lundi 29 mars 2010
dimanche 28 mars 2010
Vacance de Poste
Je ne sais comment vous l’annoncer avec ménagement car j’imagine à quel point Odile était appréciée dans le groupe, et d’ailleurs je remercie ceux qui ont témoigné leur sympathie à notre choriste en la circonstance, de vive-voix ou par téléphone en tentant de la faire revenir sur ce choix, mais je vais être brutal : Odile aux Blanches Mains quitte notre formation. Je me fais l’écho de ses paroles de regrets : pour des raisons personnelles elle ne peut plus continuer à accompagner notre aventure. C’est avec beaucoup de tristesse qu’elle s’est résolue à cette décision. Elle est consciente que ce départ survient en plein enregistrement du CD, mais elle a noté avec soulagement la rapidité avec laquelle une solution de remplacement a été trouvée, et souhaite à la nouvelle choriste, Ktou beaucoup de succès.
C’est sous le coup de ce changement important pour moi que je me suis rendu à l’hebdomadaire séance de répétition à la SJM. Tout le monde était donc présent si l’on excepte notre pianiste qui avait rejoint Odile à la soirée bibliothèque des filles, qui se tenait chez notre Valérie. On m’a rapporté que Valérie avait confectionné de succulents desserts, dont un gâteau au chocolat qui a été très apprécié. A tel point qu’il a été servi déjà amputé de moitié, Le Baou et Laura s’étant jeté dessus à peine sorti du four, comme une compagnie de sauterelles décimant un champ de sorgho. La soirée terminée, le fourbe comptable avait attendu que toutes partent, dissimulé derrière en encadrement de porte, pour donner le signal de l’hallali et achever les restes encore fumant du dessert. A son retour dans la cuisine, Valérie ne put que constater la parfaite propreté du plat, comme s’il avait été léché par un couple d’animaux affamés. Il trônait fièrement sur la table, deux cuillers posée dessus, comme en manière de défi : pour mieux signer le forfait et désigner les coupables dont la fourberie est allée jusqu’à se précipiter dans les chambres et simuler le sommeil pour mieux dissimuler leur incivilité.
De notre coté c’est avec un grand plaisir que nous avons investi l’Antre des Possibles Musicaux. Dès le départ le Carré nous a donné le ton de la soirée en décidant d’utiliser les baguettes fagots afin de diminuer le son de la batterie. Cela a permis aux musiciens à leur tour de baisser le son de leurs amplis, et au chanteur de retrouver un peu les conditions de studio. A ce propos, j’en parlais avec Lolo un soir chez Jako : ni elle ni moi n’avons l’habitude de nous entendre, et c’est toujours avec une grande surprise que nous recevons les remarques des musiciens lors des séances d’enregistrement car elles tombent un peu comme des coups de tonnerre dans un ciel serein : Cela fait des mois que nous jouons ou chantons de la même manière, et tout soudain on nous dit qu’il ne faut pas s’y prendre de cette manière… Ce qui nous déconcerte : soit tout le monde ronge son frein depuis des mois et profite de l’occasion pour nous recentrer, soit on ne nous entendait pas !
Mais plutôt que de se poser en Calimero, il est plus intéressant de positiver et de travailler à une progression de la qualité de notre musique. Donc pas de soucis, point de rancœur, c’est le résultat qui compte et hardi petit !
Ce mercredi donc a été l’occasion d’un marathon musical de printemps. Nous avons repris toutes les compos à l’exception du Cochon. Chaque titre a été mené tambour battant (c’est le cas de le dire) à la satisfaction de tous et surtout de Poun qui n’a pas tari d’éloges, estimant à chaque morceau « qu’on ne l’avait jamais joué aussi bien ! ».
Puis nous avons enchaîné sur les reprises. Ces dernières ont été plus laborieuses car depuis des semaines que nous sommes polarisés sur les titres du CD, nous avons complètement laissé tomber le reste. Les accords ont donc parfois été longs à venir, et même certains rythmes hésitants. J’ai eu pour ma part beaucoup de mal avec New York que j’ai chanté avec une voix d’outre-tombe, qui me fit penser qu’avec une voix pareille on ne m’aurait jamais laissé atteindre la Big Apple : j’aurais carrément été refoulé au portique de l’embarquement de Charles de Gaulle, ce qui m’a rendu encore prégnante l’absence d’Odile qui a incarné ce titre depuis ses origines.
Mais, est c’est le principal, le plaisir est revenu. Après ces deux derniers mois où nous avons eu l’impression de tourner en rond, il a été très rafraîchissant de se lâcher et de réintroduire un brin de passion dans notre interprétation. C’est pourquoi à la pause nous avons chacun exprimé notre joie à retrouver l’osmose des débuts. Jusqu’ici nous avions joué à l’eau claire, ce qui est désormais une règle, mais pour sceller à nouveau le pacte musical qui nous lie depuis trois ans, Jésou nous a servi un verre de boisson ambrée rapportée d’Espagne par Sylvie lors d’un championnat canin. Ah ! qu’est-ce que ça fait du bien, de s’en jeter un petit avec les copains..
Après la pause, on a décidé de se lâcher en parcourant quelques titres des années soixante, juste pour le plaisir. L’un de nous lançait un titre, et P. recherchait quelques instants les accords ; j’allais de mon coté faire un tour à l’étage pour trouver les paroles sur internet, puis nous improvisions. C’était approximatif, foutraque et déjanté, mais bon Dieu que c’était bon !
Ce qui a fait dire au Barde que l’orchestre de bal, c’est vraiment bien, et qu’on devrait abandonner toutes ces conneries de création pour se lancer dans le bal du samedi soir. Il est vrai qu’il n’y a rien de tel d’une mélodie des sixties pour réveiller une audience endormie. Mais quand même, un bon Bête de Scène bien balancé, ou un Docteur Bonheur de derrière les (baguettes) fagots n’ont rien à envier aux Oldies pour raviver les ardeurs d’un cinquantenaire un peu assoupi au terme d’un arrosage mal maîtrisé.
Reste une interrogation : Notre choriste partie, quid de la suite ? Y aura-t-il un transfert de compétence vers la pianiste et le guitariste solo, voire, on peut tout imaginer : le batteur, le guitariste rythmique et même le bassiste ?... ou bien devrons nous organiser des auditions afin de trouver la perle rare ? En tous cas c'est là un nouveau défi à la cohésion du groupe : une décision collégiale qui satisfasse tout le monde.
C’est sous le coup de ce changement important pour moi que je me suis rendu à l’hebdomadaire séance de répétition à la SJM. Tout le monde était donc présent si l’on excepte notre pianiste qui avait rejoint Odile à la soirée bibliothèque des filles, qui se tenait chez notre Valérie. On m’a rapporté que Valérie avait confectionné de succulents desserts, dont un gâteau au chocolat qui a été très apprécié. A tel point qu’il a été servi déjà amputé de moitié, Le Baou et Laura s’étant jeté dessus à peine sorti du four, comme une compagnie de sauterelles décimant un champ de sorgho. La soirée terminée, le fourbe comptable avait attendu que toutes partent, dissimulé derrière en encadrement de porte, pour donner le signal de l’hallali et achever les restes encore fumant du dessert. A son retour dans la cuisine, Valérie ne put que constater la parfaite propreté du plat, comme s’il avait été léché par un couple d’animaux affamés. Il trônait fièrement sur la table, deux cuillers posée dessus, comme en manière de défi : pour mieux signer le forfait et désigner les coupables dont la fourberie est allée jusqu’à se précipiter dans les chambres et simuler le sommeil pour mieux dissimuler leur incivilité.
De notre coté c’est avec un grand plaisir que nous avons investi l’Antre des Possibles Musicaux. Dès le départ le Carré nous a donné le ton de la soirée en décidant d’utiliser les baguettes fagots afin de diminuer le son de la batterie. Cela a permis aux musiciens à leur tour de baisser le son de leurs amplis, et au chanteur de retrouver un peu les conditions de studio. A ce propos, j’en parlais avec Lolo un soir chez Jako : ni elle ni moi n’avons l’habitude de nous entendre, et c’est toujours avec une grande surprise que nous recevons les remarques des musiciens lors des séances d’enregistrement car elles tombent un peu comme des coups de tonnerre dans un ciel serein : Cela fait des mois que nous jouons ou chantons de la même manière, et tout soudain on nous dit qu’il ne faut pas s’y prendre de cette manière… Ce qui nous déconcerte : soit tout le monde ronge son frein depuis des mois et profite de l’occasion pour nous recentrer, soit on ne nous entendait pas !
Mais plutôt que de se poser en Calimero, il est plus intéressant de positiver et de travailler à une progression de la qualité de notre musique. Donc pas de soucis, point de rancœur, c’est le résultat qui compte et hardi petit !
Ce mercredi donc a été l’occasion d’un marathon musical de printemps. Nous avons repris toutes les compos à l’exception du Cochon. Chaque titre a été mené tambour battant (c’est le cas de le dire) à la satisfaction de tous et surtout de Poun qui n’a pas tari d’éloges, estimant à chaque morceau « qu’on ne l’avait jamais joué aussi bien ! ».
Puis nous avons enchaîné sur les reprises. Ces dernières ont été plus laborieuses car depuis des semaines que nous sommes polarisés sur les titres du CD, nous avons complètement laissé tomber le reste. Les accords ont donc parfois été longs à venir, et même certains rythmes hésitants. J’ai eu pour ma part beaucoup de mal avec New York que j’ai chanté avec une voix d’outre-tombe, qui me fit penser qu’avec une voix pareille on ne m’aurait jamais laissé atteindre la Big Apple : j’aurais carrément été refoulé au portique de l’embarquement de Charles de Gaulle, ce qui m’a rendu encore prégnante l’absence d’Odile qui a incarné ce titre depuis ses origines.
