Il est certain que l’augmentation de la fréquence des répètes à deux par semaine a une incidence non négligeable sur ma production de compte-rendus. Faut assurer ! D’autant que je tente aussi de faire une petite promo vidéo pour Sainte Anastasie ainsi qu'un texte de présentation. Pour la vidéo, j’ai révisé mes prétentions à la baisse. Ça va se résumer je pense à un petit diaporama. Une minute vingt, c’est vite passé !Quelques photos à mon sens vont définitivement sceller l’image du groupe dans l'imaginaire du Public, comme cette émouvante image de Pascou et Alain assis, nus, dans un lit, Alain en nuisette d’Odile, Pascou exhibant fièrement une corne d’éléphant en guise de phallus improbable, et d’autres petites choses qui éveilleront sûrement l’intérêt d’un public un peu assommé par les chants celtiques les accordéons et les chorales.
Ce fut une répète du type flash qui nous réunit samedi dernier à la SJM. Tout le monde était présent, si ce n’est Lolo, prise pour la soirée. Odile, rentrée tard du Chambon m’accompagna malgré la fatigue du voyage. Pascou nous exhiba fièrement un nouveau gadget, un « monster-câble » sorte d’artefact serpentiforme épousant les contours de la guitare, destiné à éviter tout débranchement intempestif de la prise jack. Pierrot quant à lui, nous présenta l’expander destiné à booster les qualités d’imitation du piano de Lolo. La brièveté de la soirée, et l’absence de notre pianiste nous empêcha toutefois de le mettre en œuvre.
La non présence de Lololalolo (je hais les répétitions) aurait pu être un handicap sur I’ll be waiting, mais Pierrot releva le défi et reprit à la guitare la partition de piano, ce qui conféra au titre un aspect très intimiste, à la limite du folk, pas déplaisant du tout. Avec Odile nous avions longuement travaillé dans le studio roulant que constituait ma fidèle 107 les passages les plus périlleux du slow. C’est donc avec une relative confiance que nous interprétâmes le morceau.
Auparavant nous avions réalisé le traditionnel marathon musical entamés sur les chapeaux de roue avec Jumping. Le petit soucis tient en ce que ma voix est froide en début de répète, et que Jumping nécessite des qualités vocales que je suis loin d’avoir quand j’attaque le marathon. Sur scène je ne nie pas que débuter par Jumping constituerait un boost indéniable, mais Proud Mary me permettrait au moins de me roder les cordes avant de les attaquer directement au papier de verre des Stones. Au bout de trois chansons, et un soupçon de cointreau, je pris toutefois mon rythme de croisière et tint honorablement ma place dans le groupe, épaulé magistralement par Odile, il est vrai.
Les faits marquants de cette répétition tiennent en deux remarques :
Pierrot était sublime sur la reprise de Lenny, et notre tour de chant dure maintenant une heure.
En délayant un peu, en faisant durer les solos, et en disant quatre mots de temps en temps, on peut atteindre une heure et quart. Soit avec l'entracte au milieu, plus peut être un rappel ou deux : deux heures !
Vers la fin du show, nous avons eu la visite du choriste et de sa moitié, de retour d'un match de foot. Paraît-il que ça marche fort pour Nîmes. Quoiqu'il en soit, le Baou, en présence de sa moitié se garda de chanter, se contentant d'osciller au grès du rythme des quatre titres qu'il ne connaissant pas encore. Ça en dit long d'ailleurs sur son assiduité étant donné que ça fait bien trois mois qu'on les travaille. Les bilans encore et toujours le tiennent éloigné de la scène. Ce doit être une torture pour lui, amoureux qu'il est de la musique et du chant. Les Jean semblèrent avoir plutôt apprécié notre petite représentation, ce qui nous encourage bien sûr à continuer.
Vers 23 heures nous étions invités pour un petit lunch nocturne. Dans cette deuxième partie de soirée je rencontrai Jérôme Isembert et François Lejeune. Ces derniers sont sevrés d'orchestre depuis de longs mois. A leur mine mélancolique je compris que cette inaction musicale leur pesait et qu'ils regardaient avec envie notre fulgurante ascension. Je tentai de leur prodiguer des paroles de réconfort.
Ce fut l'occasion d'écouter François me raconter ses années d'orchestre. Son style était plutôt celui de Ray Ventura. Il m'expliqua les joies, les galères de nombreuses années de concert. Notamment les relations dans le groupe, souvent houleuses tant les personnalités étaient fortes et disparates ; il décrivit les répètes orageuses, les incompatibilités d'humeur, les absences prolongées, les défections de dernière minutes, les séparations, les divorces, l'intégration de nouveaux membres. Au delà des problèmes techniques similaires, je ne retrouvai pas là des équivalences avec notre propre aventure, tant pour l'instant notre jeune formation est plutôt basée sur le consensus, la complicité et l'indulgence. Mais qui sait ce que l'avenir nous réserve, peut-être vivrons nous aussi les joies et les peines inhérente à la cohabitation plus ou moins forcée de musiciens de circonstance.
Cependant la soirée n'était pas terminée. Après cet épisode mondain, nous finîmes notre errance chez Pierrot qui nous convia à un dernier pot autour de l'expander. Ce petit engin est époustouflant, surtout quand on sait que cet objet acheté d'occasion sur ebay a presque 15 ans. A l'époque ce devait être révolutionnaire. Branché sur le clavier de Lolo, il transforme l'instrument en un synthétiseur polyvalent aux sons très crédible. Voilà qui nous ouvre des horizons infinis. Je suis sur que ça va donner un coup de fouet au talent musical de notre Leader Maxsimo qui va trouver là matière à expérimentations fructueuses.
J'ai hâte qu'il mette en musique l'un de nos textes en attente. L'une de ces bluettes légeres et primesautières, voire guillerettes, dont je me flatte de croire qu'elles vont apporter un peu de joie dans les existences moroses de nos fans.
mardi 29 avril 2008
lundi 28 avril 2008
Mon Nouveau Tatouage
le Nouveau tatouage des Undertakers : Rocker à Louer. avec le code-barre qui permet de télécharger le CD du groupe en MP3 compressé.
Libellés :
photomontage
dimanche 27 avril 2008
Locataire
Au début tu crois
Que tout va durer
Et tu places ta foi
Dans l'avenir doré
Et puis tu réalises
Que le temps s'amuse
Que quelqu'un t'abuse
Tu poses tes valises
Et tu regardes autour de toi
Tu n'aimes pas ce que tu vois
Locataire
Tu n'es qu'un locataire
Locataire universel
Locataire
Ca fait pas tes affaires
Locataire universel
Au début tu crois
Que de posséder
Comblera ta foi
Dans l'avenir doré
Et puis tu réalises
Que tu accumules
Des trucs ridicules
Tu poses tes valises
Tu regardes autour de toi
Tu n'aimes pas ce que tu vois
Locataire
Tu n'es qu'un locataire
Locataire universel
Locataire
Ca fait pas tes affaires
Locataire universel
Au début tu crois
Que vouloir aimer
Assouvira ta foi
Dans l'avenir doré
Et puis tu réalises
Qu'il faut que tu assumes
des sentiments posthumes
Tu poses tes valises
Tu regardes autour de toi
Tu n'aimes pas ce que tu vois
Que tout va durer
Et tu places ta foi
Dans l'avenir doré
Et puis tu réalises
Que le temps s'amuse
Que quelqu'un t'abuse
Tu poses tes valises
Et tu regardes autour de toi
Tu n'aimes pas ce que tu vois
Locataire
Tu n'es qu'un locataire
Locataire universel
Locataire
Ca fait pas tes affaires
Locataire universel
Au début tu crois
Que de posséder
Comblera ta foi
Dans l'avenir doré
Et puis tu réalises
Que tu accumules
Des trucs ridicules
Tu poses tes valises
Tu regardes autour de toi
Tu n'aimes pas ce que tu vois
Locataire
Tu n'es qu'un locataire
Locataire universel
Locataire
Ca fait pas tes affaires
Locataire universel
Au début tu crois
Que vouloir aimer
Assouvira ta foi
Dans l'avenir doré
Et puis tu réalises
Qu'il faut que tu assumes
des sentiments posthumes
Tu poses tes valises
Tu regardes autour de toi
Tu n'aimes pas ce que tu vois
samedi 26 avril 2008
L'Hymne à la Voix
J'appelle Jésou ce mercredi soir. La veille j'ai été invité par Nicolas. Il m'a cuisiné une bavette avec de petits légumes qu'il avait achetés le matin même aux halles. Déglacé à la crème fraîche, comme le prépare sa mère : un régal. En conséquence de l'heure tardive de mon retour, je suis crevé et j'explique à Christian que je ne viendrai pas pour la répétition. Mais Pascou ne l'entend pas de cette oreille ! Il m'appelle à son tour pour me signifier que ma présence est requise car il ne nous reste que deux répétitions avant notre premier concert de pentecôte. Sans compter la grosse échéance du 24 mai à Woodsport.
Il a raison : je me dois à mon public.
Je m'exécute donc malgré mon état d'extrême fatigue.
C'est le premier soir où il fait suffisamment doux pour que nous puissions prendre le café sur la terrasse. Le printemps commence à s'installer.
En attendant l'arrivée de Pierrot nous parlons comme à l'accoutumée des journées précédentes, et aussi de la répète du samedi soir.
En effet nous nous sommes réunis de manière impromptue ce samedi dernier, profitant en cela d'une absence de nos femmes pour cause de restaurant. Phil n'ayant pu se libérer, Alain faisant le bilan d'une vie consacrée aux chiffres, c'est le « premier carré » qui s'est retrouvé à la salle Jim Morrison. En l'absence de batteur, Alain V2.0 a repris du service. Cela nous a confirmé la certitude que Phil nous est vraiment indispensable. La mécanique ne remplacera jamais l'âme de l'artiste qui imprime à nos création et nos reprises sa perfection métronomique. A ce propos, Phil, nous avons décidé la prochaine fois, de te faire boire une bouteille entière de limoncello : Il est temps que tu explores ton coté obscur, et que tu nous montres à quoi ressemble Phil le Hyde quand il déjante. Donc prépare-toi, travaille un solo délirant, on veut que tu « mouilles le maillot ». C'est pas normal qu'en fin de séance de larges auréoles de sueur ne trempent pas tes dessous de bras, et que ta chevelure parfaite ne présente aucune imperfection ! D'ailleurs il faut également que tu soignes ton images, donc comme tu le disais, un tatouage tribal sur le bras, peut être un anneau à une oreille me semblent une base acceptable avant des transformations plus lourdes.
Ceci dit, il y a eu comme une petite émotion à retrouver l'ambiance des premiers jours, celle où se jetaient, dans un garage de tôles ondulées par de froides soirées d'hiver les bases du groupe qui s'appelait encore « les green cool chili pépères ». Nous avons bu au plaisir que nous avions de nous retrouver ensemble toutes les semaines. Nous avons passé de longues pauses à refaire le monde, à médire sur tel ou tel et à parler cul. Vers la fin, sur les variations de Pierrot sur notre Blues, spam, il y avait cette atmosphère que j'aime, un peu onirique. Les accords et les impros se déroulaient bien au delà de la durée légale de la chanson, Pascou la basse sur le ventre, jouait allongé sur les fauteuils, Jésou assis accompagnait Pierrot qui, délaissant la guitare scandait les phrases musicales de Jésou à la batterie. Les petits plaisirs simples de l'existence, finalement. Nous évoquâmes la possibilité de prendre un « coach musical » comme le nomme Jésou. Un type qui connaisse la musique et puisse nous apporter son aide dans les arrangements. Pas tout de suite, car de toute façon pour l'heure les jeux sont faits : nous sommes condamnés à travailler les morceaux acquis à ce jour. Pascou et Jésou ont pensé à Antoine Sarkis, mon collègue de travail d'Avignon. Électrochoc salutaire puisque Pierrot, vexé, nous répondit qu'il n'etait point besoin d'un quelconque Sarkis pour coacher Lolo, et que lui Pierrot donnerait toutes les indications nécessaires à notre pianiste pour qu'elle puisse nous accompagner sur un maximum de morceaux.
