mardi 31 mars 2009
lundi 30 mars 2009
La Théorie du Chaos selon les Ouzbeks
Nous sommes allés il y a quelques jours dans un nouveau restaurant sur Nîmes. On ne sait plus ce que vont inventer les restaurateurs pour attirer le chaland. Il semble en tous cas que l’exotisme tienne lieu de passeport désormais pour remplir les salles.
Nous stoppâmes dans une ruelle de l’Ecusson. L’enseigne indiquait « La Route de la Soie », et figurait une carte de l’Asie traversée par un itinéraire interminable. En caractère pseudo-cyrilliques une légende précisait : « Restaurant Ouzbek Traiteur ». La Datcha était fermée, nous avions un mauvais souvenir du dernier Pakistanais, Le mexicain nous avait déçu, et Kouli ne nous régale plus depuis la fermeture de son établissement Grec : nous nous regardâmes et d’un signe de tête acquiesçâmes : On tente !
A l’intérieur nous découvrîmes un décor oriental et une salle plutôt petite mais chaleureuse. Des trucs et des machins à la destination incertaine, sans doute des instruments aratoires, pendaient ici et là, et un portrait en pied d’Allah ornait un des murs, qui se reflétait dans une immense glace, au mur opposé. Des tapis orientaux parsemaient le sol. Une dizaine de clients étaient déjà attablés. Des chants choraux, assez gutturaux, accompagnés d’instruments à corde et de ce que j’imaginais être des sortes de tablas nous accueillirent mezzo voce.
Ce qu’il est convenu d’appeler une « accorte personne » nous conduisit à notre table. Elle était plutôt grande, avec d’indéniables traits mongoloïdes, mais assez fins. Des cheveux noirs et longs encadraient son visage très fardé. A ses oreilles pendaient des arabesques de fil d’or représentant une main de fatma. Elle avait un cou incroyablement long, orné de breloques dorées plongeant profondément entre des seins largement offerts à la vue par une sorte de cache-cœur brodé de couleurs vives, laissant apparaître le nombril. Bas sur les hanches, et soulignant leur forme callipyge une jupe aux multiples plis, noire, cachait ses jambes jusqu’aux chevilles. A ses poignets tintinnabulaient joyeusement des bracelets ornés de clochettes. Elle nous laissa quelques instants, retournant en cuisine et lançant dans un dialecte inconnu des invectives au cuisinier que nous aperçûmes dans l’entrebâillement de la porte de service. Il était trapu, et chauve. A sa bouche une Boyard papier maïs se consumait mollement au dessus du faitout en alu séculaire. Je fus impressionné par ses pieds, larges comme des pantoufles, chaussés élégamment de tongs. Mais c’est son Marcel vintage « authentic edition » qui retint mon attention : il laissait la part belle à l’imaginaire quant à ce qu’il cachait sous son esthétique à trous, bien que l’aspect général me donnât tout de même quelques précieuses indications sur l’hygiène de vie du personnage.
Nous profitâmes de notre intimité pour parcourir la carte. Une présentation de l’Ouzbékistan en occupait la deuxième de couverture, la carte lui faisait vis-à-vis tandis que la dernière page affichait une incroyable liste de thés. J’appris d’ailleurs que le thé était la boisson nationale dans ce pays du bout du monde. A la carte, des plats régionaux égrainaient leurs consonances exotiques. Chez les Ouzbeks, le plat traditionnel semblait être le « OSh ». De fait la liste proposait des Osh à toutes les sauces, mais essentiellement composés de mouton et de poulet. Une autre famille de plats était constituée par les « Nans ». Un commentaire précisait que les nans étaient préparés selon la tradition séculaire de Samarkand. La seule évocation de ce nom mythique, connu depuis Marco Polo, m’invitait au voyage.
La serveuse revint pour prendre la commande. Elle nous précisa que les Nans étaient des sortes de pains ressemblant à des pitas. Devant notre hésitation, elle proposa de nous préparer un « plat surprise ». Nous étions d’humeur joueuse, nous acceptâmes. La chaude ambiance du lieu nous entraînait à la rêverie, nous évoquâmes nos voyages passés et les mille anecdotes qui en avaient jalonnées les parcours.
Nous parlions de notre voyage en Yougoslavie, qui nous semblait la destination la plus comparable à l’Ouzbekistan par son coté musulman et la rudesse des populations, quand la jeune femme nous apporta notre commande.
Elle posa deux chopes lourdement décorées de scènes de chasse, colorées et vernissées, munies d’un couvercle en étain comme leurs homologues bavaroises. Je soulevai le couvercle : un nuage de vapeur brûlante s’en échappa. Une odeur épouvantable me percuta les narines (moi qui ne sens pas grand-chose), qui me fit rabattre le couvercle violemment. J’eu la sensation d’encaisser un uppercut au foie de Mohamed Ali première période (Casius Clay en quelque sorte). J’essuyai mes larmes et m’enquis :
Mais (censuré) qu’est-ce qu’il y a là-dedans ?!
Ah ! C’est la grande spécialité des montagnards Ouzbeks, me répondit avec un sourire espiègle notre hôtesse. C’est du thé, préparé d’une manière spéciale. C’est très énergétique. En fait c’est du thé sauvage qui pousse dans les steppes de moyenne altitude, là où paissent les troupeaux de rennes. Les rudes descendants des guerriers les cueillent et les font sécher sous la selle de leurs petits chevaux turcs. Le soir au bivouac, dans la grande yourte familiale, tous, jeunes et vieux boivent ce truc. Mais comme ils sont souvent partis loin de la tribu, pour se nourrir ils emportent de la viande séchée, du pemmican de rennes. Ils le font tremper dans le thé, et ils boivent ensuite la décoction. D’où le petit goût particulier de ce thé.
J’ouvris à nouveau le couvercle, et trempai mes lèvres dans le breuvage. Je dissimulais avec peine une grimace et complimentai prudemment la serveuse :
En effet, c’est goûtu. Ça a du corps.
Perfidement je regardai Odile, impénétrable : Essaye, tu verras. Avec un coup d’œil interrogatif et soupçonneux, elle porta le breuvage à sa bouche. Son visage se figea. Je vis ses masséters se contracter, les muscles de son cou se roidir sous le choc.
C’est… intéressant… très fin.. Éructa-t-elle courageusement en tentant un sourire. Du thé avec des vrais morceaux de renne dedans, il fallait y penser !
Pendant ce temps, la serveuse avait déposé sur la table deux assiettes du même service que les chopes. Les deux nans -les pitas- en occupaient toute la surface, fumantes et inquiétantes. A l’intérieur on devinait un mélange brun de sauce et de viande.
Et voilà le plat traditionnel des fiers Ouzbeks, commenta avec emphase la jeune femme. Ca s’appelle « Wlotch ».
Ouahou ! Fis-je. Et euh, qu’est-ce qu’il y a dedans ?
C’est du renne. Enfin, la plus noble partie du renne pour un Ouzbek. L’intestin. Dans la recette traditionnelle on le laisse faisander durant quinze jours. On ne le vide pas. Un peu comme le gibier chez vous. Et puis on le prépare avec une sauce spéciale, une marinade de fesces et de lait aigre de renne. C’est le même principe que pour le nuoc man, sauf qu’il n’y a pas de poisson. On laisse reposer durant trois mois dans des grandes outres non tannées de peau de renne. Le signe c’est qu’il ne doit plus y avoir de bulles à la surface. Ensuite on soutire au fond le jus de macération. Après on fait cuire comme un ragoût les tripes « farcies » (elle fait des guillemets avec les doigts) du renne dans la sauce. C’est le wlotch.
Quand vous dites « fesses » qu’est ce que vous entendez par là ? Est-ce ce qu’on appelle le cuissot chez nous ? Non, « fesce », comment dit-on chez vous : le caca du renne. C’est très énergétique. Il y a de l’herbe non digérée, des graminées, des céréales, des graines de toutes sortes. Ca rappelle le muesli. Les Ouzbeks l’utilisent pour tout. Comme engrais pour le thé, Pour construire les yourtes, comme philtre d’amour, en compresse pour les rhumatismes, et pour la sauce.
Mais vous n’avez pas de problèmes d’importation avec les directives européennes ?
Non, on triche un peu. On le fait venir lyophilisé sous la dénomination « mélange aromatique », ensuite on le reconditionne sur place : on le réhydrate, on rajoute du saindoux, des piments et ça a pratiquement le même goût, sauf que c’est un peu moins fort qu’au pays. Mais je vous en prie, attaquez, il faut le manger très chaud. Sinon la graisse fige et c’est très lourd à digérer.
Sur ces paroles, elle se tourna vers les autres clients qui avaient arrêté de manger. Tous avaient le regard fixé sur nous. En attente. Je pris conscience d'un détail que je n'avais pas remarqué en arrivant. Ils semblaient tous être des descendants de Gengis Khan. Même les femmes. L’un d’entre eux se leva, et entonna un chant profond. Tour à tour d’autres personnes se joignirent à lui, à la tierce et à la quinte. C’était un hymne de nostalgie qui parlait des steppes et des rennes, et de la communion autour du thé. Un chant d’anciens guerriers, un chant mélancolique de départ, d’abandon et d’exil. Enfin, d’après ce que m’en dit la serveuse.
Allez-y, mangez, nous pressa-t-elle devant nos gestes hésitants.
Je me lançai, sous les vivats de la salle. Je mordis prudemment dans la pita. Et là j’eu comme un flash de désespoir. C’était ignoble, d’une manière indescriptible. J’eu une pensée de sympathie pour tous ces globe-trotters télévisuels qui sillonnent le monde et font l’expériences de nourritures exotiques. On les voit manger de la cervelle de macaque vivant, ou des scolopendres frits, ou encore d’immondes choses visqueuses qui bougent encore et tentent de s’échapper quand on les porte à la bouche. Je crois qu’ils n’ont pas encore partagé le Wlotch avec les Ouzbeks. Si Le Wlotch était un film d’horreur, ce serait un film Gore. Censuré. Interdit au visionnage. Je tentai d’avaler. Je dus boire une longue gorgée de thé « arrangé » pour y parvenir et négocier avec mon estomac un sursis pour ne pas tour rejeter dans l’instant. Il fut magnanime. Odile de son coté était en grande difficulté. Je la sentais à la dérive, mastiquant désespérément, incapable d’avaler, incapable de boire, tentant de sourire alors que des larmes coulaient sur ses joues en étalant le rimmel de ses yeux.
L’assistance était retournée à ses agapes, la serveuse dans la tanière du cuisinier en marcel. Je profitai de l’absence de notre geôlière et chuchotai discrètement, une main devant ma bouche tordue.
Ma puce, tu as ton portable ? La bouche encore pleine elle me répondit :
mfoui, pourmffquoi ?
Appelle-moi sans te faire remarquer. Je m’occupe du reste.
C’est dans ces moments de désespoir que le mâle justifie son existence. Ces moments de détresse profonde où la femelle désemparée comprend avec la plus grande acuité que ce n’est pas pour changer la bouteille de gaz ou tailler les haies que le mâle a été conçu, mais pour la protéger. Pour la sauver des griffes Ouzbekes.
Mon portable sonna, je m’en emparai dans la demi seconde. Et croyez moi je n’ai pas eu besoin d’avoir fait l’actor’s studio pour être crédible. L’énergie du désespoir m’électrisait.
Oui ? Hein, quoi, comment ? Non ? Ce-n’est-pas-po-ssi-ble ? Un incendie ? Les pompiers. La grande échelle ? Des victimes ? On arrive tout de suite. Viens Odile ! Je lançai un billet de cinquante euros, Odile attrapa son sac, nous nous levâmes et nous ruâmes vers la sortie.
Sauvés !
Moralité :
Le thé au renne, deux pitas gores : c’est vraiment indigeste ; pour moi c’est de l’Ouzbek !
Nous stoppâmes dans une ruelle de l’Ecusson. L’enseigne indiquait « La Route de la Soie », et figurait une carte de l’Asie traversée par un itinéraire interminable. En caractère pseudo-cyrilliques une légende précisait : « Restaurant Ouzbek Traiteur ». La Datcha était fermée, nous avions un mauvais souvenir du dernier Pakistanais, Le mexicain nous avait déçu, et Kouli ne nous régale plus depuis la fermeture de son établissement Grec : nous nous regardâmes et d’un signe de tête acquiesçâmes : On tente !
A l’intérieur nous découvrîmes un décor oriental et une salle plutôt petite mais chaleureuse. Des trucs et des machins à la destination incertaine, sans doute des instruments aratoires, pendaient ici et là, et un portrait en pied d’Allah ornait un des murs, qui se reflétait dans une immense glace, au mur opposé. Des tapis orientaux parsemaient le sol. Une dizaine de clients étaient déjà attablés. Des chants choraux, assez gutturaux, accompagnés d’instruments à corde et de ce que j’imaginais être des sortes de tablas nous accueillirent mezzo voce.
Ce qu’il est convenu d’appeler une « accorte personne » nous conduisit à notre table. Elle était plutôt grande, avec d’indéniables traits mongoloïdes, mais assez fins. Des cheveux noirs et longs encadraient son visage très fardé. A ses oreilles pendaient des arabesques de fil d’or représentant une main de fatma. Elle avait un cou incroyablement long, orné de breloques dorées plongeant profondément entre des seins largement offerts à la vue par une sorte de cache-cœur brodé de couleurs vives, laissant apparaître le nombril. Bas sur les hanches, et soulignant leur forme callipyge une jupe aux multiples plis, noire, cachait ses jambes jusqu’aux chevilles. A ses poignets tintinnabulaient joyeusement des bracelets ornés de clochettes. Elle nous laissa quelques instants, retournant en cuisine et lançant dans un dialecte inconnu des invectives au cuisinier que nous aperçûmes dans l’entrebâillement de la porte de service. Il était trapu, et chauve. A sa bouche une Boyard papier maïs se consumait mollement au dessus du faitout en alu séculaire. Je fus impressionné par ses pieds, larges comme des pantoufles, chaussés élégamment de tongs. Mais c’est son Marcel vintage « authentic edition » qui retint mon attention : il laissait la part belle à l’imaginaire quant à ce qu’il cachait sous son esthétique à trous, bien que l’aspect général me donnât tout de même quelques précieuses indications sur l’hygiène de vie du personnage.
Nous profitâmes de notre intimité pour parcourir la carte. Une présentation de l’Ouzbékistan en occupait la deuxième de couverture, la carte lui faisait vis-à-vis tandis que la dernière page affichait une incroyable liste de thés. J’appris d’ailleurs que le thé était la boisson nationale dans ce pays du bout du monde. A la carte, des plats régionaux égrainaient leurs consonances exotiques. Chez les Ouzbeks, le plat traditionnel semblait être le « OSh ». De fait la liste proposait des Osh à toutes les sauces, mais essentiellement composés de mouton et de poulet. Une autre famille de plats était constituée par les « Nans ». Un commentaire précisait que les nans étaient préparés selon la tradition séculaire de Samarkand. La seule évocation de ce nom mythique, connu depuis Marco Polo, m’invitait au voyage.
La serveuse revint pour prendre la commande. Elle nous précisa que les Nans étaient des sortes de pains ressemblant à des pitas. Devant notre hésitation, elle proposa de nous préparer un « plat surprise ». Nous étions d’humeur joueuse, nous acceptâmes. La chaude ambiance du lieu nous entraînait à la rêverie, nous évoquâmes nos voyages passés et les mille anecdotes qui en avaient jalonnées les parcours.
Nous parlions de notre voyage en Yougoslavie, qui nous semblait la destination la plus comparable à l’Ouzbekistan par son coté musulman et la rudesse des populations, quand la jeune femme nous apporta notre commande.
Elle posa deux chopes lourdement décorées de scènes de chasse, colorées et vernissées, munies d’un couvercle en étain comme leurs homologues bavaroises. Je soulevai le couvercle : un nuage de vapeur brûlante s’en échappa. Une odeur épouvantable me percuta les narines (moi qui ne sens pas grand-chose), qui me fit rabattre le couvercle violemment. J’eu la sensation d’encaisser un uppercut au foie de Mohamed Ali première période (Casius Clay en quelque sorte). J’essuyai mes larmes et m’enquis :
Mais (censuré) qu’est-ce qu’il y a là-dedans ?!
Ah ! C’est la grande spécialité des montagnards Ouzbeks, me répondit avec un sourire espiègle notre hôtesse. C’est du thé, préparé d’une manière spéciale. C’est très énergétique. En fait c’est du thé sauvage qui pousse dans les steppes de moyenne altitude, là où paissent les troupeaux de rennes. Les rudes descendants des guerriers les cueillent et les font sécher sous la selle de leurs petits chevaux turcs. Le soir au bivouac, dans la grande yourte familiale, tous, jeunes et vieux boivent ce truc. Mais comme ils sont souvent partis loin de la tribu, pour se nourrir ils emportent de la viande séchée, du pemmican de rennes. Ils le font tremper dans le thé, et ils boivent ensuite la décoction. D’où le petit goût particulier de ce thé.
J’ouvris à nouveau le couvercle, et trempai mes lèvres dans le breuvage. Je dissimulais avec peine une grimace et complimentai prudemment la serveuse :
En effet, c’est goûtu. Ça a du corps.
Perfidement je regardai Odile, impénétrable : Essaye, tu verras. Avec un coup d’œil interrogatif et soupçonneux, elle porta le breuvage à sa bouche. Son visage se figea. Je vis ses masséters se contracter, les muscles de son cou se roidir sous le choc.
C’est… intéressant… très fin.. Éructa-t-elle courageusement en tentant un sourire. Du thé avec des vrais morceaux de renne dedans, il fallait y penser !
Pendant ce temps, la serveuse avait déposé sur la table deux assiettes du même service que les chopes. Les deux nans -les pitas- en occupaient toute la surface, fumantes et inquiétantes. A l’intérieur on devinait un mélange brun de sauce et de viande.
Et voilà le plat traditionnel des fiers Ouzbeks, commenta avec emphase la jeune femme. Ca s’appelle « Wlotch ».
Ouahou ! Fis-je. Et euh, qu’est-ce qu’il y a dedans ?