Mais, est c’est le principal, le plaisir est revenu. Après ces deux derniers mois où nous avons eu l’impression de tourner en rond, il a été très rafraîchissant de se lâcher et de réintroduire un brin de passion dans notre interprétation. C’est pourquoi à la pause nous avons chacun exprimé notre joie à retrouver l’osmose des débuts. Jusqu’ici nous avions joué à l’eau claire, ce qui est désormais une règle, mais pour sceller à nouveau le pacte musical qui nous lie depuis trois ans, Jésou nous a servi un verre de boisson ambrée rapportée d’Espagne par Sylvie lors d’un championnat canin. Ah ! qu’est-ce que ça fait du bien, de s’en jeter un petit avec les copains..
Après la pause, on a décidé de se lâcher en parcourant quelques titres des années soixante, juste pour le plaisir. L’un de nous lançait un titre, et P. recherchait quelques instants les accords ; j’allais de mon coté faire un tour à l’étage pour trouver les paroles sur internet, puis nous improvisions. C’était approximatif, foutraque et déjanté, mais bon Dieu que c’était bon !
Ce qui a fait dire au Barde que l’orchestre de bal, c’est vraiment bien, et qu’on devrait abandonner toutes ces conneries de création pour se lancer dans le bal du samedi soir. Il est vrai qu’il n’y a rien de tel d’une mélodie des sixties pour réveiller une audience endormie. Mais quand même, un bon Bête de Scène bien balancé, ou un Docteur Bonheur de derrière les (baguettes) fagots n’ont rien à envier aux Oldies pour raviver les ardeurs d’un cinquantenaire un peu assoupi au terme d’un arrosage mal maîtrisé.
Reste une interrogation : Notre choriste partie, quid de la suite ? Y aura-t-il un transfert de compétence vers la pianiste et le guitariste solo, voire, on peut tout imaginer : le batteur, le guitariste rythmique et même le bassiste ?... ou bien devrons nous organiser des auditions afin de trouver la perle rare ? En tous cas c'est là un nouveau défi à la cohésion du groupe : une décision collégiale qui satisfasse tout le monde.
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En gris ou en couleur
dans n'importe quel ton
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A Quel Sein se Vouer ?
On publie trop de photos de playmates dans ce blog et on ne prend pas assez en compte la sensibilité de ses lectrices. Un torse viril et puissant, parfois érotiquement moulé par un marcel Calvin Klein peut susciter autant d'émoi que la plus parfaite poitrine.
Pour réparer cette injustice, et satisfaire ainsi à un minimum de quotas, voici un tableau récapitulatif de l’anatomie du rocker cinquantenaire moyen. Amusez vous, chères lectrices, à retrouver parmi les modèles proposés celui qui correspond le mieux à votre compagnon…
Pour réparer cette injustice, et satisfaire ainsi à un minimum de quotas, voici un tableau récapitulatif de l’anatomie du rocker cinquantenaire moyen. Amusez vous, chères lectrices, à retrouver parmi les modèles proposés celui qui correspond le mieux à votre compagnon…
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samedi 27 mars 2010
C'est en Moi, Ce N'est Pas en Moi
Ktou m'a glissé ce texte, au cours de la soirée d'anniversaire d'Hubert. J'en connaissais l'existence, Odile m'en avait parlé. Je savais déjà qu'il s'agissait d'une sombre histoire, d'une rencontre orageuse entre deux êtres en un lieu de méditation.
La lecture est au premier abord déroutante, qui mêle de manière ambiguë les points de vue d'une femme et d'un homme dont inexplicablement les réalités personnelles se télescopent en un clash destructeur. Quel est le parcours de chacun, quelle est leur histoire personnelle ? se connaissaient-ils avant ? est-ce leur première rencontre, ou bien s'agit-il d'un rite établi ? je pencherai pour cette dernière hypothèse car la femme sait que le fossoyeur "avait un coeur de pierre".
Comme dans un champ contrechamp cinématographique filmé à l'épaule par un Lelouch, on plonge dans les pensées de l'un et de l'autre et si l'on n'y prend garde on se perd dans leurs méandres de violence et d'attirance. Dans cet affrontement ravageur, l'un semble sortir gagnant, mais le prix est terrible, comme s'il avait voulu extirper la violence d'un sentiment qu'il ne comprend pas de la seule manière qu'il connaisse : physiquement. C'est un constat des difficultés que nous avons à dealer avec nos affects, et aux solutions empiriques que nous leur apportons : maladroites, inadaptées et immatures... instinctives le plus souvent. A l'instar de ce qui se passe dans une relation amoureuse, évoquée ici dans sa forme la plus dépouillée, physique à nouveau, lors du coït que l'on imagine hâtif et animal, pratiqué avec violence mais sans passion, dans un défoulement libérateur, sur la tombe même que la femme est venue visiter.
L'un et l'autre partagent cette phrase sibylline : "c'est en moi, ce n'est pas en moi" un peu comme sur le ruban de Moebius on semble tourner sans fin sur un même chemin, tout en explorant en fait les deux faces d'une même réalité/dualité. L'auteur voudrait il signifier par là l'étrangeté des sentiments, dont on ne sait pas très bien s'ils nous sont personnels, ou bien s'ils sont des manifestations extérieures qui s'imposent à nous et dont nous sommes les spectateurs/acteurs impuissants ? Le cimetière est en tous cas le terrain de nos renoncements, de nos échecs, et des compromis terribles que chacun fait avec soi-même pour continuer à exister tout en gardant son intégrité mentale. C'est aussi celui de la compassion mélancolique que l'on éprouve pour ce moi que l'on contemple parfois dans ces rares moments où la conscience de soi se dédouble, dans le même processus que ce tableau célèbre de Norman Rockwell figurant un peintre qui reproduit l'image même du tableau que le spectateur contemple, plongeant ce dernier dans un abîme existentiel insondable.
Dans La scène finale, le fossoyeurs brûle ce qu'il a si maladroitement aimé dans un geste de rejet de quelque chose qu'il ne comprend pas, qui le dépasse. Cependant il en conserve les cendres. dans un vase. dans une urne. il sacralise l'instant, il le fait sien. S'il ne comprend pas cette complexité, il ne peut se résoudre à l'oublier. Comme peut être d'autres épreuves, il la garde en lui, elle fait partie de lui et participe de sa construction, même si on imagine l'édifice instable, bâti sans architecte sur des fondations mouvantes.
Pour conclure je dirait qu'il est évident que les protagonistes de ce récit sont issus d'une expérience onirique et ne sont que les deux faces d'un Janus androgyne.
Dernier détail : le texte, imprimé sans mise en forme sur deux feuillets porte comme entête : "Mémo interne". et le bas de page précise : "Confidentiel"...
J’l’ai rencontré au cimetière
C’était l’fossoyeur
L’avait un cœur de pierre
Et il m’a fait peur
Je lui ai souri
Il m’a dévorée.
C’n’est pas en moi c’est en moi
Il m’a foudroyée
Elle cherchait la tombe de sa mère
Moi j’avais les pieds plein de terre
M’a ébloui
J’l’ai détestée
C’n’est pas en moi c’est en moi
Elle m’a agacée
Ma passion fut dévorante
Et ma proposition démente
Mon cerveau s’est débranché
D’faire l’amour c’est c’que j’voulais
C’n’est pas en moi c’est en moi
Il m’a foudroyée
J’ai pris ma pelle et l’ai cognée
Devant l’mausolée je l’ai brûlée
En cendres je l’ai ramassée
Dans un grand vase l’ai enfermée
C’n’est pas en moi c’est en moi
C’est comme ça que j’lai aimée
La lecture est au premier abord déroutante, qui mêle de manière ambiguë les points de vue d'une femme et d'un homme dont inexplicablement les réalités personnelles se télescopent en un clash destructeur. Quel est le parcours de chacun, quelle est leur histoire personnelle ? se connaissaient-ils avant ? est-ce leur première rencontre, ou bien s'agit-il d'un rite établi ? je pencherai pour cette dernière hypothèse car la femme sait que le fossoyeur "avait un coeur de pierre".
Comme dans un champ contrechamp cinématographique filmé à l'épaule par un Lelouch, on plonge dans les pensées de l'un et de l'autre et si l'on n'y prend garde on se perd dans leurs méandres de violence et d'attirance. Dans cet affrontement ravageur, l'un semble sortir gagnant, mais le prix est terrible, comme s'il avait voulu extirper la violence d'un sentiment qu'il ne comprend pas de la seule manière qu'il connaisse : physiquement. C'est un constat des difficultés que nous avons à dealer avec nos affects, et aux solutions empiriques que nous leur apportons : maladroites, inadaptées et immatures... instinctives le plus souvent. A l'instar de ce qui se passe dans une relation amoureuse, évoquée ici dans sa forme la plus dépouillée, physique à nouveau, lors du coït que l'on imagine hâtif et animal, pratiqué avec violence mais sans passion, dans un défoulement libérateur, sur la tombe même que la femme est venue visiter.
