Website Ribbon

mardi 19 juin 2007

Amphitryon et Jim Morisson (samedi 16 juin)

Je surfais sur internet ce dernier soir, à la recherche de quelque concept à développer, et je tombai sur la vidéo de notre bien aimé président, sortant d’une réunion avec son nouveau collègue Poutine lors de la conférence du G8 qui s’est tenue dernièrement. Je ne parle pas bien sûr de Philou, bien qu’à mon sens il se serait beaucoup mieux sorti de la situation,mais bien de Nicolas. Il était bourré comme un coing. Et même pas digne ! Le Poutine, en russe bon cru, l’a gnaté au Bloody Mary (pas trop de tomate, un trait de sel de céleri un rien de Worcester Sauce, et un demi-litre de vodka.. à la limite je me demande même s’il n’y avait pas que ce dernier ingrédient dans la chope de Sarko).

Sans doute le maître du Kremlin s’était-il rappelé de la conférence de Yalta, de laquelle Churchill et Trueman étaient sortis avec les yeux qui piquent sous l’effet sans doute d’un zakouski pas frais servi par quelque accorte babouchka aux ordres d’un staline hilare.

Alors je me dis que si le président l’a fait, il n’y a pas de raison que nous ayions honte de boire de temps en temps un doigt de boisson ambrée ou de limoncello. Me voila décomplexé. C’est à ce titre que j’ai apporté pour notre répétition du samedi soir, un litre d’un excellent whisky irlandais (ou peut être écossais finalement) qui avait auparavant transité par l’Espagne comme en attestait l’ibérique « congé » qui en scellait le bouchon. J’étais heureux car de plus j’apportais dans ma musette un micro stéréo afin de produire des enregistrements de meilleures qualité spatiale. Cet apport au groupe me paraissant fondamental. J’imaginai déjà l’accueil enthousiaste qui serait fait au dispositif, et le concert de louanges dont j’allais être l’objet, ainsi que la gêne qui nécessairement m’envahirait, rosissant mes joues et mettant à rude épreuve ma légendaire modestie. Je formais déjà dans ma tête les quelques mots que je prononcerais en réponse à leur remerciements émus. La suite allait me prouver que j’étais « un peu court ».

Phil était déjà là, qui déballait la batterie chinoise de son Audi allemande ; nous rejoignîmes sous la « paillote » les Fabre et leurs neveux attablés en compagnie de Pascal.
Je dois dire que le service fut impeccable car je n’étais même pas assis que déjà une main enfantine me tendait un expresso brûlant, bien qu’hélas désespérément sucré. Pourtant depuis le temps, et la centaine de cafés pris dans des conditions similaires, CA DEVRAIT ÊTRE SU que je ne sucre jamais mon café. Las, rassemblant mes chakras (de morue) je me tins cois, arborai un sourire radieux tandis qu’on me proposait une île flottante aux proportions gargantuesques. Il se trouve que je suis à la fois très client de ce dessert, et que j’ai acquis une expertise en matière de dégustation dans ce domaine. Et surtout Ma Mère ( béni soit son sein généreux qui à nourri mes premiers mois) confectionne la MEILLEURE île flottante de toute la galaxie connue.

Méfiant, je m’enquis de la préparation de l’entremet : les oeufs provenaient-ils d’une poule locale, l’œuf avait-il été pondu « du jour », avait-il été ramassé avec amour « au pis de la poule » par quelque accorte paysanne, les blancs avaient-ils été pochés dans du lait tiédi d’une génisse de moins de trois ans etc…

Mon Amphitryon me donna toutes les garanties nécessaires et c’est donc sans arrière pensée que j’attaquai mon saladier.
C’était très bon. C’est alors que le perfide Tenardier m’exhiba, sorti du réfrigérateur, une barquette mystérieuse ainsi que ce qui ressemblait à une brique de lait. Fièrement le sournois m’expliqua que la barquette contenait du blanc d’œuf battu en neige industriellement et la brique une crème anglaise ad hoc qui provenait de Roumanie.

On vit une époque formidable !

Les mille souvenirs d’une enfance heureuse qu’évoquaient cette île flottante à nulle autre pareille, que ma mère avait pétrie des heures durant avec un amour infini, dans laquelle été comme hiver ses pauvres doigts déjà abîmés par les lessives et les ménages avaient trempé longuement, conférant à la préparation cette « patte » indéfinissable mais reconnaissable entre mille, se brisèrent sur les écueils acérés de la triviale réalité révélée par Jésou. Je ne lui pardonnerai jamais : cela restera gravé dans mon cœur au fer rougi de mon désespoir (belle hélène) amer (du nord).
Tétanisé par ce rêve brisé, je me traînai péniblement à la suite des autres, dans ce que nous appelons désormais « la salle Jim Morrison » en hommage au chanteur mort des Doors, qui repose depuis une trentaine d’années au cimetière du Père Lachaise à Paris.

