Je crois que ce jeudi aura constitué le point culminant de notre séjour saintongeais. Pour commencer, je préciserai que la journée fut placée sous le signe du BEAU TEMPS, n'en déplaise à certaine langue de vipère qui mit en doute, tantôt, la capacité de cette splendide région à offrir des conditions climatiques favorable à la découverte de ses lieux.
Cela nous donna l'occasion de nous rendre au marché « du bas » celui de la gare.
Nous trouvâmes des moules de Charons (la Rolls des moules) et des langoustines. Ces dernières étaient magnifiques, luisantes encore d'avoir été péchées quelques heures plus tôt par de fiers marins bravant une mer d'huile pour notre plus grand plaisir.
Les langoustines étaient destinées au repas de midi. Odile les prépara à la poêle, au beurre et au persil. Ce fut divin. Accompagnées de Bourgueil elles firent chanter leur saveur iodée, et leur sucs explosèrent dans notre bouche en un camaïeu composite (comme souvent les camaïeux) , alors que leur chair ferme et douce à la fois caressait notre palais et jouait avec nos langues gourmandes.
Le produit, et rien que le produit, frais, à peine transformé, voilà notre credo depuis des années avec Odile. Point de barrière entre la langoustine et nous, point de cache misère saucier, ce qui me fit dire en la circonstance que « bon sang, finalement, la cuisine c'est pas saucier ! ».
Un fromage fermier constitua le pont entre le monde de la mer et celui des champs, qui agaça nos papilles agréablement en préparation des meilleures fraises dont j'ai le souvenir. Toutes les qualités réunies en un seul fruit : fermeté, parfum, sucre, forme, couleur. La fraise parfaite. La fraise miraculeuse, dans la quelle je vis la manifestation d'une volonté supérieure qui par ce signe nous signifiait (comme souvent les signes) que cette journée approcherait la perfection.
Tôt dans l'après midi, nous demandâmes au Petit Tom de nous guider vers la côte. Nous avions pointé sur la carte une destination non encore explorée à ce jour : La Tremblade. Sacrifions au rite de l'aparté en précisant que la Tremblade ne s'apparente en aucune façon à la tremblante du mouton ou à son équivalent bovin la maladie de la vache folle. Point de référence pathologique ici, les vaches pies que nous avons croisées étaient dans une forme quasiment olympique on les devinait affutées comme une lame de Thiers et prêtes à s'envoler pour Pekin dans l'heure si nécessaire.
Non, en l'occurrence il s'agit un port situé au bord de l'estuaire de la Seudre, au large duquel l'île d'Oléron est reliée à la terre par un gigantesque pont. Autant le dire, La Tremblade ne nous laissa pas un souvenir impérissable, ni d'ailleurs la station balnéaire proche : Ronce les Bains. Ce sont des lieux de vacance standards, avec leur cortège de commerces s'alignant le long des deux rues principales se coupant à angle droit. Une villégiature familiale et populaire. On était à mortes eaux, et la grève découverte s'étendait à perte de vue.
Quelques vacanciers, en nombre clairsemé en ce début de vacances de juillet, fouillaient la vase et les trous d'eau en quête de coquillages. D'autres paressaient, le dos appuyé à la digue protégeant les pavillons, de tous styles et aux nom évocateurs, proches. Nous appréciâmes le calme du lieu cependant. Un légère brise tempérait la chaleur, qui ne mettait pas en péril l'équilibre de mon chapeau sur mon front chenu.
Nous écourtâmes donc notre séjour à la Tremblade, intimant au petit Tom de nous diriger vers un lieu plus pittoresque. Il nous fit franchir le pont de la Seudre en direction de Marennes. Le village en soi n'a que peu d'intérêt, si ce n'est une gigantesque église qui en domine d'une quarantaine de mètre les habitations. Il faut dire qu'en leur temps les hordes Nazzi firent le ménage sur cette côte et que les armées alliées terminèrent le travail de superbe façon, laissant peu de bâtiments séculaires debout.
Le hasard nous fit emprunter une route longeant un canal doublant la Seudre.
Cela menait à la « cité de l'huitre ». les berges du canal, laissant apparaître ses infrastructures en cette période de maraie basse, étaient occupées par une multitude de pontons, en bois, dont certains très anciens avaient visiblement résisté aux déprédations teutonnes. Des cabannes de toutes matières firent leur apparition, rappelant les cabanons longeant le canal aux abords du Grau du Roi.