L'un et l'autre partagent cette phrase sibylline : "c'est en moi, ce n'est pas en moi" un peu comme sur le ruban de Moebius on semble tourner sans fin sur un même chemin, tout en explorant en fait les deux faces d'une même réalité/dualité. L'auteur voudrait il signifier par là l'étrangeté des sentiments, dont on ne sait pas très bien s'ils nous sont personnels, ou bien s'ils sont des manifestations extérieures qui s'imposent à nous et dont nous sommes les spectateurs/acteurs impuissants ? Le cimetière est en tous cas le terrain de nos renoncements, de nos échecs, et des compromis terribles que chacun fait avec soi-même pour continuer à exister tout en gardant son intégrité mentale. C'est aussi celui de la compassion mélancolique que l'on éprouve pour ce moi que l'on contemple parfois dans ces rares moments où la conscience de soi se dédouble, dans le même processus que ce tableau célèbre de Norman Rockwell figurant un peintre qui reproduit l'image même du tableau que le spectateur contemple, plongeant ce dernier dans un abîme existentiel insondable.
Dans La scène finale, le fossoyeurs brûle ce qu'il a si maladroitement aimé dans un geste de rejet de quelque chose qu'il ne comprend pas, qui le dépasse. Cependant il en conserve les cendres. dans un vase. dans une urne. il sacralise l'instant, il le fait sien. S'il ne comprend pas cette complexité, il ne peut se résoudre à l'oublier. Comme peut être d'autres épreuves, il la garde en lui, elle fait partie de lui et participe de sa construction, même si on imagine l'édifice instable, bâti sans architecte sur des fondations mouvantes.
Pour conclure je dirait qu'il est évident que les protagonistes de ce récit sont issus d'une expérience onirique et ne sont que les deux faces d'un Janus androgyne.
Dernier détail : le texte, imprimé sans mise en forme sur deux feuillets porte comme entête : "Mémo interne". et le bas de page précise : "Confidentiel"...
J’l’ai rencontré au cimetière
C’était l’fossoyeur
L’avait un cœur de pierre
Et il m’a fait peur
Je lui ai souri
Il m’a dévorée.
C’n’est pas en moi c’est en moi
Il m’a foudroyée
Elle cherchait la tombe de sa mère
Moi j’avais les pieds plein de terre
M’a ébloui
J’l’ai détestée
C’n’est pas en moi c’est en moi
Elle m’a agacée
Ma passion fut dévorante
Et ma proposition démente
Mon cerveau s’est débranché
D’faire l’amour c’est c’que j’voulais
C’n’est pas en moi c’est en moi
Il m’a foudroyée
J’ai pris ma pelle et l’ai cognée
Devant l’mausolée je l’ai brûlée
En cendres je l’ai ramassée
Dans un grand vase l’ai enfermée
C’n’est pas en moi c’est en moi
C’est comme ça que j’lai aimée
vendredi 26 mars 2010
Les Ides de Mars ne Présagent Jamais de Très Bons Augures
Le lundi 22 mars nous avions répondu à la convocation SMS de notre Leader pour une session d’enregistrement au Studio de la Pierre Blanche. A une semaine près, cette première rencontre de printemps correspondait aux célèbres ides de mars qui comme chacun le sait tombent le 15 de ce mois. Il y a deux mille cinquante quatre ans, un événement célèbre vint immortaliser cette date et contribua à la notoriété de ses protagonistes. Il s’agit bien sur, de l’assassinat de Jules César au pied de la statue de Pompée par son fils adoptif Brutus. Pourtant des rêves prémonitoires, des oracles et des renseignements de première main avaient averti César d’un événement fâcheux imminent, mais il sembla faire fi de tous ces signes avant-coureurs. Ce qui amena récemment un enquêteur italien à formuler l’hypothèse qu’il s’agissait en fait d’une forme de suicide. Jules César était épileptique et refusait que la maladie ternisse sa fin de règne. Il voyait là un dénouement tout à fait digne de son destin historique.
Notre empereur, le Grand P. n’est pas épileptique, et du reste aucun complot ne s’ourdit dans son dos pour le détrôner, d’autant que nous ne lui connaissons pas de fils adoptif. C’est donc en toute sérénité qu’il nous rejoignit au SPB pour continuer notre travail sur notre CD fleuve. Il s’agissait d’emprunter deux des quatre axes de nos travaux restants : chœurs, piano, basse et guitare. Jako décida de privilégier cette fois les parties de piano et les solos de guitare. Exercice facile sur le papier ; cependant une semaine auparavant j'avais fait un rêve dans le quel un corps lourd se vautrait sur un cheval mort dont j'aurais dû penser qu'il puisse être prémonitoire de lourds nuages se rassemblant au dessus d'un ciel serein. La suite devait le confirmer.
On installa le Yamaha de Lolo dans la régie du studio, près de la table de mixage. Sous l’œil attentif des musiciens, si l’on excepte le batteur qui s’était excusé pour cause de récupération d’un week-end épuisant en Espagne, et de la choriste dont nous expliciterons l’absence ultérieurement, elle se chauffa les doigts sur les essais de niveaux de l’ingé-son. Tout s’annonçait donc sous les meilleurs auspices et augurait d’une soirée productive qui permettrait de biffer définitivement certains éléments de notre liste de travail.
Hélas il n’en fut rien.
Il fallait refaire la partie piano de « Oublie » et notamment plusieurs montées d’arpèges particulièrement rapides. Lolo se plia bravement à l’exercice et s’en tira fort bien lors de ses essais « à blanc » mais dès que Jako tentait d’enregistrer c’était l’échec : trop de stress. Pour débloquer la situation, au bout d’une demi heure infructueuse, notre ingé-son installa un échantillonneur, un sampler en anglais. « Sampleur et sans reproche » lançâmes nous d’une même voix, Le Barde et moi. L’appareil émettait un bit de synchronisation qui permettait d’imprimer un tempo régulier aux notes de Lolo, comme l’aurait fait un métronome. L’autre avantage du système était de permettre à notre pianiste de jouer plus lentement, à son rythme, puis d’accélérer la captation au tempo de la chanson, sans perte d’amplitude.
C’est Jako qui calait à mesure les différents « drops ». Il nous fit écouter le résultat : c’était parfait ! comme s’il avait été joué en live avec le reste des musiciens. « Ca rend pas mal », apprécia Jako. Comme il avait aussi suggéré à Lolo de simplifier son travail en l’écourtant d’un octave les solos de piano étaient moins longs : « C’est furtif, ça passe bien » conclut Jako. Le mot nous plut, et pour les prises de sons suivantes nous exhortâmes Lolo à passer systématiquement « en mode furtif » afin de sécuriser son travail. Nous atteignîmes le point culminant lorsque notre pianiste passa un bon quart d’heure à taper sur UNE NOTE finale pour de la restituer correctement ! Il fallut à Jako à peine moins de temps pour la placer au bon endroit. Merveille de la technologie numérique, qui nous permit en une heure et demi chrono de finaliser la partie claviers d’Oublie.
Pendant ce temps nous allions et venions, les musiciens essayant tour à tour tous les amplis du studio, allant fumer une clope, refaisant le monde des UFR.
Quand l’enregistrement d’Oublie fut enfin mis en boite, on décida d’enchaîner. Mais on mit beaucoup de temps à rechercher sans succès la bonne version de « Marre » objet de la retouche.
De guerre lasse, on se reporta sur les solos de guitare. Depuis une demi heure P. rongeait son frein, assis devant son ampli, enchaînant les accords, affûté comme la lame du scapel de M. Hyde au moment d’éventrer une jeune prostituée dans une ruelle mal éclairée et nimbée de fog d’un quartier Londonien du XIXème siècle.
Pas de problème, pensai-je, maintenant ça va aller vite : deux solos de 20 secondes à faire, sur des titres que nous jouons depuis des années, notre Leader ne va en faire qu’une bouchée. C’était une bouchée particulièrement indigeste car à nouveau il fallut plus d’une heure à notre virtuose pour boucler ses drops.
J’ai encore dans les oreilles les stridents essais de tenue de la dernière note par notre Pierrot. Il dut y en avoir une cinquantaine. Ca confinait à l’acharnement thérapeutique : l’instrument poussait des lamentations déchirantes à vous tirer les larmes du corps, c’en était éprouvant pour les nerfs, on aurait voulu achever la bête pour qu’elle ne souffre plus. La Yamaha tel un animal rétif se montrait décidément peu accommodante aux sollicitations du Maximo.
Nous proposâmes de passer en mode furtif, mais la forme de la note incriminée s’y prêtait mal même quand P. eut changé sa guitare pour une pure Fender. Nous restâmes donc « en visuel » et à l’arraché capturâmes la bonne prise que Jako s’empressa de mettre en boite.
C’est dans un déchaînement de rires nerveux que nous achevâmes la soirée : trois heures de bataille pour cinq minutes utiles, nous avions placé la barre à des hauteurs stratosphériques. Au prix de l’heure de studio, voilà deux notes qui se révélaient particulièrement salées !
Mais il n'y a rien à regretter, quand on veut faire du propre et carré, on doit mettre le paquet. La qualité est à ce prix.
Notre empereur, le Grand P. n’est pas épileptique, et du reste aucun complot ne s’ourdit dans son dos pour le détrôner, d’autant que nous ne lui connaissons pas de fils adoptif. C’est donc en toute sérénité qu’il nous rejoignit au SPB pour continuer notre travail sur notre CD fleuve. Il s’agissait d’emprunter deux des quatre axes de nos travaux restants : chœurs, piano, basse et guitare. Jako décida de privilégier cette fois les parties de piano et les solos de guitare. Exercice facile sur le papier ; cependant une semaine auparavant j'avais fait un rêve dans le quel un corps lourd se vautrait sur un cheval mort dont j'aurais dû penser qu'il puisse être prémonitoire de lourds nuages se rassemblant au dessus d'un ciel serein. La suite devait le confirmer.
