samedi 23 février 2008
La Perception du Grand Tout
Simplement, en arrivant, nous étions autour de la table de la cuisine, buvant un café avant de commencer. Vous savez parfois, il y a de ces infimes moments, furtifs, évanescents, difficilement appréhendables où on sent qu’on touche à quelque chose d’autre, à un niveau de conscience différent, durant lequel on a l’impression qu’on a soudainement une perception du Grand Tout ; on a conscience de sa propre conscience, on est à coté de soi, légèrement décalé dans la réalité, et on « sait ». Hélas on n’arrive pas à mettre de mot sur cet état particulier, et à l’instant où on tente de l’exprimer cela échappe à notre entendement. Et c’est dans cet instant que faisant le tour de la table du regard, tout d'un coup, je me suis demandé si nous étions tous là. Je constatai qu'aucun d'entre nous ne manquait à l'appel. D'où me venait cette curieuse impression de manque, de vide ?
C'est Christian qui me donna la solution : les jumeaux étaient absents !
Un seul être vous manque... Et là il en manquait deux !
Nous avons abondamment parlé du CD. Moi, qui ne suis pas musicien (ça s'est confirmé samedi dernier), je le trouve parfait. Mes camarades de leur coté ont un sentiment plus mitigé ; tel faisant remarquer qu'il a détecté des anomalies dans les chœurs et dans le jeu subtil du tambourin, tel autre estimant un titre trop mou, et ce dernier encore qui se demande pourquoi il y a deux solos (un duo, en somme) de guitare sur Caroline, pour ne citer que quelques unes des remarques.
A mon sens ce sont des grincheux. Ce CD est parfait. Je le sais : Ma chef l'aime, mon fils et son copain Fabrice en sont dingues, ma mère elle même en voudrait une copie. Autant de témoignages incontestables de la valeur de l'œuvre. Et puis c'est notre premier, il nous a permis de faire l'apprentissage d'un enregistrement, de ses contraintes, du bonheur que procure la création. Pour le prochain nous aurons plus d'aisance.
Les petites imperfections de jeunesse admirablement gommées par un Jako patient, finiront par disparaître. Déjà Pascal est certain que cet enregistrement, capté en octobre, ne rend pas justice aux efforts considérables qu'il a faits depuis.
Ce Week-end, Pascou a fait écouter le CD à sa maman ; elle l'a apprécié, et a suggéré à l'Ultrabassiste de répéter plus souvent afin d'accélérer encore notre progression. Poune lui a répondu que déjà une fois par semaine c'était bien, ce pour deux raisons :
D’une part nos vies professionnelle et familiale nous laissent peu de temps libre, et d'autre part Sylvie malgré sa bienveillance et l'achat d'un casque pour la télé, risque de péter une durite si nous augmentons la fréquence de nos soirées aux Climatites.
Le frère de Pascou, notre Impresario et avocat Bernard (que nous surnommons Bernard 12% à cause du pourcentage qu’il prélèvera sur nos cachets quand nous serons célèbres) , a proposé de parler à un de ses copains de ce soucis. En effet ce dernier possède une manade du coté de Bellegarde ; il organise dans son mas des ferrades et autres activités, essentiellement en fin de semaine. Par coïncidence, il s'agit du frère de Jako notre ingénieur du son. Nous pourrions envisager s'il est d'accord, d'y répéter en semaine, quitte, en échange, à lui devoir une soirée d'animation par mois. Sur le papier l'idée est plaisante, mais c'est le coté routinier d'un concert mensuel qui nous arrête. D’autant que Jésou nous assure qu'à raison d'une répétition hebdomadaire Sylvie acceptera de nous héberger encore quelques temps.
Par conséquent la « solution Jacquot » est écartée avec regret, mais fermement.
Ces détails organisationnels évacués, nous sommes enfin prêts à travailler.
C'est sur Highway to Hell qu'a porté notre effort. Durant une demi-heure nous avons décortiqué le morceau en l'écoutant afin de déterminer les breaks, les ponts et la structure du solo. Je comprends mieux pourquoi quand nous avions 18ans nous avons manqué le coche de la constitution d’un groupe. Internet est tellement pratique : on trouve des vidéos, les textes, les partitions, gratuitement et en deux clicks. Comparé à la galère que c’était à l’époque pour étudier un morceau, et à la misère financière qui était la notre, nous travaillons dans des conditions luxueuses !
Ces salopards d'ACDC ont désaccordé leur guitare d'un demi thon ce qui ne facilite pas l'analyse. Cela nous fait penser qu'il va nous falloir trois guitares par musicien : une pour les morceaux « normaux », une pour ceux des Rolling Stones, et une pour ACDC. Encore des frais en perspective !
Pour ce titre, Pascou a deux notes à jouer (deux notes « différentes » bien sûr, sinon il joue durant les refrains, comme Jésou), nous lui enjoignons d’au moins les jouer correctement !
Nous complétons cette approche par deux marathons complets de notre répertoire. Ca commence à faire beaucoup : Nous avons dans notre besace 11 morceaux désormais ! Par conséquent dans la soirée nous avons joué l’équivalent d’une trentaine de morceaux. Pas si mal.
Je suis plutôt satisfait de cette répète. J'ai pu chanter les huit titres de l’album sans trop lire les textes. Quel exploit ! Surtout quand on sait que j'ai dû les chanter au moins 200 fois chacun. Ma voix a tenu le choc avec une relative aisance, surtout compte-tenu d'Hyghway qui n'est pas ce qu'on peut appeler une ballade sirupeuse. A défaut de sport, mon entraînement vocal quotidien durant mes trajets entre Nîmes et Avignon porte ses fruits semble-t'il et ce sont des organes musculeux et réactifs qui animent désormais ce timbre si particulier dont on s'accorde à dire qu'il est à nul autre pareil.
