Pascou est allé voir son copain Creach ce week end du coté de Narbonne. Bon, il était un peu inquiet : Michel, musicien polycompétent, pratique depuis des années, et a une expérience réelle d’un «band » à dominante Jazz. C’est pourquoi il a proposé au Pounet de venir avec (outre sa femme et ses enfants) sa basse. « on fera le bœuf » a-t-il déclaré en substance. Le Pascou n’en menait pas large. Il est revenu transfiguré, dans son beau T-Shirt Undertakers qu’il ne quitte plus depuis une semaine. Son ami a aimé le travail des Undertakers. Il ont improvisé ensemble, Michel brodant ses accords sur la base blues de Pascal. Et je ne sais pas si c’est vrai, mais bon, en tous cas j’aime bien l’histoire, je vous la livre donc telle qu’elle : J’aurais une voix dont le timbre se situerait quelque part entre Jim Morrison et Jimmy Page. Les Doors et Led Zeppelin … Y’a pire comme parrainage !
En revanche ça a fait beaucoup rire Jésou. Le con ! comment peut-il me manquer ainsi de respect ? moi, qui peut m’ennorgueillir de la bienveillante tutelle de deux chanteurs morts. Et pas des chanteurs morts qui font rire, style Cloclo ou Dalida, ou pire Hervé Villard et Dave. Que nenni : des Vrais Chanteurs Morts de Prestige, puissances tutélaires du Rock des glorieuses années. Des Guitar Heroes dont le nom évoque le soufre autant que le génie, la gloire et la décadence, les sommets de l’art puis la déchéance physique et morale, des mecs sublimes dont le destin tragique les propulse au pantheon des artistes maudits, Rimbaldiens autant que Dean-esques. Alors siouplait, un peu de considération pour la double réincarnation de ces deux icônes de la Culture Rock.
Sinon, à part ça, dans la vraie vie, on s’est appelé vers 20h. Nous n’étions tous pas très surs de la répétition de ce lundi.
Elle avait lieu.
Les choristes par contre nous ont fait faux bond, l’une, Odile était épuisée ; l’autre, Alain, gardait sa fille souffrante et préparait ses bagages pour le Chambon. On les retrouvera je l’espère mercredi. De toute façon il n’y a plus guère de temps pour flemmarder. Tout juste deux mois avant le D. Day. Et nous devons encore préparer trois chansons : Le sempiternel Brown Sugar, revient sur le devant de la scène, Mais il y une grosse côte aussi sur « Ca c’est vraiment toi ».
Mais c’est pour répéter Ding Ding Dong que nous étions venus. Soirée déchiffrage, qui a progressé assez vite, sommes-toutes. Moi j’ai joué les doublures-son afin de permettre aux musiciens de placer leurs instruments. Il nous a d’abord fallu pour cela réinstaller tout le fourbi, mais on fait ça très vite désormais. Nous n’avons pas été très vaillant à la répétition par contre, à peine une heure. Auparavant j’avais apporté sur une clé USB le Family Tour filmé par Alice. Cyril l’a copié sur les quarante-trois ordis de la maisonnée. Ca nous permettait de nous écouter, à différents stades du concert, quelle que soit la pièce traversée. C’est aussi ça le progrès.
Mauvais point par contre, et je regrette de finir sur cette info : Pascou est un charlatan ! Laissez moi vous narrer tout ça :
Elodie, maman attentionnée de 11 petits Mastifs du Caucase a remarqué, lors du brossage vespéral des charmantes quenottes des monstr… euh des chiots, que l’un d’entre eux semblait avoir une dent surnuméraire, ou bien cassée en deux. Souvenez-vous dans un précédent message je vous signalais qu’ils était capables de broyer entre leurs machoires des parpaings de bonne taille.. Peut-être l’émail enrichi au molybdène isotopique d’une des dents de lait était-il un peu fragilisé, ce qui attesterait plutôt la seconde hypothèse. Mais on connaît aussi les tératomes, ces tumeurs constituées des tissus embryonnaire à divers stade de la croissance. Je pense que Rixie a en fait eu 12 bébés, mais que l’un d’entre eux a grandi « à l’intérieur » de son frère, et que ce dernier s’en est servi de casse-dalle. La « dent surnuméraire », est donc tout ce qui reste du douzième « trumeau » (on appelle ainsi les jumeaux multipes)… je vous laisse méditer là-dessus. Quoiqu’il en soit, pour un dentiste confirmé, fallait pas être grand clerc pour diagnostiquer cette anomalie, finalement assez fréquente.
Je suis un peu déçu..
mardi 31 juillet 2007
Le Tourneson (concert du mercredi 25 juillet)
L’angoisse de la page blanche ! Pourtant ce n’est pas faute d’évènements lors de ce concert « Family Tour » que nous donnames à Ritchwood Hall ce dernier mercredi. Cependant, je recule depuis plusieurs jours le moment de m’y mettre… Mon esprit est vide. Peut-être est il incapable encore de retranscrire les émotions qui nous envahirent durant la représentation. Cela se passa si vite. Quarante minutes montre en mains. Et autant de minutes d’un bonheur intense, fort comme une tequila, qui nous submergea d’une déferlante d’adrénaline et de sérotonine et autres truc en « nine », qui altéra nos perceptions, le temps se dilatant et se contractant, nous faisant perdre le contrôle, nous livrant à des forces puissantes que nous ne maîtrisions plus, tels des frêles fétus pris dans un maelström étourdissant.
Je tentai de surnager, laissant mon subconscient mener la danse, et les automatismes acquis au long des derniers six mois, prendre le relais d’une volonté engloutie. Autour de moi je vis les corps des autres tournoyer, surnager puis plonger dans l’écume des sons, dans les remous des rythmes, disparaissant, réapparaissant, me laissant parfois seul, puis nous rassemblant à nouveau dans une communion comme j’en ai peu connue jusqu’ici. Je fis des choses dont je ne me souviens plus, que l’on me raconta après, dont je pu constater la réalité sur la vidéo tournée ce soir-là. Encore maintenant, j’ai du mal à accepter que j’aie pu agir comme je l’ai fait, et je reste persuadé qu’une volonté schizophrène a pris le contrôle de mon corps pour le contraindre. Je crois que c’est ce que l’on appelle se transcender, aller puiser au-delà de ce que l’on pense possible une once d’infini qui vous dépasse vous transporte et vous comble. Pour moi , mécréant notoire, c’est peut-être l’approche la plus similaire à une expérience mystique que j’ai pu avoir, et sans doute, à cet instant, durant un bref moment, ai-je eu la révélation d’une présence supérieure dans laquelle j’ai pu me fondre. L’expérience du Grand Tout !
A la réflexion, c’est pas ce qu’on appelle un orgasme ?
Noooon ! (hein ?) mais enfin c’était pas loin !
Le Grand Vrai Panard d’Acier Bleuté dont parlent tous les Rockers !
( Jumping) Flashback……………………………………………
Dans l’après midi, les guitaristes avaient aidé notre hôte à déployer le matériel et fait quelques essais sons, déclenchant l’angoisse de Cathou devant la puissance dégagée.Quant à moi, je me présentai vers 19h30 pour installer mon micro et celui d’Odile. J’avais mis dans un sac mon costume de scène (Tshirt noir aux armes du groupe, jean noir et tennis rouges). Pour tromper l’attente, et surtout la nervosité qui commençait à monter, Nous primes un fond de cette compagne de nos joies et nos peines : la boisson ambrée. Les membres ainsi que les invités arrivèrent par petits groupes. L’ambiance était celle d’un début de concert : conversations autour d’un verre sur fond de préparatifs de scène. J’aime cette atmosphère liée à l’attente d’un évènement musical. Il y a de la fébrilité dans l’air, de la décontraction, un « je ne sais quoi » (comme disent les américains) de vacances, de festival. Ceci était encore accentué par le lieu et sa disposition. L’air du soir était doux, envahi par le bruit des cigales, les convives se massaient autour du bar de la cuisine d’été, près de la piscine.
J’en profitai pour discuter un moment avec Bernard, le frère de Pascou, avocat notoire. Il m’apprit qu’il avait commis un nouveau bouquin, un polar, mais qu’au dernier moment il avait refusé de signer le contrat de publication car l’éditeur avait souri à son désir d’utiliser un pseudonyme.Je saluai son indépendance d’esprit et sa farouche volonté de ne pas se faire dicter quelque loi que ce soit, fut-ce au détriment de la vente de quelques centaines de milliers d’exemplaire de son ouvrage. Je pensai tout de même par devers moi que cette force d’âme, j’en serais incapable, et que je serais prêt à me prostituer (au figuré) pour voir une de mes œuvres publiée. Je butinai de groupe en groupe, échangeant quelques propos ici, écoutant telle conversation là et dirigeai mes pas vers le théâtre des opérations : En contrebas, sur l’immense terrasse carrelée, délimitée sur trois cotés par la façades du « mas » et les hauts murs d’enceinte percés d’ouvertures, se dressait une manière de scène ou s’étalait largement le matériel des musiciens. A quelques mètres des pieds de micro, qui tel des tournesols, orientaient leur corolle grillagée vers le soleil musical, on avait placé les tables de mixage. Alexis en était l’officiant, chargé de régler en temps réels les niveaux de chacun. Cette image du tournesol musical appelle un nouveau mot d’ailleurs : celui de « tourneson » qui est au son ce que le tournesol est à la lumière. Des chaises aux couleurs acidulées circonscites par un muret accueillant, permettaient à une trentaine de personne de prendre place.
Au milieu de cette ambiance détendue, nos réactions étaient diverses, certains montrant plus de nervosité que d’autres. Mais l’assurance affichée, n’était-elle pas une façade destinée à donner le change ? La nervosité était-elle motivée par l’angoisse, ou bien par l’excitation ? Le sais-je moi-même ? Toutefois, en vrais professionnels, nous ne nous réfugiames pas derrière la facilité d’une consommation excessive de produits illicites, nous tenant ainsi dans la stricte observance des règles que nous nous étions imposées quelques semaines plus tôt. Le public avant tout ! vers 21h les mouvements de l’orchestre se firent plus précis. Nous convergeames vers la scène, chacun prenant possession de son espace, les guitaristes accordant leur guitare, le batteur roulant quelques rythmes, l’ultrabassiste déliant ses doigts sur son ultrabasse, et les chanteurs lançant des « un ! deux ! » péremptoires à une assistance clairsemée encore. Je constatai au passage que le sol était envahi de cables, tendus par la distance trop longue à la console de mixage. Je notai que j’allais devoir être précautionneux dans mes déplacements, et anticipai vitruellement une chûte malencontreuse et ridicule devant un public hilare.
Mais les spectateurs s’assirent, qui mirent fin à mes sombres pressentiments. On captait une indécision dans l’air. Même les cigales parurent marquer une pause dans leur mélopée africaine.Pierrot plaqua quelques accords de blues.
Je SUS que c’était LE moment. Je partis en courant, fendant la foule, m’éloignant de la scène. Un léger brouhaha accompagna ma fuite supposée ; je compris que les interrogations allaient bon train. Les membres du groupe eux-même ne comprirent pas tout de suite la manœuvre, car dans ma spontaniéité j’avais omis de les tenir au courant ! de loin je fis signe à Pierrot de continuer. Le blues se consolida, la batterie entrant en scène, la basse soutenant l’ensemble tandis que Jésou emboitait le pas. Je me lançai, saisit fermement mon tourneson dans ma main gauche, et d’une voix de crooner accueillit le public d’un « bonjour Nîmes » joyeux.
Je me réveillai de ma transe quarante cinq minutes plus tard. Je compris que c’était terminé, les gens applaudissaient et commençaient à se lever. J’étais épuisé, essoufflé, en sueur. Mon corps me faisait mal et j’étais au milieu des miens. Je repris contact avec la réalité, comme à regret. Je ressentais une immense fatigue, comme après un exercice physique intense. Mais cette fatigue était bonne, elle me laissait apaisé, repu, serein. La tension retombait doucement, comme les dernières escarbilles dans le ciel après l’explosion du bouquet final, qui s’évanouissent dans le vent, laissant derrière elles quelques volutes de fumées, et une odeur de poudre dans l’air, alors qu’en fermant les yeux, l’image rémanente du feu d’artifice nous rassure et conforte notre sentiment de plénitude.
On me raconta que le public avait été content, et que même les plus sceptiques, venus par compassion et avec une conviction modérée dans les capacités artistiques de tel ou tel membre du groupe, en avaient retiré quelque satisfaction.
Bernard proposa de devenir notre impresario, nous accordant 85% de nos gains. Calculs faits, je réalisai que chaque musicien toucherait ainsi 12% du total. Pas con le Bernard ! Mais de toute façon, on sait depuis la nuit des temps de l’économie de marché, que ce n’est pas le travail qui rapporte, mais ses revenus. La logique est donc sauve.
Je m’enquis auprès d’Henri, le père d’Alain, de ses impressions « à chaud ». Contre toute attente, il ne fut pas féroce, nous accordant même un satisfecit, « compte-tenu de notre inexpérience ». Il ajouta que d’ici quelques années de travail acharné, il consentirait même à se joindre à notre groupe, pour peu que nous abandonnions le Rock, dépassé, et nous adonnions enfin à la seule musique qui vaille : le Jazz.
Tous convainrent qu’à défaut d’être un grand chanteur, j’étais au moins mobile. Les choristes furent inclus dans cette analyse, d’autant que leur voix hélas manqua de puissance par défaut de réglages, ce dont nous devrons tenir compte à l’avenir. D’ailleurs mon extrême mobilité entraîna deux accidents, identiques. Au cours de mes pérégrinations, je me pris les pieds dans le câble de la basse, arrachant même quelques vis. Heureusement Alexis, promu régisseur machiniste fournit le tournevis salvateur qui nous permit de reprendre.
C’est au champagne que se conclut cette soirée riche d’émotions, ce n’est pas que je sois un inconditionnel de ce breuvage, mais bon, il signait un événement important pour nous, et à ce titre j’y fis, ainsi que mes camarades, honneur.
Je tentai de surnager, laissant mon subconscient mener la danse, et les automatismes acquis au long des derniers six mois, prendre le relais d’une volonté engloutie. Autour de moi je vis les corps des autres tournoyer, surnager puis plonger dans l’écume des sons, dans les remous des rythmes, disparaissant, réapparaissant, me laissant parfois seul, puis nous rassemblant à nouveau dans une communion comme j’en ai peu connue jusqu’ici. Je fis des choses dont je ne me souviens plus, que l’on me raconta après, dont je pu constater la réalité sur la vidéo tournée ce soir-là. Encore maintenant, j’ai du mal à accepter que j’aie pu agir comme je l’ai fait, et je reste persuadé qu’une volonté schizophrène a pris le contrôle de mon corps pour le contraindre. Je crois que c’est ce que l’on appelle se transcender, aller puiser au-delà de ce que l’on pense possible une once d’infini qui vous dépasse vous transporte et vous comble. Pour moi , mécréant notoire, c’est peut-être l’approche la plus similaire à une expérience mystique que j’ai pu avoir, et sans doute, à cet instant, durant un bref moment, ai-je eu la révélation d’une présence supérieure dans laquelle j’ai pu me fondre. L’expérience du Grand Tout !
A la réflexion, c’est pas ce qu’on appelle un orgasme ?
Noooon ! (hein ?) mais enfin c’était pas loin !
Le Grand Vrai Panard d’Acier Bleuté dont parlent tous les Rockers !
( Jumping) Flashback……………………………………………
Dans l’après midi, les guitaristes avaient aidé notre hôte à déployer le matériel et fait quelques essais sons, déclenchant l’angoisse de Cathou devant la puissance dégagée.Quant à moi, je me présentai vers 19h30 pour installer mon micro et celui d’Odile. J’avais mis dans un sac mon costume de scène (Tshirt noir aux armes du groupe, jean noir et tennis rouges). Pour tromper l’attente, et surtout la nervosité qui commençait à monter, Nous primes un fond de cette compagne de nos joies et nos peines : la boisson ambrée. Les membres ainsi que les invités arrivèrent par petits groupes. L’ambiance était celle d’un début de concert : conversations autour d’un verre sur fond de préparatifs de scène. J’aime cette atmosphère liée à l’attente d’un évènement musical. Il y a de la fébrilité dans l’air, de la décontraction, un « je ne sais quoi » (comme disent les américains) de vacances, de festival. Ceci était encore accentué par le lieu et sa disposition. L’air du soir était doux, envahi par le bruit des cigales, les convives se massaient autour du bar de la cuisine d’été, près de la piscine.
J’en profitai pour discuter un moment avec Bernard, le frère de Pascou, avocat notoire. Il m’apprit qu’il avait commis un nouveau bouquin, un polar, mais qu’au dernier moment il avait refusé de signer le contrat de publication car l’éditeur avait souri à son désir d’utiliser un pseudonyme.Je saluai son indépendance d’esprit et sa farouche volonté de ne pas se faire dicter quelque loi que ce soit, fut-ce au détriment de la vente de quelques centaines de milliers d’exemplaire de son ouvrage. Je pensai tout de même par devers moi que cette force d’âme, j’en serais incapable, et que je serais prêt à me prostituer (au figuré) pour voir une de mes œuvres publiée. Je butinai de groupe en groupe, échangeant quelques propos ici, écoutant telle conversation là et dirigeai mes pas vers le théâtre des opérations : En contrebas, sur l’immense terrasse carrelée, délimitée sur trois cotés par la façades du « mas » et les hauts murs d’enceinte percés d’ouvertures, se dressait une manière de scène ou s’étalait largement le matériel des musiciens. A quelques mètres des pieds de micro, qui tel des tournesols, orientaient leur corolle grillagée vers le soleil musical, on avait placé les tables de mixage. Alexis en était l’officiant, chargé de régler en temps réels les niveaux de chacun. Cette image du tournesol musical appelle un nouveau mot d’ailleurs : celui de « tourneson » qui est au son ce que le tournesol est à la lumière. Des chaises aux couleurs acidulées circonscites par un muret accueillant, permettaient à une trentaine de personne de prendre place.
Au milieu de cette ambiance détendue, nos réactions étaient diverses, certains montrant plus de nervosité que d’autres. Mais l’assurance affichée, n’était-elle pas une façade destinée à donner le change ? La nervosité était-elle motivée par l’angoisse, ou bien par l’excitation ? Le sais-je moi-même ? Toutefois, en vrais professionnels, nous ne nous réfugiames pas derrière la facilité d’une consommation excessive de produits illicites, nous tenant ainsi dans la stricte observance des règles que nous nous étions imposées quelques semaines plus tôt. Le public avant tout ! vers 21h les mouvements de l’orchestre se firent plus précis. Nous convergeames vers la scène, chacun prenant possession de son espace, les guitaristes accordant leur guitare, le batteur roulant quelques rythmes, l’ultrabassiste déliant ses doigts sur son ultrabasse, et les chanteurs lançant des « un ! deux ! » péremptoires à une assistance clairsemée encore. Je constatai au passage que le sol était envahi de cables, tendus par la distance trop longue à la console de mixage. Je notai que j’allais devoir être précautionneux dans mes déplacements, et anticipai vitruellement une chûte malencontreuse et ridicule devant un public hilare.
