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lundi 16 juillet 2012

Solex Jet 27 And Rock N'Roll : Ce Que Vous Devez Savoir Si Vous Avez Manqué Le Concert

Je ne sais pas pourquoi, j’étais d’une rare sérénité pour aborder ce concert du Family Tour cru 2012. Pendant qu’Odile aux Blanches Mains finissait de se préparer pour la soirée, j’avais arpenté le long couloir de notre maison en chantant une dernière fois tous les titres afin de me chauffer la voix, sans trop forcer, mais en montant en puissance afin de préparer mon autre viril organe au marathon vespéral. Après les inquiétudes qui étaient les miennes avant d’aborder certaines de nos dernières échéances, qui me plongeaient dans des angoisses incoercibles, ce fut très reposant de se rendre à Ritchwood Hall le cœur léger, avec même un sentiment d’excitation, et juste suffisamment de ce stress positif qui vous remplit d’énergie.

Arrivé vers 19h30, j’entendais déjà les accents de la Fille du Père Noël, tandis que les membres du groupe déjà présents faisaient leur balance sur le matériel installé. Je n’eus plus qu’à brancher ma pédale et mon micro et faire quelques essais voix pour être opérationnel, remerciant silencieusement ceux de mes amis qui avaient pris leur journée afin d’installer le gros du volumineux matos nécessaire à ce genre d’entreprise. Le KreaX arrivé en même temps que moi installa son Korg ® avec un peu plus d’efforts car le support du clavier s’assemblait comme un meuble Ikea® avec visserie et clés Allen. Intérieurement je me réjouis d’avoir choisi le chant, et la simplicité du matériel nécessaire à sa pratique. Tout le monde était là, sauf le batteur, et le saxophoniste. Pierrot m’appris que le Sax-Symbol, suite à sa dernière répétition en demi-teinte, nourrissait beaucoup d’inquiétudes quant à sa participation, en proie à la nervosité et au doute. Je convoquai à ma mémoire des moments similaires dont nous avions chacun à notre tour traversé les affres, et j’eu des pensées compatissantes pour notre nouveau membre. En même temps je me dis que cela au moins prouvait s’il en était besoin l’engagement de notre Jean-Paul : S’il était inquiet, c’était qu’il avait le souci de participer au succès de notre soirée : Notre réussite lui tenait à cœur !

Le temps fila, les ombres des façades s’allongèrent sur l’esplanade de dalles en quinconce délimitée par une architecture de théâtre antique qui tient lieu de terrasse à la villa des R.. Elle prit des tons d’or ancien sous les rayons du soleil rasant qui teintaient les bleus des volets de tons irréels et chauds, auxquels faisaient écho les camaïeux de verts provençaux des végétations environnantes. Les gens arrivaient par petits groupes, ralentissaient quelques instants devant la scène puis se dirigeaient vers le pool-house où Clara et Alice (auréolées de leur succès universitaires) les accueillaient au bar pour leur servir des rafraîchissements. J’eus le plaisir d’accueillir deux membres de notre groupe-ami avignonnais : Bruno le bassiste et sa compagne Solange, ainsi que Claire la batteuse des Warm’up. Ils étaient venus en motos, nous discutâmes quelques minutes, je les présentai aux amis présents puis les dirigeai vers l’abreuvoir au milieu d’une foule de plus en plus dense. Entre-temps Le Carré nous avait rejoints. En professionnel il se porta au chevet de sa batterie hâtivement installée pour en vérifier la disposition et en régler les accastillages. Les musiciens percolèrent à travers la foule des convives afin de boire un verre pour évacuer les tensions résiduelles et saluer les uns et les autres dans cet enchevêtrement de conversations qui caractérise les rassemblements mondains. Le Sax-Symbol apparut, accompagné de son épouse. Je le trouvai serein, rasséréné, souriant. Il m’avoua avoir connu un moment de mou après sa dernière répète, qu’il mit au compte d’une trop grande fatigue, mais ajouta qu’il avait travaillé durant les deux derniers jours pour rectifier le tir. Nous partageâmes mon livret de chant pour régler les derniers détails de ses interventions, précisant ici ou là les solos, breaks et ponts susceptibles de constituer des zones d’incertitude dont on sait que le musicien a horreur, surtout en concert. Moins que la précision de l’interprétation, ou la justesse de tel ou tel, ce sont les hésitations qui créent les ruptures de rythme qui sont les plus perceptibles aux oreilles du public et lui procurent des sensations désagréables.