Le temps de narrer cette soirée dont les qualités musicales valent moins que l'ambiance dans laquelle nous avons baigné, Pierrot arrive.
C'est au tour de Pascou de nous raconter son retour de chez les 2Z la veille. Il y avait tarot, comme toutes les semaines. Le jeu s'accompagne en général de quelques boissons, ce qui fut le cas encore. On the way home, les Richebois furent arrêtés pour contrôle d'identité et de taux d'alcoolémie. Outre qu'il n'avait pas ses papiers, Pascou présentait aussi une ébriété très légère. « vousz tombez mal » répondit-il joyeux au pandore. Heureusement, il fut reconnu par un des policiers : Nicolas, de la Bac, un type du club de karaté de Catou. C'est ainsi que Pascou fut sauvé par ce deus ex machina miraculeux.
La SJM (Salle Jim Morrison) accueille donc ce soir l'équipe quasi complète en l'absence d'Odile, partie en vacances avec Valérie au Chambon. On commence la répète. Je ne sais pas pourquoi, j'ai un bon feeling, je sens d'agréables vibrations dans le déroulement de cette soirée. C'est surprenant comme une humeur peut changer d'un instant à l'autre. Venu un peu à contre-cœur, je me retrouve dans un état d'esprit proche de l'euphorie. Tout se déroule à la perfection, à part les deux ou trois premiers morceaux qui sont entachés de discordances que nous imputons à Jésou avant de reporter nos soupçons sur la basse en aulne 24 carats de Pounet. Eh oui Poune, même la fender doit être accordée régulièrement ! Le barde, innocenté, peut entamer son traditionnel concours de décibels avec le leader maximo. Nous commençons notre travail par I'll be Waiting. Nous la reprenons quatre fois, et ça commence à porter ses fruits, de même que Highway to hell. On peut même espérer les intégrer à notre répertoire dès les concerts de mai. Lolo a bien travaillé ; sur Lenny Kravitz bien sûr mais aussi sur les accompagnements des autres titres. En attendant l'expander qui devrait compléter son piano, elle tire le meilleur du synthé casio. Waiting se finalise, tous les intervenants sont en place, de même que sur Highway ; Marre trouve son final, ainsi que Bête de scène. Je me paye d'ailleurs le luxe, sur ce dernier, de surprendre mes partenaires en tenant une note interminable sur le dernier refrain : Oxygèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèneuuuuuuh !
J'arrête dans un silence religieux. Les regards sont tournés vers moi, empreints de surprise, de crainte, et de respect. On me félicite. Je réponds, plein de gloriole que j'en avais encore sous le coude et que j'aurais pu tenir encore un moment comme ça à pousser mon « contre ut ». Je précise qu'adolescents je savais tenir une apnée qui me permettait de parcourir quatre longueurs de bassin olympique à la piscine Pablo Neruda. Un perfide me fait remarquer que Pablo n'était pas une piscine olympique... Jusqu'où se niche la mesquinerie de certains !
Concernant la partie vocale, au risque de vous paraître bien présomptueux, j'estime avoir fait un gros travail pour améliorer autant que faire se peut ma prestation. Et sincèrement pour une fois j'ai bien aimé ma contribution de ce soir. Je sens ma voix en place, bien dans le tempo, avec une amplitude, sonore et en fréquences, améliorées. J'essaie de tirer le maximum de ma voix limitée, et le travail finalement peut compenser les imperfections, en tous cas dans le cadre que nous nous sommes définis. Je n'avais pas idée avant de commencer cette aventure, à quel point la voix pouvait être aussi un instrument. Pour en jouer il faut en découvrir les capacités, les limites, savoir à certains moments contourner certaines difficultés. J'ai appris aussi que la voix partait d'en bas et qu'on pouvait la moduler sans mettre en jeu des muscles qui la bloquent. C'est surprenant. J'avoue que je jalouse les musiciens, et le miracle qu'ils produisent avec leurs doigts. Cependant mon sentiment évolue à ce sujet. Je me sens plus à ma place. J'ai un rôle à jouer moi aussi.
Tout au long des répétitions, les satisfactions ne sont pas toujours au rendez-vous. Nous avons souvent le sentiment que ça n'avance pas, que c'est médiocre, et le découragement s'installe facilement. Et puis il y a des moments magiques où tout se met en place, ou ça coule de manière fluide, comme une évidence. Nous sommes à l'unisson, nous partageons une même expérience. C'est je crois pour ces petits moments de bonheur pur que je m'investis dans ce groupe.
En manière d'épilogue, je voudrais signaler que pour la première fois Phil a manifesté des signes de fatigue. Je crois qu'à défaut d'avoir mouillé le maillot, il en avait tout de même plein les bras.
C'est bon signe.
Il a raison : je me dois à mon public.
Je m'exécute donc malgré mon état d'extrême fatigue.
C'est le premier soir où il fait suffisamment doux pour que nous puissions prendre le café sur la terrasse. Le printemps commence à s'installer.
En attendant l'arrivée de Pierrot nous parlons comme à l'accoutumée des journées précédentes, et aussi de la répète du samedi soir.
En effet nous nous sommes réunis de manière impromptue ce samedi dernier, profitant en cela d'une absence de nos femmes pour cause de restaurant. Phil n'ayant pu se libérer, Alain faisant le bilan d'une vie consacrée aux chiffres, c'est le « premier carré » qui s'est retrouvé à la salle Jim Morrison. En l'absence de batteur, Alain V2.0 a repris du service. Cela nous a confirmé la certitude que Phil nous est vraiment indispensable. La mécanique ne remplacera jamais l'âme de l'artiste qui imprime à nos création et nos reprises sa perfection métronomique. A ce propos, Phil, nous avons décidé la prochaine fois, de te faire boire une bouteille entière de limoncello : Il est temps que tu explores ton coté obscur, et que tu nous montres à quoi ressemble Phil le Hyde quand il déjante. Donc prépare-toi, travaille un solo délirant, on veut que tu « mouilles le maillot ». C'est pas normal qu'en fin de séance de larges auréoles de sueur ne trempent pas tes dessous de bras, et que ta chevelure parfaite ne présente aucune imperfection ! D'ailleurs il faut également que tu soignes ton images, donc comme tu le disais, un tatouage tribal sur le bras, peut être un anneau à une oreille me semblent une base acceptable avant des transformations plus lourdes.
Ceci dit, il y a eu comme une petite émotion à retrouver l'ambiance des premiers jours, celle où se jetaient, dans un garage de tôles ondulées par de froides soirées d'hiver les bases du groupe qui s'appelait encore « les green cool chili pépères ». Nous avons bu au plaisir que nous avions de nous retrouver ensemble toutes les semaines. Nous avons passé de longues pauses à refaire le monde, à médire sur tel ou tel et à parler cul. Vers la fin, sur les variations de Pierrot sur notre Blues, spam, il y avait cette atmosphère que j'aime, un peu onirique. Les accords et les impros se déroulaient bien au delà de la durée légale de la chanson, Pascou la basse sur le ventre, jouait allongé sur les fauteuils, Jésou assis accompagnait Pierrot qui, délaissant la guitare scandait les phrases musicales de Jésou à la batterie. Les petits plaisirs simples de l'existence, finalement. Nous évoquâmes la possibilité de prendre un « coach musical » comme le nomme Jésou. Un type qui connaisse la musique et puisse nous apporter son aide dans les arrangements. Pas tout de suite, car de toute façon pour l'heure les jeux sont faits : nous sommes condamnés à travailler les morceaux acquis à ce jour. Pascou et Jésou ont pensé à Antoine Sarkis, mon collègue de travail d'Avignon. Électrochoc salutaire puisque Pierrot, vexé, nous répondit qu'il n'etait point besoin d'un quelconque Sarkis pour coacher Lolo, et que lui Pierrot donnerait toutes les indications nécessaires à notre pianiste pour qu'elle puisse nous accompagner sur un maximum de morceaux.
Le temps de narrer cette soirée dont les qualités musicales valent moins que l'ambiance dans laquelle nous avons baigné, Pierrot arrive.
C'est au tour de Pascou de nous raconter son retour de chez les 2Z la veille. Il y avait tarot, comme toutes les semaines. Le jeu s'accompagne en général de quelques boissons, ce qui fut le cas encore. On the way home, les Richebois furent arrêtés pour contrôle d'identité et de taux d'alcoolémie. Outre qu'il n'avait pas ses papiers, Pascou présentait aussi une ébriété très légère. « vousz tombez mal » répondit-il joyeux au pandore. Heureusement, il fut reconnu par un des policiers : Nicolas, de la Bac, un type du club de karaté de Catou. C'est ainsi que Pascou fut sauvé par ce deus ex machina miraculeux.
La SJM (Salle Jim Morrison) accueille donc ce soir l'équipe quasi complète en l'absence d'Odile, partie en vacances avec Valérie au Chambon. On commence la répète. Je ne sais pas pourquoi, j'ai un bon feeling, je sens d'agréables vibrations dans le déroulement de cette soirée. C'est surprenant comme une humeur peut changer d'un instant à l'autre. Venu un peu à contre-cœur, je me retrouve dans un état d'esprit proche de l'euphorie. Tout se déroule à la perfection, à part les deux ou trois premiers morceaux qui sont entachés de discordances que nous imputons à Jésou avant de reporter nos soupçons sur la basse en aulne 24 carats de Pounet. Eh oui Poune, même la fender doit être accordée régulièrement ! Le barde, innocenté, peut entamer son traditionnel concours de décibels avec le leader maximo. Nous commençons notre travail par I'll be Waiting. Nous la reprenons quatre fois, et ça commence à porter ses fruits, de même que Highway to hell. On peut même espérer les intégrer à notre répertoire dès les concerts de mai. Lolo a bien travaillé ; sur Lenny Kravitz bien sûr mais aussi sur les accompagnements des autres titres. En attendant l'expander qui devrait compléter son piano, elle tire le meilleur du synthé casio. Waiting se finalise, tous les intervenants sont en place, de même que sur Highway ; Marre trouve son final, ainsi que Bête de scène. Je me paye d'ailleurs le luxe, sur ce dernier, de surprendre mes partenaires en tenant une note interminable sur le dernier refrain : Oxygèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèneuuuuuuh !
J'arrête dans un silence religieux. Les regards sont tournés vers moi, empreints de surprise, de crainte, et de respect. On me félicite. Je réponds, plein de gloriole que j'en avais encore sous le coude et que j'aurais pu tenir encore un moment comme ça à pousser mon « contre ut ». Je précise qu'adolescents je savais tenir une apnée qui me permettait de parcourir quatre longueurs de bassin olympique à la piscine Pablo Neruda. Un perfide me fait remarquer que Pablo n'était pas une piscine olympique... Jusqu'où se niche la mesquinerie de certains !
