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vendredi 15 août 2008

Bon Baisers du TGV

C'est pratique le TGV. Assis confortablement dans ma luxueuse place du wagon des premières, je regarde à ma gauche défiler le paysage drômois, légèrement flouté par la vitesse quasi supersonique imprimée par les 6600 kW de la machine. A coté de moi, mes compagnons de voyage somnolent ou tapotent sur leur portable. Le contrôleur est passé entre les sièges, lorsqu'il est arrivé à ma hauteur j'ai fait mine de sortir de ma poche le billet composté, d'un geste rassurant de la main il m'a fait signe de n'en rien faire : « Je vous en prie, pas de cela entre nous ». Le steward vient de me servir un café : « Avec les compliments de la direction des chemins de fer », a-t-il expliqué devant ma mine interrogative. L'ambiance est détendue, feutrée comme il se doit dans ce lieu roulant, bercé imperceptiblement par le bruit des rails. La veille, j'ai retrouvé mes comparses à la SJM. Seul Phil le K manquait à l'appel. Notre batteur est en villégiature dans sa luxueuse propriété des bords du lac Léman. Lolo et Pascou, fraîchement débarqués de Djerba la douce, arborent un bronzage suspect. Ces deux noctambules ont dû mettre les bouchées doubles pour acquérir ce teint ambré propres aux jetsetters. On apprend que les papouillages plus ou moins thérapeutiques furent de règle, prodigués parfois à quatre mains par des indigènes habiles, aux formes harmonieuses et féminines.
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Mais ce soir, exceptionnellement un mardi pour cause de cinéma le lendemain, les mains servent uniquement à taquiner cordes, baguettes et claviers.
A notre arrivés, nous avons eu la surprise de trouver le Kéké. que venait il faire Impasse des Clématites ? Avait-il l'intention de nous narguer, ou bien de nous balancer une de ses perfides méchancetés dont il aime saupoudrer le Blog ? Non, tout simplement il est venu nous apporter des tirages grand format des photos prise dans son studio dentaire du Boulevard Jean Jaurès. En format A3 c'est vraiment somptueux. Nous récoltons enfin les fruits de notre investissement, lorsque nous avons vidés nos poches pour financer l'achat d'une imprimante professionnelle. Hélas il ne reste pas et retourne dans son repaire, son officine d'alchimiste de l'image.

Nous décidons de ne travailler que les morceaux les plus récents. Marre, Bête de Scène, et puis nos premières compos : Ecolo, Protest et Spam. En l'absence du batteur, c'est Pierre qui s'assoit aux drums. Il compense une légère imprécision par une démesure dans le phrasé qui contraste avec la précision mathématique et métronomique du titulaire et perturbe parfois l'exécution des titres. On a tendance à perdre ses repères et manquer des reprises, mais certains délires de notre leader compensent largement ces inconvénients.

L'impression de redécouvrir des morceaux pourtant largement rodés est encore amplifiée par le fait que la guitare solo ayant disparu, ce sont Jésou et Lolo qui suppléent cette absence. Chaque titre prend du coup une coloration plus jazzy pas déplaisante du tout. Lolo, qui pourtant avoue n'avoir travaillé aucun morceau, commence à bien mordre l'esprit de la chose et swingue beaucoup plus ses accompagnements. C'est vraiment très plaisant. D'autant que notre pianiste arbore une petite tunique au décolleté arrondi, immaculée, qui lui dégage gracieusement les épaules et dont la transparence laisse apparaître un soutien-gorge blanc qui met bien en valeur des seins parfaits s'animant avec indolence au rythme de ses gammes. Les yeux mi-clos portés sur le jeu de ses doigts, le visage à demi caché par les boucles brunes de ses cheveux défaits, on la devine concentrée sur sa partie. Un spectacle pour l'oreille et pour les yeux. Pour la première fois elle se laisse aller à des improvisations sur les solos, notamment sur Spam et EcoloSong.

