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vendredi 22 janvier 2010

On Rentre En Studio : Un Jeudi Compact




« Ce sera un son live, chaleureux, rond et compact ! » Tels sont les objectifs que se fixe notre ingé-son préféré, Jako lorsqu’il nous briefe, comme habité par quelque définitive certitude qui lui illumine le visage, dans l’également compacte cabine de contrôle du studio de la Pierre Blanche. Nous voici galvanisés autour du Maître des Lieux, les yeux remplis d’étoiles : fébriles et attentifs.

Voilà pour la légende et pour les futurs commentateurs de notre ascension fulgurante au panthéon des rockers.

En fait comme à notre habitude, c’est dans un joyeux bordel que nous investissons la place, déposant au hasard notre matériel : amplis, instruments, câblages et appareils divers.
Le lieu est déjà fort encombré de matos que nous devons pousser afin de loger la Ludwig du Carré. Nous saluons au passage Frédérique, épouse du Magicien des Potards. Il est réconfortant de constater qu’après deux ans d’absence, nous retrouvons le studio inchangé, ses propriétaires toujours délicieux et attentionnés. C’est d’ailleurs pour cette dernière raison : la chaleur et la simplicité de l’accueil, la décontraction et le bien être qui s’en dégagent que nous avons renouvelé notre engagement envers le SPB.

Un signe qui ne trompe pas à mes yeux, est la facilité déconcertante avec laquelle j’ai retrouvé le chemin du studio. Vous connaissez ma distraction légendaire, et l’incapacité chronique qui est la mienne de retrouver un chemin quel qu’il soit. Cependant dans le cas précis, à aucun moment je n’ai eu d’hésitation concernant la direction à prendre. Comme si mon esprit été aimanté par la destination, telle l'oie sauvage suivant les ondes électromagnétiques du champ terrestre pour retrouver le lieu de nidation au terme de son annuelle migration.

L’hésitation de départ concernant la prise de son est dissipée à l’arrivée de P. notre Leader Maximo : Sera-ce un enregistrement individuel des musiciens, ou bien une prise de son en conditions de direct ? C’est la deuxième solution qui est retenue, avec toutefois un aménagement : Nous jouerons tous ensemble, mais les voix seront réengistrées et bénéficieront d’un travail particulier en post-traitement. Car cette fois-ci nous souhaitons porter notre attention sur la voix et les chœurs, ainsi qu’aux harmonies. Serons-nous à la hauteur du défi ? Le résultat nous le dira, cependant à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, et il est impératif que nous franchissions une étape supplémentaire dans notre travail.
Le CD doit traduire le sentiment que nous avons d’une progression sensible depuis notre dernière visite au studio.

Tandis que le Carré installe ses caisses et en règle la tonalité, Jako nous fait écouter un groupe de professeurs de Lycée qui a utilisé la même technique que nous. Le résultat est superbe, clair, « piqué », on entend même le déplacement des doigts du bassiste sur les frètes. Cela nous conforte dans notre choix.
Ce sont tour à tour Phil, L’Ultrabassiste puis P. qui se prêtent au difficile exercice des réglages. La batterie surtout pose problème : des vibrations parasitent la prise de son. C’est au moyen de petits bouts de moquette scotchés sur les « peaux » que Phil parvient à trouver la solution. Les réglages s’avèrent plus longs et fins que lors de notre précédente venue. On sent que Jako désire vraiment que la prise de son soit parfaite. Pour Poun, le cas est similaire : Le son des premiers accords apparaît assez sale, mal défini. Pour atteindre le niveau de perfection exigé, il lui faut se séparer de sa boîte d’effet, puis de son précieux câble aux contacts en or qui lui a coûté une petite fortune. Il nous révèle cependant que l’or des prises jack a été récupéré sur les dents qu’il arrache la nuit sur les cadavres auxquels il avait posé ces bridges aurifères.

Pour conclure cette première soirée, le trio bass-batt-guitare nous interprète le Train de la Vie. Le son est excellent.

Nous nous séparons après avoir vainement cherché un bar ouvert, qui puisse abriter notre débriefing de fin de soirée. Alors que je rentre chez moi, écoutant à la radio Bob Marley, il me vient une question qui s'impose à mon esprit, et que j'explore avec curiosité : Bon sang, mais c'est quoi un son compact ?!

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