C’est du renne. Enfin, la plus noble partie du renne pour un Ouzbek. L’intestin. Dans la recette traditionnelle on le laisse faisander durant quinze jours. On ne le vide pas. Un peu comme le gibier chez vous. Et puis on le prépare avec une sauce spéciale, une marinade de fesces et de lait aigre de renne. C’est le même principe que pour le nuoc man, sauf qu’il n’y a pas de poisson. On laisse reposer durant trois mois dans des grandes outres non tannées de peau de renne. Le signe c’est qu’il ne doit plus y avoir de bulles à la surface. Ensuite on soutire au fond le jus de macération. Après on fait cuire comme un ragoût les tripes « farcies » (elle fait des guillemets avec les doigts) du renne dans la sauce. C’est le wlotch.
Quand vous dites « fesses » qu’est ce que vous entendez par là ? Est-ce ce qu’on appelle le cuissot chez nous ? Non, « fesce », comment dit-on chez vous : le caca du renne. C’est très énergétique. Il y a de l’herbe non digérée, des graminées, des céréales, des graines de toutes sortes. Ca rappelle le muesli. Les Ouzbeks l’utilisent pour tout. Comme engrais pour le thé, Pour construire les yourtes, comme philtre d’amour, en compresse pour les rhumatismes, et pour la sauce.
Mais vous n’avez pas de problèmes d’importation avec les directives européennes ?
Non, on triche un peu. On le fait venir lyophilisé sous la dénomination « mélange aromatique », ensuite on le reconditionne sur place : on le réhydrate, on rajoute du saindoux, des piments et ça a pratiquement le même goût, sauf que c’est un peu moins fort qu’au pays. Mais je vous en prie, attaquez, il faut le manger très chaud. Sinon la graisse fige et c’est très lourd à digérer.
Sur ces paroles, elle se tourna vers les autres clients qui avaient arrêté de manger. Tous avaient le regard fixé sur nous. En attente. Je pris conscience d'un détail que je n'avais pas remarqué en arrivant. Ils semblaient tous être des descendants de Gengis Khan. Même les femmes. L’un d’entre eux se leva, et entonna un chant profond. Tour à tour d’autres personnes se joignirent à lui, à la tierce et à la quinte. C’était un hymne de nostalgie qui parlait des steppes et des rennes, et de la communion autour du thé. Un chant d’anciens guerriers, un chant mélancolique de départ, d’abandon et d’exil. Enfin, d’après ce que m’en dit la serveuse.
Allez-y, mangez, nous pressa-t-elle devant nos gestes hésitants.
Je me lançai, sous les vivats de la salle. Je mordis prudemment dans la pita. Et là j’eu comme un flash de désespoir. C’était ignoble, d’une manière indescriptible. J’eu une pensée de sympathie pour tous ces globe-trotters télévisuels qui sillonnent le monde et font l’expériences de nourritures exotiques. On les voit manger de la cervelle de macaque vivant, ou des scolopendres frits, ou encore d’immondes choses visqueuses qui bougent encore et tentent de s’échapper quand on les porte à la bouche. Je crois qu’ils n’ont pas encore partagé le Wlotch avec les Ouzbeks. Si Le Wlotch était un film d’horreur, ce serait un film Gore. Censuré. Interdit au visionnage. Je tentai d’avaler. Je dus boire une longue gorgée de thé « arrangé » pour y parvenir et négocier avec mon estomac un sursis pour ne pas tour rejeter dans l’instant. Il fut magnanime. Odile de son coté était en grande difficulté. Je la sentais à la dérive, mastiquant désespérément, incapable d’avaler, incapable de boire, tentant de sourire alors que des larmes coulaient sur ses joues en étalant le rimmel de ses yeux.
L’assistance était retournée à ses agapes, la serveuse dans la tanière du cuisinier en marcel. Je profitai de l’absence de notre geôlière et chuchotai discrètement, une main devant ma bouche tordue.
Ma puce, tu as ton portable ? La bouche encore pleine elle me répondit :
mfoui, pourmffquoi ?
Appelle-moi sans te faire remarquer. Je m’occupe du reste.
C’est dans ces moments de désespoir que le mâle justifie son existence. Ces moments de détresse profonde où la femelle désemparée comprend avec la plus grande acuité que ce n’est pas pour changer la bouteille de gaz ou tailler les haies que le mâle a été conçu, mais pour la protéger. Pour la sauver des griffes Ouzbekes.
Mon portable sonna, je m’en emparai dans la demi seconde. Et croyez moi je n’ai pas eu besoin d’avoir fait l’actor’s studio pour être crédible. L’énergie du désespoir m’électrisait.
Oui ? Hein, quoi, comment ? Non ? Ce-n’est-pas-po-ssi-ble ? Un incendie ? Les pompiers. La grande échelle ? Des victimes ? On arrive tout de suite. Viens Odile ! Je lançai un billet de cinquante euros, Odile attrapa son sac, nous nous levâmes et nous ruâmes vers la sortie.
Sauvés !
Moralité :
Le thé au renne, deux pitas gores : c’est vraiment indigeste ; pour moi c’est de l’Ouzbek !
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dimanche 29 mars 2009
samedi 28 mars 2009
Coca Pas Banale
Coca, notre chatte, est une vraie chatte de Rocker. Elle sait que le destin du Rocker est de prendre la Route. Aussi se tient-elle toujours prête au voyage.
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mardi 24 mars 2009
Le Pouvoir de la Vizirette
Ca fait une éternité que je n’ai pas parlé de nos répètes. J’ai bien du en louper trois. Il est vrai qu’elles constituent peu ou prou une série de calques presque parfaits. Leur schéma grave marmoréen est désormais connu de tous : arrivée, cuisine-café-papotage, descente à la SJM-installation, boisson ambrée-ou-équivalent-cigarette, round d’échauffement, pause-papotage, (quand on lit vite ça fait « pause-potage »), marathon musical, débriefing-décollage. Il m’est parfois difficile d’en extraire la pépite qui me permettra d’étirer ma prose sur une page A4, format classique de mes errances calligraphes. Sur l’instant je note quelque trait de l’un ou l’autre des participants, m’émerveillant de sa verve, son esprit, son érudition, son à propos, sa causticité. Je tente de classer chaque moment sur une étagère de mon armoire à souvenirs, le plaçant bien en évidence, tentant d’y associer tel ou tel procédé mnémotechnique dans l’espoir de retrouver l’objet mémoriel dans un état correct de conservation le moment venu.
J’ai appris cette technique de mémorisation d’une de mes lectures passées, (un bouquin de Ken Follet me semble-t-il, intitulé les Piliers de la Terre) dont le sujet portait sur la capacité des moines médiévaux à retenir les textes sacrés. Ils nommaient ce processus de stockage de l’information « les cathédrales de l’esprit ». En pratique les religieux s’imaginaient un lieu en trois dimensions, une cathédrale par exemple. Ils en meublaient alors chaque recoin architectural d’éléments mémorisés, qu’ils retrouvaient a posteriori par association d’idées. Ainsi pouvaient-ils vous débiter la traduction en bas-latin des trois millions de signes de l’Ancien Testament comme moi Ecolosong, en pensant à la liste des courses de la semaine dernière qu’ils avaient semée au long des transepts. Fort de cette découverte magique, je m’exerçai à mon tour à mémoriser des informations selon cette méthode.
C’était durant une de mes nuits de garde, aux alentours de deux heures du matin, quand le contingent habituel de casse pieds du soir s’est tari, et que les sorties de boîte sont encore rares. Je décidai de passer à l’action afin d’exercer cette fonctionnalité nouvelle. Je n’avais pas de cathédrale sous la main. A vrai dire je n’avais même pas la plus petite parcelle d’un lieu consacré, fut-ce un misérable presbytère cévenol. Par contre le service de radiologie était vaste, peuplé de pièces, elles mêmes pourvues de milliers de lieu propice à y ranger tout un tas de truc. Pour je ne sais quelle raison, je me saisis d’une de ces boules évidées en plastique qu’on utilise, remplie de lessive, pour diffuser harmonieusement la poudre au cœur du linge dans la machine à laver. Pour quelle raison un objet aussi incongru se trouvait-il dans la chambre de garde ? Je ne saurais l’expliquer. Sans doute une manipulatrice soucieuse de son hygiène l’avait-elle déposée là en prévision d’un hypothétique achat d’une machine à laver par les médecins du service, ou bien la réservait-elle à un autre usage connu d’elle seule. Quoiqu’il en soit, tenant fermement cette « vizirette » (ça y est je me souviens du nom) je partis en quête d’un endroit où la déposer. Avec les précautions d’un émeu, ce volatile disparu, pour soustraire son œuf à la férocité des prédateurs. Comme s’il savait que les jours de son espèce étaient comptés.
Il y avait, près de l’accueil de la radio, (qui de nos jours ressemble au hall d’entrée d’un ophelinat roumain des années Ceaucescu) un local exigu servant au rangement de divers dossiers. Il était poussiéreux déjà (nous étions en 85) et depuis ma dernière visite, ça ne s’est pas arrangé. Je posai la vizirette sur une étagère, et comme on ferait un vœu incantatoire, j’y associai avec force, de toute la puissance de mes milliards de synapses, durant une trentaine de secondes, quelque chose qui me tenait à cœur. On appelle ça l’imprégnation. Croyez moi si vous voulez, vingt cinq ans après, j’ai une image parfaitement nette de cette étagère, et je peux décrire avec une grande précision la couleur, la forme, la consistance, et l’emplacement de cette vizirette. Je la revois encore, sur l’étagère métallique à hauteur du regard sur laquelle je l’avais posée. Dix ans après, miracle du stockage dans la fonction Publique, elle y était toujours. A la même place. Posée sur des dossiers radiologiques essentiels. C’est ça la puissance de l’esprit. Au bout de vingt cinq ans, la vidéo VHS filmée à Vars avec le coûteux matériel de l’époque n’est plus qu’une trame sautillante et baveuse d’images déchirées. Mais la vizirette s’impose toujours à moi avec une acuité presque douloureuse. J’ai un souvenir intact de la vizirette. Par contre ne demandez pas de qui ou de quoi cet objet était le marqueur. Je ne m’en souviens plus. Ca ne devait pas être bien important.
J’ai ainsi dans ma tête tout un tas d’objets hétéroclites posés dans des endroits parfois saugrenus, que je me remémore parfaitement. Je suis fier de ma capacité à garder le souvenir de ces objets. Je suis fier de me souvenir qu’ils se rapportaient à des faits ou évènements dont j’avais alors pensé qu’ils méritaient d’être retenus. Parmi tous ces artefacts virtuels peuplant ma mémoire comme autant de fossiles recouverts par les alluvions de mon Histoire, La vizirette reste toutefois mon préféré. Mais je sui un peu chagriné qu’elle ne serve à rien. En tout cas pas à me rappeler ce qui s’est passé lors des trois dernières répétition !
J’imagine qu’on a du éplucher l’actualité et formuler des sentences définitives sur l’état du monde. Et puis Jésou a certainement lancé une vanne hilarante en plaquant un riff rageur de Cabrel. Et tout l’aimable foutoir habituel. Ah, si j’ai trouvé une méthode pour m’entendre chanter. Je mets le vieux casque hifi de Jésou sur mes oreilles. Je ne le branche pas. C’est un casque fermé qui fait fonction de réducteur de bruit. Quand les musiciens jouent, les instruments sont considérablement atténués, tandis que ma voix reste parfaitement audible. Je m’entends, je force moins sur la voix, je chante plus juste me semble-t-il. Bien que notre duo de pros (Pierrot et Phil) estiment que nous ne jouons pas mieux, nous avons le sentiment d’avoir une meilleure maîtrise et avons pris beaucoup de plaisir lors de ces dernières répètes. Depuis quelques séances d’ailleurs, de l’avis général, il y a du plaisir à jouer.
Toujours pas de solution pour nos derniers morceaux pour l’instant, le compteur reste planté à huit. Le temps manque à Pierrot, comme à nous tous d’ailleurs pour progresser plus vite.Et il y a ce projet de God Save The Queen des Sex Pistols qui avance. Il va peut être falloir que je sorte le texte pour voir de quoi il s’agit !
Aussi, on a parlé, je m’en souviens (j’ai serré intensément ma vizirette virtuelle pour fixer l’instant) des deux morceaux que le compositeur Créach a produit récemment et fait parvenir à Poun. Planant, des accents jazz mâtinés de Klaus Schultze. L’univers de Michel est tout de même très différent de celui des UFR. Nous visons une scène ludique aux accents rock, la musique de notre ami est plus intellectuelle, plus conceptuelle, c’est une musique qui s’écoute et s’apprécie. Elle se swingue plus qu’elle ne se rythme. C’est du jazz aux accents bossa avec des plages oniriques qui réclame un texte ad hoc et un chanteur dans le style Harry Connick Junior, ou bien une voix dans le genre d’Anis. Pour autant que mon opinion vaille quelque chose bien sûr. Ceci dit j’aimerais bien faire le crooner dessus.
J’ai appris cette technique de mémorisation d’une de mes lectures passées, (un bouquin de Ken Follet me semble-t-il, intitulé les Piliers de la Terre) dont le sujet portait sur la capacité des moines médiévaux à retenir les textes sacrés. Ils nommaient ce processus de stockage de l’information « les cathédrales de l’esprit ». En pratique les religieux s’imaginaient un lieu en trois dimensions, une cathédrale par exemple. Ils en meublaient alors chaque recoin architectural d’éléments mémorisés, qu’ils retrouvaient a posteriori par association d’idées. Ainsi pouvaient-ils vous débiter la traduction en bas-latin des trois millions de signes de l’Ancien Testament comme moi Ecolosong, en pensant à la liste des courses de la semaine dernière qu’ils avaient semée au long des transepts. Fort de cette découverte magique, je m’exerçai à mon tour à mémoriser des informations selon cette méthode.
C’était durant une de mes nuits de garde, aux alentours de deux heures du matin, quand le contingent habituel de casse pieds du soir s’est tari, et que les sorties de boîte sont encore rares. Je décidai de passer à l’action afin d’exercer cette fonctionnalité nouvelle. Je n’avais pas de cathédrale sous la main. A vrai dire je n’avais même pas la plus petite parcelle d’un lieu consacré, fut-ce un misérable presbytère cévenol. Par contre le service de radiologie était vaste, peuplé de pièces, elles mêmes pourvues de milliers de lieu propice à y ranger tout un tas de truc. Pour je ne sais quelle raison, je me saisis d’une de ces boules évidées en plastique qu’on utilise, remplie de lessive, pour diffuser harmonieusement la poudre au cœur du linge dans la machine à laver. Pour quelle raison un objet aussi incongru se trouvait-il dans la chambre de garde ? Je ne saurais l’expliquer. Sans doute une manipulatrice soucieuse de son hygiène l’avait-elle déposée là en prévision d’un hypothétique achat d’une machine à laver par les médecins du service, ou bien la réservait-elle à un autre usage connu d’elle seule. Quoiqu’il en soit, tenant fermement cette « vizirette » (ça y est je me souviens du nom) je partis en quête d’un endroit où la déposer. Avec les précautions d’un émeu, ce volatile disparu, pour soustraire son œuf à la férocité des prédateurs. Comme s’il savait que les jours de son espèce étaient comptés.
Il y avait, près de l’accueil de la radio, (qui de nos jours ressemble au hall d’entrée d’un ophelinat roumain des années Ceaucescu) un local exigu servant au rangement de divers dossiers. Il était poussiéreux déjà (nous étions en 85) et depuis ma dernière visite, ça ne s’est pas arrangé. Je posai la vizirette sur une étagère, et comme on ferait un vœu incantatoire, j’y associai avec force, de toute la puissance de mes milliards de synapses, durant une trentaine de secondes, quelque chose qui me tenait à cœur. On appelle ça l’imprégnation. Croyez moi si vous voulez, vingt cinq ans après, j’ai une image parfaitement nette de cette étagère, et je peux décrire avec une grande précision la couleur, la forme, la consistance, et l’emplacement de cette vizirette. Je la revois encore, sur l’étagère métallique à hauteur du regard sur laquelle je l’avais posée. Dix ans après, miracle du stockage dans la fonction Publique, elle y était toujours. A la même place. Posée sur des dossiers radiologiques essentiels. C’est ça la puissance de l’esprit. Au bout de vingt cinq ans, la vidéo VHS filmée à Vars avec le coûteux matériel de l’époque n’est plus qu’une trame sautillante et baveuse d’images déchirées. Mais la vizirette s’impose toujours à moi avec une acuité presque douloureuse. J’ai un souvenir intact de la vizirette. Par contre ne demandez pas de qui ou de quoi cet objet était le marqueur. Je ne m’en souviens plus. Ca ne devait pas être bien important.
J’ai ainsi dans ma tête tout un tas d’objets hétéroclites posés dans des endroits parfois saugrenus, que je me remémore parfaitement. Je suis fier de ma capacité à garder le souvenir de ces objets. Je suis fier de me souvenir qu’ils se rapportaient à des faits ou évènements dont j’avais alors pensé qu’ils méritaient d’être retenus. Parmi tous ces artefacts virtuels peuplant ma mémoire comme autant de fossiles recouverts par les alluvions de mon Histoire, La vizirette reste toutefois mon préféré. Mais je sui un peu chagriné qu’elle ne serve à rien. En tout cas pas à me rappeler ce qui s’est passé lors des trois dernières répétition !
J’imagine qu’on a du éplucher l’actualité et formuler des sentences définitives sur l’état du monde. Et puis Jésou a certainement lancé une vanne hilarante en plaquant un riff rageur de Cabrel. Et tout l’aimable foutoir habituel. Ah, si j’ai trouvé une méthode pour m’entendre chanter. Je mets le vieux casque hifi de Jésou sur mes oreilles. Je ne le branche pas. C’est un casque fermé qui fait fonction de réducteur de bruit. Quand les musiciens jouent, les instruments sont considérablement atténués, tandis que ma voix reste parfaitement audible. Je m’entends, je force moins sur la voix, je chante plus juste me semble-t-il. Bien que notre duo de pros (Pierrot et Phil) estiment que nous ne jouons pas mieux, nous avons le sentiment d’avoir une meilleure maîtrise et avons pris beaucoup de plaisir lors de ces dernières répètes. Depuis quelques séances d’ailleurs, de l’avis général, il y a du plaisir à jouer.
