Pascou n’a pas pu venir ce mercredi soir, un événement familial grave l’a éloigné du groupe. Philippe « le Carré » ne s’est pas présenté non plus, une invitation oubliée l’en a empêché. C’est donc une formation restreinte qui s’est réunie autour de la table des Fabre en attendant que Pierrot daigne répondre au téléphone et se rende, avec plus d’une demi-heure de retard, à la convocation que nous lui avions notifiée. La session du jour a débuté autour de Rita Mitsouko. Odile se coula doucement dans la peau de Catherine Ringer, pour restituer son timbre de voix et sa diction si particulières, sur ce titre de leur nouvel album (Variety) : Ding Ding Dong. Le résultat fut prometteur. Quant à moi, je me suis joint à Alain pour accompagner aux chœurs. C’est bien, les chœurs aussi ; finalement on attend que ça se passe, que le chanteur se dépatouille avec sa voix, en anglais parfois (en plus), et on arrive au bon moment juste pour partager quelques phrases, et hop, on fait des gestes jusqu’au refrain suivant.
Je plaisante.
Chanter c’est un sacré boulot, surtout lorsqu’on est plusieurs. Les tessitures pas toujours accordées, les tentatives de chant à la tierce, quarte, quinte, assez décevantes, les incompréhensions dues à notre absence de vocabulaire commun, et surtout à notre ignorance en matière de solfège, constituent autant d’obstacles à une bonne interprétation, même dans le cas favorable ou a priori on chante juste, ce qui est loin d’être la règle dans notre groupe (rappelez-vous, on me surnomme moi-même « Mitch 75% », rapport au taux de notes justes que je suis capable d’émettre). J’ai bien sur surfé sur internet pour trouver des conseils de technique vocale. La plupart du temps, quand on tape « technique vocale », google renvoit sur les sites présentant telle ou telle chorale, exposant le programme d’un professeur de chant, présentant une manifestation artistique. J’ai tout de même glané ici ou là quelques renseignements : On l’a compris la respiration est vraiment à la base de tout. Une bonne pratique passe par une technique abdominale d’expiration : le souffle diaphragmatique. Ca doit fonctionner comme l’air qui s’échappe d’un matelas pneumatique qu’on dégonfle. On ne pousse pas l’air, il doit s’expulser en continu, régulièrement, à partir de la pression des muscles abdominaux. Il me semble qu’on puisse faire l’analogie avec une cornemuse, ou les soufflets de l’accordéon. Ensuite il y a la position du larynx. Il faut qu’il soit assez bas, mais pas trop ! Comment peut on abaisser son larynx ?? rien que cette question me donne une idée assez précise de l’infini. Bon, à part ça, il faut faire « bailler la voix », être toujours « dans le souffle », et aussi, « dans le masque ».
Pour ce dernier item, il est recommandé de ne par éternuer dans le masque, on s’en met partout. Egalement il n’est pas nécessaire de se chausser de palmes et d’utiliser un tuba, notre chant n’est pas assez profond pour ça. Et puis l’apnée est contre-indiquée à une pratique sérieuse de l’outil vocal à moins qu’on s’appelle Mayol, qui est mort d’ailleurs, après avoir voulu interpréter l’air du Barbier de Séville à moin 127 mètres de profondeur ; il avait oublié l’air. Le temps de reprendre son souffle, et il était déjà trop tard. Le problème de Mayol était également d’ordre scénique. Il ne chantait qu’au dessous de 100 mètres, ce qui limite l’audience. Va trouver une salle de spectacle subaquatique valable dans la région. Au départ il pensait se produire dans la fosse des Marianes, mais il a du renoncer pour des problèmes financiers : les 13 sœurs Mariane n’ont jamais pu se mettre d’accord sur le prix de la location (d’autant que la fosse depuis la mort de leurs parents est en indivis, et l’unique frère a disparu depuis trente ans sans donner signe de vie après avoir été déshérité par le père : un vrai casse-tête de notaire). Quand à trouver une fosse d’orchestre de plus de trois mètres de profondeur, je suis un peu sceptique. J’espère que la Communauté Européenne, qui sait se mobiliser en matière d’aérospatiale, saura conjuguer ses efforts pour nous apporter le Zenith Subaquatique dont tout pays moderne doit se doter.
Voilà, amis choristes, je crois que j’ai fait le tour de la question, désormais grâce à mes préceptes vous voici armés pour affronter vocalement avec succès les classiques du Rock.
S’il subistait quelque zone d’ombre malgré l’exhaustivité de mon propos, permettez moi de vous conseiller de cliquer ICI, ça finira de vous achever !
La soirée nous a permis également de mettre en pratique une nouvelle idée ( ! ) de Pierrot concernant l’interprétation de SPAM. On commence doucement, et puis ça s’accélère façon Kasatchock, pour finir en fouilli musical ; au passage on ne doit pas oubier de monter d'un demi-ton à chaque couplet. C’est intéressant. Il faut qu’on le travaille. Ce sera la version 3 modifiée b tiret z. Le plus difficile va être, à mon sens, de convaincre Phil le Carré, de la pertinence de cet opus. Parceque nous avons profité de son absence (j’espère qu’il ne nous lit pas) pour nous lacher un peu ; la reprise en mains va être terrible !
D’ailleurs ça s’est ressenti dans notre assiduité : Au bout d’une heure de travail nous avons fait la traditionnelle pause…. Et nous n’avons jamais repris ! par contre le debriefing post-session nous a permis de développer une Grande Idee (je ne me souviens plus si c’était avant ou après le limoncello), que nous allons inclure dans notre spectacle. Ca va en surprendre plus d’un (un truc de ouf’ comme disent les djeunz). Mais je n’en dis pas plus. Ou alors, peut-être si on me le demande gentiment, en m’écrivant, sous pli discret, à omazet@aol.com et en signant une clause de confidentialité très restrictive.