On installa le Yamaha de Lolo dans la régie du studio, près de la table de mixage. Sous l’œil attentif des musiciens, si l’on excepte le batteur qui s’était excusé pour cause de récupération d’un week-end épuisant en Espagne, et de la choriste dont nous expliciterons l’absence ultérieurement, elle se chauffa les doigts sur les essais de niveaux de l’ingé-son. Tout s’annonçait donc sous les meilleurs auspices et augurait d’une soirée productive qui permettrait de biffer définitivement certains éléments de notre liste de travail.
Hélas il n’en fut rien.
Il fallait refaire la partie piano de « Oublie » et notamment plusieurs montées d’arpèges particulièrement rapides. Lolo se plia bravement à l’exercice et s’en tira fort bien lors de ses essais « à blanc » mais dès que Jako tentait d’enregistrer c’était l’échec : trop de stress. Pour débloquer la situation, au bout d’une demi heure infructueuse, notre ingé-son installa un échantillonneur, un sampler en anglais. « Sampleur et sans reproche » lançâmes nous d’une même voix, Le Barde et moi. L’appareil émettait un bit de synchronisation qui permettait d’imprimer un tempo régulier aux notes de Lolo, comme l’aurait fait un métronome. L’autre avantage du système était de permettre à notre pianiste de jouer plus lentement, à son rythme, puis d’accélérer la captation au tempo de la chanson, sans perte d’amplitude.
C’est Jako qui calait à mesure les différents « drops ». Il nous fit écouter le résultat : c’était parfait ! comme s’il avait été joué en live avec le reste des musiciens. « Ca rend pas mal », apprécia Jako. Comme il avait aussi suggéré à Lolo de simplifier son travail en l’écourtant d’un octave les solos de piano étaient moins longs : « C’est furtif, ça passe bien » conclut Jako. Le mot nous plut, et pour les prises de sons suivantes nous exhortâmes Lolo à passer systématiquement « en mode furtif » afin de sécuriser son travail. Nous atteignîmes le point culminant lorsque notre pianiste passa un bon quart d’heure à taper sur UNE NOTE finale pour de la restituer correctement ! Il fallut à Jako à peine moins de temps pour la placer au bon endroit. Merveille de la technologie numérique, qui nous permit en une heure et demi chrono de finaliser la partie claviers d’Oublie.
Pendant ce temps nous allions et venions, les musiciens essayant tour à tour tous les amplis du studio, allant fumer une clope, refaisant le monde des UFR.
Quand l’enregistrement d’Oublie fut enfin mis en boite, on décida d’enchaîner. Mais on mit beaucoup de temps à rechercher sans succès la bonne version de « Marre » objet de la retouche.
De guerre lasse, on se reporta sur les solos de guitare. Depuis une demi heure P. rongeait son frein, assis devant son ampli, enchaînant les accords, affûté comme la lame du scapel de M. Hyde au moment d’éventrer une jeune prostituée dans une ruelle mal éclairée et nimbée de fog d’un quartier Londonien du XIXème siècle.
Pas de problème, pensai-je, maintenant ça va aller vite : deux solos de 20 secondes à faire, sur des titres que nous jouons depuis des années, notre Leader ne va en faire qu’une bouchée. C’était une bouchée particulièrement indigeste car à nouveau il fallut plus d’une heure à notre virtuose pour boucler ses drops.
J’ai encore dans les oreilles les stridents essais de tenue de la dernière note par notre Pierrot. Il dut y en avoir une cinquantaine. Ca confinait à l’acharnement thérapeutique : l’instrument poussait des lamentations déchirantes à vous tirer les larmes du corps, c’en était éprouvant pour les nerfs, on aurait voulu achever la bête pour qu’elle ne souffre plus. La Yamaha tel un animal rétif se montrait décidément peu accommodante aux sollicitations du Maximo.
Nous proposâmes de passer en mode furtif, mais la forme de la note incriminée s’y prêtait mal même quand P. eut changé sa guitare pour une pure Fender. Nous restâmes donc « en visuel » et à l’arraché capturâmes la bonne prise que Jako s’empressa de mettre en boite.
C’est dans un déchaînement de rires nerveux que nous achevâmes la soirée : trois heures de bataille pour cinq minutes utiles, nous avions placé la barre à des hauteurs stratosphériques. Au prix de l’heure de studio, voilà deux notes qui se révélaient particulièrement salées !
Mais il n'y a rien à regretter, quand on veut faire du propre et carré, on doit mettre le paquet. La qualité est à ce prix.
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L'After
Dans les années 70, Jésou déjà musicien confirmé avait beaucoup de cheveux. Et aussi beaucoup de succès auprès des groupies. Il n'était pas rare qu'après le concert il en invite une à partager sa couche...
Le plus souvent, après un coït tumultueux et la traditionnelle question "alors, heureuse ?", épuisées, chavirées, éperdues d'ivresse et le corps moulu par trop d'acrobatiques ébats, elles restaient pantelantes, comme des poupées inertes, la bouche bée d'admiration.
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mercredi 24 mars 2010
UFR: C'est Peut-Etre de la Soupe, Mais Avec de Vrais Morceaux de Fossoyeurs Dedans !
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mardi 23 mars 2010
lundi 22 mars 2010
dimanche 21 mars 2010
Deux Nouveaux Bidules
Pour son anniversaire Jésou s'est vu offrir ce transmetteur sans fil numérique de dernière génération. Il fonctionne un peu comme un système Wifi.
Luxe suprême : Jésou pourra simuler au moyen d'un simple bouton le son inimitable de son ancien câble, avec je l'espère ce ronflement résiduel et le petit sifflement à la limite du spectre qui en font tout le charme.
Cela lui ouvre tout grand les triomphales portes de la mobilité, les plaisirs de la déambulation, les joies de l'arpentage de scène, des acrobaties Brianjoubesques sans plus s'inquiéter d'un déplugage intempestif ou d'un emmêlement inopportun de câbles.
Signalons que le bassiste dispose désormais du même appareil, ce qui nous promet des chorégraphies à couper le souffle dont nous avons pu percevoir les prémisses au cours de la dernières répète : J'ai vu de mes propres yeux le Barde se lever de son fauteuil à un moment, et l'Ultrabassiste frénétique traverser d'un mouvement rectiligne et uniforme touuuuute la salle Jim Morrisonn un sourire extatique aux lèvres, les yeux fermés.
Hélas le guitariste solo reste ficelé à sa planche de surf musicale, mais je ne doute pas que prochainement lui aussi succombera au chant des sirènes numériques et hertziènnes.
Mais je crois que la technique n'en restera pas là. Le Carré lui aussi va très bientôt profiter d'une révolution technologique : une paire de Wii en mains, débarrasse de son encombrant assemblages de caisses et de couvercles, il serpentera autour de nous, tel un joueur de maracas pour imprimer son rythme puissant à nos compositions.
C'est donc une évolution de notre jeu de scène qui se profile : je resterai quant à moi immobile et serein, avec mon chant épuré, tandis que les musiciens survoltés feront le show tout autour de moi dans des délires acrobatiques insensés.
Ça sera ça notre style. le Style des UFR, les Unidentified ForrestGump Rockers.
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Les Guitares Improbables de P.
P. est un artiste. Comme tel, on ne peut pas le considérer comme tout à fait normal. Son génie, son originalité puisent au plus profond d'un esprit tourmenté dont on ne peut expliquer avec des mots simple les tortueux chemins qu'empruntent ses pensées bizarres pour se frayer un passage vers la réalité.
Tout au plus peut-on s'en faire une idée approximative à travers ses choix d'instruments :
La monstrueuse planche de skate clignotante qui lui sert de pédale d'expression, la guitare rutilante et vintage aux évents de basse et à l'habillage de fonte brossée en sont des exemples révélateurs.
C'est pourquoi cette guitare, trouvée sur le net, ne saurait que le séduire et permettre l'expression de ses pulsions musicales les plus refoulées...
vendredi 19 mars 2010
La Machine Qui Fait Ping !
Ah, Qu’est ce que ça fait du bien, non pas de cracher enfin son venin, mais de se retrouver en répète. C’était le cas ce mercredi 17 mars dernier. A ce stade de mon propos, je me retourne sur les mois écoulés, recherchant dans ma mémoire notre dernière répète commune. Pour être tout à fait sincère, pour fouiller ma mémoire, celle-ci présentant de lourdes défaillances, je m’aide du blog à l’aide de la fonction « tag » ou mot-clé de ce dernier. Je fais défiler les pages relatives aux comptes-rendus. Il me faut remonter jusqu’au 25 janvier pour retrouver une évocation de notre dernière séance collective datée du 20. Voici donc deux mois que je n’ai pas fréquenté la Salle Jim Morrison, l’antre des possibles musicaux, l’origine de notre monde musical, chère à nos cœurs, chargée de mille souvenirs dont ses murs sont imprégnés, en proportion égale à l’odeur puissante du tabac froid qui en imprègne les lieux.
Mais avant de relater cette séance du renouveau, il me faut parler de l’évènement de la soirée. Nous sommes un 17 mars. Cela ne vous dit rien ? Peut être une petite phrase mnémotechnique en forme de ritournelle vous mettra-t-elle sur la voie ? Mais si : Nelle 17 mars 57 ! Mais oui, ce clin d’œil à notre amie Nelle (prononcer néleuh) pour nous remémorer l’anniversaire de notre Barde.
De nombreux visiteurs ont tenu à témoigner leur amitié au statique mais rythmique gratteux : Sylvie D., Hub, Philou, Ktou, Lizz, les Thévenon, accompagnent les UFR dans cet hommage à notre Jésou.