Je buvais mon deuxième baby (en accord avec le règlement intérieur de notre groupe) lorsque Catou vint me signaler qu’il « serait temps de s’y mettre ».

Nous convergeâmes vers la scène, traversant la foule d’une soixantaine de personnes disséminées par grappes sur les gradins improvisés par la topologie du lieu, surfant sur une onde de frémissements et de commentaires. Ce fut le concert discordant habituel d’instruments et de micros qu’on règle et qu’on teste pendant que le public se rapprochait de la scène et qu’au loin j’apercevais un trio retardataire : la famille Jaquot, portant leurs guitares, marchant du pas allègre de ceux qui sont déterminés à se confronter à la concurrence. Là, c’était du lourd : nous allions jouer sous le regard de plusieurs musiciens aguerris : Les Warm’up, les Jaquot –Frédérique, Jako et leur fils César- ainsi qu’un voisin professeur de musique, sans compter Myriam la sœur de pierrot, excellente guitariste, auteur-compositeur de surcroît. Faire un concert n’est déjà pas si aisé, le jouer devant un parterre de pairs, tenter de les convaincre est un défi que je décidai de relever, avec l’aide des sept musiciens embarqué comme moi dans cette aventure. Un chanteur, sept musiciens, je me pris un instant pour une Blanche-Neige très décalée, entourée de ses sept nains. Les regardant tour à tour, je m’interrogeai sur le nom de chacun : qui serait Prof, ou Joyeux, Simplet, Atchoum ? puis me rappelai que notre pianiste, La brune Lololalo, ferait une princesse beaucoup plus crédible, entraînant ses sept petits amis dans la danse sensuelle de ses doigts, entonnant « Un jour Mon Prince Viendra » sous le regard amoureux des nains partant au boulot.

Et le boulot, c’était ici et maintenant ! Il y eut ce moment particulier, durant lequel l’espace-temps s’étire comme si nous étions pris au piège d’une singularité, quelque part au delà de l’horizon des événement, quand le temps n’a plus de sens, et qu’en tous cas il ne file pas à la même vitesse que pour les observateurs sagement restés en deçà. D’ailleurs je ne vis plus le public, piégé que j’étais dans notre bulle d’incertitude, mes yeux perdus au delà de la frontière délimitée par l’alignement des pieds de micros et les lutrins. Les sons extérieurs s’estompèrent, se confondant en une sorte de ressac sourd. Je me tournai tour à tour vers chacun de mes partenaires, observant leurs gestes, leur posture, les traits de leur visage, l’acuité de leur regard. Nous étions les yeux dans les yeux, chacun guettant l’hésitation de l’autre, essayant de capter les émotions dans une dernière tentative muette de se rassurer avant l’assaut qui se préparait. Pierrot fit un rapide tour de scène, m’interrogea du regard, puis fit un signe au carré, qui de quatre coups de baguettes lança notre machine sur les rails de son destin musical.