Concernant la partie vocale, au risque de vous paraître bien présomptueux, j'estime avoir fait un gros travail pour améliorer autant que faire se peut ma prestation. Et sincèrement pour une fois j'ai bien aimé ma contribution de ce soir. Je sens ma voix en place, bien dans le tempo, avec une amplitude, sonore et en fréquences, améliorées. J'essaie de tirer le maximum de ma voix limitée, et le travail finalement peut compenser les imperfections, en tous cas dans le cadre que nous nous sommes définis. Je n'avais pas idée avant de commencer cette aventure, à quel point la voix pouvait être aussi un instrument. Pour en jouer il faut en découvrir les capacités, les limites, savoir à certains moments contourner certaines difficultés. J'ai appris aussi que la voix partait d'en bas et qu'on pouvait la moduler sans mettre en jeu des muscles qui la bloquent. C'est surprenant. J'avoue que je jalouse les musiciens, et le miracle qu'ils produisent avec leurs doigts. Cependant mon sentiment évolue à ce sujet. Je me sens plus à ma place. J'ai un rôle à jouer moi aussi.
Tout au long des répétitions, les satisfactions ne sont pas toujours au rendez-vous. Nous avons souvent le sentiment que ça n'avance pas, que c'est médiocre, et le découragement s'installe facilement. Et puis il y a des moments magiques où tout se met en place, ou ça coule de manière fluide, comme une évidence. Nous sommes à l'unisson, nous partageons une même expérience. C'est je crois pour ces petits moments de bonheur pur que je m'investis dans ce groupe.
En manière d'épilogue, je voudrais signaler que pour la première fois Phil a manifesté des signes de fatigue. Je crois qu'à défaut d'avoir mouillé le maillot, il en avait tout de même plein les bras.
C'est bon signe.
Libellés :
compte-rendu
samedi 19 avril 2008
I'm Singing In The Rain
Je voudrais revenir un instant sur l’évènement de mercredi soir dernier. Il ne faut pas se mettre martel en tête. Laurent (j’ai appris par Odile qui est plus attentive que moi à ce que disent les gens que Marouani se prénommait Laurent), Laurent donc est ce qu’il est, nous l’avons vu dans un contexte particulier, j’imagine qu’il doit être un peu tendu, empêtré dans des problèmes organisationnels importants. La logistique, les ressources humaines, la réglementation, la recherche constante de financements, le démarchage de tous les sponsors potentiels de la région, les difficultés administratives, les refus et les échecs doivent miner le moral d’un homme à l’approche de l’échéance. Et nous comme tous les artistes, on se la pète un peu bien sur. On aurait voulu de l’amour ,de l’adoration, des compliments, de la reconnaissance. On a rien eu de tout çà. Il est vrai que jusqu’ici on était un peu en terrain conquis, au milieu des nôtres, charitables, compatissants. C’est donc une nouvelle expérience, très intéressante : la confrontation au musicos moyen, à l’égo tout aussi démesuré que le nôtre, empreint de la certitude de son professionnalisme et de son talent. Musicos organisateur de surcroît.
Mais ne soyons pas naïfs : s’il nous a choisis, il ne l’a pas fait par hasard. Il l’avoue lui-même : de nombreux groupes ont répondu présent à son invitation, sauf que bien sur ils demandaient 2000 euros pour leur prestation. Il nous rémunère l’équivalent en nature de 10% de cette somme. Il a eu l’occasion de nous écouter sur le CD fourni par Bruno, et même si c’est sa maman qui a imposé sa volonté, j’imagine que c’est moins sur notre talent que sur nos prétentions (inexistantes) que le choix s’est fait. En gros, il en a pour son argent ! On ne le prend pas en traître. Donc il n’y a pas à s’inquiéter, nous savons ce que nous valons, nous sommes un petit groupe d’amateurs, excellent si on replace tout ça dans son contexte : des gens sans expérience aucune de la chose musicale, qui arrivent à un petit résultat au bout d’un an et demi de travail somme-toute assez dilettante.
Cela, Laurent a du l’intégrer. Il a du faire la balance des avantages et des inconvénients de notre passage.
Avantage :
Quasiment gratuit.
Aucune exigence particulière (loge, limousine, hôtel)
L’heure de passage ne plombera pas la soirée
Inconvénients :
Limités musicalement et vocalement
Nombreux.
Des risques d’émeutes si le public réalise qu’on les a floués sur la marchandise.
A part ça, c’est tout bénef pour lui. Au pire il y aura des huées, mais ça ne durera qu’une demi-heure, en plus ça permettra aux jeunes de se défouler, ça peut donner matière à un article dans les pages faits-divers de Midi Libre, et même, cerise sur le gâteau, il pourra peut-être se dispenser de nous servir les repas vu qu’on se sera tirés comme des voleurs avec la foule à nos trousses, protégeant nos vies derrière les guitares et les éléments de batterie.
Au mieux, les Undertakers gonflés à bloc par un défi insensé se transcendent, la prestation est magique, le public adhère aux compos, c’est la folie, la vente des canettes et autres douceurs explose, Midi Libre le relate en première page le lendemain : C’est le jackpot !
La dernière éventualité, et je crois que ce sera la plus probable, c’est l’indifférence. Rongés par l’angoisse, nous abusons un tout petit peu de cette boisson ambrée aux effets émollients. Sur scène nous nous sentons légèrement perdu sur cette estrade longue comme une piste de 100 mètres et pas plus large que ma salle de bain. Sous le crachin nos instruments crachotent et mon micro décroche. La centaine de passants qui se rendent de la baraque à frites désertée au local des pompiers où on a installé en hâte Mis Monde pour sa dédicace monstre, jettent distraitement un œil sur ces pauvres bougres qui écorchent péniblement Jumping Jack Flash. De temps en temps le haut parleur égrène des infos essentielles du style « le petit kevin attend ses parents à la permanence du samu » ou bien « le propriétaire de la toyota aigo immatriculée « #### ## 30 » est prié de se rapprocher de la sécurité ». Le pigiste de Midi Libre a un peu abusé la veille au soir, il est encore au lit à 4 heures de l’après-midi, il a bien reçu un dossier de presse des Fest’i’fol’ie’s (il ne sait jamais où ils ont foutu les apostrophes, il se dit que franchement ça rime à quoi ces apostrophes ? en se grattant distraitement entre les jambes).
Il se recouche.
Fin de la collaboration Undertakers/fest’ifolie’s (‘tin à quoi ça rime, vraiment, ces apostrophes ? je soupçonne l’erreur typographique)
Mais ne soyons pas naïfs : s’il nous a choisis, il ne l’a pas fait par hasard. Il l’avoue lui-même : de nombreux groupes ont répondu présent à son invitation, sauf que bien sur ils demandaient 2000 euros pour leur prestation. Il nous rémunère l’équivalent en nature de 10% de cette somme. Il a eu l’occasion de nous écouter sur le CD fourni par Bruno, et même si c’est sa maman qui a imposé sa volonté, j’imagine que c’est moins sur notre talent que sur nos prétentions (inexistantes) que le choix s’est fait. En gros, il en a pour son argent ! On ne le prend pas en traître. Donc il n’y a pas à s’inquiéter, nous savons ce que nous valons, nous sommes un petit groupe d’amateurs, excellent si on replace tout ça dans son contexte : des gens sans expérience aucune de la chose musicale, qui arrivent à un petit résultat au bout d’un an et demi de travail somme-toute assez dilettante.
Cela, Laurent a du l’intégrer. Il a du faire la balance des avantages et des inconvénients de notre passage.
Avantage :
Quasiment gratuit.
Aucune exigence particulière (loge, limousine, hôtel)
L’heure de passage ne plombera pas la soirée
Inconvénients :
Limités musicalement et vocalement
Nombreux.
Des risques d’émeutes si le public réalise qu’on les a floués sur la marchandise.
A part ça, c’est tout bénef pour lui. Au pire il y aura des huées, mais ça ne durera qu’une demi-heure, en plus ça permettra aux jeunes de se défouler, ça peut donner matière à un article dans les pages faits-divers de Midi Libre, et même, cerise sur le gâteau, il pourra peut-être se dispenser de nous servir les repas vu qu’on se sera tirés comme des voleurs avec la foule à nos trousses, protégeant nos vies derrière les guitares et les éléments de batterie.
Au mieux, les Undertakers gonflés à bloc par un défi insensé se transcendent, la prestation est magique, le public adhère aux compos, c’est la folie, la vente des canettes et autres douceurs explose, Midi Libre le relate en première page le lendemain : C’est le jackpot !
La dernière éventualité, et je crois que ce sera la plus probable, c’est l’indifférence. Rongés par l’angoisse, nous abusons un tout petit peu de cette boisson ambrée aux effets émollients. Sur scène nous nous sentons légèrement perdu sur cette estrade longue comme une piste de 100 mètres et pas plus large que ma salle de bain. Sous le crachin nos instruments crachotent et mon micro décroche. La centaine de passants qui se rendent de la baraque à frites désertée au local des pompiers où on a installé en hâte Mis Monde pour sa dédicace monstre, jettent distraitement un œil sur ces pauvres bougres qui écorchent péniblement Jumping Jack Flash. De temps en temps le haut parleur égrène des infos essentielles du style « le petit kevin attend ses parents à la permanence du samu » ou bien « le propriétaire de la toyota aigo immatriculée « #### ## 30 » est prié de se rapprocher de la sécurité ». Le pigiste de Midi Libre a un peu abusé la veille au soir, il est encore au lit à 4 heures de l’après-midi, il a bien reçu un dossier de presse des Fest’i’fol’ie’s (il ne sait jamais où ils ont foutu les apostrophes, il se dit que franchement ça rime à quoi ces apostrophes ? en se grattant distraitement entre les jambes).
Il se recouche.
Fin de la collaboration Undertakers/fest’ifolie’s (‘tin à quoi ça rime, vraiment, ces apostrophes ? je soupçonne l’erreur typographique)
Libellés :
chronique,
compte-rendu,
concert
jeudi 17 avril 2008
Un Enigmatique Organisateur
Que faut-il penser de cette soirée ? J'ai un sentiment assez mitigé. On s'est donné rendez-vous pour attendre la venue de l'organisateur de festifolie's, la manifestation qui doit accueillir notre concert du 31 mai. A notre arrivée, tout le monde est là autour de la table de la cuisine. L'organisateur également est présent. C'est un homme assez jeune entre 28 et trente ans. Il est mince, brun, le visage fin et fermé. Il porte des lunettes, est vêtu d'un blouson noir. Au fil de la conversation, je m'aperçois que ce n'est pas vraiment un drille. Sa personne dégage une sorte de tristesse maussade. Il prend sa fonction très au sérieux et ne se laisse pas aller à la plaisanterie. Il nous montre la plaquette de la journée. IL en a une pile, nous commençons à nous servir, mais il nous avertit gentiment : Si vus devez en prendre beaucoup elles sont à 1€ pièce. Ce qui douche un peu notre enthousiasme. Finalement il nous en donne 5. Dans les pages intérieures du fascicule format A4 plié en trois, figure notre Groupe. Comme il est situé en page centrale, tout en haut, on dirait que nous sommes les vedettes de ce festival. Nous rigolons car « Christian Fabre » figure dessous comme responsable de notre formation. Faudrait pas qu'il prenne la grosse tête maintenant qu'il est le leader de notre orchestre ! Ça nous facilitera les choses pour l'avenir : C'est lui désormais qui sera notre intermédiaire auprès des interlocuteurs. Voilà une bonne chose de faite.
J'imagine que l'homme nous a décliné son identité, mais comme à l'accoutumée, je l'ai oubliée trente secondes après. Pour plus de commodité, je le nommerai donc « M. Marouani ».
