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mardi 8 juillet 2008

Aventures Charentaises, Jour 3 Le Champ de Bouba

Dans cette fabuleuse aventure que constitue notre escapade Saintongeaise, il est parfois nécessaire de se poser un peu. Après tout, il s'agit là de vacances, et non d'une opération commando. La journée ici, du fait du décalage horaire est plus longue, et il fait jour jusqu'à plus de dix heures du soir. Il faut en tenir compte et savoir gérer son effort en conséquence.

Hier soir, le cousin Yves a répondu à notre invitation en se présentant vers 19h30. Il était accompagné de l'un de ses amis, habitant également le village. Pour les initiés, il s'agit du voisin direct de « Madame Irma » la voyante infralucide à l'entrée du hameau (je dis « infralucide » car cette dame fut incapable de prédire l'heure de notre arrivée. Et ainsi de permettre à la liesse populaire de saluer notre passage) Le gars, Michel, « attends bouge pas » est électricien à EDF. Yves lui avait demandé de venir relever le compteur électrique, profitant ainsi de notre présence. Globalement, il a bien fait de relever le compteur AVANT l'apéritif. Car un peu guindé au départ, la réunion s'est notablement réchauffée. Il faut dire qu'entre prolétaires, on s'en est donné à cœur joie ! Tiens, d'ailleurs amis cadres, c'est bien, nous allons pouvoir travailler beauuuuuuucoup plus, désormais. 235 jours par an. Ça inclut les fériés. Bah on n'en avait guère besoin après tout. Ça les a beaucoup fait rire mes copains de la CGT ! A part ça on a discuté chasse et pèche, il est vrai qu'avec moi ils étaient tombés sur un expert. C'est dommage je n'ai pas pensé à leur raconter l'histoire de Jésou :celle des sangliers et du chasseur qui leur découpe une cuisse, en met une sur l'épaule gauche, une autre sur l'épaule droite et.... vous connaissez la suite.

Ce qu'il y a de bien avec Saintes, c'est que comme à la Samaritaine, il se passe quelque chose tous les jours.
Coté marché, par exemple, il y en a un quotidiennement. Aujourd'hui c'était le « marché du haut ». Nous avons fait le tour des étals et avons jeté notre dévolu (un dévolu de 783 gramme tout de même) sur des pommes de terre de l'île de Ré ;
chez (à bride) Labatud, le poissonnier, nous avons acheté des Sétaux (soles portion), des bulots, des gambas, et un petite barquette de fraises marat des bois n'attendait que notre venue pour conclure ce marché. Il faut dire qu'Odile, je ne sais trop pour quelle raison, ne fait plus confiance à Patarin, poissonnier jusqu'ici habituel de nos séjours saintongeais. Il n'y avait pas de jonchets, mais nous avons trouvé des gros grillons dont nous avons fait découper une tranche. J'étais dans une super forme, il est vrai que tôt le matin, Odile avait poussé jusqu'à Saint James, près de Taillebourg pour trouver du pain sous flamme qu'elle avait grillé et tartiné de confiture d'abricots de notre jardin.

Le midi nous avons déjeuné de soles et de patates rissolées de l'île de Ré avec le très bon Bourgueil acheté la veille. Il était bien frais, par la fenêtre ouverte les rayons du soleil éclairaient la table, nous étions là, assis de part et d'autre, et je me suis dit que le paradis s'il existait pourrait avoir les teintes d'une journée comme celle-ci.

L'après midi fut consacrée à la nourriture et au repos de l'esprit : lecture sur les chaises longues dans le parc et sieste. Le thé agrémenté de pains aux raisins ponctua vers 16h une journée déjà riche ; la promenade digestive d'une petite heure sur le chemin périphérique de la Foucherie nous mena vers ce que nous nommons désormais « le champ de Bouba ».
En effet c'est à cet endroit précis qu'il y a un an, le placide chien de Pascou fit son marché parmi les brebis locales. On se rappelle le caractère enjoué de l'animal, et son coté affectueux qui fit l'unanimité de tous. Le propriétaire semble s'en être souvenu car cet année, nul ovin ne vient troubler de ses bêlements ineptes la quiétude du lieu. Le champ est vide, et on devine que tous se terrent en prévision de l'arrivée des touristes.

Cette petite promenade commémorative nous permit d'attendre 19heures. En effet notre cousin Guy, frère de Yves, nous avait convié à un apéritif alors que nous passions devant chez lui. Le pineau fut au rendez vous, servi en blanc et en rouge devant notre indécision.
Alors que nous étions assis sur la terrasse, contemplant par delà le potager, les prairies et les champs en contrebas, bordés au loin par la lisière des forêts de feuillus, Guy nous montra un animal sous un pommier à une centaine de mètres. Il s'agissait d'un jeune sanglier attiré là par des pommes tombées d'un arbre voisin. Guy nous raconta que le jeune animal s'aventurait depuis un champ de hautes herbes proche, et qu'il avait pris ses quartiers d'été dans le coin. En effet nous nous approchâmes jusqu'à une dizaine de mètres de lui sans qu'il en conçoive aucune frayeur.