Mais les spectateurs s’assirent, qui mirent fin à mes sombres pressentiments. On captait une indécision dans l’air. Même les cigales parurent marquer une pause dans leur mélopée africaine.Pierrot plaqua quelques accords de blues.
Je SUS que c’était LE moment. Je partis en courant, fendant la foule, m’éloignant de la scène. Un léger brouhaha accompagna ma fuite supposée ; je compris que les interrogations allaient bon train. Les membres du groupe eux-même ne comprirent pas tout de suite la manœuvre, car dans ma spontaniéité j’avais omis de les tenir au courant ! de loin je fis signe à Pierrot de continuer. Le blues se consolida, la batterie entrant en scène, la basse soutenant l’ensemble tandis que Jésou emboitait le pas. Je me lançai, saisit fermement mon tourneson dans ma main gauche, et d’une voix de crooner accueillit le public d’un « bonjour Nîmes » joyeux.
Je me réveillai de ma transe quarante cinq minutes plus tard. Je compris que c’était terminé, les gens applaudissaient et commençaient à se lever. J’étais épuisé, essoufflé, en sueur. Mon corps me faisait mal et j’étais au milieu des miens. Je repris contact avec la réalité, comme à regret. Je ressentais une immense fatigue, comme après un exercice physique intense. Mais cette fatigue était bonne, elle me laissait apaisé, repu, serein. La tension retombait doucement, comme les dernières escarbilles dans le ciel après l’explosion du bouquet final, qui s’évanouissent dans le vent, laissant derrière elles quelques volutes de fumées, et une odeur de poudre dans l’air, alors qu’en fermant les yeux, l’image rémanente du feu d’artifice nous rassure et conforte notre sentiment de plénitude.
On me raconta que le public avait été content, et que même les plus sceptiques, venus par compassion et avec une conviction modérée dans les capacités artistiques de tel ou tel membre du groupe, en avaient retiré quelque satisfaction.
Bernard proposa de devenir notre impresario, nous accordant 85% de nos gains. Calculs faits, je réalisai que chaque musicien toucherait ainsi 12% du total. Pas con le Bernard ! Mais de toute façon, on sait depuis la nuit des temps de l’économie de marché, que ce n’est pas le travail qui rapporte, mais ses revenus. La logique est donc sauve.
Je m’enquis auprès d’Henri, le père d’Alain, de ses impressions « à chaud ». Contre toute attente, il ne fut pas féroce, nous accordant même un satisfecit, « compte-tenu de notre inexpérience ». Il ajouta que d’ici quelques années de travail acharné, il consentirait même à se joindre à notre groupe, pour peu que nous abandonnions le Rock, dépassé, et nous adonnions enfin à la seule musique qui vaille : le Jazz.
Tous convainrent qu’à défaut d’être un grand chanteur, j’étais au moins mobile. Les choristes furent inclus dans cette analyse, d’autant que leur voix hélas manqua de puissance par défaut de réglages, ce dont nous devrons tenir compte à l’avenir. D’ailleurs mon extrême mobilité entraîna deux accidents, identiques. Au cours de mes pérégrinations, je me pris les pieds dans le câble de la basse, arrachant même quelques vis. Heureusement Alexis, promu régisseur machiniste fournit le tournevis salvateur qui nous permit de reprendre.
C’est au champagne que se conclut cette soirée riche d’émotions, ce n’est pas que je sois un inconditionnel de ce breuvage, mais bon, il signait un événement important pour nous, et à ce titre j’y fis, ainsi que mes camarades, honneur.
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compte-rendu,
concert
vendredi 27 juillet 2007
le Concert Nouveau est Arrivé ! (26 juillet)
Cette courte annonce pour vous signaler que j'ai mis dans la playlist une grande partie du concert du 25 juillet : le "Family Tour". J'espère que vous prendrez autant de plaisir à l'écouter ou le reécouter que nous en avons eu à l'interpréter. Restez connectés pour le compte-rendu prochain de ce qui restera dans mon coeur comme "la mythique première représentation publique des Undertakers".
bizatous
bizatous
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chronique
jeudi 26 juillet 2007
Caniportage ! (veillée d'arme du 24 juillet)
C’est par le traditionnel caniportage vespéral qu’a débuté cette ultime soirée de préparation à la « présentation aux famille » de notre tour de chant. Le caniportage consiste en une manutention par soulevage et transport manuporté des 11 chiots de "l'élevage du Royaume des Hauts de Nîmes" d’Elodie, en villégiature estivale au domicile Fabre. Au passage, on est prié de se frotter les mains avec une solution hydroalcoolique qui préservera les bêtes de toute contamination pathogène. Propreté, sécurité, professionalisme et rigueur, tels sont les maître-mots de cette petite entreprise en pleine expansion.
Issus du croisement contre nature d’un molosse des Carpathes génétiquement modifié et d’une jument Beauceronne, ces mini monstres sont déjà de taille respectable : au bout de 5 semaines de gavage intensif, le plus léger d’entre eux pèse 5 kilos et peut écraser entres ses dents un parpaing de 20. Des micro machines à tuer ! Ces petits fauves couchent durant la journée dans un enclos dédié, puis sont rapatriés en fin de soirée dans la chambre d’enfants transformée en chenil où ils peuvent s’ébattre à l’abris des rapaces, belettes et autres nuisibles. C’est qu’à 1200€ pièce, il ne s’agit pas d’en perdre un. Toutefois, je pense que d’ici une semaine ou deux, ce sera aux nuisibles de se montrer prudents ; quand la meute va en attraper un, elle ne fera pas de quartier !
Mais on s’éloigne je crois, de notre sujet principal, qui reste en effet la MUSIQUE (si tant est que le bruit que nous produisons puisse être comparé à cette expression géniale de la nature humaine). Rien de bien révolutionnaire sur ce front. La forêt de perches s’est enrichie d’une nouvelle pousse en la présence d’un micro supplémentaire pour notre batteur-kine qui se sentait bien seul derrière ses percussions. Il peut désormais hurler avec les autres. Nous nous sommes consacrés à notre sport favori : Le marathon musical. Comme n’importe quel sport, celui-ci nécessite du talent, de la technique et aussi de l’endurance. Dans l’atmosphère surchauffée de la salle Jim Morrison, que le ventilateur avait du mal à brasser de ses pales anémiques, c’est de cette dernière composante que nous avons le plus manqué. Après avoir expédié en un temps record les trois premiers titres, le groupe s’est doucement délité au long des quatre morceaux suivants, à tel point que même Whatever, aboutissement de plus de six mois de répètes, interprété au moins une centaine de fois depuis janvier dernier, s’est révélé d’une lamentable platitude. Chacun d’entre nous a pu, au cours de la session, exprimer ses erreurs ou oublis avec une totale liberté, et personne ne s’en est privé ! les choristes trop occupés à gesticuler ont oublié d’accompagner le chanteur, qui tout à ses commentaires a raté le début de la chanson, tandis que le guitar leader s’emmêlait dans ses pédales et sautait des solos, alors que le bassiste interprète avec un peu de retard sur le guitariste rythmique dont le tempo trop lent déconcerte le batteur qui loupe le final.
Mais TOUT va bien ! Pour reprendre le leitmotiv favori de notre Leader Maximo : On n’est pas prêts ! Surtout qu’au terme de la demi heure enregistrée par le magnétophone numérique, j’ai constaté que la « bande » était vierge. En un sens ça n’est pas bien grave, tout cela n’était pas inoubliable.
Le limoncello nous a aidé à vaincre notre inquiétude et c’est vers 23h30 que nous avons pris congés, après avoir démonté et rangé le matériel dans les véhicules en prévision de l’installation à Ritchwood Hall le lendemain.
Issus du croisement contre nature d’un molosse des Carpathes génétiquement modifié et d’une jument Beauceronne, ces mini monstres sont déjà de taille respectable : au bout de 5 semaines de gavage intensif, le plus léger d’entre eux pèse 5 kilos et peut écraser entres ses dents un parpaing de 20. Des micro machines à tuer ! Ces petits fauves couchent durant la journée dans un enclos dédié, puis sont rapatriés en fin de soirée dans la chambre d’enfants transformée en chenil où ils peuvent s’ébattre à l’abris des rapaces, belettes et autres nuisibles. C’est qu’à 1200€ pièce, il ne s’agit pas d’en perdre un. Toutefois, je pense que d’ici une semaine ou deux, ce sera aux nuisibles de se montrer prudents ; quand la meute va en attraper un, elle ne fera pas de quartier !
Mais on s’éloigne je crois, de notre sujet principal, qui reste en effet la MUSIQUE (si tant est que le bruit que nous produisons puisse être comparé à cette expression géniale de la nature humaine). Rien de bien révolutionnaire sur ce front. La forêt de perches s’est enrichie d’une nouvelle pousse en la présence d’un micro supplémentaire pour notre batteur-kine qui se sentait bien seul derrière ses percussions. Il peut désormais hurler avec les autres. Nous nous sommes consacrés à notre sport favori : Le marathon musical. Comme n’importe quel sport, celui-ci nécessite du talent, de la technique et aussi de l’endurance. Dans l’atmosphère surchauffée de la salle Jim Morrison, que le ventilateur avait du mal à brasser de ses pales anémiques, c’est de cette dernière composante que nous avons le plus manqué. Après avoir expédié en un temps record les trois premiers titres, le groupe s’est doucement délité au long des quatre morceaux suivants, à tel point que même Whatever, aboutissement de plus de six mois de répètes, interprété au moins une centaine de fois depuis janvier dernier, s’est révélé d’une lamentable platitude. Chacun d’entre nous a pu, au cours de la session, exprimer ses erreurs ou oublis avec une totale liberté, et personne ne s’en est privé ! les choristes trop occupés à gesticuler ont oublié d’accompagner le chanteur, qui tout à ses commentaires a raté le début de la chanson, tandis que le guitar leader s’emmêlait dans ses pédales et sautait des solos, alors que le bassiste interprète avec un peu de retard sur le guitariste rythmique dont le tempo trop lent déconcerte le batteur qui loupe le final.
Mais TOUT va bien ! Pour reprendre le leitmotiv favori de notre Leader Maximo : On n’est pas prêts ! Surtout qu’au terme de la demi heure enregistrée par le magnétophone numérique, j’ai constaté que la « bande » était vierge. En un sens ça n’est pas bien grave, tout cela n’était pas inoubliable.
Le limoncello nous a aidé à vaincre notre inquiétude et c’est vers 23h30 que nous avons pris congés, après avoir démonté et rangé le matériel dans les véhicules en prévision de l’installation à Ritchwood Hall le lendemain.
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lundi 23 juillet 2007
La Valisette Rouge (réunion préparatoire du 21 juillet)
Saluons d’emblée l’arrivée sur le blog d’une commentatrice active et drôle : Pascale, rencontrée au cours d’une soirée impromptue grâce à Sylvaine, sœur cadette de Catou. Nous primes acte d’une certaine convergence d’humour, et je m’enhardis à lui communiquer l’adresse de notre feuille de chou électronique. Habitué que j’étais à contempler l’horizon des non-évènements sur la plage déserte de mes chroniques nombrilistes, je fus surpris par la prolifique verve de ses annotations. Voilà qui me réconcilie (une fois de plus) avec le genre humain. Enfin de l’agitation dans le mouvement brownien et stochastique qui agitait mollement la soupe primitive et tiède de cet océan de silence. Enfin un écho au cri de désespoir que je lance à longueur de pages, relayé il est vrai parfois par la chaleureuse et intimiste prose de Catou. Mais nous ne serons pas trop de trois pour animer un peu cet endroit. Donc, allez-y, lâchez vous !
Pas de répète ce week-end, mais une « réunion de travail » qui a rassemblé les artistes (hum !) et leurs conjoints de tous sexes. Odile et moi-même avions décidé de leur servir un Pistou à cette occasion. C’est la saison des légumes (de saison, donc) : cocos blancs et rouges, haricots verts, tomates, oignons, courgettes, aubergines, et bien sûr basilic( frais, monté en pommade au pilon avec de l’huile d’olive et de l’ail). Farandole de saveurs occitanes, régal olfactif et gustatif rehaussé de parmesan, servi avec un rouge un peu frais : Ça me conforterait presque dans l’acceptation de l’existence de Dieu.
D’ailleurs ( !), le matin même nous avions « conduit le petit au car » ; à 7h à Calvisson. Avec émotion nous l’avons vu s’éloigner dans le petit matin estival. Tandis-que le lourd véhicule tournait le virage et disparaissait à notre vue, une légère humidité humecta mes yeux …. Juste avant de sauter de joie au milieu des parents en liesse : 15 jours de congés ! nous entamâmes une sarabande effrénée, au milieu des youyous des femmes, des cris et des chants, des tyroliennes et des claquettes, faisant notre la devise de W C Fields, l’acteur américain des années 30 : « Quelqu’un qui n’aime ni les chiens ni les enfants ne peut pas être totalement mauvais ! ». Quand on sait que Vincent (la chair de ma chair) est parti en camp PROTESTANT, dont on connaît la légendaire retenue, et le discret quant-à-soi, c’est dire si tous les parents étaient à bout, au terme d’une année scolaire éprouvante pour tous.
Bon, rassurez-vous, je trouve que Fields exagère un peu, et nos compagnons huguenots ont su conserver une attitude digne dans cette épreuve douloureuse qu’ils traversaient.
Pour en revenir à notre sympathique coterie, elle fut le théâtre d’un évènement de première importance dans la vie de notre Groupe : la livraison des T-Shirts. Je ne sais pas si vous vous souvenez, enfants, de vos premières rentrées des classes. Lorsque nous préparions nos affaires neuves la veille au soir. L’odeur du cuir neuf du cartable, la trousse et ses accessoires, les cahiers, la belle blouse grise empesée, le goûter bien plié dans un papier sulfurisé et rangé dans une valisette rouge, l’excitation qui était la nôtre. Et plus tard, amis virils, alors que sous la houlette bienveillante de l’adjudant fourrier nous « touchions » notre tenue réglementaire et nous habillions en guerrier avec la légitime fierté de faire notre devoir au service de la patrie (lequel devoir m’a permis de passer un an à Tahiti, du reste). Et bien, nous éprouvions la même fierté. Nous étions des gosses à nouveau alors que nous nous dépouillions de nos oripeaux afin d’enfiler ces symboles de notre nouvelle vie. Au contact du vêtement avec encolure à double bande de propreté, noir ou rouge, griffé sur la poitrine du logo à la tête de mort « de pelle et de guitare croisées », notre peau hypersensible s’électrisa, déclenchant une vague de frissons fébriles à mesure qu’il habillait notre corps. La poitrine (et le ventre) gonflés d’orgueil, Nous étions transfigurés !
L’apéritif n’en fut que plus joyeux, rassemblant les convives autour de boissons dyonisiesques dont la consommation alimenta avec bonheur une discussion animée, autour de nos prestations passées et futures. Des photos immortalisèrent le moment, dont j’espère Catou, auteur des clichés, nous fera profiter dans ces colonnes. J’appris que le CD, pressé tantôt, était devenu le disque de chevet de la compagnie, lui donnant l’occasion, au domicile ou en voiture, de parfaire son apprentissage, et de critiquer (s’il était possible) le jeu et le chant de chacun. Pour sceller notre amitié, en fin de repas, à la demande de Jésou, je sorti la Mirabelle. Christian en humecta avec sa parcimonie coutumière ce qu’il nomma une « tarte aux pommes ». Sensible au compliment, Odile lui révéla qu’il s’agissait en fait d’un clafoutis à la pêche ! Jésou rajouta une rasade pour saluer l’information. Hélas les Feriaud entre temps avaient du prendre congé, devant récupérer leur fille au train de minuit. Les enfants viennent et partent, les parents, fil rouge d’une vie éphémère, batons-témoin du relais des générations, restent.
Au cours de la soirée, on entérina la proposition de concert à Avignon le 21 septembre, on convint d’une ultime répétition le mardi 24 juillet. Concernant la répétition générale et familiale du 25 courant, je n’aurai malheureusement le plaisir d’y accueillir mes proches. Ma mère, à qui j’ai eu l’imprudence de faire écouter « 1577 » y a consacré une écoute mitigée, trouvant le premier titre, Proud Mary, « très bon », mais jugeant assez sévèrement la suite selon deux critères : « trop rapide » et « problèmes de voix ». Ce ne fut que vers la fin qu’elle comprit qu’il s’agissait de nous, et que j’en étais le chanteur. Je réussis à faire bonne contenance et ne lui tint pas rigueur de ses critiques constructives, mais il ne me semble pas nécessaire de lui (nous) imposer un spectacle auquel elle risquerait de pas adhérer entièrement. Mon frère quant à lui, travaillant à la radio, enregistre son émission justement le mercredi soir et ne pourra donc se libérer. Quant à mes enfants, l’un est à La Rochelle, et l’autre aux abonnés absents.
Vive la famille ! J’envisage de demander au monsieur barbu qui fait la manche en clopinant au rond point du Kennedy s’il ne serait pas intéressé par un concert gratuit. Je pourrais le présenter comme un cousin. Je suis sur que pour quelques euros, une bonne douche et un rasage, j’aurai même le droit de le présenter comme le demi-frère caché retrouvé récemment à la faveur d’une recherche en paternité.
Peut-être aussi qu’on pourrait intéresser Jean Luc Delarue à cette merveilleuse histoire de retrouvailles sur fond de Rock N’Roll.
Pas de répète ce week-end, mais une « réunion de travail » qui a rassemblé les artistes (hum !) et leurs conjoints de tous sexes. Odile et moi-même avions décidé de leur servir un Pistou à cette occasion. C’est la saison des légumes (de saison, donc) : cocos blancs et rouges, haricots verts, tomates, oignons, courgettes, aubergines, et bien sûr basilic( frais, monté en pommade au pilon avec de l’huile d’olive et de l’ail). Farandole de saveurs occitanes, régal olfactif et gustatif rehaussé de parmesan, servi avec un rouge un peu frais : Ça me conforterait presque dans l’acceptation de l’existence de Dieu.