Le Barde déroula sa rythmique soutenue par un Ultrabassiste solide, sur laquelle vint se greffer la section sax, je décrochai le micro de son pied et me jetai dans la bataille, scandant mon commentaire improvisé au grès de mon inspiration avant de rendre la main aux musiciens. A cet instant, je me dis que ça se présentait bien : les musiciens étaient en place, notre Jean-Paul pile dans le tempo, le rythm and blues des Brothers coulant spasmodiquement à travers nos corps jusque vers l’auditoire qui commença à marquer le rythme. Sweet Home Chicago ne fut qu’une formalité, mais je déplorai, sur la Fille du Père Noël qu’on n’entendit pas mieux Lololalolo. Pourtant lors de la balance, elle avait réglé son micro parfaitement, et l’essai que nous avions fait sur ce titre m’avait satisfait. Mais là une fois de plus notre duo était asymétrique, sa voix se perdait quelque peu et sur d’autres titres je remarquai que le clavier était très en retrait. Plus tard Lolo m’expliqua qu’on lui avait demandé de baisser son volume. Obéissante, elle s’était exécutée avec un peu trop de zèle. Cependant le public l’entendit suffisamment pour que plus tard Jako nous adresse un satisfecit sur ce titre, saluant cette appropriation originale qui nous permettait de nous démarquer d’une nième reprise de ce morceau.

Nous roulâmes pour la suite, sous un petit tunnel de compos, dont j’expliquai à mesure à l’intertitre les secrets de leur fabrication afin de maintenir le public près de nous et l’empêcher de décrocher vers les buffets ! J’enfilai comme sur un collier les petites perles que sont Chuppa Chups, BrocknRoll et Juke Box avant de faire une halte sur Sweet Home Alabama. Je me sentais bien. Le titre est difficile pour moi car je l’interprète à l’octave supérieur, et suivant l’état de ma gorge je suis parfois en limite de contrôle mais là : un petit miracle ! ma voix était facile, souple et réactive à mes sollicitations, j’avais le sentiment d’avoir une réserve incroyable de puissance et d’octaves à ma disposition et me fit violence pour rester dans les rails et ne pas me perdre dans des variations préjudiciables. J’attaquai Le hit des Lynnyrd Skinnyrd avec aisance et plaisir, tentant d’imprimer à mon phrasé les accents trainants du sud des States, altérant à volonté la rugosité de ma voix pour mieux en souligner certains passages. Il y eut un petit flottement à un moment, mais le KreaX sut prendre le relais pour canaliser les énergies et tout rentra dans l’ordre. Le Cochon et Bête de Scène ne posèrent aucun problème, applaudis par les aficionados du public. Le Cochon d'ailleurs bénéficia d'un traitement spécial puisqu'emportés par notre enthousiasme nous le conclûmes à la hussarde, amputant la bête d'un couplet sur le champs de bataille de notre interprétation. Notre Leader aime ce titre, qu'il a écrit et composé, mais les références charcutières sans doute l'incitent à joindre le geste à la parole et couper dans le lard à la première occasion ! quoi qu'il en soit le public ne s'aperçut de rien, à part peut-être certains qui durent s'étonner qu'il ne soit plus fait mention des rillettes dont on tartine copieusement la bête dans la version originale. Après la rage de Bête de Scène, Love In Vain, parfaitement introduit à la guitare par le Barde fut une oasis musicale où je pus reposer un peu ma voix, et me laisser aller à l’émotion. Ce blues a des allures de slow, je m’y vautrai avec délectation aux accents mélancolique de l’harmonica du Leader.

Il me faut mentionner un petit incident, mineur : avant d’entamer Love In Vain, et introduisant ce dernier, j’eus la surprise de voir mes amis musiciens tout à tour déserter la scène pour aller se désaltérer et ramener une boisson. Je fus le seul, impuissant, à rester la bouche seiche, attendant que chacun veuille bien reprendre sa place. C’est mort de soif que j’entrepris la fin de notre marathon, sauvé tout de même peu après par ma compatissante épouse qui m’amena un verre. Egalement, pour mémoire, entre deux titres, durant une respiration verbale à type de logorrhée dont j'ai le secret, j'eus la surprise d'entendre mon téléphone sonner (erreur de débutant : je ne l'avais pas mis en mode avion). Petite gêne, que devais-je faire ? le laisser sonner ? répondre ? j'eus l'angoisse que ce soit un producteur ou un tourneur qui tente de nous joindre. Je le sortis de la poche et le portai à mon oreille ( la droite, je n'entends rien de la gauche) devant un public amusé. Il s'agissait de Nicolas, mon fils, qui attendait devant le portail pour qu'on lui ouvre ! Note pour Pascou : penser à poster un videur à l'entrée, pour les retardataires (et la billetterie).