Pour immortaliser cette soirée très constructive, j'ai enregistré le dernier marathon. A l'heure où j'écris ces lignes, je ne sais pas encore s'il est de bonne qualité. En fait je ne sais pas encore s'il existe seulement. En effet mes deux dernières tentatives se sont soldées par des échecs humiliants. La première fois j'avais oublié de brancher le micro, et la seconde, la carte mémoire était pleine ! Ce qui a rendu très dubitatifs le groupe sur mes capacités techniques, et sur la réalité de cette captation. Je vous décris là en termes choisis leur humeur de l'instant, mais « en vrai » leurs propos ont été nettement moins nuancés, et pour tout dire plus crus, imagés et moqueurs.
mardi 19 février 2008
lundi 18 février 2008
Arx Tarpeia Capitoli Proximae !
La première expression qui me vient à l'esprit, quand j'évoque cette soirée chez les Ritchwood, c'est celle de catastrophe industrielle. On se souvient de Jean marie Méssié et de sa lamentable prestation à la tête du géant de l'audiovisuel Universal ; en ce qui me concerne il s'agirait plutôt d'une catastrophe musicale !
Pourtant tout s'annonçait sous le jour le plus favorable. Dans l'après midi nous étions allés chez jako prendre possession du CD. Le long accouchement de ce bébé de quelques grammes, le travail qu'il a fallu fournir pour y parvenir n'ont rendu que plus savoureux le moment où enfin nous avons écouté les premières mesures de la précieuse galette. Par la suite chacun de nous a passé en boucle son exemplaire, s'émerveillant de l'aspect professionnel, « propre et carré » de l'ensemble, et l'apport considérable des choeurs. On était rentré dans la cour des grands, nous aussi nous avions notre CD, avec la « pochette », un bel objet qui synthétisait en 24 minutes trente et 8 titres l'expression de notre talent.
Jako nous fit cependant part de son incomplète satisfaction sur certains titres, promettant d'améliorer encore le rendu ultérieurement, mais nous assurant que « déjà cette ébauche nous permettrait d'avoir un bon aperçu » ; « et comme ça, au moins vous aurez un CD propre à donner » ajouta-t-il. Nous le remerciâmes chaleureusement, chacun protégeant avec une inquiétude jalouse son disque acquis de haute lutte, prêt à décapiter quiconque d'un tranchant de CD tel le chinois de Goldfinger étêtant les statues dans le James Bond éponyme. On avait le CD, et malheur à qui tenterait de nous en déposséder. Nous étions comme Akela la louve protégeant Mowgli de la cruauté de Sher Khan, déjà nous découvrions les crocs à la simple hypothèse qu'un improbable futur CD puisse remplacer celui que nous tenions d'une main tétanisée par une panique anticipée.
Je me souviens d'avoir eu en tête cette scène des Tontons Flingueurs dans laquelle Francis Blanche (Maitre Follasse) avec un rictus de haine et des yeux fous et exorbités, éructait un « touche pas au grisbi, salope ! » à la pauvre jeune fille qui faisait mine de prendre sa mallette. Nous étions dans cet état d'esprit : Touche pas au CD salope ! pensait chacun de nous : « il faudra me passer sur le corps » avant que quiconque puisse me le prendre !
Le soir chez Pascou, nous continuâmes à passer, sur à peu près tous les lecteurs de la maison notre production chérie, exhibant fièrement le sourire conquérant du winner. A la fin du repas, afin de remercier nos amis pour leur soutien sans faille, nous décidâmes de leur offrir un boeuf impromptu.
Et c'est là que les choses se gâtèrent singulièrement.
Il est à noter (en aparté) que le repas fut excellent, avec entre autres un délicieux plat exotique, grec il me semble. Catou avait préparé de l'agneau qui avait mijoté avec des laitues, le tout relevé par un filet de citron. Tout simplement ASTA (ASTA...per le cul par terre). Peut être notre boeuf, qui faisait suite à un plat de viande déjà riche, fut-il trop lourd pour nos organismes cinquantenaires.
Nous avions donc, comme je vous en parlais un peu plus haut, prévu d'offrir à nos amis l'aubade, car nous avions tous apporté nos instruments. Je me demande encore pourquoi j'avais pris la peine de prendre ma guitare et mon ampli tandis que j'avais fait l'impasse sur le micro et le carnet de chant. Un malencontreux acte manqué sans doute, tant mon complexe est grand de ne pas faire partie de l'élite d'un groupe : les musiciens.
Dans mon imaginaire, j'avais sans doute tenu pour acquis que j'accompagnerais sans problème de mes doigts agiles les différents titres d'un l'album dont je ne connaissais pas le premier accord. Certainement pensais-je également que la science infuse aussi dans la boisson ambrée. Peut-être était-ce pour cette simple raison que j'en avais fait une bonne provision au long de l'interminable apéritif. Victime de ma politesse légendaire, je n'avais pu refuser les incitations de mon hôte à goûter son excellente boisson ambrée.
D'un tempérament très soupaulait, Le bassiste du XXIè siècle n'aurait supporté que je n'honore pas d'un fond de verre l'occasion exceptionnelle de cette invitation.