D’ailleurs ( !), le matin même nous avions « conduit le petit au car » ; à 7h à Calvisson. Avec émotion nous l’avons vu s’éloigner dans le petit matin estival. Tandis-que le lourd véhicule tournait le virage et disparaissait à notre vue, une légère humidité humecta mes yeux …. Juste avant de sauter de joie au milieu des parents en liesse : 15 jours de congés ! nous entamâmes une sarabande effrénée, au milieu des youyous des femmes, des cris et des chants, des tyroliennes et des claquettes, faisant notre la devise de W C Fields, l’acteur américain des années 30 : « Quelqu’un qui n’aime ni les chiens ni les enfants ne peut pas être totalement mauvais ! ». Quand on sait que Vincent (la chair de ma chair) est parti en camp PROTESTANT, dont on connaît la légendaire retenue, et le discret quant-à-soi, c’est dire si tous les parents étaient à bout, au terme d’une année scolaire éprouvante pour tous.
Bon, rassurez-vous, je trouve que Fields exagère un peu, et nos compagnons huguenots ont su conserver une attitude digne dans cette épreuve douloureuse qu’ils traversaient.
Pour en revenir à notre sympathique coterie, elle fut le théâtre d’un évènement de première importance dans la vie de notre Groupe : la livraison des T-Shirts. Je ne sais pas si vous vous souvenez, enfants, de vos premières rentrées des classes. Lorsque nous préparions nos affaires neuves la veille au soir. L’odeur du cuir neuf du cartable, la trousse et ses accessoires, les cahiers, la belle blouse grise empesée, le goûter bien plié dans un papier sulfurisé et rangé dans une valisette rouge, l’excitation qui était la nôtre. Et plus tard, amis virils, alors que sous la houlette bienveillante de l’adjudant fourrier nous « touchions » notre tenue réglementaire et nous habillions en guerrier avec la légitime fierté de faire notre devoir au service de la patrie (lequel devoir m’a permis de passer un an à Tahiti, du reste). Et bien, nous éprouvions la même fierté. Nous étions des gosses à nouveau alors que nous nous dépouillions de nos oripeaux afin d’enfiler ces symboles de notre nouvelle vie. Au contact du vêtement avec encolure à double bande de propreté, noir ou rouge, griffé sur la poitrine du logo à la tête de mort « de pelle et de guitare croisées », notre peau hypersensible s’électrisa, déclenchant une vague de frissons fébriles à mesure qu’il habillait notre corps. La poitrine (et le ventre) gonflés d’orgueil, Nous étions transfigurés !
L’apéritif n’en fut que plus joyeux, rassemblant les convives autour de boissons dyonisiesques dont la consommation alimenta avec bonheur une discussion animée, autour de nos prestations passées et futures. Des photos immortalisèrent le moment, dont j’espère Catou, auteur des clichés, nous fera profiter dans ces colonnes. J’appris que le CD, pressé tantôt, était devenu le disque de chevet de la compagnie, lui donnant l’occasion, au domicile ou en voiture, de parfaire son apprentissage, et de critiquer (s’il était possible) le jeu et le chant de chacun. Pour sceller notre amitié, en fin de repas, à la demande de Jésou, je sorti la Mirabelle. Christian en humecta avec sa parcimonie coutumière ce qu’il nomma une « tarte aux pommes ». Sensible au compliment, Odile lui révéla qu’il s’agissait en fait d’un clafoutis à la pêche ! Jésou rajouta une rasade pour saluer l’information. Hélas les Feriaud entre temps avaient du prendre congé, devant récupérer leur fille au train de minuit. Les enfants viennent et partent, les parents, fil rouge d’une vie éphémère, batons-témoin du relais des générations, restent.
Au cours de la soirée, on entérina la proposition de concert à Avignon le 21 septembre, on convint d’une ultime répétition le mardi 24 juillet. Concernant la répétition générale et familiale du 25 courant, je n’aurai malheureusement le plaisir d’y accueillir mes proches. Ma mère, à qui j’ai eu l’imprudence de faire écouter « 1577 » y a consacré une écoute mitigée, trouvant le premier titre, Proud Mary, « très bon », mais jugeant assez sévèrement la suite selon deux critères : « trop rapide » et « problèmes de voix ». Ce ne fut que vers la fin qu’elle comprit qu’il s’agissait de nous, et que j’en étais le chanteur. Je réussis à faire bonne contenance et ne lui tint pas rigueur de ses critiques constructives, mais il ne me semble pas nécessaire de lui (nous) imposer un spectacle auquel elle risquerait de pas adhérer entièrement. Mon frère quant à lui, travaillant à la radio, enregistre son émission justement le mercredi soir et ne pourra donc se libérer. Quant à mes enfants, l’un est à La Rochelle, et l’autre aux abonnés absents.
Vive la famille ! J’envisage de demander au monsieur barbu qui fait la manche en clopinant au rond point du Kennedy s’il ne serait pas intéressé par un concert gratuit. Je pourrais le présenter comme un cousin. Je suis sur que pour quelques euros, une bonne douche et un rasage, j’aurai même le droit de le présenter comme le demi-frère caché retrouvé récemment à la faveur d’une recherche en paternité.
Peut-être aussi qu’on pourrait intéresser Jean Luc Delarue à cette merveilleuse histoire de retrouvailles sur fond de Rock N’Roll.
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dimanche 22 juillet 2007
Feuilletons l'Album...
Voici les sept membres du groupe dans sa version de juillet 2007
Les Choristes : Odile et Alain
le Batteur et le Chanteur : Phil et Mitch
Les Undertakers
Les Guitaristes : Pierrot et Jésou
L'Ultrabassiste du XXIè siècle : Pascou
Les Choristes : Odile et Alain
le Batteur et le Chanteur : Phil et Mitch
Les Undertakers
Les Guitaristes : Pierrot et Jésou
L'Ultrabassiste du XXIè siècle : Pascou
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vendredi 20 juillet 2007
Dr Livingstone I Présume ? (dim 15, mar 17 juillet)
Je ne sais plus très bien où donner de la tête je l’avoue. Les répètes officielles, les répètes de week-end, les répètes-flash, les soirées où l’on parle de répètes, les répètes où l’on projette des soirées…. Tout s’enfile et se téléscope, j’ai du mal à suivre la cadence. Du coup j’ai deux compte-rendus de retard, et déjà des difficultés à me souvenir.
Il y a eu le dimanche.
Alain notre choriste de droite (en regardant la scène) n’a pu se déplacer du fait d’une grande fatigue compliquée de multiples coups de soleil dûs à une exposition prolongée aux UV indice « trop chaud » de Port-Camargue. L’excuse était valable, j’ai pu de visu constater les dégats. Le ventre légèrement convexe de notre comptable préféré était tout rouge (sauf aux endroits où les nombreux plis ont protégé des sillons d’épiderme de l’érythème sournois). C’est aussi le soir où Pascou nous a expliqué l’origine de l’expression « mercredi en quinze ». C’est vrai, au premier abord, cette expression a de quoi surprendre, surtout quand elle est associée à sa jumelle « mercredi en huit ». On ne comprend pas bien pourquoi dans une semaine c’est huit jours, et dans deux semaines c’est quinze. En fait, nous a expliqué l’érudit Ultrabassiste du XXIè siècle, le premier type qui a donné rendez-vous à un autre, comme c’était mardi, lui a précisé : « mercredi, pas demain, mais mercredi « en huit ». La fois suivante, même topo, il a de nouveau invité son pôte, mais comme c’était pas pour le lendemain, ni la semaine d’après, il a ajouté : « mercredi en quinze », pour ne pas confondre les deux mercredis. Par contre pour le mercredi de la semaine suivante, on dit très rarement « mercredi en vingt-deux », on dit juste : « dans trois semaines ».
Mais dans le cas qui nous préoccupe, ce n’était pas tout à fait mercredi en quinze, puisque nous étions dimanche, mais plutôt mercredi en dix. Sauf que d’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais entendu personne dire « mercredi en dix ». Je ne l’ai lu nulle part non plus. Par exemple dans la biographie de Cléopatre, je n’ai pas vu qu’elle ait dit à Marc-Antoine, « bon mon César, on s’appelle : à mercredi en dix ! Encore moins n’ai-je relevé chez Homère une quelconque allusion au fait qu’Ulysse ait donné rendez-vous à Pénélope de la manière suivante : « bon, Péné, c’est pas l’tout, mais j’ai une galère à prendre, on se revoit mercredi en dix.
Plus proche de nous, quand le docteur Livingstone a rencontré le journaliste Stanley, près du lac Tanganyika ,et que ce dernier l’a apostrophé, très british, d’un « Docteur Livingstone I presume ? » on dit qu’il aurait conclu (hors caméras), après avoir un peu discuté le bout de gras et demandé des nouvelles des uns et des autres « bon, Henry, on reste en contact, j’ai un lion à tuer et le cimetière des éléphants à visiter, on se retrouve mercredi en 15 au bordel de Zanzibar c’est moi qui régale. Mais jamais, au grand jamais, il n’a lancé « à mercredi en 10 », de toute façon les anglosaxons ont horreur du système décimal.
Cela devait être dit.
Pour en revenir à Pascou, il a proposé que nous donnions un concert privé à Ritchwood Hall, le mercredi 25 juillet, pour les familles et les proches des membres du groupe. A cette date nous aurons les T-shirts puisque nous devons les récupérer vendredi. Nous jouerons donc vers 21h. l’orchestre sera proche de la cuisine d’été, le long de la piscine, tandis que les spectateurs pourront se rassembler dans la cour en contrebas. Nous avons longtemps hésité quant à la disposition ; certains ont avancé l’idée que nous jouions en bas, et que les spectateurs soient massés autour de la piscine, façon amphithéatre et Chorégies d’Orange. C’était un brin trop solennel, nous avons écarté cette option. D’autres ont suggéré que nous nous produisions au bord de la piscine et que la foule nous écoute en nageant tranquillement dans l’eau. Ca posait un problème pour les plus âgés, nous n’avons pas retenu non plus cette alternative.
Pour autant que je m’en souvienne, la répétition fut honorable,j’en fis d’ailleurs une captation dont j’ai tiré un CD, que j’ai distribué le mardi suivant à chaque musicien et chanteur du groupe. A noter que ce fut la première « Soirée Tourtel » ( ou Canada Dry, selon les goûts) de notre déjà longue collaboration : pas une goutte d’alcool ! Nous avons littéralement joué à l’eau claire. Un peu moins de « spontanéité » donc, mais une rigueur Dominicaine qui favorisa le jeu « propre et carré », certes un peu plus contraignant, mais tellement rassurant en ce qu’il sécurise chacun. Toutefois les nouveaux amplis des guitaristes leur ont joué pas mal de tours. Leur son ample et chaud est incomparable, et ravale les modèles précédents au rang de curiosités, mais leur mise au point est complexe et leur maîtrise laborieuse. Le bruit généré inquiéta notre aimable bassiste : bien que le principal obstacle au spectacle, le « con de voisin d’en haut », ait opportunément choisi de prendre ses vacances, et que les autres riverains de Ritchwood Hall aient été prévenus, le son porte loin en plein air et nous ne sommes pas à l’abris d’un facheux qui lache sur nous la soldatesque afin de nous faire taire. C’est pourquoi il serait préférable que les hostilités se terminent vers 22h30.
La dernière répétition fut déplacée au mardi. Plusieurs des membres du Band avaient des obligations qui écartaient leur présence le mercredi. J’apportai à cette occasion le CD sus-cité. Je fis un tour de table afin que chacun propose un titre à ce premier témoin de notre coopération musicale. Peu de propositions furent lancées. Il me sembla par la suite qu’à y réfléchir, nous pourrions l’appeler « 1577 ». ça sonnait bien. J’en appréciais l’aspect ésotérique fleurant bon l’alchimie et les sociétés secrètes et leur cortège de toubles cabales. Pourquoi donc 1577 ?
Bon d’accord, chacun sait que c’est la date de naissance de Pierre Paul Rubens, mais là n’est pas la raison. C’est aussi l’année de la funeste création du premier impot unique sur le revenu, proportionnel aux ressources, sous Henry III. On observa également à cette occasion le passage d’une grande comète au dessus de Pragues et d’Istamboul. Ce qui rendrait la référence à Bill Halley (and the Comets : son groupe), trop transparente. Notons au passage, l’humour du chanteur au patronyme de corps céleste dans le choix du nom de son orchestre. Non, le titre n’a pas été dicté par une considération astronomique, pourtant propice en présages rassurants. Laissons aussi de coté l’analogie houblonnée avec 1664, trop génératrices de conflit avec kronenbourg. Rien de tout celà.
La solution est beaucoup plus simple, elle correspond au 15 juillet 2007, date d’enregistrement de la répétition. Ouais, d’accord, ça manque de poésie. Mais ça nous ouvre des perspectives interessantes et un éventail infini de titres, tout plus originaux et exclusifs, pour nos futurs CD. Qu’en penses-tu, lecteur fidèle et bavard ? si je n’ai pas de réponse négative en commentaire, je considèrerai donc la motion adoptée à l’unanimité.
Ca c’est fait !
J’adore la démocratie participative.
Que rajouter, sinon que le bruit est générateur de nuisances, et source d’affrontements. A fleurets mouchetés, les uns et les autres avons guerroyé autour des réglages des amplis de guitare, décidément pas faciles à régler. Le trajet du son, sa perception, la modulation de sa puissance sont pour moi un questionnement. Campé à coté du batteur, je pensais avoir trouvé un havre, un espace de liberté ou poser mon bien mince bagage musical. Las, non seulement je ne m’entendais plus, mais le son des divers instruments m’apparaissait filtré, réhaussant la puissance de l’un, atténuant l’autre et rendant inaudibles les voix des choristes ; cet effet s’exerçant de manière variable sur chacun d’entre nous en fonction de sa position par rapport au champ sonore. tombant de Charybde en Scylla, Je m’exhilai en vain coté chœur, devant affronter comme si la prise jack était « pluggée » directement dans mon oreille interne, le son déferlant de la guitare de notre Leader Maximo.
Durant un moment, assis sur l’ampli (good vibrations !), je diminuai sournoisement la puissance de Pierre (yerk ! yerk !), sans me rendre compte qu’avec Jésou ce dernier (harf ! harf !) tournait subrepticement le bouton de sa guitare afin de compenser.
Comme d’habitude le juge de paix fut le batteur, devant qui tout le monde fait allégeance pour peu qu’il hausse un peu le tom !
Bref, on a fini à fond, en s’époumonant, dans la plus pure tradition Rock’N Roll !
Il y a eu le dimanche.
Alain notre choriste de droite (en regardant la scène) n’a pu se déplacer du fait d’une grande fatigue compliquée de multiples coups de soleil dûs à une exposition prolongée aux UV indice « trop chaud » de Port-Camargue. L’excuse était valable, j’ai pu de visu constater les dégats. Le ventre légèrement convexe de notre comptable préféré était tout rouge (sauf aux endroits où les nombreux plis ont protégé des sillons d’épiderme de l’érythème sournois). C’est aussi le soir où Pascou nous a expliqué l’origine de l’expression « mercredi en quinze ». C’est vrai, au premier abord, cette expression a de quoi surprendre, surtout quand elle est associée à sa jumelle « mercredi en huit ». On ne comprend pas bien pourquoi dans une semaine c’est huit jours, et dans deux semaines c’est quinze. En fait, nous a expliqué l’érudit Ultrabassiste du XXIè siècle, le premier type qui a donné rendez-vous à un autre, comme c’était mardi, lui a précisé : « mercredi, pas demain, mais mercredi « en huit ». La fois suivante, même topo, il a de nouveau invité son pôte, mais comme c’était pas pour le lendemain, ni la semaine d’après, il a ajouté : « mercredi en quinze », pour ne pas confondre les deux mercredis. Par contre pour le mercredi de la semaine suivante, on dit très rarement « mercredi en vingt-deux », on dit juste : « dans trois semaines ».
Mais dans le cas qui nous préoccupe, ce n’était pas tout à fait mercredi en quinze, puisque nous étions dimanche, mais plutôt mercredi en dix. Sauf que d’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais entendu personne dire « mercredi en dix ». Je ne l’ai lu nulle part non plus. Par exemple dans la biographie de Cléopatre, je n’ai pas vu qu’elle ait dit à Marc-Antoine, « bon mon César, on s’appelle : à mercredi en dix ! Encore moins n’ai-je relevé chez Homère une quelconque allusion au fait qu’Ulysse ait donné rendez-vous à Pénélope de la manière suivante : « bon, Péné, c’est pas l’tout, mais j’ai une galère à prendre, on se revoit mercredi en dix.
Plus proche de nous, quand le docteur Livingstone a rencontré le journaliste Stanley, près du lac Tanganyika ,et que ce dernier l’a apostrophé, très british, d’un « Docteur Livingstone I presume ? » on dit qu’il aurait conclu (hors caméras), après avoir un peu discuté le bout de gras et demandé des nouvelles des uns et des autres « bon, Henry, on reste en contact, j’ai un lion à tuer et le cimetière des éléphants à visiter, on se retrouve mercredi en 15 au bordel de Zanzibar c’est moi qui régale. Mais jamais, au grand jamais, il n’a lancé « à mercredi en 10 », de toute façon les anglosaxons ont horreur du système décimal.
Cela devait être dit.
Pour en revenir à Pascou, il a proposé que nous donnions un concert privé à Ritchwood Hall, le mercredi 25 juillet, pour les familles et les proches des membres du groupe. A cette date nous aurons les T-shirts puisque nous devons les récupérer vendredi. Nous jouerons donc vers 21h. l’orchestre sera proche de la cuisine d’été, le long de la piscine, tandis que les spectateurs pourront se rassembler dans la cour en contrebas. Nous avons longtemps hésité quant à la disposition ; certains ont avancé l’idée que nous jouions en bas, et que les spectateurs soient massés autour de la piscine, façon amphithéatre et Chorégies d’Orange. C’était un brin trop solennel, nous avons écarté cette option. D’autres ont suggéré que nous nous produisions au bord de la piscine et que la foule nous écoute en nageant tranquillement dans l’eau. Ca posait un problème pour les plus âgés, nous n’avons pas retenu non plus cette alternative.
Pour autant que je m’en souvienne, la répétition fut honorable,j’en fis d’ailleurs une captation dont j’ai tiré un CD, que j’ai distribué le mardi suivant à chaque musicien et chanteur du groupe. A noter que ce fut la première « Soirée Tourtel » ( ou Canada Dry, selon les goûts) de notre déjà longue collaboration : pas une goutte d’alcool ! Nous avons littéralement joué à l’eau claire. Un peu moins de « spontanéité » donc, mais une rigueur Dominicaine qui favorisa le jeu « propre et carré », certes un peu plus contraignant, mais tellement rassurant en ce qu’il sécurise chacun. Toutefois les nouveaux amplis des guitaristes leur ont joué pas mal de tours. Leur son ample et chaud est incomparable, et ravale les modèles précédents au rang de curiosités, mais leur mise au point est complexe et leur maîtrise laborieuse. Le bruit généré inquiéta notre aimable bassiste : bien que le principal obstacle au spectacle, le « con de voisin d’en haut », ait opportunément choisi de prendre ses vacances, et que les autres riverains de Ritchwood Hall aient été prévenus, le son porte loin en plein air et nous ne sommes pas à l’abris d’un facheux qui lache sur nous la soldatesque afin de nous faire taire. C’est pourquoi il serait préférable que les hostilités se terminent vers 22h30.
