J’ai un gros problème. Je ne me souviens pas toujours très bien du déroulement de nos répétitions. C’est pour ça que je brode à tout va ! Tout de même je me rappelle avoir été accueilli comme une Rock Star par Sylvie. Café (on peut choisir sa couleur), part de gateau, pour Pierrot tisane à volonté.. et en plus cette fois-ci : cadeau personnalisé. On a même le droit de choisr sa couleur. Je ne sais pas ce que Sylvie pourrait faire de plus pour nous contenter, sincèrement.
Jésou, une idée peut-être ?
Soirée très colorée en tous cas !
Concernant le cadeau, il s’agit de mini maracas.
Opportunément, il est écrit dessus : « Shake Me ». On ne s’en prive pas.
Juste une petite chose cependant : ça me rappelle une anecdote que citait je ne sais quel chroniqueur culinaire. Le père Coffe sans doute. On avait demandé à des gosses de dessiner un poisson. La plupart avait tracé un rectangle avec un oeil dans un coin. Mangeant à la cantine tous les jours, ils s’imaginaient que les poissons ressemblaient tous à un rectangle Findus. D’ailleurs par la suite, Findus, malin, faisait du poisson pané en forme de poisson (ça s’appelle une mise en abyme je crois) ! Pour positiver, on peut tout de même remarquer qu’ayant dessiné un œil, ils avaient confusément compris qu’il s’agissait d’un animal.
Comment ?
.. Le rapport avec les mini maracas ?
Ben pour moi les maracas c’est une sorte de calebasse évidée avec un manche, et à l’intérieur, des graines de courges séchées.
Pas chez Milonga. Chez Milonga, la maracas est un parallélépipède bicolore de 6cm par 4 par 3.. étonnez-vous après ça de l’inculture de nos gosses !
Mais je commence à faire de la digression.
Je me recentre.
Donc.. l’arrivée, le café, le cadeau, la descente à la cave.. ça c’est fait…Ah oui ! deuxième surprise : Jésou a un pied de micro. Et un micro. Du coup c’est pratique maintenant, quand on veut parler eh bien on s’interpelle au micro ! et puis sur la perche du micro, une sorte de réglette permet de ranger une dizaine de médiators de toutes les couleurs.
C’est superbe et bigarré ! à coté, trône un support pour deux guitares. Autant pour la réglette à médiators, j’aurais comme un petit sentiment de superflu, autant pour le porte-guitares j’adhère sans réserve. Car une fois qu’on a adossé l’instrument de musique contre un mur, on peut coincer un cendrier sur un coté du support, le paquet de cigarette ou un verre de l’autre, et là, très franchement : ça le fait ; c’est juste à la bonne hauteur et très ergonomique !
Je crois être au bout de mes surprises, et calmant mon émotion ainsi qu’une tachycardie modérée, je me roule distraitement une cigarette, quand j’aperçois un objet étrange : un violon ! je me dis « ça-y-est, tu as basculé dans la quatrième dimension » (ça m’arrive régulièrement, ça ne m’étonne pas plus que ça, c'est plus une constatation fataliste qu’une réelle surprise). Pierre a eu une nouvelle idée concernant l’écolosong : une intro folk à la flûte à bec (je n’aime pas dire « pipeau ») et au VIOLON. En plus, là aussi, comme le poisson pané et la maracas, l’instrument aurait pu être dessiné par un gosse qui n’aurait vu des violons que dans les dessins animés de Tex Avery.
Ceci-dit, une fois branché sur l’ampli, Pierrot nous démontre que ce n’est ni une maracas à cordes, ni une tranche de poisson panée musicale. Ca produit bien un son de violon (pour autant que je puisse en juger, parceque par ailleurs, le son qui sort de ma flûte à bec, il faut un pouvoir de conviction certain pour affirmer qu’une flute, fût elle à bec et en plastique puisse en produire un identique).
Ca y est, j’ai digressé !