Dans un texte précédent, je fustigeais avec mon habituelle causticité le maillon faible, vantant mon professionalisme versus le dilettantisme de certains. Quelle ironie de comprendre a posteriori que c'était là un discours prémonitoire de ma propre défaillance.En fait j'hésite pour qualifier tout ceci entre les termes "maillon faible" et "chaînon manquant".. La postérité jugera !
Si parfois il y a un Dieu des musiciens qui sauve les situations les plus désespérées, il me fallut rapidement constater que je n'avais pas assez prié. J'étais mauvais avant, je le restai après, avec la même effroyable certitude. La situation était désespérée.
De l'avis de tous, enfermé dans ma bulle artistique, je pris mon pied à saboter chacun des titres de notre répertoire, au désespoir de Pierrot réduit à se taper le front sur les cymbales, tel le Rabin exalté récitant son kaddish devant le mur des lamentations tandis que les kamikazes palestiniens explosent alentours.
Il me semble qu'au bout d'un moment (assez long paraît-il) je perçus les messages plus que subliminaux de mes compères m'exhortant à revenir à mon expertise première : le chant.
Confiant, je me saisis de mon micro. Enfin je tentai de m'en saisir : Je n'avais pas de micro ! Qu'à cela ne tienne me dis-je, tu vas chanter sans. J'entamai à tue-tête le premier couplet de l'un de nos tubes planétaires, tentant de passer le mur du son des amplis.
Et là, cher amis : le blanc ! le trou, le vide complet, "la profondeur de l'oubli n'a d'égale..." dirai-je en paraphrasant la célèbre devise de Lolo pour la Compagnie du Cercle. la profondeur de l'oubli n'a d'égale que la détresse quand je compris que je plongeais inexorablement tout au plus profond du trou insondable du ridicule. Un ridicule qui hélas en la circonstance ne tua pas. Du coin de l'oeil, alors que mes amis miséricordieux tentaient de me porter à bout de bras tout au long d'un interminable chemin de croix, je pouvais observer les expressions médusées puis hilares, et enfin navrées de l'assistance. Je passerai sur le Kéké, dont c'est quasiment une seconde nature de se moquer de nos gesticulations, je pensais surtout à nos femmes, si fières de nos efforts. Je les prie ici de me pardonner d'avoir mis leurs hommes dans l'embarras. Bien sur le kéké en profita pour perfidement demander si c'était bien les mêmes personnes qui jouaient et chantaient sur le CD, il déclara également avoir du déplacer son anniversaire au 31 mai à 16h, nous demandant avec une voix faussement anxieuse si nous étions bien toujours en concert à cette date et heure.
Grandeur et décadence... le Capitole est tout près de la roche Tarpéïenne on le sait, et plus haut le sommet : plus dure est la chûte.
Devant le désastre personnel de cette soirée, il faut "rebondir" comme dirait un copain à moi qui en connaît un rayon en rebonds divers et variés. "Du passé faisons table rase !" criaient les manifestants en 68. Faisant mien ce slogan, quelle morale dois-je tirer de ce douloureux enseignement ?
en 1 : toujours avoir mon carnet de chant sur moi ! on ne sait jamais.
en 2 : toujours avoir mon micro sur moi ! on ne sait jamais.
en 3 : de même que j'ai abandonné le tennis sur une expérience douloureuse (je note d'ailleurs que dans les deux cas Alain était présent), je fais une croix sur la guitare.
en 4 : Comme dans une entreprise qui connaît des déboires : se recentrer sur son coeur de métier. donc, et puisque je n'ai que celui-là : le chant.
en 5 : faire des efforts de mémoire. pour éviter les déboires dus à l'absence de point 1.
en 6 : faire des efforts vocaux. Pour éviter les déboires dus à l'absence de point 2. Comme Démosthène je vais déclamer au bord de la mer en furie, des galets plein la bouche avec un glaive suspendu au dessus de ma tête. C'est formateur il paraît.
en 7 : lors de nos concerts payés en nature, y aller mollo avec la partie "nature."
en 8 : et pour conclure, citons Aragon :
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur ....
Pour conclure tout à fait, un point important : La Roche Tarpéienne n'est pas un lieu où on fume des tarpés. Il fallait le préciser.
A Posteriori, ça me vient d'un coup, en guise d'ultime conclusion de la fin, je rejoins pour une fois Nicolas Sarkosy : le devoir de mémoire est sacré. sacré et utile. Il ne faut pas oublier, jamais. Outre que nous le devons aux générations passées et futures, à la patrie, et tout ça....
Ne serai-ce que pour mon confort personnel :
Il faut à tout prix que je mémorise ces textes de merde !
vendredi 15 février 2008
Les Pommes du Vigan, L'Or du Rhin
Tandis que nous mangeons, les enfants nous font l’aubade à la guitare. C’est vraiment une famille de musiciens. Enfin… surtout les enfants : Jésou a une approche plus « expérimentale » de certains morceaux, mais qui n’est pas inintéressante.
L’antre des possible musicaux, l’éternelle Salle Jim Morrison est glaciale lorsque nous l’investissons. Fort heureusement, j’ai pris la précaution de me munir d’une bouteille d’un excellent rhum que je fais passer à la ronde pour réchauffer les membres transis. Le groupe est long à se mettre en place. Jésou ce soir à des problèmes de réglages, qui retardent le départ du marathon. Jésou : ça devrait être su !