C’est dans une ambiance un peu survoltée que je m’introduis dans la cuisine des Fabre. Tandis que la chienne me lèche amicalement les couilles, et que Sylvie la machine à laver la vaisselle fouille, Elodie réclame les clés d’une voiture alors que Jésou tente de trier les couverts sales et propres, pendant qu’en bas à la SJM, les jumeaux martèlent un titre heavy metal. Dans ce joyeux brouhaha Alex m’aide à retrouver mes repères pendant que par petits groupes les visiteurs s’introduisent et investissent l’espace à la manière des usagers japonais du métro de Tokio dont on se souvient que des employés sont chargés de les tasser sans ménagement pour permettre aux portes de se refermer avant que la rame ne s’ébranle.
Une cigarette et un café plus tard, la compagnie est rassemblée dans le salon autour d’une flûte de champagne. La tarte aux pomme circule pendant que le Barde défait nerveusement le papier du cadeau que Pascou vient de lui tendre. Dans le même temps nous finissons de regarder sur l’Iphone de Hub les photos de son escapade annuelle au Québec, en compagnie de Philou et du Cousin Fortin. Mais déjà Notre hôte exhibe fièrement dans l’écrin de l’emballage, un système de transmission sans fil pour sa guitare, qui va lui permettre de rester immobile, mais sans le fil, ce qui on en conviendra est un réel plus pour le groupe. On se réjouit de savoir que Poun dispose du même ustensile et que lui aussi pourra arpenter les scènes du monde entier sans fil à la patte. Bien sûr j’émets une protestation de principe : On se souvient qu’en son temps on m’a interdit de Micro HF, au prétexte qu’il interférait avec la chaîne d’amplification. Il est vrai que je n’en avais pas besoin, moi qui ne bouge pas beaucoup.
Alors que tous les invités papotent autour de la splendide table basse du salon en merisier de Papouasie dont le plateau s’orne d’une coûteuse cave garnie de cigares de la Havane offerte par un client reconnaissant, le groupe s’éclipse et investit la SJM. On remet en état le piano, on déchiffre la notice du transmetteur du Barde, on branche les rares câbles restant, tout en se faisant la réflexion qu’à l’aune du matériel, les UFR se situe dans la fourchette haute désormais du talent musical. Ça me rappelle ce film des Monthy Python : le Sens de la Vie.
Une scène se situe dans un bloc obstétrical. Une jeune parturiente attend sur la table d’accouchement, les pieds joliment posés sur l’étrier. En position gynécologique est le terme consacré. On sent que ça ne va pas tarder et des grimaces de douleur, malgré ses efforts déforment les traits tirés de la jeune femme. Des gynécos très hollywoodiens rentrent en trombe, accompagnés de leur staff et marquent l’arrêt : Mais cette salle est vide déplore l’un d’eux. Où sont tous les appareils ? Comme une nuée de petites abeilles les infirmières courent dans tous les sens et entassent une foule de matériels divers, moniteurs, tablettes jusqu’à remplir totalement l’espace alors que la jeune femme tente de retenir le moment de la délivrance. L’un des gyneco est sur le point d’accomplir l’acte d’accouchement lorsque soudain il lève la tête d’entre les cuisses de sa patiente et interroge : Mais je n’entends pas la machine qui fait « ping » ? Il regarde alentours. Tous retiennent leur souffle, même la jeune femme dont on voit un éclair d’angoisse traverser ses beaux yeux bleus plissés par l’effort. Merde, s’emporte-t-il, JE LA VEUX dans ma salle, je veux la machine qui fait « ping ». De nouveaux les abeilles s’envolent nerveusement. Quelques instants plus tard elles introduisent un assemblage hétéroclite et tremblotant de valves, tuyaux, écrans clignotant, monté sur roulettes et l’approchent du théâtre des opérations. On sent que tout le monde est tendu alors que le gynéco appuie avec emphase sur un gros bouton rouge. Quelques secondes se passent et la machine émet un « ping » sonore et guilleret. A ce moment l’incroyable tension dramatique retombe, comme un soufflet, les sourires reviennent sur les visages, même sur celui de la parturiente dont on devine l’immense soulagement alors qu’en aparté le deuxième gynéco demande à l’opérateur à quoi sert cette machine qui fait « ping ». Et le médecin répond : personne n’en sait rien, mais elles est astronomiquement dispendieuse, il nous la fallait !
Pour revenir à notre répète, force est de constater que d’un point de vue qualitatif, elle ne constituera pas un sommet. Nous avons oublié les titres anciens, et les tout nouveaux : Tush et Alabama Song sont à reprendre complètement. Mais en tous cas ça a permis de se laver un peu le dedans de la tête, et de retrouver le plaisir de jouer sans pression. Et puis j’ai enfin pu admirer l’Emperador de P., sa splendide guitare rouge dont le son est par ailleurs très agréable et saura j’en suis persuadé contribuer au « style UFR » tant recherché.
Après une heure de répète très rafraîchissante, avant de nous quitter apaisés et joyeux nous avons éteint les machines, dont il me semble bien avoir entendu l’une d’elle, le transmetteur de Jésou je crois, émettre un petit « ping » de regret.
Mais avant de relater cette séance du renouveau, il me faut parler de l’évènement de la soirée. Nous sommes un 17 mars. Cela ne vous dit rien ? Peut être une petite phrase mnémotechnique en forme de ritournelle vous mettra-t-elle sur la voie ? Mais si : Nelle 17 mars 57 ! Mais oui, ce clin d’œil à notre amie Nelle (prononcer néleuh) pour nous remémorer l’anniversaire de notre Barde.
De nombreux visiteurs ont tenu à témoigner leur amitié au statique mais rythmique gratteux : Sylvie D., Hub, Philou, Ktou, Lizz, les Thévenon, accompagnent les UFR dans cet hommage à notre Jésou.
C’est dans une ambiance un peu survoltée que je m’introduis dans la cuisine des Fabre. Tandis que la chienne me lèche amicalement les couilles, et que Sylvie la machine à laver la vaisselle fouille, Elodie réclame les clés d’une voiture alors que Jésou tente de trier les couverts sales et propres, pendant qu’en bas à la SJM, les jumeaux martèlent un titre heavy metal. Dans ce joyeux brouhaha Alex m’aide à retrouver mes repères pendant que par petits groupes les visiteurs s’introduisent et investissent l’espace à la manière des usagers japonais du métro de Tokio dont on se souvient que des employés sont chargés de les tasser sans ménagement pour permettre aux portes de se refermer avant que la rame ne s’ébranle.
Une cigarette et un café plus tard, la compagnie est rassemblée dans le salon autour d’une flûte de champagne. La tarte aux pomme circule pendant que le Barde défait nerveusement le papier du cadeau que Pascou vient de lui tendre. Dans le même temps nous finissons de regarder sur l’Iphone de Hub les photos de son escapade annuelle au Québec, en compagnie de Philou et du Cousin Fortin. Mais déjà Notre hôte exhibe fièrement dans l’écrin de l’emballage, un système de transmission sans fil pour sa guitare, qui va lui permettre de rester immobile, mais sans le fil, ce qui on en conviendra est un réel plus pour le groupe. On se réjouit de savoir que Poun dispose du même ustensile et que lui aussi pourra arpenter les scènes du monde entier sans fil à la patte. Bien sûr j’émets une protestation de principe : On se souvient qu’en son temps on m’a interdit de Micro HF, au prétexte qu’il interférait avec la chaîne d’amplification. Il est vrai que je n’en avais pas besoin, moi qui ne bouge pas beaucoup.
Alors que tous les invités papotent autour de la splendide table basse du salon en merisier de Papouasie dont le plateau s’orne d’une coûteuse cave garnie de cigares de la Havane offerte par un client reconnaissant, le groupe s’éclipse et investit la SJM. On remet en état le piano, on déchiffre la notice du transmetteur du Barde, on branche les rares câbles restant, tout en se faisant la réflexion qu’à l’aune du matériel, les UFR se situe dans la fourchette haute désormais du talent musical. Ça me rappelle ce film des Monthy Python : le Sens de la Vie.
Une scène se situe dans un bloc obstétrical. Une jeune parturiente attend sur la table d’accouchement, les pieds joliment posés sur l’étrier. En position gynécologique est le terme consacré. On sent que ça ne va pas tarder et des grimaces de douleur, malgré ses efforts déforment les traits tirés de la jeune femme. Des gynécos très hollywoodiens rentrent en trombe, accompagnés de leur staff et marquent l’arrêt : Mais cette salle est vide déplore l’un d’eux. Où sont tous les appareils ? Comme une nuée de petites abeilles les infirmières courent dans tous les sens et entassent une foule de matériels divers, moniteurs, tablettes jusqu’à remplir totalement l’espace alors que la jeune femme tente de retenir le moment de la délivrance. L’un des gyneco est sur le point d’accomplir l’acte d’accouchement lorsque soudain il lève la tête d’entre les cuisses de sa patiente et interroge : Mais je n’entends pas la machine qui fait « ping » ? Il regarde alentours. Tous retiennent leur souffle, même la jeune femme dont on voit un éclair d’angoisse traverser ses beaux yeux bleus plissés par l’effort. Merde, s’emporte-t-il, JE LA VEUX dans ma salle, je veux la machine qui fait « ping ». De nouveaux les abeilles s’envolent nerveusement. Quelques instants plus tard elles introduisent un assemblage hétéroclite et tremblotant de valves, tuyaux, écrans clignotant, monté sur roulettes et l’approchent du théâtre des opérations. On sent que tout le monde est tendu alors que le gynéco appuie avec emphase sur un gros bouton rouge. Quelques secondes se passent et la machine émet un « ping » sonore et guilleret. A ce moment l’incroyable tension dramatique retombe, comme un soufflet, les sourires reviennent sur les visages, même sur celui de la parturiente dont on devine l’immense soulagement alors qu’en aparté le deuxième gynéco demande à l’opérateur à quoi sert cette machine qui fait « ping ». Et le médecin répond : personne n’en sait rien, mais elles est astronomiquement dispendieuse, il nous la fallait !