Marouani nous explique donc les conditions de notre prestation : Ça prend des allures de briefing de campagne, il s'exprime d'une voix plutôt monocorde, parfois légèrement hésitante, son visage est inexpressif. Il reste imperturbable à nos facéties. Il trace sa route et s'inquiète peu de ce qui se passe autour. En gros, il ne respire pas la joie de vivre. Ce n'est pas l'idée que je me faisais d'un organisateur de spectacles. Je voyais ça plus déjanté, plus showbiz, paillettes, bling-bling. Un communicateur, avec du charisme. Un tribun, doué pour le dialogue et la négociation, un type au top dans la communication, drôle, qui nous aurait raconté des anecdotes sur le milieu artistique, enfin un type qui nous fasse rêver, quoi.
Il poursuit son rapport de police :
Pour les répétitions, elles se dérouleront le vendredi après midi, ou bien le samedi matin. Il faut amener la batterie, et du reste, tout notre bazar.
Marouani nous questionne sur la nature de notre matériel, ls marques, les puissances, les modes de raccordement, sur le nombre et la fonction des musiciens. On est le plus gros groupe musical du jour ! Un musicien de plus et ça posait des problèmes de sonorisation ! Il note scrupuleusement nos réponses, commençant à prévoir les branchements qu'il devra mettre en place. Il y aura 5 retour sur scène pour qu'on puisse s'entendre. Il appelle ça des « bains de pied ». Pourvu qu'on ne prenne pas froid. je suis fragile des pieds. La sono proprement dite développera 3 kilowatts de puissance. Il nous apprend qu'en fait nous allons jouer sur le podium du défilé de mode qui se tiendra le samedi matin. Ce podium fera une trentaine de mètres de long sur 3m80 de large. Surprenant. Dans un premier temps je pensais qu'on serait au fond du podium, et qu'ainsi je pourrais comme les mannequins me déplacer tout au long de la piste qui serait entouré du public. En fait nous serons en bout de cette longue estrade. Je nous imagine bien en file indienne, étirés sur les trente mètres de la scène. Ingénument je m'enquiers des éclairages ce qui pour une fois tire un sourire à Marouani : A 4h de l'après-midi, nous ne devrions pas avoir trop de problèmes de ce coté-là. Par contre aucune protection en cas de pluie. Nous devrons jouer même s'il y a une petite ondée. Il a pris des assurances en cas d'intempéries. C'est très précis : on ne joue pas à partir d'une précipitation de 7 mm d'eau constatée par huissier ! Au niveau de l'organisation, il y aura des flics, des secouristes, des vigiles et des maîtres chiens. Jésou assure qu'il y aura aussi un nageur de combat, et un sousmarin au cas où !
La manifestation se passe sur un terrain de la commune, mais le parking a été loué à des paysans du coin. Ces derniers se sont mieux débrouillés que nous. Ceci dit Marouani nous fait miroiter que si notre prestation de cette année est bonne, l'année prochaine nous pourrons avoir des prétentions financières et même jouer en première partie du spectacle du soir. Nous apprenons que Marouani est le violoniste du groupe de country qui passe juste avant les sexy-follies. Il table sur huit à dix mille personnes le soir, et entre mille et deux mille lors de notre passage à 16 heures. Ses billets sont vendus à le Fnac et chez Carrouf. Il nous en montre un carnet, sans doute dans l'espoir qu'on lui en prenne, mais nous sommes fidèle à notre résolution de ne rien payer pour notre concert. Nous prenons le parti de mépriser ses places assises.
D'ailleurs nous allons recevoir nos accréditations, des pass VIP pour garer nos voitures, les tickets d'entrée et de repas et je ne sais trop quels avantages encore. Le "repas" se résumera à une assiette froide d'après ce que j'ai compris. Marouani aborde aussi le coté merchandising et promo : Nous avons le droit de mettre en vente notre CD, celui de distribuer des flyers du groupe dans les tentes VIP des sponsors. Nous pouvons étaler une banderole au pied du podium, vendre tous produits dérivés que nous jugerons utiles : briquets casquettes, Tshirts, préservatifs. Nous devons lui fournir une vidéo de 1mn20 maximum pour qu'elle tourne en boucle avec les messages publicitaires des sponsors et des autres formations. Et enfin, cerise sur le gâteau, l'animateur de la soirée nous présentera avant que nous montions sur scène. Je dois fournir une biographie du groupe : notre vie, notre oeuvre ! Ça va être gratiné je pense.
Tandis qu'il continue à présenter cette journée exceptionnelle qui fera date dans le Landerneau des manifestations musicales du pays, à l'égale du printemps de Bourges ou des Francofollies de La Rochelle, Nous commençons à descendre à la salle Jim Morrison pour brancher les machines. Finalement il nous rejoint pour écouter la répétition.
Nous sommes prêts assez rapidement, nous l'installons sur l'un des fauteuils et nous attaquons. Il est assis, bras croisé. Il refuse toute boisson. Je suis l'ordre de notre premier tour de chant, ça nous permet de nous mettre en jambe tranquillement. Proud Mary, Ecolosong etc... De temps en temps je jette un regard à la dérobée vers notre spectateur d'un soir. Il ne manifeste que peu de réactions. De marbre il écoute. La musique est forte, mais tout de même j'arrive à m'entendre. Je me sens en voix ce soir. Je m'essaie même à quelques petits commentaires entre les morceaux et une chorégraphies durant Whatever. TOut ça est un peu tronqué bien sût, à cause du plafond un peu bas, mes moulinets et mes sauts sont plus esquissés que réellement tentés, mais j'espère tout de même que ça lui donnera une idée de l'incroyable énergie que nous dégageons dans les conditions normales du direct.
J'ai pris la mesure du personnage maintenant. Je pense qu'il ne veut rien manifester afin d'être plus libre quant à sa décision finale. Toutefois sur certains morceaux il ne peut s'empêcher de marquer un peu le rythme, (un doigts frémit, un pied semble marquer subrepticement le tempo), parfois il hoche la tête, ou ferme les yeux, ce que j'interprète comme une manifestation intense d'une émotion difficilement contenue. Jusqu'à notre dernier titre, Caroline, j'ai l'impression que nous avons plutôt bien tenu le choc. Notamment, il m'a semblé que nous avions produit une excellente version de Jumping jack Flash. Malgré un Pierrot rendu un peu bougon par la froideur de Marouani (il trouve que ce dernier se la pète un peu), il y de la chaleur et du rythme dans notre interprétation. C'est plutôt P&C (propre et carré). Je me sens en voix, je la pousse bien par le ventre, et comme je l'ai lu dans un article, j'imagine que mon ventre est une cornemuse et que l'air doit s'en échapper de manière régulière, à pression constante.
Malheureusement juste avant Caroline, il y a un soucis avec la guitare de Jésou. Elle ne sonne pas bien (elle a comme un son de banjo), et Pierrot trafique sur son ampli pour régler ça. Là je ne sais pas pourquoi, le charme est rompu, et chacun s'empêtre dans sa partie. Grâce à Dieu, Marouani ne lève pas un sourcil : il n e s'est apperçu de rien) Ce n'est pas catastrophique, mais nous ne sortons pas ce morceau à l'optimum de ce que nous pouvons donner. Ça manque de pêche, je chante mal, des accords sont manqués.
Pour la suite, il reste ce que Pierrot appelle le « chantier » : AC/DC, Lenny Kravitz, Marre et Bête de Scène. Déstabilisés par Caroline nous ne nous éclatons vraiment pas sur ces quatre derniers titres. La séance s'achève donc en demi-teinte. C'est la fin, et pour tout dire on a envie que Marouani nous laisse un peu entre nous maintenant. Pacou prétexte une cigarette pour donner le signal de la pause. Nous remontons sur la terrasse. Marouani, qui ne fume pas profite de ce breack pour prendre congé. Sans oser trop demander son impression, nous aimerions tout de même bien avoir un commentaire. Las, l'homme est toujours aussi laconique. Il nous confirme qu'il nous appellera pour nous communiquer la date, et qu'il va travailler à notre sonorisation. Il se fend tout de même d'un « c'est encourageant » et rajoute, « les reprises c'était pas mal, pour les compos bien sur je ne les connaissais pas... »
Débrouillons-nous donc avec ça !
Après son départ, nous sommes un peu dans le flou. Pierrot, musicien pessimiste par essence, pense que Marouani a forcément trouvé ça à chier, rejoint en cela par Lolo. Moi je ne sais que penser. Sur nos titres confirmés, je pense que nous avons joué à notre bon niveau. Maintenant, est ce que ce sera suffisant pour embraser les foules ? Nous verrons bien le 31 mai. Mais je me fais tout de même la réflexion qu'il nous a fallu 9 mois pour répéter 8 chansons, et que depuis 6 mois nous peinons à en rajouter quatre à notre répertoire. Peut-être pour ces dernières avons nous placé la barre plus haut ? Sans doute aussi travaillons-nous moins. Sur les derniers mois de notre première saison, nous nous réunissions deux fois par semaine.
En attendant, Marouani ne nous a pas rassurés, et ce n'est pas grâce à ses encouragements que nous conforterons notre confiance en nous. Bon, à sa décharge, Marouani est expert comptable stagiaire "en plus" d'être organisateur de spectacle. Il n'a jamais voulu passer le machin qui lui permettrait d'être expert comptable tout court.. Ça me rappelle quelqu'un....
J'imagine que l'homme nous a décliné son identité, mais comme à l'accoutumée, je l'ai oubliée trente secondes après. Pour plus de commodité, je le nommerai donc « M. Marouani ».
Marouani nous explique donc les conditions de notre prestation : Ça prend des allures de briefing de campagne, il s'exprime d'une voix plutôt monocorde, parfois légèrement hésitante, son visage est inexpressif. Il reste imperturbable à nos facéties. Il trace sa route et s'inquiète peu de ce qui se passe autour. En gros, il ne respire pas la joie de vivre. Ce n'est pas l'idée que je me faisais d'un organisateur de spectacles. Je voyais ça plus déjanté, plus showbiz, paillettes, bling-bling. Un communicateur, avec du charisme. Un tribun, doué pour le dialogue et la négociation, un type au top dans la communication, drôle, qui nous aurait raconté des anecdotes sur le milieu artistique, enfin un type qui nous fasse rêver, quoi.
Il poursuit son rapport de police :
Pour les répétitions, elles se dérouleront le vendredi après midi, ou bien le samedi matin. Il faut amener la batterie, et du reste, tout notre bazar.
Marouani nous questionne sur la nature de notre matériel, ls marques, les puissances, les modes de raccordement, sur le nombre et la fonction des musiciens. On est le plus gros groupe musical du jour ! Un musicien de plus et ça posait des problèmes de sonorisation ! Il note scrupuleusement nos réponses, commençant à prévoir les branchements qu'il devra mettre en place. Il y aura 5 retour sur scène pour qu'on puisse s'entendre. Il appelle ça des « bains de pied ». Pourvu qu'on ne prenne pas froid. je suis fragile des pieds. La sono proprement dite développera 3 kilowatts de puissance. Il nous apprend qu'en fait nous allons jouer sur le podium du défilé de mode qui se tiendra le samedi matin. Ce podium fera une trentaine de mètres de long sur 3m80 de large. Surprenant. Dans un premier temps je pensais qu'on serait au fond du podium, et qu'ainsi je pourrais comme les mannequins me déplacer tout au long de la piste qui serait entouré du public. En fait nous serons en bout de cette longue estrade. Je nous imagine bien en file indienne, étirés sur les trente mètres de la scène. Ingénument je m'enquiers des éclairages ce qui pour une fois tire un sourire à Marouani : A 4h de l'après-midi, nous ne devrions pas avoir trop de problèmes de ce coté-là. Par contre aucune protection en cas de pluie. Nous devrons jouer même s'il y a une petite ondée. Il a pris des assurances en cas d'intempéries. C'est très précis : on ne joue pas à partir d'une précipitation de 7 mm d'eau constatée par huissier ! Au niveau de l'organisation, il y aura des flics, des secouristes, des vigiles et des maîtres chiens. Jésou assure qu'il y aura aussi un nageur de combat, et un sousmarin au cas où !