Le niveau sonore est très acceptable cette fois-ci ; d’emblée je suis certain que nous ferons quelque chose de cette séance. Parfois j’ai l’impression que les conditions sonores relèvent des même phénomènes que la météorologie. Un coté imprévisible, des périodes de sécheresse, des orages sonores, parfois un miraculeux printemps. Et de la même manière qu’en scrutant le ciel on se pose la sempiternelle question : quel temps fera-t-il demain ? » on peut en rentrant dans la salle de répète s’interroger sur le climat musical qui va prévaloir, et selon certains signes qui ne trompent pas établir une prévision sur les prochaines heures.
Là c’est le beau fixe pour moi. La voix passe bien, j’ai la pêche, j’ai envie de croquer dans le texte comme dans une pomme du Vigan.
On sent Jésou préoccupé par contre, il tripote avec inquiétude son instrument, teste son ampli, scrute, expérimente, s’arrête puis reprend.
PK// a investi dans un pied de cymbale, un modèle allemand, sans doute fabriqué par Krups, fondu dans la masse dans une aciérie de la Ruhr. Il pèse un âne mort ; son ample assise, ses fixations généreuses évoquent une sorte de walkyrie callipyge et imposante coiffée d’un heaume de laiton. les Nibelungen ne sont pas loin, Parsifal et Siegfried rodent alentour. En fait de demi dieux, Jésou et Pascou s’ils n’en ont pas la dimension mythologique en possèdent toutefois la carrure et l’étoffe, celle des guitar heroes .
Ce soir après le marathon, nous attaquons un nouveau titre. Il s’agit du Highway to Hell d’ACDC. La veille on nous a demandé de préparer le morceau. Une partie de la nuit j’ai étudié le texte et écouté sur Youtube différentes versions de cette chanson. Comme souvent dans ce genre de groupe, le chanteur (le premier : Bon Scott) a une voix de fausset, mais je suis affûté comme la lame d’un rasoir et prêt à relever le défi. D’emblée j’attaque le morceau avec une parfaite maîtrise, récoltant des commentaires flatteurs de mes compagnons. On ne peut pas en dire autant de tout le monde, et il m’est pénible de constater que si certains jouent le jeu et produisent l’effort nécessaire, d’autres plus dilettantes sont à la traîne.
C’est dommage : notre groupe est comme une chaîne ; aussi solides qu’elle puisse être, son efficacité ne vaut que par son plus faible maillon. Je ne suis pas un délateur, et ne ferai de procès à personne. On comprends bien que certains aient une attitude désinvolte par rapport à l’effort, tout le monde n’est pas comme moi investi dans sa vie professionnelle d’une Mission, et n’a pas ce sens du Service qui me permet même durant mes loisirs d’aller au delà de moi-même. Je pense principalement aux professions libérales qui ont la chance de pouvoir moduler leur temps de travail et se réserver de longues plages de repos au cours de leur semaine, ou encore de ces « fonctionnaires du privé » qui enregistrent les évènements de la vie des familles entre 9h précise et 17h55, pause de 11h45 à 14h15 incluse. Nous autres dans la fonction publique, et particulièrement dans le milieu hospitalier, avons appris ce que le mot Solidarité veut dire ; nous avons appris d’autres mots aussi bien sur, comme « anachorète » ou « ornithorynque » et même « hémorroïdes » mais c’est une autre histoire.
Pour en revenir à la métaphore caténaire, outre l’aspect faiblard de certains maillons concernant la motivation, peut-on parler de « boulet » ?
je soumets cette remarque à l’appréciation de tous….
Quoiqu’il en soit, l’ambiance de la séance est très festive. En dépit de l’aspect par essence répétitif des répétitions, le plaisir reste intact.
Par ailleurs Lolo nous transmet le souhait de Mathieu de nous solliciter pour un concert dans la bodega qu’il va ouvrir rue Emile Jamais dans l’ancien cinéma Majestic. Cela porte à trois le nombre de nos engagements pour Pentecôte.
Il faut espérer que ça soit trois jours différents, car étant payés « en nature », nous risquons de ne pas être très frais lors d’un éventuel deuxième concert de la soirée.
Et puis au chapitre des infos, le 15 février est la date butoir (la Dead Line comme disent les anglosaxons) que s’est fixé Jako pour la restitution du CD de notre concert de l’année dernière. Pascou et Pierrot l’ont rencontré mercredi au café, il semble que cet engagement soit relativement ferme et que nous puissions raisonnablement espérer un dénouement heureux à cette aventure discographique.
mardi 12 février 2008
Chroniques de l'enfer
Il est déjà mardi, et je m’aperçois que nous sommes la veille de la répète du mercredi. Or je n’ai pas rendu compte de la précédente séance. Le temps file à la vitesse d’un TGV nouvelle génération, et par les fenêtre ouvertes sur les saisons qui passent, je ne vois désormais défiler qu’un long cortège de jours ininterrompus, comme autant de gares désaffectés aux quais envahis d’herbes folles, indifférentes désormais au frénétique ballet des motrices.
Bref ça urge, faute de quoi les comptes-rendus vont se télescoper tels deux exemplaires du train cité plus haut lancés à pleine vitesse.
Pour faire court, mais en suis-je seulement capable, Lolo a de nouveau honoré de sa présence notre petite coterie musicale hebdomadaire.
Je suis sidéré par le peu de régularité obtenue lors de nos marathons. Ce sont pourtant les même locaux, peuplés du même matériel, dont les réglages ne devraient pas varier d’une fois sur l’autre. Éternel et récurrent étonnement qui est le mien, face à ce que je considère comme un grand mystère de la vie. Dans mon panthéon des mystères, je le placerais en deux, juste derrière le flan aux cacahuètes meringué de la voisine d' un mec qui a très bien connu le chien d'Alain D, mais juste devant celui des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette Soubirou il y a maintenant 150 ans.