Pour revenir à notre répète, force est de constater que d’un point de vue qualitatif, elle ne constituera pas un sommet. Nous avons oublié les titres anciens, et les tout nouveaux : Tush et Alabama Song sont à reprendre complètement. Mais en tous cas ça a permis de se laver un peu le dedans de la tête, et de retrouver le plaisir de jouer sans pression. Et puis j’ai enfin pu admirer l’Emperador de P., sa splendide guitare rouge dont le son est par ailleurs très agréable et saura j’en suis persuadé contribuer au « style UFR » tant recherché.
Après une heure de répète très rafraîchissante, avant de nous quitter apaisés et joyeux nous avons éteint les machines, dont il me semble bien avoir entendu l’une d’elle, le transmetteur de Jésou je crois, émettre un petit « ping » de regret.
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jeudi 18 mars 2010
Moi Plus Tard, Quand Je Serai Grand, Je Voudrai Etre Artiste de Giratoire !
Je ne sais pas pourquoi, au moment d’entamer ce billet, il me revient en tête cet artiste découvert dans un reportage du style « complément d’enquête ». Il s’agit d’un sculpteur d’un genre très spécial puisqu’il se définit lui-même comme « artiste de giratoire ».
Mais de quoi s’agit-il donc ?
En fait cet homme, qui ressemble plutôt à un de ces commerciaux proposant au domicile des chalands quelque couteux appareil électroménager payable à tempérament, est un specimen d’une soixantaine d’années, rond, bon vivant, hâbleur, portant une belle moustache et un blazer de bon aloi quoiqu’un peu froissé par de longs trajets en voiture. Il démarche les mairies, les conseils généraux avec maquettes et cartons à dessin pour proposer aux édiles de « personnaliser » les ronds points qui fleurissent aux entrées des agglomérations, les transformant en un hymne pompier au bon gout et à la promotion de la spécialité locale.
Dans la séquence qui se situait quelque part sur la côte atlantique, il présentait avec fierté un kitchissime envol (très) stylisé de quatre hérons devant un élu sous le charme. Même le prix : trente mille euros, ne rebuta pas ce dernier. J’appris ainsi que cet ancien pilote de rallye (R5) sorti du rang des ouvriers des usines Renault avait bénéficié d’une formation au design automobile puis avait bifurqué (tout naturellement ?) vers la sculpture, s’engouffrant sur les chapeaux de roue dans ce créneau juteux du rond point. « Ca me laisse toute liberté pour exprimer ma sensibilité artistique » précisa-t-il d’une voix pénétrée.
L’enquête m’apprit qu’il était en fait une sorte de Sulitzer de la sculpture : il sous-traitait l’élaboration des œuvres à de vrais artisans sculpteurs Compagnons du Devoir. Pour achever mon information la voix off précisa que les œuvres étaient réalisées en polystyrène expansé « afin qu’elles ne causent pas de dégâts à l’éventuel véhicule qui les percuterait, même à grande vitesse ». Délicate attention. En mon fort intérieur, je ne pus m’empêcher d’évoquer la pérennité relative d’un tel artéfact, même si l’on excluait toute destruction par choc frontal. Une aubaine pour l’artiste et une source inépuisable de revenus en tous cas.
Comme quoi, de mon point de vue, nous n’avons vraiment pas à rougir de notre travail. Si ce type est un artiste, nous pouvons sans complexe nous réclamer de cette race. Cependant, si l’on se place d’un point de vue professionnel, et si l’on considère que l’artiste vit de son travail, nous sommes encore loin du compte ! Il est vrai que selon cette définition, Van Gogh est disqualifié, qui ne vécut que de l’aumône de son Théo de frère et de la charité de son entourage. Mais je crois que nous pourrions tout de même prétendre au qualificatif d’artiste maudit, ce qui n’est pas si mal somme toute.
Artistes maudits, nous le sommes assurément par les difficultés que nous rencontrons à parachever notre fameux CD. Je ne sais pas ce qui se passe avec cette galette, mais la cuisson en est particulièrement longue et virerait à l’indigeste si la flamme de l’espoir n’éclairait telle la veilleuse du chauffe-eau les ténèbres de notre amateurisme militant. Après six sessions d’enregistrement, une vingtaine d’heures passées au SPB, trois longues séances d’auto flagellation lors de nos célèbres « écoutes critiques », j’ai le pénible sentiment d’avoir perdu l’objectif ! Comme ces gens répondant longuement à une interview, s’égarant en digressives arabesques verbales avant de s’arrêter un peu inquiet pour demander au journaliste quelle était la question de départ.
Nous sommes piégés dans un capharnaüm musical, dans lequel aucun d’entre nous ne sait plus très bien où en est le projet, la guitare manquant ici mais pas là, le piano faisant défaut quand il ne batifole pas alentour comme un chien guilleret au pied de son jogger de maître , les chœurs aux abonnés absents, le tout compilé dans des pistes dont certaines sont fantômes et d’autres migrent d’un titre à l’autre, tandis que perdus dans nos notes éparses nous tentons, hagards, d’en retracer l’historique vagabonde pour assembler enfin les morceaux du puzzle.
Pour ma part j’empile les versions, je multiplie et mélange les pistes avec le micro shure, en live ou dans la cabine téléphonique, chantant contre un mur ou au milieu du groupe ou encore dans la douillette complicité de la console d’enregistrement, dépouillant mon phrasé de toutes ses fioritures méditerranéennes, toutes ses outrances wagnériennes, ses accents californiens, m’en tenant au pied de la note, me rapprochant du chant primal, monacal, faisant l’expérience d’un protestantisme musical laïque, frugal, sans outrance ni ostentation, discret, propre et carré : clinique ; aussi chargé en émotion que la tranche de jambon de régime découennée de chez Aldi fort joliment présenté dans son assiette de porcelaine blanche accompagné de sa feuille de laitue.
Un tableau brossé par un peintre dépressif ? Que nenni : Malgré les frustrations, les déceptions, les hésitations, les errements, Sachez-le je me régale ! Car si notre progression est lente, parfois régressive, elle forge notre expérience et nos caractères et installe un solide socle fondamental sur lequel nous pourrons reconstruire notre rock en maîtrisant mieux les aléas de l’improvisation. Elle défait les sales manies accumulées au long de répètes bâclées et tempétueuses où le simple plaisir cacophonique tenait lieu de savoir-faire. A défaut de produire un CD d’exception ce passage en studio aura eu des vertus pédagogiques indéniables. On se faisait plaisir : on apprend à faire plaisir aux autres.
Du moins l’espérai-je. A peaufiner notre message, n’allons nous pas y perdre notre âme ? N’était-il pas là ce « style », après lequel nous courons depuis nos débuts ? Là sous nos yeux, dans notre joyeuse improvisation dans le plaisir simple de jouer ensemble, dans l’insouciante méconnaissance des règles, dans cette fraîcheur iconoclaste qui produisait un son différent. Et s’il doit y avoir un enseignement à tirer de ces longues semaines hivernales où la quête de rigueur nous tint lieu de Graal, c’est que si l’inspiration et l’émotion ne se définissent pas toujours aisément par des mots, du moins peut on en déceler la présence « en creux », à l’écoute d’un titre, dans ce qu’on n’y trouve pas…
Mais de quoi s’agit-il donc ?
En fait cet homme, qui ressemble plutôt à un de ces commerciaux proposant au domicile des chalands quelque couteux appareil électroménager payable à tempérament, est un specimen d’une soixantaine d’années, rond, bon vivant, hâbleur, portant une belle moustache et un blazer de bon aloi quoiqu’un peu froissé par de longs trajets en voiture. Il démarche les mairies, les conseils généraux avec maquettes et cartons à dessin pour proposer aux édiles de « personnaliser » les ronds points qui fleurissent aux entrées des agglomérations, les transformant en un hymne pompier au bon gout et à la promotion de la spécialité locale.
Dans la séquence qui se situait quelque part sur la côte atlantique, il présentait avec fierté un kitchissime envol (très) stylisé de quatre hérons devant un élu sous le charme. Même le prix : trente mille euros, ne rebuta pas ce dernier. J’appris ainsi que cet ancien pilote de rallye (R5) sorti du rang des ouvriers des usines Renault avait bénéficié d’une formation au design automobile puis avait bifurqué (tout naturellement ?) vers la sculpture, s’engouffrant sur les chapeaux de roue dans ce créneau juteux du rond point. « Ca me laisse toute liberté pour exprimer ma sensibilité artistique » précisa-t-il d’une voix pénétrée.
L’enquête m’apprit qu’il était en fait une sorte de Sulitzer de la sculpture : il sous-traitait l’élaboration des œuvres à de vrais artisans sculpteurs Compagnons du Devoir. Pour achever mon information la voix off précisa que les œuvres étaient réalisées en polystyrène expansé « afin qu’elles ne causent pas de dégâts à l’éventuel véhicule qui les percuterait, même à grande vitesse ». Délicate attention. En mon fort intérieur, je ne pus m’empêcher d’évoquer la pérennité relative d’un tel artéfact, même si l’on excluait toute destruction par choc frontal. Une aubaine pour l’artiste et une source inépuisable de revenus en tous cas.