Tout en devisant des inégalité du monde présent et des gaspillages de la société de consommation, nous contemplions le jeune sanglier qui s'affairait à quelques mètres, indifférents aux vicissitudes humaines, tout à sa recherche, en phase avec la nature. Nous le regardions, tournant ostensiblement son postérieur comme dans un geste de bravade, ses sabots plantés dans le sol, son postérieur frétillant, sa queue agitée, le groin fouissant le sol. Nous nous disions que le maître du monde, à cet instant précis ou le soleil rasant de 21h projetait les ombres du noyer sur la prairie en contrebas et que la température vespérale à peine tempérée par la une légère brise baignait son corps sous les pommiers, ce maître du monde n'était pas celui qu'on croyait.

Je me dis que l'humanité, d'un point de vue cosmique, ne valait pas mieux que les morpions s'égayant dans le pubis hirsute d'une prostituée centenaire. Tout à notre désir de prospérer, anarchiquement, nous étions indifférents aux cris de détresse d'une terre déjà à l'agonie et notre belle intelligence dont nous étions si fers, ces progrès dont nous nous enorgueillissions, n'étaient que pets insignifiants au regard de l'éternité de l'univers.

Le pinot engendre ce genre de mélancolie, surtout quand on en mélange les rouges et les blancs.
Nous rentrâmes, enlacés, vers notre logis et nous délectâmes de gambas et de bulots, ainsi que de fromage de chèvre frais et affinés achetés dans l'après-midi à une vendeuse itinérante.

Alors que je rapporte les faits de la journée, assis dans la salle commune de la maison de village sise ruelle du puits à la Foucherie près du Douhet, je me dis que peu de choses ont d'importance et que tout le reste n'est que gesticulations sans grand intérêt.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

le cégétiste passe son temps à le perdre sur le dos et la sueur des pauvres cons qui "turbinent" toute l'année...
mais t'es toujours en vacances, toi !
c'est pas croyable, ça !

kéké, le mauvais jaloux

Anonyme a dit…

fait pas ben chaud de par chez vous.Mais qqqqqqqqqqqqd mme a fait envie.Bien le bjr aux demoiselles et aux cousins.
catou

The Undertakers 5 a dit…

oui, comme mon arrière grand père déjà. sauf que lui il allait à la mer en vélo, en 36. c'est l'année où les gentils patrons, spontanément, émus par la condition difficile des petites gens, leur avaient octroyé des congés PAYES !

The Undertakers 5 a dit…

ca va ma ktoo ?
tu as vu pour le roman, j ai un peu botté en touche, j'ai rempli les blancs ! finalement, il me semble que ca va être long si on fait à chaque fois deux versions de la suite, on pourrait continuer le travail de l'autre non ? de toute façon il faut qu'on s'organise, mettre en place des conférences de rédaction, des réunions etc..
bises ktoo

Anonyme a dit…

Bravo kamarad kéké j'adhére complétement à ta pertinante analyse sur les vacances des cadres de la CGT de l'hospital d'avignon.....
Non seulement le cadre CGT prend 10 semaines de conges payes + 5 semaines de conges rayons + 2 semaines de recuperation + 1 semaine voire 2 semaines pour maladie, mais en plus il profite sans vergogne des residences secondaires des patrons qui bossent toute l'année et prennent au maximum 15 jours par an...
Pour le 15 aout tu iras dans le kolkoze de tes amis cegetistes sur le plateau du larzac au lieu de respirer l'air pur du chambon s:lignon.
le vieux gogol de la cambrousse de camplanier

Anonyme a dit…

"Bravo kamarad kéké j'adhére complétement à ta pertinante analyse sur les vacances des cadres de la CGT de l'hospital d'avignon....."
3 fois, c'est un minimum !
y'en a des qui feraient mieux de la mettre en sourdine !
alors que d'autres vont se faire enc... par un gros noir qui s'apppellle Virgin...

à propos de conneries : j'entends de chez moi Lenny kravitz qui chante "I'l be waiting" ... bon, je ne dirais rien ... ( c'est dur )
pour une fois, une seule !

kéké

The Undertakers 5 a dit…

Non mais les mecs, vous me faites rigoler, vous croyez qu'on s'amuse ? on passe notre temps à distraire les locaux, et à honorer e notre présences des quantités d'apéros. On est en train d'abimer notre santé. Tout ça par pure bonté d'âme, pour faire honneur à Philou. en plus de ça il véa falloir ramener 10 kilos de miel (comme s'il n'y avait pas de ruches chez nous) et 15 litres de pineau. J'estime que ce ne sont pas des vacances. Nous on lutte contre la désertification des campagnes.

Anonyme a dit…

c'est vrai, pardon-excuse
continues ton boulot d'intégration et bois un coup(s) pour nous avec cousin Yves et les deux moiselles
tiendez le coup !
je sais, c'est dur !
on pense bien à vous !
kéké

(kéké=faux-cul ...)