Seuls les musiciens semblent constituer la variable de cet environnement qu’on imaginerait stable. En contrôler l’équation est complexe mais pas impossible ; et pourtant… Dès que j’ai entonné les premières mesures de Proud Mary, j’ai SU que ce marathon serait décevant. La Forza del Destino contre laquelle on se sent impuissant.
Intuition masculine dirons certains, certitude absolue à l’écoute des premières notes confirmerai-je. Un son épouvantable, assourdissant. Le seul changement que nous ayons fait avant de procéder, fut de permuter le bassiste et le guitariste rythmique, ce dernier ayant souhaité s’éloigner un peu des percussions. J’ai cependant galéré durant trois morceaux à tenter de me faire entendre au dessus des flots tumultueux d’ondes déchaînées. Las, j’ai jeté l’éponge, désespéré, et me suis enfermé dans un mutisme maussade, bougon, abandonnant mon filet (mignon) de voix au mascaret sonore, me noyant en son sein, ballotté comme un fétu, heurté de plein fouet sans réagir par des objets musicaux non identifiés mais éminemment toxiques à mon oreille meurtrie (la droite, celle qui entendait le mieux). Je me contentai de donner la réplique, sans entrain, alignant sur un ton mezzo voce les couplets et les refrains, comme autant de perles de buis au chapelet d’un moine cistercien ayant fait vœu de silence hébergé par la troupe du spectacle pyrotechnique d’un club de hard rock.
C’est donc très abattu que je m’échappai de cet enfer à la pause, et goûtai enfin à la paix retrouvée tout en m’allumant une cigarette salvatrice et apaisante. Rhââââ, qu’est-ce que ça fait du bien…. Quand ça s’arrête !
Tandis que le ressac furieux d’une mer d’équinoxe drossait encore sous l’effet d’un mistral violent les graviers en mouvement de la plage en furie de mes tympans roidis par la douleur, la conversation me confirma que ce malaise était partagé et qu’aucun d’entre nous n’avait retiré quelque sentiment bénéfique que ce soit de cet holocauste.
C’était à chier.
Va savoir pourquoi.
La théorie la plus vraisemblable fut que le changement de place de deux musiciens avait à la fois perturbé l’acoustique de la salle, et la perception que chacun en avait, l’amenant inconsciemment à augmenter le volume de son instrument au détriment de la lisibilité de l’ensemble. Pierrot argua aussi, qu’assis sur son ampli, le son devait faire caisse de résonance avec sa cavité abdominale au travers de l’orifice anal qui lui sert de fessier et que ceci devait expliquer cela.
Ce dont nous primes acte en jetant un regard suspicieux à l’objet du délit, tout en opérant discrètement un mouvement d’évitement.
Quoiqu’il en soit, c’était indéniablement, positivement, viscéralement immonde, bien que Jésou, courageusement optimiste, voulant sans doute exorciser quelque sort malveillant, nous assura du contraire !
J’abordai donc le deuxième marathon de la soirée avec une grande prévention matinée d’angoisse, me préparant déjà à la lutte armée.
Entre temps à l’instar des chaises qui n’avaient jamais mieux portées leur nom, nous avions de nouveau permuté nos places, les musiciens se disposant en ligne face aux amplis, et moi face à eux près d’une enceinte (acoustique).
Ajouterai-je que nous partageâmes le contenu d’un ce ces échantillons opportunément vendu au litre, de la compagne de nos doutes : la boisson ambrée. Celle-ci contribua au moins à relever notre seuil de tolérance à la médiocrité ce dont nous avions grand besoin.
Je pensai d’ailleurs par devers moi (vous savez combien je suis un adepte de ce mode de pensée), qu’il eut été profitable à tous que nous y eussions fait appel plus tôt. Cela nous eût préservé d’un nervouse brècdaoune sévère.
Et là : le miracle ! Nous retrouvâmes nos sensations, le son s’apaisa ; je pus donner un peu de relief à mon interprétation jusqu’ici exsangue. Lolo prit le relais d’Odile en l’absence de cette dernière pour interpréter New York, et poursuivit son exploration pianistique de nos compos sur des guitares sereines et une percussion euh… percutante, mais moins (difficile de baisser le son des percus).
La basse, insensible aux événements, traçait sa ligne envers et contre tout.
La soirée était sauvée !
lundi 11 février 2008
Imposteur !
Vous vous souvenez de la soirée Blue Bit au Haddock Café de tantôt.
Je vous racontais mes difficultés à observer le jeu de main droite de Jako à la guitare.
Je vous expliquais que face à l'impression de flou persistant qu'opposait la main de Jako à mon observation et mes tentatives infructueuses d'accomodation, j'en avais été réduit à mettre en oeuvre ma vision stroboscopique en clignant épileptiquement des paupières et ce avec un résultat mitigé.
Admiratif devant tant de dextérité, c'est les yeux baignés des larmes de la déférence que j'étais venu me prosterner à ses pieds pour implorer l'imposition des ses mains sur les miennes afin de me transmettre un peu de son génie.
Je n'avais pas compris à cet instant sa bizarre réticence à sortir sa main droite d'une poche trop volumineuse..
"Fantaisie d'artiste", avais-je pensé sur le moment.
Et puis, j'ai affiché sur l'ordi une des photos prises ce soir là au 5000è de seconde.
Quelle ne fut pas ma stupeur de constater l'imposture de notre ingé-son préféré : Il possède trois mains !