Comme quoi, de mon point de vue, nous n’avons vraiment pas à rougir de notre travail. Si ce type est un artiste, nous pouvons sans complexe nous réclamer de cette race. Cependant, si l’on se place d’un point de vue professionnel, et si l’on considère que l’artiste vit de son travail, nous sommes encore loin du compte ! Il est vrai que selon cette définition, Van Gogh est disqualifié, qui ne vécut que de l’aumône de son Théo de frère et de la charité de son entourage. Mais je crois que nous pourrions tout de même prétendre au qualificatif d’artiste maudit, ce qui n’est pas si mal somme toute.
Artistes maudits, nous le sommes assurément par les difficultés que nous rencontrons à parachever notre fameux CD. Je ne sais pas ce qui se passe avec cette galette, mais la cuisson en est particulièrement longue et virerait à l’indigeste si la flamme de l’espoir n’éclairait telle la veilleuse du chauffe-eau les ténèbres de notre amateurisme militant. Après six sessions d’enregistrement, une vingtaine d’heures passées au SPB, trois longues séances d’auto flagellation lors de nos célèbres « écoutes critiques », j’ai le pénible sentiment d’avoir perdu l’objectif ! Comme ces gens répondant longuement à une interview, s’égarant en digressives arabesques verbales avant de s’arrêter un peu inquiet pour demander au journaliste quelle était la question de départ.
Nous sommes piégés dans un capharnaüm musical, dans lequel aucun d’entre nous ne sait plus très bien où en est le projet, la guitare manquant ici mais pas là, le piano faisant défaut quand il ne batifole pas alentour comme un chien guilleret au pied de son jogger de maître , les chœurs aux abonnés absents, le tout compilé dans des pistes dont certaines sont fantômes et d’autres migrent d’un titre à l’autre, tandis que perdus dans nos notes éparses nous tentons, hagards, d’en retracer l’historique vagabonde pour assembler enfin les morceaux du puzzle.
Pour ma part j’empile les versions, je multiplie et mélange les pistes avec le micro shure, en live ou dans la cabine téléphonique, chantant contre un mur ou au milieu du groupe ou encore dans la douillette complicité de la console d’enregistrement, dépouillant mon phrasé de toutes ses fioritures méditerranéennes, toutes ses outrances wagnériennes, ses accents californiens, m’en tenant au pied de la note, me rapprochant du chant primal, monacal, faisant l’expérience d’un protestantisme musical laïque, frugal, sans outrance ni ostentation, discret, propre et carré : clinique ; aussi chargé en émotion que la tranche de jambon de régime découennée de chez Aldi fort joliment présenté dans son assiette de porcelaine blanche accompagné de sa feuille de laitue.
Un tableau brossé par un peintre dépressif ? Que nenni : Malgré les frustrations, les déceptions, les hésitations, les errements, Sachez-le je me régale ! Car si notre progression est lente, parfois régressive, elle forge notre expérience et nos caractères et installe un solide socle fondamental sur lequel nous pourrons reconstruire notre rock en maîtrisant mieux les aléas de l’improvisation. Elle défait les sales manies accumulées au long de répètes bâclées et tempétueuses où le simple plaisir cacophonique tenait lieu de savoir-faire. A défaut de produire un CD d’exception ce passage en studio aura eu des vertus pédagogiques indéniables. On se faisait plaisir : on apprend à faire plaisir aux autres.
Du moins l’espérai-je. A peaufiner notre message, n’allons nous pas y perdre notre âme ? N’était-il pas là ce « style », après lequel nous courons depuis nos débuts ? Là sous nos yeux, dans notre joyeuse improvisation dans le plaisir simple de jouer ensemble, dans l’insouciante méconnaissance des règles, dans cette fraîcheur iconoclaste qui produisait un son différent. Et s’il doit y avoir un enseignement à tirer de ces longues semaines hivernales où la quête de rigueur nous tint lieu de Graal, c’est que si l’inspiration et l’émotion ne se définissent pas toujours aisément par des mots, du moins peut on en déceler la présence « en creux », à l’écoute d’un titre, dans ce qu’on n’y trouve pas…
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mercredi 17 mars 2010
Fier de Son Instrument
Notre Barde, artiste statique, fait l'admiration de tous. Fier de son instrument, il n'hésite pas à s'immobiliser en tous lieux pour l'exhiber sans complexe.
Libellés :
jésou,
photomontage
mardi 16 mars 2010
Une Batterie Plus Mobile Pour Le Carré
Phil, conscient de l'encombrement rédhibitoire de sa batterie de cuisine a opté pour un modèle plus compact.
Ainsi l'essentiel -le poum tchack- est préservé : Il y a même un triangle qui pourra suppléer la cloche dont il se sert quotidiennement.
Libellés :
photomontage,
pk
lundi 15 mars 2010
Compte-Rendu d'Ecoute Critique
Mercredi dernier, il y avait écoute critique chez Pascou de la dernière prémaquette de Jako pour validation des huit titres présentés dans le CD. Comme c'est désormais l'habitude, nous avons soigneusement consigné les remarques recueillies. Les voici :
Et la traduction :
Bête de Scène :
On valide. Faut-il garder le dernier bol d’oxygène ?
Spam :
Validation presque unanime.
Le Train de la vie :
Le piano du début n’est pas dans le bon wagon.
Donc virer le piano sur tout le morceau !!!
+ Son de la basse à revoir.
(rajout de Mitch : voix pas terrible).
Validation en suspend.
Marre :
Ca plait pas à Pounet, mais tout le monde s’en fout.
Pas mal. Validation.
Docteur :
Virer le docteur « de trop » sur le solo harmonica et mixer !!
--> Valide.
Protest :
Solo à faire. Guitare rythmique ?
Jésou = Bien le nouveau truc --> mais on l’entend plus à la fin. Mixage ?
Micro = Shure ?
Oublie :
Micro = Shure ? (de toute façon, c'est pas la bonne piste : je ne chante pas "oublie" sur le refrain dans la bonne version - rajout de Mitch)
Solo = Bon si mixage.
Piano à coté. Mais manque solo de piano.
Et la traduction :
Bête de Scène :
On valide. Faut-il garder le dernier bol d’oxygène ?
Spam :
Validation presque unanime.
Le Train de la vie :
Le piano du début n’est pas dans le bon wagon.
Donc virer le piano sur tout le morceau !!!
+ Son de la basse à revoir.
(rajout de Mitch : voix pas terrible).
Validation en suspend.
Marre :
Ca plait pas à Pounet, mais tout le monde s’en fout.
Pas mal. Validation.
Docteur :
Virer le docteur « de trop » sur le solo harmonica et mixer !!
--> Valide.
Protest :
Solo à faire. Guitare rythmique ?
Jésou = Bien le nouveau truc --> mais on l’entend plus à la fin. Mixage ?
Micro = Shure ?
Oublie :
Micro = Shure ? (de toute façon, c'est pas la bonne piste : je ne chante pas "oublie" sur le refrain dans la bonne version - rajout de Mitch)
Solo = Bon si mixage.
Piano à coté. Mais manque solo de piano.
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dimanche 14 mars 2010
Le Vote
Le Vote : gravure du XIXème siècle.
Allégorie représentant le jeune primo-votant courtisé par les corps de la nation avant de mettre son bulletin dans l'urne, à l'occasion du premier tour des régionales.
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samedi 13 mars 2010
La Même, Mais Garnie !
La même, mais en mode actif, c'est à dire bien remplie et les trois boutons légèrement défaits (précision de Kéké)
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Scoop : La Mythique Chemise en Jean de Kéké
Il ne l'avait pas lavée depuis trente ans afin nous a-t-il affirmé "qu'elle conserve l'odeur de toutes les femmes qui se sont glissées dedans pour poser devant mon objectif".
Au sortir de la machine à laver Kéké nous exhibe, tel un trophée, le vêtement mythique avec fierté. "Je suis triste" nous a-t-il confié, "elle a perdu un peu de son aura, de sa patine, mais c'était nécessaire : la dernière de mes modèles se parfumait au patchouli, et vraiment, c'était intenable". "Profitez de la voir ainsi", a-t-il poursuivi, "c'est la dernière fois que les trois boutons du haut sont fermés et qu'aucune poitrine n'en habille la forme !"
Au sortir de la machine à laver Kéké nous exhibe, tel un trophée, le vêtement mythique avec fierté. "Je suis triste" nous a-t-il confié, "elle a perdu un peu de son aura, de sa patine, mais c'était nécessaire : la dernière de mes modèles se parfumait au patchouli, et vraiment, c'était intenable". "Profitez de la voir ainsi", a-t-il poursuivi, "c'est la dernière fois que les trois boutons du haut sont fermés et qu'aucune poitrine n'en habille la forme !"
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jeudi 11 mars 2010
mercredi 10 mars 2010
mardi 9 mars 2010
lundi 8 mars 2010
Les Cieux battus en Neige
Hier soir, vers minuit, il neigeait à gros flocons. On n'avait pas vu une telle quantité de neige depuis trente ans.
Du coup on est sorti pour s'amuser. Au départ on voulait faire un bonhomme de neige. Et puis on s'est dit qu'un vélo de neige, ce serait plus original.
Cette Photo est prise à minuit. la lumière est tellement diffractée par les nébulosités que nous pensons tout d'abord que nous avons oublié d'éteindre les éclairages extérieurs. Sur la photo, prise en pose, on a l'impression qu'il est six heures du soir...
