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samedi 1 décembre 2012

Deux Courtes Histoires

Faute d'interlocuteurs sur ce blog, vous l'aurez remarqué mon écriture se fait rare ici.. J'ai du coup tendance à me reporter sur FaceBook où il y a toujours quelqu'un qui publie une bricole qui parfois m'inspire..

Ainsi réponds-je souvent à mon amie d'enfance Sylvie S. exilée en Nouvelle Calédonie. 

Lors d'un de nos derniers dialogues, je ne sais pour quelle raison, elle m'a qualifié de "renard du midi" !
Il n'en fallait pas plus pour déclencher la machine à écrire..

"Mon renard du midi"... je ne sais pas pourquoi ça me fait penser à Rommel "le renard du désert" je me vois bien dans mon véhicule de commandement volkswagen aux ailes parées des fanions nazis, au sommet d'une dune. Derrière moi ma Panzerdivizion stationne. En retrait, une ordonnance en gants blancs tient sur un plateau d'argent un verre de cognac français. Un des tout-premiers tourne-disque Telefunken diffuse un passage de l'Or du Rhin dans ce petit matin aux ombres déjà crues d'aôut 42.. Je contemple les positions alliées, un rictus au coin des lèvres, la casquette à visière ornée de l'aigle stylisé aux ailes déployée de la Wehmacht crânement penchés sur un coté, les lunettes de protections poussiéreuses remontées dessus, sanglé dans mon uniforme couleur sable, le cou ceint d'un chèche immaculé, ma croix de fer (qui m'a été décernée personnellement par le Führer lui-même à Berlin) dépassant du col, grognant "Donnerwetter : Montgommery", tandis que j'observe à la jumelle le déploiement des divisions anglaises dans la plaine rocailleuse en contrebas dont le sourd et encore lointain vrombissement est un avertissement prémonitoire au tumulte futur qui va précipiter ma première défaite à El Alamein avant que Maurice Biraud et Charles Aznavour ne donnent la réplique à Hardy Kruger et Lino Ventura dans un Taxi Pour Tobrouk. 
Du Haut parleur du Telefunken Jaillit un air puissant et tragique : 
Rommel reconnut les premières mesures du Götterdämmerung ! 

Sylvie salua la tentative mais me recadra aussitôt : 

" Ah ! ben non, la référence tendait plus l'oreille vers le Petit Prince. Vas y fait un autre texte spontané en agitant les mèches, brunes, de ton imagination ! :))

Telle fut donc ma nouvelle version : 

A la cité St. Exupery, une zup rescapée des rêves sixties de quelque architecte low coast qui n'aurait JAMAIS entendu parler du Bauhaus, Les gens vivent plutôt bien. Chichement, mais bien. Les communautés se mélangent peu, mais au moins se respectent-elles depuis trois générations déjà. Le bureau de poste, l'antenne de la Sécu, La supérette, la mairie de quartier, La MJC Jean Merand (artiste engagé)... Le CES Simone de Beauvoir, et bien sûr le square à la végétation maigre, centré sur un antique bac à sable flanqué d'un tourniquet métallique aux sièges lustrés par des centaines de fesses juvéniles. Les mamans y promènent leurs poussettes, les vieux viennent y chauffer leurs os. Les ados quant à eux, préfèrent s'assoir sur les rambardes qui bordent l'escalier menant à l'entrée D. Ils ricanent entre eux, en jetant des regards aux ménagères portant les courses du jour, et apostrophant sur un ton de défi les jeunes du bloc d'en face qui viennent les asticoter. La nuit, pendant qu'une à une les lumières s'éteignent aux fenêtres des barres d'immeuble, le silence se fait tandis que l'humidité nocturne s'installe. Elle fait des halos autour des lampadaires qui ponctuent l'obscurité, bordant les allées. Vers deux heures du matin, quand la cité dort, on perçoit des ombres furtives, prudentes, qui s'enhardissent à mesure. Les renards, sortis du bois jouxtant les habitations, gambadent tranquillement vers le square. leur pelage roux accroche la lumière en renvoyant des reflets fauves. parfois lorsqu'ils tournent la tête brusquement, alertés peut-être par quelque bruit suspect, leurs yeux s'éclairent comme les catadioptres des petites cylindrées sagement garées sur le parking mitoyen. Alors d'un bond, les plus jeunes sautent sur le tourniquet, et le plus costaud s'arcboute sur ses postérieur et pousse de toutes ses forces pour mettre en mouvement l'assemblage, arrachant de glapissements de frayeur mêlés d'excitation des gorges des renardeaux....

4 commentaires:

Anonyme a dit…

mitch tu es un pur, tu connais wisbhone ash, mon père ne connaissait qu'un groupe de rock c'était wisbhone ash, car en 1975 alors qu'ils étaient à SARREGUEMINES à la frontière allemande je l'avais trainé à SARREBOURG en allemagne pour dégoter le dernier 33 de wisbohne ash et ça l'avait marqué
merci pour cette remontée de souvenir

PS les albums de wisbhone ash sont toujours bien sur en ma possession dans la salle de répet
Jésou

poun a dit…

stp mitch, n'ecrit pas si sérré, ça donne mal à la tete

The Undertakers 5 a dit…

merci pour ce petit moment d'émotion Jésou.. Peut-être as tu une autre anecdote sur Vandergraf generator ?

The Undertakers 5 a dit…

Poun : depuis que je suis sous safari, à cause que j'ai un Mac depuis quelques mois, ça a modifié la police de caractères.. j'ai pas encore trouvé le moyen de choisir entre les polices proposées.. celle-ci est un peu trop dense, et celle au dessus affiche des lettres trop grosses ! je suis dans l'incertitude !