La manifestation se passe sur un terrain de la commune, mais le parking a été loué à des paysans du coin. Ces derniers se sont mieux débrouillés que nous. Ceci dit Marouani nous fait miroiter que si notre prestation de cette année est bonne, l'année prochaine nous pourrons avoir des prétentions financières et même jouer en première partie du spectacle du soir. Nous apprenons que Marouani est le violoniste du groupe de country qui passe juste avant les sexy-follies. Il table sur huit à dix mille personnes le soir, et entre mille et deux mille lors de notre passage à 16 heures. Ses billets sont vendus à le Fnac et chez Carrouf. Il nous en montre un carnet, sans doute dans l'espoir qu'on lui en prenne, mais nous sommes fidèle à notre résolution de ne rien payer pour notre concert. Nous prenons le parti de mépriser ses places assises.
D'ailleurs nous allons recevoir nos accréditations, des pass VIP pour garer nos voitures, les tickets d'entrée et de repas et je ne sais trop quels avantages encore. Le "repas" se résumera à une assiette froide d'après ce que j'ai compris. Marouani aborde aussi le coté merchandising et promo : Nous avons le droit de mettre en vente notre CD, celui de distribuer des flyers du groupe dans les tentes VIP des sponsors. Nous pouvons étaler une banderole au pied du podium, vendre tous produits dérivés que nous jugerons utiles : briquets casquettes, Tshirts, préservatifs. Nous devons lui fournir une vidéo de 1mn20 maximum pour qu'elle tourne en boucle avec les messages publicitaires des sponsors et des autres formations. Et enfin, cerise sur le gâteau, l'animateur de la soirée nous présentera avant que nous montions sur scène. Je dois fournir une biographie du groupe : notre vie, notre oeuvre ! Ça va être gratiné je pense.
Tandis qu'il continue à présenter cette journée exceptionnelle qui fera date dans le Landerneau des manifestations musicales du pays, à l'égale du printemps de Bourges ou des Francofollies de La Rochelle, Nous commençons à descendre à la salle Jim Morrison pour brancher les machines. Finalement il nous rejoint pour écouter la répétition.
Nous sommes prêts assez rapidement, nous l'installons sur l'un des fauteuils et nous attaquons. Il est assis, bras croisé. Il refuse toute boisson. Je suis l'ordre de notre premier tour de chant, ça nous permet de nous mettre en jambe tranquillement. Proud Mary, Ecolosong etc... De temps en temps je jette un regard à la dérobée vers notre spectateur d'un soir. Il ne manifeste que peu de réactions. De marbre il écoute. La musique est forte, mais tout de même j'arrive à m'entendre. Je me sens en voix ce soir. Je m'essaie même à quelques petits commentaires entre les morceaux et une chorégraphies durant Whatever. TOut ça est un peu tronqué bien sût, à cause du plafond un peu bas, mes moulinets et mes sauts sont plus esquissés que réellement tentés, mais j'espère tout de même que ça lui donnera une idée de l'incroyable énergie que nous dégageons dans les conditions normales du direct.
J'ai pris la mesure du personnage maintenant. Je pense qu'il ne veut rien manifester afin d'être plus libre quant à sa décision finale. Toutefois sur certains morceaux il ne peut s'empêcher de marquer un peu le rythme, (un doigts frémit, un pied semble marquer subrepticement le tempo), parfois il hoche la tête, ou ferme les yeux, ce que j'interprète comme une manifestation intense d'une émotion difficilement contenue. Jusqu'à notre dernier titre, Caroline, j'ai l'impression que nous avons plutôt bien tenu le choc. Notamment, il m'a semblé que nous avions produit une excellente version de Jumping jack Flash. Malgré un Pierrot rendu un peu bougon par la froideur de Marouani (il trouve que ce dernier se la pète un peu), il y de la chaleur et du rythme dans notre interprétation. C'est plutôt P&C (propre et carré). Je me sens en voix, je la pousse bien par le ventre, et comme je l'ai lu dans un article, j'imagine que mon ventre est une cornemuse et que l'air doit s'en échapper de manière régulière, à pression constante.
Malheureusement juste avant Caroline, il y a un soucis avec la guitare de Jésou. Elle ne sonne pas bien (elle a comme un son de banjo), et Pierrot trafique sur son ampli pour régler ça. Là je ne sais pas pourquoi, le charme est rompu, et chacun s'empêtre dans sa partie. Grâce à Dieu, Marouani ne lève pas un sourcil : il n e s'est apperçu de rien) Ce n'est pas catastrophique, mais nous ne sortons pas ce morceau à l'optimum de ce que nous pouvons donner. Ça manque de pêche, je chante mal, des accords sont manqués.
Pour la suite, il reste ce que Pierrot appelle le « chantier » : AC/DC, Lenny Kravitz, Marre et Bête de Scène. Déstabilisés par Caroline nous ne nous éclatons vraiment pas sur ces quatre derniers titres. La séance s'achève donc en demi-teinte. C'est la fin, et pour tout dire on a envie que Marouani nous laisse un peu entre nous maintenant. Pacou prétexte une cigarette pour donner le signal de la pause. Nous remontons sur la terrasse. Marouani, qui ne fume pas profite de ce breack pour prendre congé. Sans oser trop demander son impression, nous aimerions tout de même bien avoir un commentaire. Las, l'homme est toujours aussi laconique. Il nous confirme qu'il nous appellera pour nous communiquer la date, et qu'il va travailler à notre sonorisation. Il se fend tout de même d'un « c'est encourageant » et rajoute, « les reprises c'était pas mal, pour les compos bien sur je ne les connaissais pas... »
Débrouillons-nous donc avec ça !
Après son départ, nous sommes un peu dans le flou. Pierrot, musicien pessimiste par essence, pense que Marouani a forcément trouvé ça à chier, rejoint en cela par Lolo. Moi je ne sais que penser. Sur nos titres confirmés, je pense que nous avons joué à notre bon niveau. Maintenant, est ce que ce sera suffisant pour embraser les foules ? Nous verrons bien le 31 mai. Mais je me fais tout de même la réflexion qu'il nous a fallu 9 mois pour répéter 8 chansons, et que depuis 6 mois nous peinons à en rajouter quatre à notre répertoire. Peut-être pour ces dernières avons nous placé la barre plus haut ? Sans doute aussi travaillons-nous moins. Sur les derniers mois de notre première saison, nous nous réunissions deux fois par semaine.
En attendant, Marouani ne nous a pas rassurés, et ce n'est pas grâce à ses encouragements que nous conforterons notre confiance en nous. Bon, à sa décharge, Marouani est expert comptable stagiaire "en plus" d'être organisateur de spectacle. Il n'a jamais voulu passer le machin qui lui permettrait d'être expert comptable tout court.. Ça me rappelle quelqu'un....
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lundi 14 avril 2008
Access Prime Time, Prime Time, et 2ème Partie de Soirée
Ca fait deux jours que j'ai une idée assez précise de ce que je vais écrire dans le présent billet. Paradoxalement, du coup, je peine à m'y mettre ! D'habitude lorsque j'entame cette page blanche, je n'ai pas une vision très claire de ce qui va en sortir. Je laisse vagabonder mes doigts sur le clavier, et finalement le texte s'élabore avec une sorte de volonté propre qui souvent me surprend. Comme si ce n'était pas moi qui écrivait, comme s'il existait « un peuple de la feuille » comme on parlerait d'un peuple de la forêt, invisible, mystérieux, qui serait la véritable âme du lieu. Le peuple de la feuille guide mes pensées, et à travers moi transmet ses intentions. Comme toutes les communautés d'individus, le peuple de la feuille est agité de courants, de factions, qui tour a tour prennent le pouvoir, orientant mes écrits dans des directions imprévisibles. Il aimerait avoir toujours le contrôle, mais parfois je me rebelle et son emprise sur moi est moins forte, les liens qu'il a tissés se dénouent, je ne suis plus son porte-parole, je reprends mon indépendance : On s'en aperçoit car le texte redevient terne et plat, sans intérêt, privé de l'infini sagesse du Peuple. En général c'est quand je recolle à la réalité que le hiatus se creuse, ainsi dans ce qui va suivre :
le peuple de la feuille
Acces Prime Time :
Le mercredi, rue des Tourterelles, à Bouillargues, c'est spaghettis ! Car Odile au sortir de son travail, enchaîne sur son cours d'espagnol et rentre vers vingt heures. Donc pas le temps de mitonner un bon petit plat, et de mon coté mes compétences culinaires sont limitées. Par ailleurs j'adore les pâtes, comme tous les gosses. J'en fais une plâtrée, abondamment additionnée de sauce tomate et d'emmental râpe. C'est délicieux. En plus, avant l'effort de la répète, ça constitue un apport de sucres lents non négligeable. Comme tous les performers je ne dois pas être à cours de calories pour pousser ma voix, et je ne pourrais envisager de n'être pas à mon niveau optimal et de ce fait trébucher sur le final de « Highway to Hell » par insuffisance de préparation.
Tout cela s'apparente à un entraînement sportif de haut niveau, on ne peut pas être au top d'un coup ! De la même manière qu'un haltérophile soulève des poids considérables en rajoutant de la fonte par paliers successifs, il me faut aussi gérer cette montée en puissance de mon organe. Je m'y pépare dès le matin en voiture, je consacre une partie de mon trajet vers la Cité des Papes en vocalises diverses, expérimentant des intonations improbables, explorant mes registres vocaux, en général sur la chronique économique de Jean-Marc Sylvestre à 7h20 sur France Inter. Les horreurs qu'il met en lumières sur fond de mondialisation libérale effrénée facilitent mon potentiel explosif vocal. Le retour d'Avignon est en général consacré à un marathon de la voix, qui me permet de réviser nos principaux titres sur le lecteur CD de bord de ma fidèle 107.
Mais revenons au concret.
Lorsque nous sommes arrivés chez les Chapoton, pour ainsi dire en Prime Time (poursuivons la comparaison télévisuelle), les musiciens étaient déjà installé dans la salle Jim Morrison, alors qu'à l'étage Sylvie, sa maman et sa soeur michèle finissaient le repas. C'est donc sans trop nous attarder que nous avons rejoint le groupe occupé à réviser. Pas de gadget nouveau cette fois-ci pour troubler notre concentration. Chacun s'est installé à sa place et le marathon a commencé. Pas de lotosong non plus, je me suis contenté de suivre l'ordre du cahier de chant, celui de nos premières répètes, avant que Jako ne nous suggère un arrangement différent dans l'enchaînement de notre répertoire afin de l'harmoniser. Odile, épuisée, est restée à Bouillargues, c'est donc, en l'absence récurrente d'Alain en congés de Bilans, sans choristes que s'est déroulée la séance.
Rappelons qu'à l'instar des intermittents du spectacle, Alain ne travaille pas toute l'année. C'est un saisonnier, comme les moniteurs de ski ou les plagistes, les vendeuses de chichis. il ne travaille que trois mois par an. C'est « la Période des Bilans ». Il nous fait le coup tous les ans et s'enferme dans sa bulle durant le trimestre janvier-avril (ouais je sais, c'est un trimestre de quatre mois, mais je ne suis pas comptable, moi). Le reste du temps il recharge les batteries et vit sur l'argent escroq.. amassé durant ses trois mois d'activités.
