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mercredi 13 juin 2012

Le Family Tour ; Un Point à 4 Semaines de L'Echéance

De quoi pourrais-je bien parler aujourd’hui ? Des deux dernières répètes sans doute, ce serait le mieux. De notre décision de travailler sur un concert, à la demande insistante de Poun. Il est vrai que si l’Ultrabassiste n’avait pas fait un forcing effréné pour que nous acceptions sa proposition peut-être aurions nous continué à nous assoupir d’échecs en échecs dans nos tentatives de reprendre des morceaux inaccessibles à notre compétence. Il a bien fait de convaincre à force d’arguments chacun d’entre nous, car comme vous le savez : nous ne sommes pas prêts. Nous ne serons jamais prêts d’ailleurs. Ce pourrait être la devise de notre groupe : Les UFR : Ils ne sont jamais prêts, et ils en sont fiers !

Mais grâce à l’Ultradentiste, tout cette lassitude accumulée au fil des dernières répètes s’est envolée. C’est avec une énergie nouvelle que nous entreprenons le travail de préparation de cet événement que constitue chaque année ce que nous appelons le « Family Tour » à Ritchwood Hall, résidence de notre bassiste. Le lieu et le moment sont assez magiques : imaginez la terrasse aux allures d’esplanade séparant l’habitation principale de la piscine en cette fin de soirée estivale, veille du 14 juillet. La douceur de l’air, le soleil qui se couche derrière les toits de la maison, le léger zéphir qui s’écoule au dessus de la piscine et restitue sa fraîcheur, le ciel s’estompant dans des couleurs pastels, traversé par les blanches émanations des avions de ligne, les oiseaux qui se poursuivent en plongeant parmi les invités qui se retrouvent au bar de la cuisine d’été, mêlant leurs trilles aux babil des convives dans ces instants apaisés, entre chien et loups, où la ville proche se prépare à la nuit. Les bruits citadins s’amenuisent , comme si un ingénieur du son suprême en baissait le volume progressivement afin de préparer chacun au concert dans un fondu enchaîné maîtrisé.

C’est le rassemblement des familles et des amis, avec ce regard bienveillant qu’ils ont sur nous, la tendresse qu’on peut lire sur leur visage et l’indulgence dont ils savent faire preuve pour juger notre travail. L’apéro s’étire en attendant les retardataires et pour les UFR une tension positive monte au plus profond de leur corps. Ils savent qu’aux premiers coups de baguettes du Carré, ce trop plein se libérera enfin et qu’ils plongeront dans cette exposition aux autres, la joie chassant la crainte, le plaisir submergeant la peur. Comme à chaque fois ils donneront tout : le chanteur roulera sur le sol en poussant des cris d’animal malade, le batteur martèlera le tempo avec l’impassibilité de Charly Watts, la pianiste se prendra pour Gene Vincent, le bassiste fermera les yeux, le guitariste embouchera son saxo, le Barde restera immobile et l’intérimaire, le Kreax, fera des variations bossa sur les solos rocks en tournant le dos à tous le monde ou en fixant son clavier au travers de ses binoculaires pour être certain de bien contribuer au principe d’incertitude d’Heisenberg appliqué à la musique : « je pourrais savoir la note que tu joues, je pourrais savoir quand tu la joues, mais en aucun cas je n’aurai la certitude que nous jouerons la même note en même temps (et je ne parle même pas de la jouer dans le même morceau) ».

C’est d’ailleurs ce qui fait toute la beauté de notre travail : ce combat permanent entre la rigueur que nous tentons d’imposer à notre jeu par des répétitions visant à installer des automatismes, et le hasard qui introduit constamment des fluctuations et fait que nous ne jouons jamais deux fois la même chose. Ca rappelle tout à fait l’approche quantique de la physique dans laquelle il n’existe que des probabilités de déroulement de tel ou tel événement ce dernier se révêlant plus ou moins probable en fonction de l’entropie du système, entropie qui traduit le degré d’organisation de l’information. On aura compris que chez les Undertakers, l’entropie est à son maximum : Dans le message (un titre) que nous tentons de faire passer, toutes les notes sont bien là, mais un peu en vrac, avec en plus quelques notes surnuméraires pour faire bonne mesure. Enfin, quand je dis « bonne mesure » c’est une façon de parler, car coté mesure parfois ça sautille un peu aussi ! Mais au final, macroscopiquement parlant, et pour l’auditeur peu averti, sur un malentendu, ça passe ! Undertakers : Ils contribuent à l’Entropie de l’Univers, et ils en sont fiers !