Toujours pas de solution pour nos derniers morceaux pour l’instant, le compteur reste planté à huit. Le temps manque à Pierrot, comme à nous tous d’ailleurs pour progresser plus vite.Et il y a ce projet de God Save The Queen des Sex Pistols qui avance. Il va peut être falloir que je sorte le texte pour voir de quoi il s’agit !
Aussi, on a parlé, je m’en souviens (j’ai serré intensément ma vizirette virtuelle pour fixer l’instant) des deux morceaux que le compositeur Créach a produit récemment et fait parvenir à Poun. Planant, des accents jazz mâtinés de Klaus Schultze. L’univers de Michel est tout de même très différent de celui des UFR. Nous visons une scène ludique aux accents rock, la musique de notre ami est plus intellectuelle, plus conceptuelle, c’est une musique qui s’écoute et s’apprécie. Elle se swingue plus qu’elle ne se rythme. C’est du jazz aux accents bossa avec des plages oniriques qui réclame un texte ad hoc et un chanteur dans le style Harry Connick Junior, ou bien une voix dans le genre d’Anis. Pour autant que mon opinion vaille quelque chose bien sûr. Ceci dit j’aimerais bien faire le crooner dessus.
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lundi 23 mars 2009
500ème : Des Aigles et des Poulets
Déjà le 500ème message. Le temps file, le temps fuit, chaque nouvelle saison chassant la précédente comme sous l’action de ce mistral qui balaie la vallée du Rhône quand je passe le barrage de Vallabrègue chaque matin pour me rendre au travail. Combien de lignes ai-je noircies, laissant filer mes pensées comme on lâche la bride à son jeune chien au bout de sa laisse extensible. Tiens, ça me plait bien cette image : des idées canines tout à tour dociles et aventureuses, vagabondant sur le trottoir de l’esprit, furetant ici et là, tirant sur la laisse puis stoppant pour gratter une puce agressive, avant d’être violemment tiré par le maître impatient, puis levant la patte sur le tronc lépreux de quelque platane malade poussant comme par habitude au milieu d’une grille en fonte circulaire envahie de mégots et de chewing gums écrasés et se lançant enfin en zigzag prudent à la suite d’une pensée-chienne au cul frétillant.
Des pensées la truffe au vent, des pensées printanières, trottinant à hauteur de jambes légères, avec pour zénith les jupes désinvoltes de leurs insouciantes propriétaires. Pensées libidineuses pour rocker sénile ? Pas si sénile pourtant le senior, qui se souvient encore comme si c’était hier des certitudes, des colères, des emportements, de la violence des sentiments qui agitaient son jeune corps tout juste sorti de sa chrysalide et impatient de tester ces émotions toutes neuves qui l’agitaient sans qu’il en maîtrise les outrances. Sans qu’il en ait même l’intention. Il voulait tout explorer, tout boire et manger, se gaver, dans sa boulimie de découverte dans son désir violent de repousser les murs, d’en abolir les limites et d’embrasser l’univers qui s’offrait à lui.
Depuis il a appris que si la science détermine un univers infini, le sien est beaucoup plus restreint, et les limites ne sont pas bien au-delà de la portée de son œil dont il s’aperçoit que l’acuité diminue sensiblement. Il est tenté de se résigner, et de se conformer aux attentes de ceux qui sont payés pour penser à sa place.
Mais il est un UNDERTAKER ! Et il se fout de ce qu’on attend de lui. Même s’il fait le dos rond, même s’il donne le change et fait mine de rentrer dans le rang, c’est un Rocker, un rebelle, un enfant des années soixante qui n’a pas oublié que sur les murs de son enfance on pouvait lire « il est interdit d’interdire », et que ses parents, ou en tous des cas des gens de leur âge avaient eu d’autres rêves de liberté, d’autres espoirs romantiques dont le souffle puissant balayait leur époque, comme le mistral qui souffle toujours plus fort quand on a passé le barrage de Vallabrègue.
Et quand dans la salle Jim Morrison il chante « A vous tous de la terre » il y met tout son cœur, il lui semble qu’il retrouve cette candeur, cette naïveté, cette tranquille assurance de l’innocence retrouvée que les jeunes actuels n’ont plus, emprisonnés qu’ils sont déjà dans le carcan pitoyable d’une société sans idéal. Les idéaux ne sont plus, remplacés par un pragmatisme étriqué. On ne s’indigne plus quand on est ado, à part peut-être parce que c’est Kévin qui aurait dû gagner la Star Acc, et que Julien Doré ils l’aiment « trop pas ». Le rêve se termine dès 15 ans, c’est déjà le moment de l’orientation, anonyme et bâclé où l’on décide en quelques minutes de l’avenir d’une jeune pousse. Où sont les rites initiatiques des tribus anciennes, terribles et flamboyants, mêlant jeunes et vieux, hommes et femmes, en une fête orgiaque, mémorable, qui faisaient de ce moment, de ce passage, un évènement exceptionnel ? Adulte avant que d’avoir été ado. On ne fait pas des études pour apprendre ou s’élever, mais pour se conformer aux futurs standards du marché du travail. L’élève est un produit standardisé, bientôt estampillé CE, soumis aux critères de la production de masse, élevé pour être productif. C’est un poulet de batterie, nourri au fast food pour une croissance plus efficiente et destiné à une consommation rapide. Comme son cousin aviaire, le poulet humain est sélectionné, conditionné par son environnement. Certains poulets sont parqués dans de meilleures conditions, bénéficient d’une cour plus grande, d’une alimentation plus équilibrée. Ces poulets là encadreront les autres, plus tard. Mais au final, ils restent des poulets.
Nous les Undertakers, nous sommes des aigles. Les derniers aigles des sept collines de Nîmes et du plateau de Garons. Nous planons, indifférents et fiers, au dessus de la masse des poulets. Notre regard porte loin, nos serres sont acérées et notre bec puissant. Nous sommes les seigneurs des costières, nous régnons sur la faune, formidables et magnanimes, protégeant les nôtres, indifférents aux clameurs des troupeaux et aux glapissements haineux des charognards.
Nous planons haut dans le ciel, nos rémiges frémissant aux forts courants, lorsque le Mistral se met à souffler sur le plateau de Garons, et que les airbus s’écartent de notre passage.
Des pensées la truffe au vent, des pensées printanières, trottinant à hauteur de jambes légères, avec pour zénith les jupes désinvoltes de leurs insouciantes propriétaires. Pensées libidineuses pour rocker sénile ? Pas si sénile pourtant le senior, qui se souvient encore comme si c’était hier des certitudes, des colères, des emportements, de la violence des sentiments qui agitaient son jeune corps tout juste sorti de sa chrysalide et impatient de tester ces émotions toutes neuves qui l’agitaient sans qu’il en maîtrise les outrances. Sans qu’il en ait même l’intention. Il voulait tout explorer, tout boire et manger, se gaver, dans sa boulimie de découverte dans son désir violent de repousser les murs, d’en abolir les limites et d’embrasser l’univers qui s’offrait à lui.
Depuis il a appris que si la science détermine un univers infini, le sien est beaucoup plus restreint, et les limites ne sont pas bien au-delà de la portée de son œil dont il s’aperçoit que l’acuité diminue sensiblement. Il est tenté de se résigner, et de se conformer aux attentes de ceux qui sont payés pour penser à sa place.
Mais il est un UNDERTAKER ! Et il se fout de ce qu’on attend de lui. Même s’il fait le dos rond, même s’il donne le change et fait mine de rentrer dans le rang, c’est un Rocker, un rebelle, un enfant des années soixante qui n’a pas oublié que sur les murs de son enfance on pouvait lire « il est interdit d’interdire », et que ses parents, ou en tous des cas des gens de leur âge avaient eu d’autres rêves de liberté, d’autres espoirs romantiques dont le souffle puissant balayait leur époque, comme le mistral qui souffle toujours plus fort quand on a passé le barrage de Vallabrègue.
Et quand dans la salle Jim Morrison il chante « A vous tous de la terre » il y met tout son cœur, il lui semble qu’il retrouve cette candeur, cette naïveté, cette tranquille assurance de l’innocence retrouvée que les jeunes actuels n’ont plus, emprisonnés qu’ils sont déjà dans le carcan pitoyable d’une société sans idéal. Les idéaux ne sont plus, remplacés par un pragmatisme étriqué. On ne s’indigne plus quand on est ado, à part peut-être parce que c’est Kévin qui aurait dû gagner la Star Acc, et que Julien Doré ils l’aiment « trop pas ». Le rêve se termine dès 15 ans, c’est déjà le moment de l’orientation, anonyme et bâclé où l’on décide en quelques minutes de l’avenir d’une jeune pousse. Où sont les rites initiatiques des tribus anciennes, terribles et flamboyants, mêlant jeunes et vieux, hommes et femmes, en une fête orgiaque, mémorable, qui faisaient de ce moment, de ce passage, un évènement exceptionnel ? Adulte avant que d’avoir été ado. On ne fait pas des études pour apprendre ou s’élever, mais pour se conformer aux futurs standards du marché du travail. L’élève est un produit standardisé, bientôt estampillé CE, soumis aux critères de la production de masse, élevé pour être productif. C’est un poulet de batterie, nourri au fast food pour une croissance plus efficiente et destiné à une consommation rapide. Comme son cousin aviaire, le poulet humain est sélectionné, conditionné par son environnement. Certains poulets sont parqués dans de meilleures conditions, bénéficient d’une cour plus grande, d’une alimentation plus équilibrée. Ces poulets là encadreront les autres, plus tard. Mais au final, ils restent des poulets.
Nous les Undertakers, nous sommes des aigles. Les derniers aigles des sept collines de Nîmes et du plateau de Garons. Nous planons, indifférents et fiers, au dessus de la masse des poulets. Notre regard porte loin, nos serres sont acérées et notre bec puissant. Nous sommes les seigneurs des costières, nous régnons sur la faune, formidables et magnanimes, protégeant les nôtres, indifférents aux clameurs des troupeaux et aux glapissements haineux des charognards.
Nous planons haut dans le ciel, nos rémiges frémissant aux forts courants, lorsque le Mistral se met à souffler sur le plateau de Garons, et que les airbus s’écartent de notre passage.
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dimanche 22 mars 2009
Interview des Inruckoptibles #4 : Philou le Producteur-Manager Putatif
Nous sommes à Londres, et Je suis assis en compagnie de Philippe Desimeur, le producteur manager autoproclamé des UFR. Nous sommes attablés, c’est le matin, nous avons bu notre café et nous apprêtons à partir pour le match Angleterre France dans le Tournoi des Six Nations à Twickenham. Il fait une belle journée printanière, ce qui est assez inhabituel à cette date. Les Rooke sont allés promener le chien, nous avons achevé la confection de notre traditionnelle bannière, il nous reste quelques instants pour une interview. Cette dernière va débuter de manière assez laborieuse et chaotique. Il faut toute l’opiniâtreté de votre serviteur pour la mener à bien.
Mitch : Philou, de quel évènement rapproches-tu ton année de naissance ?
Philou : (Silence).
Mitch : Tu es né quand d’abord ?
Philou : (Silence).
Il faut signaler qu’outre Philippe, Pierre et Pounet sont dans les parages qui discutent entre eux et observent le dialogue, puis rentrent et sortent pour fumer.
Pierre : Tu réponds ?!
Philou : Je suis né en 1900 (il réfléchit)…. 60 !
Mitch : Bon, alors qu’est-ce qui s’est passé en soixante qui te….
Philou : A part moi euh…. : Rien !
Pounet : La guerre d’Algérie !
Philou : J’étais trop petit, je me rappelle pas.
Mitch : (En aparté : ça commence mal !). Peux-tu nous raconter une anecdote de ton enfance ?
Philou : (Silence).
Mitch : (ramant pour amorcer le dialogue) Un évènement qui t’a marqué… un évènement familial ?
Philou : On a souffert, c’était triste.
Mitch : (ouf ! enfin un os à ronger) Pourquoi ? Vous avez souffert de quoi ?
Philou : (sans doute pudique à l’évocation des évènements terribles qu’il a vécus) ‘Tin, on est là pour voir un marche de rugby, qu’est-ce que tu nous casse les couilles avec tes questions ? Parle nous rugby Michel, tu n’as pas des questions sur le rugby ?
…….
Mitch : Troisième question (c’est pas gagné !), parle nous de ton premier 33 tour ?
Philou : (Silence).
Mitch : D’abord est-ce que tu l’as acheté ou est-ce que tu l’as volé ?
Philou : (Il s'emporte) Mais, mais, mais… Il est vraiment très con ce mec ! Est-ce que j’ai une gueule à voler des 33 tours ?
Pounet : Oui !
Philou : (offusqué) Des 45 tours oui, mais pas des 33. J’étais tout maigre à l’époque, ou tu voulais que je mette les 33 tours ?
Mitch : Moi j’ai un copain, il arrivait à piquer des 33 tours.
Philou : Il était gros ton copain.
Mitch : Non il était tout maigre aussi.
Philou : Alors il les cassait en morceaux pour pouvoir les emporter !
Pounet : Il les mettait dans son slip !
Mitch : Bon, alors ton premier 33 tours ?
Philou : Je ne m’en souviens pas. Pose moi des questions sur le rugby !
Mitch : (un peu excédé) ‘Tin, super interview ! Je sens qu’on va apprendre beaucoup de choses sur Philippe Desimeur. Alors quel a été ton premier contact avec un instrument ?
Pierrot : hé, hé, hé, il jouait à touche-pipi !
Philou : Un instrument… de musique ?
Mitch : Oui
Philou : Ah, pas de cuisine ! Silence. Je n’ai jamais joué d’un instrument.
Mitch : Jamais, même pas de la flûte à bec quand tu étais gosse ?
Philou : Ma première calculatrice ! Je l’ai eue très tôt.
Mitch : Alors.. est ce que ce premier contact avec un instrument t’a aidé à emballer les filles ?
Philou : Je viens de te dire que je n’ai jamais eu de contact avec un instrument : j’avais pas besoin de ça pour emballer les filles. La nature ma doté d’un instrument, je le dis pas trop fort, que je porte sur moi.
Mitch : (attéré, replongeant dans ses notes) As-tu des influences, des références musicales ?
Philou : Oui, les Undertakers.
Mitch : Excellente réponse
Philou : (lyrique) Là je pense qu’on va bientôt passer un cap avec ce groupe. J’ai décidé de prendre leur destinée en main ce matin. C’est donc une interview exclusive. Et je pense que la promition va partir très très fort.
Mitch : Est-ce que tu es plutôt Eddie Mitchell ou Dick Rivers ?
Philou : Alors pour la réussite, Eddie Mitchell, mais pour le Rock, Dick rivers.
Mitch : Penses-tu que les UFR soient un boys band ?
Philou : Boys peut-être mais vieillissants, et bande…pas trop.
Pounet : c’est gentil pour ta femme.
Mitch : En tant que producteur, comment travailles-tu, quelles sont tes sources d’inspiration, as-tu des habitudes, des rituels avant de travailler ?
Philou : (sur un ton pontifiant) Le problème, quand tu prends un groupe en mains, déjà il faut casser les personnalités des uns et des autres pour n’en faire plus qu’une. Ils ne sont pas tous d’accord. Là j’ai trois exemplaires du groupe avec moi, ils n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une chanson. Alors il faut que je prenne les choses en mains et que je décide la chanson qui à mon avis est aujourd hui la plus capable de faire adhérer le public le plus large possible. Euh.. je ne peux pas le dire, là à l’interview la chanson. C’est une surprise, vous la découvrirez dans les bacs et on va la faire presser sur vinyle avec photos du groupe.. on est en train de trouver un truc sympa. Ca va être bien. Le concept est lancé, ce soir il y aura une communication du groupe à Twickenham, pendant le match de rugby.
Mitch : A ton avis, qu’est ce qui est le plus important pour les UFR, le studio ou la scène ?
Philou : La scène. Ça ils en ont même abusé à certains moments, au printemps dernier, parce qu’ils ont enchaîné concert sur concert ; ils se sont même usés. (Silence). Usés. Je pense que maintenant il va falloir faire un gros travail de studio parce qu’en définitive c’est le studio qui va déclencher des scènes : (il conclut, enthousiaste) On va travailler le studio !
Mitch : Et, est-ce que tu penses que pour eux il soit préférable de jouer dans des petites ou des grandes salles ?
Philou : Je pense que pour le chanteur il faut des grandes scènes surtout. Pas forcément des grandes salles, mais des grandes scènes. Pour les autres, bon, comme ils sont chacun dans leur bulle, ils s’en tapent un peu. (Rires). Mais bon on tachera de travailler tout ça, on va faire quelque chose de pas mal.
Mitch : En tant que producteur, tu es souvent en contact avec des fans du groupe, à ton avis il vaut mieux une petite ou une grande fan ?
Philou : Alors les fans c’est un peu comme les poireaux : il vaut mieux qu’elles soient grandes. Rires
Mitch : Rires… mais ça a des poils, les poireaux, en bas.
Oui, il faudra les épiler. fou-rire.
Mitch : Euh.. (rires).. Qu’est-ce que tu préfères chez les UFR, les reprises ou les compos ?
Philou : Ma femme ! (Rires).
Mitch : C’est pas une reprise ta femme. (rires).
Philou : (Rires). C’est pas une compo non plus ! (Sérieux) Non, c’est leurs compositions. Les reprises… D’abord les reprises, à mon avis, malgré tout leur talent, ils n’ont jamais réussi à atteindre le niveau des premiers. Par contre leurs compos, c’est un travail, on sent quelque chose, ils laissent transparaître quelque chose, et c’est là-dessus qu’on va travailler. Maintenant il faut que la compo prenne le pas. Les reprises c’est terminé, il faut tourner la page. On a tourné la page. C’est fini !