Quoi qu'il en soit le marathon est correct, sans être un feu d'artifice. Nous atteignons tout de même notre pic de performance sur Caroline, qui recueille un satisfecit. L'absence de choriste se fait cruellement sentir. On joue carré, ce n'est déjà pas si mal.
A la pause, il nous faut tout de même aborder le douloureux problème de notre concert du 31 mai. Ce que je nommerai « l'Affaire de Sainte-Anastasie ».
Si vous avez suivi les commentaires précédents, vous avez du lire notre surprise concernant la fameuse entrée à sept euros qui nous est demandée par l'organisation. Comme ça, sorti de son contexte, ça paraît un peu fort le café qu'en tant qu'artistes quasi-bénévoles, il nous faille en plus payer l'entrée du site. J'imagine tout à fait l'organisateur d'un concert au stade de France demander à Johny de bien vouloir régler l'entrée pour monter sur scène. Bien sûr je grossis le trait, et je ne mets pas en parallèle nos carrières respectives. Mais tout de même, nous avons notre fierté : comment pouvons-nous accepter de devoir débourser quoi que ce soit pour nous produire en spectacle ? Jouer gratuitement c'est la limite basse que nous nous sommes fixée. Alors qu'en est-il exactement ?
D'une part notre repas est assuré. C'est l'équivalent de 10 euros. Et d'autre part les 7€ correspondent à une place assise au spectacle du soir. Mais en fait d'après ce que j'ai compris, il s'agit d'un dîner-spectacle. Donc faut-il assister au spectacle pour que notre repas soit servi ? Peut on assister au spectacle et manger debout ? Peut on manger d'abord, puis regarder le spectacle debout gratuitement ? Est-il possible de manger assis, mais en tournant le dos à la scène ? Doit-on manger sur scène entre deux morceaux ? Tout simplement, est-il possible de manger, assis, et shunter le spectacle ? D'une manière générale, à quelle heure allons-nous manger ? Plus lapidairement, qu'allons-nous manger ?
Les combinaisons, vous le voyez, sont multiples, toutes également alléchantes. Comment faire un choix ?
De notre conversation animée, il ressort que nous ne sommes pas spécialement focalisés sur le spectacle. Les sexy follies doivent constituer un show passionnant, mais nous pourrions assez facilement en faire le deuil. Certes ce serait une réelle déception, après les saxos et les joyeuses chorales, de rater le clou tant attendu de la soirée, mais je pense qu'il serait possible de surmonter ce choc. N'oublions pas en outre que nous passons à 16 heures et que tout est plié à 16h30. Aurons-nous la force et la patience d'attendre jusqu'à 21h notre repas ? Tout cela est terriblement angoissant...
Par contre il me semblait bien me rappeler que repas et entrée étaient spécifiquement mentionnés dans notre contrat.
Donc : relisons le contrat ! C'est dans ces moments que nous prenons conscience qu'en tant qu'artistes nous ne sommes pas bien armée pour négocier les conditions de nos engagements. Il nous faudrait un spécialiste, un requin qui puisse lutter à armes égales dans cet océan de piranhas qui n'ont qu'un seul but : tondre la laine sur l'échine des pauvres pigeons que nous sommes.
La deuxième partie de soirée a été entièrement consacrée au déchiffrage de « I'll be Waiting ». Nous sommes revenus plusieurs fois sur l'ouvrage, en nous aidant du CD original pour caler les diverses reprises, Lolo a testé de nombreux sons pour remplacer les violons de la chanson. L'un d'eux conviendrait, mais pour l'instant nous ne savons pas comment d'une manière fluide passer du piano au violon. C'est très technique, il y a une combinaison de touches minuscules, et je ne peux pas le faire tandis que notre pianiste joue, car à ce moment là je suis occupé à me débattre avec une partie assez périlleuse du titre, des phrases qui s'enfilent les unes à la suite des autres, qu'on doit compacter pour qu'elles veuillent bien rentrer dans la mesure.
Je hais Leny Kravitz ; pas seulement parce qu'il a séduit notre Vanessa Paradis, mais aussi pour la complexité d'un texte touffu qu'il croone sur une musique d'une limpide simplicité qui me laisse exposé, vulnérable et maladroit.
le peuple de la feuille
Acces Prime Time :
Le mercredi, rue des Tourterelles, à Bouillargues, c'est spaghettis ! Car Odile au sortir de son travail, enchaîne sur son cours d'espagnol et rentre vers vingt heures. Donc pas le temps de mitonner un bon petit plat, et de mon coté mes compétences culinaires sont limitées. Par ailleurs j'adore les pâtes, comme tous les gosses. J'en fais une plâtrée, abondamment additionnée de sauce tomate et d'emmental râpe. C'est délicieux. En plus, avant l'effort de la répète, ça constitue un apport de sucres lents non négligeable. Comme tous les performers je ne dois pas être à cours de calories pour pousser ma voix, et je ne pourrais envisager de n'être pas à mon niveau optimal et de ce fait trébucher sur le final de « Highway to Hell » par insuffisance de préparation.
Tout cela s'apparente à un entraînement sportif de haut niveau, on ne peut pas être au top d'un coup ! De la même manière qu'un haltérophile soulève des poids considérables en rajoutant de la fonte par paliers successifs, il me faut aussi gérer cette montée en puissance de mon organe. Je m'y pépare dès le matin en voiture, je consacre une partie de mon trajet vers la Cité des Papes en vocalises diverses, expérimentant des intonations improbables, explorant mes registres vocaux, en général sur la chronique économique de Jean-Marc Sylvestre à 7h20 sur France Inter. Les horreurs qu'il met en lumières sur fond de mondialisation libérale effrénée facilitent mon potentiel explosif vocal. Le retour d'Avignon est en général consacré à un marathon de la voix, qui me permet de réviser nos principaux titres sur le lecteur CD de bord de ma fidèle 107.
Mais revenons au concret.
Lorsque nous sommes arrivés chez les Chapoton, pour ainsi dire en Prime Time (poursuivons la comparaison télévisuelle), les musiciens étaient déjà installé dans la salle Jim Morrison, alors qu'à l'étage Sylvie, sa maman et sa soeur michèle finissaient le repas. C'est donc sans trop nous attarder que nous avons rejoint le groupe occupé à réviser. Pas de gadget nouveau cette fois-ci pour troubler notre concentration. Chacun s'est installé à sa place et le marathon a commencé. Pas de lotosong non plus, je me suis contenté de suivre l'ordre du cahier de chant, celui de nos premières répètes, avant que Jako ne nous suggère un arrangement différent dans l'enchaînement de notre répertoire afin de l'harmoniser. Odile, épuisée, est restée à Bouillargues, c'est donc, en l'absence récurrente d'Alain en congés de Bilans, sans choristes que s'est déroulée la séance.
Rappelons qu'à l'instar des intermittents du spectacle, Alain ne travaille pas toute l'année. C'est un saisonnier, comme les moniteurs de ski ou les plagistes, les vendeuses de chichis. il ne travaille que trois mois par an. C'est « la Période des Bilans ». Il nous fait le coup tous les ans et s'enferme dans sa bulle durant le trimestre janvier-avril (ouais je sais, c'est un trimestre de quatre mois, mais je ne suis pas comptable, moi). Le reste du temps il recharge les batteries et vit sur l'argent escroq.. amassé durant ses trois mois d'activités.
Quoi qu'il en soit le marathon est correct, sans être un feu d'artifice. Nous atteignons tout de même notre pic de performance sur Caroline, qui recueille un satisfecit. L'absence de choriste se fait cruellement sentir. On joue carré, ce n'est déjà pas si mal.
A la pause, il nous faut tout de même aborder le douloureux problème de notre concert du 31 mai. Ce que je nommerai « l'Affaire de Sainte-Anastasie ».
Si vous avez suivi les commentaires précédents, vous avez du lire notre surprise concernant la fameuse entrée à sept euros qui nous est demandée par l'organisation. Comme ça, sorti de son contexte, ça paraît un peu fort le café qu'en tant qu'artistes quasi-bénévoles, il nous faille en plus payer l'entrée du site. J'imagine tout à fait l'organisateur d'un concert au stade de France demander à Johny de bien vouloir régler l'entrée pour monter sur scène. Bien sûr je grossis le trait, et je ne mets pas en parallèle nos carrières respectives. Mais tout de même, nous avons notre fierté : comment pouvons-nous accepter de devoir débourser quoi que ce soit pour nous produire en spectacle ? Jouer gratuitement c'est la limite basse que nous nous sommes fixée. Alors qu'en est-il exactement ?
D'une part notre repas est assuré. C'est l'équivalent de 10 euros. Et d'autre part les 7€ correspondent à une place assise au spectacle du soir. Mais en fait d'après ce que j'ai compris, il s'agit d'un dîner-spectacle. Donc faut-il assister au spectacle pour que notre repas soit servi ? Peut on assister au spectacle et manger debout ? Peut on manger d'abord, puis regarder le spectacle debout gratuitement ? Est-il possible de manger assis, mais en tournant le dos à la scène ? Doit-on manger sur scène entre deux morceaux ? Tout simplement, est-il possible de manger, assis, et shunter le spectacle ? D'une manière générale, à quelle heure allons-nous manger ? Plus lapidairement, qu'allons-nous manger ?
Les combinaisons, vous le voyez, sont multiples, toutes également alléchantes. Comment faire un choix ?
De notre conversation animée, il ressort que nous ne sommes pas spécialement focalisés sur le spectacle. Les sexy follies doivent constituer un show passionnant, mais nous pourrions assez facilement en faire le deuil. Certes ce serait une réelle déception, après les saxos et les joyeuses chorales, de rater le clou tant attendu de la soirée, mais je pense qu'il serait possible de surmonter ce choc. N'oublions pas en outre que nous passons à 16 heures et que tout est plié à 16h30. Aurons-nous la force et la patience d'attendre jusqu'à 21h notre repas ? Tout cela est terriblement angoissant...
Par contre il me semblait bien me rappeler que repas et entrée étaient spécifiquement mentionnés dans notre contrat.
Donc : relisons le contrat ! C'est dans ces moments que nous prenons conscience qu'en tant qu'artistes nous ne sommes pas bien armée pour négocier les conditions de nos engagements. Il nous faudrait un spécialiste, un requin qui puisse lutter à armes égales dans cet océan de piranhas qui n'ont qu'un seul but : tondre la laine sur l'échine des pauvres pigeons que nous sommes.
La deuxième partie de soirée a été entièrement consacrée au déchiffrage de « I'll be Waiting ». Nous sommes revenus plusieurs fois sur l'ouvrage, en nous aidant du CD original pour caler les diverses reprises, Lolo a testé de nombreux sons pour remplacer les violons de la chanson. L'un d'eux conviendrait, mais pour l'instant nous ne savons pas comment d'une manière fluide passer du piano au violon. C'est très technique, il y a une combinaison de touches minuscules, et je ne peux pas le faire tandis que notre pianiste joue, car à ce moment là je suis occupé à me débattre avec une partie assez périlleuse du titre, des phrases qui s'enfilent les unes à la suite des autres, qu'on doit compacter pour qu'elles veuillent bien rentrer dans la mesure.
Je hais Leny Kravitz ; pas seulement parce qu'il a séduit notre Vanessa Paradis, mais aussi pour la complexité d'un texte touffu qu'il croone sur une musique d'une limpide simplicité qui me laisse exposé, vulnérable et maladroit.