Les deux dernières répètes ont visé à baliser un peu notre travail, et le rendre un rien plus homogène, et surtout reproductible. Une douzaine de titres ont été sélectionnés par Poun parmi la trentaine que compte notre répertoire. Nous travaillons ceux-là, et uniquement eux. Quatre ou cinq posent encore problèmes : nous les connaissons « à peu près ». En priorité nous avons fixé la forme que doit prendre désormais « Everybody Needs Somebody », d’autant que ce sera lui qui ouvrira le concert. Il est vrai que depuis que nous l’interprétons sa structure a varié de multiples fois. En concert c’est souvent de manière miraculeuse que chacun d’entre nous a pris son chemin musical sur ce titre avant de retrouver les autres, un peu par hasard sur le final, à la surprise de tous, avec une lueur de soulagement et d’étonnement dans le regard façon rescapé d’un treck dans le désert, dans le style « ah, tu est là aussi, toi ? mais par où es tu passé ? ».

D’autres titres passent bien, le Ray Charles, « I Feel Good », les deux Sweet Home – Chicago et Alabama- ; La Fille du Père Noël que nous interpretons en duo, Lolo et moi me plait beaucoup, qui a le mérite de mettre en avant la voix de notre pianiste/choriste, surtout depuis qu’elle a découvert que c’était mieux quand on parlait DANS le micro. Les compos tournent à peu près, et notre petit dernier, Solex, prend forme tranquillement. On l’a joué avec et sans sax, et personnellement je le préfère sans, mais ce sera au groupe de décider de la forme finale, bien sûr. Pour le Cochon on est revenu à une version plus primitive, brute, que nous avions abandonné il y a pas mal de temps, mais qui correspond mieux à l’esprit de ce titre. Chuppa Chups tourne pas mal. Juke Box, Bête de Scène, BrockandRoll sont corrects. D’une manière générale il reste à améliorer les chœurs. C’est tellement agréable quand le refrain est harmonieux, que les voix s’accordent et se complètent. Enfin si nous devons nous produire en formation étendue lors du concert, c’est à dire avec Jean-Paul, il va falloir fixer les interventions de sax : régler les duos avec Pierrot bien sur, mais aussi lister les titres où le saxo est pertinent et ceux qui ne nécessitent pas son intervention. Il serait ridicule d’introduire du sax dans un titre simplement pour utiliser le saxophoniste. Qu’il se rassure : Il sera non-payé au forfait, qu’il joue un ou plusieurs titres !

Je crois que l’état des lieux est complet, à un mois de l’échéance, et je ne manquerai pas de vous tenir au courant des évolutions de notre préparation. Restez connectés !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

d'habitude pas de commentaire discrétion oblige, mais là :
" le Kreax, fera des variations bossa sur les solos rocks en tournant le dos à tous le monde ou en fixant son clavier au travers de ses binoculaires pour être certain de bien contribuer au principe d’incertitude d’Heisenberg appliqué à la musique : « je pourrais savoir la note que tu joues, je pourrais savoir quand tu la joues, mais en aucun cas je n’aurai la certitude que nous jouerons la même note en même temps (et je ne parle même pas de la jouer dans le même morceau) "

ben mdr finalement ça suffit!

The Undertakers 5 a dit…

Ben bien sûr, sorti du contexte, c'est facile ! ;-)

Non : une chose est certaine, en concert il faut qu'on se regarde ; on s'épie, on s'observe, on surveille son voisin, on se marque à la culotte ! je ne veux pas voir un seul musicien tourner le dos ou se cacher derrière son instrument ou son micro : en concert on reste AWARE comme le dit Vandame. On chante tous les mots, on joue toutes les notes, on marque tous les temps, et juste ça. Et pour les impros : on les travaille avant !