Coup de théatre, celui que nous prenions pour un virtuose a eu recours à la chirurgie afin de palier une carence manifeste.
Quelle déception, Tout s'explique maintenant !
Je suis certain que si on agrandit la glotte du chanteur, on trouvera 4 cordes vocales, et le batteur pris sur le vif arborera 6 vichnouesques bras.
Je n'ose même pas imaginer quel volumineux membre le bassiste s'est fait greffer pour marquer, avec la précision de l'horloge atomique de l'institut de physique appliquée de Zurich, un tempo de métronome.
Quand je pense à la modestie affichée par Jako.. "On n'a pas de mérite on joue ensemble depuis trente ans..." tu parles !
Mystification que tout cela ! Poudre aux yeux et artifices.
Les Undertakers eux se contentent de ce dont mère nature les a dotés. Pas de prothèses, pas d'adjuvents de synthèse. Que du vrai, du pur jus d'artiste.
Jako, j'ai honte pour la musique gardoise.
Arborant le sourire satisfait du tricheur, le "guitariste" Jako s'apprête à berner un public trop crédule. Quelle honte !
samedi 9 février 2008
Thérapie Téléphonique : Théorie de la Série, du Peintre et du Cuisinier
Quels sont les faits ?
Hier soir nous nous sommes retrouvés au Haddock Café, afin d’y voir en concert Jako et sa bande de potes de trente ans. Il s’agit d’une formation occasionnelle dont la composition est similaire à la notre : bass-bat, guitares rythmique et solo, chanteur, autour de la cinquantaine. Là s’arrête toutefois la similitude.
Ce groupe est indécemment excellent. Vous le savez certains enfants naissent coiffés, ou avec une cuiller en argent dans la bouche, promis à un avenir brillant ; d’autres plus défavorisés, doivent s’élever à la force du poignet et gagner durement les galons de leur existence. On est en la circonstance tout à fait dans ce cas de figure. Pour prendre une autre image, c’est un peu comme dans le feuilleton amicalement votre, dans lequel nous incarnerions Dany Wilde tandis qu’avec insolence et désinvolture les Brett Sinclair exhiberaient avec le naturel que confère l’aisance une tranquille nonchalance.
Pratiquant un blues des origines, avec quelques incursions dans la variante rythme and blues, et un ou deux OVNIs telles les reprises du Boots de Nancy Sinatra, et une version hispanophone du twist Lola Lola, ces cinq salopards exhibent avec efficacité un jeu puissant, structuré a coté duquel notre aspiration au « propre et carré » semble bien simpliste.
Voici donc reproduite in extenso la conversation téléphonique d’une demi heure que j’ai eue avec Le Barde :
-Allo ?
-Ouais, Mitch ?
-Salut Christian, ça va ?
-Euh… non, ça ne va pas fort.
-Oh ? Qu’est ce qui se passe ?
-‘Tin c’est à cause d’hier : J’arrête tout ! Je vais briser ma guitare et faire autre chose ; ça m’a démonté cette soirée.
-Pourquoi dis-tu ça Ô Barde ?
-Tu as vu comment ils jouent, les Blue Bites ? On ne peut pas lutter, on n’est pas au niveau et on n’y sera jamais. Du coup ce matin j’ai pris deux prozac pour tenir le coup.
-Jésou moi c’est pareil, en plus de mon médicament habituel, j’ai pris deux lexomils histoire d’être sûr de ne pas flancher aujourd’hui.
Ce qui m’a le plus fait mal c’est Jako à la guitare. Comme je n’y vois pas bien de loin, je me suis rapproché, et je regardais ses mains pendant un riff. Ses doigts étaient encore flous, il y avait une espèce de nuage autour des cordes. Je me suis dit : ta vue a baissée à ce point ou bien il joue trop vite ? Du coup je me suis mis à cligner des yeux pour avoir une vision stroboscopique. Et ben même comme ça c’était encore flou !
-On est mal.
-Allez Jésou tu te fais du mal, on a des atouts quand même : Tu te souviens de ce que nous a dit Jako hier ?
-Non.
-Quand on l’a complimenté sur son groupe il nous a dit qu’ils n’avaient pas de mérite, ils jouent depuis trente ans ensemble. Trente ans, Jésou, tu vois le truc ? Et nous on joue depuis combien de temps hein ?
-Euhh… un an ?
-Voilà Christian, Un an. Te rends tu compte des progrès que nous avons fait en un an ?
-Ouais mais Michel tu as vu comment ils jouent ?
-Qu’est ce qu’il t’a répondu Jako ? Il a dit que la technique c’était rien. La technique ça s’acquiert, par contre l’énergie, le plaisir, l’enthousiasme, Ca ça ne s’invente pas : On l’a ou on ne l’a pas.
Et il a dit quoi encore Jako, qui est fondamental ?
-Euh…. Je sais pas Mitch.
-Il a dit : Une compo ça vaudra toujours 10 interprétations.
-Il a même dit 100.
-Ah, tu vois, tu t’en souviens hein.
On est des artistes, des vrais Cher Barde : On COMPOSE.
Et je te rappelle que Jako a précisé qu’il n’y avait pas tant de groupes que ça sur la région qui composaient. Jésou : On est unique, on compose !
-Ouais tu as raison.
On est des créateurs Christian on fabrique quelque chose, alors que la majorité des musiciens, ne font qu’interpréter.
Tu vois Christian, pour t’expliquer mieux, je vais prendre une image.
Dans la peinture par exemple, prends Rembrandt.
-…. Ouais ?...
