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lundi 5 mai 2008

On L'a Impressionné, Je Crois

Hier samedi, en l'absence de Phil le K, le groupe a répété l'ensemble du répertoire, chantier compris, comme à l'accoutumée. Et comme toujours quand le batteur n'est pas là, le résultat est plutôt moyen. Cependant cela nous permet de travailler les automatismes, sans se baser justement sur le tempo de la batterie, ce qui peut nous préparer à toutes les situations, même les plus hostiles.
A ma demande, Lolo a expérimenté sa volée d'étourneaux sur EcoloSong.
Il fallait essayer.
Nous ne renouvellerons pas cette tentative. De la même manière, sur I'll be waiting, nous ne terminerons pas en valse comme nous l'avons fait, Odile et moi. A notre décharge, valser au milieu des câbles qui traînent, même avec des contacts en or, c'est pas le top ! Depuis deux mois d'ailleurs, nous nous concentrons sur ce titre de Lenny Kravitz. Rappelons le long processus d'appropriation qui nous a permis d'atteindre un niveau d'interprétation que nous jugions encourageant. Je me souviens des longs trajets dans ma 107, à repasser en boucle tel ou tel passage afin d'en mieux déchiffrer les subtilités mélodiques. Je ne comptabiliserai pas non plus les longues heures que chacun a passé à travailler ce morceau, délaissant, ce faisant, nos autres compositions. C'était le slow qui manquait à notre répertoire, un peu comme un rôle tragique manque à l'acteur comique pour qu'enfin il soir reconnu par ses pairs. Kravitz, c'était notre caution artistique, notre sésame pour la reconnaissance, notre passeport pour le monde des pros.

A la demande de Mathieu 2Z, vous vous souvenez sans doute que nous devons nous produire dans sa bodéga-cinéma mercredi prochain à l'occasion de l'ouverture des festivités de la Feria. En vue de cette représentation, nous avons installé le matos ce dimanche après-midi. C'est vraiment une ancienne salle de cinéma, moquettée de bordeaux, avec les trous de fixation de sièges encore visibles. Nous nous sommes installés en bas de la pente, contre le mur de l'écran défunt. La mise en place des appareils et instruments a été plutôt rapide. Ce sont les réglages, et en particuliers ceux des micros qui nous ont comme d'habitude posé le plus de problèmes. Ça larsene à tout va dès qu'on tente d'augmenter trop leur gain, ce qui est très dommageable car les instruments de musique quant à eux, n'ont aucune limitation en ce sens. Ça a pour résultat une confusion des sons assez pénible. On a l'impression de s'époumoner dans un brouillard, une purée sonore. L'oreille devient myope, ne discerne plus très bien les instruments et les voix. Seul surnage, telle la bouée lancée au naufragé, le sourd tempo de la grosse caisse, qui résonne dans nos corps comme un pacemaker accordé sur l'horloge atomique de Memphis, Tennessee.

C'est vraiment quelque chose qui m'exaspère, après un an et demi d'efforts, de travail régulier, de n'être pas encore arrivé à trouver un réglage correct du son que nous produisons. Je sais que nous sommes à des parsecs (1pc = 3,26 années lumières) de ce que nous faisions à nos début, et que nous valons beaucoup mieux que l'image que nous donnons. Mais cette dernière est conditionnée par ce qu'entendent les gens. Et ils entendent de la merde. Tout ça parce qu'on est infoutu de contrôler correctement ces p.......s d'appareils de mes c......s. Pourtant ça devrait être simple, merde ! Vous n'allez pas me dire que le moindre groupe de bastringue à un ingé-son, transfuge de chez Bose et Shure, pour régler ses amplis ? Alors pourquoi on n'y arrive pas ? Comment font les autres ? Ça me met hors de moi ! Bon une fois innocenté mon micro, mon récepteur Hf, Mon câble, mon pied de micro, mon lutrin, mon briquet, mes clés, puis successivement tous les micros, puis les amplis, nous sommes parvenus à un équilibre précaire en chuchotant les couplets accroupis, et loin de l'orchestre, dans nos micros tenus précautionneusement à l'abri de nos vêtements. Au début. Parce que vers la fin, c'était plus la peine de prendre des gants, même le larsen était inaudible !

A part ça nous avons assisté impuissants à la décomposition de Mathieu et de son copain le grand Thomas à mesure que nous égrenions notre Tour. Je pense qu'ils devaient faire les comptes dans leur tête et réviser à la baisse leurs prétentions en termes de bénéfices. Je suis certain que si on avait continué un peu, on aurait pu négocier un arrangement financier favorable aux deux parties. Du style « bon d'accord on vient pas, mais c'est les consos et le casse-dalle à volonté pour huit personnes pour toute la durée de la Féria ! ». Si ce n'était pas que tout de même il s'agissait de notre groupe, j'aurais goûté pleinement le sel de la situation.. Dans les films style Full Monthy, on assiste à l'aventure de sans grades qui à force de volonté se dépassent et finissent par galvaniser les foules autour d'un projet initial insensé. C'est pareil pour nous, sauf qu'à la fin : Y'a Pas de Foule !!! mort de rire ! Donc, Mathieu après s'être réfugié derrière une impassibilité bienveillante et prudente a fini par craquer sur le dernier morceau. Quel dommage, son parcours était presque sans faute. Il avait su éviter tous les écueils et opposer à notre amateurisme une sérénité de vieux briscard de l'événementiel. Malgré nos assauts successifs, la citadelle avait tenue. Nos coups de boutoirs, nos offensives successives n'avaient pas eu raison de son calme.

Mais nous avions une arme secrète, un dernier atout à sortir de notre manche :

Lenny Kravitz !

C'en était trop : ses nerfs ont lâché. Le nervous breakdown ! Incapable de se contrôler plus longtemps, aidé en cela par son complice Thomas, il a littéralement explosé de rire, un rire incoercible, inextinguible, hystérique, le rire démentiel d'un homme qu'on aurait soumis à quelque innommable supplice chinois, et dont la volonté aurait été brisée, entraînant un épisode de folie cataclysmique. La digue s'était rompue, et le torrent impétueux de son hilarité se déversait à travers la brèche par mètres cubes entiers, comme quand les digues de Camargue n'avaient pu arrêter les flots de l'inondation il y a une paire d'années.

Nous avions eu raison de lui !

Je crois sincèrement qu'on l'a impressionné....

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je voudrais quand meme savoir si vous leur avais fait la total (moulinet du micro, moon walk, break dance, enflamage de tout instrument a porté de main, saut dans la foule,...) parce que la je ne comprend pas VOUS etes pret !!! en tout cas si sa tourne mal n'oublié pas la solidarité et si cette solidarité du groupe s'evade quand des kilo de tomates vous arrive sur la tête alors passé par la porte de deriere ;=) a bon enttandeur ...




nico impatient d'etre a la cette feria mythique :p