Mitch : D’accord. Tu connais bien les Undertakers maintenant, tu les as vu plusieurs fois en concert, quel a été ton moment de pied total en les écoutant ?
Philou : A la fin !
Mitch : Quand ils se sont arrêtés de jouer ?!
Philou : (rassurant) Noooon ! Quand le public a applaudi bien sûr!
Mitch : Et raconte nous ton pire moment en écoutant les UFR.
Philou : Alors on a touché le fond ! Mais il n’était pas très profond en plus, on l’a vite atteint, c’était pendant la féria. Dans un cinéma désaffecté, durant la deuxième soirée. Je me demande même si ils avaient branché les amplis. Ils sont arrivés, ils étaient en vrac. Je pense que là, ils ont eu un problème d’hygiène de vie, ils ont manqué de professionnalisme. Ils sont venus ils étaient déjà imbibés d’alcool : (faussement compatissant) c’était minable !
Mitch : Justement ça m’amène à la question suivante : Est-ce que tu penses que les UFR puissent jouer à l’eau claire ?
Philou : C’est le titre de la prochaine chanson ? Je pense qu’ils sont tout à fait capables, ils ont quand même un certain talent, et même un talent certain, pour certains, pas pour tous, mais bon, je ne voudrais pas semer la polémique dans le groupe. Mais il faut qu’ils s’entraînent à jouer à l’eau claire, parce que si on enchaîne et si on devient professionnel, bon…
On sait ce que sont devenus les groupes qui buvaient et se shootaient complètement ils n’ont pas pu durer. Regarde un Paul McCartney, il a toujours joué à l’eau claire, et il est toujours là.
Mitch : Oui, mais enfin par exemple si on prend les Status Quo, ils sont passé par des périodes comme ça.. Mais comme le phénix, ils renaissent de leurs cendres.
Philou : Ouais mais bon pffff. Prend les grands, Jimmy Hendrix, Janis Joplin, ils ne sont plus là. Jim Morrisson, il n’est plus là ! DALIDA et CLAUDE FRANCOIS (des larmes perlent à ses yeux), ils sont plus là. Je ne voudrais pas que ça arrive aux Undertakers. Il ne faut pas que ça leur arrive.
Mitch : Est-ce qu’en tant que producteur, tu te considères comme un artiste ?
Philou : (Silence). Ca c’est une question…Non, j’aime bien trop les artistes.
Mitch : Moi il me semble quand même que tu as un coté artistique.. D’abord tu es un mécène. Il y a un art à déceler l’artiste derrière le peintre en devenir.
Philou : Le peintre, ça c’est fait, maintenant je vais avoir l’art de faire découvrir les UFR.
Mitch : L’amitié, est-ce un moteur dans un groupe de rock ?
Philou : Au départ oui. Mais après, justement, il va falloir bien les encadrer, il va falloir être présent, on ne pourra pas les laisser tomber parce que après je pense que le groupe peut se déchirer facilement, je vois des personnalités différentes qui apportent toutes quelque chose de différent, il faut arriver à les laisser unis, et c’est là que je vais avoir le gros travail à faire. Mon travail ça va être de les garder ensemble pour ne pas que les personnalités des uns et des autres débordent.
Mitch : Un vrai travail de manager.
Philou : Voilà. Ils ont tous de grosses personnalités. Et c’est vrai que c’est difficile de mettre tous ces garçons qui se connaissent depuis fort longtemps ensemble. A un moment je ne voudrais pas que le succès fasse exploser le groupe. On a vu tellement de groupe exploser à cause du succès. Il va falloir construire un succès maîtrisé. On va monter crescendo. Par exemple par rapport à la presse etc.. il va falloir qu’ils soient au minimum en contact avec la presse. (Didactique, façon Sarkosy) Pourquoi ? Parce que certains risquent de déraper. C’est quand même des esprits fragiles, les artistes, il faut les protéger, il faut les accompagner, (il se désigne) et ça c’est le rôle de Philippe qui fait rien dans le groupe, il est là pour ça.
Mitch : Leurs thèmes, on les connaît : ils chantent la vieillesse, les années qui passent, la fatigue et le spleen, est-ce que tu penses qu’ils doivent continuer dans le rock gériatrique et dépressif ; ou bien qu’ils doivent aborder d’autres sujets ?
Philou : Le coté « vieux » ça les concerne un peu quand même, donc ils préparent leur avenir proche. Il faut être clair, appeler un chat un chat, ils leur reste quoi ? Il leur reste dix ans de bon devant eux !
Pounet : tu vas pas rester producteur longtemps, toi !
Philou : (imperturbable) Donc il faut en profiter. Le but est quand même qu’ils produisent. On les presse au maximum pendant très peu de temps. Parce que ce sont des citrons qui sont très murs !
Mitch : Oui d’ailleurs comme le disent les paroles : « du citron je prends le zeste, et de l’amour je garde le sexe ! »
Philou : Ce sont de très belles paroles.
Pounet et Pierrot (montrant des signes de fébrilité) : Bon, va falloir y aller maintenant, c’est pas là que ça touche comme dirait certain !
Mitch : (apaisant) Il reste trois questions… Quel est celui des membres du groupe que tu détestes le plus ?
Philou : Aucun, moi je les aime tous. Ils ont tous leur personnalité, ils ont tous du talent, le problème c’est qu’il fait mettre ces talents en commun. Ca souvent, c’est le petit problème, mais ça s’améliore, on voit qu’ils font touts de gros efforts pour y arriver. Naturellement certains sont obligés de travailler très dur pour y arriver, mais ils y arrivent et c’est ce qui fait plaisir.
Mitch : A ton avis, laquelle de tes qualités est indispensable au groupe ?
Philou : (surpris) J’ai des qualités ?
Mitch : (dubitatif) Tu dois bien en avoir une ?
Philou : Ah, c’est peut-être d’être le ciment de ce groupe. Il faut qu’on arrive à le lier. C’est un groupe important, qui comporte quand même beaucoup d’éléments. Il y en a qui sont âgés. Ca devient compliqué.
Mitch : Oui, sans compter le choriste intérimaire qu’on ne voit jamais.
Philou : Oui, alors lui on ne le sort que le printemps, une fois par an. Mais on peut le considérer aussi dans le groupe. Là il est en pleine période de bilan. Et après il faudra qu’on fasse le bilan nous aussi, pour savoir où on en est. Petit message personnel à Alain : garde un peu de voix, un brin de voix.
Mitch : Maintenant tu as quartier libre pour déverser ton venin, défoule-toi.
Philou : Je ne peux pas. Tu ne peux pas envisager l’avenir des Undertakers si tu as du venin en toi. (Paraphrasant Jean Claude Vandame) Il faut avoir des ondes positives, il faut être positif. Donc si tu es positif, tu y arrives. Il faut rester AWARE. Je les trouve formidable, ils s’éclatent. Il faut que ça dure !
C’est la fin de l’enregistrement. Tout le monde se lève, récupère son morceau de banderole et se précipite dehors pour attraper le train vers Twickenham.
Bags est désormais seul dans l’appartement. IL se dresse sur ses petites pattes arrières et vérifie que le vérou est poussé, puis se dirige en trottinant vers le salon. "Il love that guy, the bald one" songe-t-il. Il se verse un thé, avec un demi sucre, et s’allonge sur le canapé en lisant un bouquin sur François Truffaut que lui a prêté Simon. Les scones sont à portée de patte, il fait bon. Il se gratte."Oh my god, those frenchies", soupire-t-il…
Mitch : Philou, de quel évènement rapproches-tu ton année de naissance ?
Philou : (Silence).
Mitch : Tu es né quand d’abord ?
Philou : (Silence).
Il faut signaler qu’outre Philippe, Pierre et Pounet sont dans les parages qui discutent entre eux et observent le dialogue, puis rentrent et sortent pour fumer.
Pierre : Tu réponds ?!
Philou : Je suis né en 1900 (il réfléchit)…. 60 !
Mitch : Bon, alors qu’est-ce qui s’est passé en soixante qui te….
Philou : A part moi euh…. : Rien !
Pounet : La guerre d’Algérie !
Philou : J’étais trop petit, je me rappelle pas.
Mitch : (En aparté : ça commence mal !). Peux-tu nous raconter une anecdote de ton enfance ?
Philou : (Silence).
Mitch : (ramant pour amorcer le dialogue) Un évènement qui t’a marqué… un évènement familial ?
Philou : On a souffert, c’était triste.
Mitch : (ouf ! enfin un os à ronger) Pourquoi ? Vous avez souffert de quoi ?
Philou : (sans doute pudique à l’évocation des évènements terribles qu’il a vécus) ‘Tin, on est là pour voir un marche de rugby, qu’est-ce que tu nous casse les couilles avec tes questions ? Parle nous rugby Michel, tu n’as pas des questions sur le rugby ?
…….
Mitch : Troisième question (c’est pas gagné !), parle nous de ton premier 33 tour ?
Philou : (Silence).
Mitch : D’abord est-ce que tu l’as acheté ou est-ce que tu l’as volé ?
Philou : (Il s'emporte) Mais, mais, mais… Il est vraiment très con ce mec ! Est-ce que j’ai une gueule à voler des 33 tours ?
Pounet : Oui !
Philou : (offusqué) Des 45 tours oui, mais pas des 33. J’étais tout maigre à l’époque, ou tu voulais que je mette les 33 tours ?
Mitch : Moi j’ai un copain, il arrivait à piquer des 33 tours.
Philou : Il était gros ton copain.
Mitch : Non il était tout maigre aussi.
Philou : Alors il les cassait en morceaux pour pouvoir les emporter !
Pounet : Il les mettait dans son slip !
Mitch : Bon, alors ton premier 33 tours ?
Philou : Je ne m’en souviens pas. Pose moi des questions sur le rugby !
Mitch : (un peu excédé) ‘Tin, super interview ! Je sens qu’on va apprendre beaucoup de choses sur Philippe Desimeur. Alors quel a été ton premier contact avec un instrument ?
Pierrot : hé, hé, hé, il jouait à touche-pipi !
Philou : Un instrument… de musique ?
Mitch : Oui
Philou : Ah, pas de cuisine ! Silence. Je n’ai jamais joué d’un instrument.
Mitch : Jamais, même pas de la flûte à bec quand tu étais gosse ?
Philou : Ma première calculatrice ! Je l’ai eue très tôt.
Mitch : Alors.. est ce que ce premier contact avec un instrument t’a aidé à emballer les filles ?
Philou : Je viens de te dire que je n’ai jamais eu de contact avec un instrument : j’avais pas besoin de ça pour emballer les filles. La nature ma doté d’un instrument, je le dis pas trop fort, que je porte sur moi.
Mitch : (attéré, replongeant dans ses notes) As-tu des influences, des références musicales ?
Philou : Oui, les Undertakers.
Mitch : Excellente réponse
Philou : (lyrique) Là je pense qu’on va bientôt passer un cap avec ce groupe. J’ai décidé de prendre leur destinée en main ce matin. C’est donc une interview exclusive. Et je pense que la promition va partir très très fort.
Mitch : Est-ce que tu es plutôt Eddie Mitchell ou Dick Rivers ?
Philou : Alors pour la réussite, Eddie Mitchell, mais pour le Rock, Dick rivers.
Mitch : Penses-tu que les UFR soient un boys band ?
Philou : Boys peut-être mais vieillissants, et bande…pas trop.
Pounet : c’est gentil pour ta femme.
Mitch : En tant que producteur, comment travailles-tu, quelles sont tes sources d’inspiration, as-tu des habitudes, des rituels avant de travailler ?
Philou : (sur un ton pontifiant) Le problème, quand tu prends un groupe en mains, déjà il faut casser les personnalités des uns et des autres pour n’en faire plus qu’une. Ils ne sont pas tous d’accord. Là j’ai trois exemplaires du groupe avec moi, ils n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une chanson. Alors il faut que je prenne les choses en mains et que je décide la chanson qui à mon avis est aujourd hui la plus capable de faire adhérer le public le plus large possible. Euh.. je ne peux pas le dire, là à l’interview la chanson. C’est une surprise, vous la découvrirez dans les bacs et on va la faire presser sur vinyle avec photos du groupe.. on est en train de trouver un truc sympa. Ca va être bien. Le concept est lancé, ce soir il y aura une communication du groupe à Twickenham, pendant le match de rugby.
Mitch : A ton avis, qu’est ce qui est le plus important pour les UFR, le studio ou la scène ?
Philou : La scène. Ça ils en ont même abusé à certains moments, au printemps dernier, parce qu’ils ont enchaîné concert sur concert ; ils se sont même usés. (Silence). Usés. Je pense que maintenant il va falloir faire un gros travail de studio parce qu’en définitive c’est le studio qui va déclencher des scènes : (il conclut, enthousiaste) On va travailler le studio !
Mitch : Et, est-ce que tu penses que pour eux il soit préférable de jouer dans des petites ou des grandes salles ?
Philou : Je pense que pour le chanteur il faut des grandes scènes surtout. Pas forcément des grandes salles, mais des grandes scènes. Pour les autres, bon, comme ils sont chacun dans leur bulle, ils s’en tapent un peu. (Rires). Mais bon on tachera de travailler tout ça, on va faire quelque chose de pas mal.
Mitch : En tant que producteur, tu es souvent en contact avec des fans du groupe, à ton avis il vaut mieux une petite ou une grande fan ?
Philou : Alors les fans c’est un peu comme les poireaux : il vaut mieux qu’elles soient grandes. Rires
Mitch : Rires… mais ça a des poils, les poireaux, en bas.
Oui, il faudra les épiler. fou-rire.
Mitch : Euh.. (rires).. Qu’est-ce que tu préfères chez les UFR, les reprises ou les compos ?
Philou : Ma femme ! (Rires).
Mitch : C’est pas une reprise ta femme. (rires).
Philou : (Rires). C’est pas une compo non plus ! (Sérieux) Non, c’est leurs compositions. Les reprises… D’abord les reprises, à mon avis, malgré tout leur talent, ils n’ont jamais réussi à atteindre le niveau des premiers. Par contre leurs compos, c’est un travail, on sent quelque chose, ils laissent transparaître quelque chose, et c’est là-dessus qu’on va travailler. Maintenant il faut que la compo prenne le pas. Les reprises c’est terminé, il faut tourner la page. On a tourné la page. C’est fini !
Mitch : D’accord. Tu connais bien les Undertakers maintenant, tu les as vu plusieurs fois en concert, quel a été ton moment de pied total en les écoutant ?
Philou : A la fin !
Mitch : Quand ils se sont arrêtés de jouer ?!
Philou : (rassurant) Noooon ! Quand le public a applaudi bien sûr!
Mitch : Et raconte nous ton pire moment en écoutant les UFR.
Philou : Alors on a touché le fond ! Mais il n’était pas très profond en plus, on l’a vite atteint, c’était pendant la féria. Dans un cinéma désaffecté, durant la deuxième soirée. Je me demande même si ils avaient branché les amplis. Ils sont arrivés, ils étaient en vrac. Je pense que là, ils ont eu un problème d’hygiène de vie, ils ont manqué de professionnalisme. Ils sont venus ils étaient déjà imbibés d’alcool : (faussement compatissant) c’était minable !
Mitch : Justement ça m’amène à la question suivante : Est-ce que tu penses que les UFR puissent jouer à l’eau claire ?
Philou : C’est le titre de la prochaine chanson ? Je pense qu’ils sont tout à fait capables, ils ont quand même un certain talent, et même un talent certain, pour certains, pas pour tous, mais bon, je ne voudrais pas semer la polémique dans le groupe. Mais il faut qu’ils s’entraînent à jouer à l’eau claire, parce que si on enchaîne et si on devient professionnel, bon…
On sait ce que sont devenus les groupes qui buvaient et se shootaient complètement ils n’ont pas pu durer. Regarde un Paul McCartney, il a toujours joué à l’eau claire, et il est toujours là.
Mitch : Oui, mais enfin par exemple si on prend les Status Quo, ils sont passé par des périodes comme ça.. Mais comme le phénix, ils renaissent de leurs cendres.
Philou : Ouais mais bon pffff. Prend les grands, Jimmy Hendrix, Janis Joplin, ils ne sont plus là. Jim Morrisson, il n’est plus là ! DALIDA et CLAUDE FRANCOIS (des larmes perlent à ses yeux), ils sont plus là. Je ne voudrais pas que ça arrive aux Undertakers. Il ne faut pas que ça leur arrive.
Mitch : Est-ce qu’en tant que producteur, tu te considères comme un artiste ?
Philou : (Silence). Ca c’est une question…Non, j’aime bien trop les artistes.
Mitch : Moi il me semble quand même que tu as un coté artistique.. D’abord tu es un mécène. Il y a un art à déceler l’artiste derrière le peintre en devenir.
Philou : Le peintre, ça c’est fait, maintenant je vais avoir l’art de faire découvrir les UFR.
Mitch : L’amitié, est-ce un moteur dans un groupe de rock ?
Philou : Au départ oui. Mais après, justement, il va falloir bien les encadrer, il va falloir être présent, on ne pourra pas les laisser tomber parce que après je pense que le groupe peut se déchirer facilement, je vois des personnalités différentes qui apportent toutes quelque chose de différent, il faut arriver à les laisser unis, et c’est là que je vais avoir le gros travail à faire. Mon travail ça va être de les garder ensemble pour ne pas que les personnalités des uns et des autres débordent.
Mitch : Un vrai travail de manager.
Philou : Voilà. Ils ont tous de grosses personnalités. Et c’est vrai que c’est difficile de mettre tous ces garçons qui se connaissent depuis fort longtemps ensemble. A un moment je ne voudrais pas que le succès fasse exploser le groupe. On a vu tellement de groupe exploser à cause du succès. Il va falloir construire un succès maîtrisé. On va monter crescendo. Par exemple par rapport à la presse etc.. il va falloir qu’ils soient au minimum en contact avec la presse. (Didactique, façon Sarkosy) Pourquoi ? Parce que certains risquent de déraper. C’est quand même des esprits fragiles, les artistes, il faut les protéger, il faut les accompagner, (il se désigne) et ça c’est le rôle de Philippe qui fait rien dans le groupe, il est là pour ça.