La dernière répétition fut déplacée au mardi. Plusieurs des membres du Band avaient des obligations qui écartaient leur présence le mercredi. J’apportai à cette occasion le CD sus-cité. Je fis un tour de table afin que chacun propose un titre à ce premier témoin de notre coopération musicale. Peu de propositions furent lancées. Il me sembla par la suite qu’à y réfléchir, nous pourrions l’appeler « 1577 ». ça sonnait bien. J’en appréciais l’aspect ésotérique fleurant bon l’alchimie et les sociétés secrètes et leur cortège de toubles cabales. Pourquoi donc 1577 ?
Bon d’accord, chacun sait que c’est la date de naissance de Pierre Paul Rubens, mais là n’est pas la raison. C’est aussi l’année de la funeste création du premier impot unique sur le revenu, proportionnel aux ressources, sous Henry III. On observa également à cette occasion le passage d’une grande comète au dessus de Pragues et d’Istamboul. Ce qui rendrait la référence à Bill Halley (and the Comets : son groupe), trop transparente. Notons au passage, l’humour du chanteur au patronyme de corps céleste dans le choix du nom de son orchestre. Non, le titre n’a pas été dicté par une considération astronomique, pourtant propice en présages rassurants. Laissons aussi de coté l’analogie houblonnée avec 1664, trop génératrices de conflit avec kronenbourg. Rien de tout celà.
La solution est beaucoup plus simple, elle correspond au 15 juillet 2007, date d’enregistrement de la répétition. Ouais, d’accord, ça manque de poésie. Mais ça nous ouvre des perspectives interessantes et un éventail infini de titres, tout plus originaux et exclusifs, pour nos futurs CD. Qu’en penses-tu, lecteur fidèle et bavard ? si je n’ai pas de réponse négative en commentaire, je considèrerai donc la motion adoptée à l’unanimité.
Ca c’est fait !
J’adore la démocratie participative.
Que rajouter, sinon que le bruit est générateur de nuisances, et source d’affrontements. A fleurets mouchetés, les uns et les autres avons guerroyé autour des réglages des amplis de guitare, décidément pas faciles à régler. Le trajet du son, sa perception, la modulation de sa puissance sont pour moi un questionnement. Campé à coté du batteur, je pensais avoir trouvé un havre, un espace de liberté ou poser mon bien mince bagage musical. Las, non seulement je ne m’entendais plus, mais le son des divers instruments m’apparaissait filtré, réhaussant la puissance de l’un, atténuant l’autre et rendant inaudibles les voix des choristes ; cet effet s’exerçant de manière variable sur chacun d’entre nous en fonction de sa position par rapport au champ sonore. tombant de Charybde en Scylla, Je m’exhilai en vain coté chœur, devant affronter comme si la prise jack était « pluggée » directement dans mon oreille interne, le son déferlant de la guitare de notre Leader Maximo.
Durant un moment, assis sur l’ampli (good vibrations !), je diminuai sournoisement la puissance de Pierre (yerk ! yerk !), sans me rendre compte qu’avec Jésou ce dernier (harf ! harf !) tournait subrepticement le bouton de sa guitare afin de compenser.
Comme d’habitude le juge de paix fut le batteur, devant qui tout le monde fait allégeance pour peu qu’il hausse un peu le tom !
Bref, on a fini à fond, en s’époumonant, dans la plus pure tradition Rock’N Roll !
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lundi 16 juillet 2007
Les Peuples Migrateurs (vendredi et samedi 14 et 15 juillet )
C’est allongé sur le canapé du salon, agréablement rafraîchi par la brise de la clim, qu’en regardant le tour de France je tape ces quelques lignes. C’est tellement agréable de faire l’effort en même temps que ces courageux coureurs ! La tête de course est à 45 kilomètres de l’arrivée à Tignes. C'est le Wallahla des grimpeurs. Ils s’enfilent les cols comme moi une bière. Ca tombe à tour de bras, ça casse, ça abandonne, il fait une chaleur de plomb, vivement la journée de repos. Seul Michael Rasmussen tire son épingle du jeu, qui va endosser le maillot jaune à pois, après une impressionnante course en tête au long des six cols de l’étape. Je mange une glace, j’ai du mal à négocier les éclats de noisette tandis qu’un des coureurs négocie avec un peu trop d’aisance un virage sec et fait un saut perilleux au dessus de son vélo planté dans la glissière de sécurité puis disparait dans les frondaisons en un mouvement très pur.
Qu’est-ce qu’on est bien ! Une douce somnolence me prend et je vagabonde dans les limbes du rêve. Très loin me parviennent les commentaires de Laurent Fignon et Laurent Jallabert ; leurs voix se mêlent et font comme une mélodie dont le contrepoint accompagne mon repos. J’entrouvre de temps en temps un oeil : les coureurs progressent, se frayant un passage entre les foules de spectateurs ammassés au col, dont la proximité est rendue plus périlleuse encore par l’effet trompeur des téléobjectifs de caméra.
Poursuivant ma rêverie, je voyage à travers les deux dernières soirées :
Le vendredi nous avons fêté les 41 ans de Valou, au bord de la piscine de leur maison du Saut du Lièvre. Philou nous a régalé avec une programmation insensée mêlant avec bonheur Dalida et Claude François, avec quelques pépites des années quatre-vingt, tel le Conémara de l’incroyable Michel Sardou. Au milieu, cependant, une chanson a attiré notre attention : Ding Ding Dong, le nouveau titre des Rita Mitsouko. Elle nous plait d’emblée. Elle pourrait compléter notre répertoire de par sa tonalité résolument Rock, et Odile est toute désignée pour palier l’absence de Catherine Ringer. Mon épouse devrait mieux s’accomoder de la voix chaude, parfois roque et gutturale, passionnée, de l’interprète de Marcia Baila que de celle, suave et acidulée de l’adolescente France Gall.
C’est pourquoi samedi soir, j’ai rejoint Richwood Hall pour une répète-flash consacrée au déchiffrage de Ding Ding Dong. Outre les Richebois et les Fabre, Sylvaine la sœur de Cathou était présente, ainsi que son amie Pascale. Un apéritif un peu prolongé par le retard exceptionnel des Fabre, retenus pour cause de chiens, nous permit d'aborder dans de très bonnes conditions un repas convivial, où nous fîmes assaut de spirituelles saillies, entecoupées de réflexions définitives sur de multiples de sujet dont l'éclectisme le disputait à l’intérêt. hélas Odile était absente, victime d’un épuisement et d’une divergence de vue concernant l’occupation de mon après-midi d’étude ethno-sociologique des peuples migrateurs cyclo-centrés (cf. début de cette libelle). J’ai appris que les T-shirts seraient disponibles vendredi 20 juillet. Pascou en a commandé 50 exemplaires, en impression blanche sur fond rouge et fond noir. Il a même tiré les prix au maximum , et c’est un exploit que seul le bassiste du XXIème siècle pouvait accomplir: 5,5€ la pièce. Nous avons tous hâte d’enfin palper l’étoffe de nos futures tenues de scène.
That’s all folks !
Qu’est-ce qu’on est bien ! Une douce somnolence me prend et je vagabonde dans les limbes du rêve. Très loin me parviennent les commentaires de Laurent Fignon et Laurent Jallabert ; leurs voix se mêlent et font comme une mélodie dont le contrepoint accompagne mon repos. J’entrouvre de temps en temps un oeil : les coureurs progressent, se frayant un passage entre les foules de spectateurs ammassés au col, dont la proximité est rendue plus périlleuse encore par l’effet trompeur des téléobjectifs de caméra.
Poursuivant ma rêverie, je voyage à travers les deux dernières soirées :
Le vendredi nous avons fêté les 41 ans de Valou, au bord de la piscine de leur maison du Saut du Lièvre. Philou nous a régalé avec une programmation insensée mêlant avec bonheur Dalida et Claude François, avec quelques pépites des années quatre-vingt, tel le Conémara de l’incroyable Michel Sardou. Au milieu, cependant, une chanson a attiré notre attention : Ding Ding Dong, le nouveau titre des Rita Mitsouko. Elle nous plait d’emblée. Elle pourrait compléter notre répertoire de par sa tonalité résolument Rock, et Odile est toute désignée pour palier l’absence de Catherine Ringer. Mon épouse devrait mieux s’accomoder de la voix chaude, parfois roque et gutturale, passionnée, de l’interprète de Marcia Baila que de celle, suave et acidulée de l’adolescente France Gall.
C’est pourquoi samedi soir, j’ai rejoint Richwood Hall pour une répète-flash consacrée au déchiffrage de Ding Ding Dong. Outre les Richebois et les Fabre, Sylvaine la sœur de Cathou était présente, ainsi que son amie Pascale. Un apéritif un peu prolongé par le retard exceptionnel des Fabre, retenus pour cause de chiens, nous permit d'aborder dans de très bonnes conditions un repas convivial, où nous fîmes assaut de spirituelles saillies, entecoupées de réflexions définitives sur de multiples de sujet dont l'éclectisme le disputait à l’intérêt. hélas Odile était absente, victime d’un épuisement et d’une divergence de vue concernant l’occupation de mon après-midi d’étude ethno-sociologique des peuples migrateurs cyclo-centrés (cf. début de cette libelle). J’ai appris que les T-shirts seraient disponibles vendredi 20 juillet. Pascou en a commandé 50 exemplaires, en impression blanche sur fond rouge et fond noir. Il a même tiré les prix au maximum , et c’est un exploit que seul le bassiste du XXIème siècle pouvait accomplir: 5,5€ la pièce. Nous avons tous hâte d’enfin palper l’étoffe de nos futures tenues de scène.
That’s all folks !
Libellés :
chronique
vendredi 13 juillet 2007
Le Bon Samaritain (mercredi 11 juillet)
J’ai retrouvé espoir dans l’humanité ! je sais désormais, comme Rousseau (pas le douanier, l’autre), que l’homme nait bon, et que c’est la société qui le pervertit. L’opposition, issue du siècle des lumières, de la nature et de la culture. Mais foin de philosophie, je sais que vous réclamez du concret, lecteurs fidèles quoique désespérement muets. Oncque, pour quelle raison me fais-je ainsi le chantre d’une idéale société, dont les valeurs de civismes transcenderaient notre mesquine condition ?
Il se trouve qu’au décours de la riche soirée que nous avons vécue ce mercredi, j’ai enfourché mon destrier, ma fidèle bien que cacochyme et valétudinaire 405, afin de regagner mes pénates banlieusardes. Par la vitre ouverte je humais à vitesse réglementaire, les mille fragrances de la nuit, une cigarette à la main. et dans l’agréable fraîcheur, je me remémorais les moments-phare de la soirée, tandis que par ailleurs je pestai contre la clim qui depuis trois jours était aux abonnés absents. Je fus donc surpris de sentir la voiture ralentir puis bientôt, roulant sur son aire, se ranger sur le bas-coté, juste en face de Castorama, le paradis des castors. C’est bien sur une license poétique : j’ai un peu aidé le véhicule à accomplir la maneuvre de stationnement final. Avec beaucoup de difficultés d’ailleurs, car privé de son énergie vitale, mon tank se révéla pachydermique à la direction, et rétif au freinage. Quoi qu’il en soit, je me trouvais là, seul, au milieu de la nuit. Je constatai brièvement que même sur le périphérique les grillons sont actifs, j’observai avec intérêt les insectes pris dans la lumière des éclairages publics, et les feux tricolores étaient des sémaphores qui semblaient répéter mon S O S silencieux à la ville et au monde. La voiture, bien qu’à l’arrêt, produisait mille bruits internes, comme le vieillard assoupi qui ne contrôle plus très bien ses fonctions corporelles. C’était un de ces moments où soudain, on a comme une perception de l’infini, avec une limpide clairvoyance qui émerveille ainsi qu’elle effraie. Cet instant où l’on ressent, avec une grande accuité, le poids de la misère du monde, dont on éprouve toute la glaciale rigueur. C’est là que confronté à la succession d’évènements indésirables qui vont suivre, généralement je décide de faire une pause, et par une grande respiration d’évacuer par avance la charge émotionnelle qui ne va pas tarder à déferler.
Mes connaissances en mécaniques hélas sont réduites, et toutes mes tentatives pour appréhender la logique interne d’un moteur thermique se sont soldées par des échecs cuisants et dispendieux. Je suis maudit de la mécanique ! les moteurs me haïssent. Pour quelque obscure raison, ils me font payer je ne sais quelle faute originelle, et depuis j’expie. Je ne compte plus les tondeuses, tronçonneuses, solex, véhicules en tous genres dont les caprices intempestifs on pourri mon existence ces trente cinq dernières années. Par acquis de conscience, j’ai tout de même accompli les gestes d’urgence d’usage : coups de démarreur, ouverture du capot, observation dubitative des divers machins qui en peuplent les entrailles. J’ai tapoté ici, tiraillé là, je me suis penché, je me suis couché, tous gestes qui tiennent plus de l’exorcisme que de la réelle expertise.
Tout cela n’est pas grave, me rassurai-je : dans la Mosquée Rouge, ils n’ont plus besoin de véhicules, au Darfour ils fuient à pieds, et même à St Tropez, va trouver une place devant Sennequier pour te garer ! Je mis la main à la poche pour en tirer l’ami des situations désespérées, l’objet dont j’avais fait l’acquisition des années auparavant pour palier ce genre de catastrophe : le portable.
Je suis sur –et vous me premettre de digresser un micro chouia- que vous connaissez cette loi, qu’on doit à un américain, Edward Murphy, ingénieur américain en charge d'essais d'importance capitale concernant la tolérance humaine à la décélération.
La loi dite « de l’emmerdement maximum ». suite à une série d’échecs dus à des négligences humaines, il tira la conclusion que s’il y avait une possibilité de faire une grosse boulette il y aurait toujours un humain, quelque part, qui la ferait. C’est la loi de la tartine beurrée. C’est une loi universelle, dont on a d’ailleurs décrit des prolongements vers les théories du chaos et de la relativité restreinte ; je vous en ai déjà parlé dans ces chroniques et je ne désespère pas d’en opérer une unification dans les prochaines années.
Pour faire court ( !), je me souvins abruptement qu’on m’avait volé mon cellulaire une semaine plus tôt chez ma mère. (j’aimerais qu’en lisant ces lignes, vous imaginiez dans votre tête la musique de Psychose, le film d’Hitchcock, particulièrement pendant la scène de la douche).
J’étais donc en panne, ET seul, ET sans téléphone, ET loin de tout.
Je me rassis dans la voiture, me rallumai une cigarette. Quelques voitures passaient, indifférentes à ma détresse, bulles d’intimités égoïstes, anonymes. Je branchai la radio : Une émission très intéressante y parlait de poils. Le poil est le moteur du monde vivant. Sans poils pas de démultiplication des surfaces, donc pas de production d’énergie. Ainsi dans nos huit mètres d’intestin grêle, il y a l’équivalent de 400 mètres carrés de surface d’échange de par la présence de micro-poils. Comme si nous avions un jardin potager dans le ventre précisait l’intervenant. L’image me fit sourire. Très brièvement. Putain de bagnole de merde, lui hurlai-je, salope ! (je suis parfois grossier quand je me sens excédé) un sanglot me prit et ma voix, ma belle voix de baryton martin, se brisa tandis que les mains sur le volant, j’appuyai mon noble front sur elles. Pour quoi y a pas de poils, pourquoi y a pas un hectare de culture maraîchère dans ce foutu moteur qui ne sait qu’exploser ?
Et là, chers amis, alors que du fond de mon trou de désespoir, je contemplais les margelles du puits de la détresse loin au dessus, j’entendis un coup d’avertisseur. Je levai la tête, et portant mon regard de coté, je vis une voiture arrêtée et un homme souriant au volant.
« Un problème ? questionna avec à propos mon samaritain. Par devers moi je me fis la reflexion que c’était là un type perspicace, qui avait immédiatement déduit de mon capot ouvert, et de l’éclat sinistre de mes feux de détresses que peut-être en effet je n’étais pas simplement en train de prendre le frais en attendant les premières lueurs du jour. Il y avait de l’espoir ! Je lui expliquai brièvement mon petit soucis. Il m’avoua ne rien comprendre aux moteurs, je lui en donnai acte et lui souhaitai bienvenu au club de ceux qui sont condamnés à s’en remettre au shamanisme douteux de ces sorciers des temps modernes qu’on nomme garagistes. Il me conseilla d’appeler un proche avec mon portable. Je réussis à contenir une aigre réponse derrière un sourire suave pour lui expliquer sans trop de causticité que j’y avais un peu pensé, mais qu’hélas je n’en possédais plus. Je n’étais pas en situation de faire de l’esprit à deux balles. Il me confia son précieux mobile : je confiai à ma tendre épouse déjà endormie, l’objet de mon appel, et son caractère semi urgent.
A partir de là l’histoire ne devient qu’un banal récit de panne de bagnole et ne présente plus guère d’intérêt, si ce n’est que dans mon malheur, inexplicablement, j’avais dans mon coffre une corde de bon diamètre dont la présence me réconcilia un peu avec les théories sur le hasard, et rendit en partie caduque la loi de Murphy. C’et une Odile fringante et enjouée qui me rejoint vers 2h30 du matin avec le camion bi-ton. Pour l’anecdote, durant l’opération d’arrimage, des jeunes nous croisèrent, qui me demandèrent si je n’avais pas une cigarette. Je leur indiquai que je n’en avais que des « roulées » ce qui ne les tenta pas. Faisant quelques mètres, l’un d’entre eux se ravisa, et tandis que que je m’apprêtai déjà à vendre chèrement ma peau et celle de ma tendre moitié, me demanda très poliment si j’avais besoin d’aide. C’est ainsi que j’exhumai de ma mémoire cette référence à la civilité, dont je n’aurais jamais cru mon contemporain capable, ce qui me conduit à battre publiquement ma coulpe et clamer mon indefectible espoir en la bonté de l’homme.