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dimanche 13 avril 2008
La TerChoriste
Une nouvelle race de choriste, la choriste militante. Elle chante avec une cagoule afin de protéger son anonymat et le bien-être des siens. Elle combat avec les mots. Engagée sur le terrain politique, elle est de toutes les causes, de tous les affrontements. Elle fustige l'injustice et les petits arrangements entre amis.
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vendredi 11 avril 2008
Hommage Au Choriste Inconnu
Si toi aussi, tu veux savoir quelles sont les sensations d'un choriste, Imprime cette photo au format A2, découpe un rond au niveau de la tête, et glisse la tienne à l'intérieur.
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mercredi 9 avril 2008
Le Tube de la Feria (à toi Pierrot !)
Je suis du pays de la brandade,
De la garigue et des coteaux
De la feria, de l’anciero
Et des ferrades
Je vis à Nîmes, une bourgade
A coté d’Arles et d’Avignon,
Tout Près du plateau de Garons
Et de Langlade
Toiles de Nîmes et Soleillade
Cavalières et Reines d’Arles,
Le gardian sur son cheval
De Camargue
Comme tous les aficionades,
Le soir on grimpe aux amphis
On observe en bas, de Paris
Les fiers alcades.
Après la dernière estocade,
Mayorals et Toreros,
Tout près d’un burladero,
Se donnent l’accolade
Le Tariquet à la rasade,
La gardiane après les tapas,
La paella, la sangria
Et l’anchoïade
La chaleur moite des orages,
Les clapas, les cigales,
La sieste sous la tonnelle
Avant l’abrivade
A la petite bourse on bade
On s’assoit, et on espinche
A l’Imperator, les notables
A la parade
Pour Pentecôte à la Tarde,
Les bodegas tendent leurs bras
Aux fanfares, aux penas,
Aux Sévillanes
Et après c’est la ballade
Victor Hugo, et Jean Jaurès,
Marathon des nuits d’ivresse
En enfilades
Au final, ultime bravade,
Jusqu’au petit matin de la nuit,
L’aube du soleil on poursuit
Via Bouillargues
De la garigue et des coteaux
De la feria, de l’anciero
Et des ferrades
Je vis à Nîmes, une bourgade
A coté d’Arles et d’Avignon,
Tout Près du plateau de Garons
Et de Langlade
Toiles de Nîmes et Soleillade
Cavalières et Reines d’Arles,
Le gardian sur son cheval
De Camargue
Comme tous les aficionades,
Le soir on grimpe aux amphis
On observe en bas, de Paris
Les fiers alcades.
Après la dernière estocade,
Mayorals et Toreros,
Tout près d’un burladero,
Se donnent l’accolade
Le Tariquet à la rasade,
La gardiane après les tapas,
La paella, la sangria
Et l’anchoïade
La chaleur moite des orages,
Les clapas, les cigales,
La sieste sous la tonnelle
Avant l’abrivade
A la petite bourse on bade
On s’assoit, et on espinche
A l’Imperator, les notables
A la parade
Pour Pentecôte à la Tarde,
Les bodegas tendent leurs bras
Aux fanfares, aux penas,
Aux Sévillanes
Et après c’est la ballade
Victor Hugo, et Jean Jaurès,
Marathon des nuits d’ivresse
En enfilades
Au final, ultime bravade,
Jusqu’au petit matin de la nuit,
L’aube du soleil on poursuit
Via Bouillargues
dimanche 6 avril 2008
samedi 5 avril 2008
M58 Beta
C'est donc avec le plaisir d'être lu par une nouvelle contributrice aux messages sibyllins, « Vale » dont par ailleurs les mensurations par elle dévoilées me portent à une rêverie quasi érotique, que j'entame la relation de la dernière séance de répétitions en notre immuable salle Jim Morrison.
Les lieux me semblent désormais appartenir à la mémoire collective du groupe, et je ne pourrais envisager de ne plus sacrifier hebdomadairement aux rituels qui s'y rattachent. L'arrivée, le joyeux bordel autour de la table de la cuisine chargée de souvenirs sensuels, le café, la descente de l'escalier, l'entrée dans la salle et sa forêt de pieds et de lutrins dont les racines se prolongent par l'entrelacement de câbles courant sur le tapis persan jusqu'au tableau de bord de notre sono. Le réglage des guitares, les roulements de caisses de Phil, puis les profondes vibrations de la fender basse du Pascou. Il faut ajouter à cela, en cette circonstance, la réhabilitation du synthé de Jésou, dont la richesse instrumentale dépasse de loin les basiques sonorités du piano de Mathieu. Bruno et son chalumeau magique ont su restituer au Casio ses fonctionnalités un temps altérées.
Par ailleurs Odile se présente munie d'un nouveau gadget.
Son histoire mérite qu'on s'y arrête un peu.
Or donc les jours précédents La choriste aux blanches mains m'avait confié ses difficultés à faire entendre sa voix dans le joyeux bordel instrumental ambiant. Malgré mes tentatives de réglage de niveaux, son chant restait en retrait, et elle devait s'égosiller pour émerger à la surface sonore du groupe. Au bout du second titre sa gorge était déjà en feu (non Jésou, je t'arrête tout de suite, sa gorge était en feu D'AVOIR CHANTE !). Elle me confia la mission de lui trouver un micro plus adapté. C'est donc chez Milonga, que je me présentai afin d'y chercher bonheur. J'errai un moment parmi les marchandises, notant au passage un superbe saxo à « seulement » 380€.
Les vendeurs étaient tous occupés, je ne trouvais pas le présentoir des micros, et j'étais un peu perdu.Une jeune vendeuse s'en aperçut, qui m'aborda très gentiment. Hélas elle ne semblait pas très versés en technique de prise de son et se montra un peu floue dans ses méritoires tentatives pour guider mon choix.
Fort heureusement, et j'y vois là une fois encore, une manifestation du « doigt de Dieu », un type qui passait par là vint au secours de ma charmante hôtesse :
- M58 !
- Pardon ? M'enquis-je.
- M58, le Shure M58, c'est ce qu'il faut à votre choriste. C'est un produit qui existe depuis 40 ans, tous les chanteurs l'utilisent. C'est la référence en la matière. Sa capsule est exceptionnelle !
Il y avait une capsule dans les micro.. c'était déjà une information intéressante. J'allais devenir un pro de la capsule.
- Avec ça votre choriste ne se fatiguera plus la voix inutilement, me rassura le quidam.
S'éloignant de moi, il poursuivit, comme à la cantonade :
- Vous le trouverez dans la vitrine au fond du magasin.
Tandis-qu'il s'éloignait, il continua de psalmodier : M58, M58, puis tourna au coin d'un rayon.
Ça me faisait l'effet de l'annonce faite à Marie par l'ange Gabriel. Ce type surgi de nulle part, puis retournant au néant. Avais-je réellement vécu cet instant ? Ou bien était-ce à nouveau une manifestation de mon esprit trop fertile ?
Je fus tiré de cette rêverie naissante par la jeune vendeuse :
- Voilà Monsieur : M58, tout au fond du magasin.
Dans la vitrine, il trônait, au coté d'autres exemplaires de microphones. Certains, sans fils, étaient reliés à des centrales HF dignes de la régie-son de l'ORTF de la grande époque. Un vendeur providentiel passait par là, momentanément désoeuvré. Je me jetai sur lui comme les choukas sur un champ de sorgho.
- En effet, je vois que Monsieur est connaisseur me fit il en réponse à mon adresse polie. Le M58 c'est la rolls du micro. Le modèle n'a pas bougé depuis...
- ...40 ans, le coupai-je. Et puis il a une capsule parait-il, poursuivis-je, fier de mon savoir tout neuf, euh une capsule, euh, remarquable ?!
Je vis dans ses yeux que je venais de gagner son respect.
Déverrouillant la vitrine, il sorti avec précautions le M58, le tenant comme un prêtre son goupillon avant de bénir les rameaux.
- Voici la bête.
- Ouaouh, la vache.
Nous nous regardâmes, avec cette connivence des gens qui partagent les mêmes valeurs.
Brisant le charme de cet instant magique, je poursuivis:
- Mais alors, par contre j'ai un petit soucis ; J'ai une voix qui a tendance à porter, le M58 est donc idéal pour moi. Mais je destine cet objet à mon épouse, dont la beauté par ailleurs illumine chaque instant de ma vie. Elle a une voix moins puissante. Je ne conteste bien sur pas les qualités sonores du M58, mais qu'en est-il de sa sensibilité ?
Il fronça les sourcils, et son expression devint soucieuse.
- Oui, je vois... il réfléchit un court moment : J'ai la solution ! (un instant j'avais cru que nous allions échouer à quelques mètres du but, je repris espoir, buvant ses paroles)
Sortant un nouveau micro, il me le présenta ; son corps en acier bleuté accrocha la lumière d'un spot, et ce reflet m'éblouit momentanément. Il me le tendit comme un officier du ministère de l'armement me présenterait la nouvelle roquette a visée laser nocturne par interpolation GPS. J'eus du mal cependant a lui faire lâcher l'objet, comme s'il était soudain réticent de se séparer d'une telle merveille de la technologie.
- Je vous présente le M58 « BETA », lança-t-il avec emphase. La ferrari des micros. Avec une toute nouvelle capsule, beaucoup plus sensible. Le modèle est fabriqué depuis 10 ans, mais on les garantit à vie.
- Putain, éructai-je en un souffle..
- D'ailleurs on va l'essayer en conditions réelles ! Suivez moi !
Nous allâmes à un ampli de scène. Un truc qui avait dû sonoriser Bercy, un monstre. Il brancha tour à tour les deux micros, et je les testai en reprenant « Bête de Scène ». Indifférents dans un premiers temps je m'aperçus que les visiteurs du magasin marquaient l'arrêt. Et des murmures admiratifs parcoururent les lieux. J'entendis même quelques râles de femmes... Mais je n'étais pas là en séance promo, modestement je conclus l'affaire.
- En effet, l'évolution Beta est convaincante : elle est plus pêchue. Je la prends !
Et alors là, un évènement inattendu : Le vendeur me dit,
- Attendez-moi une minute, je vais ranger l'autre micro, puis je vous rejoins à la caisse. Le gars partit, je musardai un peu en attendant ; je vis au loin mon vendeur en conversation avec un de ses collègues et un client. Longue conversation. Ils me rejoignit et le vendeur me dit, désignant le client, visiblement désapointé :
- Ce monsieur n'a pas de chance, il voulait justement le M58 Béta, et vous avez pris le dernier.
Je me tournai vers le client et m'excusai d'avoir raflé l'objet de ses convoitises.
et il me répondit très sérieusement :
- C'est pas grâve, je sais où est votre voiture, je vais lui crever les quatre pneus !
Après ça qu'on ne vienne pas me parler de violences dans le sport : le monde des saltimbanques est bien pire !
Le reste n'est que détails sans intérêt et péripéties de l'histoire (du rock).
Revenons donc à notre séance. Tout le monde s'installe, et je repense à mon dialogue avec Lolo, concernant le titre de Leny Kravitz présenté par Phil le K la semaine précédente. Bon, c'était dans la confusion du moment, on l'avait écouté rapidement, et pour tout dire ça ne m'avait pas laissé un souvenir inoubliable. Du coup je ne m'en étais guère préoccupé durant la semaine. C'est pile poil par ce morceau là qu'on débute ! Et bien sur j'ai l'impression que tous les autres l'ont travaillé, eux. Il y a eu des échanges de mails nombreux sur les accords ,les partitions. Lolo a même acheté un logiciel d'écriture de partitions. Je me retrouve donc un peu désemparé devant cette agitation autour du titre de kravitz. Heureusement j'ai conservé le texte de la chanson, et je déchiffre tant bien que mal, annotant à mesure les arrêts, reprises, ponts, breacks, solos etc..