Mitch : Leurs thèmes, on les connaît : ils chantent la vieillesse, les années qui passent, la fatigue et le spleen, est-ce que tu penses qu’ils doivent continuer dans le rock gériatrique et dépressif ; ou bien qu’ils doivent aborder d’autres sujets ?
Philou : Le coté « vieux » ça les concerne un peu quand même, donc ils préparent leur avenir proche. Il faut être clair, appeler un chat un chat, ils leur reste quoi ? Il leur reste dix ans de bon devant eux !
Pounet : tu vas pas rester producteur longtemps, toi !
Philou : (imperturbable) Donc il faut en profiter. Le but est quand même qu’ils produisent. On les presse au maximum pendant très peu de temps. Parce que ce sont des citrons qui sont très murs !
Mitch : Oui d’ailleurs comme le disent les paroles : « du citron je prends le zeste, et de l’amour je garde le sexe ! »
Philou : Ce sont de très belles paroles.
Pounet et Pierrot (montrant des signes de fébrilité) : Bon, va falloir y aller maintenant, c’est pas là que ça touche comme dirait certain !
Mitch : (apaisant) Il reste trois questions… Quel est celui des membres du groupe que tu détestes le plus ?
Philou : Aucun, moi je les aime tous. Ils ont tous leur personnalité, ils ont tous du talent, le problème c’est qu’il fait mettre ces talents en commun. Ca souvent, c’est le petit problème, mais ça s’améliore, on voit qu’ils font touts de gros efforts pour y arriver. Naturellement certains sont obligés de travailler très dur pour y arriver, mais ils y arrivent et c’est ce qui fait plaisir.
Mitch : A ton avis, laquelle de tes qualités est indispensable au groupe ?
Philou : (surpris) J’ai des qualités ?
Mitch : (dubitatif) Tu dois bien en avoir une ?
Philou : Ah, c’est peut-être d’être le ciment de ce groupe. Il faut qu’on arrive à le lier. C’est un groupe important, qui comporte quand même beaucoup d’éléments. Il y en a qui sont âgés. Ca devient compliqué.
Mitch : Oui, sans compter le choriste intérimaire qu’on ne voit jamais.
Philou : Oui, alors lui on ne le sort que le printemps, une fois par an. Mais on peut le considérer aussi dans le groupe. Là il est en pleine période de bilan. Et après il faudra qu’on fasse le bilan nous aussi, pour savoir où on en est. Petit message personnel à Alain : garde un peu de voix, un brin de voix.
Mitch : Maintenant tu as quartier libre pour déverser ton venin, défoule-toi.
Philou : Je ne peux pas. Tu ne peux pas envisager l’avenir des Undertakers si tu as du venin en toi. (Paraphrasant Jean Claude Vandame) Il faut avoir des ondes positives, il faut être positif. Donc si tu es positif, tu y arrives. Il faut rester AWARE. Je les trouve formidable, ils s’éclatent. Il faut que ça dure !
C’est la fin de l’enregistrement. Tout le monde se lève, récupère son morceau de banderole et se précipite dehors pour attraper le train vers Twickenham.
Bags est désormais seul dans l’appartement. IL se dresse sur ses petites pattes arrières et vérifie que le vérou est poussé, puis se dirige en trottinant vers le salon. "Il love that guy, the bald one" songe-t-il. Il se verse un thé, avec un demi sucre, et s’allonge sur le canapé en lisant un bouquin sur François Truffaut que lui a prêté Simon. Les scones sont à portée de patte, il fait bon. Il se gratte."Oh my god, those frenchies", soupire-t-il…
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mardi 17 mars 2009
Magical Mystery Tour
C'est vraiment pratique maintenant, le trajet Nîmes Londres. J'ai pris ma voiture à 10H j'ai fait la tournée des popotes pour charger tout le monde et puis nous avons filé sur Marseille. Nous avons décollé vers 14h pour attérir à Gattwick vers 15h heure locale. Là nous avons pris un train quasiment direct pour Tulse Hill. Normalement il y avait un seul changement, mais grâce à Pascou nous avons sillonné les banlieues en changeant cinq fois de train pour atteindre Tulse Hill vers 19 heures. A peine 9 heures pour faire Nîmes Londre, c'est correct. je pense qu'on a gagné une bonne heure sur le trajet en voiture. L'avion, c'est l'avenir !
Ahhhhh Bags ! C'est un chien comme je les aime. Râleur et bougon, indépendant, joueur avec Pierrot, ne dédaignant pas la caresse. En plus je crois que quelque chose s'est passé entre lui et moi, une sorte de connivence.
L'heure du tea time. Après l'effort, le réconfort. Hana nous a confectionné des scones, servis encore chauds avec une sorte de crème fraîche et des confiture, c'est ASTA. Asta-per le cul par terre !
Nos hôtes. Le flegme britannique de Simon, l'attentive gentillesse d'Hana. Une ambiance très british, cosy, chaleureuse, simple. Un régal.
Pierrot, la légende du Rock ; Philou,la légende de euh.... enfin, deux incontournables.
Le soir nous partons à cinq dans la smart de Hana pour explorer le quartier du nouvel appartement des (futurs) Rooke. ce qui me permet d'évoquer le mariage prochain, en juin, à Uzes d'Hana et Simon. Pour la partie traiteur, c'est quasiment signé, Thibaud fournira le lunch : suchis et nems. Quand à l'animation musicale, bien sur, les UFr s'en chargeront.
Nous découvrons l'immeuble Edouardien sur lequel nos amis ont flashé. Il se situe dans un quartier peu coté, car habité par une population mixte. Il est aussi moins bien desservi que Tulse Hill : pas de train, mais un arrêt de bus à une cinquantaine de mètres. Pourtant l'appartement bénéficie d'atouts non négligeables : Il n'est pas cher, il est plus grand que l'actuel logement des Rooke
L'entrée est cossue. Une fois rénové ce sera parfait. Les rues sont calmes et éclairées la nuit, il y a un pub irlandais pas loin, des écoles, mais petit bémol : pas de commerce à proximité.
Soirée dans un des pubs mythiques londoniens : Le Half Moon. Les Sex Pistols y ont joué.
Nous sommes venus voir les Four Weels Drive. Un groupe de Rock. Moyenne d'âge 17 ans. déja très médiatisés ils ont tous les tics des grands groupes de légende. Démesure, énergie à revendre, watts à plein volume, manager en embuscade backstage, groupies en bord de scène. Entre deux morceaux, ils prennent le temps de faire leur promo en signalant une vente de tshirts et de CD à l'entrée. Le public est acquis, mais l'énergie et la virtuosité cachent un jeu assez froid et stéréotypé qui n'arrive pas à nous transmettre d'émotions.
Nous avons vu trois groupes ce soir. c'est le deuxième qui nous a le plus touché. le chanteur guitariste retient notre attention. La trentaine, extravagant comme seuls les anglais savent l'être, il distille des reprises et des compos blues et rock. Beaucoup de charisme, une présence sur scène, un feeling incroyable. Après sa prestation, il sort dans la rue devant le pub. Nous fumons une cigarette, je l'apostrope, lui dit mon admiration et le plaisir que j'ai eu à l'écouter et précise que nous sommes venus du sud de la france pour le voir jouer. Il est impressionné, je crois...
Il y a beaucoup de restaus à Londres, mais très peu de cuisine anglaise. C'est dans un restaurant portugais que nous allons chercher le repas que nous mangerons "à la maison"
Ce restaurant est réputé pour ses plats de poisson, mais pour la vente à emporter ils se sont fait une spécialité de grillades. Nous commandons des ribs, du poulet et des saucisses grillés.
C'est le matin du grand jour. Pendant que Simon et Hana promènent Bags, nous confectionnons la traditionnelle bannière dans un drap que nous a fourni Hana.
La voici, en cours d'achèvement. A la différence des fois précédentes, nous allons la découper en carrés individuels. chacun portera deux lettres. Pour Simon et Hana, nous avons réservé un point d'exclamation chacun. Ce nouveau format sera plus facile à transporter.. et à brandir.
L'immeuble où habitent Simon et Hana. Coté cour. L'appartement se situe au "basement".
11h dimanche : c'est l'heure du départ pour l'évènement. La gare est à coté de chez les Rooke. Nous sommes rassurés : C'est Simon qui nous guide. Une assurance de prendre moins de cinq trains pour arriver à twickenham !
C'est dans ce genre d'officine, qui pullule à Londre, que nous parierons sur le résultat du match.
Nous avons une correspondance à Wimbledon. Je ne peux résister : je photographie à son insu cette vieille dame, concentrée sur ses paris.
Les paris sont faits. Nous parions que c'est un français qui va marquer le premier essai, qu'il n'y aura pas d'essai marqué, qu'il y aura match nul, que la France va gagner sur un score serré, que les anglais vont remporter le match par onze points d'écart... que sais-je encore ! théoriquement, nous pouvons remporter 32 fois la mise selon le résultat. Si c'est le cas, nous irons dépenser nos gains daans un bon restau.
La gare de Wimbledon. Un peu décevante au regard du mythe tennistique.
Cette photo pour Jésou. Nous pensons qu'il est temps pour lui de mettre la SJM aux normes européennes, à l'image de cette SJM, à Wimbledon.
A votre avis, ce sera quoi le résultat ?
Vous pensez qu'on a gagné ?
Traditionnellement, nous faisons toujours une halte dans un Pub un peu à l'écart de la foule afin d'y déguster un hamburger maison acccompagné d'une pinte de bière. Pierrot en prend deux. Sandwiches.
Que dire : La Perfection !
C'est l'heure. Fini la rigolade, faut pas traîner, il est 14h30, le match est à 15 heures.
La foule s'écoule, dense, joyeuse au long du trajet qui serpente à travers les rues bordées de cottages. Les habitants ont dressé des stands dans leur jardin pour vendre des sandwiches ou des patisseries. Tout ce monde est canalisé par des bobbies à cheval. Le stade est noir de monde.
On pause devant l'imposante entrée du quartier VIP du stade.
Ca en jette !
Le stade est plein à craquer, l'émotion est palpable.
Pendant l'hymne d'ouverture, tandis que la chanteuse entonne "Rules Britannia", des commando descendent en rappel des quatre coins du stade pour déployer l'étendart anglais. Un peu bling bling à mon goût.
Ca se gâte rapidement : deux minutes après le coup d'envoi, on se fait planter un essai par les Anglais ! les trois quarts de nos paris sont déjà perdus ! Et ca ne va pas s'arranger au fil du temps. Nous assistons, attérés, à la déconfiture des Petits. Chabal est assez emblématique de l'esprit des français : il erre sans but alors que les anglais déferlent, il semble impuissant, absent, les bras ballants, occupé uniquement à remettre ses cheveux en place. Nos morceaus de bannières restent sagement rangés devant nous. Nous les sortons pour la première fois, écoeurés, sur un nième essai anglais. score final : 34/10. Nous avons tout perdu, notamment les 60 livres que nous avions misées.
Simon et Hana semblent avoir apprécié le match, même si miséricordieusement ils ne laissent pas trop transparaitre leur joie.
Le retour est plutôt morne. La fête du rugby a tourné à la correction. dans la queue pour prendre le train, un anglais compatissant m'aborde et me prodigue des paroles de consolation. Je m'excuse au nom de l'équipe de france pour la piètre prestation que nous avons fournie. Les anglais autour de nous respectent notre deuil et apprécient notre humilité. Point positif : nous quittons très rapidement ce lieu sinistre et embarquons avec une facilité étonnante dans le premier train pour Tulse Hill. D'habitude il nous faut plus d'une heure pour franchir les barrières d'accès aux quais. Nos pertes chez le bookmaker sont importantes. Nous n'avons ni les moyens, ni le coeur de fêter quoi que ce soit au restaurant. Arrivés à l'appartement, nous commandons des fish and chips. Ce repas typique nous redonne la gaîté. Tout ça n'est que du sport finalement.
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mardi 10 mars 2009
Ca Devait Arriver !
Oups, je crois que je viens de faire une Grosse Connerie...
Depuis le temps qu'on le mettait en garde, ça devait arriver ! Poun, qui rappelons-le "est un GROS CON" a de nouveau dépassé les limites. Au cours de son solo d'intro de Ecolosong, il a tellement monté les watts que le mur de la SJM n'a pas résisté. Le Barde finement a commenté l'évènement d'un "Tin, ça y est : Il a franchi le mur du Con !" Un pan entier de la cloison (certes montée par Jésou au cours d'un samedi après midi laborieux) a sauté comme un bouchon de champagne sous la pression sonore.
Grâce à Dieu désormais nous prévoyons le coup et portons tous un casque de chantier anti-bruit afin de préserver nos tympans. Nous jouons maintenant la peur au ventre, guettant craintivement le moindre mouvement du Bassiste Ultrasonore. D'autant que récemment, il s'est mis au taping, cette technique qui consiste à frapper violemment les cordes pour donner plus d'impact à la note.
Heureusement un peu comme les sismologues peuvent prévoir les secousses telluriques, nous avons un moyen d'anticiper les débordements de l'UltraHooligan : Un peu avant de commettre son forfait, il ferme les yeux et se met à sourire "comme un gros con"..
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photomontage
lundi 9 mars 2009
Unidentified Flying Rockers
Répète surprise ce jeudi en remplacement de celle initialement prévue le mercredi 4 pour cause de maladie de Madame Chapoton.
L’accueil est assuré par Phil le K, dans son mas des Terres de Rouvière. L’entame ne déroge pas à la règle instituée depuis deux ans par le Barde : Le Briefing de début de séance se déroule dans la cuisine design de Marie-Françoise. Un café de bienvenue est servi, qui amorce les conversations qui roulent sur les locations « longue durée »de voitures. Sujet passionnant qui nous tient en haleine une bonne demi-heure durant, chacun apportant sa pierre à l’édifice d’une meilleure connaissance du sujet.
D’habitude je ne me soucie pas de mon matériel, me contentant d’apporter nos micros et câbles pour les brancher sur la sono installée à demeure dans la SJM. Comme je souffre du syndrome du poisson rouge (qui à chaque tour de bocal, et compte-tenu de sa capacité mémoire de trois secondes est persuadé qu’il explore un lieu nouveau), j’ai oublié de prendre mon ampli ce soir, et dois demander au Barde d’héberger mon plug sur son installation.
Nous débutons par nos compos. Ca tourne bien, le son est bon, tout le monde s’entend et s’accorde au tempo avec un plaisir manifeste. Moi-même qui pleurniche souvent sur la faiblesse de mon organe vocal en regard des poids lourds « strings and drums » du groupe, je n’ai rien à redire et me lance avec ardeur dans le flot musical comme le poisson rouge évoqué plus haut. Ici, je dois expliquer que le plus souvent je lis les textes pendant que je chante, tant j’ai la terreur du trou de mémoire. Bien sûr ça me sécurise, mais ça tue nettement la spontanéité et produit un chant moins fluide. C’est pourquoi je suis particulièrement satisfait de n’avoir pratiquement pas jeté un œil sur cette prothèse que constitue pour moi le livret de chant.
La pause nous rassemble autour de ce qui constitue désormais la « patte du Carré » : La vodka Bison. Si l’on devait un jour se souvenir de lui, il conviendrait que cette évocation remontât instantanément dans notre mémoire comme une de ses qualités premières !
Nous trempons parcimonieusement nos lèvres dans ce breuvage slave tout en évoquant le problème du nom de notre groupe. Le Leader nous suggère « Les Rossignols », j’avance pour ma part « Les joyeux Fossoyeurs », on s’accorde finalement sur « UFR », nom acronyque et mystérieux qui rappelle un peu « UFO » le groupe de légende. Le maintien partiel de notre identité me rassure : je n’aurai pas à plancher sur un nouveau logo. Par ailleurs nous réfléchissons à de nouvelles reprises. Jésou pense notamment à un titre des Sex Pistols : « God Save The Queen ». C’est un texte politique, qui conviendrait admirablement en ces temps de crise et ancrerait durablement les UFR dans une véritable dimension contestataire.
Dans cette perspective politique, il serait intéressant de franciser le refrain qui deviendrait « Godes Sexes et Gouines » ce qui éclairerait d’un jour totalement nouveau ce titre des Sex Pistols. Ce serait en tous cas le Buzz assuré sur Youtube.
Enfin nous laissons pour l’instant de coté notre neuvième chanson, la toute récente « BroquenRock », jugée trop fade par l’auteur compositeur lui-même. Selon lui, il convient d’en faire une refonte complète avant de la proposer à nouveau au public. Ce qui ramène le curseur de notre compteur de compos à 8.
Il y a bien un autre titre « Chanson de geste » depuis quelques mois dans nos cartons, qui semble recueillir les suffrages des personnes qui l’ont écoutée, mais la forme n’en est pas encore très bien définie : il conviendrait de se pencher sérieusement dessus, ce que j’hésite à faire car le texte en est particulièrement touffu et nécessite un débit très rapide. D’ailleurs cette chanson commence à prendre des allures de marronnier selon le terme d’argot journalistique qui qualifie ces évènements récurrents dans lesquels on puise sans vergogne lors des périodes de vaches maigres médiatiques. Encore que l’exemple soit plutôt mal choisi, et qu’il vaille mieux parler de « serpent de mer » ce monstre fabuleux dont on décrit avec force détails, souvent contradictoires, les apparitions et les déprédations terrifiantes, sans en avoir jamais vu aucun.
La répète se termine par le marathon de rigueur. On se sépare vers minuit, avec le sentiment du devoir accompli.
L’accueil est assuré par Phil le K, dans son mas des Terres de Rouvière. L’entame ne déroge pas à la règle instituée depuis deux ans par le Barde : Le Briefing de début de séance se déroule dans la cuisine design de Marie-Françoise. Un café de bienvenue est servi, qui amorce les conversations qui roulent sur les locations « longue durée »de voitures. Sujet passionnant qui nous tient en haleine une bonne demi-heure durant, chacun apportant sa pierre à l’édifice d’une meilleure connaissance du sujet.