Chacune d'elle était un étal d'huitres et de moules. Tour autour s'étendaient des bassins. Des bateaux en alu à fond plat, paraissant copiés sur les barges de débarquement alliées, munis de roues étaient garés à proximité. Peu de touriste en défiguraient les abords, ce dont nous nous félicitâmes. Nous longeâmes un bâtiment au nom prometteur : « l'aventure de l'huitre » qui nous rappela que nous avions de fait pénétré dans la Cité de l'Huitre ! Poursuivant notre lente promenade, nous stoppâmes au bout de la jetée. Deux restaurants se partageaient le lieu. Le petit Tom nous indiqua que nous étions à Cayenne. Mince me dis-je, comme le temps passe. Déjà à Cayenne. Il s'agissait bien sûr de « la Pointe » de la Cayenne.
Aucun événement notable ne vint troubler notre retour sur la Foucherie. A notre arrivée je fus hélé par Yves qui m'invitait à tirer le pineau avec lui. Nous pénétrâmes dans la fraîche pénombre de son caveau, situé en face de sa maison. Nous fûmes rejoints par Jean-jacques, un type bedonnant très coquet d'une cinquantaine d'année, à la couperose installée, et au nez lunaire (les cratères). En effet outre un Tshirt ventant les bienfaits d'une boisson alcoolisée et la jolie boucle d'oreille qui ornait une oreille touffue, il arborait fièrement en sus d'une calvitie respectable, une queue jaunâtre de cheveux habilement maintenue par un chouchou. Çà lui donnait un aspect babacool, renforcé encore par le bermuda un peu passé et les tongues chaussant ses pieds « intéressants », un cas d'école en tous cas qui aurait fait la joie d'un congrès de podologie, Françoise Thévenon en tête. Le paysan n'est plus ce qu'il était, ma brave dame. Nous testâmes de concert le précieux vin tiré directement du fut de 180 litre qu'Yves remplit chaque année. J'appris qu'outre du vin et du moût, il faut compléter la barrique de 45 litres d'eau de vie pure pour obtenir un Pineau à 17°.
Le temps de faire mes emplettes et celles de la famille Desimeur, Guy débarquait chez nous. Il était 19h. Dans un cabas notre cousin avait apporté une tarte à la rhubarbe et aux groseilles confectionnée par ses soins. Quant à moi je finissais de nettoyer les deux kilos de moules de Charon achetées le matin. Quelques crevettes grises et des tomates cerise multicolores remportèrent l'approbation de notre écologiste voisin. Il y avait du jazz en fond, nous devisâmes politique, art et littérature tout en mangeant les moules. Le Bourgueil fit son apparition dont les propriétés libératoires sont connues depuis que Jean Carmet en fut l'apologue. La soirée se poursuivit ainsi de plaisante façon jusque vers 23 heures.
Forts de l'assurance du devoir accompli, nous regagnâmes l'étage, dans les craquements chaleureux du plancher de bois, et ne tardâmes pas à nous endormir.
vendredi 11 juillet 2008
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5 commentaires:
Bon les mazets,j'espere que vous avez bien profité de votre périple charentais car dimanche vous allez en baver au MONT AIGUOUAL chez les isenbergs....
au menu réveil à 8 heures petantes ,puis footing dans les bois pendant une bonne heure,ensuite petit dejeuner leger,puis randonnée sur les nombreux GR, puis repas frugal,l'aprés -midi descente en VTT vers MEYRUEIS puis retour au camps de base pour passer la nuit dans le gite sans eau ni électricité...L'étape des alpes du tour de france c'est en comparaison le club-med ...
N'oubliez pas vos chaussures de marche et vos duvets pour le week-end.
le baou organisateur pendant ses maigres vacances.
jour 369, à Nîmes, c'est le bagne !
7h30, reveil
petit dejeuner glauque, dans mon bureau de chez ma femme
café, cigarettes, tentatives d’ouverture d’œil
8h30
Café au Jean Jau, un œil ouvert !
Bien !
9h00, 1er connard à bouche ouverte
Tentatives de trou dans la bonne dent
Raté !
…
12h00
trajet jusqu’au Jean Jau pour dejeuner
là, pas de moules ni de crevettes
juste 2 ou 3 jolies pintades à mater
14h00
Retour vers l’enfer des dents…
Seuls 2 charmants décolletés pour survivre jusqu’à 21h00
Gros con de Mitch !
Je hais ceusses qui sont en vacances !
kéké
Kéké, nous sommes sur le chemin du retour, quelque part entre Bordeaux et Toulouse. Odile est en train de doubler un camping car, et sur le coté les bornes kilométriques défilent. C'est toi qui à la meilleure part tu sais, ce matin. En effet, le ciel est bouché et la pluie commence à tomber. Il faisait bien meilleur en Charentes. La circulation est relativement fluide pou l'instant, mais on est encore loi de l'embranchement de l'autoroute d'Espagne.
Comme je vous sais inquiets de notre retour, je vous tiens au courant si quelque chose se passe.
c'est quoi le repas de midi?
catou
Ktoo, pour l'instant on est dans un léger bouchon. et donc le repas c'est chips.
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