Solex fut bien interprété. On sent qu'il manque encore un peu de pratique, on est encore dans l'exécution, il faut qu'on acquière la spontanéité sur ce titre, comme sur nos autres compos. Mais il fut bien reçu, je vis les gens s'agiter dessus, ce qui est prometteur pour son avenir. Hit The Road ne posa pas de problème majeur. Restait le dernier titre : Le James Brown, I Got You. Là il me faut avouer que ce fut mon unique écueil de ce concert. J’éprouve depuis le début un réel souci à caler les cris de James, et surtout la reprise de couplets sur le rythme du Carré, je pense que suite à un ou deux incidents de ce type, nous avons l’un et l’autre une petite appréhension quant à ma capacité à rester en rythme. Décontenancé par mon entame approximative, Le Carré stoppa la machine. Il s’ensuivit une petite discussion improvisée, dont on aurait presque pu croire qu’elle faisait partie du spectacle. La deuxième tentative fut plus correcte, bien qu’il me fallut escamoter une ou deux syllabes pour rester dans le jeu.

Le concert s’acheva sous les applaudissements, et un rappel insistant qui bien sur nous ravit. Comme tous les chanteurs, quand ils tiennent le devant de la scène, je suis un rien cabotin. Les manifestations de sympathie me mettent en joie, m’exaltent. Nous nous fîmes un peu prier, mais nous leur donnâmes finalement Jumping Jack Flash, valeur sure dont nous étions à peu près certains de nous tirer sans trop de soucis. Malgré 13 titres au compteur, je ne faillis pas à la voix, et c’est sous une ovation que je rendis le micro après avoir convié l’assistance à un rafraîchissement salvateur.

L’après concert est toujours un moment particulier, on sort épuisé d’une fatigue apaisante, comme après un bonne journée de ski, pour autant que je me souvienne de mes années sportives, il y a de çà des décennies, avec en même temps ce petit blues post partum familier désormais, cette légère mélancolie, ce sentiment de décalage, comme une redescente de sommets où l’air vous a saoulé : heureux d’en avoir fini, et désespéré de n’y être plus. On croise les gens, on écoute un peu distraitement au début leurs commentaires, encore sur un autre plan de la réalité, encore en l’air, comme une sorte de Jet Lag, un décalage entre l’orchestre et le public le temps que s’accorde leurs montres psychologiques. Et puis, après le premier verre, le premier tapas, on atterrit doucement, et on devient plus attentif, plus réceptif aux paroles des autres.

Louanges, mots d’encouragements, témoignages de sympathie, sensations, émotions, on absorbe tout comme un sopalin, on se l’approprie, on s’en nourrit, on compare avec ses propres impressions. On est surpris par ce qui a touché le public, qu’on attendait peut être sur un autre morceau. L’un ou l’autre nous admoneste gentiment de n’avoir pas joué tel ou tel titre de notre répertoire, laissé de coté pour cette occasion. Bien sur on guette les avis des musiciens du groupe, on cherche à être rassuré : « c’était comment ?! Tu es sûr ? « Oui tu as raison on a été pas mal ce soir. Et puis aussi : l’inquiétude par rapport aux commentaires des autres musiciens présents, auront ils apprécié ? « Eux » auront descellé les imperfection de notre jeu.. Seront-ils charitables, compatissants, critiques ? Les uns et les autres furent chaleureux. Leur avis est important pour nous, on veut espérer qu’il est sincère.