D’habitude je ne me soucie pas de mon matériel, me contentant d’apporter nos micros et câbles pour les brancher sur la sono installée à demeure dans la SJM. Comme je souffre du syndrome du poisson rouge (qui à chaque tour de bocal, et compte-tenu de sa capacité mémoire de trois secondes est persuadé qu’il explore un lieu nouveau), j’ai oublié de prendre mon ampli ce soir, et dois demander au Barde d’héberger mon plug sur son installation.
Nous débutons par nos compos. Ca tourne bien, le son est bon, tout le monde s’entend et s’accorde au tempo avec un plaisir manifeste. Moi-même qui pleurniche souvent sur la faiblesse de mon organe vocal en regard des poids lourds « strings and drums » du groupe, je n’ai rien à redire et me lance avec ardeur dans le flot musical comme le poisson rouge évoqué plus haut. Ici, je dois expliquer que le plus souvent je lis les textes pendant que je chante, tant j’ai la terreur du trou de mémoire. Bien sûr ça me sécurise, mais ça tue nettement la spontanéité et produit un chant moins fluide. C’est pourquoi je suis particulièrement satisfait de n’avoir pratiquement pas jeté un œil sur cette prothèse que constitue pour moi le livret de chant.
La pause nous rassemble autour de ce qui constitue désormais la « patte du Carré » : La vodka Bison. Si l’on devait un jour se souvenir de lui, il conviendrait que cette évocation remontât instantanément dans notre mémoire comme une de ses qualités premières !
Nous trempons parcimonieusement nos lèvres dans ce breuvage slave tout en évoquant le problème du nom de notre groupe. Le Leader nous suggère « Les Rossignols », j’avance pour ma part « Les joyeux Fossoyeurs », on s’accorde finalement sur « UFR », nom acronyque et mystérieux qui rappelle un peu « UFO » le groupe de légende. Le maintien partiel de notre identité me rassure : je n’aurai pas à plancher sur un nouveau logo. Par ailleurs nous réfléchissons à de nouvelles reprises. Jésou pense notamment à un titre des Sex Pistols : « God Save The Queen ». C’est un texte politique, qui conviendrait admirablement en ces temps de crise et ancrerait durablement les UFR dans une véritable dimension contestataire.
Dans cette perspective politique, il serait intéressant de franciser le refrain qui deviendrait « Godes Sexes et Gouines » ce qui éclairerait d’un jour totalement nouveau ce titre des Sex Pistols. Ce serait en tous cas le Buzz assuré sur Youtube.
Enfin nous laissons pour l’instant de coté notre neuvième chanson, la toute récente « BroquenRock », jugée trop fade par l’auteur compositeur lui-même. Selon lui, il convient d’en faire une refonte complète avant de la proposer à nouveau au public. Ce qui ramène le curseur de notre compteur de compos à 8.
Il y a bien un autre titre « Chanson de geste » depuis quelques mois dans nos cartons, qui semble recueillir les suffrages des personnes qui l’ont écoutée, mais la forme n’en est pas encore très bien définie : il conviendrait de se pencher sérieusement dessus, ce que j’hésite à faire car le texte en est particulièrement touffu et nécessite un débit très rapide. D’ailleurs cette chanson commence à prendre des allures de marronnier selon le terme d’argot journalistique qui qualifie ces évènements récurrents dans lesquels on puise sans vergogne lors des périodes de vaches maigres médiatiques. Encore que l’exemple soit plutôt mal choisi, et qu’il vaille mieux parler de « serpent de mer » ce monstre fabuleux dont on décrit avec force détails, souvent contradictoires, les apparitions et les déprédations terrifiantes, sans en avoir jamais vu aucun.
La répète se termine par le marathon de rigueur. On se sépare vers minuit, avec le sentiment du devoir accompli.
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compte-rendu
dimanche 8 mars 2009
Le Yodle, c'est Rock'N Roll
Montelimar se profile à gauche de l'autoroute du soleil. Encore une peite heure et nous serons rendus chez nous. Nous voici de retour de notre remarquablee week-end en Isère, entre Saint Laurent du Pont, Saint Pierre de Chartreuse et la minuscule station (deux pistes) du Col de Granier. Le forfait demi-journée y est à 8 euros. C'est ce que coute le bout de fil de fer pour accrocher le forfait à Meribel.
Dans l'air limpide des hauteurs nous avons pu affiner, Odile et moi, la délicate technique du Yodle, afin d'en délivrer les échos dans les refrains des chansons des UFR. Le Yodle, c'est rocknroll, nous en avons décidé ainsi !
samedi 7 mars 2009
A Saint. Pierre de Chartreuse
Le chanteur des UFR se ressource en altitude afin de nourrir son inspiration pour de nouveaux textes.
jeudi 5 mars 2009
Le Barde se Lache entre deux Compos
...Et le guitariste solo se met à la batterie, en l'absence du Titulaire..
mercredi 4 mars 2009
Un Mensonge Ehonté
D'aucune a voulu nous faire croire que la MDPH de Nîmes se situait Impasse de Clématites, respectable adresse d'un couple charmant fortement impliqué dans le domaine musical (bien que pour le mari, guitariste, ce soit de manière plutôt statique). La véritable MDPH se situe ci-dessous.
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divers
mardi 3 mars 2009
lundi 2 mars 2009
Santiliano
Driiiiiiiiiig ! (En fait notre téléphone ne fait pas dring mais c’est plus aisé à retranscrire qu’un son polyphonique du style « toulatoulatoulatoula »). Driiiiiiiiiig, donc, fit notre téléphone, rompant la quiétude de notre soirée, vers 21 heures. « Mais qui cela peut-il bien être, qui nous appelle à cette heure si tardive ? » me demanda Odile en levant ses yeux par-dessus les verres progressifs de ses lunettes en posant son bouquin. C’était un livre proposé par l’une des membres du prestigieux club de lecture nîmois dont Odile fait partie. Un écrivain Lapon, ou Inuit, enfin une sorte d’esquimau, qui excellait dans le roman policier crépusculaire sur fond de rayon vert. C’était le troisième tome. On avait fait l’impasse sur les deux premiers, qui de toute façon faisaient peu défaut. L’action, qui se déroulait au cours de la longue nuit polaire, ne débutait réellement qu’en milieu de troisième partie, pour se développer parcimonieusement tout au long des sept ou huit opus suivants.
De mon coté, je délaissai mon point de croix pour me saisir de l’appareil.
- Oui j’écoute ? fis-je
- Mitch, c’est Jésou, tu as quelque chose de prévu ce soir ?
- Non, pas plus, pourquoi ?
- Ben avec Pascou on se demandait si on pourrait pas se faire une petite répète ?
Rapidement je considérai mon ouvrage. J’étais en train de finir le « b » de mon abécédaire, et je balançai un moment : répète ou point de croix ?
- Oui, c’est super, Jésou, tout le monde sera là ?
- Ouais, sauf le batteur et la pianiste.
- Sans problème, j’arrive dans une demi-heure. Odile ne viendra pas elle essaye de s’y retrouver dans son polar polaire, elle aimerait avancer un peu : là le héros et ses potes sont en train de s’enduire le corps d’urine de Renne pour attirer un mâle et lui faire sa fête.
- Ok.
- Je t’embrasse
- Moi aussi
- Allez raccroche
- Non, TOI, raccroche
- Ne fais pas l’enfant : à « 3 » on raccroche
- Ok
- « Un »
- Biiip, biiip, biiip.
- Le chien, il a raccroché avant, maugréai-je ; il s’appelle pas Monsieur Bip pour rien, tiens !
-
Arrivé Impasse des Clématites, je vis Pascou et le Barde dans la salle du bas, à travers les demis fenêtres du local donc la clarté inondait en une flaque chaleureuse l’escalier. Je saluais respectueusement la Maîtresse des Lieux, avant de m’enfoncer dans la catacombe et son univers déjà brumeux. Une sorte d’intime gaîté nous rassembla, autour du réglage des dispositifs. Incontestablement nous étions heureux de nous retrouver. En attendant Godeau, pardon Pierrot, nous reprîmes nos compos, dans une configuration inédite, guitare-basse-voix. Bruno puis Cyril firent une courte apparition, tenant la batterie un moment. Par parenthèse, Cyril a fait d’incontestables progrès, et son jeu serait tout à fait intéressant s’il n’avait la fâcheuse propension à s’endormir un peu au long du morceau. On dirait ces antiques phonographes à manivelle qui entament sur une polka endiablée et terminent en berceuse à mesure que le ressort se détend. En langage moderne, on préciserait que, commencé à 160 bpm, le rock hystérique du début se termine à 20 pulsations secondes selon le logarithme inverse de l’euphorie de Cyril.
La mise en doigt et en bouche fut cependant bon enfant. Dans l’intervalle Bruno avait descendu un bidon d’antigel afin que nous réchauffions nos âmes et nos corps à son corps ambré. Nous honorâmes le breuvage respectueusement, avec les égards auxquels avait droit une bouteille qui avait fait le chemin depuis l’Andorre pour satisfaire nos gorges.
Pierrot nous pris en route un peu plus tard et s’installa sans attendre à la batterie pour se lancer dans des riffs improbables et échevelés, tout en maintenant un tempo respectable que n’aurait pas renié Le Carré. Comme à l’accoutumée, le son monta, mais avec modération me sembla-t-il, bien que Sylvie nous rappelât régulièrement à plus de tempérance dans notre délire sonore.
L’absence d’Odile nous ôta toute retenue en matière de tabagisme, qui résolument se maintint au niveau « hyperactif » par opposition à son petit frère, le passif, si détesté par les poumons fragiles. Après le marathon d’usage, qui fut enthousiaste à défaut d’afficher un zéro défaut, nous discutâmes un peu. Nous parlâmes de nos projets, évoquant cette parité compos/reprise chère à nos cœurs. L’actualité du moment, et la perspective d’un CD nous avaient depuis plusieurs mois éloignés du « répertoire », cependant cette envie de détourner de son droit chemin un « titre connue » pour reprendre l’ineffable expression de Valérie en son temps, commençait à nous titiller à nouveau. Jésou, qui s’est fait une spécialité de travailler « tout sauf les titres en chantier » nous régala de bribes de divers hits, qu’il interpréta avec une réelle inventivité. Nous reconnûmes Angie, des Stones. Bruno nous y aida en épaulant son père dans le déchiffrage de la partoche. De mon coté je dénichai sur mon nokia par le biais d’Internet les « lyrics » du titre. Une aimable cacophonie s’ensuivit, Jésou et son fils n’étant pas tout à fait d’accord sur l’enchaînement des accords, et Pascou tentant de déchiffrer les tablatures à distance. Pierrot, tel un arbitre dans ce match au sommet, comptait les points, tandis que de mon coté j’ânonnais laborieusement Angiiiiiiiie. J’étais loin d’avoir une connaissance livresque des paroles, surtout si l’on considère que je les déchiffrais sur l’affichage micrométrique de mon téléphone. L’impro totale dont fort heureusement, j’allais dire « miséricordieusement » nous n’avons gardé aucune trace sonore. Nous ne souhaitions pas que Lolo fasse un nervous brèquedaoune en l’écoutant.
Lors d’une deuxième série de reprises nous eûmes le plaisir d’accueillir Alexis et sa charmante amie, qui nous firent l’amabilité de ne pas trop se plier les cotes de rire. Marion, il me semble, eut la délicatesse de manifester de l’intérêt et d’applaudir courtoisement au bon moment, ce qui nous ragaillardit et nous permit de « ressentir nos cœurs vibrer » pour paraphraser le poète.
Las, Sylvie une fois de plus nous tança vertement, lançant à la cantonade, en une appréciation collective un « Vous êtes des Gros Cons » affectueux, avant qu’avec veulerie Jésou ne désigne injustement Notre Pascou à la vindicte publique. Je ne reviendrai pas sur cet épisode superbement raconté par l’Ultrabassiste plus bas dans ces colonnes.
La dernière partie de soirée fut la plus intéressante, puisqu’elle se transforma en séance expérimentale. J’imagine que Pierre Boulez en son temps, ressenti le même plaisir à défricher des terres inconnues. Lui c’était la musique concrète au sein de l’Ircam, de notre coté ce fut la musique acoustique, une musique pour ainsi dire « à l’eau claire », dont nous découvrîmes avec ravissement les joies simples.
En fermant les yeux, en écoutant les doux accents des guitares muselées je pus même imaginer le feu de bois qui crépitait, éclairant nos yeux de reflets humides, et Hugues Auffray chantant Santiliano devant un parterre d’adolescents pré pubères en tenue de louveteaux.
De mon coté, je délaissai mon point de croix pour me saisir de l’appareil.
- Oui j’écoute ? fis-je
- Mitch, c’est Jésou, tu as quelque chose de prévu ce soir ?
- Non, pas plus, pourquoi ?
- Ben avec Pascou on se demandait si on pourrait pas se faire une petite répète ?
Rapidement je considérai mon ouvrage. J’étais en train de finir le « b » de mon abécédaire, et je balançai un moment : répète ou point de croix ?
- Oui, c’est super, Jésou, tout le monde sera là ?
- Ouais, sauf le batteur et la pianiste.
- Sans problème, j’arrive dans une demi-heure. Odile ne viendra pas elle essaye de s’y retrouver dans son polar polaire, elle aimerait avancer un peu : là le héros et ses potes sont en train de s’enduire le corps d’urine de Renne pour attirer un mâle et lui faire sa fête.
- Ok.
- Je t’embrasse
- Moi aussi
- Allez raccroche
- Non, TOI, raccroche
- Ne fais pas l’enfant : à « 3 » on raccroche
- Ok
- « Un »
- Biiip, biiip, biiip.
- Le chien, il a raccroché avant, maugréai-je ; il s’appelle pas Monsieur Bip pour rien, tiens !
-
Arrivé Impasse des Clématites, je vis Pascou et le Barde dans la salle du bas, à travers les demis fenêtres du local donc la clarté inondait en une flaque chaleureuse l’escalier. Je saluais respectueusement la Maîtresse des Lieux, avant de m’enfoncer dans la catacombe et son univers déjà brumeux. Une sorte d’intime gaîté nous rassembla, autour du réglage des dispositifs. Incontestablement nous étions heureux de nous retrouver. En attendant Godeau, pardon Pierrot, nous reprîmes nos compos, dans une configuration inédite, guitare-basse-voix. Bruno puis Cyril firent une courte apparition, tenant la batterie un moment. Par parenthèse, Cyril a fait d’incontestables progrès, et son jeu serait tout à fait intéressant s’il n’avait la fâcheuse propension à s’endormir un peu au long du morceau. On dirait ces antiques phonographes à manivelle qui entament sur une polka endiablée et terminent en berceuse à mesure que le ressort se détend. En langage moderne, on préciserait que, commencé à 160 bpm, le rock hystérique du début se termine à 20 pulsations secondes selon le logarithme inverse de l’euphorie de Cyril.
La mise en doigt et en bouche fut cependant bon enfant. Dans l’intervalle Bruno avait descendu un bidon d’antigel afin que nous réchauffions nos âmes et nos corps à son corps ambré. Nous honorâmes le breuvage respectueusement, avec les égards auxquels avait droit une bouteille qui avait fait le chemin depuis l’Andorre pour satisfaire nos gorges.
Pierrot nous pris en route un peu plus tard et s’installa sans attendre à la batterie pour se lancer dans des riffs improbables et échevelés, tout en maintenant un tempo respectable que n’aurait pas renié Le Carré. Comme à l’accoutumée, le son monta, mais avec modération me sembla-t-il, bien que Sylvie nous rappelât régulièrement à plus de tempérance dans notre délire sonore.
L’absence d’Odile nous ôta toute retenue en matière de tabagisme, qui résolument se maintint au niveau « hyperactif » par opposition à son petit frère, le passif, si détesté par les poumons fragiles. Après le marathon d’usage, qui fut enthousiaste à défaut d’afficher un zéro défaut, nous discutâmes un peu. Nous parlâmes de nos projets, évoquant cette parité compos/reprise chère à nos cœurs. L’actualité du moment, et la perspective d’un CD nous avaient depuis plusieurs mois éloignés du « répertoire », cependant cette envie de détourner de son droit chemin un « titre connue » pour reprendre l’ineffable expression de Valérie en son temps, commençait à nous titiller à nouveau. Jésou, qui s’est fait une spécialité de travailler « tout sauf les titres en chantier » nous régala de bribes de divers hits, qu’il interpréta avec une réelle inventivité. Nous reconnûmes Angie, des Stones. Bruno nous y aida en épaulant son père dans le déchiffrage de la partoche. De mon coté je dénichai sur mon nokia par le biais d’Internet les « lyrics » du titre. Une aimable cacophonie s’ensuivit, Jésou et son fils n’étant pas tout à fait d’accord sur l’enchaînement des accords, et Pascou tentant de déchiffrer les tablatures à distance. Pierrot, tel un arbitre dans ce match au sommet, comptait les points, tandis que de mon coté j’ânonnais laborieusement Angiiiiiiiie. J’étais loin d’avoir une connaissance livresque des paroles, surtout si l’on considère que je les déchiffrais sur l’affichage micrométrique de mon téléphone. L’impro totale dont fort heureusement, j’allais dire « miséricordieusement » nous n’avons gardé aucune trace sonore. Nous ne souhaitions pas que Lolo fasse un nervous brèquedaoune en l’écoutant.
Lors d’une deuxième série de reprises nous eûmes le plaisir d’accueillir Alexis et sa charmante amie, qui nous firent l’amabilité de ne pas trop se plier les cotes de rire. Marion, il me semble, eut la délicatesse de manifester de l’intérêt et d’applaudir courtoisement au bon moment, ce qui nous ragaillardit et nous permit de « ressentir nos cœurs vibrer » pour paraphraser le poète.
Las, Sylvie une fois de plus nous tança vertement, lançant à la cantonade, en une appréciation collective un « Vous êtes des Gros Cons » affectueux, avant qu’avec veulerie Jésou ne désigne injustement Notre Pascou à la vindicte publique. Je ne reviendrai pas sur cet épisode superbement raconté par l’Ultrabassiste plus bas dans ces colonnes.