Cet évènement fut d’autant plus regrettable, malgré sa fin heureuse, que la soirée avait commencé sous les meilleurs auspices. Réunis sur la terrasse de la Maison Fabre, je présentai au public le logo épuré qui figurera sur le T-Shirt du groupe pour 7€ 95 tout compris. La discussion porta sur le choix de l’impression : noire sur fond blanc, ou l’inverse, et sur l’ajout possible de notre raison sociale : Les fossoyeurs du Rock. Un vote eut lieu, qui ne dégagea pas de majorité claire. Le nombre de pièces fit également l’objet d’une palabre. On se mit d’accord sur une cinquantaine de pièces réparties entre les deux « couleurs », l’ajout de la phrase choc fut entériné. Je proposai également à la troupe (nous sommes sept désormais) un engagement pour le 21 septembre, à l’occasion de la fête de départ à la retraite de mon ancien patron le Dr. Burelle. J’arguai que cela nous servirai de banc d’essai pour roder notre spectacle du 29 septembre. Pierrot déclara, bien sur, que nous ne serions pas prêts, mais une fois cette déclaration liminaire évacuée, je crus déceler une volonté commune de relever le défi. Je considère donc la proposition acceptée, sauf bien sur si je reçois le commentaire inverse en fin de la présente annale (hé hé).
La salle Jim Morrison nous accueillit enfin, sous l’impulsion d’Odile qui pour une fois prit Phil de vitesse ! la séance fut très satisfaisante pour tous, malgré des problèmes récurrents de réglages sonores dont pour une fois Pierrot fit les frais. La section chant fut en revanche irréprochable, surtout les choristes qui nous firent une démonstration de leur talent chorégraphique. Le duo Odile/Alain ondulant à l’unisson sur nos rythmes binaires fut un spectacle fort réjouissant, à tel point que je dus jouer de dos afin de ne pas constamment m’étouffer de rire ! J’ai hâte de les voir dans leur costume de scène (robe lamée très près du corps, sandalettes argent à talons hauts). Par contre, et pour faire référence aux poils dont la fonction énergétique a été explicitée plus haut, Alain devra faire un effort pour tondre son abondant potager corporel, il prendra des barres vitaminées pour compenser !
Une mention spéciale pour Jumping Jack Flash, dont j’ai réécouté la captation et qui très sincèrement a de la gueule. Les sucettes par contre ne sont pas encore sur orbite, si vous me permettez cette expression. Jouées initialement en « mi » elles rendent difficile l’interprétation dans les graves pour Odile. Elle va donc passer sur le Do avec l’aide de Pierrot afin de prendre les sucettes plus haut, et de moins forcer sur la gorge.
Vous le voyez, c’est très technique, mais l’aisance apparente est à ce prix.
Il se trouve qu’au décours de la riche soirée que nous avons vécue ce mercredi, j’ai enfourché mon destrier, ma fidèle bien que cacochyme et valétudinaire 405, afin de regagner mes pénates banlieusardes. Par la vitre ouverte je humais à vitesse réglementaire, les mille fragrances de la nuit, une cigarette à la main. et dans l’agréable fraîcheur, je me remémorais les moments-phare de la soirée, tandis que par ailleurs je pestai contre la clim qui depuis trois jours était aux abonnés absents. Je fus donc surpris de sentir la voiture ralentir puis bientôt, roulant sur son aire, se ranger sur le bas-coté, juste en face de Castorama, le paradis des castors. C’est bien sur une license poétique : j’ai un peu aidé le véhicule à accomplir la maneuvre de stationnement final. Avec beaucoup de difficultés d’ailleurs, car privé de son énergie vitale, mon tank se révéla pachydermique à la direction, et rétif au freinage. Quoi qu’il en soit, je me trouvais là, seul, au milieu de la nuit. Je constatai brièvement que même sur le périphérique les grillons sont actifs, j’observai avec intérêt les insectes pris dans la lumière des éclairages publics, et les feux tricolores étaient des sémaphores qui semblaient répéter mon S O S silencieux à la ville et au monde. La voiture, bien qu’à l’arrêt, produisait mille bruits internes, comme le vieillard assoupi qui ne contrôle plus très bien ses fonctions corporelles. C’était un de ces moments où soudain, on a comme une perception de l’infini, avec une limpide clairvoyance qui émerveille ainsi qu’elle effraie. Cet instant où l’on ressent, avec une grande accuité, le poids de la misère du monde, dont on éprouve toute la glaciale rigueur. C’est là que confronté à la succession d’évènements indésirables qui vont suivre, généralement je décide de faire une pause, et par une grande respiration d’évacuer par avance la charge émotionnelle qui ne va pas tarder à déferler.
Mes connaissances en mécaniques hélas sont réduites, et toutes mes tentatives pour appréhender la logique interne d’un moteur thermique se sont soldées par des échecs cuisants et dispendieux. Je suis maudit de la mécanique ! les moteurs me haïssent. Pour quelque obscure raison, ils me font payer je ne sais quelle faute originelle, et depuis j’expie. Je ne compte plus les tondeuses, tronçonneuses, solex, véhicules en tous genres dont les caprices intempestifs on pourri mon existence ces trente cinq dernières années. Par acquis de conscience, j’ai tout de même accompli les gestes d’urgence d’usage : coups de démarreur, ouverture du capot, observation dubitative des divers machins qui en peuplent les entrailles. J’ai tapoté ici, tiraillé là, je me suis penché, je me suis couché, tous gestes qui tiennent plus de l’exorcisme que de la réelle expertise.
Tout cela n’est pas grave, me rassurai-je : dans la Mosquée Rouge, ils n’ont plus besoin de véhicules, au Darfour ils fuient à pieds, et même à St Tropez, va trouver une place devant Sennequier pour te garer ! Je mis la main à la poche pour en tirer l’ami des situations désespérées, l’objet dont j’avais fait l’acquisition des années auparavant pour palier ce genre de catastrophe : le portable.
Je suis sur –et vous me premettre de digresser un micro chouia- que vous connaissez cette loi, qu’on doit à un américain, Edward Murphy, ingénieur américain en charge d'essais d'importance capitale concernant la tolérance humaine à la décélération.
La loi dite « de l’emmerdement maximum ». suite à une série d’échecs dus à des négligences humaines, il tira la conclusion que s’il y avait une possibilité de faire une grosse boulette il y aurait toujours un humain, quelque part, qui la ferait. C’est la loi de la tartine beurrée. C’est une loi universelle, dont on a d’ailleurs décrit des prolongements vers les théories du chaos et de la relativité restreinte ; je vous en ai déjà parlé dans ces chroniques et je ne désespère pas d’en opérer une unification dans les prochaines années.
Pour faire court ( !), je me souvins abruptement qu’on m’avait volé mon cellulaire une semaine plus tôt chez ma mère. (j’aimerais qu’en lisant ces lignes, vous imaginiez dans votre tête la musique de Psychose, le film d’Hitchcock, particulièrement pendant la scène de la douche).
J’étais donc en panne, ET seul, ET sans téléphone, ET loin de tout.
Je me rassis dans la voiture, me rallumai une cigarette. Quelques voitures passaient, indifférentes à ma détresse, bulles d’intimités égoïstes, anonymes. Je branchai la radio : Une émission très intéressante y parlait de poils. Le poil est le moteur du monde vivant. Sans poils pas de démultiplication des surfaces, donc pas de production d’énergie. Ainsi dans nos huit mètres d’intestin grêle, il y a l’équivalent de 400 mètres carrés de surface d’échange de par la présence de micro-poils. Comme si nous avions un jardin potager dans le ventre précisait l’intervenant. L’image me fit sourire. Très brièvement. Putain de bagnole de merde, lui hurlai-je, salope ! (je suis parfois grossier quand je me sens excédé) un sanglot me prit et ma voix, ma belle voix de baryton martin, se brisa tandis que les mains sur le volant, j’appuyai mon noble front sur elles. Pour quoi y a pas de poils, pourquoi y a pas un hectare de culture maraîchère dans ce foutu moteur qui ne sait qu’exploser ?
Et là, chers amis, alors que du fond de mon trou de désespoir, je contemplais les margelles du puits de la détresse loin au dessus, j’entendis un coup d’avertisseur. Je levai la tête, et portant mon regard de coté, je vis une voiture arrêtée et un homme souriant au volant.
« Un problème ? questionna avec à propos mon samaritain. Par devers moi je me fis la reflexion que c’était là un type perspicace, qui avait immédiatement déduit de mon capot ouvert, et de l’éclat sinistre de mes feux de détresses que peut-être en effet je n’étais pas simplement en train de prendre le frais en attendant les premières lueurs du jour. Il y avait de l’espoir ! Je lui expliquai brièvement mon petit soucis. Il m’avoua ne rien comprendre aux moteurs, je lui en donnai acte et lui souhaitai bienvenu au club de ceux qui sont condamnés à s’en remettre au shamanisme douteux de ces sorciers des temps modernes qu’on nomme garagistes. Il me conseilla d’appeler un proche avec mon portable. Je réussis à contenir une aigre réponse derrière un sourire suave pour lui expliquer sans trop de causticité que j’y avais un peu pensé, mais qu’hélas je n’en possédais plus. Je n’étais pas en situation de faire de l’esprit à deux balles. Il me confia son précieux mobile : je confiai à ma tendre épouse déjà endormie, l’objet de mon appel, et son caractère semi urgent.
A partir de là l’histoire ne devient qu’un banal récit de panne de bagnole et ne présente plus guère d’intérêt, si ce n’est que dans mon malheur, inexplicablement, j’avais dans mon coffre une corde de bon diamètre dont la présence me réconcilia un peu avec les théories sur le hasard, et rendit en partie caduque la loi de Murphy. C’et une Odile fringante et enjouée qui me rejoint vers 2h30 du matin avec le camion bi-ton. Pour l’anecdote, durant l’opération d’arrimage, des jeunes nous croisèrent, qui me demandèrent si je n’avais pas une cigarette. Je leur indiquai que je n’en avais que des « roulées » ce qui ne les tenta pas. Faisant quelques mètres, l’un d’entre eux se ravisa, et tandis que que je m’apprêtai déjà à vendre chèrement ma peau et celle de ma tendre moitié, me demanda très poliment si j’avais besoin d’aide. C’est ainsi que j’exhumai de ma mémoire cette référence à la civilité, dont je n’aurais jamais cru mon contemporain capable, ce qui me conduit à battre publiquement ma coulpe et clamer mon indefectible espoir en la bonté de l’homme.
Cet évènement fut d’autant plus regrettable, malgré sa fin heureuse, que la soirée avait commencé sous les meilleurs auspices. Réunis sur la terrasse de la Maison Fabre, je présentai au public le logo épuré qui figurera sur le T-Shirt du groupe pour 7€ 95 tout compris. La discussion porta sur le choix de l’impression : noire sur fond blanc, ou l’inverse, et sur l’ajout possible de notre raison sociale : Les fossoyeurs du Rock. Un vote eut lieu, qui ne dégagea pas de majorité claire. Le nombre de pièces fit également l’objet d’une palabre. On se mit d’accord sur une cinquantaine de pièces réparties entre les deux « couleurs », l’ajout de la phrase choc fut entériné. Je proposai également à la troupe (nous sommes sept désormais) un engagement pour le 21 septembre, à l’occasion de la fête de départ à la retraite de mon ancien patron le Dr. Burelle. J’arguai que cela nous servirai de banc d’essai pour roder notre spectacle du 29 septembre. Pierrot déclara, bien sur, que nous ne serions pas prêts, mais une fois cette déclaration liminaire évacuée, je crus déceler une volonté commune de relever le défi. Je considère donc la proposition acceptée, sauf bien sur si je reçois le commentaire inverse en fin de la présente annale (hé hé).
La salle Jim Morrison nous accueillit enfin, sous l’impulsion d’Odile qui pour une fois prit Phil de vitesse ! la séance fut très satisfaisante pour tous, malgré des problèmes récurrents de réglages sonores dont pour une fois Pierrot fit les frais. La section chant fut en revanche irréprochable, surtout les choristes qui nous firent une démonstration de leur talent chorégraphique. Le duo Odile/Alain ondulant à l’unisson sur nos rythmes binaires fut un spectacle fort réjouissant, à tel point que je dus jouer de dos afin de ne pas constamment m’étouffer de rire ! J’ai hâte de les voir dans leur costume de scène (robe lamée très près du corps, sandalettes argent à talons hauts). Par contre, et pour faire référence aux poils dont la fonction énergétique a été explicitée plus haut, Alain devra faire un effort pour tondre son abondant potager corporel, il prendra des barres vitaminées pour compenser !
Une mention spéciale pour Jumping Jack Flash, dont j’ai réécouté la captation et qui très sincèrement a de la gueule. Les sucettes par contre ne sont pas encore sur orbite, si vous me permettez cette expression. Jouées initialement en « mi » elles rendent difficile l’interprétation dans les graves pour Odile. Elle va donc passer sur le Do avec l’aide de Pierrot afin de prendre les sucettes plus haut, et de moins forcer sur la gorge.
Vous le voyez, c’est très technique, mais l’aisance apparente est à ce prix.
Libellés :
compte-rendu
mardi 10 juillet 2007
La Mosquée Rouge et les Rockers
Une petite Brève, pour vous dire jusqu'à quel point je suis impliqué dans le groupe et à travers lui, la célébration de notre Mythique Status Quo, si cher au Bassiste du XXIè siècle :
Je regardais les informations de vingt heures à la télé avant hier soir. On y parlait du soulèvement des islamistes intégristes au Pakistan, à Islamabad.
Retranchés à l'intérieur de la Mosquée Rouge, puissamment équipés d'armes automatiques de grenades et de lance-roquettes, détenant plusieurs dizaines d'otages, dont des femmes et des enfants, les fanatiques tenaient tête aux forces légalistes du général Musharraf, président démocratiquement élu. cette situation insurrectionnelle durait depuis plusieurs jours déjà, et on sentait bien que la tension montait, à mesure que les ultimatums réciproques se soldaient par des échecs.
(ici photo de la mosquée Bleue d'Istambul, je n'ai pas trouvé de photo de la rouge !)
Et puis soudain, alors que j'étais fébrilement en train de manger des samoussas à la brandade, en solidarité avec le monde musulman, tentant valeureusement de ne pas me brûler le palais avec les petits triangles croustillants qui sortaient juste du four, j'entendis cette phrase qui me jeta dans un abîme de perplexité :
STATUS QUO à la Mosquée Rouge d'Islamabad.
je restai bouche bée devant cette incroyable nouvelle : Nos Idoles, nos Gourous, avaient fait le déplacement au Pakistan pour tenter de dénouer une situation désespérée, sauver des dizaines de gens, et tout ça par la seule force de la musique. Mieux que Bob Geldorff et son Band Aid pour l'Afrique, mieux que Michael Jackson et son action envers l'enfance malheureuse, plus fort que Madonna et ses adoptions médiatiques : Nos Guitar Heroes, avaient bravé tous les dangers pour se porter à l'aide de populations malheureuses, au risque de se faire empaler par des Mollahs dont on sait l'engouement primesautier pour la musique en général, et le Rock en particulier, américain de surcroît.
Les Status Quo avaient donc une conscience politique en plus de leur simple talent d'artistes. les status Quo s'inquiétaient pour le reste de la planète. Une bouffée d'amour m'envahit, le monde n'était pas complétement pourri : Les Rockers les plus endurcis se mobilisaient !
Je levai la tête de mon assiette afin de mieux voir : Peut être aurais-je la chance de les apercevoir, hélitreuillés directement au sommet d'un minaret, ou encore courant avec guitares et bagages sous les feux croisés, à la merci d'un friendly shot ? Hélas, je ne vis que Barbus et fantassins, agitant les bras, vociférant, prenant des allures de matamore, lançant menaces, imprécations et fatuahs. Pas de Status Quo.
J'interrogeai donc odile, craignant d'avoir mal entendu. A l'énoncé de ma question il y eut un blanc. Puis Odile, rassemblant ses zygomatiques nerveusement crispés dans une tentative désespérée de les empêcher de s'étirer jusqu'aux oreilles, entre deux hoquets, m'expliqua qu'en effet il y avait bien eu Status Quo à Islamabad, mais LE status quo, pas LES Status Quo.
Une espèce de stase, de moment "entre deux", au carrefour des possibles, où la poussière soulevée par les chars et les bottes, et les colonnes des réfugiés qui fuient la guerre, retombe doucement dans l'attente d'un Deus Ex Machina. On sentait bien que ça pouvait basculer de n'importe quel coté.
Sauf que dans ce genre d'endroit, ça ne peut basculer que d'un seul coté.
J'appris aux nouvelles du lendemain que La mosquée Rouge était tombée, avec son cortège de ruines, de morts, de désolation, de répressions, de tragédies individuelles..
les Status Quo étaient repartis, me dis-je...
Aux dernières nouvelles, les Status Quo sont allés sur d'autres théâtres d'opération : Ils sont allés sauver les populations opprimées de Las Vegas, pour une série de concerts.
Pendant quelques secondes, dans mon esprit distrait, il y avait eu un petit spasme, un peu comme le diamant saute un sillon du vynil fatigué, sur le tourne-disque de nos dix huit ans, celui de nos années candides, où nous pensions que rien ne pouvait arriver, que le monde suivrait le chemin de ces fusées qu'on voyait décoller de Cap Canaveral, et qui nous émerveillaient encore. Mais le diamant est usé, le disque trop creusé, et toujours la pointe retombe dans le même sillon, celui de l'histoire qui sans cesse a le hoquet, et qui joue à se faire peur pour le faire cesser.
Je regardais les informations de vingt heures à la télé avant hier soir. On y parlait du soulèvement des islamistes intégristes au Pakistan, à Islamabad.
Retranchés à l'intérieur de la Mosquée Rouge, puissamment équipés d'armes automatiques de grenades et de lance-roquettes, détenant plusieurs dizaines d'otages, dont des femmes et des enfants, les fanatiques tenaient tête aux forces légalistes du général Musharraf, président démocratiquement élu. cette situation insurrectionnelle durait depuis plusieurs jours déjà, et on sentait bien que la tension montait, à mesure que les ultimatums réciproques se soldaient par des échecs.
(ici photo de la mosquée Bleue d'Istambul, je n'ai pas trouvé de photo de la rouge !)
Et puis soudain, alors que j'étais fébrilement en train de manger des samoussas à la brandade, en solidarité avec le monde musulman, tentant valeureusement de ne pas me brûler le palais avec les petits triangles croustillants qui sortaient juste du four, j'entendis cette phrase qui me jeta dans un abîme de perplexité :
STATUS QUO à la Mosquée Rouge d'Islamabad.
je restai bouche bée devant cette incroyable nouvelle : Nos Idoles, nos Gourous, avaient fait le déplacement au Pakistan pour tenter de dénouer une situation désespérée, sauver des dizaines de gens, et tout ça par la seule force de la musique. Mieux que Bob Geldorff et son Band Aid pour l'Afrique, mieux que Michael Jackson et son action envers l'enfance malheureuse, plus fort que Madonna et ses adoptions médiatiques : Nos Guitar Heroes, avaient bravé tous les dangers pour se porter à l'aide de populations malheureuses, au risque de se faire empaler par des Mollahs dont on sait l'engouement primesautier pour la musique en général, et le Rock en particulier, américain de surcroît.
