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samedi 9 juin 2007

Le Fill à la Patte Elliptique de la Sérotonine (mercredi 6 juin)

Vous avez raison, je n’étais pas dans une forme olympique pour ces retrouvailles du groupe après une semaine sans répétitions. C’est mon problème, je suis cyclothymique, très empathique, lunatique, et parfois soupaulait. J’ai souvent du mal à relativiser, à faire la part des choses, et positiver quand cela touche un sujet qui me tient à cœur. Pour quelqu’un qui est fasciné par le factuel, la technologie, les sciences et l’élucidation des grands mystères de l’univers, je suis totalement irrationnel. Ainsi étais-je dans un état proche de l’Ohio en sirotant mon café lors du briefing initial, entouré de mes potes (et comme tous sont très différents, c’était ce qu’on pourrait appeler un « melting potes » ah ah ah !).


En même temps j’avais des circonstances atténuantes, Monsieur le Procureur : Odile, mon, épouse, la chair de mon cœur, le soleil radieux qui illumine la sinistre grisaille de mon triste quotidien, était partie la veille pour une formation à Paris. Seul la nuit précédente, j’avais eu du mal à trouver le sommeil, errant à travers les pièces de ma vaste demeure comme un fantôme, sans but ni désirs, mais avec une oppressante sensation de vide qui m’a tenu éveillé jusqu’à quatre heures du matin.

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Bon, là c’est ce qu’on appelle une ellipse. Pas la figure géométrique complexe qui est le lieu des points dont la somme des distances à deux points fixes (les foyers) est constante.
L'ellipse, au fait, est caractérisée par 3 paramètres : Le demi-grand axe a , le demi-petit axe b et la distance f du centre aux foyers. Ces paramètres sont liés par la relation :
a² -b² = f²
Mathématiquement, l'ellipse apparaît comme la projection d'un cercle sur un plan incliné. Pour un a donné il n'y a qu'un seul cercle, mais une infinité d'ellipses.

A ce propos, deux remarques, qui m'ont été suggérées par Odile, ma fidèle épouse( Que Dieu dans sa grande bonté la tienne à jamais en sa sainte Garde).
Première remarque : l'ellipse est une métaphore du genre humain, en ce sens que le cercle Divin parfait, projeté sur la pente de la condition humaine se décline en une infinité de personnalités, et au sein même de chaque individu une multitude d'états mentaux coexistent et s'affrontent. Il y a là une application de la théorie des fractales chère à Mandelbrot mais c'est une autre histoire que je vous conterai peu-être plus tard (n'hésitez pas à me le rappeler à l'occasion si j'oublie).
Certains individus sont ce que j'appelle de "gros porteurs" c'est à dire qu'ils ont une grande complexité, d'autres, les "petits porteurs" rassemblent leur psyché en un éventail plus resserré (Il paraîtrait que tout ça est chimique et pour une bonne part dû à une variation du taux de sérotonine).
Deuxième remarque : notre association informelle que constitue la Compagnie du Cercle aurait dû s'appeler la compagnie de L'Ellipse pour des raisons évidentes d'application de ce qui précède, à notre groupe.

Non, je veux parler de la figure de style. Vous savez, au cinéma, quand le monsieur et la dame vont faire crac-crac, et puis qu’on nous shunte toute la nuit torride pour, sur le plan suivant, nous montrer le monsieur en train de pisser en se grattant les couilles avec un air de conquistador qui aurait trouvé le trésor des incas. On comprend bien qu’entre temps il s’est passé « beaucoup » de choses, mais que bon, faute d’un budget conséquent, le réalisateur a préféré abréger. Donc, ici c’est un peu ça : entre « vous avez raison » et « bon là c’est ce qu’on appelle », dans la vie réelle il s’est passé trois jours. C’est fou quand on y pense, moi ça me donne une idée de l’infinie ce genre de mise en abîme (en même temps je suis bon public pur ce genre de chose, vous le savez). Et d’ailleurs vous l’avez remarqué, il y a eu rupture de style, c’est flagrant . dans le premier paragraphe je fais crac-crac avec moi-même dans ma tête, et hop ! plan suivant, je me gratte les balloches symboliquement en devisant gaîment sur tout et sur rien, surtout sur rien.

Alors ce fameux mercredi, nous étions, tels les quatre mousticaires, autour de la table, impasse des climatites. Entre parenthèses, quand on dit « impasse des climatites », désormais pour moi, ça résonne un peu comme « rue de bièvre », ou « 36 quai des orfèvres », ou encore « place du colonel fabien », un mélange étrange d’antonomase de catachrèse et de métonymie. Vous voyez, un peu comme quand on dit « tiens ce soir, selon, je vais aller derrière Saint Paul ».

Pour les lecteurs non nîmois, et je sais qu'ils sont nombreux (!), "derrière Saint Paul" c'est un des lieux de rendez vous péripatétitiens de la ville.

Après avoir discuté de quelques points de détail, nous avons dressé un synoptique du déroulement de la « soirée idéale » du 15 septembre :

A l’entrée : plusieurs verres de punch OBLIGATOIRES pour les participants
Pour nous : pas plus de DEUX VERRES d’alcool avant de se produire sur scène.
On chante les morceaux connus d’abord.

Bon, tout ça est à affiner bien sûr, c’est encore un peu brut, il reste quelques petites choses à régler.
Or donc, soirée très fructueuse, qui nous a permis, en l’absence remarquée du nouveau batteur qui n’avait toujours pas reçu son matériel, de travailler très sérieusement sur les « chansons connues » (lol). Là je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser à Alain Chabat imitant jacques Martin, qui demandait à l’école des fans, à une petite fille incarnée par valérie Lemercier : « qui tu connais comme chanteur mort ma petite ? » et la gamine de répondre, ôtant son index de son nez, « Hervé Villard ». « Mais Hervé Villard n’est pas mort » remarquait Jacques Martin, et s’ensuivait une scène d’anthologie qui restera à jamais gravée dans ma mémoire au fer rouge de mon souvenir.

Nous avons utilisé la majeure partie de la soirée à travailler les chœurs sur Caroline et Prout Mary, après que Pascou nous ait fait une brillante démonstration de son talent en nous interprétant successivement un groove et un fill. Et c’est vrai que ça change tout : Le fill à la patte…Undetakers bien sûr ! Lors de la pause syndicale, il y a eu une étude comparative passionnante de Pierrot sur la Gibson américaine et son manche multicouche à géométrie variable versus son homologue plus rustique fabriquée sous licence en Corée, ainsi que des différences sonores entre Gibson et Fender. Passionnant. On commence vraiment à « rentrer dedans ».
Consommation nulle de boisson ambrée, très faible dépense de limoncello. Le travail, le travail, le travail. Travailler plus pour gagner plus… de public. Nicolas, nous voilà !

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