Lolo est magistrale, on voit bien qu'elle a répété comme une perdue durant la semaine. Le synthé en plus passe bien. Bon, mon soucis c'est que je découvre les paroles à mesure que je les lis, et que la mélodie qui n'est déjà pas le style de ritournelle à la banana split que vous chopez en deux minutes, a du mal à imprégner ma mémoire. Je annone donc plus que je ne chante ce morceau, avec en plus la même énergie que je mets à interpréter les Status Quo. Comme I'll be waiting est censé être un slow, le résultat est assez space !
On passe une petite heure là-dessus. C'est une première approche ! Ça va se faire, on va rentrer dedans. Mais pas sûr qu'on y arrive avant le 24 mai.
C'est par un parcours lotosong que nous poursuivons les festivités. Rien de rare. Le son est très fort, Pierrot casse deux cordes d'un coup, Jésou est crevé et sa participation s'en ressent un peu. Même PleK saute parfois des temps. Odile et Lolo par contre sont irréprochables. Au moins ça me permet de travailler ma « voix du ventre ». Cette technique est vraiment payante pour moi. Depuis que je m'y exerce, ça me permet de mieux respirer, de moins pousser les notes, et d'augmenter un peu ma montée vers l'aigu. Je négocie donc de manière plus fluide Caroline par exemple. Et de la même manière , les finaux, notamment celui d'ACDC ressemblent un peu moins au cri de détresse de l'animal qu'on égorge.
Le M58 Beta quant à lui a fait merveille, Odile l'a précautionneusement rangé dans sa petite trousse en Skaï avant que « le dernier ne ferme la porte et n'éteigne la lumière... »
Les lieux me semblent désormais appartenir à la mémoire collective du groupe, et je ne pourrais envisager de ne plus sacrifier hebdomadairement aux rituels qui s'y rattachent. L'arrivée, le joyeux bordel autour de la table de la cuisine chargée de souvenirs sensuels, le café, la descente de l'escalier, l'entrée dans la salle et sa forêt de pieds et de lutrins dont les racines se prolongent par l'entrelacement de câbles courant sur le tapis persan jusqu'au tableau de bord de notre sono. Le réglage des guitares, les roulements de caisses de Phil, puis les profondes vibrations de la fender basse du Pascou. Il faut ajouter à cela, en cette circonstance, la réhabilitation du synthé de Jésou, dont la richesse instrumentale dépasse de loin les basiques sonorités du piano de Mathieu. Bruno et son chalumeau magique ont su restituer au Casio ses fonctionnalités un temps altérées.
Par ailleurs Odile se présente munie d'un nouveau gadget.
Son histoire mérite qu'on s'y arrête un peu.
Or donc les jours précédents La choriste aux blanches mains m'avait confié ses difficultés à faire entendre sa voix dans le joyeux bordel instrumental ambiant. Malgré mes tentatives de réglage de niveaux, son chant restait en retrait, et elle devait s'égosiller pour émerger à la surface sonore du groupe. Au bout du second titre sa gorge était déjà en feu (non Jésou, je t'arrête tout de suite, sa gorge était en feu D'AVOIR CHANTE !). Elle me confia la mission de lui trouver un micro plus adapté. C'est donc chez Milonga, que je me présentai afin d'y chercher bonheur. J'errai un moment parmi les marchandises, notant au passage un superbe saxo à « seulement » 380€.
Les vendeurs étaient tous occupés, je ne trouvais pas le présentoir des micros, et j'étais un peu perdu.Une jeune vendeuse s'en aperçut, qui m'aborda très gentiment. Hélas elle ne semblait pas très versés en technique de prise de son et se montra un peu floue dans ses méritoires tentatives pour guider mon choix.
Fort heureusement, et j'y vois là une fois encore, une manifestation du « doigt de Dieu », un type qui passait par là vint au secours de ma charmante hôtesse :
- M58 !
- Pardon ? M'enquis-je.
- M58, le Shure M58, c'est ce qu'il faut à votre choriste. C'est un produit qui existe depuis 40 ans, tous les chanteurs l'utilisent. C'est la référence en la matière. Sa capsule est exceptionnelle !
Il y avait une capsule dans les micro.. c'était déjà une information intéressante. J'allais devenir un pro de la capsule.
- Avec ça votre choriste ne se fatiguera plus la voix inutilement, me rassura le quidam.
S'éloignant de moi, il poursuivit, comme à la cantonade :
- Vous le trouverez dans la vitrine au fond du magasin.
Tandis-qu'il s'éloignait, il continua de psalmodier : M58, M58, puis tourna au coin d'un rayon.
Ça me faisait l'effet de l'annonce faite à Marie par l'ange Gabriel. Ce type surgi de nulle part, puis retournant au néant. Avais-je réellement vécu cet instant ? Ou bien était-ce à nouveau une manifestation de mon esprit trop fertile ?
Je fus tiré de cette rêverie naissante par la jeune vendeuse :
- Voilà Monsieur : M58, tout au fond du magasin.
Dans la vitrine, il trônait, au coté d'autres exemplaires de microphones. Certains, sans fils, étaient reliés à des centrales HF dignes de la régie-son de l'ORTF de la grande époque. Un vendeur providentiel passait par là, momentanément désoeuvré. Je me jetai sur lui comme les choukas sur un champ de sorgho.
- En effet, je vois que Monsieur est connaisseur me fit il en réponse à mon adresse polie. Le M58 c'est la rolls du micro. Le modèle n'a pas bougé depuis...
- ...40 ans, le coupai-je. Et puis il a une capsule parait-il, poursuivis-je, fier de mon savoir tout neuf, euh une capsule, euh, remarquable ?!
Je vis dans ses yeux que je venais de gagner son respect.
Déverrouillant la vitrine, il sorti avec précautions le M58, le tenant comme un prêtre son goupillon avant de bénir les rameaux.
- Voici la bête.
- Ouaouh, la vache.
Nous nous regardâmes, avec cette connivence des gens qui partagent les mêmes valeurs.
Brisant le charme de cet instant magique, je poursuivis:
- Mais alors, par contre j'ai un petit soucis ; J'ai une voix qui a tendance à porter, le M58 est donc idéal pour moi. Mais je destine cet objet à mon épouse, dont la beauté par ailleurs illumine chaque instant de ma vie. Elle a une voix moins puissante. Je ne conteste bien sur pas les qualités sonores du M58, mais qu'en est-il de sa sensibilité ?
Il fronça les sourcils, et son expression devint soucieuse.
- Oui, je vois... il réfléchit un court moment : J'ai la solution ! (un instant j'avais cru que nous allions échouer à quelques mètres du but, je repris espoir, buvant ses paroles)
Sortant un nouveau micro, il me le présenta ; son corps en acier bleuté accrocha la lumière d'un spot, et ce reflet m'éblouit momentanément. Il me le tendit comme un officier du ministère de l'armement me présenterait la nouvelle roquette a visée laser nocturne par interpolation GPS. J'eus du mal cependant a lui faire lâcher l'objet, comme s'il était soudain réticent de se séparer d'une telle merveille de la technologie.
- Je vous présente le M58 « BETA », lança-t-il avec emphase. La ferrari des micros. Avec une toute nouvelle capsule, beaucoup plus sensible. Le modèle est fabriqué depuis 10 ans, mais on les garantit à vie.
- Putain, éructai-je en un souffle..
- D'ailleurs on va l'essayer en conditions réelles ! Suivez moi !
Nous allâmes à un ampli de scène. Un truc qui avait dû sonoriser Bercy, un monstre. Il brancha tour à tour les deux micros, et je les testai en reprenant « Bête de Scène ». Indifférents dans un premiers temps je m'aperçus que les visiteurs du magasin marquaient l'arrêt. Et des murmures admiratifs parcoururent les lieux. J'entendis même quelques râles de femmes... Mais je n'étais pas là en séance promo, modestement je conclus l'affaire.
- En effet, l'évolution Beta est convaincante : elle est plus pêchue. Je la prends !
Et alors là, un évènement inattendu : Le vendeur me dit,
- Attendez-moi une minute, je vais ranger l'autre micro, puis je vous rejoins à la caisse. Le gars partit, je musardai un peu en attendant ; je vis au loin mon vendeur en conversation avec un de ses collègues et un client. Longue conversation. Ils me rejoignit et le vendeur me dit, désignant le client, visiblement désapointé :
- Ce monsieur n'a pas de chance, il voulait justement le M58 Béta, et vous avez pris le dernier.
Je me tournai vers le client et m'excusai d'avoir raflé l'objet de ses convoitises.
et il me répondit très sérieusement :
- C'est pas grâve, je sais où est votre voiture, je vais lui crever les quatre pneus !
Après ça qu'on ne vienne pas me parler de violences dans le sport : le monde des saltimbanques est bien pire !
Le reste n'est que détails sans intérêt et péripéties de l'histoire (du rock).
Revenons donc à notre séance. Tout le monde s'installe, et je repense à mon dialogue avec Lolo, concernant le titre de Leny Kravitz présenté par Phil le K la semaine précédente. Bon, c'était dans la confusion du moment, on l'avait écouté rapidement, et pour tout dire ça ne m'avait pas laissé un souvenir inoubliable. Du coup je ne m'en étais guère préoccupé durant la semaine. C'est pile poil par ce morceau là qu'on débute ! Et bien sur j'ai l'impression que tous les autres l'ont travaillé, eux. Il y a eu des échanges de mails nombreux sur les accords ,les partitions. Lolo a même acheté un logiciel d'écriture de partitions. Je me retrouve donc un peu désemparé devant cette agitation autour du titre de kravitz. Heureusement j'ai conservé le texte de la chanson, et je déchiffre tant bien que mal, annotant à mesure les arrêts, reprises, ponts, breacks, solos etc..
Lolo est magistrale, on voit bien qu'elle a répété comme une perdue durant la semaine. Le synthé en plus passe bien. Bon, mon soucis c'est que je découvre les paroles à mesure que je les lis, et que la mélodie qui n'est déjà pas le style de ritournelle à la banana split que vous chopez en deux minutes, a du mal à imprégner ma mémoire. Je annone donc plus que je ne chante ce morceau, avec en plus la même énergie que je mets à interpréter les Status Quo. Comme I'll be waiting est censé être un slow, le résultat est assez space !
On passe une petite heure là-dessus. C'est une première approche ! Ça va se faire, on va rentrer dedans. Mais pas sûr qu'on y arrive avant le 24 mai.
C'est par un parcours lotosong que nous poursuivons les festivités. Rien de rare. Le son est très fort, Pierrot casse deux cordes d'un coup, Jésou est crevé et sa participation s'en ressent un peu. Même PleK saute parfois des temps. Odile et Lolo par contre sont irréprochables. Au moins ça me permet de travailler ma « voix du ventre ». Cette technique est vraiment payante pour moi. Depuis que je m'y exerce, ça me permet de mieux respirer, de moins pousser les notes, et d'augmenter un peu ma montée vers l'aigu. Je négocie donc de manière plus fluide Caroline par exemple. Et de la même manière , les finaux, notamment celui d'ACDC ressemblent un peu moins au cri de détresse de l'animal qu'on égorge.
Le M58 Beta quant à lui a fait merveille, Odile l'a précautionneusement rangé dans sa petite trousse en Skaï avant que « le dernier ne ferme la porte et n'éteigne la lumière... »
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