Les Status Quo avaient donc une conscience politique en plus de leur simple talent d'artistes. les status Quo s'inquiétaient pour le reste de la planète. Une bouffée d'amour m'envahit, le monde n'était pas complétement pourri : Les Rockers les plus endurcis se mobilisaient !
Je levai la tête de mon assiette afin de mieux voir : Peut être aurais-je la chance de les apercevoir, hélitreuillés directement au sommet d'un minaret, ou encore courant avec guitares et bagages sous les feux croisés, à la merci d'un friendly shot ? Hélas, je ne vis que Barbus et fantassins, agitant les bras, vociférant, prenant des allures de matamore, lançant menaces, imprécations et fatuahs. Pas de Status Quo.
J'interrogeai donc odile, craignant d'avoir mal entendu. A l'énoncé de ma question il y eut un blanc. Puis Odile, rassemblant ses zygomatiques nerveusement crispés dans une tentative désespérée de les empêcher de s'étirer jusqu'aux oreilles, entre deux hoquets, m'expliqua qu'en effet il y avait bien eu Status Quo à Islamabad, mais LE status quo, pas LES Status Quo.
Une espèce de stase, de moment "entre deux", au carrefour des possibles, où la poussière soulevée par les chars et les bottes, et les colonnes des réfugiés qui fuient la guerre, retombe doucement dans l'attente d'un Deus Ex Machina. On sentait bien que ça pouvait basculer de n'importe quel coté.
Sauf que dans ce genre d'endroit, ça ne peut basculer que d'un seul coté.
J'appris aux nouvelles du lendemain que La mosquée Rouge était tombée, avec son cortège de ruines, de morts, de désolation, de répressions, de tragédies individuelles..
les Status Quo étaient repartis, me dis-je...
Aux dernières nouvelles, les Status Quo sont allés sur d'autres théâtres d'opération : Ils sont allés sauver les populations opprimées de Las Vegas, pour une série de concerts.
Pendant quelques secondes, dans mon esprit distrait, il y avait eu un petit spasme, un peu comme le diamant saute un sillon du vynil fatigué, sur le tourne-disque de nos dix huit ans, celui de nos années candides, où nous pensions que rien ne pouvait arriver, que le monde suivrait le chemin de ces fusées qu'on voyait décoller de Cap Canaveral, et qui nous émerveillaient encore. Mais le diamant est usé, le disque trop creusé, et toujours la pointe retombe dans le même sillon, celui de l'histoire qui sans cesse a le hoquet, et qui joue à se faire peur pour le faire cesser.
lundi 9 juillet 2007
Bloody Mary ! (vendredi 6 juillet)
Il faut le savoir : Phil n’aime pas les boissons à base de fruits. Le jus d’orange par exemple. Jusque là rien que de très normal, je ne suis pas non plus un fanatique de ce genre de breuvage. A part peut-être, en matière de fruits, la pomme d’amour, autrement dit la tomate dont le jus permet de confectionner mon cocktail de prédilection, dont je vous ai parlé je crois dans une précédente chronique : Le Bloody Marie.
Digressons donc un brin, en plus il fait chaud, ça nous permettra de nous désaltérer.
Deux légendes courent, concernant ce mélange. La première voudrait que son origine se confonde avec Marie Tudor, qu’on surnommait Marie la Sanglante, du fait des atrocités dont elle n’a pas été avare durant son règne vers 1550, contre les protestants. Mais plus certainement, c’est au Harris Bar, à Paris, dans les années 1920 qu’aurait été concocté pour la première fois ce sanglant filtre magique. Il a bien sûr été popularisé par Ernest Hemigway un peu plus tard. Moi-même j’en ai fait une consommation plus qu’honorable lors de mon séjour Tahitien en 1980. J’avais pour voisin de chambre un biologiste, joueur de saxophone, dont le dandisme et le détachement légèrement condescendant faisaient mon admiration. Tous les samedi, nous nous rendions au Grand Hôtel Tahara, près d’Arue, sur la côte nord de l’île. Là nous prenions un petit déjeûner international parmi les jet-set américaine et australienne. C’est également là que Bruno m’a initié à cette étonnante boisson dont la composition rappelle plus la recette de cuisine façon gaspacho que le cocktail sucré style écoeurant.
Il est vrai que le produit est consistant, et que servi dans un bol on aurait une tendance naturelle à utiliser une cuiller pour le consommer. C’était notre anarchisme à nous que de commander cet ovni en plein milieu du pacifique, à rebours de tous les clichés tropicaux, tandis que le peuple se ruait sur les mélanges sirupeux genre planteurs et autres boissons à l’exotisme affiché, Tahiti oblige. Le snobisme a parfois du bon !
Et c’est avec délectation que j’exigeais le flacon de Worcester Sauce, le sel de celeri, et que le jus de tomate soit apporté dans sa bouteille d’origine afin que j’en puisse faire moi-même le dosage. On est con quand on est jeune. Mais bon sang (bloody fucking bastard son of a bitch) qu’est-ce-que c’est bon ! Je ne vois qu’une alternative au Bloody Mary : Un bourbon. Un truc qui vienne du Kentucky ; Sauf bien sûr les trucs qui viennent du Kentucky importé par l’ignoble Colonel Sanders, fondateur de KFC, que je mettrais en trois dans mon Top3 des grandes arnaques du XXè siècle, juste derrière le Père Noël-Coca-Cola, et Ronald McDonald le clown qui fait peur aux enfants. On remarquera que dans les trois cas, ces personnages de légende sont des usurpateurs : le « colonel » n’a jamais dépassé le grade de deuxième classe, le père-noël est un chômeur fin de droit qu’on a affublé en rouge pour servir d’homme sandwich à une boisson gazeuse, et ronald est un succédanée de Bozzo le Clown, dont l’interprète avait été engagé par MacDonald (qui n’appartenait d’ailleurs déjà plus aux frères fondateurs) dans les années 60.
Bon, enfin bref, je sens que je m’emporte, moi dont, en temps normal, la zénitude le dispute au calme le plus olympien, dans un contexte de paix intérieure chimiquement induite. Me revient à l’esprit certaine conversation politique de samedi dernier, au décours d’un repas d’ailleurs fort bon de coquillages crustacés et autres mollusques, quelque part près du pont de la lune, où je défendis avec véhémence ma vision sociale de l’imposition à géométrie peu variable de ce qu’il est convenu d’appeler la classe moyenne. Notons au passage que si l’on interroge n’importe quel smicard, il est persuadé d’en faire partie, ce qui en dit long sur le regard que le français porte sur lui-même, un peu dans la même ligne d’ailleurs que ses réponses aux sondages sur les habitudes sexuelles. Elles mettent en lumière des performances absolument époustouflantes de ce toujours moyen français, qui supposent une activité pluri-quotidienne dont la démographie nationale ne reflète pas la réalité, ceci dans le cadre d’une fidélité revendiquée par les femmes, dans les valeurs d’un mariage dont on sait à quel point il peut « lisser » les plus farouches volontés. Je ne parle pas, évidemment, de volontés exceptionnelles, celles qui font l’admiration de tous, hein mon Jésou ? Mais enfin je pose la question, si les hommes déclarent baiser à tout va, et si les femmes sont fidèles, on se dit qu’il y a un petit hiatus dans la réalité, non ?
J’imagine que dans le milieu bourgeois (vous avez remarqué que n’importe quel représentant de la classe moyenne est persuadé de faire au moins partie de la petite bourgeoisie ?) ce genre de sondage ne recueille que peu d’échos, « trop d’intérêts sont en jeu » expliquerait certain. De toute façon le mariage n’y est pas fondé sur une vulgaire notion d’amour réciproque mais plutôt sur un rapprochement d’intérêts bien compris, organisé au cœur de l’adolescence par des parents attentifs, au cours de rassemblements aux contours balisés, formatés, ne laissant de manière insidieuse, à l’insu des intéressés même, aucune place au hasard ni au brassage pluriculturel et encore moins au multi-ethnisme. Ici au moins, l’assenceur social fonctionne à plein régime !
Cette diatribe se justifierait si je passais sous silence le défaut de ma cuirasse.. Rocker CGTiste, il se trouve que ma chef m’a inscrit par ailleurs au « Club des Amis de Sarkosy d’Avignon » ce sera bon pour ta carrière hospitalière m’a-t-elle expliqué ! On voit bien au travers de ce grand écart que je suis parfaitement dans le moule, et que si je dénonce le système, en bon nanti moyen que je suis, j’en profite sans vergogne, et même avec un cynisme qui laisse réveuse la partie de moi qui réfléchit !
Quoi qu’il en soit, donnons acte à Phil de son dégout pour le fruit. Cependant je ne peux cautionner son aversion pour la Mirabelle, la Quetche, et la Grappa. Outre que des carences alimentaires graves pourraient en résulter, ce sont là des fruits irréprochables, de grande tenue, dont on a opportunément conservé l’arôme intact dans une macération dont la distillation alcoolique a su fixer les principes actifs au long d’années de vieillessement. Ce n’est pas faire honneur au travailleur de la terre que d’en bouder la production. Enfin c’est ce que je pense.
Dès lors, (j’adore cette expression, les discours et les rapports d’énarques en sont truffés, ça fait très professionnel, en tout cas ça a beaucoup plus de gueule que « donc », ou « par conséquent », bien que j’aie un petit faible pour « désormais » dont le coté fataliste parle à ma mélancolie naturelle).
Dès lors, donc, (ah ah ), nous goutâmes avec application les différentes bouteilles de Jésou avant de nous engouffrer dans l’antre des possibles musicaux, la crytpique Salle Jim Morrison.
A ce stade que dire de plus qui n’ait déjà été interprété, disséqué, exploré, examiné au microscope électronique de notre objective rigueur, dont nous n’ayons pas disserté longuement au cours des pauses qui jalonnent nos rencontres, qui n’ait enfin fait l’objet d’une analyse critique et attentive des tenants et des aboutissants pour déboucher sur un constat amer mais concret ? Nous ne sommes pas prêts !
Oh bien sûr, nous connaisons désormais (« dès lors » ne marche pas bien dans ce cas) une petite dizaine de chansons, que nous interprétons vaillament. J’ai cependant l’impression que ce que nous avons gagné en technique, matériel compris, nous l’avons un peu perdu en spontanéité. C’est normal, pour jouer ensemble, nous avons dû redécouvrir les règles d’une interprétation de groupe. Ces règles sont immuables à ce stade : pour jouer ensemble, il faut que chacun sache ce que l’autre doit faire, et tous sont en droit d’attendre que chacun s’y plie.
C’est donc carré, et relativement propre.
En même temps pourquoi se flageller ? Je pense sincèrement que c’est un nouveau stade de notre croissance. Un nouveau plateau. On apprend doucement à vivre ensemble au sein du groupe. Chacun d’entre nous progresse dans sa pratique, et très souvent les couacs rencontrés ne sont que les effets d’une expérimentation. Nous testons nos possibilités, pour le meilleur et pour le pire. Les répètes sont faites aussi pour ça.
L’apprentissage nous permettra dans le futur de nous affranchir de ce pesant fardeau : surveiller l’autre ; une fois connu le fonctionnement de chacun, et les automatismes intégrés, l’improvisation et donc la spontaniéité reprendront leur place.
Odile a rejoint le groupe. Elle fait, avec Alain, partie des choristes. De plus lors de cette séance nous avons mis en chantier « Les sucettes ». On a tout essayé : Rock rapide, slow. finalement notre version ne sera pas très différente de l’enregistrement initial. Parfois il faut se rendre à l’évidence : S’ils l’ont chanté comme ça, c’était sûrement pas pour rien ! C’est que c’était écrit pour ça. Plus tard, quand nous serons grands, nous pourrons commencer à vraiment nous approprier les titres. Pour l’instant, « jouer propre et carré » c’est déjà pas si mal.
Heureusement les intermèdes n’ont pas manqué, qui nous ont distrait un peu de notre travail. La meute des chiots de Rixie par exemple. Je rappelle aux nombreux ( !) lecteurs, que la progéniture de notre molosse des carpathes se porte à onze rejetons. Dans le lot on compte me semble-t-il, une répartition assez équitable de filles et de garçons, compte-tenu tout de même de l’incertitude qui plane sur l’un d’entre eux : On l’a retrouvé en train de faire une « gâterie » à son frère. Ecarté à dessein, le coquin s’est invariablement rapproché de son frangin pour y retrouver la douce quiétude d’un téton salvateur. Sauf que c’était pas un téton ! Mettons celà sur le compte d’un oedipe mal négocié par un chiot trop rapidement soustrait à l’amour de sa mère. En effet Rixie, malgré un excès de lait, n’a pu nourrir ses enfants du fait d’une mamite foudroyante. On se rappelle que Dario Moreno avait en son temps chanté ce symptôme dans son hit célèbre (repris par Philou beaucoup plus tard) : On l’appelle la mamiiiiiiiite. Il ne faut pas confondre cette inflammation, qui pour douloureuse n’en est pas moins courante, avec la mamite phalloïde qu’on reconnait par l’aspect tres excroissant des tétines de l’animal, qui ressemblent à autant de phallus, rouges avec des pois blancs de surcroi. Haroun Tazieff a rendu compte du phénomène de cette mamite, aussi appelée « tétonite ». En effet le mâle, rendu fou par les phéromones dégagées par la femelle victime de la tétonite, ne peut plus contrôler sa vessie et se met a divaguer dans l’espace proche en urinant abondamment. C’est ce qu’on appelle la dérive des incontinents. Dans le cas de chiennes atteintes de mamites, mais dont les mamelles sont peu gonflées de lait, voire vides, Tazzief décrit ce qu’il appelle la « tétonite des plates » qui associée à la « dérive des incontinents » constitue la base de la vulcanologie canine moderne.
A part ça, nous avons pu participer à un nourrissage ce mercredi soir. Huit bêtes affamées ont attéri sur nos genoux protégés de moletons. Le mien portait un collier de laine gris. Ainsi, moi qui ne rate aucun épisode de Greys Anatomie, j’ai pu admirer à loisir celle de « gris ». Même quand il m’a fait pipi dessus afin de manifester sa reconnaissance. Un réel privilège ! Il est vrai qu’avec huit nourrisses ça va très très vite, un quart d’heure tout au plus pour gaver les fauves. Très interessant, très amusant. Une fois. J’imagine que quand il faut le faire 44 fois en 24 heures, on doit commencer à « sentir la fatigue » !
Mais d’ici quelques mois, une fois tous ces morfales casés dans des familles d’accueil, on en rira !
On pourra toujours chanter « Zavez pas vu Mirza, je cherche partout ce chien » de Nino Ferrer!
Digressons donc un brin, en plus il fait chaud, ça nous permettra de nous désaltérer.
Deux légendes courent, concernant ce mélange. La première voudrait que son origine se confonde avec Marie Tudor, qu’on surnommait Marie la Sanglante, du fait des atrocités dont elle n’a pas été avare durant son règne vers 1550, contre les protestants. Mais plus certainement, c’est au Harris Bar, à Paris, dans les années 1920 qu’aurait été concocté pour la première fois ce sanglant filtre magique. Il a bien sûr été popularisé par Ernest Hemigway un peu plus tard. Moi-même j’en ai fait une consommation plus qu’honorable lors de mon séjour Tahitien en 1980. J’avais pour voisin de chambre un biologiste, joueur de saxophone, dont le dandisme et le détachement légèrement condescendant faisaient mon admiration. Tous les samedi, nous nous rendions au Grand Hôtel Tahara, près d’Arue, sur la côte nord de l’île. Là nous prenions un petit déjeûner international parmi les jet-set américaine et australienne. C’est également là que Bruno m’a initié à cette étonnante boisson dont la composition rappelle plus la recette de cuisine façon gaspacho que le cocktail sucré style écoeurant.
Il est vrai que le produit est consistant, et que servi dans un bol on aurait une tendance naturelle à utiliser une cuiller pour le consommer. C’était notre anarchisme à nous que de commander cet ovni en plein milieu du pacifique, à rebours de tous les clichés tropicaux, tandis que le peuple se ruait sur les mélanges sirupeux genre planteurs et autres boissons à l’exotisme affiché, Tahiti oblige. Le snobisme a parfois du bon !
Et c’est avec délectation que j’exigeais le flacon de Worcester Sauce, le sel de celeri, et que le jus de tomate soit apporté dans sa bouteille d’origine afin que j’en puisse faire moi-même le dosage. On est con quand on est jeune. Mais bon sang (bloody fucking bastard son of a bitch) qu’est-ce-que c’est bon ! Je ne vois qu’une alternative au Bloody Mary : Un bourbon. Un truc qui vienne du Kentucky ; Sauf bien sûr les trucs qui viennent du Kentucky importé par l’ignoble Colonel Sanders, fondateur de KFC, que je mettrais en trois dans mon Top3 des grandes arnaques du XXè siècle, juste derrière le Père Noël-Coca-Cola, et Ronald McDonald le clown qui fait peur aux enfants. On remarquera que dans les trois cas, ces personnages de légende sont des usurpateurs : le « colonel » n’a jamais dépassé le grade de deuxième classe, le père-noël est un chômeur fin de droit qu’on a affublé en rouge pour servir d’homme sandwich à une boisson gazeuse, et ronald est un succédanée de Bozzo le Clown, dont l’interprète avait été engagé par MacDonald (qui n’appartenait d’ailleurs déjà plus aux frères fondateurs) dans les années 60.
Bon, enfin bref, je sens que je m’emporte, moi dont, en temps normal, la zénitude le dispute au calme le plus olympien, dans un contexte de paix intérieure chimiquement induite. Me revient à l’esprit certaine conversation politique de samedi dernier, au décours d’un repas d’ailleurs fort bon de coquillages crustacés et autres mollusques, quelque part près du pont de la lune, où je défendis avec véhémence ma vision sociale de l’imposition à géométrie peu variable de ce qu’il est convenu d’appeler la classe moyenne. Notons au passage que si l’on interroge n’importe quel smicard, il est persuadé d’en faire partie, ce qui en dit long sur le regard que le français porte sur lui-même, un peu dans la même ligne d’ailleurs que ses réponses aux sondages sur les habitudes sexuelles. Elles mettent en lumière des performances absolument époustouflantes de ce toujours moyen français, qui supposent une activité pluri-quotidienne dont la démographie nationale ne reflète pas la réalité, ceci dans le cadre d’une fidélité revendiquée par les femmes, dans les valeurs d’un mariage dont on sait à quel point il peut « lisser » les plus farouches volontés. Je ne parle pas, évidemment, de volontés exceptionnelles, celles qui font l’admiration de tous, hein mon Jésou ? Mais enfin je pose la question, si les hommes déclarent baiser à tout va, et si les femmes sont fidèles, on se dit qu’il y a un petit hiatus dans la réalité, non ?