La sincérité, c’est ce que nous cherchons dans les paroles des personnes qui nous abordent. Comment en juger, comment faire la part des choses ? Ainsi ce commentaire d’un auditeur : « Cette fois-ci vous avez vraiment été bons. Et on se prend à se souvenir qu’il a dit la même chose l’année précédente en pareille circonstance : où dois-je placer le curseur de son objectivité ? Est-ce une manifestation d’amitié, ou bien ai-je été vraiment bon ? Le doute, toujours et encore, partagé par notre Leader à qui j’en faisais la remarque. Mais las, foin des appréciations des autres. Qu’est-ce que j’en pense MOI ? MOI je suis satisfait. Nous avons rempli notre contrat. Nous avons diverti sans être ridicule les gens présents, et surtout nous y avons pris du plaisir. Un signe qui ne trompe pas : Eric M. nous proposa une date le 25 août pour son anniversaire. Mais il y aura un problème : Le Carré sera absent. Jérôme I. pourrait le remplacer pour l’occasion. Mais aurons-nous le temps de répéter pour qu’il puisse s’intégrer au groupe ?

Je suis extrait de mes réflexions par Myriam, la sœur du Leader : elle aimerait bien gratouiller un peu, comme lors du précédent opus du Family Tour. Je la conduis vers la guitare de P. elle s’installe et commence à plaquer quelques accords. On m’appelle, je m’éloigne quelques minutes. A mon retour elle n’est plus là. Que s’est il passé ? Je la cherche du regard. .. Elle nous avait enchanté l’année précédente de ses accompagnements sur des standards de la variété. Nous avions chanté jusqu’au bout de la nuit dans la cuisine d’été, ses accords ponctués par les « libertad » vengeurs de notre Pierrot et les tequilas frappées de Poun. Mais je n’ai pas le temps de m’appesantir, déjà Jésou prend une guitare sèche et invite Philou à chanter « Mon pays si beau » l’hymne des pieds-noirs. César s’approche et s’accorde, puis Le KreaX et P… mais finalement dans la confusion de l’instant tout se démêle, Phil chante deux couplets puis s’éloigne.

Tandis que je vais et viens parmi les groupes, je croise Claire et Bruno -les Warm’Up. Ils aimeraient bien jouer un titre avec nous. Le temps de demander à Poun et Phil la permission d’utiliser la basse et la batterie, Jaquot s’empare de la guitare de P. et Cesar de celle du Barde. Claire prend possession de la batterie, Bruno se saisit de la basse. J’écoute un instant les improvisations de ce groupe de circonstance. Ca sonne bien. On a le sentiment qu’ils ont toujours joué ensemble ! Jésou me regarde et s’interroge : « Michel, c’est bien nos guitares qu’ont Jako et Cesar ? « Oui Christian, pourquoi ? « Alors explique-moi pourquoi elles ont pas le même son quand on joue, nous ? Me rétorque-t-il en s’esclaffant. On m’appelle : Claire veut que je chante avec eux. Les Cactus. Je n’ai pas les paroles. Qu’à cela ne tienne, vive internet ! Je les charge sur mon iphone et me cale tant bien que mal.. On embraye avec Honky Tonk Woman, même technique : plus besoin de livret de chant ! Jésou, Vincent et Alain se mettent aux chœurs et nous partons dans un délire autour du titre des Stones. Je suis heureux de retrouver aux choeurs Alain, L'Undertaker des premières heures. Je me souviens des répètes dans le garage de notre Leader, au mois de janvier, par un froid polaire, alors qu'il était le batteur historique du groupe -Alain V1.0- battant dans les premiers jours sur une batterie improvisée, le couvercle d'une boite de biscuits en guise de charleston et un tonneau de lessive comme caisse claire. Je crois que c'est lui qui a inspiré notre son "garage" ! Devant la scène un ou deux couples se forment et dansent. On enchaîne avec Venus des Shocking Blue, et les musiciens se déchaînent sur les riffs légendaires de ce groupe pendant que je déchiffre les paroles sur les 3 pouces et demi de mon smartphone d'une voix rauque à la Tom Waits.  Pour faire bonne mesure, le groupe se reforme pour jouer Ecolosong et Docteur Bonheur, qui nous avaient été réclamés par plusieurs personnes. On rejoue Sweet Home Alabama, on rajoute en prime le confortable Whatever You Want des SQ, dont la particularité tient en ce que ce fut le premier morceau que nous ayons travaillé et qu'à ce titre il est l'un de ceux que je peux chanter sans avoir les yeux rivés sur mon livret. Nous sommes au Paradis !