Et là, stupeur ! Pierrot sorti d’un étui une guitare rutilante (bien que noire) bardée de boutons, copie conforme d’un modèle dont je ne me souviens plus bien les spécifications, mais en tous cas du type Gibson. D’un geste précis, il enficha le câble dans ce que je crus être un meuble (une commode ou un pétrin ancien, un GROS TRUC en tous cas) à demi caché dans la pénombre et que je finis par identifier comme un ampli. L’identification fut d’autant plus aisée que le meuble se mit à clignoter comme un sapin de noël, ce que le meuble standard fait rarement. La confirmation me vint de l’orage sonore qui en jaillit sous la caresse amoureuse d’un Pierrot en extase : Non, décidément, ce n’était pas un pétrin ancien !
« Je n’ai pas pu résister nous confia-t-il ; en plus chez CockenStocke le vendeur était très sympa, il m’a fait une remise de cent euros précisa-t-il radieux. Il larmoya, un maigre sourire éclairant quelques instants ses traits baignés de larmes : Je n’ai rien pu faire, c’était un achat compulsif !

Quant à moi, je cachai discrètement derrière mon dos le micro acheté dans l’après midi ; je n’étais vraiment pas au niveau, point n’était besoin, en plus, de paraître pingre, pire : ridicule.
Phil avait apporté un CD acheté l’après midi, dont il nous fit écouter quelques extraits (ah ah, le fou, je me serais caché de honte à sa place, comment pouvait-il espérer lutter contre Pierrot et sa machine infernale ?!).

Pour clôturer le festival des achats, Pascou déplia longuement un lutrin démontable
à ne pas confondre avec le lutin des montagnes, beaucoup moins coopératif) sur lequel il posa avec emphase le song book du groupe.

La répète pouvait commencer !




Et pour ceux que ça intéresserait, quelques renseignements sur Amphitryon :

Amphitryon, personnage mythologique grec né à Thèbes (VIIème av. JC).
Fils d' Alcée, roi de Tirynthe. Uni à Alcmène sans être autorisé à consommer le mariage, Zeus prit ses traits pour séduire Alcmène qu' il rendit mère d' Héraclès (Hercule).

Molière en tire une comédie en 1668 dans laquelle Zeus, en vue de séduire Alcmène,
revêt l' apparence de l' Amphitryon, qui finit par douter de sa propre identité.
Sosie, valet de l' Amphitryon, embarrassé de devoir servir deux maîtres,
parvient au final à les identifier lorsqu' il comprend que " le véritable amphitryon
est l' amphitryon chez qui l'on dîne ", reconnaissant ainsi celui qui lui assure le vivre
et le couvert. Zeus n' aura réussi qu'à faire aimer davantage le véritable Amphitryon.

D' où la définition : L' Amphitryon, Plaisant Maître d' une maison où l' on dîne. (Hachette).

Une petite précision concernant Sosie, le fidèle valet :

De père en fils la famille Sosie servait les Amphitryons depuis des lustres.
Sosie était éthiopiens, comme ses ancêtres avant lui. Amphitryon « le vieux » l’avait ramené de sa Campagne d’Abyssinie. On dit « le vieux » pour ne pas confondre avec ses descendants : « le leste », « le pleutre », « l’enfoiré » et finalement « la tache ». Ce dernier, fruit de mariages consanguins, n’avait pas inventé la poudre (de toute façon elle n’a pas été inventée en grèce, mais en chine, mais c’est juste pour dire qu’il n’aurait pas été foutu de trouver de l’eau dans la mer Egée). Mais ceci est une autre histoire.

Intéressons-nous plutôt aux Sosie :
Les Sosie, serviteurs fidèles de la famille, eux même relativement consanguins, outre leurs indéniables qualités domestiques, avaient une particularité physique commune. Originaires des hauts plateaux, ils étaient noirs comme les bennes d’une rare maigreur et ne transpiraient jamais cependant qu’ils étaient à la peine de l’aube à l’aurore, couraient beaucoup, se démenaient comme des bêtes de somme. Amphitryon, qui pourtant n’en foutait pas une rame, suait comme un porc, une vraie fontaine.

Hérodote, l’exégète de la famille le narra d’ailleurs assez joliment dans ses « chroniques du péloponèse » : d’une courte phrase il décrivit lapidairement la famille Sosie d’un laconique:

Les Sosie sont secs !

Ce fut d’ailleurs la seule allusion à Sosie et ses proches qu’il fit jamais dans toute son œuvre.

3 commentaires:

mauricette a dit…

c'est dommage que tous tes fans,et ils sont nombreux ne commentent pas tes nombreuses sonates(composition instrumentale-humour,dérision,nostalgie et peut-être un petit brin d'amertume mais c'est sous réserve-en un et là plusiers mouvements)donc tes nombreuses" sonates teintées d'ivresse".
le cd le lutrin le micro et l'achat compulsif;c'est quoi la suite,on attend avec impatience les aventures du vaillant petit chanteur et de ses fidèles compagnons

The Undertakers 5 a dit…

chère Mauricette, au moins une qui suit.. si ce n'est pour les autres, au moins continuerai je pour toi lol.. pour les achats, encore des surprises, pour la melancolie, peut etre encore un peu dans le prochain opus. un doigt de pseudo culture, des enfants, du bruits et de la fureur, des larmes et de l'amour, et un happy end bien sur.. stay tune, dear mauricette !

mauricette a dit…

je préfère la pseudoculture à du poulet sucré.