Apocalypse Now

A l’occasion de ce premier mai, il m’est venu l’envie de relire ce que j’écrivais il y a un an. A cette époque nous étions occupés à préparer notre concert à Desport pour nos 50 ans. Nous éprouvions la même fébrilité, avec de plus l’inconnue que constituait la présence d’un batteur dans la formation. Le Baou était aux abonnés absents pour cause de bilans ; Alain V2.0, puis Alexis tentaient de pallier le manque de rythmique, et le providentiel Phil le K n’était pas encore venu épauler, et de quelle manière, la formation. Les chœurs en étaient à leurs prémisses, Odile n’ayant pas pris la place qu’elle ne saurait désormais abandonner. Parallèlement nous tentions de définir la forme de ProtestSong et Ecolo, hésitant encore à choisir un arrangement définitif. Jésou prononçait sa phrase fameuse « ton trou du cul, il n’est pas absolu aussi ? » en réponse à Kouli qui opposait son « oreille absolue » à nos interprétations. C’était le temps des digressions, qui me permettaient d’exposer ma curiosité pour des théories tout aussi indispensable que la relativité restreinte, le chaos, les cordes, les trous noirs. C’était il y a un an, c’était il y a une éternité, tant il me semble que ce groupe a toujours existé, alors qu’il n’en est encore qu’à ses balbutiements. Si c’était un enfant, il marcherait depuis peu, s’exprimerait par syllabes maladroites et ne serait pas encore propre. Tout bien considéré c’est d’ailleurs à peu de chose près la situation actuelle du groupe, ce qui éclaire avec une grande acuité, notre incroyable fatuité en ce printemps 2007 lorsque nous osions envisager une représentation publique de nos tâtonnements musicaux.

Mais cette inconscience est notre force. Inconscience heureusement modérée par nos deux musiciens Pierrot et Phil qui savent encadrer nos enthousiasmes et nos défis pour les rendre possibles. L’inventivité de l’un, la rigueur de l’autre ont contribué à façonner l’image actuelle de l’orchestre. Le groupe s’est désormais enrichi d’un membre nouveau en la personne de Lololalolo, notre pianiste qui a facilité le premier slow de notre répertoire par sa connaissance des claviers. Coïncidence ou signe du destin, elle rentre dans la formation au printemps, comme Phil en son temps. L’intégration fonctionne sur le mode de la cooptation, et s’inscrit dans une sorte d’évidence, à tel point qu’on n’imaginerait pas désormais les UFR sans eux. Ainsi se construit une sorte de famille musicale, dont le socle est l’amitié plusieurs fois décennale pour certains, qui s’appuie également sur des éléments aussi indispensables que le Photographe ou « la » Fan sans qui cette aventure ne serait pas la même tant leur regard indulgent nous est désormais indispensable et nous tire vers le haut.

Pour le présent, le rythme des répètes s’accélère. Il y a urgence car nous jouons mercredi 7 mai. On va être ric-rac coté nouvelles chansons. Si I’ll be waiting et Marre sont à peu près maîtrisées, Highway et Bête de scène sont encore légèrement floues !
Mercredi dernier a été marqué par la prise en mains de l’expander par Lolo. Ca lui a beaucoup plu de jouer avec les sonorités ; spécialement l’hélicoptère et les petits oiseaux, dont elle a saupoudré nos divers titres avec un bonheur... constant ! Je lui avais pourtant donné une consigne simple : sur Ecolosong elle avait pour mission de faire entendre les délicieuses trilles du colibri, et aussi le cri du coquelicot au printemps. Et bien Lolo nous a fait profiter de sa volière sur tous les titres SAUF sur Ecolosong ! Va comprendre Charles. La femme est réboussière. Le sommet a été atteint sur Highway : passons sur l’escadrille d’hélicoptères de combat qui ont agité leurs pales durant l’intro, puis les tirs de roquette qui nous ont survolés,sur fond de cris d’agonie, reléguant les doors d’apocalypse now au rang d’amateurs ; le plus dur a été, dans la cacophonie aviaire déclenchée par une lolo frénétique, de se caler sur la batterie, à défaut d’entendre les musiciens noyés sous le guano sonore de notre sympathique pianiste.

Signalons pour l’anecdote une méforme d’une partie de la section rythmique. Le Barde frappé de migraines ophtalmiques n’a assuré sa prestation qu’en pointillés tandis que notre Phil était sujet à quelques ratées suffisamment notables, dans le cadre rigoureux qui est le sien, pour être relevées. Je n’ai moi-même pas été exempt de critiques, je me garderai donc bien de leur jeter la pierre !
Au chapitre des gadgets, outre l’expander sus-cité on notera le nouveau câble plaqué or de Jésou : le groupe s’embourgeoise !

Il me faut enfin parler de notre concert de mercredi à la bodéga Caméra. Le repas dominical du jeudi 1er mai offert par un Pascou munificent, réunissait l’ensemble des UFR, intermittent compris (Alain était venu faire un tour), mais aussi notre photographe officiel, à l’occasion de la remise de coupes pour saluer l’exploit de Catou et Jean-Paul. Ces derniers avaient le matin même parcouru le semi-marathon de Nîmes en un temps record (quelque chose comme trois fois rien, à 2 heures près).
Seule fit défaut notre Fan Pascale, dont l’absence fut remarquée. Elle avait préféré participer à un vide-grenier. Nous comprenons bien sûr qu’il puisse y avoir une vie en dehors des Undertakers, mais il est tout de même des échéances qu’il est regrettable de manquer. Les contacts épistolaires sont une chose, la présence physique en est une autre, qui permet de resserrer les liens entre un groupe et son public et favorise les échanges informels qui en sont le fondement et en constituent le sel.

Mais je m’aperçois que je digresse un tantinet.
Nous avons contacté Mathieu qui nous a confirmé la date et précisé que la salle, en légère pente, a une superficie de 80m². Il n’y a pas d’estrade, il y aura une possibilité de sono d’appoint, et peut-être un vidéoprojecteur nous permettra-t-il de diffuser en boucles notre superbe clip promotionnel de 1 mn 30. Nous avons réaffirmé nos exigences sur lesquelles nous ne transigerons pas : la loge, la boisson ambrée, et les jeunes personnes à dispo pour nous aider à gérer notre stress.

Nous avons rendez-vous dimanche en début d’après-midi pour installer le matériel et procéder à une répétition générale.

Une actualité touffue en perspective donc pour ce mois de mai musical.