En point d’orgue de cette soirée d’anniversaire, Philou rassemble les convives autour de Poun. Nous lui avons offert, pour deux personnes, un cours de cuisine par le chef de l’Oustaou de Beaumanière. Au décours de cette cérémonie émouvante, Sensei William, ceinture noire de karaté petite soixantaine au compteur, nous fait exceptionnellement une démonstration de son art et de sa puissance de concentration en exécutant, exhibant à nos regards ébahis son torse puissant d’athlète, une série de Kata qui allument dans les yeux des filles des étincelles d’envies sous le regard soupçonneux de Bouba le labrador.

Par la suite les musiciens se présentent à nouveau sur la scène et improvisent sur des airs de Jango Reinhardt, des boogies d’Arthur Smith, puis The Girl From Ipanema, tous se succédant pour improviser une phrase musicale. J’arrive même à caler la Mer de Trenet sur un blues emmené par les Jaquot père-mère et fils. On termine avec des reprises de Brassens. Communion, magie de l’instant. Partage. Ca ne pourrait jamais finir.

Vers 4h du matin on se retrouve au bar de la cuisine d’été devant un Jet 27. La scène s’est apaisée sur les derniers arpèges au piano du voisin professeur de musique qui nous a interprété la mélodie de Blackbird des Beatles, ses nappes musicales faisant un contrepoint mélancolique aux accents rock précédents. C’est une transition agréable alors que nous refluons vers la cuisine d’été. On est bien, la musique s’est arrêtée, les voisins peuvent respirer. Je regarde mes amis, j’éprouve un élan de tendresse, j’aimerais les prendre chacun dans mes bras afin de prolonger l’instant… Surtout les filles ! On se sépare vers cinq heures moins le quart.

Le lendemain lorsque j’appelle Pascou, il me raconte que le dernier carré a veillé jusqu’à sept heures moins le quart, il a débouché la bouteille de whisky hors d’âge que nous lui avions offert, et en a dégusté à petites lampées le liquide ambré au goût tourbé en mangeant l’omelette qu’il venait de faire cuire tandis que César affamé, engloutissait le plat de pâtes qu’il s’était préparé en cuisine.

Une soirée ordinaire des Undertakers !

8 commentaires:

The Undertakers 5 a dit…

Attention !

A mesure que je relis ce compte-rendu, je m'aperçois qu'une ou deux corrections sont nécessaires, ou bien que j'ai oublié un détail important. Il continue donc à évoluer en versions successives. ça devrait se stabiliser rapidement...

Anonyme a dit…

mon tres cher mitch
existe t il un marc ta page virtuel ?
parceque la je dois dire que mes pauvres yeux n en peuvent plus ....

ceci dit tres bô résumé ! je vais de ce pas travailler : un jour mon prince viendra

lolo

Anonyme a dit…

MITCHE , ton texte est à la hauteur de ta prestation ;)encore bravo à tous , nhésitez pas à nous inviter à nouveau lol ,on se produit bientot on pensera à vous...