Pour finir la séance, nous reprenons le boogie « Docteur Bonheur ». Nous travaillons longuement dessus. Pascou imprime un tempo d'enfer à la basse, et Pierrot se déchaine avec un bonheur facétieux. Quant à moi je maudis l'abruti qui a écrit les paroles: il faut débiter un texte dense et interminable sur un rythme de TGV.
Odile à son tour manie les baguettes tandis que Pierrot retourne à son instrument de prédilection. Mais il ne s'en tient pas là, sa capacité à nous surprendre encore est intacte. Il sort de sa poche un harmonica et entame un solo digne des meilleurs bluesmen sur des variations de Lolo qui se lache. Ce type est incroyable !

Enfin « Oublie ça » conclut cette répétition, commencée avec un peu d'appréhension dans une cacophonie approximative. Vous en connaissez surement le thème, il s'agit d'un type qui clame sans diplomatie son ras le bol face à une tyrannie domestique supposée. Le texte est franchement misogyne et sans nuances. Il est évident, dans ce contexte très particulier, que les filles n'ont aucunement l'intention de participer de quelconque manière et de cautionner ainsi un titre dont elles rejettent avec dédain chacun des couplets. C'est donc dans un replis sur soi de nos partenaires féminines que nous travaillons ce titre. Toutefois musicalement, çà tient plutôt bien la route. Lolo propose donc à Odile d'écrire un ou deux couplets qui seraient la réponse de la bergère au berger et concluraient le titre au bénéfice des femmes. Pourquoi pas. Nous attendons donc la réponse des féministes à notre provocation. Avant de partir, nous chargeons un peu de matériel dans l'Aigo du Pounet. Mercredi midi, Michel Créach viendra faire le bœuf avec l'Ultrabassiste et la pianiste.

Je viens de faire un décompte rapide, ce sont désormais sept compositions personnelles que nous pouvons proposer à notre public. Deux sont en préparations, et une dizaine encore dans les cartons attendent que Pierrot les porte sur les fonds baptismaux.

Qui a dit que les cinquantenaires manquaient d'énergie ??

2 commentaires:

Anonyme a dit…

allé hop une p'tite chanson, juste pour montrer que c'est pas parce qu'on est en vacançes qu'on peut pas travailler

pour l'instant ,y a pas de titre


ou est ma jeunesse

j'ai pourtant cru a son retour
j'avais surement besoin d'amour
je m'etais dit c'est pour toujours
j'avais oublié qu'y a le compte a r'bour

ou est ma jeunesse

maintenant quand ça me fait mal
il me semble que c'est pas nornal
en fait j'suis comme un vieux cheval
va falloir que j'rentre au corral

ou est ma jeunesse

elle m'a quitté tout doucement
chaque jour j'suis un peu plus perdant
quand j'me retourne je vois devant
c'est signe que c'est plus comme avant

ou est ma jeunesse

il faut dire les choses comme elle sont
maint'nant les jeunes m'traitent de vieux con
en plus je crains qu'il aient raison
dans le miroir j' vois mon double menton

adieu jeunesse

on peut pas suspendre le temps
s'il faut mourrir moi j'aime autant
qu'on dise de moi en rigolant
on l'aimait bien ce grand enfant


poun

The Undertakers 5 a dit…

ben alors mon Poune ?! je te signale que c'est moi le clown triste dans le groupe. C'est superbe, j'aime bien l'image du cheval. Mais là je te signale qu'avec ts gros sabots tu es en train de piétiner mes plate-bandes, tu broute mon herbe.Et tu vois en ce moment je suis en voiture et il m'est venu comme une idée d'ouvrir la portière et de sauter. Si c'était pas qu'on est sur l'autoroute et que je n'ai pas envie de provoquer un carabolage et un double bouchon, je joindrais presque le geste à la parole ! C'est vraiment pas loyal de ta part. Après le seroplex, le coup du vieux cheval fatigué qui regarde dans la glace son double menton... c'est trop pour moi.