Je pense que c’est à cause du plat que j’ai mangé chez ma mère avant de venir à la répétition. De la joue de bœuf. Je me demande d’ailleurs, vu l’abondance du plat, s’il était constitué d’une ou plusieurs joues. Egalement, était ce une vraie joue ? car par exemple quand on mange des « rognons blancs » on sait bien qu’en fait ce sont les couilles de la bête qu’on déguste. Alors peut-être que les joues c’est de la vulve de génisse, qu’on nomme pudiquement ainsi afin de ne pas choquer les enfants et les âmes sensibles ? En tous cas si c’est ça, je veux bien bouffer de la chatte tous les jours ; d’autant que celle que j’ai mangée - la joue- était parfaitement épilée (si je puis me permettre).
Digression, digression encore.
Bon, je vous la fait courte sur les débuts de la répétition, et ses classiques rituels . On a mis en chantier cette fois-ci le Brown Sugar des Rolling Stones. Une « première lecture » comme nous disons dans notre jargon (pour signifier qu’il va y avoir encore pas mal de boulot). Le seul qui s’en sort plutôt bien, c’est « Alain V2.0 ». C’est ainsi qu’on désigne désormais le synthétiseur de rythme, sur une idée d’Alexis (bien que dans l’intimité on continue à l’appeler plus succintement « Alain »). Nous avons continué par Ecolo et son intro folk. J’aime vraiment cette chanson. Pour suivre, c’est Protest song qui est passé au banc d’essai. Ca commence à fonctionner. D’autant qu’à la fin, en plus de notre cri de guerre « tarte tatin », Jésou a l’idée de rajouter « ta gueule Alain !» afin d’intimer au synthétiseur l’ordre de fermer son clapet.
C’est à ce moment que Pascou fait un break. Il monte à l’étage chercher le limoncello. Nous avons bien pris en compte l’effet de synergie (souvenez vous, Paretto, 1906, la théorie systémique) entre l’ambroisie
autre nom de la boisson ambrée selon Pascou) et le limoncello. Pascou se charge d’aller chercher le breuvage énergétique. Au bout d’une demi heure, inquiet de son absence prolongée, je monte à mon tour. Je trouve l’ultrabassiste du XXIème siècle attablé avec notre hotesse, faisant de savants mélanges et autant de dégustations afin de retrouver le dosage explosif de notre dernière séance. Je le tance vertement. Spam est notre prochain titre. Rien à dire. Ca roule !
C’est à ce moment que Sylvie nous rejoint. Pour impressionner notre spectatrice de charme nous exécutons notre hymne : Whatever You Want. Du billard ! Sylvie est sous le choc. Subjuguée elle reste sans voix alors que les dernières vibrations des guitares se dispersent dans l’éther à la vitesse de 340,29 m / s, dans un tsunami sonore puissant qui me submerge comme si j’avais avalé une poignée entière de dragées kiskool saveur scandinave et une chope d’aquavit.
Rhâââ, qu’est ce que ça fait du bien !
Mais je m’égare.
Le limoncello coule à flots, étanche notre soif. Son effet émolliant sur nos facultés cognitives nous donne de l’audace. L’improvisation est reine, les titres qui durent trois minutes en moyenne s’étirent. Ainsi SPAM pulvérise-t-il son propre record avec 12 mn. J’ai les mains en sang d’avoir trop secoué le tambourin (non je vous assure, pas d'allusion graveleuse)avec lequel je scande mes gesticulations. Sylvie est au bord de l’or.. du plaisir absolu. Un petit bémol toutefois : elle se demande vraiment pourquoi elle a acheté un micro à son homme, étant donné qu’il se garde bien de murmurer quoi que ce soit dedans. Elle le tance vertement. (comme le chante si bien Chantal Goya dans son inoubliable tube : Foulez-fous tancer grand-mère, foulez-fous tancer grand-pèreuuuuh).
Je regarde ma montre : 1h du matin. Je me lève à 6h15 demain. Une répétition de 4 heures. Du jamais vu.
Il faut rentrer. Ca va être dur !
vendredi 20 avril 2007
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