Unknown a dit…

Super Undertakers ! suis Fan !
bravo pour les textes de compos ! ! ! ! Michel, tu es un poète et un animateur du groupe extraordinaire...ne change rien ! !
Merci de nous avoir fait partager ce moment musikal !!
C'est quand votre prochain concert ? ? j'espère que Warm'Up pourra aussi vous accueillir bientôt ! bizzzzz à tous

The Undertakers 5 a dit…

Merci Claire pour ces encouragements. Tu le sais pour un groupe ça fait toujours chaud au coeur, puisqu'en définitive, c'est pour ça qu'il travaille. La scène, y a rien de meilleur ! pour les textes Poun, Pierrot et moi-même te remercions pour tes appréciations : il est vrai qu'il sont d'une haute tenue littéraire, Pierrot me le dit constamment ! pour la filiation je pensais à Leo Ferré, genre. D'ailleurs quand vous allez vous lancer dans vos compos, j'ai quelques textes à te proposer, des trucs profonds, des sujets de société, qui tournent autour du sens de la vie et des injustice de notre monde :-)
En attendant notre prochaine date, c'est à votre premier concert en public que je désire assister : Je veux danser sur Venus, m'époumoner sur Honky Tonk, Hurler Aïe Aë Ouille, et scander Seven Nation Army sur le rythme puissant de ta batterie.

Ah, au fait.. Les motards du groupe veulent ABSOLUMENT faire une virée en moto avec toi et Solange (ils acceptent Bruno aussi, après discussion). Moi j'ai pas mon permis.. Il faudra que je monte derrière toi !

Bises Nîmoises,
Mitch Le Sage, Sage entre tous les Sages, d'ici, d'ailleurs et au delà (je sais mon surnom de scène est un peu long.. mais tu peux m'appeler Mitch)

The Undertakers 5 a dit…

Lolo, hélas, ce blog n'est pas une liseuse, et donc aucun marquetapage n'est inclus dans les outils de navigation.. ton dernier recours : faire un copier-coller du texte et le coller dans ton Word préféré, au besoin reformater le texte en police 14 pour plus de confort de lecture.. Ou Bien : picorer du texte ici et là, et y revenir par la suite, un peu comme quand on mange des chouchous (bien qu'en ce qui me concerne quand j'ai un paquet de chouchous entre les mains, je ne l'abandonne que lorsqu'il est vide).

Egalement, j'aimerais bien lire ce que tu a pensé de notre prestation, le regard de la pianiste-choriste du groupe, et surtout une vision féminine éclairerait d'une lumière différente les temps forts de cette soirée..

à ta plume donc.

Cricri a dit…

A vous entendre, il semble
Que la musique se fasse sans note….


A l’ombre de la lune,
Sur la place à musique
A chacun, à chacune,
Il est une belle mosaïque,
Qui se mire avec des airs
Dans le vernis des guitares.

Et sous l’arbre de l’imaginaire
Pointe un groupe de joyeux fêtards.

Les frères du rock se lancent
Sur le ‘’do’’ du chanteur, Miche,
Et tous avec son obédience
Jouent habilement et sans triche,
Avec l’indulgence de Pierrot le leader
Et du délicat percussionniste Philippe.
Pascou tout en basse et sans pudeur,
Rythme avec Christian son équipe,
Lololalolo joue sur un piano assis,
Un cochon sur un solex qui balance,
Accolé d’un nouveau sax à facétie
Jean-Paul, qui se risque avec insolence.

Dans un égarement, ils se sont unis
Et le roll on se rocks est heureux
Le temps s’évapore si vite, sa manie,
Que la petite aiguille se fout d’eux
Et ne pourra séparer cette complicité
De ce groupe Undertakers et ce à perpétuité…..


De la part de nouveaux fans convertis
Marie-Cécile & Christophe

The Undertakers 5 a dit…

Alors là......
Scotché !
Jamais des fans ne nous avaient fait ce présent.
Quel Envoi !

avec en plus une contrainte de forme, très oulipesque !
merci à tous les deux , MC&C pour ce post qui nous touche, qui nous pousse, nous chauffe, nous galvanise, nous renforce, et à bientôt nous l'espérons, sur d'autre scènes, en d'autres lieux