-Bon Rembrandt c’est un génie, il crée. A coté de ça il y a d’excellents techniciens comme ce faussaire célèbre dont je ne me souviens plus le nom. Ils sont remarquables, ils arrivent à refaire du Rembrandt à tel point que les experts se cassent les dents dessus. Mais au final, de qui on se souvient Jésou ?
-….. De Rembrandt ?
-Voilà, exactement Jésou, de Rembrandt ! On est les Rembrandt du rock n roll……
……
Euh, Bon, Rembrandt c‘est pas tout à fait le bon exemple. Jésou, on est les Douanier Rousseau du rock n roll, tu vois le truc ? C’est-à-dire qu’on est des génies des créateurs et tout ça, mais comme le douanier Rousseau. Il n’a pas fait d’école le Douanier Rousseau, ce qu’il fait ça parait simpliste, brut, naïf ; il n’empêche que ce putain de douanier, Jésou, il est célèbre dans le monde entier et ses tableaux ils se vendent des millions. Alors que les tableaux du faussaire, ben ils ne valent pas tripette.
-‘Tin tu es con Mitch. Tu es sur que t’as rien pris d’autre que le prozak ce matin ?
-Réfléchis-y Jésou, on est le Douanier Rousseau.
-Oh con Mitch, tu as raison. On n’a pas à avoir honte. Mitch merci, ça va mieux. Le douanier Rousseau, tu as raison !
Merci Docteur, je te dois combien ?
-Rien Jésou, vas en paix.
Voici donc l’impact d’un concert sur le moral d’un groupe de rock.
Je nous regardais, attablés au Haddock Café, écoutant le concert des Blue Bit : nous étions atterrés ! Chacun de nous était perdu dans ses pensées, évaluant le chemin à parcourir pour atteindre le niveau d’aisance de la bande à Jako.
En même temps, je me disais que nous ne pédalions pas dans la même catégorie. Comme le faisait justement remarquer Mathieu, venu nous livrer un clavier au café : Ils jouent bien, mais il y a trop de notes ! Derrière cette sentence radicale se cache tout de même une vérité : notre rock est dépouillé. Par nécessité bien sûr : notre technique est encore rudimentaire, mais aussi par choix de notre Pierrot. C’est sa patte. Il fabrique un rock mélodique et simple, il va à l’essentiel.
Du coup nos titres, à l’instar d’un plat, ne sont pas « gastonomiques », ils s’apparenteraient à une cuisine simple, proche du produit, peu transformée. Pas de rajout excessif d’une sauce passe partout qui masquerait la faiblesse des ingrédients, par de lourd appareil pour enrober le tout. Le produit, tout le produit, sain, avec tout son goût, et rien que son goût.
Jean Pierre Coffe serait content !
lundi 4 février 2008
Technique Musicale
Donc voici quelques petites choses, qui nous permettront d'améliorer notre culture musicale.
Ainsi, si on veut apprendre la guitare, est-il fondamental de connaitre d'abord l'art de son ancêtre le luth. Une fois cet apprentissage effectué (une formalité) je vous engage à travailler la partition de Lulli. Ensuite quelques accords simples (ça c'est pour moi, afin de ne pas les chercher constamment).
Et après on passe aux choses sérieuses en cliquant sur le lien.
Enfin, une page de récré grâce à Gotlieb.
ICIune methode complète de guitare pour les nuls comme moi, mais que même nos guitaristes confirmés ne rejetteront pas, j'en suis certain.
Au début, je connais Jésou&Pierrot, ces derniers vont dire, "ouais, ok, d'accord, le manche de la guitare c'est de ce coté et ça c'est les cordes, le mitch il nous prend pour des demeurés.. mais vous verrez qu'au fil des pages, ça devient très intéressant, même pour vous, Ô artistes talentueux.
dimanche 3 février 2008
Intronisation de Lololalolo
Il est à noter que ma fidèle 107, aux dimensions plus réduite que sa grand-mère la 405, a cet avantage qu’elle ménage une ambiance plus feutrée et intime, plus cosy en quelque sorte, qui accompagna agréablement notre trajet jusque chez les Fabre. Par contre coté rangement, c’est beaucoup plus spartiate. A tel point qu’il me fallut choisir entre la guitare OU l’ampli lorsque je voulus caser mon matériel dans le coffre.
C’est en compagnie du quadrangulaire Phil que nous franchîmes la porte de la cuisine, ou déjà le groupe était attablé en compagnie de Sylvie. Nous souhaitâmes à notre hôtesse son anniversaire (car, coïncidence, c’était son anniversaire ce même jour), tandis que Bruno nous servait le traditionnel café de bienvenue. A noter, QU’IL DEVRAIT ÊTRE DÉSORMAIS SU, que je ne sucre jamais mon café ! Il est pénible de répéter constamment la même chose. Tout en sirotant le susnommé, Je regardai à la dérobée Lolo, qui semblait un peu empruntée au milieu de notre complice effervescence. Allumant une cigarette, elle semblait se poser en observatrice de nos échanges, tentant de trouver un sens à notre incessant babil.
En attendant que Pierrot arrive, Jésou nous confirma que nous avions un nouveau contrat pour le mois de mai. Notre deuxième engagement pour la féria en fait. Nous étions recrutés Par AKA, collaboratrice à l’étude de Saint Chaptes. La jeune femme organise une bodega à la jeune chambre de commerce (ou un truc approchant). Tout cela est bel et bon, mais à la question de AKA sur les conditions de notre engagement, et surtout nos tarifs, le Barde ne trouva rien de mieux que de répondre « c’est pour moi ! ». « C’est pour moi… » C’est vite dit, en l’occurrence je dirais plutôt que « c’est pour nous » ! Pour une fois qu’une organisatrice s’inquiétait de nous rémunérer….
