoué dans mon honneur, moi qui depuis trois jours portait le poids intenable d'une culpabilité trop lourde.

Ils n'avaient pas répété.

Ajoutons à cette sombre semaine, l'ultime coup de poignard planté dans mon dos par la hyène putride dont les ricanements malodorant accompagnèrent la remise d'un splendide poster au guitariste, ce tigre de papier sournois, le montrant, fier, dédaigneux et narquois, en emblème triomphant des UFR.

Je le savais déjà, mais cela me fut confirmé le lendemain, alors que réitérant son geste de provocation, le sombre lycanthrope offrait un portrait identique à l'autre guitariste du groupe, Le Barde : Il n'y en a que pour les guitaristes ! Les autres membres du groupe sont systématiquement humiliés, ramenés à la portion congrue. Toute occasion est bonne, même l'apéro le plus anodin, pour rabaisser le chanteur, et lui faire sentir combien sa place est précaire dans la formation.

Fort heureusement, la semaine fut sauvée par notre sortie du samedi. A la Guinguette, l'estaminet de Bachevalier le batteur, au milieu de la garrigue nous eûmes le plaisir d'assister au concert d'un trio toulonnais. Rock, funk et blues étaient au rendez-vous, admirablement servis par un couple bass-batt d'exception.

Le chanteur guitaristes légèrement en retrait, mit sur mes plaies un peu de baume. A lui tout seul il renvoyait dos à dos les éternels rivaux.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

ça y est, arrête de chialer, je te les ai sortis tes posters :
format A3+ pour Odile !
format A5- pour Mitch !
désolé, j'ai plus de papier !
la hyène

Anonyme a dit…

et pour le batteur et le bassiste ,c'est quoi le format ?
B moins ? donneur universel ?
tu vois mitch, tu te plains,mais c'est pas toi le plus mal lotti (comme dirait pierre)



poun le retour

Anonyme a dit…

A6--
la hyène

(en plus, faut être chentil avec moi)

Anonyme a dit…

format timbre poste quoi

poun

Anonyme a dit…

timbré, c'est bien ça !
non, j'déconne !
j'ai pas sommeil... alors si vous ne savez pas quoi faire demain,pour le café, aprés dejeuner, passez à la maison ...
faut pas abuser, je ne livre pas les posters à domicile !

kéké

The Undertakers 5 a dit…

tu parles de mardi ou mercredi soir ? parceque nous avons décalé la répète hebdomadaire à ce mardi soir ..

Anonyme a dit…

je passerai ce soir vous amener ça à la répète
kéké

The Undertakers 5 a dit…

Y aura de la tarte à la mirabelle.

Pense à fournir une grande enveloppe pour tes prospectus. sinon il va falloir les plier pour les mettre dans la poche.

ce serait dommage.