La dernière partie de soirée fut la plus intéressante, puisqu’elle se transforma en séance expérimentale. J’imagine que Pierre Boulez en son temps, ressenti le même plaisir à défricher des terres inconnues. Lui c’était la musique concrète au sein de l’Ircam, de notre coté ce fut la musique acoustique, une musique pour ainsi dire « à l’eau claire », dont nous découvrîmes avec ravissement les joies simples.
En fermant les yeux, en écoutant les doux accents des guitares muselées je pus même imaginer le feu de bois qui crépitait, éclairant nos yeux de reflets humides, et Hugues Auffray chantant Santiliano devant un parterre d’adolescents pré pubères en tenue de louveteaux.
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compte-rendu
dimanche 1 mars 2009
Devoir de Mémoire, par Pascou
Ah Phil dommage que tu n'aies pas pu venir hier soir, c'était une p..... de répète, mais bon excuse valable : les liens du sang, c'est autre chose que ces soit-disant gastro dont nous abreuvent certains à chaque absence rocambolo-flemmardesque.
Toujours est-il qu'un gros travail de fond a été effectué sur le volume sonore de nos séances de travail et la formule choisie, à savoir l'acoustique pure et simple a été retenue après de longues et laborieuses recherches.
Comme dans toute bonne omelette,il a fallut casser des oeufs, et en la circonstance l'oeuf pourri qui s'est trouvé sacrifié sur l'autel de la musique, ce fut moi !
Quand la charmante Sylvie, descendant pour la Xéme fois dans notre antre, pour nous supplier de légèrement baisser le son, s'est entendue répondre par mes anciens amis ,les guitaristes, c'est Pascou qui joue trop fort, son verdict est immédiatement tombé, tel la lame de l'échafaud sur le cou gracile du condamné :
PASCOU TU ES UN GROS CON
Certes,j'aurais pu tenter une défense désespérée, arguant du fait que ma basse n'était même pas branchée, mais je suis resté sans voix devant une telle trahison.
J'ai de suite pensé à l'enfer qu'ont dû vivre mes amis juifs durant la deuxième guerre mondiale, quand tous ces êtres immondes, ces jaloux, les dénonçaient aux autorités d'occupations pour les faire envoyer dans les camps de la mort !
C'est un peu ce que j'ai vécu hier soir, à la différence près que les pauvres juifs accusés d'être juifs étaient juifs, alors que moi accusé d'être bruyant, je ne l'étais pas! En tous cas bien moins que d'autres agitant leurs instruments farcis de multiples cordes inutiles et fragiles.
Mais voila,dorénavant mon destin est scellé : dans la tête de Sylvie,je serai toujours l'unique responsable de ses pollutions(sonores) nocturnes.
S'il faut un coupable à son ire vengeresse, Je me désigne, préférant par cet acte de bravoure sauver le groupe au prix de mon honneur.
Peut être suis-je le Jean Moulin de la musique rock, et un jour rentrerai-je moi même au panthéon des musiciens, avec tous les honneurs qui ne me sont pas dus !
Que les UFR continuent à vivre et à pouvoir répéter, c'est bien là le principal !
Toujours est-il qu'un gros travail de fond a été effectué sur le volume sonore de nos séances de travail et la formule choisie, à savoir l'acoustique pure et simple a été retenue après de longues et laborieuses recherches.
Comme dans toute bonne omelette,il a fallut casser des oeufs, et en la circonstance l'oeuf pourri qui s'est trouvé sacrifié sur l'autel de la musique, ce fut moi !
Quand la charmante Sylvie, descendant pour la Xéme fois dans notre antre, pour nous supplier de légèrement baisser le son, s'est entendue répondre par mes anciens amis ,les guitaristes, c'est Pascou qui joue trop fort, son verdict est immédiatement tombé, tel la lame de l'échafaud sur le cou gracile du condamné :
PASCOU TU ES UN GROS CON
Certes,j'aurais pu tenter une défense désespérée, arguant du fait que ma basse n'était même pas branchée, mais je suis resté sans voix devant une telle trahison.
J'ai de suite pensé à l'enfer qu'ont dû vivre mes amis juifs durant la deuxième guerre mondiale, quand tous ces êtres immondes, ces jaloux, les dénonçaient aux autorités d'occupations pour les faire envoyer dans les camps de la mort !
C'est un peu ce que j'ai vécu hier soir, à la différence près que les pauvres juifs accusés d'être juifs étaient juifs, alors que moi accusé d'être bruyant, je ne l'étais pas! En tous cas bien moins que d'autres agitant leurs instruments farcis de multiples cordes inutiles et fragiles.
Mais voila,dorénavant mon destin est scellé : dans la tête de Sylvie,je serai toujours l'unique responsable de ses pollutions(sonores) nocturnes.
S'il faut un coupable à son ire vengeresse, Je me désigne, préférant par cet acte de bravoure sauver le groupe au prix de mon honneur.
Peut être suis-je le Jean Moulin de la musique rock, et un jour rentrerai-je moi même au panthéon des musiciens, avec tous les honneurs qui ne me sont pas dus !
Que les UFR continuent à vivre et à pouvoir répéter, c'est bien là le principal !
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Interview des Inruckoptibles #3 : Lolo, la Pianiste
Odile, notre grand reporter, va à la rencontre de Lololalolo, pianiste des UFR pour une interview surprise. L’entretien se déroule dans l’atelier d’encadrement de Lolo « Théo et Vincent ». En ce samedi après-midi il y a foule, et ce n’est pas sans mal qu’Odile parvient à recueillir les propos de son amie. Cette dernière, vêtue de son ample blouse blanche parsemée de taches de couleur, ses cheveux de geai défaits, se tient près de la superbe machine à commandes numériques dont elle a fait l’acquisition récemment. À la main elle tient une tasse de thé brûlant. Les chalands sont partis, il est 18 heures, l’ambiance est calme. Toutes les conditions sont désormais réunies pour un entretien d’exception qui nous permettra de connaître mieux notre jeune encadreuse aux multiples talents.
O : Bon, lolo, c’est parti. Il va falloir que tu répondes de façon concise et rapide…
L : C’est un piège !
O : Ouais, c’est le père Mazet qui a encore sévi.
L : Rires
O : Il va donc falloir que tu répondes à ces quelques questions. Il y en a 98, donc tout va bien.
De quel évènement rapproches-tu ton année de naissance ?
L : (Long silence) Euh… rires, Alors je n’y ai pas réfléchi. De quel évènement ? Euh…. Voilà ! A peu près ça ! Il faut que je regarde sur mes tablettes.
O : Sans réfléchir !
L : Je ne sais pas, j’ai oublié de regarder le journal. Je ne sais pas ce qui s’est passé en 65, à part ma naissance qui fut quand même un évènement mondialement reconnu. Les rois mages, tout çà : Jésus !
O : D’accord : la naissance de Jésus ?
L : Jésus ! J’étais le Jésus de ma mémé.
O : Ah ben oui ! Peux-tu nous raconter une anecdote de ton enfance ?
L : Je n’ai pas eu d’anecdotes dans mon enfance. J’étais battue.. Y a quelqu’un qui arrive. Oh flûte on ne s’en sortira pas Odile. (Un client). Je ne sais pas Odile, pas d’anecdote.
O : Même pas un fennec ?
L : Si, le fennec. Un gros fennec. Elle était gentille, elle s’appelait Fleurette. (Elle s’adresse au client qui s’approche : Bonjour).
Odile coupe momentanément l’enregistrement. Magie du différé, il reprend instanténément.
O : Bon, alors, une anecdote de ton enfance ?
L : J’ai donné une claque à ma grand-mère. Parce que j’étais malade tout le temps, on me faisait des piqûres, et il y avait un rituel, il fallait que je fasse des bisous à toute ma sainte famille avant qu’on me fasse ma piqûre, et un jour ma grand-mère s’est approchée pour faire son bisou, et je lui ai filé une taloche ! A la place du bisou. Elle ne m’a pas grondée. Parce que j’étais son jésus, quoi. Voir la question précédente.
O : Drôle de jésus quand même : Jésus il a dit quand on te donne un coup, tends l’autre joue. Toi tu donnes un taquet d’abord (rires).
L : Oui moi je donne des coups !
O : Parle nous de ton premier 33 tour ? Acheté ou volé ?
L : Alors je crois que mon premier 33 tours je l’ai acheté. C’est ma tata qui l’avait acheté, et qui me l’avait offert. Et c’était Dave. Parce que j’aimais beaucoup Dave ! Vraiment, toujours, je l’aime beaucoup. J’aimais beaucoup Frédéric François aussi. Mais j’ai évolué depuis. Mais Dave, je suis restée…. Dave !
O : Ton premier contact avec un instrument… de musique ?
C’était à l’école, en maternelle. Je me rappelle. Et ma maîtresse, d’école hein, avait un piano à air je pense, sur laquelle on jouait d’une main et de l’autre main… Tu me diras que je fais des gestes en même temps (rires), de l’autre main on pompait ! C’était un piano Shadock ! Et alors la maîtresse jouait un morceau, elle s’était trompée. Et je lui ai dit : Madame, vous vous êtes trompée ! Déjà je n’aurais pas dû, et elle m’a dit « et ben puisque tu es si maligne, viens le jouer à ma place ». Et je l’ai joué sans me tromper. Et c’est le lendemain que j’ai commencé mes cours de piano.
O : Déjà tu étais douée…
L : …et fainéante !
O : Est-ce que ça t’a aidé pour emballer les garçons et si oui raconte ?
L : Ah, parce que il y avait marqué le garçons ou les filles, alors…
O : Les garçons !
L : Oui, ça m’a aidé pour emballer les garçons parce que je leur prêtais mon piano en fait. Il y avait des garçons qui venaient à la maison, ils voyaient cet instrument ils voulaient le toucher, alors comme ils jouaient beaucoup mieux que moi, je les badais forcément. Donc j’emballais parce que je les badais. Il s’appelait Mathias !
O : As-tu des influences, des références musicales ?
L : Oui, j’en ai plein. Alors j’ai Dave. Donc, Frédéric François ça m’a un peu passé, Maxime Leforestier, Patty Smith, Trust, ACDC, ZZ Top, la Clique des Joints… voilà ! Non, la Bande des Joints. (ndlr : j’ai fait une recherche sur internet. à part de multiples références à la « bande à joints » aussi appelée calicot, qu’on utilise pour le placo, rien sur ce groupe cité par Lolo. Questionnée Odile m’a révélée que la clique des joints, c’est nous !)
O : Tu es plutôt Eddy Mitchell ou Dick Rivers ? Et explique.
L : Eddie Mitchell, parce que il est trop drôle quand il est bourré sur scène. Et après ça s’améliore, hein Odile, on était ensemble au concert. Et puis il est trop mignon, en plus c’est un bon acteur, tout ça. Non, Eddie Mitchell.
O : Penses tu que les UFR soient un boys band ?
L : (Silence) Non. (Re-Silence) Non !
O : « Non », ok : Mais c’est trop court par contre.
L : (Rires) Non parce qu’un boys band ça ne joue pas de la musique déjà, ça ne fait que chanter des trucs niaiseux. Et puis d’abord il y a des filles, ça ferait un boys and girls band ce serait trop long. Non ça ne joue pas de la musique, un boys band. Ils sont tous VACHEMENT beaux. Nous on est tous vachement beaux mais quand même, c’est vachement plus musclé un boys band. Ca montre son torse non velu à tout le monde
O : Ca va faire plaisir à quelques uns !
L : (Rires), Ca danse et voilà. Et puis ça a tout plein de cheveux ! Un boys band chauve c’est pas possible ! Et puis c’est jeune, vachement jeune.
O : Eh ben, je ne sais pas si il y en a qui vont aimer ta réponse, mais on continue : Comment travailles-tu, quelles sont tes sources d’inspiration, as-tu des habitudes, des rituels avant de travailler ?
L : Travailler… Le piano… Je ne le travaille pas. D’abord ça se remarque (rires) Des fois, dans l’urgence, quand je sens que vraiment… je travaille un petit quart d’heure, histoire de me remémorer le truc. Je ne travaille pas je n’ai pas l’habitude. Non je ne travaille pas, c’est là où ça pêche, je ne travaille pas, comme les AUTRES. En fait personne ne travaille !
O : Pour toi qu’est ce qui est le plus important, le studio ou la scène ?
L : Ah je ne sais pas parce que je n’ai jamais fait de studio. Alors je ne sais pas.
O : Ah oui c’est vrai. Bon et bien tu vas connaître ça bientôt.
En concert, préfères-tu les petites ou les grandes salles ?
L : Les grandes, parce qu’on ne voit pas les gens, comme ça. Les grandes salles avec l’électricité et la lumière qui vont sur la scène et pas sur les gens. donc tu ne les vois pas : leur gueule déconfite et tout ça.
O : Ca t’éblouit un peu
L : Voilà, mais je préfère être éblouie plutôt que de regarder des gens atterrés et qui se cassent !
O : En concert préfères tu les petites ou les grandes fans ?
L : Ca veut dire quoi ça les petites ou les grandes fans ?
O : Eh ben les fans, les groupies qui sont là…
L : Petites, de taille ?
O : Je suppose
L : Pour les garçons c’est pareil ? Je préfère les grands !
O : Ah oui pardon.
L : Les grands fans… ouais (elle réfléchit) Tous, remarque, il peut y avoir de bons petits fans ! Du moment qu’ils sont bons : petits ou grands…. (Elle éclate de rire). Peu importe !
O : Peu importe le flacon…
L : …Pourvu qu’on ait l’ivresse !
O : Préfères tu jouer des reprises ou des compos ?
L : Des compos parce qu’on ne peut pas faire le rapport avec l’original. Y a pas de marque déjà, on ne peut pas dire oh p… c’était mieux les autres.
O : Raconte nous un moment de pied total au sein des UFR.
L : IL faut que je me concentre, il faut que je recherche loin dans ma mémoire. Un moment de pied total…(elle souffle) euh… Joker ! Un moment de pied total. Pied… Tu ne vas plus avoir assez de bande là.
O : Non mais attend, il y a la suivante là : Raconte nous ton pire moment dans le cadre du groupe.
L : (La réponse fuse) Oui alors le pire…
O : (Rires) de suite c’est beaucoup plus facile !
L : Je me souviens j’étais chez mon fils, c’était la deuxième soirée. Chez Mathieu D. où c’avait été un carnage. La choriste s’était fait harceler par un fan bourré. C’avait été terrifiant. TERRIFIANT. Vraiment
O : Je crois qu’on a tout le même PIRE moment.
L : Oui ça c’est le pire. Je crois que là où je m’étais régalée c’était à l’anniversaire de Kéké. C’était très sympa, on avait un SUPER public, c’était pas mal. C’était un bon moment. Mais le pire c’était chez Mathieu.
O : Penses tu qu’on puisse jouer à l’eau claire ?
L : Non ! Parce que c’est comme tout : l’alcool ou bien les petites euh (elle fait un geste de fumeur) ça aide à transcender son art. Tu vois ? Je veux dire : je prends des cours de peinture depuis récemment, et j’ai eu le même problème, j’ai essayé de faire une plume, et je n’y arrive pas, la plume. Et la dame m’a dit : tu devrais te droguer avant de venir. Je lui ai dit « oui, un petit joint ? » elle m’a répondu, « non, vu ton niveau, il faudrait t’attaquer à plus gros ! »
(Odile s’esclaffe de rire). Alors je pense que la musique, c’est pareil. Ca me ferait le plus grand bien. Et peut être qu’on deviendrait géniaux.
Non : pas à l’eau claire. Les meilleures répètes qu’on ait faites c’était celles où on était un peu allumés. Ou alors c’était les meilleures répètes parce qu’on se rendait moins compte.. Qu’on n’est pas terrible des fois. Il faut qu’on soit un peu embrumés pour moins se rendre compte de la réalité.
O : Oui mais il faut pas l’être trop non plus, parce qu’alors c’est catastrophique.
L : Ah oui, mais on s’en fout on est bourré, on se rend pas compte.
O : Mais les autres si !
L : Ah mais il faut que tout le monde soit bourré ! Et puis c’est des répètes, quand il n’y a personne.
O : Te considères-tu comme une artiste ?
L : Non. Je n’ai pas la définition du mot artiste. Qu’est-ce que c’est un artiste ? (Elle réfléchit) Oui, remarque pourquoi pas, on des artistes à part. je ne dirai pas à part entière, mais ouais, pourquoi pas, je ne sais pas ce que c’est un artiste. Moi non, mais les autres oui. Ca peut être rigolo d’être artiste, ça fait chic, ça fait bobo. Oui, c’est bien, je kiffe artiste.
O : L’amitié, est-ce un moteur ou un frein dans un groupe de rock ?
L : Pour moi c’est un moteur, parce que si je ne vous aimais pas, ça fait un moment que j’aurais arrêté, personnellement. Je n’y vais QUE parce que je les aime bien (rires), et que c’est rigolo. Non, si je jouais avec de gros cons, ça ne m’intéresserait pas, d’un autre coté.
O : Vous chantez la vieillesse, les années qui passent, la fatigue et le spleen, et les illusions perdues. Souhaitez vous poursuivre dans le rock gériatrique et dépressif ; voudriez vous aborder d’autres thèmes ?
L : Oui mais là on n’a pas trop le choix, parce que c’est l’auteur qui nous fait une grôôsse déprime. Mais moi j’aimerais bien aborder d’autres thèmes. Qu’est ce qu’on pourrait aborder comme thème ? On n’a pas parlé de..
O : De cul peut être ?
L : Si, on en a parlé de cul.
O : Ohaa, rapidement..
L : Ouais, non, de…
O : L’alcool !?
L : L’alcool, les joints tout ça, on n’en a pas parlé, trop.. Mais bon, la gériatrie… il en faut pour tous.
O : Quel est celui des membres du groupe que tu détestes le plus ?
L : Ca c’est pas gentil. (Une pause) Je les déteste tous. Je déteste surtout Pierrot. Pierrot je le hais, parce qu’il sait tout faire (elle souffle), c’est pénible je trouve ces gens. C’est chiant, il est détestable. Il prend une guitare, il sait jouer de la guitare, il prend une batterie, il sait jouer de la batterie, il prend un piano.. Et toi tu t’escrime, et lui « mais c’est facile, il n’y a que trois notes » et lui il t’en fait quinze. Non, je le déteste, je déteste Pierrot.