En fin négociateur, j’arrachai tout de même le repas et les boissons à volonté pour le groupe et leurs accompagnateurs et ayant droit. Ce qui est somme toute une très bonne affaire, compte-tenu des appétits de nos amis, et surtout de leur soif.
Alors que Sylvie coupait le gâteau d’anniversaire, Pierrot nous rejoignit, et nous partageâmes le champomy. J’en profitai pour demander si quelqu’un avait des nouvelles de Jako. Hélas, me précisa une source officieuse, ce dernier est pris pour un gros enregistrement en Papouasie Nouvelle Guinée, qui l’éloignera de Nîmes pour les semaines à venir, le rendant indisponible pour finaliser notre enregistrement. On va tout de même essayer de le joindre par téléphone satellite, afin de savoir s’il entrevoit une date pour notre arlésien CD.
Quoiqu’il en soit, cela n’entama pas notre moral ; nous entraînâmes Lolo vers l’antre des possibles musicaux, notre chère salle Jim Morrison. Car ami lecteur, il est temps de soulever un coin du voile sur la particularité de cette soirée de répétition : Lolo était venue faire un bout d’essai au clavier. Nous lui installâmes le synthétiseur face aux baffles de l’ampli. Elle semblait un peu tendue, intimidée, perdue au milieu de la forêt de micros. Tout à notre routine, nous ne nous en apercevions pas, chacun vacant à ses occupations, dans ce joyeux bordel de début de répète que j’affectionne tant.
Le marathon des compos débuta. Lolo essaya de placer des accompagnements sur les arrangements de Pierrot, mais il n’est pas chose aisée de rentrer ainsi dans un groupe. Nous jouons ensemble depuis de longs mois, des automatismes se sont mis en place, et des signes imperceptibles à l’observateur nous permettent de coordonner nos interventions. Il faut laisser à notre pianiste le temps d’acquérir tout cela. D’autant que sa formation classique ne la prédispose pas aux simplissimes et binaires accords d’un rock. Pierrot avait eu une séance de travail quelques jours auparavant avec elle, mais ils n’avaient travaillé que nos deux nouveaux morceaux « Bête de scène » et « Marre ». C’est donc sur ces titres que notre encadreuse préférée put enfin donner la mesure de son talent. Et quel talent ! Sur la suggestion de notre compositeur, elle habilla superbement « Bête de scène » d’une ligne mélodique lancinante, rappelant le Tubular Bells de Vangelis ou certaines bandes-son de John Carpenter.
Elle remporta l’adhésion du groupe, et par là même fut ipso facto adoptée par icelui.
Décidément, c’est une recrue de choix que nous avons trouvée là, dont la contribution étoffera avec bonheur la richesse mélodique des UFR.
Poum Poum Poum PouN Comme Dirait l'Autre
Ouf, rien a l'horizon
Bonne nouvelle ,mitch ne nous a pas mentis ,il est bien a l'article de la mort ( la bonne nouvelle n'étant pas qu'il soit a l'article de la mort ,mais qu'il ne nous ait pas menti..... ça change)
La soirée fut excellente :soupe de champ en apero; soupe de champ au repas agrémentée de wisk coke pour certains et de 51 pour d'autres soupe de champ et vin rouge pour le from, puis soupe de champ et café , pour finir avec soupe de champ et limoncello !
j'ai un léger mal de tête présentement ,je suppose qu'il est du a mon allergie aux félins fabresque,je vois pas d'autres explications!
C'est avec un grand plaisir que nous avons notés la présence ce soir du baou (le choriste virtuel) qui souvent absent lors des répétitions est toujours présent quand il s'agit de boire un coup!
Bien, a part ça rien de spécial tout c'est bien passé ,dans cette douce harmonie que crée la franche camaraderie instaurée par des années de relations assidues ,les garçons ont beaucoup parlé football,les filles se sont échangées de savantes recettes de cuisines pendant que les fumeurs (dont je suis) se gelaient les glaouis sur la terrasse pour ne pas déranger les autres participants.Finalement cette mise au ban de la société que nous impose la mode comportementale actuelle n'as pas que des inconvénients,c'est dans ces moments de solitude,a plusieurs ,que se créent des liens très forts! :c'est la solidarité des exclus en quelque sorte
ON EN PROFITE POUR REFAIRE LE MONDE A NOTRE MANIERE .MÊME SI NOUS AVONS DES DIFFÉRENCES de religions, de politique, ou de taille de notre sexe, nous avons un point commun :l'addiction à la tige,a la sèche et a ces dérivés!
Dans ces réunions informelles ,j'ai un peu l'impression que les langues sont plus libres qu'ailleurs,un premier tri c'est déjà fait, nous avons NOTRE POINT COMMUN,la cigarette,partant de là,tout est plus facile,nous connaissons tous les mêmes brimades, les mêmes remarques acerbes de nos entourages respectifs
,et cela nous rapproche les uns des autres,mais ne soyons pas sectaires,même les non fumeurs ont le droit un soir de février de sortir dans la nuit pour admirer ,comme nous le faisons, la beauté d'un ciel d'hiver étoilé.
même s'il ne me viens aucun nom dans l'instant, je suis sur qu'il existe un grand nombre de musiciens et de poètes qui n'ont jamais fumé de leur vies