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samedi 3 mars 2007

Le Marathon

Bon..
j'ai préféré laiser passer un jour ou deux avant d'entamer cette hebdomadaire chronique. Il y avait trop de passion. Il fallait laisser retomber la pression.

Etait-ce à cause de Pierre ? Pierre... Pression.. (Pierre/Pression ahahahaha aha ah). Non ce n'était pas à cause de lui. De toute façon on n'a bu que de cette boisson ambrée qui donne chaud à l'estomac (joliment contenue dans une mini bouteille de coca).
Ca ne peut pas être à cause du batteur, il n'était pas là. En "rendez-vous exterieur" vraisemblablement. Sous le sceau du secret, Il est question qu'il nous accompagne désormais à distance. Par msn et webcam interposés. On Pourrait envisager aussi, pourquoi pas, de se servir des talkie walkies (la portée de 6 km rendrait l'opération possible). Et quand il fera suffisamment jour, nous pourrons même communiquer par signaux de fumée, nous jouerons dehors, et nous scruterons le ciel. A l'autre bout de l'horizon "celui-dont-le-nom-ne-doit-pas-être-prononcé" agitera sur un rythme binaire un bout de tapis au dessus d'un feu de feuille mortes afin de nous donner la mesure.

Je plaisante.
Nous comprenons les impératifs de chacun.

Grace à Jésou, le Guitar Heros, nous avons ajouté un nouveau titre à notre répertoire : Oublie-moi de Riquet,chanteur des Sinsemilla. Simple, efficace, festif, très actuel.

Ce qui porte à 4 (quatre !) le total des morceaux que nous pouvons désormais interpréter.
J'avais quant à moi apporté ma flute. J'ai fait un bout de chemin musical avec Pierrot sur quelques accords de Blues. Ca m'a bien plu, car comme vous le savez, être le chanteur du groupe c'est bien (tout le monde connait l'attrait des groupies pour le chanteur) mais c'est un peu frustrant tant on a l'impression d'être un second couteau : On est là, sans instruments, les bras ballants, à se dandiner gauchement tandis que les autres font le boeuf et partagent un de ces moments rares de communion. On fait des moulinets avec le micro, on lance "un, deux" et "bonjour paris" de temps en temps, on fait le pitre. En fait on est incroyablement frustré. On se sent comme le médecin généraliste face au spécialiste : Un peu dévalorisé, un peu moins crédible.

Bon, on était un peu dans la routine de la répète classique : On s'accorde avec le boitier qui clignote, on se rappelle de la mélodie, on déchiffre la partition, on range les fils, on revisse un truc, on se raconte les derniers potins, on boit un peu de boisson ambrée, on fume une cigarette, re-boisson ambrée pour adoucir la voix et délier les doigts, puis attaque du rituel whatever de début de session ponctué d'une cigarette et un peu de boisson ambrée, juste avant le café et la cigarette avant d'enchaîner sur le titre suivant...)
et voilà que soudain Jésou a l'inspiration de la soirée : Un MARATHON : Les quatre titres enchaînés.
Whatever You Want, puis Protest Song, Oublie Moi, et enfin Oh Les Filles.
Un quart d’heure de bonheur.

Une idée toute bête en apparence, dont on pourrait croire qu'elle puisse couler de source.Et ben pas du tout ! A l'instar de la course à pieds, faut un sacré entraînement. et quand on a terminé, il y a eu une légère stase spatio-temporelle. Nous nous sommes regardés, avec un mélange d'étonnement, de plaisir et de timidité. L’intime conviction soudain que quelque chose d’important vient de se passer. Comme une cordée d’alpiniste au sommet de l’Everest, contemplant le matin du monde par delà la mer de nuage que crêvent paresseusement les sommets alentour, les yeux perdus dans l’infini, n’osant se regarder encore, de peur de casser l’instant magique. A ces altitudes tout est effort, les muscles tétanisent, l’air se raréfie, les esprit sont confus. Alors que les derniers flocons sonores s’éparpillent dans l’air frais, agités encore par le mouvement brownien induit par le chauffage, et que telles les vibrations résiduelles qu’on entend longtemps après qu’a cessé le carillon de Notre dame, le son de la basse accompagne notre rêverie bien après que les cordes ont été pincées, nous n’avons pas besoin de nous parler.

Nous savons.

Lhomme est un animal bizarre qui n’a de cesse de s’imposer des limites que dans la perspective de mieux les dépasser.
Jusqu’ici notre cri de ralliement était « OPEN BAR » désormais notre devise sera « NO LIMIT » !

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