O : Es-tu superstitieuse, as-tu un rituel avant de jouer en répète ou en concert ?
L : Non, en répète le rituel c’est de boire le café dans la cuisine avant de descendre. De dire aux autres de brancher les petits fils. Voilà c’est mon rituel, je dis aux autres : « j’arrive pas à brancher mon piano, aidez-moi ». Et du coup ils me mettent mes bouts de tuyaux à leur place. C’est le rituel ! (rires).
O : A ton avis, laquelle de tes qualités est indispensable au groupe ?
L : Joker… Je ne pense pas être indispensable au groupe (rires). A part faire chier, je ne sais pas. Non, aucune. Mon Dieu non.
O : Comment vois tu le groupe dans huit ans quand il fêtera son jubilée?
L : Mon Dieu.. euh.. En chaise roulante ? Je ne sais pas, de quoi on pourra parler dans huit ans ? (Elle réfléchit) J’espère qu’on sera tous là (rires).
O : Dans huit ans, ce sera la fête des 60 ans, ce sera super !
L : J’espère qu’on sera meilleurs. J’espère qu’on aura pris des cours. Le but, d’ici huit ans, il faut qu’on arrive à prendre des cours. Pour qu’on devienne meilleur et qu’on arrive à faire un truc sympa. Ce serait bien. C’est mon projet pour les huit prochaines années d’arriver à amener tout le monde à prendre des cours. Chacun dans son domaine, on prend des cours. Et on s’organise (rires). Voilà, on n’est pas organisé, d’ici huit ans, il faut qu’on soit OR-GA-NI-SES !
O : Enfin, tu as quartier libre pour déverser ton venin, défoule-toi on est prêt à tout lire !
L : Non, je n ai pas de venin. Non, c’est rigolo. On est nuls, mais… Ouais, je trouve qu’on est de plus en plus pires en fait. L’autre jour quand Michel a enregistré le machin, je me serais pendue. J’ai écouté trente secondes, je n’ai pas pu. Ca m’a fait vachement de peine. Ou c’est son machin (ndlr : l’enregistreur numérique) qui est minable, ou c’est nous qui sommes terrifiants. Parce que c’est vrai que quand on joue on est content de nous parfois, pas toujours, mais des fois on est vachement contents. Et puis quand on écoute après je me dis : merde si les gens nous entendent comme ça (elle soupire)… C’est terrible. Alors est-ce qu’on doit encore se montrer à des gens, leur faire écouter « ça », ou faut-il le garder pour nous ?
O : Il faut peut-être le garder pour nous.
L : Voilà ! Il faut peut-être que ça reste dans le cercle restreint. Et putain, il faut prendre des cours !
L’entretien s’achève brusquement sur cette dernière recommandation en forme de supplique. C’est la fin de la bande !
O : Bon, lolo, c’est parti. Il va falloir que tu répondes de façon concise et rapide…
L : C’est un piège !
O : Ouais, c’est le père Mazet qui a encore sévi.
L : Rires
O : Il va donc falloir que tu répondes à ces quelques questions. Il y en a 98, donc tout va bien.
De quel évènement rapproches-tu ton année de naissance ?
L : (Long silence) Euh… rires, Alors je n’y ai pas réfléchi. De quel évènement ? Euh…. Voilà ! A peu près ça ! Il faut que je regarde sur mes tablettes.
O : Sans réfléchir !
L : Je ne sais pas, j’ai oublié de regarder le journal. Je ne sais pas ce qui s’est passé en 65, à part ma naissance qui fut quand même un évènement mondialement reconnu. Les rois mages, tout çà : Jésus !
O : D’accord : la naissance de Jésus ?
L : Jésus ! J’étais le Jésus de ma mémé.
O : Ah ben oui ! Peux-tu nous raconter une anecdote de ton enfance ?
L : Je n’ai pas eu d’anecdotes dans mon enfance. J’étais battue.. Y a quelqu’un qui arrive. Oh flûte on ne s’en sortira pas Odile. (Un client). Je ne sais pas Odile, pas d’anecdote.
O : Même pas un fennec ?
L : Si, le fennec. Un gros fennec. Elle était gentille, elle s’appelait Fleurette. (Elle s’adresse au client qui s’approche : Bonjour).
Odile coupe momentanément l’enregistrement. Magie du différé, il reprend instanténément.
O : Bon, alors, une anecdote de ton enfance ?
L : J’ai donné une claque à ma grand-mère. Parce que j’étais malade tout le temps, on me faisait des piqûres, et il y avait un rituel, il fallait que je fasse des bisous à toute ma sainte famille avant qu’on me fasse ma piqûre, et un jour ma grand-mère s’est approchée pour faire son bisou, et je lui ai filé une taloche ! A la place du bisou. Elle ne m’a pas grondée. Parce que j’étais son jésus, quoi. Voir la question précédente.
O : Drôle de jésus quand même : Jésus il a dit quand on te donne un coup, tends l’autre joue. Toi tu donnes un taquet d’abord (rires).
L : Oui moi je donne des coups !
O : Parle nous de ton premier 33 tour ? Acheté ou volé ?
L : Alors je crois que mon premier 33 tours je l’ai acheté. C’est ma tata qui l’avait acheté, et qui me l’avait offert. Et c’était Dave. Parce que j’aimais beaucoup Dave ! Vraiment, toujours, je l’aime beaucoup. J’aimais beaucoup Frédéric François aussi. Mais j’ai évolué depuis. Mais Dave, je suis restée…. Dave !
O : Ton premier contact avec un instrument… de musique ?
C’était à l’école, en maternelle. Je me rappelle. Et ma maîtresse, d’école hein, avait un piano à air je pense, sur laquelle on jouait d’une main et de l’autre main… Tu me diras que je fais des gestes en même temps (rires), de l’autre main on pompait ! C’était un piano Shadock ! Et alors la maîtresse jouait un morceau, elle s’était trompée. Et je lui ai dit : Madame, vous vous êtes trompée ! Déjà je n’aurais pas dû, et elle m’a dit « et ben puisque tu es si maligne, viens le jouer à ma place ». Et je l’ai joué sans me tromper. Et c’est le lendemain que j’ai commencé mes cours de piano.
O : Déjà tu étais douée…
L : …et fainéante !
O : Est-ce que ça t’a aidé pour emballer les garçons et si oui raconte ?
L : Ah, parce que il y avait marqué le garçons ou les filles, alors…
O : Les garçons !
L : Oui, ça m’a aidé pour emballer les garçons parce que je leur prêtais mon piano en fait. Il y avait des garçons qui venaient à la maison, ils voyaient cet instrument ils voulaient le toucher, alors comme ils jouaient beaucoup mieux que moi, je les badais forcément. Donc j’emballais parce que je les badais. Il s’appelait Mathias !
O : As-tu des influences, des références musicales ?
L : Oui, j’en ai plein. Alors j’ai Dave. Donc, Frédéric François ça m’a un peu passé, Maxime Leforestier, Patty Smith, Trust, ACDC, ZZ Top, la Clique des Joints… voilà ! Non, la Bande des Joints. (ndlr : j’ai fait une recherche sur internet. à part de multiples références à la « bande à joints » aussi appelée calicot, qu’on utilise pour le placo, rien sur ce groupe cité par Lolo. Questionnée Odile m’a révélée que la clique des joints, c’est nous !)
O : Tu es plutôt Eddy Mitchell ou Dick Rivers ? Et explique.
L : Eddie Mitchell, parce que il est trop drôle quand il est bourré sur scène. Et après ça s’améliore, hein Odile, on était ensemble au concert. Et puis il est trop mignon, en plus c’est un bon acteur, tout ça. Non, Eddie Mitchell.
O : Penses tu que les UFR soient un boys band ?
L : (Silence) Non. (Re-Silence) Non !
O : « Non », ok : Mais c’est trop court par contre.
L : (Rires) Non parce qu’un boys band ça ne joue pas de la musique déjà, ça ne fait que chanter des trucs niaiseux. Et puis d’abord il y a des filles, ça ferait un boys and girls band ce serait trop long. Non ça ne joue pas de la musique, un boys band. Ils sont tous VACHEMENT beaux. Nous on est tous vachement beaux mais quand même, c’est vachement plus musclé un boys band. Ca montre son torse non velu à tout le monde
O : Ca va faire plaisir à quelques uns !
L : (Rires), Ca danse et voilà. Et puis ça a tout plein de cheveux ! Un boys band chauve c’est pas possible ! Et puis c’est jeune, vachement jeune.
O : Eh ben, je ne sais pas si il y en a qui vont aimer ta réponse, mais on continue : Comment travailles-tu, quelles sont tes sources d’inspiration, as-tu des habitudes, des rituels avant de travailler ?
L : Travailler… Le piano… Je ne le travaille pas. D’abord ça se remarque (rires) Des fois, dans l’urgence, quand je sens que vraiment… je travaille un petit quart d’heure, histoire de me remémorer le truc. Je ne travaille pas je n’ai pas l’habitude. Non je ne travaille pas, c’est là où ça pêche, je ne travaille pas, comme les AUTRES. En fait personne ne travaille !
O : Pour toi qu’est ce qui est le plus important, le studio ou la scène ?
L : Ah je ne sais pas parce que je n’ai jamais fait de studio. Alors je ne sais pas.
O : Ah oui c’est vrai. Bon et bien tu vas connaître ça bientôt.
En concert, préfères-tu les petites ou les grandes salles ?
L : Les grandes, parce qu’on ne voit pas les gens, comme ça. Les grandes salles avec l’électricité et la lumière qui vont sur la scène et pas sur les gens. donc tu ne les vois pas : leur gueule déconfite et tout ça.
O : Ca t’éblouit un peu
L : Voilà, mais je préfère être éblouie plutôt que de regarder des gens atterrés et qui se cassent !
O : En concert préfères tu les petites ou les grandes fans ?
L : Ca veut dire quoi ça les petites ou les grandes fans ?
O : Eh ben les fans, les groupies qui sont là…
L : Petites, de taille ?
O : Je suppose
L : Pour les garçons c’est pareil ? Je préfère les grands !
O : Ah oui pardon.
L : Les grands fans… ouais (elle réfléchit) Tous, remarque, il peut y avoir de bons petits fans ! Du moment qu’ils sont bons : petits ou grands…. (Elle éclate de rire). Peu importe !
O : Peu importe le flacon…
L : …Pourvu qu’on ait l’ivresse !
O : Préfères tu jouer des reprises ou des compos ?
L : Des compos parce qu’on ne peut pas faire le rapport avec l’original. Y a pas de marque déjà, on ne peut pas dire oh p… c’était mieux les autres.
O : Raconte nous un moment de pied total au sein des UFR.
L : IL faut que je me concentre, il faut que je recherche loin dans ma mémoire. Un moment de pied total…(elle souffle) euh… Joker ! Un moment de pied total. Pied… Tu ne vas plus avoir assez de bande là.
O : Non mais attend, il y a la suivante là : Raconte nous ton pire moment dans le cadre du groupe.
L : (La réponse fuse) Oui alors le pire…
O : (Rires) de suite c’est beaucoup plus facile !
L : Je me souviens j’étais chez mon fils, c’était la deuxième soirée. Chez Mathieu D. où c’avait été un carnage. La choriste s’était fait harceler par un fan bourré. C’avait été terrifiant. TERRIFIANT. Vraiment
O : Je crois qu’on a tout le même PIRE moment.
L : Oui ça c’est le pire. Je crois que là où je m’étais régalée c’était à l’anniversaire de Kéké. C’était très sympa, on avait un SUPER public, c’était pas mal. C’était un bon moment. Mais le pire c’était chez Mathieu.
O : Penses tu qu’on puisse jouer à l’eau claire ?
L : Non ! Parce que c’est comme tout : l’alcool ou bien les petites euh (elle fait un geste de fumeur) ça aide à transcender son art. Tu vois ? Je veux dire : je prends des cours de peinture depuis récemment, et j’ai eu le même problème, j’ai essayé de faire une plume, et je n’y arrive pas, la plume. Et la dame m’a dit : tu devrais te droguer avant de venir. Je lui ai dit « oui, un petit joint ? » elle m’a répondu, « non, vu ton niveau, il faudrait t’attaquer à plus gros ! »
(Odile s’esclaffe de rire). Alors je pense que la musique, c’est pareil. Ca me ferait le plus grand bien. Et peut être qu’on deviendrait géniaux.
Non : pas à l’eau claire. Les meilleures répètes qu’on ait faites c’était celles où on était un peu allumés. Ou alors c’était les meilleures répètes parce qu’on se rendait moins compte.. Qu’on n’est pas terrible des fois. Il faut qu’on soit un peu embrumés pour moins se rendre compte de la réalité.
O : Oui mais il faut pas l’être trop non plus, parce qu’alors c’est catastrophique.
L : Ah oui, mais on s’en fout on est bourré, on se rend pas compte.
O : Mais les autres si !
L : Ah mais il faut que tout le monde soit bourré ! Et puis c’est des répètes, quand il n’y a personne.
O : Te considères-tu comme une artiste ?
L : Non. Je n’ai pas la définition du mot artiste. Qu’est-ce que c’est un artiste ? (Elle réfléchit) Oui, remarque pourquoi pas, on des artistes à part. je ne dirai pas à part entière, mais ouais, pourquoi pas, je ne sais pas ce que c’est un artiste. Moi non, mais les autres oui. Ca peut être rigolo d’être artiste, ça fait chic, ça fait bobo. Oui, c’est bien, je kiffe artiste.
O : L’amitié, est-ce un moteur ou un frein dans un groupe de rock ?
L : Pour moi c’est un moteur, parce que si je ne vous aimais pas, ça fait un moment que j’aurais arrêté, personnellement. Je n’y vais QUE parce que je les aime bien (rires), et que c’est rigolo. Non, si je jouais avec de gros cons, ça ne m’intéresserait pas, d’un autre coté.
O : Vous chantez la vieillesse, les années qui passent, la fatigue et le spleen, et les illusions perdues. Souhaitez vous poursuivre dans le rock gériatrique et dépressif ; voudriez vous aborder d’autres thèmes ?
L : Oui mais là on n’a pas trop le choix, parce que c’est l’auteur qui nous fait une grôôsse déprime. Mais moi j’aimerais bien aborder d’autres thèmes. Qu’est ce qu’on pourrait aborder comme thème ? On n’a pas parlé de..
O : De cul peut être ?
L : Si, on en a parlé de cul.
O : Ohaa, rapidement..
L : Ouais, non, de…
O : L’alcool !?
L : L’alcool, les joints tout ça, on n’en a pas parlé, trop.. Mais bon, la gériatrie… il en faut pour tous.
O : Quel est celui des membres du groupe que tu détestes le plus ?
L : Ca c’est pas gentil. (Une pause) Je les déteste tous. Je déteste surtout Pierrot. Pierrot je le hais, parce qu’il sait tout faire (elle souffle), c’est pénible je trouve ces gens. C’est chiant, il est détestable. Il prend une guitare, il sait jouer de la guitare, il prend une batterie, il sait jouer de la batterie, il prend un piano.. Et toi tu t’escrime, et lui « mais c’est facile, il n’y a que trois notes » et lui il t’en fait quinze. Non, je le déteste, je déteste Pierrot.
O : Es-tu superstitieuse, as-tu un rituel avant de jouer en répète ou en concert ?
L : Non, en répète le rituel c’est de boire le café dans la cuisine avant de descendre. De dire aux autres de brancher les petits fils. Voilà c’est mon rituel, je dis aux autres : « j’arrive pas à brancher mon piano, aidez-moi ». Et du coup ils me mettent mes bouts de tuyaux à leur place. C’est le rituel ! (rires).
O : A ton avis, laquelle de tes qualités est indispensable au groupe ?
L : Joker… Je ne pense pas être indispensable au groupe (rires). A part faire chier, je ne sais pas. Non, aucune. Mon Dieu non.
O : Comment vois tu le groupe dans huit ans quand il fêtera son jubilée?
L : Mon Dieu.. euh.. En chaise roulante ? Je ne sais pas, de quoi on pourra parler dans huit ans ? (Elle réfléchit) J’espère qu’on sera tous là (rires).
O : Dans huit ans, ce sera la fête des 60 ans, ce sera super !
L : J’espère qu’on sera meilleurs. J’espère qu’on aura pris des cours. Le but, d’ici huit ans, il faut qu’on arrive à prendre des cours. Pour qu’on devienne meilleur et qu’on arrive à faire un truc sympa. Ce serait bien. C’est mon projet pour les huit prochaines années d’arriver à amener tout le monde à prendre des cours. Chacun dans son domaine, on prend des cours. Et on s’organise (rires). Voilà, on n’est pas organisé, d’ici huit ans, il faut qu’on soit OR-GA-NI-SES !
O : Enfin, tu as quartier libre pour déverser ton venin, défoule-toi on est prêt à tout lire !
L : Non, je n ai pas de venin. Non, c’est rigolo. On est nuls, mais… Ouais, je trouve qu’on est de plus en plus pires en fait. L’autre jour quand Michel a enregistré le machin, je me serais pendue. J’ai écouté trente secondes, je n’ai pas pu. Ca m’a fait vachement de peine. Ou c’est son machin (ndlr : l’enregistreur numérique) qui est minable, ou c’est nous qui sommes terrifiants. Parce que c’est vrai que quand on joue on est content de nous parfois, pas toujours, mais des fois on est vachement contents. Et puis quand on écoute après je me dis : merde si les gens nous entendent comme ça (elle soupire)… C’est terrible. Alors est-ce qu’on doit encore se montrer à des gens, leur faire écouter « ça », ou faut-il le garder pour nous ?
O : Il faut peut-être le garder pour nous.
L : Voilà ! Il faut peut-être que ça reste dans le cercle restreint. Et putain, il faut prendre des cours !
L’entretien s’achève brusquement sur cette dernière recommandation en forme de supplique. C’est la fin de la bande !
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