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samedi 21 juillet 2012

Une Variation Sur la Soirée de Poun, Façon Slam

En repensant au concert du 13 juillet, j'ai laissé divaguer mon imagination, me suis demandé si je ne pourrais pas transposer, m'en servir pour raconter une histoire un peu différente, mais qui garderait peut-être l'esprit de départ, qui rendrait un peu de l'atmosphère du lieu, et de l'esprit de l'homme.  au départ je voulais en faire quelque chose de carré, avec des vers bien calibrés. Et en faire un petit clin d'oeil à nos amis Marie-Cécile et Christophe. et puis d'une manière un peu autonome, le texte s'est déstructuré, m'a quelque peut échappé, s'est déconstruit,  prenant la forme d'une conversation au cours de la soirée entre deux participants qui ne se connaitraient pas forcément, échangeant quelque mots sur le mode "smalltalk". 

Nous avons abordé plusieurs genres musicaux, et à ce jour n'avons jamais exploré le Slam. Je me vois bien, Grosse Tête Malade, réciter ce texte sur des battements jazz et swing. Une fois que j'aurais appris les deux pages et demi de ce récit aux vers laissés en semi-liberté.


J’ai rencontré leeloo à cette soirée, de Poun
Vous connaissez Poun, non ?
Mais si ! Ce gars, ce type, ce mec
Je ne sais pas ce qu’il fait dans la vie
Un musicien je crois,
Un bassiste de surcroit.
Ah ah, oui, pourquoi pas : Poun le Rocky Rackoon !
Il joue dans un groupe… j’ai oublié le nom.
Une histoire de boxeur ou de catcheur
Idéal pour un groupe de rockers !
On m’a dit que c’était le type là-bas, avec la guitare
Qui avait trouvé ce nom barbare…
En tous cas Poun ne fait pas dans le high tech,
Pas de DJ, de musique en boîte et tout ce fatras,
Quand tu lui dis Guetta, il tire dans le tas !
Non : Soirées à l’ancienne rien de mondain.
On pourrait dire que c’est fait main :
Ça mange ça boit, ça rit, ça joue… et ça chante aussi !
Là dernièrement pour te dire le climat
Y avait même un karateka qui nous a fait des katas !
Non ce ne sont pas des suhsi :
Je ne supporte pas ces trucs collants à base de riz
Chez le Poun c’est du roboratif,
Du cochon, ou bien du rosbif,
De la cuisine qui tient au corps.
Avec des boissons d’homme des alcools forts.
Délicieusement vintage le Poun ; affreusement provincial
Avec lui rien de guindé. Ca ne marche pas au fluide glacial.
Tu rencontres un tas de gens, des amis, des musiciens,
Tiens, sans trop chercher, tu trouverais même ses voisins
Enfin bref, tu vois ce que je veux dire mon ami !
Les soirées de Poun c’est une métaphore de la vie !
Mais je m’égare de quoi parlions nous déjà ?
Ah oui Leeloo, que tu vois là-bas…
Leelo c’est ce genre de fille, quand tu la vois
Chacun de tes sens se met en émoi
C’est une grande et belle brune
Rien à voir avec la jet-setteuse commune
Qui se pavane dans les soirées
Non plutôt, je dirais pour la qualifier : surprenante !
Tu ne t’attends pas à la trouver là.
Mais en même temps, s’il elle n’y était pas,
Tu te dirais : c’est pas une soirée de Poun !
Bon, c’est sur tu n’y verra pas Dany Boone
Mais une fille comme ça, dans un fête comme ça :
C’est d’une logique implacable, ça a force de loi !
Parce que si on va par là,
Entre toi et moi,
Je n’ai aucune raison d’être ici !
Ce n’est pas mon monde, ce n’est pas ma vie,
Mais chez Poun, ça marche comme ça :
On se choisit, on se coopte, on s’adoube pourrait-on dire
Et dans les soirées de Poun, la magie c’est ça
On se mélange, les extrêmes s’attirent !
Et ça tombe bien, Leelo était là
Un verre à la main à quelques mètres de moi
Mystérieuse troublante mais très rieuse
Tu vois… une fille… comment le dire précisément?
Attachante, simple, pas bêcheuse, plutôt malicieuse
Qui ne se la jouerait pas Adjani, évidemment.
L’artiste distante,  pénétrée de son rôle
Et du poids de ses responsabilités :
Ah non, ce n’est pas le style cage aux folles !
Avec Leeloo rien de tout ça. On a parlé de tout, de rien
On a écouté les musiciens
Et sa beauté qui aurait pu m’entraver
M’a fait un écrin à certaines pensées…
Sous son regard bienveillant
Je me suis senti différent,
Plein de charme et d’esprit ; non pas que j’en manque d’habitude
Mais là j’ai changé de magnitude !
Plutôt que de parler je l’ai écoutée.
Et ici on touche au plus profond
De l’intérêt même des soirées de Poun :
On y vient pour écouter, s’intéresser, partager…
Les gens sont si différents dans le fond.
Tout cela a duré un moment, et puis mon épouse nous a rejoints
Présentations, léger babil… ma femme m’a dit tiens :
Je viens de discuter avec un monsieur très intéressant.
Elle parle comme ça ma moitié, elle dit pas « type » ou « gars »
Non, elle dit « un monsieur » pour un mec comme toi.
« Il s’appelle Gérard je crois, il est dans la finance,
Il m’a parlé des banques Halal et de leur incroyable croissance…
« Ah mais je vois que vous avez fait connaissance
Avec mon mari, quelle coïncidence !
A souri Leeloo avec un mouvement du corps
Elles ont ri toutes les deux et j’en souris encore
C’est ça les soirées de Poun : mélange, brassage,
De styles, de genres, de milieux et d’âge…
Leeloo s’est éloignée, happée, engloutie par d’autres hasards,
Moi j’ai picoré les conversations ici et là, jusque vers le bar.
En repensant à Leeloo je me suis dit que je ne savais pas
Quel était son prénom ! Juste qu’en la voyant la première fois
Son physique gracile et sa poitrine de garçon
M’avaient fait penser à la Leeloo de Luc Besson
Le cinquième élément, vous savez « multipass »,
La gold mastercard des guerriers de l’espace.
 Pendant que je chantais dans les chœurs, Honky Tonk Woman
Je l’ai vue s’immerger dans un groupe de gens..
Comme elle aurait pénétré les frondaisons d’une forêt
Elle a disparue à mes yeux distraits.
Et j’ai pensé : promenons-nous dans les bois
Pendant que Leeloo n’y est pas.
Et j’ai fredonné ces mots d’une voix enfantine
Comme un gamin chanterait une comptine
Promenons-nous dans les riches bois
Pendant que Leeloo n’y est pas….

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