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samedi 27 octobre 2012

Les Funambules Sur Leur Fil Au Dessus Du Lac


Poun a raison : moi si prolixe depuis tant d’années, postant un message quotidien dans mes meilleurs mois, je donne des signes de fatigue dans la livraison de mon travail sur ce blog. Il est vrai que pour nous tous, les contraintes de la vie semblent se durcir, et le temps libre s’évaporer, à moins que ce ne soit une manifestation « en creux » de souffrances accrues d’un esprit et d’un corps vieillissants, d’une sclérose psychosomatique inhérente à l’âge et ses dommages collatéraux.
Plus certainement s’agit-il d’une lassitude logique après presque six ans d’animation de ce lieu que je voulais forum d’expression et qui s’avère être une scène d’autofiction : la mienne. 
Quoiqu’il en soit les photomontages se font rares, les textes sporadiques et les commentaires faméliques.

La source qui alimentait le lac de mon imagination s’est insensiblement tarie, et les molles vaguelettes qui agitent encore sa surface peinent à fertiliser des berges clairsemées de pensées sporadiques, comme des bois flottés échoués, asséchés, polis et cassants, drossés là au terme d’un vagabondage erratique, au grès des courants et des marées, témoins épars de temps meilleurs, abandonnés par des tempêtes passées parmi les varechs malodorants des profondeurs de l’âme que brouteraient les crabes fantomatiques de l’oubli, coprophages impuissants et vains submergés par la tache.

Les séances se sont succédées ces dernières semaines, souvent en l’absence de l’un ou l’autre d’entre nous. Les titres récents ont été joués et rejoués, dans des configurations variables, alternant les versions « orchestrales » ou plus intimistes en fonction des présents et de leur polyvalence. On a bien sûr mis l’accent sur les dernières compos et reprises avec une prédilection pour le Blues du Dentiste, Solex et le tout nouveau Unchain My Heart.

Ces trois titres marchent bien, nous les interprétons avec une relative aisance. Ce qui est intéressant surtout c’est que quel que soit l’arrangement et la configuration du groupe nous retombons sur nos pattes et livrons un produit correct. Comme des funambules aveuglés, nous marchons sur des fils musicaux qui se croisent, suivant à notre tour tel ou tel qui bifurque sans crier gare porté par l’intuition du moment, lui emboitant le pas dans des agitations de balanciers, puis stabilisant les ondulations du câble en attendant la prochaine variation, à l’oreille, à l’instinct. Les apprentissages récents ont été incroyablement rapides, ce qui est assez surprenant étant donné qu’à mesure que nous introduisons de nouveaux titres, notre Leader veille, dans un souci pédagogique, à en augmenter la difficulté. De là à laisser penser que nous deviendrions meilleurs, il y a un pas que je m’interdis de franchir, cependant il faut bien constater, sans trop en chercher la cause, que ces morceaux fonctionnent bien.

Lors de la dernière séance du mercredi, en l’absence du Sax Symbol et de Lololalolo le premier pour cause de match de foot (Montpellier-Olympiakos), la seconde étant prise par des obligations littéraires, nous avons repris des titres anciens, depuis plusieurs mois perdus dans les profondeurs des archives musicales du groupe. Ainsi avons-nous exhumé Oublie ( !), Proud Mary, Marre, Caroline, Should I Stay dans des versions plus jazzy et rythm’nbluesantes grâce au saxo ténor parfaitement maîtrisé, et empreint d’une certaine émotion de notre Leader.
Le Sax Symbol n’a qu’à bien se tenir, ainsi que notre pianiste : Le Leader maximo est chaud-bouillant, prêt à tout bouffer, n’hésitant pas à marcher sur les terres des titulaires pour les pousser dans leurs derniers retranchements et les acculer à une compétition qui ne pourra qu’être fructueuse pour le groupe. Moi-même je ne me sens pas très tranquille, et je surveille constamment mes arrières guettant les chœurs, marquant notre P. à la culotte afin de ne pas me laisser déborder par sa voix souple. Seul peut-être notre batteur est-il encore à l’abri des velléités hégémoniques de notre guitariste solo, tant son tempo métronomique est en dehors de toute critique, mais pour combien de temps encore ?

Quel dommage désormais, alors que notre répertoire étendu nous permet de faire des choix et de colorer une playlist selon l’humeur du moment, que nous n’ayons toujours aucune date programmée pour en livrer notre interprétation au public.


1 commentaire:

Poun a dit…

Et bien voila, il suffisait de remettre quelques gouttes d'essence (sous diverses formes de boissons ambrées ) dans le moteur et c'est reparti comme en quarante !