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Quoi de Nouveau, à l'Ouest ?
Philou, le célèbre explorateur, en pleine action. A ses coté Denis, son fidèle Sherpa. Crédit photo : (c) Hubert Baroulier.
J'ai appelé en début d'après midi nos deux aventuriers Hubert et Philou.
Il était 8h30 au Quebec. Nos amis étaient attablés devant un copieux petit-déjeuner, dans un motel de la ville d'Amos à une centaine de kilomètres de Val d'Or. Ils s'apprêtaient à enfourcher leurs motoneiges pour rallier Rouyn Noranda un ville minière à l'ouest, avant de piquer plus au sud-est dans les Laurentides.
Le temps était déjà superbe, avec une température printanière de 7°.
Il semble qu'il y ait déjà eu une petite sortie de piste, heureusement sans touchette majeure, et que quelques ennuis mécaniques soient survenus. ces derniers ne les ont cependant pas trop ralentis.
Souhaitons bonne route et bonne neige à nos amis motoneigistes, et à Denis Fortin leur guide et ami.
dimanche 7 mars 2010
Le Blues du Dentiste
Beaucoup de gens sont émerveillés par les progrès constants de notre Ultrbassiste. Après seulement trois ans de pratique, il se hisse au niveau des meilleurs.
Nombreux sont ceux qui lui demandent comment il en est arrivé là.
Poun s'est toujours montré d'une rare discrétion quant à sa pratique, éludant le plus souvent les questions, se tirant d'une pirouette des demandes les plus insistantes.
Une partie du voile est levée me semble-t-il lorsqu'on regarde cette photo, volée tantôt lors d'un soin au cabinet du dentiste.
La Fender ne quitte pas les mains de Pascou, même pour les interventions les plus pointues.
C'est là le secret de sa virtuosité. En tant que bassiste. car de l'aveu de la secrétaire, il semble que la clientèle ait comme une petite réticence face à ces méthodes de travail un peu trop artistiques.
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samedi 6 mars 2010
Un Remède à la Prolifération Sauvage des Mauvais Groupes de Rock
Jako, l’ingé-son qui fait référence aux confins de la Septimanie et de la région PACA est victime de son succès. Sa réputation attire au studio de la Pierre Blanche, non seulement les groupes nationaux ou régionaux au succès reconnu, mais aussi des tas de groupuscules pseudo-artistiques, attirés là comme les moustiques au camping des flots bleus tourbillonnant puis se consumant en un grésillement sec entre les grilles de la lampe aux néons bleus tandis que les vacanciers tapent le carton sur la table pliante en écoutant Sébastien marteler le bonhomme en mousse, tout en s’enfilant des pastis.
Jako ne peut pas répondre à la demande ; les journées ne sont pas extensibles.
Et puis sincèrement, le plus souvent c’est épuisant de devoir faire semblant de s’intéresser aux vociférations d’un chanteur inepte soutenu, si l’on peut dire, par des musiciens cacophoniques au cours de prises interminables où les types ont l'outrecuidance de croire qu'ils pourront aligner plus de trois accords sans se tromper et surtout d'imaginer que leur production exsangue pourra intéresser qui que ce soit.
C’est pourquoi il a trouvé une solution élégante à ce problème de sur-fréquentation : L’Audiomaton ®. C’est un système d’enregistrement mobile doté d’une enceinte de confidentialité. L’orchestre se groupe autour de l’appareil et joue devant le micro. On peut considérer que cinq à six personnes peuvent ainsi se regrouper, bien sur si le batteur accepte de réduire drastiquement sa batterie, et que le bassiste joue avec une basse à manche courte. Les ukulélés sont les bienvenus.
Les nombreux avantages du dispositif :
On peut installer plusieurs Audiomaton ® dans une même pièce. Cela permet par exemple de rentabiliser le studio en enregistrant plusieurs groupes en même temps sans gêne excessive pour les uns et les autres.
Sa mobilité, sa compacité facilitent l’enregistrement live. Cela permet du coup de jouer sur des scènes très compactes, et partant de là de toucher des salles qui jusqu’ici n’auraient pas été éligibles au concert.
Des partenariats avec Milonga mais aussi Castorama (au même rayon que les décolleuses) et Carrefour (voir rayon fromage à coté des caquelons à fondue), sont en cours, qui permettraient de proposer des Audiomaton ® en prêt pour une période donnée contre un chèque de caution.
Mais le vrai plus de l’Audiomaton ® c’est le monnayeur. Jako propose des jetons à la vente. Chaque jeton vaut un euro et permet de chanter une trentaine de secondes.
Ainsi on paye uniquement le temps utilement consommé.
Cependant il y a un inconvénient pour l’instant : On ne peut mettre qu’un jeton à la fois. Toute les trente secondes, il est donc nécessaire de remettre un jeton sous peine d’arrêter l’enregistrement.
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Une Ode à l'Amitié
Tu es celui qui se tient
A mon coté et sourit
Mais nourrit en son sein
Le venin de l’envie
Tu es celui dont je crois
Compter sur l’amitié
Mais qui n’attends de moi
Que des opportunités
Tu es celui qui se dit
Mon confident mon frère
Le compère de mes nuits
Mon fervent partenaire
A toi je me suis ouvert
A toi seul j’ai offert
Mes secrets les plus noirs
Mes plus ardents espoirs
Tu as puisé dans ma vie
Mes chagrins mes envies
Puis tu t’en es servi
M’as cloué au pilori
Tu m’as banni de son cœur
Tu m’as chassé de sa vie
Toi le pilleur de bonheur
Toi mon infâme ennemi
Mais je ne vais pas gémir
Tiens je vais même te dire
Je crache à ton visage
Toute ma haine, ma rage
Et j’enterrerai tes os
Espèce d’immonde salaud
Et je piétinerai ta face
Pour effacer ta grimace
A défaut de te pendre
Je disperserai tes cendres
Sous le linceul de l’oubli
Je maudis ton agonie
A mon coté et sourit
Mais nourrit en son sein
Le venin de l’envie
Tu es celui dont je crois
Compter sur l’amitié
Mais qui n’attends de moi
Que des opportunités
Tu es celui qui se dit
Mon confident mon frère
Le compère de mes nuits
Mon fervent partenaire
A toi je me suis ouvert
A toi seul j’ai offert
Mes secrets les plus noirs
Mes plus ardents espoirs
Tu as puisé dans ma vie
Mes chagrins mes envies
Puis tu t’en es servi
M’as cloué au pilori
Tu m’as banni de son cœur
Tu m’as chassé de sa vie
Toi le pilleur de bonheur
Toi mon infâme ennemi
Mais je ne vais pas gémir
Tiens je vais même te dire
Je crache à ton visage
Toute ma haine, ma rage
Et j’enterrerai tes os
Espèce d’immonde salaud
Et je piétinerai ta face
Pour effacer ta grimace
A défaut de te pendre
Je disperserai tes cendres
Sous le linceul de l’oubli
Je maudis ton agonie
Etonnant : Marlon Jeune
Après Mitch, Alain, Jésou, Pierrot, Nico, C'est Vince qui se prète à une interprétation perso du mythe Marlonien. Il se place sur un terrain différent : C'est un Marlon jeune qu'il nous livre. Un Marlon qui se situerait à l'orée de sa fascinante carrière, comme si tout était encore ouvert. Il pose dans une posture prémonitoire : Il fixe l'objectif avec un regard acéré et insolent, il fait un pied de nez au Brando vieillissant et sacralisé. C'est clairement un bras d'honneur au conservatisme et à la convention.
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises ; attendez-vous à un coup de thatre magistral dans ce concours passionnant. La barre va être placée très haut. Phil et Pascou j'attends votre contribution
vendredi 5 mars 2010
Sidérant : Le Barde Gagné Par La Marlonmania
Lors de notre séance d'enregistrement au SPB, Le Barde n'a pas pu s'empêcher de prendre la pose Marlonienne.
"Y a pas de raison qu'in n'y en ait que pour Pierrot, m'a t-il confié. C'est pas parce que je suis que guitare rythmique que moi aussi je n'ai pas droit aux feux de la rampes. Et je serai un Marlon beaucoup plus crédible que l'autre tarl.. enfin, le Leader, je veux dire. Parceque moi, les Walkyries, je les chevauche tous les jours, je les prends, je les tournes, et je les reprends (il mime)..
"Et si je puis me permettre, conclut-il d'un oeil rieur, "Il ferait mieux de se sortir les doigts du cul avant de se les fourrer dans le nez le Pierrot, si vous voulez mon avis !
Dans la Salle d'Attente du Dentiste
J'avais rendez vous ce soir après une dure journée de travail chez le Dr. Richebois, chirurgien dentiste bien connu sur la place de Nîmes.
Certes, il n'est pas aussi brillant que l'excellentissime Dr. Kéké, bien connu sur la place de Jean Jaurès (et du bar éponyme), mais bon, parfois il est des nécessités impérieuse qui ne peuvent souffrir de délais.
Et justement de délais, parlons-en : Ayant difficilement obtenu un créneau vers 17h15, je patientais comme souvent les patients, depuis une bonne heure lorsque le sournois charlatan m'envoya son charmant cerbère pour me demander de laisser passer une jeune femme avant moi.
Vous me connaissez, je suis une personne aimable, protecteur du faible, de la veuve, de l'orphelin et de toute cette sorte de population démunie devant les vicissitudes de la vie.
On peut être rocker, chanteur, rebelle, et tout de même observer les règles de courtoisie élémentaires en société, et manifester de la compassion envers son prochain.
C'est aussi ça les UFR.
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