J’imagine que dans le milieu bourgeois (vous avez remarqué que n’importe quel représentant de la classe moyenne est persuadé de faire au moins partie de la petite bourgeoisie ?) ce genre de sondage ne recueille que peu d’échos, « trop d’intérêts sont en jeu » expliquerait certain. De toute façon le mariage n’y est pas fondé sur une vulgaire notion d’amour réciproque mais plutôt sur un rapprochement d’intérêts bien compris, organisé au cœur de l’adolescence par des parents attentifs, au cours de rassemblements aux contours balisés, formatés, ne laissant de manière insidieuse, à l’insu des intéressés même, aucune place au hasard ni au brassage pluriculturel et encore moins au multi-ethnisme. Ici au moins, l’assenceur social fonctionne à plein régime !
Cette diatribe se justifierait si je passais sous silence le défaut de ma cuirasse.. Rocker CGTiste, il se trouve que ma chef m’a inscrit par ailleurs au « Club des Amis de Sarkosy d’Avignon » ce sera bon pour ta carrière hospitalière m’a-t-elle expliqué ! On voit bien au travers de ce grand écart que je suis parfaitement dans le moule, et que si je dénonce le système, en bon nanti moyen que je suis, j’en profite sans vergogne, et même avec un cynisme qui laisse réveuse la partie de moi qui réfléchit !
Quoi qu’il en soit, donnons acte à Phil de son dégout pour le fruit. Cependant je ne peux cautionner son aversion pour la Mirabelle, la Quetche, et la Grappa. Outre que des carences alimentaires graves pourraient en résulter, ce sont là des fruits irréprochables, de grande tenue, dont on a opportunément conservé l’arôme intact dans une macération dont la distillation alcoolique a su fixer les principes actifs au long d’années de vieillessement. Ce n’est pas faire honneur au travailleur de la terre que d’en bouder la production. Enfin c’est ce que je pense.
Dès lors, (j’adore cette expression, les discours et les rapports d’énarques en sont truffés, ça fait très professionnel, en tout cas ça a beaucoup plus de gueule que « donc », ou « par conséquent », bien que j’aie un petit faible pour « désormais » dont le coté fataliste parle à ma mélancolie naturelle).
Dès lors, donc, (ah ah ), nous goutâmes avec application les différentes bouteilles de Jésou avant de nous engouffrer dans l’antre des possibles musicaux, la crytpique Salle Jim Morrison.
A ce stade que dire de plus qui n’ait déjà été interprété, disséqué, exploré, examiné au microscope électronique de notre objective rigueur, dont nous n’ayons pas disserté longuement au cours des pauses qui jalonnent nos rencontres, qui n’ait enfin fait l’objet d’une analyse critique et attentive des tenants et des aboutissants pour déboucher sur un constat amer mais concret ? Nous ne sommes pas prêts !
Oh bien sûr, nous connaisons désormais (« dès lors » ne marche pas bien dans ce cas) une petite dizaine de chansons, que nous interprétons vaillament. J’ai cependant l’impression que ce que nous avons gagné en technique, matériel compris, nous l’avons un peu perdu en spontanéité. C’est normal, pour jouer ensemble, nous avons dû redécouvrir les règles d’une interprétation de groupe. Ces règles sont immuables à ce stade : pour jouer ensemble, il faut que chacun sache ce que l’autre doit faire, et tous sont en droit d’attendre que chacun s’y plie.
C’est donc carré, et relativement propre.
En même temps pourquoi se flageller ? Je pense sincèrement que c’est un nouveau stade de notre croissance. Un nouveau plateau. On apprend doucement à vivre ensemble au sein du groupe. Chacun d’entre nous progresse dans sa pratique, et très souvent les couacs rencontrés ne sont que les effets d’une expérimentation. Nous testons nos possibilités, pour le meilleur et pour le pire. Les répètes sont faites aussi pour ça.
L’apprentissage nous permettra dans le futur de nous affranchir de ce pesant fardeau : surveiller l’autre ; une fois connu le fonctionnement de chacun, et les automatismes intégrés, l’improvisation et donc la spontaniéité reprendront leur place.
Odile a rejoint le groupe. Elle fait, avec Alain, partie des choristes. De plus lors de cette séance nous avons mis en chantier « Les sucettes ». On a tout essayé : Rock rapide, slow. finalement notre version ne sera pas très différente de l’enregistrement initial. Parfois il faut se rendre à l’évidence : S’ils l’ont chanté comme ça, c’était sûrement pas pour rien ! C’est que c’était écrit pour ça. Plus tard, quand nous serons grands, nous pourrons commencer à vraiment nous approprier les titres. Pour l’instant, « jouer propre et carré » c’est déjà pas si mal.
Heureusement les intermèdes n’ont pas manqué, qui nous ont distrait un peu de notre travail. La meute des chiots de Rixie par exemple. Je rappelle aux nombreux ( !) lecteurs, que la progéniture de notre molosse des carpathes se porte à onze rejetons. Dans le lot on compte me semble-t-il, une répartition assez équitable de filles et de garçons, compte-tenu tout de même de l’incertitude qui plane sur l’un d’entre eux : On l’a retrouvé en train de faire une « gâterie » à son frère. Ecarté à dessein, le coquin s’est invariablement rapproché de son frangin pour y retrouver la douce quiétude d’un téton salvateur. Sauf que c’était pas un téton ! Mettons celà sur le compte d’un oedipe mal négocié par un chiot trop rapidement soustrait à l’amour de sa mère. En effet Rixie, malgré un excès de lait, n’a pu nourrir ses enfants du fait d’une mamite foudroyante. On se rappelle que Dario Moreno avait en son temps chanté ce symptôme dans son hit célèbre (repris par Philou beaucoup plus tard) : On l’appelle la mamiiiiiiiite. Il ne faut pas confondre cette inflammation, qui pour douloureuse n’en est pas moins courante, avec la mamite phalloïde qu’on reconnait par l’aspect tres excroissant des tétines de l’animal, qui ressemblent à autant de phallus, rouges avec des pois blancs de surcroi. Haroun Tazieff a rendu compte du phénomène de cette mamite, aussi appelée « tétonite ». En effet le mâle, rendu fou par les phéromones dégagées par la femelle victime de la tétonite, ne peut plus contrôler sa vessie et se met a divaguer dans l’espace proche en urinant abondamment. C’est ce qu’on appelle la dérive des incontinents. Dans le cas de chiennes atteintes de mamites, mais dont les mamelles sont peu gonflées de lait, voire vides, Tazzief décrit ce qu’il appelle la « tétonite des plates » qui associée à la « dérive des incontinents » constitue la base de la vulcanologie canine moderne.
A part ça, nous avons pu participer à un nourrissage ce mercredi soir. Huit bêtes affamées ont attéri sur nos genoux protégés de moletons. Le mien portait un collier de laine gris. Ainsi, moi qui ne rate aucun épisode de Greys Anatomie, j’ai pu admirer à loisir celle de « gris ». Même quand il m’a fait pipi dessus afin de manifester sa reconnaissance. Un réel privilège ! Il est vrai qu’avec huit nourrisses ça va très très vite, un quart d’heure tout au plus pour gaver les fauves. Très interessant, très amusant. Une fois. J’imagine que quand il faut le faire 44 fois en 24 heures, on doit commencer à « sentir la fatigue » !
Mais d’ici quelques mois, une fois tous ces morfales casés dans des familles d’accueil, on en rira !
On pourra toujours chanter « Zavez pas vu Mirza, je cherche partout ce chien » de Nino Ferrer!
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compte-rendu
dimanche 8 juillet 2007
vendredi 6 juillet 2007
Magna Cum Laude (non répète du mercredi 4 juillet)
Ce mercredi je suis allé manger chez ma mère, comme c’est désormais l’habitude, avant d’aller participer à notre traditionnelle rencontre musicale dans la fausse commune (1) dite « des climatites », lieu quasi mythique de l’enterrement de première classe que nous réservons aux meilleurs titre de Rock des années 70. En tant que Fossoyeurs, c’est notre mission. Il avait été convenu avec Jésou que nous ne jouerions pas ce soir là, eut égard au status particulier de ce 4 juillet. Outre que cette date est la fête nationale des Etats-Unis, et donc d’une certaine manière celle de tous les rockers, ce qui en soi aurait pu constituer, s’il en était, le point d’orgue de notre collaboration d’un semestre, c’était aussi l’échéance de l’oral du bac d’Alexis. Souvenez-vous, Alexis, notre batteur stagiaire, qui avait vaillamment retroussé les manches afin de palier l’absence d’Alain V1.0 aux moments sombres du groupe, quand nous n’avions personne pour marquer le tempo de nos gesticulations. J’ai eu envie, au sortir d’un bon repas en tête à tête avec maman, d’aller visiter notre guitariste dans son milieu naturel. Las, mon humeur vagabonde m’avait conduit dans ce lieu en un moment particulièrement mélancolique, car malgré l’espoir que je caressai, qu’une bonne nouvelle m’y attendrait, je du constater que 20 points manquaient, qui auraient transformé la tristesse ambiante, en une nuit de folie digne des plus grandes attractions hollywoodiennes.
Aussi ne vous raconterai-je pas cette soirée là, mais une autre, beaucoup plus gaie. Ce pourrait être une Utopie, qui narre ce qui se passe en un autre lieu, mais c’est d’une Uchronie que je vais disserter, une histoire qui se déroule en un autre temps, un temps où la vie bifurque, un moment qui modifie à jamais le cours des évènements futurs.
Il était donc une fois, vers 21h, comme à l’accoutumée au domicile des Fabre. Des ampoules multicolores avaient été installées, illuminant le portail, balisant l’allée de pierre, grimpant le long de l’escalier telles des glycines lumineuses, ruisselant sur les murs, scintillant dans l’atmosphère encore chaude de cette fin de soirée, guidant le visiteur vers le lieu de réunion d’où les eclats de voix joyeux parvenaient par vagues au grès de la brise vespérale.
Des torches fulligineuses prenaient le relais le long de la piscine, traçant un chemin moyenageux vers la fête.
Je parvins sous la paillote. Autour de moi virevoltaient les jumeaux impétueux, vêtus sobrement de maillots aux couleurs du Brésil, et sur un air de samba, scandant ma marche de babillages excités : Il a réussi, Il l’a eu ! Au milieu d’un groupe se tenait le nouveau bachelier, fier et droit, un sourire radieux irradiant tout son beau visage. Les membres du groupe étaient déjà là, tenant à la main une coupe de champagne, trinquant avec le lauréat « magna cum laude ».
« Mitch ! me héla, joyeux, notre jeune impétrant, tu es là enfin, toi dont le lumineux jugement éclaire, tel le phare dans la nuit, le chemin à venir autant que celui parcouru, toi dont les plus grands philosophes du passé se sont par anticipation inspirés pour guider dans la longue nuit de l’ignorance, les foules industrieuses d’une humanité vacillante.
Mazette, me dis-je en aparté, que voilà un jeune dont le verbe fait plaisir à entendre, il ira loin ce petit. Fendant le groupe d’amis, baisant au passage filialement les mains tendues de sa mère au regard humide de fierté et d’émotion contenue, il vint à moi, un verre de boisson ambrée à la main. « Tiens, c’est du Llagavullin, ton whiskey préféré, sans glaçon bien sûr, fleurant bon la tourbe et portant plus d’années que moi et un de mes frères réunis ; « je sais que tu ne goûte guère le champagne, même si c’est du Kristal Roederer, dont mon père m’a offert un Jeroboam afin de fêter dignement l’évènement. Je le congratulai sobrement, virilement, comme il sied entre pairs. C’était un homme désormais, et dans un éclair de préscience, j’entrouvris l’avenir pour y apercevoir son futur, dont j’eu l’intime conviction qu’il serait d’exception.
C’est alors que sortant mon micro de ma poche gauche, je fis un signe discret de connivence à mes amis rockers, mes bons Undertakers, mes fossoyeurs magnifiques, et dans un rugissement de décibels Pierrot entama rageusement l’intro de « We are The Champions » des Queen. Interdit Alex se figea, et tandis que je chantai comme jamais Freddy Mercury ne le fit, Je vis des larmes de joie couler le long de ses joues glabres tandis que de derrière la maison, sortait un flot de jeunes hétaïres qui entamèrent une chorégraphie dont Tina Turner et Cher réunies n’auraient pas renié le langoureux et lascif tempo. L’une d’elle, se détachant du groupe, vêtue d’un short fendu et d’un haut arachnéen, brandissait au bout de ses bras, comme une chearleader exhibe la ceinture du champion du monde lors d’un match de boxe, un facsimilé en or du diplôme d’Alex, sous les vivas de tous.
Jésou ne se tenant plus, lacha sa Gibson et se précipitant sur elle, mima une danse de rut ancestrale avant de conclure par un double salto arrière.
Au final, les filles, entraînant Alex dans leur tourbillon, firent corps avec lui, et le prenant par les bras, se jetèrent dans la piscine éclairée dans la nuit enfin tombée, faisant jaillir un geyser écumant qui éclaboussa les convives ravis.
Lors la sono se déchaîna :
La fête pouvait commencer, qui durerait jusqu’au bout de la nuit.
Délire ? non, c’est juillet 2008 dont j’ai par avance consulté les arcanes. C’est comme ça que ça va se passer. J’en suis certain.
(1) Fausse commune : Lieu dit.
Aussi ne vous raconterai-je pas cette soirée là, mais une autre, beaucoup plus gaie. Ce pourrait être une Utopie, qui narre ce qui se passe en un autre lieu, mais c’est d’une Uchronie que je vais disserter, une histoire qui se déroule en un autre temps, un temps où la vie bifurque, un moment qui modifie à jamais le cours des évènements futurs.
Il était donc une fois, vers 21h, comme à l’accoutumée au domicile des Fabre. Des ampoules multicolores avaient été installées, illuminant le portail, balisant l’allée de pierre, grimpant le long de l’escalier telles des glycines lumineuses, ruisselant sur les murs, scintillant dans l’atmosphère encore chaude de cette fin de soirée, guidant le visiteur vers le lieu de réunion d’où les eclats de voix joyeux parvenaient par vagues au grès de la brise vespérale.
Des torches fulligineuses prenaient le relais le long de la piscine, traçant un chemin moyenageux vers la fête.
Je parvins sous la paillote. Autour de moi virevoltaient les jumeaux impétueux, vêtus sobrement de maillots aux couleurs du Brésil, et sur un air de samba, scandant ma marche de babillages excités : Il a réussi, Il l’a eu ! Au milieu d’un groupe se tenait le nouveau bachelier, fier et droit, un sourire radieux irradiant tout son beau visage. Les membres du groupe étaient déjà là, tenant à la main une coupe de champagne, trinquant avec le lauréat « magna cum laude ».
« Mitch ! me héla, joyeux, notre jeune impétrant, tu es là enfin, toi dont le lumineux jugement éclaire, tel le phare dans la nuit, le chemin à venir autant que celui parcouru, toi dont les plus grands philosophes du passé se sont par anticipation inspirés pour guider dans la longue nuit de l’ignorance, les foules industrieuses d’une humanité vacillante.
Mazette, me dis-je en aparté, que voilà un jeune dont le verbe fait plaisir à entendre, il ira loin ce petit. Fendant le groupe d’amis, baisant au passage filialement les mains tendues de sa mère au regard humide de fierté et d’émotion contenue, il vint à moi, un verre de boisson ambrée à la main. « Tiens, c’est du Llagavullin, ton whiskey préféré, sans glaçon bien sûr, fleurant bon la tourbe et portant plus d’années que moi et un de mes frères réunis ; « je sais que tu ne goûte guère le champagne, même si c’est du Kristal Roederer, dont mon père m’a offert un Jeroboam afin de fêter dignement l’évènement. Je le congratulai sobrement, virilement, comme il sied entre pairs. C’était un homme désormais, et dans un éclair de préscience, j’entrouvris l’avenir pour y apercevoir son futur, dont j’eu l’intime conviction qu’il serait d’exception.
C’est alors que sortant mon micro de ma poche gauche, je fis un signe discret de connivence à mes amis rockers, mes bons Undertakers, mes fossoyeurs magnifiques, et dans un rugissement de décibels Pierrot entama rageusement l’intro de « We are The Champions » des Queen. Interdit Alex se figea, et tandis que je chantai comme jamais Freddy Mercury ne le fit, Je vis des larmes de joie couler le long de ses joues glabres tandis que de derrière la maison, sortait un flot de jeunes hétaïres qui entamèrent une chorégraphie dont Tina Turner et Cher réunies n’auraient pas renié le langoureux et lascif tempo. L’une d’elle, se détachant du groupe, vêtue d’un short fendu et d’un haut arachnéen, brandissait au bout de ses bras, comme une chearleader exhibe la ceinture du champion du monde lors d’un match de boxe, un facsimilé en or du diplôme d’Alex, sous les vivas de tous.
Jésou ne se tenant plus, lacha sa Gibson et se précipitant sur elle, mima une danse de rut ancestrale avant de conclure par un double salto arrière.
Au final, les filles, entraînant Alex dans leur tourbillon, firent corps avec lui, et le prenant par les bras, se jetèrent dans la piscine éclairée dans la nuit enfin tombée, faisant jaillir un geyser écumant qui éclaboussa les convives ravis.
Lors la sono se déchaîna :
La fête pouvait commencer, qui durerait jusqu’au bout de la nuit.
Délire ? non, c’est juillet 2008 dont j’ai par avance consulté les arcanes. C’est comme ça que ça va se passer. J’en suis certain.
(1) Fausse commune : Lieu dit.
lundi 2 juillet 2007
l'Ecotaxe de Lamartine (dimanche 1er juillet)
Je passerai rapidement sur les achats du jour. Ca devient une routine désormais : chaque rencontre nous ramène son lot d’enquèstres qui viennent peupler la salle Jim Morrison. Ainsi cette fois-ci, c’est Christian qui a craqué et s’est payé le même ampli que Pierre. J’ai rapidement fait les comptes : Sous le capot des Undertakers, il y a un moteur de 680 Watts en additionnant tous les amplis disponibles. Pratiquement un cheval-vapeur ! ou un chauffage de salle de bain, ou le moteur d’une piscine de bonne taille. L’avantage des nouveaux amplis, c’est qu’ils peuvent servir de retour, car le fait de les brancher sur l’ampli de scène ne shunte pas leur haut-parleur comme sur les modèles que nous avions jusqu’ici. Pour ce qui est de la partie vapeur du cheval précité, ce n’est pas encore demain que ça remplacera la machine à expresso, mais la Nespresso le fait si bien par ailleurs… Question équipement, nous voici donc parés à affronter le public ; reste désormais, pour continuer dans l’analogie automobile, à apprendre à piloter notre formule 1 et surtout en acquérir le talent, car pour l’instant, et j’écris sous le contrôle de Pierrot : « Nous ne sommes pas prêts ».
