Je voudrais revenir un instant sur l’évènement de mercredi soir dernier. Il ne faut pas se mettre martel en tête. Laurent (j’ai appris par Odile qui est plus attentive que moi à ce que disent les gens que Marouani se prénommait Laurent), Laurent donc est ce qu’il est, nous l’avons vu dans un contexte particulier, j’imagine qu’il doit être un peu tendu, empêtré dans des problèmes organisationnels importants. La logistique, les ressources humaines, la réglementation, la recherche constante de financements, le démarchage de tous les sponsors potentiels de la région, les difficultés administratives, les refus et les échecs doivent miner le moral d’un homme à l’approche de l’échéance. Et nous comme tous les artistes, on se la pète un peu bien sur. On aurait voulu de l’amour ,de l’adoration, des compliments, de la reconnaissance. On a rien eu de tout çà. Il est vrai que jusqu’ici on était un peu en terrain conquis, au milieu des nôtres, charitables, compatissants. C’est donc une nouvelle expérience, très intéressante : la confrontation au musicos moyen, à l’égo tout aussi démesuré que le nôtre, empreint de la certitude de son professionnalisme et de son talent. Musicos organisateur de surcroît.
Mais ne soyons pas naïfs : s’il nous a choisis, il ne l’a pas fait par hasard. Il l’avoue lui-même : de nombreux groupes ont répondu présent à son invitation, sauf que bien sur ils demandaient 2000 euros pour leur prestation. Il nous rémunère l’équivalent en nature de 10% de cette somme. Il a eu l’occasion de nous écouter sur le CD fourni par Bruno, et même si c’est sa maman qui a imposé sa volonté, j’imagine que c’est moins sur notre talent que sur nos prétentions (inexistantes) que le choix s’est fait. En gros, il en a pour son argent ! On ne le prend pas en traître. Donc il n’y a pas à s’inquiéter, nous savons ce que nous valons, nous sommes un petit groupe d’amateurs, excellent si on replace tout ça dans son contexte : des gens sans expérience aucune de la chose musicale, qui arrivent à un petit résultat au bout d’un an et demi de travail somme-toute assez dilettante.
Cela, Laurent a du l’intégrer. Il a du faire la balance des avantages et des inconvénients de notre passage.
Avantage :
Quasiment gratuit.
Aucune exigence particulière (loge, limousine, hôtel)
L’heure de passage ne plombera pas la soirée
Inconvénients :
Limités musicalement et vocalement
Nombreux.
Des risques d’émeutes si le public réalise qu’on les a floués sur la marchandise.
A part ça, c’est tout bénef pour lui. Au pire il y aura des huées, mais ça ne durera qu’une demi-heure, en plus ça permettra aux jeunes de se défouler, ça peut donner matière à un article dans les pages faits-divers de Midi Libre, et même, cerise sur le gâteau, il pourra peut-être se dispenser de nous servir les repas vu qu’on se sera tirés comme des voleurs avec la foule à nos trousses, protégeant nos vies derrière les guitares et les éléments de batterie.
Au mieux, les Undertakers gonflés à bloc par un défi insensé se transcendent, la prestation est magique, le public adhère aux compos, c’est la folie, la vente des canettes et autres douceurs explose, Midi Libre le relate en première page le lendemain : C’est le jackpot !
La dernière éventualité, et je crois que ce sera la plus probable, c’est l’indifférence. Rongés par l’angoisse, nous abusons un tout petit peu de cette boisson ambrée aux effets émollients. Sur scène nous nous sentons légèrement perdu sur cette estrade longue comme une piste de 100 mètres et pas plus large que ma salle de bain. Sous le crachin nos instruments crachotent et mon micro décroche. La centaine de passants qui se rendent de la baraque à frites désertée au local des pompiers où on a installé en hâte Mis Monde pour sa dédicace monstre, jettent distraitement un œil sur ces pauvres bougres qui écorchent péniblement Jumping Jack Flash. De temps en temps le haut parleur égrène des infos essentielles du style « le petit kevin attend ses parents à la permanence du samu » ou bien « le propriétaire de la toyota aigo immatriculée « #### ## 30 » est prié de se rapprocher de la sécurité ». Le pigiste de Midi Libre a un peu abusé la veille au soir, il est encore au lit à 4 heures de l’après-midi, il a bien reçu un dossier de presse des Fest’i’fol’ie’s (il ne sait jamais où ils ont foutu les apostrophes, il se dit que franchement ça rime à quoi ces apostrophes ? en se grattant distraitement entre les jambes).
Il se recouche.
Fin de la collaboration Undertakers/fest’ifolie’s (‘tin à quoi ça rime, vraiment, ces apostrophes ? je soupçonne l’erreur typographique)
samedi 19 avril 2008
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10 commentaires:
tu devrais te lancer en politique mon mitch, on voterai pour toi
lolo
Ton commentaire est juste un peu aride, tu devrais essayer de développer tes idées.
P
Tu trouves aussi que c'est plus approprié que chanteur...?
Pas taper Mitch, c'est pour rire.
perfides...
c.
putain de repet
poun
ça c'était de la répète. ça faisait longtemps que ça n'avait pas été aussi productif !
a propos de la grosse repete d'hier,
meditez un peu cette citation
«Si les artistes boivent, c’est qu’ils ont besoin de calmer la sensibilité qui les dévore.»
[ Truman Capote ]
c'est tout a fait nous non?
POUN
J'aurai bien dit autre chose, mais c'est bien tenté Pounet. ;-)
vous avez tous mouru ???
coma éthylique de répète ???
kéké
salut le kéké. c'est toi qu'on ne lisait plus ici. on accélère les répètesd à cause de toi. On joue le samedi aussi. tu vois ce que tu nous force à faire, hein ? alors plus le temps d'écrire forcément.
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