C’est vers 20h30 que nous avons rallié ce dimanche soir, la terrasse des Fabre. En définitive les Charras n’ont pas passé leur week-end en amoureux à Collioure du fait d’une météo très incertaine. Encore que ça puisse se discuter : quel meilleur temps qu’un week-end pluvieux pour favoriser, dans le confort douillet d’une chambre, le rapprochement propice de deux êtres que tout sépare dans la vie quotidienne ? Le beau temps, et son cortège ennuyeux d’excursions, de ballades et autres visites, ne peut que parasiter l’essentiel d’une démarche amoureuse qui reste quand même, quoi qu’on en pense, comment dire cela poétiquement… l’intimité des corps ? Mais nous n’avions pas oublié l’anniversaire de notre leader maximo, et l’avons fêté grâce à Sylvie qui a confectionné un gâteau au yaourt et au Nesquick de très bonne facture (je le mettrais toutefois en « deux », derrière l’île flottante, dans mon panthéon personnel des entremêts). Rendez-vous moins tardif qu’à l’accoutumée, motivé par le désir de ne pas terminer trop tard, et celui de préserver les voisins en ces nuits d’été où le son pénètre avec gourmandise dans les habitations par les ouvertures maintenues béantes afin de rafraîchir les pièces. Le rocker, bien qu’artiste, sait adopter un comportement citoyen.
A ce propos, eût égard à notre quasi kiloWatt de consommation horaire potentielle, il me semble que nous devrions, à l’instar d’Artus Bertrand, qui compense ses photos aériennes en payant l’écotaxe sur les émissions de carbone, participer nous aussi à cet effort écologique. On n’écrit pas ecolosong impunément, ce n’est pas Pascou qui me contredira.
La tonne se négocie semble-t-il aux alentours de 70 $. Le kilowatt quant à lui, « émet » 1,3 centimes d’euro d’équivalent carbone. Une cinquantaine de répétitions, soit 100 heures, ont entraîné une dégradation de l’atmosphère dont le coût revient à 1,3 euros. On peut donc en déduire que nous avons produit 24,14 kilos de carbone au cours de nos répétitions. Bien sûr dans ce scénario, je prends pour hypothèse que nous aurions joué ampli à fond durant deux heures à chaque fois. Cependant durant 4 mois nous n’avions que nos ridicules ampli de tarlouzes, dès lors je considère que notre contribution à la dégradation de la planète se situe plutôt dant une fourchette de 3 à 5 Kilogrammes.
Ce qui compte-tenu de l’énergie développée par le groupe, me parait très dérisoire. A tout le moins le bilan énergétique me semble-t-il très positif.
Mais alors, une autre interrogation me vient : les cigarettes. Et là, c’est très difficile de trouver une quantité de CO2 émise par cigarette ; néanmoins j’ai trouvé dans un forum cette information intéressante : On rejette environ huit fois moins de CO2 en fumant une cigarette qu'en mangeant un morceau de sucre (5g) mais dans les deux cas cela n'a pas d'impact sur le réchauffement climatique car il s'agit de végétaux et non de carbone fossile. Ainsi, que le tabac de la cigarette se décompose, ou bien qu’il brûle, il dégagera la même quantité de CO2 ; enfin une bonne nouvelle ! Donc, et par conséquent, nous pouvons continuer !
Ce que nous avons fait avec entrain, en buvant notre café vespéralement dominical, avant de nous engouffrer dans l’antre magique des possibles musicaux,ce lieu étrange où opère mystérieusement l’alchimie créatrice qui nous anime. Philippe était absent, c’est donc Alain « évolution » qui l’a remplacé. Alain V1.0 était lui-même excusé, pour une raison qui m’échappe mais dont la légitimité ne fait aucun doute. La section rythmique amputée, le chant hémiplégique d’un de ses membres (de droite), la formation était donc réduite. Pourtant je n’ai jamais eu autant la sensation de foule que ce soir. Etait-ce la pléthore d’appareils au volume conséquent qui obéraient une grande partie de l’espace disponible, ou bien la plantation de pieds en tous genres (pieds de micro, pieds de lutrin, pieds de chaise, pieds humains) qui rendait toute progression en ligne droite incertaine et dangereuse ? La réponse se situe certainement au confluent de ces deux hypothèses.
La phase de réglage fut longue et douloureuse, dans un contexte de panne de l’ampli de scène, celui qui traditionnellement nous sert pour les voix. Seule la baffle gauche consentait à fonctionner. Il y a des paires de Baffles qui se perdent ! si je puis dire. Après quelques tests, nous avons tout de même diagnostiqué un câble défectueux. Je hais les câbles, je les abhorre je les abomine, je les déteste. Ils s’entremêlent, ils traînent, on se prend les pieds dedans, on les arrache, on les tire, on ne se rappelle plus à quoi ils correspondent, on est obligé de les suivre à quatre pattes pour en deviner l’usage.De plus le cable prend la poussière, il souille la main qui le saisit, il ne se love jamais correctement, il prend un malin plaisir à faire des 8. Le câble est une invention du Diable. Le câble nous a été envoyé par l’enfer pour stigmatiser toutes nos passions, nos fureurs, pour générer tensions et impatience. Le câble fait ressortir ce qu’il y a de mauvais en nous, il est l’instrument du mal. D’ailleurs le câble est serpentiforme, sinueux et sournois, comme cet autre serpent, symbiote d’un pommier de sinistre mémoire. Objets inanimés avez-vous donc une âme ? S’interroge Lamartine ; je mettrais ma main à couper qu’il pensait au câble. L’âme cuivrée du câble, son âme dure, retorse, aux accents métalliques… Je le maudis ! Vade Retro Câblanas !
Ca, c’est fait…
Phil nous a manqué. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, gémit Lamartine (le même, sans doute quelques jours après). Rien de plus vrai concernant notre batteur. En quelques séances il s’est rendu indispensable. Ainsi, lors de notre briefing de pré-répète, personne n’était là pour nous presser à commencer, et par la suite, son rythme HUMAIN, ses observations, ses relances ont fait cruellement défaut. Reviens Phil. Tout est pardonné !
C’est donc au son synthétique et binaire d’un processeur nimbus sans imagination que nous avons repris Whatever. Autant le dire, sur le plan musical, cette soirée n’aura pas été un modèle de perfection. Mais elle aura permis à nos musiciens à cordes de caler un peu leur matériel, d’en explorer les possibilités, la musicalité. De même la section chant aura profité de la séance. Au cours de l’après midi, Odile et moi avons beaucoup travaillé les chœurs de Caroline, avec des succès divers. Mais sur Whatever, j’ai vraiment ressenti du plaisir à chanter à deux en « bi-ton ». Je faisais le contre-champ tandis qu’elle interprétait la mélodie, et j’ai mieux compris la signification de l’expression « chanter à l’unisson ».
Cette répète s’est concentrée sur nos standards : Whatever, Proud Mary, Caroline, Jumping Jack. Caroline reste encore un obstacle coté chant. Mélodiquement c’est loin d’être aussi simple que ça n’en a l’air, surtout lors du refrain à plusieurs voix. Odile et moi-même avons profité du moment pour faire des essais. C’est aussi à ça que servent les répètitions : explorer des voies. Certaines sont sans issues, d’autres débouchent sur des progrès. La démarche expérimentale, finalement : échec/succès.
Les conditions de l’expérience étaient difficiles en ce que nous avons joué fenêtres fermées pour les raisons explicitées en début de ce billet. La chaleur est montée assez rapidement, malgré les efforts louables du ventilateur pivotant. Détail cocasse : on a observé une migration des musiciens vers la zone la mieux ventilée. Ainsi vers la fin, étions nous tous concentrés sur deux mètres carrés !
Bien sûr nous avons cassé une corde au cours de cette séance. Vous aurez compris que le « nous » est de pure forme. Qui, sinon Pierrot aurait pu casser une corde ? Le fait nouveau tient en ce que maintenant, plus besoin de changer la corde, on change la guitare et hop ! ni vu ni connu je t’embrouille, je continue !
Au chapitre des faits divers, signalons la naissance des chiots de Rixie, la Dogue du Caucase. Bien qu’en petite forme, elle a tout de même mis bas onze micro-molosses. Ceux-ci croissent sous le regard émerveillé de Jésou qui leur donne la tétée. En effet Elodie a rapatrié sa « couvée » à l’impasse des Climatites pour l’été.
Il me semble qu’ils ont tous des noms en K : Ktatpulte, Kterpilar, Ksimodo, Klassotherapie, Klachnikov, Kramasov, Klipète, etc….
La mise bas s’est passée dans de bonnes conditions. La chienne léchait le museau de chaque rejeton lors de sa sortie, sauf pour l’un d’entre eux qui s’est présenté par le siège, ce qui a déconcerté la maman et eu pour conséquence un léchage postérieur. Signalons l’abnégation d’Elodie, qui aspirait les mucosités bronchiques des chiots directement au museau. Rien que d’y penser en l’écrivant, j’en ai des frissons.
Longue vie aux chiots et à la maman. Et comme le dit Lamartine, qui à mon sens s’est un peu moins cassé cette fois-ci, enfonçant la porte ouverte d’une démagogie larmoyante du style « c’est pas bien de tuer les zanimo, à mort la corrida » : Tuer les animaux pour se nourrir de leur chair et de leur sang est une des infirmités de la condition humaine.
Ouais.. à voir.
C’est vers 20h30 que nous avons rallié ce dimanche soir, la terrasse des Fabre. En définitive les Charras n’ont pas passé leur week-end en amoureux à Collioure du fait d’une météo très incertaine. Encore que ça puisse se discuter : quel meilleur temps qu’un week-end pluvieux pour favoriser, dans le confort douillet d’une chambre, le rapprochement propice de deux êtres que tout sépare dans la vie quotidienne ? Le beau temps, et son cortège ennuyeux d’excursions, de ballades et autres visites, ne peut que parasiter l’essentiel d’une démarche amoureuse qui reste quand même, quoi qu’on en pense, comment dire cela poétiquement… l’intimité des corps ? Mais nous n’avions pas oublié l’anniversaire de notre leader maximo, et l’avons fêté grâce à Sylvie qui a confectionné un gâteau au yaourt et au Nesquick de très bonne facture (je le mettrais toutefois en « deux », derrière l’île flottante, dans mon panthéon personnel des entremêts). Rendez-vous moins tardif qu’à l’accoutumée, motivé par le désir de ne pas terminer trop tard, et celui de préserver les voisins en ces nuits d’été où le son pénètre avec gourmandise dans les habitations par les ouvertures maintenues béantes afin de rafraîchir les pièces. Le rocker, bien qu’artiste, sait adopter un comportement citoyen.
A ce propos, eût égard à notre quasi kiloWatt de consommation horaire potentielle, il me semble que nous devrions, à l’instar d’Artus Bertrand, qui compense ses photos aériennes en payant l’écotaxe sur les émissions de carbone, participer nous aussi à cet effort écologique. On n’écrit pas ecolosong impunément, ce n’est pas Pascou qui me contredira.
La tonne se négocie semble-t-il aux alentours de 70 $. Le kilowatt quant à lui, « émet » 1,3 centimes d’euro d’équivalent carbone. Une cinquantaine de répétitions, soit 100 heures, ont entraîné une dégradation de l’atmosphère dont le coût revient à 1,3 euros. On peut donc en déduire que nous avons produit 24,14 kilos de carbone au cours de nos répétitions. Bien sûr dans ce scénario, je prends pour hypothèse que nous aurions joué ampli à fond durant deux heures à chaque fois. Cependant durant 4 mois nous n’avions que nos ridicules ampli de tarlouzes, dès lors je considère que notre contribution à la dégradation de la planète se situe plutôt dant une fourchette de 3 à 5 Kilogrammes.
Ce qui compte-tenu de l’énergie développée par le groupe, me parait très dérisoire. A tout le moins le bilan énergétique me semble-t-il très positif.
Mais alors, une autre interrogation me vient : les cigarettes. Et là, c’est très difficile de trouver une quantité de CO2 émise par cigarette ; néanmoins j’ai trouvé dans un forum cette information intéressante : On rejette environ huit fois moins de CO2 en fumant une cigarette qu'en mangeant un morceau de sucre (5g) mais dans les deux cas cela n'a pas d'impact sur le réchauffement climatique car il s'agit de végétaux et non de carbone fossile. Ainsi, que le tabac de la cigarette se décompose, ou bien qu’il brûle, il dégagera la même quantité de CO2 ; enfin une bonne nouvelle ! Donc, et par conséquent, nous pouvons continuer !
Ce que nous avons fait avec entrain, en buvant notre café vespéralement dominical, avant de nous engouffrer dans l’antre magique des possibles musicaux,ce lieu étrange où opère mystérieusement l’alchimie créatrice qui nous anime. Philippe était absent, c’est donc Alain « évolution » qui l’a remplacé. Alain V1.0 était lui-même excusé, pour une raison qui m’échappe mais dont la légitimité ne fait aucun doute. La section rythmique amputée, le chant hémiplégique d’un de ses membres (de droite), la formation était donc réduite. Pourtant je n’ai jamais eu autant la sensation de foule que ce soir. Etait-ce la pléthore d’appareils au volume conséquent qui obéraient une grande partie de l’espace disponible, ou bien la plantation de pieds en tous genres (pieds de micro, pieds de lutrin, pieds de chaise, pieds humains) qui rendait toute progression en ligne droite incertaine et dangereuse ? La réponse se situe certainement au confluent de ces deux hypothèses.
La phase de réglage fut longue et douloureuse, dans un contexte de panne de l’ampli de scène, celui qui traditionnellement nous sert pour les voix. Seule la baffle gauche consentait à fonctionner. Il y a des paires de Baffles qui se perdent ! si je puis dire. Après quelques tests, nous avons tout de même diagnostiqué un câble défectueux. Je hais les câbles, je les abhorre je les abomine, je les déteste. Ils s’entremêlent, ils traînent, on se prend les pieds dedans, on les arrache, on les tire, on ne se rappelle plus à quoi ils correspondent, on est obligé de les suivre à quatre pattes pour en deviner l’usage.De plus le cable prend la poussière, il souille la main qui le saisit, il ne se love jamais correctement, il prend un malin plaisir à faire des 8. Le câble est une invention du Diable. Le câble nous a été envoyé par l’enfer pour stigmatiser toutes nos passions, nos fureurs, pour générer tensions et impatience. Le câble fait ressortir ce qu’il y a de mauvais en nous, il est l’instrument du mal. D’ailleurs le câble est serpentiforme, sinueux et sournois, comme cet autre serpent, symbiote d’un pommier de sinistre mémoire. Objets inanimés avez-vous donc une âme ? S’interroge Lamartine ; je mettrais ma main à couper qu’il pensait au câble. L’âme cuivrée du câble, son âme dure, retorse, aux accents métalliques… Je le maudis ! Vade Retro Câblanas !
Ca, c’est fait…
Phil nous a manqué. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, gémit Lamartine (le même, sans doute quelques jours après). Rien de plus vrai concernant notre batteur. En quelques séances il s’est rendu indispensable. Ainsi, lors de notre briefing de pré-répète, personne n’était là pour nous presser à commencer, et par la suite, son rythme HUMAIN, ses observations, ses relances ont fait cruellement défaut. Reviens Phil. Tout est pardonné !
C’est donc au son synthétique et binaire d’un processeur nimbus sans imagination que nous avons repris Whatever. Autant le dire, sur le plan musical, cette soirée n’aura pas été un modèle de perfection. Mais elle aura permis à nos musiciens à cordes de caler un peu leur matériel, d’en explorer les possibilités, la musicalité. De même la section chant aura profité de la séance. Au cours de l’après midi, Odile et moi avons beaucoup travaillé les chœurs de Caroline, avec des succès divers. Mais sur Whatever, j’ai vraiment ressenti du plaisir à chanter à deux en « bi-ton ». Je faisais le contre-champ tandis qu’elle interprétait la mélodie, et j’ai mieux compris la signification de l’expression « chanter à l’unisson ».
Cette répète s’est concentrée sur nos standards : Whatever, Proud Mary, Caroline, Jumping Jack. Caroline reste encore un obstacle coté chant. Mélodiquement c’est loin d’être aussi simple que ça n’en a l’air, surtout lors du refrain à plusieurs voix. Odile et moi-même avons profité du moment pour faire des essais. C’est aussi à ça que servent les répètitions : explorer des voies. Certaines sont sans issues, d’autres débouchent sur des progrès. La démarche expérimentale, finalement : échec/succès.
Les conditions de l’expérience étaient difficiles en ce que nous avons joué fenêtres fermées pour les raisons explicitées en début de ce billet. La chaleur est montée assez rapidement, malgré les efforts louables du ventilateur pivotant. Détail cocasse : on a observé une migration des musiciens vers la zone la mieux ventilée. Ainsi vers la fin, étions nous tous concentrés sur deux mètres carrés !
Bien sûr nous avons cassé une corde au cours de cette séance. Vous aurez compris que le « nous » est de pure forme. Qui, sinon Pierrot aurait pu casser une corde ? Le fait nouveau tient en ce que maintenant, plus besoin de changer la corde, on change la guitare et hop ! ni vu ni connu je t’embrouille, je continue !
Au chapitre des faits divers, signalons la naissance des chiots de Rixie, la Dogue du Caucase. Bien qu’en petite forme, elle a tout de même mis bas onze micro-molosses. Ceux-ci croissent sous le regard émerveillé de Jésou qui leur donne la tétée. En effet Elodie a rapatrié sa « couvée » à l’impasse des Climatites pour l’été.
Il me semble qu’ils ont tous des noms en K : Ktatpulte, Kterpilar, Ksimodo, Klassotherapie, Klachnikov, Kramasov, Klipète, etc….
La mise bas s’est passée dans de bonnes conditions. La chienne léchait le museau de chaque rejeton lors de sa sortie, sauf pour l’un d’entre eux qui s’est présenté par le siège, ce qui a déconcerté la maman et eu pour conséquence un léchage postérieur. Signalons l’abnégation d’Elodie, qui aspirait les mucosités bronchiques des chiots directement au museau. Rien que d’y penser en l’écrivant, j’en ai des frissons.
Longue vie aux chiots et à la maman. Et comme le dit Lamartine, qui à mon sens s’est un peu moins cassé cette fois-ci, enfonçant la porte ouverte d’une démagogie larmoyante du style « c’est pas bien de tuer les zanimo, à mort la corrida » : Tuer les animaux pour se nourrir de leur chair et de leur sang est une des infirmités de la condition humaine.
Ouais.. à voir.
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